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  • 28/02/2023
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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News
Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure.
00:00:04 On vous accompagne dans le soir info jusqu'à minuit pour décrypter et débattre autour
00:00:07 des grands sujets d'actualité.
00:00:09 Au sommaire, justement ce soir, la réforme des retraites qui arrive pour être examinée
00:00:13 devant les sénateurs.
00:00:14 Pendant ce temps, les syndicats remettent la pression à une semaine de la grande mobilisation
00:00:18 du 7 mars.
00:00:19 La SNCF, la RATP annoncent des grèves reconductibles.
00:00:22 Que va-t-il se passer à partir de cette date ? Que veut dire très concrètement une France
00:00:26 à l'arrêt ? Un simple slogan ou un pays véritablement paralysé ?
00:00:29 Emmanuel Macron peut-il rester sourd encore longtemps ? Discussion à suivre.
00:00:34 L'affaire Pierre Palmade, encore et toujours.
00:00:36 L'acteur reste hospitalisé à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre après son AVC, tout en
00:00:40 étant placé sous écrou.
00:00:41 Des éléments filtrent sur les propos qu'il a tenus lors de son édition de Garde à vue.
00:00:46 Nous les commenterons en plateau.
00:00:47 Et puis cette question, fait divers, fait de société.
00:00:49 Le grand déballage dans cette affaire a-t-il un côté malsain ? Ou y-a-t-il au contraire
00:00:53 des enseignements nécessaires à tirer d'un tel drame ? Nous en débattrons là encore.
00:00:57 Et puis après des semaines de tourmente, Noël Legret a officiellement présenté sa
00:01:01 démission.
00:01:02 Démission de son poste de président de la Fédération Française de Football.
00:01:05 Aujourd'hui, il a été fragilisé depuis plusieurs mois par des accusations de harcèlement,
00:01:09 des dérapages.
00:01:10 Mais cette démission ne signe pas pour autant la fin de sa carrière puisqu'il va prendre
00:01:13 des responsabilités au bureau parisien de la FIFA.
00:01:15 Situé Vincey, sitôt recasé, faut-il s'en émouvoir ? Là encore, le débat promet
00:01:20 d'être vif, n'est-ce pas Elisabeth Lévy ? Grande défenseure, défenseuse, vous voulez
00:01:25 que je vous...
00:01:26 - Il ne faut pas que vous disiez défenseuse.
00:01:27 - Défenseur, défenseresse.
00:01:28 Défenseresse de Noël Legret.
00:01:29 - Défendresse, oui.
00:01:30 - Défendresse, également.
00:01:31 - C'est un véritable mot.
00:01:32 Mais défendresse.
00:01:33 - Tout va bien ?
00:01:34 - Comment ?
00:01:35 - Tout va bien ?
00:01:36 - Tout va bien.
00:01:37 - Bon, toujours directrice de la rédaction du concert.
00:01:40 - Oui, enfin...
00:01:41 - Jusqu'à preuve du concert.
00:01:42 - À moins que j'ai été virée par un pouche.
00:01:43 - Ah, un pouche ! Je viens de tomber sur mon téléphone.
00:01:48 Alexandre Devey, qui est parmi nous également rédacteur en chef au Figaro.
00:01:51 Bonsoir Alexandre, bonsoir.
00:01:52 - Je me sens un peu moins seul avec Elisabeth Lézé.
00:01:54 - Oui, surtout autour du canelet.
00:01:55 On verra ça tout à l'heure.
00:01:56 Louis Marguerite est parmi nous également.
00:01:58 Monsieur le député Louis Marguerite, député Renaissance de Saône-et-Loire.
00:02:00 Bonsoir et merci d'être là.
00:02:02 Karima Brick, évidemment, comme chaque soir.
00:02:04 Bonsoir Karima, de la rédaction de CNews, tout comme Yoann Uzay du service politique.
00:02:07 Les présentations sont faites.
00:02:08 Qui fait le JT ? On ne m'a même pas prévenu.
00:02:10 Mathieu Devez, si elle me l'a dit, elle me dit Samira en me criant dessus.
00:02:14 Ça commence bien l'émission.
00:02:15 L'actualité.
00:02:16 Mathieu Devez, à tout de suite.
00:02:19 Le gouvernement annonce ce soir qu'il ne touchera pas aux règles de retenue sur salaire
00:02:25 pour les grévistes dans la fonction publique.
00:02:27 Une décision prise malgré un rappel à l'ordre de la justice européenne en pleine période
00:02:31 de grève contre la réforme des retraites.
00:02:33 Des retenues sur salaire qui seraient disproportionnées alors qu'une nouvelle mobilisation nationale
00:02:38 est prévue le 7 mars.
00:02:39 De plus en plus de personnes sont accueillies au Resto du Coeur.
00:02:43 L'association constate 22% de bénéficiaires en plus par rapport à l'année dernière,
00:02:47 lors des trois premiers mois de la campagne d'hiver, et plus de la moitié des personnes
00:02:51 accueillies à moins de 25 ans.
00:02:53 Enfin, l'inquiétude grandit autour du programme nucléaire iranien.
00:02:57 Ces derniers mois, le pays a augmenté son stock d'uranium enrichi.
00:03:00 Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, il dépasse de 18 fois la limite
00:03:05 autorisée.
00:03:06 Et dans le détail, cette instance de l'ONU confirme avoir détecté des particules d'uranium
00:03:10 enrichies à 83,7%.
00:03:12 C'est juste en deçà des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique.
00:03:17 Voilà, pour l'essentiel, on marque une courte pause et on se retrouve pour évoquer notre
00:03:23 premier thème.
00:03:24 A tout de suite.
00:03:25 Nous sommes de retour sur le plateau de soirée.
00:03:30 Ils sont dissipés pendant la pub.
00:03:32 Je vous l'annonce.
00:03:33 Alors, que dire pendant le direct ? On va voir ça avec Yoann Uzzah, Karim Abrik, Alexandre
00:03:36 Devecchio, Elisabeth Lévy et Alexandre Devecchio.
00:03:39 Je l'ai déjà dit, non ? Oui, oui.
00:03:41 Je ne sais pas.
00:03:42 Qui j'ai oublié du coup ? Louis Marguerite.
00:03:45 C'est prudien.
00:03:47 Louis Marguerite, député Renaissance de Saône-et-Loire.
00:03:51 On va parler des retraites.
00:03:52 En effet, cette réforme qui continue de faire son chemin, elle est arrivée aujourd'hui au
00:03:56 Sénat en commission, avant le début des débats jeudi dans l'hémicycle donc, et
00:04:00 alors que les discussions reprennent.
00:04:01 La mobilisation va repartir également de plus belle avec une échéance importante pour
00:04:05 les syndicats.
00:04:06 Cette fameuse semaine du 7 mars, c'est l'annonce d'un durcissement du mouvement de grève
00:04:09 reconductible, notamment la SNCF et la RATP.
00:04:11 On va écouter deux sons de cloche bien différents, celui du secrétaire général de la CGT,
00:04:15 Philippe Martinez, ainsi que le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sur ce blocage
00:04:19 à venir.
00:04:20 Il y a des mouvements sociaux, il y a des mobilisations.
00:04:23 Nous ne sommes pas dans le déni.
00:04:24 Nous savons que ces mobilisations ont été importantes.
00:04:26 Nous ne savons pas prédire ce qui se passera la semaine prochaine.
00:04:29 Je ne fais pas la météo du dialogue social ou du climat social.
00:04:32 Il y a des appels à la grève reconductible.
00:04:35 Nous avons toujours dit la même chose.
00:04:36 Nous considérons que c'est une grande chance d'être dans une démocratie comme la nôtre
00:04:40 où des organisations syndicales, des organisations politiques peuvent exprimer des désaccords.
00:04:44 Nous considérons que les désaccords peuvent s'exprimer sans blocage.
00:04:46 Parce que le blocage, c'est à la fois un mauvais coup pour l'économie, mais c'est
00:04:50 aussi un empêchement de circuler, de travailler, de se déplacer pour des Françaises et des
00:04:54 Français qui en ont besoin, qui souhaitent pouvoir se déplacer au quotidien.
00:04:57 Donc évidemment, nous ne souhaitons pas de blocage.
00:04:59 Vous l'avez noté, un certain nombre de professions sont déjà prêtes pour le CET et au-delà
00:05:05 du CET.
00:05:06 C'est le cas à la SNCF, mais c'est aussi le cas dans les IOG où évidemment les militants
00:05:11 discutent des formes d'action.
00:05:13 Mais en tout cas, la détermination, ils n'ont pas besoin de Martinez pour l'avoir.
00:05:16 Yoann Usaï, du service politique de CNews.
00:05:18 L'exécutif toujours droit dans ses bottes malgré cette menace grandissante et cette
00:05:22 date du 7 mars qui approche à grands pas.
00:05:24 Oui, il n'y a pas de raison que ça change, en tout cas pas maintenant, parce que nous
00:05:27 sommes dans un bras de fer et donc quelque part dans une guerre.
00:05:30 Et quand on est dans une guerre, on ne va pas montrer ses faiblesses, évidemment.
00:05:34 Il y a une forme d'inquiétude quand même qui est quand même assez palpable, sincèrement,
00:05:37 quand vous parlez aux députés, notamment quand vous parlez à certains membres du
00:05:40 gouvernement et à leurs conseillers.
00:05:41 Il y a une inquiétude nécessairement parce que ce mois de mars, il est décisif, il est
00:05:45 capital.
00:05:46 Il peut se passer beaucoup de choses.
00:05:47 Il peut se passer beaucoup de choses dans la rue.
00:05:49 On ne sait pas s'il y aura effectivement toujours autant de personnes, autant de mobilisations,
00:05:52 si elles seraient peut-être même plus importantes.
00:05:54 On ne sait pas si la grève reconductible va être Londres, est-ce qu'elle va durer
00:05:57 deux, trois, quatre jours, une semaine, deux semaines ?
00:05:59 C'est une inquiétude totale.
00:06:00 La spéculation du président de la République au Salon de l'agriculture le week-end dernier
00:06:03 a peut-être donné un avant-goût ou pas du tout ?
00:06:06 Non, c'est difficile de se faire une idée des interpellations dans les allées du Salon
00:06:09 de l'agriculture.
00:06:10 Vous en avez tous les ans.
00:06:12 Oui, enfin, c'est vous-même, Yoann, qui nous avez raconté veillamment d'ailleurs
00:06:15 à quel point il était protégé, à quel point la tension était palpable autour du
00:06:19 président de la République.
00:06:20 C'est pour ça que je me permets...
00:06:21 Du point de vue de la sécurité, vous avez raison de dire que le président de la République
00:06:24 était protégé cette année comme il ne l'a jamais été et les Français avaient
00:06:27 difficilement accès à lui.
00:06:29 Ça, c'est une certitude.
00:06:30 Donc, il peut se passer des choses dans la rue, il peut se passer des choses politiquement
00:06:32 aussi.
00:06:33 On sait à peu près ce que vont donner les débats au Sénat.
00:06:35 A priori, il n'y aura pas de surprise.
00:06:36 On ne sait pas tellement ce qui va se passer en commission mixte paritaire, ensuite, qui
00:06:39 est une sorte de réunion des représentants des deux assemblées.
00:06:42 Après la troisième lecture, c'est ça ?
00:06:43 Après la première lecture au Sénat.
00:06:45 Et on ne sait pas si le texte va revenir, dans quelles conditions en tout cas, il va
00:06:49 revenir à l'Assemblée nationale et quelles formes prendront les débats.
00:06:51 Donc, vous voyez que ce mois de mars, en fait, il est très flou et personne, personne
00:06:56 ne peut dire comment est-ce qu'il va se passer.
00:06:58 Donc, effectivement, il y a de la fébrilité dans les deux camps.
00:07:00 Louis Marguerite, député de la majorité présidentielle.
00:07:03 Je le rappelle, les millions de manifestants des dernières semaines n'ont visiblement
00:07:07 pas fait bouger l'exécutif et le président de la République.
00:07:10 Il n'y a pas de raison que le blocage à venir fasse bouger un peu plus ce gouvernement ?
00:07:15 Non, mais je ne vais pas vous surprendre.
00:07:18 Je suis parfaitement en accord avec ce qu'il y a...
00:07:20 La rue a perdu avant même de s'exprimer ?
00:07:22 Non, je suis évidemment parfaitement en accord avec ce qui vient d'être dit par Olivier
00:07:25 Dussopt à l'instant.
00:07:27 On ne peut pas dire et je ne peux pas laisser dire qu'il ne s'est rien passé depuis six
00:07:31 mois de débat.
00:07:32 D'ailleurs, le débat avait commencé à nouveau, j'ai eu l'occasion de le dire sur
00:07:34 ce plateau, pendant les concertations qui ont eu lieu.
00:07:37 À l'époque, on parlait de 65 ans tout de suite, sans trop savoir justement à quelle
00:07:41 échéance on allait commencer à engager cet allongement, en tout cas ce qu'on propose
00:07:44 d'allongement de la durée de cotisation.
00:07:46 Et là, on a sur quelque chose qui est assez clair maintenant, 64 ans en 2030...
00:07:50 Pardon de vous couper, mais justement, c'est ce décalage de 65 à 64 qui a fait que l'édifice
00:07:56 s'ébranle et voire s'effondre dès les premiers jours.
00:07:58 Ce que je dis simplement, c'est que la contestation, elle est forte.
00:08:01 Personne ne dit qu'on n'est pas sûr.
00:08:02 Parce qu'ils ont lâché avant de négocier.
00:08:04 On a reçu dans ma circonscription, dans ce qu'on appelle le bassin minier, de l'intersyndicale
00:08:07 d'entreprises, d'entreprises Michelin, d'entreprises de chez Framatome, etc.
00:08:10 Des syndicats, il y avait la SLDT, CGT, Sud, Daute, la Voix Lycéenne.
00:08:13 Évidemment, ils étaient tous contre, mais on s'est écouté pendant deux heures.
00:08:16 Je ne peux pas laisser dire qu'il ne s'est rien passé, non seulement pendant la concertation
00:08:20 et pendant le débat parlementaire où il y a eu des amendements.
00:08:23 D'ailleurs, même derrière, même l'article 2 qui était contesté sur le fameux index
00:08:26 senior dont on a dit que soit qu'il ne servait à rien ou à l'inverse qu'il ne servait tellement rien.
00:08:30 Il n'a pas été voté, je crois.
00:08:31 Il n'a pas été voté, il a été rejeté.
00:08:33 Le Sénat, j'ai l'impression, veut plutôt le réintroduire.
00:08:36 Mais on verra bien, ce n'est peut-être pas le point le plus essentiel de la réforme.
00:08:38 Mais on ne peut pas dire qu'il ne s'est rien passé.
00:08:39 Donc quand les gens disent de toute façon, retirez votre réforme sinon rien,
00:08:43 on prend en compte évidemment la contestation.
00:08:45 En revanche, et ça c'est évidemment un point dur, c'est un point qui est difficile, c'est de dire…
00:08:49 Si vous tenez compte des gens qui vous disent de retirer la réforme, retirez la réforme.
00:08:53 Le point, c'est juste de dire que ne pas tenir compte de l'équilibre des comptes à nouveau,
00:08:57 c'est ce qu'on répète à l'envie depuis des mois et des mois, ce n'est pas responsable.
00:09:02 Et donc effectivement, on n'échappe pas à une mesure d'âge telle que nous la proposons dans la réforme.
00:09:05 L'Elisabeth Lévy, le gouvernement a été prévenu, le durcissement a été annoncé
00:09:09 et pourtant il ne bouge pas d'un iota sur cette fameuse mesure principale de l'âge de départ à 64 ans.
00:09:14 Les conflits que personne ne peut perdre, comme en Ukraine…
00:09:18 C'est un peu ça, oui.
00:09:20 Ça fait un peu peur parce qu'évidemment, ça peut durer puisqu'on a effectivement…
00:09:24 La bascule, ça peut être ce fameux blocage qui peut faire basculer l'opinion justement.
00:09:28 Ce sera tout l'enjeu de la semaine du 7 mars.
00:09:30 Sur ce qui va se passer honnêtement, je suis absolument incompétente pour vous le dire,
00:09:35 j'espère que mon ami Alex a pris sa boule de cristal et qu'il nous le dira, donc ça je n'en sais rien.
00:09:41 Ce qui est sûr, c'est que moi je suis très minoritaire sur ce sujet.
00:09:45 Comme sur beaucoup de sujets.
00:09:46 Je ne comprends pas, pas sur tous.
00:09:48 Par exemple sur les questions migratoires ou ce genre de choses, je ne crois pas être minoritaire.
00:09:52 Mais là-dessus, ou sur le wallisme…
00:09:54 Allons-y, pardon de vous avoir… C'est moi qui vous ai lancé.
00:09:57 J'avoue que je ne comprends pas.
00:09:58 Je ne comprends pas.
00:09:59 Si vous voulez, je trouve que par exemple, les gens, les Français devraient être dans la rue pour l'état de l'école,
00:10:04 qui est un véritable scandale, qui engage l'avenir de notre pays d'une façon profonde.
00:10:09 La formation culturelle, intellectuelle des générations futures,
00:10:12 on est en train de laisser ça aller à volo, tout le monde s'en fout.
00:10:15 Et, je ne dis pas que cette réforme est merveilleuse,
00:10:18 mais elle ne me paraît pas, si vous voulez, je vois une affiche là derrière vous,
00:10:21 "violence, salariat, misère, guerre, patronat".
00:10:24 Une précédente manubilisation.
00:10:26 C'est germinal, quoi.
00:10:28 Franchement…
00:10:29 Parce que vous n'avez pas un travail pénible, tout simplement.
00:10:31 Vous ne savez peut-être pas ce que c'est que travailler deux années de plus quand vous…
00:10:35 D'abord, bien sûr, je ne sais pas ce que c'est de travailler.
00:10:36 Non, non, non, non.
00:10:37 Excusez-moi.
00:10:38 J'ai dit deux années de plus quand vous faites un métier qui ne vous passionne pas,
00:10:41 qui n'est pas une vocation, qui n'est pas un métier qui vous porte chaque matin.
00:10:45 Ce soupçon permanent que chacun ne serait capable de réfléchir qu'à l'aune de sa propre expérience.
00:10:50 Si on est là pour…
00:10:51 Mais les gens qui sont dans la rue réfléchissent.
00:10:52 Si on est là pour commenter la vie publique,
00:10:54 non mais moi, vous êtes en train de me dire, de me renvoyer à mon expérience.
00:10:57 Si on est là pour commenter la vie de la cité…
00:10:58 Parce que c'est de votre expérience que vous vous exprimez.
00:11:00 Non, ce n'est pas à partir de mon expérience.
00:11:03 Excusez-moi, j'ai aussi…
00:11:04 Vous dites que vous ne comprenez pas les gens qui sont dans la rue
00:11:06 pour une réformette et deux ans de plus au travail.
00:11:08 Je vous dis, ces gens-là, pour eux, c'est pénible.
00:11:10 Je trouve que ça dénote un rapport à la collectivité que je trouve déplorable.
00:11:14 Parce que si vous ne voulez pas travailler, quelqu'un doit travailler pour vous.
00:11:17 Et si vous trouvez normal que les jeunes soient écrasés sous les cotisations,
00:11:22 qu'ils ne puissent pas s'acheter d'appart, qu'ils ne puissent pas s'installer parce que…
00:11:24 Elle est bonne, parce que cette réforme va continuer.
00:11:25 C'est bien, parce que le discours du gouvernement a bien infusé chez vous, Elisabeth.
00:11:29 Non, mais donc, la première chose, c'est que, un, je ne vois midi qu'à ma porte
00:11:33 et deux, je ne peux pas penser toute seule.
00:11:34 Si je vous dis quelque chose, c'est parce que j'ai été embobinée par le gouvernement.
00:11:38 Mais excusez-moi, mon cher Julien, je suis navrée.
00:11:41 Je trouve qu'on a là un exemple parfait de ce que j'appellerais l'individualisme d'État.
00:11:47 C'est-à-dire, chacun en réalité pense à son truc et qui ne veut pas travailler deux ans de plus.
00:11:52 Mais il faut que ce soit la collectivité qui se débrouille pour y arriver.
00:11:55 Alors, je vais rappeler un petit chiffre.
00:11:57 Il faut qu'à peut-être évoluer d'ailleurs les derniers jours.
00:11:59 Mais à mon avis, je pense qu'on est toujours à peu près dans les mêmes ordres.
00:12:03 93% des actifs de ce pays refusent cette réforme des retraites.
00:12:07 Oui, très bien.
00:12:09 Je pense qu'ils se trompent.
00:12:10 93% ?
00:12:11 Et je vais vous en rater un autre avant de céder la parole.
00:12:13 En 30 ans, notre PIB par tête, qui était égal à celui de l'Allemagne en 1990, a décroché de 30%.
00:12:22 Je ne vois pas bien le rapport, mais...
00:12:23 Ah ben, vous ne voyez pas le rapport ?
00:12:24 Je veux bien que vous me l'expliquiez.
00:12:25 C'est la question du travail.
00:12:27 Oui, très bien.
00:12:28 C'est la question de si on ne produit pas.
00:12:30 Si vous ne travaillez pas pour produire de la richesse, quelqu'un va le faire pour vous.
00:12:34 Le truc, c'est que c'est toujours les mêmes.
00:12:35 Avec 100 devécu.
00:12:36 Non, pour une fois, je ne suis pas entièrement d'accord avec mon ami...
00:12:39 Elisabeth.
00:12:40 Oui, il est de gauche.
00:12:43 Peut-être.
00:12:45 Peut-être.
00:12:45 Non, je m'intéresse à la France qui travaille pour le coup.
00:12:49 Et je trouve que cette réforme des retraites ne sert à rien,
00:12:52 puisque aujourd'hui, si on prend toutes les catégories de gens inactifs,
00:12:59 plus ceux qui sont totalement sortis du radar de Pôle emploi,
00:13:04 on est entre 6 et 10 millions de personnes qui ne travaillent pas dans ce pays.
00:13:10 Donc ça, c'est une vraie question.
00:13:11 Comment on réindustrialise le pays pour faire travailler ceux qui sont dans la France périphérique,
00:13:17 qui ont des difficultés ?
00:13:18 Comment on remet au travail les assistés ?
00:13:20 Ça, c'est une vraie question que la réforme ne pose pas.
00:13:23 Comment on arrête de déstabiliser les cadres quand ils ont 55 ans
00:13:28 et qu'on juge qu'ils sont improductifs ou qu'ils ne comprennent pas les nouvelles méthodes managériales
00:13:34 et qu'on les met en pré-retraite ou qu'on les met au chômage ?
00:13:37 On n'y a pas répondu, si vous voulez.
00:13:39 Donc ça m'apparaît comme la solution de facilité qui, de plus,
00:13:43 ne va pas permettre de faire de réelles économies.
00:13:46 Elisabeth, tu disais tout à l'heure que tu en as marre que les jeunes soient assommés de cotisations,
00:13:51 ne puissent pas acheter de logement.
00:13:53 Je suis tout à fait d'accord avec toi.
00:13:55 Hésite à faire des enfants.
00:13:57 Hésite à faire des enfants, peut-être.
00:13:58 Je suis tout à fait d'accord avec toi.
00:14:00 Mais si on reste dans ce système de répartition-là, en réalité,
00:14:05 ça ne changera absolument rien parce qu'en réalité,
00:14:07 ceux qui travaillent aujourd'hui cotisent pour les retraités d'aujourd'hui.
00:14:11 On a bien compris que si on continue à décaler de l'âge de la retraite tous les 5 ans,
00:14:16 parce qu'en réalité, il va y avoir une nouvelle réforme dans 5 ans,
00:14:19 on peut aller jusqu'à 70 ans comme ça.
00:14:22 Donc il faut s'intéresser à la question démographique et à la question du travail.
00:14:26 Et là, les Français comprendront, je pense, et seront plus susceptibles de faire des efforts
00:14:30 parce que là, on a l'impression que ça ne va servir à rien
00:14:32 et qu'on va y repasser dans 5 ans, crisper le pays pour pas grand-chose.
00:14:35 Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?
00:14:36 C'est la question qu'on se pose, évidemment, depuis plusieurs mois maintenant.
00:14:40 Moi, pour se recentrer sur ces blocages, en tout cas, ces annonces de blocages
00:14:44 et de durcissements à venir, si je fais un petit peu de politique cynique,
00:14:48 Louis Marguerite, je me dis, le blocage, finalement, c'est ce que le gouvernement cherche
00:14:52 pour peut-être, d'une certaine manière, essayer ce que l'on disait
00:14:55 il y a quelques minutes, essayer de renverser l'opinion,
00:14:58 regarder ces syndicats qui nous embêtent, qui nous empêchent de travailler.
00:15:01 Les Français honnêtes veulent aller au travail et le gouvernement sort vainqueur
00:15:04 d'une période de blocage qui pourrait durer.
00:15:09 Je ne peux pas croire que vous imaginez que le gouvernement cherche le blocage,
00:15:12 mais c'était sans doute pour m'interpeller sur cette question.
00:15:15 D'abord, je ne crois pas un instant que ce soit une solution de facilité.
00:15:18 D'ailleurs, si c'était facile, on ne serait sans doute pas en train d'en parler
00:15:20 avec les images qui sont projetées à l'écran à l'instant.
00:15:23 Mais c'est une politique comptable à compte de vue.
00:15:26 Et par ailleurs, je partage l'idée que cette réforme,
00:15:30 elle n'a pas résout toutes les difficultés qu'on a sur le marché.
00:15:32 Ne la faites pas, renvoyez la copie et revenez avec une réforme qui s'adaptera.
00:15:36 Mais toute réforme des retraites sursittera la même cognition.
00:15:40 D'abord, s'il suffisait juste de dire, moi j'ai entendu ces arguments,
00:15:44 ce n'est pas ceux que vous avez évoqués, mais il y en a qui disent,
00:15:46 il suffit de, au contraire pour l'emploi des seniors,
00:15:48 il faut au contraire les faire partir à la retraite plus tôt
00:15:51 pour pouvoir donner plus de travail aux jeunes.
00:15:53 Je ne crois pas un instant à ce type de théorie.
00:15:54 C'est ça ce que je veux dire.
00:15:55 Absolument, c'est ce que j'ai noté.
00:15:57 Mais si ça avait été vrai, les 35 heures auraient créé des millions d'emplois,
00:16:01 ce qui n'a pas été le cas.
00:16:02 On peut changer d'avis.
00:16:03 Le chef de l'État a changé d'avis sur l'âge de départ par exemple.
00:16:06 Moi je considère, c'est vrai, mais c'est la preuve qu'on ne peut pas dire
00:16:09 que rien ne bouge, puisqu'effectivement il y a eu des évolutions.
00:16:12 Encore une fois, le travail, et vous avez raison,
00:16:15 il y a aussi un état d'esprit qui a été encouragé par les pouvoirs publics
00:16:18 pendant 20 ans, quelle que soit la couleur politique,
00:16:20 et aussi l'administration d'ailleurs,
00:16:21 qui a encouragé effectivement à ce que deux ans, trois ans avant le départ à la retraite,
00:16:25 notamment dans certaines grandes entreprises,
00:16:27 on disait "pars à la retraite, emploie un départ de volontaire",
00:16:30 il y avait des tas d'incitations de tout genre, etc.
00:16:32 Mais c'est totalement l'inverse qu'il faut faire.
00:16:34 Il faut encourager ce qu'on appelle la retraite progressive.
00:16:36 Ça n'a pas marché du jour au lendemain, évidemment,
00:16:38 mais il faut encourager la retraite progressive
00:16:40 de façon à ce qu'on puisse partiellement partir en retraite,
00:16:42 continuer à cotiser, augmenter la cède des droits, c'est ça qu'il faut faire.
00:16:45 Est-ce que la retraite suffira ? On va voir.
00:16:47 Ce que je note simplement, c'est que le taux d'emploi des seniors,
00:16:49 il a augmenté les 15 dernières années, puisqu'il est passé de 40 à 56 %.
00:16:52 Pourquoi vous faites ça ?
00:16:53 Évidemment, il faut aller plus loin.
00:16:56 Mais vos mesures ne sont absolument pas incitatives sur l'emploi des seniors.
00:16:58 Non, mais je n'ai pas dit que ça allait suffire.
00:17:00 J'ai juste dit que le décalage de départ à la retraite
00:17:03 va mécaniquement augmenter le taux d'emploi des seniors.
00:17:06 Il n'y a rien de prohibitif pour les entreprises avec cet index.
00:17:09 Plus carré mavericke.
00:17:10 Et Yoann Huzai, pourquoi pas ?
00:17:11 Moi, je pense que vous avez choisi,
00:17:13 en fait le gouvernement a choisi la facilité,
00:17:15 parce que c'est facile de dire,
00:17:17 on va passer de 62 à 64 ans et on dit, oui, on va régler les problèmes.
00:17:22 Moi, je pense que c'est une solution de faciliter le vrai problème.
00:17:25 Vous dites, oui, on a amélioré la situation pour l'emploi des seniors.
00:17:28 C'est encore minime. Je suis désolée.
00:17:30 C'est presque une personne sur deux, là,
00:17:32 passé 55 et après 60 ans, qui réussit véritablement à travailler.
00:17:36 Moi, je pense que si les gens aiment leur travail,
00:17:39 si le contexte de travail le permet, les gens veulent travailler.
00:17:43 La question du 62 ans, moi, je l'ai dit et je le redis,
00:17:46 c'est aussi une question de protection.
00:17:48 Il y a beaucoup de gens qui n'arrivent plus à travailler
00:17:50 et c'est une question d'entreprise, de circonstances.
00:17:53 On les balaie un peu sur le côté.
00:17:55 Alors, le 62 ans, c'est aussi la possibilité de se dire,
00:17:57 si je ne peux pas travailler, j'ai au moins un certain filet social.
00:18:01 Et donc, de passer de simplement dire de l'âge,
00:18:03 je trouve que vous en avez fait une sorte de totem.
00:18:06 Et non, ce n'est pas être à l'écoute des Français,
00:18:09 ce n'est pas être à l'écoute aussi du modèle français.
00:18:11 Et je pense qu'il aurait fallu probablement retourner à la table à dessin
00:18:15 et cette réforme du comptable.
00:18:17 Oui, voilà. Et on redessine le tout.
00:18:19 - Qu'est-ce qui peut justement, Johan, pour conclure,
00:18:21 et on va marquer notre dernière pause de la soirée,
00:18:23 qu'est-ce qui peut être lâché de plus dans les jours qui viennent,
00:18:26 que ce soit dans le passage au Sénat, de la commission paritaire
00:18:29 ou peut-être même en deuxième électure,
00:18:31 qu'est-ce qui pourrait contenter les oppositions,
00:18:33 contenter les syndicats sans rendre ce projet complètement inutile ?
00:18:37 - Rien. - Voilà. Merci.
00:18:39 - Très clair, absolument rien.
00:18:41 Le gouvernement a un objectif,
00:18:43 c'est faire voter ce texte au Parlement le plus vite possible.
00:18:46 En l'occurrence, ce sera le 26 mars à minuit, dernier délai,
00:18:49 parce que le gouvernement estime que si la loi est adoptée de manière définitive,
00:18:53 eh bien les manifestations cesseront.
00:18:56 Donc l'objectif du gouvernement, c'est vraiment un objectif politique.
00:18:59 On regarde ce qui se passe dans la rue, bien sûr,
00:19:01 si le pays est bloqué pendant trois semaines,
00:19:03 vous imaginez bien que ça aura des conséquences.
00:19:05 Mais il me semble que l'objectif du gouvernement, il est avant tout politique.
00:19:07 Affaire à suivre. Donc on marque une courte pause
00:19:10 et on se retrouve pour évoquer notamment les derniers développements
00:19:12 autour de l'affaire Pierre Palmade.
00:19:14 Les propos tenus pendant son audition,
00:19:16 pendant son garde à vue, seront décryptés à tout de suite.
00:19:19 Nous sommes de retour sur le plateau de Soir Info.
00:19:25 Il est 22h30 en direct sur CNews.
00:19:27 Le rappel de l'actualité, Mathieu Dewez.
00:19:29 Et on entame notre nouveau débat à tout de suite.
00:19:34 Emmanuel Macron annonce une campagne de vaccination généralisée
00:19:38 dans les collèges pour mieux lutter contre le papillomavirus.
00:19:41 Tous les élèves de 5e pourront se faire vacciner
00:19:43 dès la prochaine rentrée de septembre.
00:19:45 Elle ne sera pas obligatoire et un accord parental sera nécessaire.
00:19:49 L'infection est responsable de plus de 6000 nouveaux cas de cancer chaque année.
00:19:54 Le taux d'inflation atteint 6,2% en février.
00:19:58 Selon l'INSEE, c'est 0,2 point de plus que le mois précédent.
00:20:01 Une augmentation expliquée en partie par l'accélération
00:20:04 des prix de l'alimentation et des services.
00:20:06 Et dans ce contexte, le ministre de l'économie Bruno Le Maire
00:20:09 promet des mesures dans les prochains jours
00:20:11 permettant de contenir l'inflation alimentaire.
00:20:14 Le bilan humain continue de s'aggraver en Turquie et en Syrie au total.
00:20:18 Désormais 50 325 personnes sont mortes dans le séisme du 6 février.
00:20:23 Selon les autorités, ce bilan est quasi définitif
00:20:26 puisque la majorité des victimes sous les décombres ont été retrouvées.
00:20:31 Toujours avec Yohann Usaï, Karim Abrik, Alexandre Devecchio,
00:20:35 Elisabeth Lévy, Louis Marguerite, nous a rejoint sur le plateau Pierre-Henri Bovis.
00:20:38 Bonsoir maître, avocat pénaliste au barreau de Paris.
00:20:41 Avec vous, on évoque l'affaire Pierre Palmade.
00:20:44 Donc à 22h32 précisément sur CNews, l'acteur reste hospitalisé
00:20:48 à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre après son AVC,
00:20:52 tout en étant placé sous écrou après l'annonce de sa détention provisoire
00:20:55 hier par la cour d'appel.
00:20:57 Des éléments filtrent aujourd'hui sur les propos qu'il a tenus pendant son audition
00:21:01 avant donc d'avoir fait un AVC lors de sa garde à vue
00:21:04 et le fameux contexte le soir de l'accident qu'il a provoqué sous l'emprise de la drogue.
00:21:08 C'est Louis Dragnet, le chef du service politique d'Europe 1
00:21:11 qui nous donne les détails de cet accident,
00:21:13 enfin qui rapporte les mots de Pierre Palmade
00:21:15 qui émet également de nouveau des regrets. Écoutez ça.
00:21:19 C'est qu'il n'a pas dormi pendant trois jours,
00:21:22 donc pour participer à cette sorte de marathon de drogue et de sexe
00:21:31 qui avait lieu chez lui.
00:21:33 On sait également qu'il a pris jusqu'à huit injections de 3 MMC,
00:21:38 vous savez la drogue dont on parle beaucoup là maintenant depuis quelques jours,
00:21:41 entre midi et le moment de l'accident.
00:21:44 Sa dernière prise de drogue remonte à 30 minutes avant l'accident.
00:21:49 Plusieurs policiers que j'ai eu tout à l'heure au téléphone
00:21:52 m'ont dit qu'il est même possible qu'il se soit pris plusieurs injections de suite
00:21:57 donc avant cet accident.
00:21:59 Ce qu'on sait également sur les circonstances de l'accident de voiture,
00:22:02 c'est que, alors c'est des choses qui restent à confronter, à vérifier,
00:22:06 mais c'est qu'il aurait demandé à l'un de ses passagers,
00:22:09 vous savez il y a deux passagers, il y en a un qui dit qu'il était assoupi,
00:22:13 il dormait au moment de l'accident et un autre qui était éveillé.
00:22:16 Donc Pierre Palmade aurait demandé à celui qui était éveillé de lire un SMS,
00:22:20 il aurait tourné la tête et ensuite il y aurait eu l'accident.
00:22:23 Il dit "j'ai été inconscient, il faut que la drogue soit bannie de ma vie".
00:22:28 Il a reconnu que ce n'était pas la première fois qu'il consommait
00:22:31 sous l'emprise de stupéfiants,
00:22:33 donc ça pour le coup c'est quelque chose d'assez grave,
00:22:36 encore plus dans cette affaire.
00:22:38 - Il conduisait. - Il conduisait, j'ai dit quoi ?
00:22:41 - Il consommait. - Il conduisait exactement.
00:22:43 Il dit qu'il est dangereux à cause de la drogue,
00:22:46 et puis il est revenu aussi sur ses tentatives d'arrêter de se sevrer
00:22:50 de consommation de cocaïne et de toutes drogues.
00:22:53 Il explique que notamment il y a un an, il a lâché l'affaire,
00:22:56 et donc il était dans un état de dérive totale.
00:22:59 - Je récapitule, il n'aurait pas dormi pendant trois jours
00:23:02 pour participer à cette sorte de marathon de drogue et de sexe.
00:23:05 Au moment de l'accident, il aurait demandé à l'un des passagers
00:23:08 de lui lire un SMS et en tendant le téléphone, pardon,
00:23:11 il aurait dû le contrôler. Il raconte un état de dérive totale
00:23:14 en termes de toxicologie depuis près d'un an.
00:23:17 On se dit qu'on est vraiment au-delà de toutes les limites.
00:23:20 Tout accable, Pierre Palmatte dans cette affaire.
00:23:23 - C'est incroyable de voir à quel point l'histoire s'acharne contre lui.
00:23:26 - L'histoire s'acharne contre une famille, surtout dont un bébé est mort.
00:23:29 - Vous avez tout à fait raison. Il faut penser aux victimes
00:23:32 et à ce qui s'est passé, tragique, terrible, tout ce qu'on veut.
00:23:35 Là, on a affaire quand même à un homme qui est une épave.
00:23:38 Il est dans un état terrible et je ne pense pas vraiment
00:23:43 que sa place soit en prison. En prison, en détention provisoire,
00:23:48 j'entends, détention provisoire, puisqu'il n'est pas encore jugé.
00:23:51 - Qui n'est pas la peine, on a bien compris.
00:23:53 - Qui n'est pas la peine, en détention provisoire.
00:23:55 Tous les juristes, à mon avis, qui ont entendu cette détention provisoire,
00:23:59 en mon sens, ont sauté de leur chaise.
00:24:02 Parce que dans ce genre de dossier, quand bien même la gravité des faits
00:24:06 et du côté tragique de cette histoire, les personnes qui sont responsables
00:24:11 d'accidents de la route ne vont pas en détention provisoire pendant une instruction.
00:24:14 - Est-ce que ce n'est pas un signe que l'histoire est en train de changer ?
00:24:18 - Je pense que ça n'est pas un signe.
00:24:20 - Et que cette affaire Pierre Palmade, je pèse mes mots,
00:24:23 et vous comprenez ce que je dis d'un point de vue de l'évolution du droit,
00:24:27 est peut-être un mal pour un bien.
00:24:29 - Peut-être, vous avez tout à fait raison.
00:24:31 C'est peut-être un mal pour un bien. Est-ce que la justice a voulu
00:24:34 montrer l'exemple parce que c'est une affaire médiatique,
00:24:37 parce que Pierre Palmade est connu, parce qu'il y a le côté pathos
00:24:41 et tout tragique de cette histoire, et que la justice a au moins voulu
00:24:45 mettre un hôlage sur les conditions dans lesquelles certaines personnes
00:24:49 prennent la voiture, sous stupéfiants, sous alcool, etc.
00:24:52 Peut-être, et je vous rejoins là-dessus.
00:24:54 En revanche, dans l'état actuel du droit et dans la jurisprudence qu'on connaît,
00:24:57 Pierre Palmade est un peu l'exception.
00:24:59 - On est loin du commun de citoyens.
00:25:01 - On est loin de l'exception à la règle.
00:25:03 Et j'insiste sur ce point, et c'est pour ça que j'ai commencé mon propos
00:25:06 en disant qu'aujourd'hui, c'était clairement une épave, Pierre Palmade.
00:25:09 C'est d'ailleurs même tragique de voir cet homme qui finit dans ces conditions-là
00:25:14 et qui commet le plus terrible et l'irréparable.
00:25:19 Cette personne-là doit être soignée.
00:25:21 Ce n'est pas Clément Affren qui sera soigné.
00:25:24 Il y a 80 places de prison dans cette entente.
00:25:27 - Encore une fois, pardon de vous répondre de cette façon,
00:25:29 mais encore une fois, ce qui est le plus important,
00:25:31 c'est que cette personne ne puisse pas reprendre un volant un jour
00:25:34 et soit hors d'état de...
00:25:36 - Franchement, qui pensait qu'il allait reprendre un volant sous bracelet électronique ?
00:25:39 - Déjà, vous voyez tellement de choses de gens sous bracelet électronique,
00:25:42 ce n'est pas vous qui fréquentez régulièrement nos plateaux qui allez dire le contraire.
00:25:46 Quand on a 54 ans, Elisabeth Lévy, je vous donne la parole,
00:25:49 quand on a 54 ans, on ne peut pas se permettre une seconde
00:25:52 de prendre le volant dans un état pareil.
00:25:54 On vit en direct, et c'est peut-être malheureux pour certains,
00:25:57 mais on vit en direct, c'est vrai, la déchéance d'un homme, c'est assez sordide.
00:26:00 - Bon, alors, premièrement, évidemment, prendre sa voiture
00:26:04 après avoir consommé de l'alcool ou des stupéfiants...
00:26:06 - Quand on a 54 ans...
00:26:07 - ...c'est stupide, criminel, irréparable, choisissez tous les termes que vous voulez.
00:26:11 Nous n'avons pas de mots assez durs pour les condamner.
00:26:13 Maintenant, comme l'a dit monsieur, c'est surtout une affaire de déchéance
00:26:17 à laquelle nous sommes tous, en plus, conviés d'assister dans ces moindres détails,
00:26:22 qui commencent à me gêner, cette instruction, cette enquête de police à ciel ouvert,
00:26:28 comme d'ailleurs c'est le cas très très souvent,
00:26:30 et ce n'est pas la première fois que ça me gêne, ça me gêne,
00:26:33 et je voudrais dire deux choses.
00:26:37 D'abord, si vous voulez, j'ai le sentiment, mais je n'en ai aucune preuve,
00:26:40 je ne suis pas dans la tête des juges, mais puisque tous les juristes vous disent
00:26:43 que dans ces circonstances, la détention provisoire n'est pas la règle,
00:26:47 j'ai le sentiment qu'on a une justice qui est sous la pression de l'opinion.
00:26:50 Je vais sur les réseaux sociaux, je vois que des gens,
00:26:54 il y a absolument pour… Palmad est chargé de tous les péchés,
00:27:00 encore une fois, je le répète, il y a des victimes,
00:27:02 mais je ne vais pas le dire au début du chat.
00:27:04 – Est-ce que vous avez le dossier de cette affaire ?
00:27:07 C'est une question rhétorique que vous avez bien compris,
00:27:09 vous n'avez pas le dossier de cette affaire.
00:27:11 Le magistrat qui a mis en détention Pierre Palmad,
00:27:13 hier, il a le dossier de cette affaire.
00:27:15 – Non, mais là, je ne sais pas quand même…
00:27:17 – Vous dites, on fait du commentaire en place publique.
00:27:19 – Maintenant, Julia, est-ce que je peux émettre une opinion
00:27:22 sans que vous m'infligez la vôtre ?
00:27:24 – Je ne vous implique pas mon opinion, ça n'est pas mon opinion,
00:27:27 personne ne la connaît, elle n'intéresse personne.
00:27:29 – Mais vous nous demandez de commenter quelque chose,
00:27:31 et après vous me dites, vous n'avez pas les moyens de la commenter,
00:27:33 c'est complètement dingue.
00:27:35 Donc, mon opinion, qui est d'ailleurs partagée par des gens
00:27:38 certainement beaucoup plus compétents et intelligents que moi,
00:27:41 c'est que la justice est sous pression de l'opinion, justement.
00:27:47 Je vois sur les… et que deuxième chose,
00:27:49 Palmad est devenu pour un certain nombre de gens,
00:27:51 allez faire un tour sur le cloaque qui est Twitter dans cette affaire,
00:27:55 il est devenu le symbole des élites,
00:27:58 des élites, c'est comme ça qu'ils le disent, satanistes, pédophiles,
00:28:01 tout ce que vous voulez, dépravés, dégoûtantes, etc.
00:28:04 Et dernière chose que je voudrais dire,
00:28:06 je voudrais qu'on arrête de dire une sottise, mais à mon avis majeure,
00:28:10 qui est que les artistes ont un devoir d'exemplarité.
00:28:13 Est-ce que quelqu'un connaît l'histoire de l'art,
00:28:15 si vous voulez, pour prononcer une phrase pareille ?
00:28:18 A-t-on jamais vu un artiste exemplaire ? Enfin !
00:28:21 Je veux dire, c'est complètement fou !
00:28:23 - On est en train de dériver tout de suite,
00:28:25 dévier tout de suite sur le terrain la notoriété.
00:28:28 - D'un point de vue juridique, parce que justement,
00:28:30 on vous dit qu'on n'a pas le questionner.
00:28:32 - On va aborder tout ce qu'Elisabeth est en train de dire,
00:28:34 on va l'aborder un peu plus longuement.
00:28:36 Moi, je voudrais vraiment qu'on reste sur les faits quelques instants
00:28:38 avec vous, maître, alors je vous laisse répondre
00:28:40 puisque je vous coupe en pleine phrase,
00:28:42 mais on va rester encore 2-3 minutes sur les faits
00:28:44 - Non, non, il n'y a pas de mal, le débat c'est la vie.
00:28:46 - A mon avis, le seul point sur lequel les magistrats
00:28:48 auraient pu se fonder pour légitimer la détention provisoire
00:28:51 et le trouble exceptionnel à l'ordre public,
00:28:53 sauf que ce point-là n'aurait pas pu être retenu
00:28:55 parce qu'on n'est pas en matière criminelle, mais en matière délictuelle.
00:28:57 Et donc là, les magistrats font leur décision
00:29:00 pour ne pas réitérer l'infraction.
00:29:03 Ce n'est pas possible dans ce genre de dossier
00:29:05 parce que, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:29:07 sous bracelet électronique assigné à résidence,
00:29:09 vous ne pouvez pas reprendre le volant.
00:29:10 - Pression populaire ou pas, acharnement médiatique
00:29:13 ou pas, on va en parler dans un instant.
00:29:15 Je voudrais juste qu'on évoque un dernier volet factuel
00:29:18 sur l'enquête pure de ce drame.
00:29:21 Vous savez, il y a cette affaire qui choque énormément de monde,
00:29:24 c'est sur le statut du bébé à naître,
00:29:27 décédé après 6 mois et demi de grossesse.
00:29:29 Louis Dragnel a pu récolter des informations
00:29:33 sur l'état de ce bébé.
00:29:36 Il se trouve qu'il était viable,
00:29:39 ce bébé aurait respiré pendant une trentaine de minutes
00:29:42 après l'accident.
00:29:43 Écoutez les informations de Louis Dragnel.
00:29:45 - Des médecins qui ont été mandatés par la justice
00:29:48 expliquent que le bébé qui était dans le ventre de sa mère
00:29:52 a vécu pendant une bonne trentaine de minutes.
00:29:56 Cela permettrait éventuellement d'établir
00:29:59 la qualification d'homicide involontaire
00:30:01 puisque le bébé était en vie.
00:30:04 Il faut quand même savoir que c'est quelque chose de très important,
00:30:06 ça change beaucoup de choses dans cette affaire-là
00:30:08 puisque la qualification d'homicide involontaire
00:30:10 fait encourir à Pierre Palmad une peine de 10 à 20 ans de prison ferme
00:30:14 et donc ce sera une peine qui se cumulera sans doute
00:30:19 à d'autres peines qui seront infligées à Pierre Palmad.
00:30:22 - Maître Bovis, les éléments disent que le bébé
00:30:24 était viable pendant une trentaine de minutes
00:30:26 après l'accident, ce qui permettrait de qualifier
00:30:28 l'homicide involontaire.
00:30:30 Est-ce que ça change beaucoup de choses
00:30:32 en vue d'un procès, d'une éventuelle peine
00:30:34 contre Pierre Palmad ?
00:30:35 - Ça ajoute une qualification d'homicide involontaire.
00:30:37 Ce qui est vrai, c'est que dès lors que l'enfant respire
00:30:40 ne serait-ce que quelques secondes,
00:30:42 il est considéré comme viable et donc s'il meurt,
00:30:44 vous pouvez être condamné, poursuivi en tout cas
00:30:46 pour homicide involontaire.
00:30:47 - C'est fou ce qui est en train de se passer quand même
00:30:49 autour de ce bébé à naître.
00:30:50 On est en train d'expertiser d'autopsie un bébé
00:30:53 pour savoir s'il a respiré une fois.
00:30:55 Considérer qu'une vie fauchée, que cette mère était enceinte
00:30:59 a perdu son bébé, ça ne suffit pas au droit.
00:31:01 C'est ça qui est terrible et que les gens découvrent
00:31:03 à travers cette affaire.
00:31:05 - Vous avez raison, quand vous dites que ça ne suffit pas au droit,
00:31:09 ça c'est...
00:31:11 - J'ai l'impression que ça fait une femme enceinte
00:31:13 perd son bébé, mais ça ne suffit pas au droit
00:31:15 pour qualifier un homicide involontaire.
00:31:17 - Je suis tout à fait d'accord avec vous,
00:31:18 parce qu'évidemment la maman qui porte son bébé
00:31:23 et le bébé décède, évidemment qu'il ait 7 mois ou 9 mois
00:31:26 en tout cas, même s'il n'avait pas respiré
00:31:28 au moment de naître, et donc pour elle,
00:31:30 Pierre Palmad, c'est un être humain.
00:31:32 Mais après, d'un point de vue juridique,
00:31:34 d'un point de vue strictement juridique,
00:31:35 vous devez poser un cadre et des règles.
00:31:37 C'est comme ça.
00:31:38 - Peut-être que, encore une fois, et on arrive au débat
00:31:40 qu'on va avoir dans un instant, à savoir
00:31:42 faits divers, faits de société, est-ce qu'on en parle trop,
00:31:44 est-ce qu'on fait étalage sur la place publique
00:31:47 de toutes ces affaires ?
00:31:48 Mais là, vous voyez, typiquement, je pense qu'on n'aurait jamais
00:31:51 parlé du statut juridique de la femme enceinte
00:31:53 dans un cas comme celui-là, si l'affaire Pierre Palmad
00:31:55 n'avait pas émergé, une protection pénale du bébé,
00:31:58 de la femme enceinte, pourquoi ça n'existe pas,
00:32:00 pourquoi on ne crée pas de circonstances aggravantes
00:32:02 quand il y a la perte d'un bébé,
00:32:03 c'est des questions que je n'aurais jamais posées
00:32:05 si cette affaire... Et elles me paraissent essentielles.
00:32:07 Moi, je vous dis, pour le coup, j'ai pas donné mon avis
00:32:10 sur les autres questions, chère Elisabeth,
00:32:12 mais là, moi, ça me donne la chair de poule.
00:32:16 - Ce qui ne me dérange pas, ce que je vous dis,
00:32:17 ce qui me dérange, c'est plutôt, si vous voulez,
00:32:20 l'acharnement sur un type qui est déjà en pleine déchéance,
00:32:23 qui a déjà commis... - Oui, ça, on l'a dit.
00:32:24 - Voilà, c'est ça qui me dérange.
00:32:25 C'est pas qu'on pose un certain nombre de questions.
00:32:27 Et celle-là est particulièrement délicate,
00:32:30 d'autant plus qu'on se rappelle,
00:32:32 même si ça n'est évidemment pas le même cadre,
00:32:34 que pendant le Covid, des députés se sont mis en tête
00:32:38 l'idée folle d'autoriser l'IBG pour des raisons de détresse
00:32:42 jusqu'à 9 mois de grossesse.
00:32:44 Si vous voulez, donc, bien sûr, c'est des cadres différents,
00:32:47 y compris anthropologiques, si on peut dire,
00:32:49 mais ça pose toutes ces questions.
00:32:51 Vous avez raison, là-dessus, cette question est intéressante
00:32:55 et quand même douloureuse.
00:32:56 - Maître Bovis, avant de poursuivre et d'entendre les invités
00:32:59 qui n'ont pas encore pris la parole sur ce sujet,
00:33:02 la peine maximale encourue par Pierre Palma,
00:33:04 donc si l'homicide involontaire est retenu
00:33:07 et que les qualifications pour le moment qui sont présentes
00:33:10 dans l'enquête sont retenues au procès,
00:33:12 on est d'accord qu'on va sur une peine maximale de 20 ans
00:33:15 qui ne sera jamais prononcée ?
00:33:17 - Alors, c'est très simple.
00:33:18 En cas d'accident de la route,
00:33:19 vous pouvez encourer jusqu'à 5 ans d'emprisonnement.
00:33:21 Vous pouvez monter jusqu'à 10 ans s'il y a un concours d'affraction,
00:33:24 dont notamment homicide involontaire.
00:33:26 Et lui, il a une période de récidive légale.
00:33:28 - Oui, de consommation de drogue.
00:33:29 - Donc vous doublez la peine et vous pouvez monter jusqu'à 20 ans.
00:33:32 - Mais pour aller à la deuxième partie de ma question,
00:33:34 on est d'accord pour entendre,
00:33:36 évidemment, encore une fois, ce n'est pas mon avis,
00:33:38 à force d'entendre les différents juristes et spécialistes de la loi
00:33:41 sur les plateaux, une peine maximale telle que celle-là
00:33:44 ne sera jamais prononcée à l'encontre de Pierre Palma.
00:33:47 - Mais en jamais, en tout cas, c'est quoi le tarif ?
00:33:49 - C'est très peu probable.
00:33:50 - Ce sera la peine de la moitié.
00:33:51 - Dans ces cas-là, je me...
00:33:52 - Non, mais dans la vie des tribunaux, que prennent...
00:33:56 Quelles sont les peines prononcées ?
00:33:58 - Est-ce que vous avez déjà vu beaucoup de chauffards partir en prison ?
00:34:01 - Oui. - Ne serait-ce que ça ?
00:34:02 - Oui, il y en a, bien sûr.
00:34:03 - Moi, j'en connais.
00:34:04 - Vous pouvez avoir de la prison ferme,
00:34:06 même ne serait-ce que quelques mois,
00:34:07 mais vous avez de la prison ferme.
00:34:08 Très souvent, vous avez de la prison ferme.
00:34:09 - Yoann Uzaï.
00:34:10 - Non, mais je crois que les choses sont claires.
00:34:12 Mais quand vous n'avez pas dormi pendant trois jours,
00:34:14 quand vous avez pris de la drogue,
00:34:16 Louis Dradelaine a cité les quantités,
00:34:18 avant de conduire, prendre le volant...
00:34:21 - 30 minutes avant de prendre le volant, apparemment.
00:34:23 La dernière prise sur...
00:34:24 - Prendre le volant, dans ces circonstances-là, c'est criminel.
00:34:26 Point. Il n'y a pas de discussion possible.
00:34:28 Vous mettez volontairement, consciemment, la vie des autres...
00:34:32 - Vous avez entendu les mots de Yoann ?
00:34:33 - ...en danger.
00:34:34 - Pourquoi ce n'est pas qualifié d'homicide volontaire, d'ailleurs ?
00:34:36 - Parce qu'il n'y a pas directement l'intention de donner la mort.
00:34:39 - Oui, mais encore une fois, repensons à l'aune de ces cas.
00:34:42 - Non, mais je voudrais finir.
00:34:44 - Mais vous prenez sciemment de la drogue avant de prendre le volant ?
00:34:46 Ça ne peut pas être qualifié comme un homicide volontaire.
00:34:48 - Mais effectivement, c'est criminel.
00:34:52 Donc, de toute façon, les peines ne sont pas assez sévères.
00:34:55 Je crois que si on veut arriver dans ce pays à réduire le nombre de morts,
00:34:59 700 morts par an quand même sur la route, à cause de personnes comme Pierre Palmade...
00:35:03 - Si on ajoute l'alcool, c'est la moitié des morts.
00:35:05 - Donc, je ne sais pas si vous vous rendez compte de ce que ça représente,
00:35:07 le nombre de vies brisées, le nombre de familles détruites,
00:35:09 à cause de personnes qui sont irresponsables et criminelles.
00:35:12 Alors, si on envoyait, si le législateur, les responsables politiques,
00:35:16 envoyaient un signal clair, si ces personnes-là allaient en prison
00:35:19 pendant des années, pendant de très longues années,
00:35:22 je crois que c'est un très bon signal envoyé à la société
00:35:25 pour que moins de vies et moins de familles soient brisées.
00:35:27 - Non, mais ils risquent 20 ans.
00:35:29 - Oui, mais ils ne les feraient pas.
00:35:31 - Le problème, c'est le juge et pas le législateur.
00:35:33 - Le problème, c'est la jurisprudence en règle générale.
00:35:35 Vous avez raison.
00:35:37 - Le problème, c'est les aménagements de peines, les réductions de peines,
00:35:40 les exécutifs qui ne sont jamais effectifs.
00:35:42 - Il est temps d'envoyer un signal.
00:35:44 Il est temps d'envoyer un signal fort.
00:35:46 - La répression n'a jamais été la solution et n'a jamais fait baisser la délinquance.
00:35:49 On envoie plein de gens en prison, les prisons sont surpleupées.
00:35:51 - Mais dites ça aux victimes. Dites ça à la mère qui a perdu son enfant.
00:35:53 - Attendez, les prisons sont surpleupées à 120%,
00:35:55 ça ne veut pas dire pour autant que la délinquance chute.
00:35:57 - C'est pas qu'on arrête les prisons ?
00:35:58 - Non, c'est pas qu'on arrête les prisons, c'est qu'il y a une réponse pénale systématique.
00:36:01 Plutôt. Et quand vous parlez d'aménagement de peines, justement,
00:36:04 là, il y a peut-être aussi quelque chose à faire.
00:36:06 - Vous envoyez les gens constamment en prison, là vous envoyez Pierre Palma dans la détention provisoire,
00:36:10 c'est pas pour autant que d'autres vont arrêter de se prendre des sapettes.
00:36:12 - Je ne parle pas de la détention provisoire, je parle de la peine qui est prononcée.
00:36:14 - Ça, on verra plus tard. Mais la justice n'est pas laxiste.
00:36:17 La justice, c'est plus dur.
00:36:18 - Alexandre qui n'a pas fini son propos.
00:36:19 - Oui, je voulais rebondir sur les propos d'Elisabeth.
00:36:23 Autant je partage une forme de dégoût face au fait qu'on est tous là à commenter cette affaire,
00:36:29 alors qu'on n'a pas tous les éléments.
00:36:31 Je pense que là, c'est quand même problématique.
00:36:33 Et je n'aime pas les boucs émissaires, quand bien même je n'ai aucune sympathie pour Pierre Palma,
00:36:37 et surtout pour ce qu'il a fait.
00:36:39 Donc là-dessus, on est d'accord.
00:36:40 Je pense qu'à terme, ce serait très mauvais d'avoir une justice soumise à la pression de l'opinion.
00:36:45 Mais en même temps, je fais partie de ceux qui pensent que la justice, de manière générale, est trop laxiste.
00:36:51 Et je fais partie de ceux qui pensent que, par exemple, une racaille de banlieue
00:36:54 qui aurait fumé du shit et qui aurait fait la même chose, il faut être impitoyable.
00:36:58 Donc on ne peut pas dire d'un côté, il faut être impitoyable avec certains,
00:37:01 et pas avec d'autres.
00:37:03 Et je pense qu'à la fin, une justice soumise à l'opinion, ce n'est pas une bonne chose.
00:37:08 Mais une justice tout de même sensible à l'opinion, sensible davantage au sort des victimes,
00:37:14 ce serait une bonne chose.
00:37:16 C'est peut-être en partie la raison pour laquelle le parquet a fait appel de la détention.
00:37:19 Je pense que ce n'est pas forcément une évolution.
00:37:21 Louis Marguerite et Karim Aboui, qu'on n'a pas encore entendu,
00:37:23 je voudrais juste que vous entendiez le garde des Sceaux, qui était chez nos confrères de RMC ce matin.
00:37:27 Alors déjà, la question du traitement de faveur ou de défaveur concernant la détention provisoire,
00:37:32 écoutez sa réponse.
00:37:34 Je pense que la justice traite de la même manière, oui, bien sûr.
00:37:37 Je pense que vous en avez la preuve, là, ici, sur ce dossier-là en particulier.
00:37:42 Mais ce que je veux redire, pardon, c'est que les situations vendues, clés en main,
00:37:50 le manichéisme, les choses sans nuance, tout ça…
00:37:55 Il faut avoir de la nuance sur l'affaire Palma, de suivre.
00:37:58 Il faut avoir de la nuance, il faut connaître son dossier,
00:38:01 il faut connaître les éléments de personnalité, avant d'une part de les commenter,
00:38:05 mais surtout quand on juge, il faut être au rendez-vous de toutes ces obligations-là.
00:38:09 Et encore une fois, le débat que ça suscite démontre à quel point c'est difficile de rendre la justice.
00:38:17 Il paye le prix de sa notoriété ou pas, Pierre Palma, selon vous ?
00:38:20 Non, je ne crois pas.
00:38:21 D'abord, quelques observations.
00:38:22 Il est évident qu'on est en train de médiatiser un drame, parce que c'est Pierre Palma,
00:38:27 mais j'imagine qu'on est convaincus autour de cette table.
00:38:30 Il y a un point qui a été abordé assez longuement, c'est la question, effectivement,
00:38:34 de la qualification pénale, notamment liée au fait que le bébé vivait ou pas.
00:38:38 D'abord, je crois qu'on ne se remet jamais le drame d'un enfant futile
00:38:40 et déclaré vivant, mort, ou quel que soit son état.
00:38:43 J'ai eu à en connaître de façon assez proche, donc je vois assez bien.
00:38:46 Je précise d'ailleurs que dans le cas d'interruptions médicales de grossesse,
00:38:48 qui ne sont pas comparables, si on interrompt avant ou après 20 semaines de grossesse,
00:38:56 il n'y a pas la même qualification.
00:39:00 Il y a une inscription au livret de famille ou pas, il y a la possibilité de prendre séjour de…
00:39:03 D'ailleurs, cette musique qui avait été envisagée n'a pas été adoptée.
00:39:06 Donc on voit bien qu'il y a aussi ce débat qui peut paraître extrêmement lourd,
00:39:11 et pourtant, effectivement, qui va rythmer la vie des familles
00:39:14 qui sont confrontées à ces épreuves terribles dont on ne se remet sans doute pas,
00:39:18 ou en tout cas très difficilement.
00:39:20 Ensuite, sur la justice, bien évidemment qu'il faut qu'il soit condamné lourdement,
00:39:25 avec sévérité. Je note quand même,
00:39:28 c'est peut-être pour faire écho au propos du Garde des Sceaux,
00:39:31 que la France, on a plutôt une législation plutôt répressive.
00:39:34 Je ne dis pas que ça suffit, et je ne dis pas que ça résout tous les problèmes,
00:39:37 et notamment le drame auquel… mais elle est plutôt assez répressive, y compris…
00:39:40 Le problème, c'est la prévention.
00:39:42 Oui, mais justement, y compris dans l'application,
00:39:47 les peines sont, j'imagine que vous le savez,
00:39:50 plus de 92% des peines sont décidées et exécutées.
00:39:53 Alors il y a des aménagements…
00:39:55 Non, mais attendez, j'ai pas dit qu'il fallait pas renforcer,
00:40:02 et je ne dis pas que ce genre de drame,
00:40:04 notamment sur la conduite en état d'ivresse ou sous emprise de stupéfiants,
00:40:07 ne devait pas être renforcé, parce que c'est ça la question.
00:40:09 Je ne parle même pas des sujets d'ordre public…
00:40:12 A Paris, moins d'un an, vous ne l'étiez pas ?
00:40:13 Mais bien sûr.
00:40:14 Non, mais sur les petites peines, il y a de l'aménagement.
00:40:16 Je veux dire, en l'occurrence, vu qu'il est en plus sous état de récidive,
00:40:19 de récidive légale, vraisemblablement, si j'en crois le dossier…
00:40:21 De consommation de drogue.
00:40:22 Absolument.
00:40:23 Vraisemblablement, il y aura une condamnation ferme.
00:40:25 Vraisemblablement aussi.
00:40:26 Donc, même avec une aménagement de peine, il ira faire de la prison ferme.
00:40:30 La question, c'est est-ce que 5, 10, 15, 20 ans,
00:40:33 c'est ça qui l'empêchera, le jour où il sortirait de prison, de recommencer ?
00:40:36 C'est ça la question de la justice.
00:40:38 Je ne dis pas qu'il ne faut pas renforcer…
00:40:39 Mais il faut penser aux victimes aussi.
00:40:41 Peut-être que la justice doit faire penser du point de vue de la victime,
00:40:43 et que du point de vue de la victime, en effet, 15, 20 ans de prison,
00:40:46 ça ne sera pas la peine, mais c'est mon dernier point d'avance.
00:40:49 Non, parce que Karima attend, patiemment, contrairement à vous, depuis un moment,
00:40:53 parce que c'est très important.
00:40:55 La question, c'est que si il purge 10, 15 ou 20 ans de prison,
00:41:00 est-ce que c'est ça de nature, à essayer d'essuyer la peine terrible
00:41:04 que les parents qui ont perdu un bébé…
00:41:06 Je ne suis pas totalement sûr que ça…
00:41:08 Rien n'effacera leur peine, mais il y a un moment, ce n'est pas ça qui doit être…
00:41:10 Ce n'est pas uniquement le rôle de la justice.
00:41:12 La question, c'est de protéger les citoyens.
00:41:14 Karima Brick.
00:41:15 Non, mais c'est sûr que si on regarde finalement, globalement,
00:41:18 la couverture de cette affaire, ça a pris des proportions vertigineuses.
00:41:22 Mais en même temps, je pense que…
00:41:24 Qu'est-ce qui fait qu'un fait divers devient un fait de société ?
00:41:27 Parce que l'affaire Palmade, ça va être enseigné éventuellement,
00:41:30 dans les écoles de journalisme et les facultés de droit,
00:41:33 parce que c'est devenu un fait de société.
00:41:35 Moi, je pense aussi qu'il y a un certain…
00:41:38 En tout cas, plusieurs personnes, plusieurs Français,
00:41:40 ont parfois l'impression qu'il y a un sentiment d'injustice,
00:41:43 que la justice ne répond pas adéquatement à divers…
00:41:46 Bon, c'est ça, quand il arrive…
00:41:48 Ne jamais avoir eu affaire à la justice pour lui faire confiance.
00:41:51 Donc, ce sentiment de laxisme judiciaire, le sentiment d'injustice.
00:41:55 Et il arrive de temps en temps, des événements comme ça,
00:41:58 qui surviennent, qui surgissent, et qui font ressortir
00:42:01 toute cette frustration qui a été accumulée.
00:42:03 Et donc, dans l'affaire Palmade, il y avait ça aussi.
00:42:06 Je pense que, pour une fois, il y a des victimes
00:42:08 qui ont pu sortir dans l'espace public, s'exprimer,
00:42:12 mettre en lumière une réalité brutale, terrible,
00:42:15 et après, bon, est-ce qu'il y a une forme de sensationnalisme
00:42:18 sur les personnalités ? C'est possible.
00:42:20 Bien sûr, c'est possible aussi.
00:42:22 Et est-ce qu'on va faire en sorte qu'après, ce sera Pierre Palmade,
00:42:25 la victime, parce que c'est possible aussi, à un moment donné.
00:42:28 Non, mais c'est toujours sur quel côté on se place.
00:42:31 Là, ça va être, est-ce qu'il a été victime d'acharnement ?
00:42:34 Est-ce que la pression psychologique est trop forte pour lui ?
00:42:38 Cela dit, il y avait, je pense, encore une fois,
00:42:40 plusieurs éléments d'intérêt public,
00:42:42 et notamment la question de la parole des victimes.
00:42:45 Alors, un dernier extrait.
00:42:46 Je sais que vous voulez réagir de ce côté de la table.
00:42:48 J'arrive vers vous tout de suite.
00:42:49 On parle du garde des Sceaux, justement, sur le traitement médiatique.
00:42:53 Il ne juge pas à la hauteur.
00:42:55 Sur le plan procédural, les choses ont été parfaitement respectées.
00:42:59 Ensuite, les commentaires.
00:43:00 Sur la base, je le redis, d'un dossier que ceux qui commentent ne connaissent pas.
00:43:04 C'est quand même incroyable le nombre d'experts autoproclamés
00:43:08 que l'on voit défiler sur les plateaux de télévision,
00:43:11 dont le vôtre, d'ailleurs.
00:43:12 Ils connaissent le droit, qu'ils sont avocats,
00:43:14 qu'ils sont anciens magistrats.
00:43:15 Le droit, j'entends bien,
00:43:16 mais ce n'est pas parce que vous êtes anciens magistrats ou avocats ou psychiatres
00:43:21 que vous pouvez faire un diagnostic clinique de quelqu'un que vous n'avez pas rencontré,
00:43:25 parler d'un dossier que, par essence, vous ne connaissez pas.
00:43:29 Petite parenthèse, le garde des Sceaux qui a peut-être oublié
00:43:32 qu'il a été avocat dans une vie passée,
00:43:34 qu'il a participé peut-être lui-même à cette justice médiatique.
00:43:37 Bon, c'est feuilleton dramatique qui révèle beaucoup de choses
00:43:40 que lui-même a commentées aussi.
00:43:42 Mais bon, on oublie vite parfois.
00:43:43 Vous vouliez me répondre, maître, et Elisabeth Lévy.
00:43:45 Non, mais c'est que la justice n'est pas là pour venger les victimes.
00:43:49 Et c'est très important de le dire.
00:43:50 La justice peut avoir une fonction réparatrice,
00:43:53 ne serait-ce que par en reconnaissant la qualité de victime,
00:43:56 notamment une personne qui a été victime d'une infraction.
00:43:58 Donc elle a cette fonction-là, mais elle n'a pas une fonction vengeresse.
00:44:02 Et elle n'est pas là pour venger des victimes.
00:44:04 Donc elle n'est pas là pour s'acharner non plus sur des auteurs,
00:44:07 d'autant plus dans le cas de Pierre Palmade, qui est dans une déchéance totale.
00:44:11 Est-ce que c'est pour autant qu'il faut être tolérant avec lui ?
00:44:14 Je ne crois pas.
00:44:15 Et je crois justement que peut-être que ce dossier emblématique
00:44:17 pourrait servir d'exemple pour l'avenir.
00:44:19 Mais pour autant, je considère que Pierre Palmade ne doit pas être au-dessus des lois,
00:44:22 mais il ne doit pas être non plus en dessous des lois.
00:44:24 Et là, en l'occurrence, sur cette histoire de détention,
00:44:26 ça me semble très bancal d'un point de vue juridique.
00:44:28 Alors vous allez me dire que peut-être on ne connaît pas
00:44:30 tous les tenants et aboutissants du dossier.
00:44:32 Mais si on regarde l'ensemble de la jurisprudence dans ce genre de cas,
00:44:35 je peux vous dire que la plupart du temps,
00:44:37 ces personnes-là ne vont pas en détention provisoire.
00:44:39 Après, concernant la peine de prison,
00:44:40 parce que c'est ce que vous me demandiez tout à l'heure,
00:44:42 peine de prison, probablement.
00:44:44 Je n'ai pas envie non plus de faire des pronostics.
00:44:46 Mais là, on a un concours d'infraction, si vous voulez.
00:44:48 On a l'impression que ça ne s'arrête pas.
00:44:50 Consommation de drogue, on est en récive légale.
00:44:52 Il y a trois enquêtes en cours.
00:44:54 Trois enquêtes en cours.
00:44:56 Il y a les images de caractère pédopornographique.
00:44:58 Alors pour lesquelles Pierre Palmade n'a pas été entendu pour le moment.
00:45:01 Donc il ne faut pas faire la justice.
00:45:03 Il y a des blessures très graves.
00:45:05 Est-ce que ça a pu jouer notamment dans les motivations de la Cour d'appel ?
00:45:08 Il y a un bébé, un reconnu bébé qui est mort.
00:45:10 Sur ce grand déballage.
00:45:12 D'ailleurs, vous avez évoqué le sujet en début d'émission, Elisabeth.
00:45:15 Donc rentrons-y de nouveau de plein pied sur ce grand déballage
00:45:18 qu'est l'affaire Palmade.
00:45:20 Signe du voyeurisme ?
00:45:22 Ou est-ce utile pour tout ce qui est dit sur la lutte
00:45:24 contre les stupéfiants en volant, sur les prisons, sur les femmes enceintes ?
00:45:27 Je ne crois pas que dans le...
00:45:29 Excusez-moi, je ne sens pas une volonté pédagogique.
00:45:32 Je ne parle pas de nous les journalistes.
00:45:34 Je ne crois pas qu'on soit méchants ou particulièrement...
00:45:37 Mais je ne sens pas dans le public une volonté tellement pédagogique.
00:45:41 Je sens, si vous voulez, et précisément je reviens à ce que vous disiez,
00:45:44 c'est très important, parce que la justice c'est le tiers
00:45:47 qui se met précisément entre l'auteur, le coupable et la victime.
00:45:52 Il y a un tiers, c'est l'État en quelque sorte,
00:45:55 c'est une puissance neutre et reconnue par tout le monde
00:45:58 et qui rend la justice précisément.
00:46:01 Et ce ne sont pas les victimes qui décident des peines.
00:46:04 C'est bien parce qu'on fait une différence entre la justice et la vengeance
00:46:09 et que c'est extrêmement important.
00:46:11 Oui, mais c'est important de les entendre quand même.
00:46:13 Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas les entendre.
00:46:15 Je ne crois pas que la justice ne les entende pas.
00:46:17 Et on parlera tout à l'heure des violences.
00:46:19 Je veux dire, évidemment, il ne s'agit pas de ne pas les entendre.
00:46:22 Ce que je vois, c'est qu'on a l'impression qu'il faudrait que
00:46:25 Pierre Palmas souffre le plus possible...
00:46:27 Mais qui dit ça ?
00:46:29 Excusez-moi, Karima, je finis.
00:46:30 Oui, je vais te le comprendre.
00:46:31 Qui dit ça ? Il suffit d'aller sur les réseaux sociaux.
00:46:33 Ce n'est pas assez.
00:46:34 Il faut qu'ils prennent plus.
00:46:36 On est déjà en train de parler des peines.
00:46:38 Il faut qu'il soit condamné.
00:46:40 Qui dit ça ? Johanne Usai, par exemple, vient de le dire.
00:46:42 Il faut qu'il soit condamné très lourdement.
00:46:44 Mais la lourdeur de sa peine ne va pas en réalité.
00:46:52 On fait croire aux victimes, y compris dans les attentats,
00:46:55 que le procès, si vous voulez, va être l'ouverture d'une nouvelle vie.
00:46:59 Bien sûr qu'elles veulent que le coupable soit condamné.
00:47:01 C'est évident.
00:47:03 Mais arrêtons de croire que plus il souffrira à mille morts,
00:47:06 plus ces gens pourront se reconstruire.
00:47:09 Je ne crois pas que ce soit vrai.
00:47:11 Et vous avez dit une chose tout à l'heure.
00:47:13 Vous avez dit qu'il a pris en pleine conscience de la drogue.
00:47:15 Il a pris de la drogue en pleine conscience.
00:47:17 Le problème, et je ne dis pas que c'est une excuse,
00:47:20 je ne dis pas que ça ne doit nous rendre plus tolérants,
00:47:23 mais il faut savoir que c'est une maladie.
00:47:25 Le crime est aussi une maladie dans cette affaire.
00:47:28 Ça arrive dans plusieurs types de crimes, qui sont liés.
00:47:31 La pédophilie, c'est pareil, c'est un crime et une maladie.
00:47:33 Mais il est reconnu à dix ans.
00:47:34 Il est toxicomane.
00:47:35 Et la toxicomanie, c'est aussi une maladie.
00:47:38 Et vous ne pouvez pas dire qu'il était en pleine conscience.
00:47:40 Le problème, c'est qu'il n'était pas en pleine conscience.
00:47:43 Vous n'avez pas dit ça ?
00:47:44 Johan, je voudrais qu'on reste aussi sur le traitement de cette affaire.
00:47:47 Elle est critique du garde des Sceaux,
00:47:49 mais je vous laisse suivre le fil de la discussion.
00:47:51 J'ai dit effectivement qu'il avait pris de la drogue, d'accord,
00:47:54 mais qu'il avait conduit en ayant conscience d'avoir pris de la drogue.
00:47:57 C'est un peu différent quand même.
00:47:58 Parce que prendre de la drogue seul, chez soi ou avec des personnes,
00:48:02 et si vous ne sortez pas de chez vous,
00:48:03 c'est quand même un peu différent du fait de prendre de la drogue
00:48:06 et de conduire ensuite.
00:48:07 C'est ça que j'ai dénoncé.
00:48:08 Quand j'ai dit que c'est criminel, je dis que c'est criminel de conduire
00:48:11 dans cet état-là.
00:48:12 Mais si c'est criminel, c'est la conscience que je vous récuse.
00:48:15 Au bout de trois jours de drogue, vous n'êtes pas conscients
00:48:17 de ce que vous faites.
00:48:18 C'est sûr.
00:48:19 Pardon, mais si je dis qu'il doit être condamné à une peine...
00:48:22 J'ai l'impression qu'on parle d'un ado de 17 ans.
00:48:24 C'est un homme de 54 ans dont on parle,
00:48:26 qui doit avoir une forme de responsabilité peut-être.
00:48:29 Et qui avait quand même...
00:48:30 Pas de homicide volontaire.
00:48:31 Je vous entends, Maître.
00:48:32 Mais il y a un moment...
00:48:34 Il va y avoir un procès, évidemment, qui va...
00:48:36 Pour vous, c'est la même chose que quelqu'un qui prend un flingue ?
00:48:38 Pour vous, est-ce que c'est la même chose ?
00:48:40 Moi, je ne suis pas là pour donner mon avis.
00:48:41 Je n'ai pas envie de donner mon avis.
00:48:43 Je n'ai pas envie de donner mon avis.
00:48:44 Mais vous permettez ?
00:48:45 Mais vous entendez ?
00:48:47 Je pense que vous devinez ce que je pense.
00:48:49 Non, parce que le droit est là aussi pour s'écarter du pathos, justement.
00:48:52 C'est un tiers. La justice est un tiers dans tout ça, dans toute cette histoire.
00:48:55 Et quand on prend de la drogue et justement quand on prend le volant,
00:48:58 on commet un accident, on n'est pas responsable d'un homicide volontaire.
00:49:01 On n'a pas volontairement...
00:49:02 La voiture est une arme quand vous prenez le volant dans ces conditions.
00:49:05 Mais bon, je...
00:49:06 Ça revient à envoyer un message qui pour moi est terrible, sincèrement.
00:49:09 Mais quand j'ai dit, Élisabeth, pour finir ma réponse,
00:49:11 qu'il devait être condamné...
00:49:12 Très démago, surtout.
00:49:13 Non, ce n'est pas démago, pardon.
00:49:14 Je suis d'avrai de vous dire que quand vous êtes à ce point irresponsable
00:49:17 et quand vous mettez à ce point la vie des gens en danger,
00:49:20 oui, vous devez être mis à l'écart de la société pendant un certain moment
00:49:24 pour que vous ne représentiez plus un danger.
00:49:26 Parce que Pierre Palmade, depuis des années, était un danger pour la société.
00:49:30 Et c'est ça que je dénonce.
00:49:31 Alors, qui est responsable ?
00:49:32 Est-ce que c'est lui ?
00:49:33 Est-ce que c'est l'État qui l'a laissé dans cet état-là,
00:49:36 qui n'a pas su le repérer ?
00:49:37 Il n'a pas été pris en charge ? Je n'en sais rien.
00:49:39 Il y a des responsabilités.
00:49:40 Mais en tout cas, il ne peut pas, dans cet état,
00:49:43 être laissé dans la nature parce qu'il représente un danger.
00:49:46 Et dans un instant, on entendra le témoignage de ses parents
00:49:49 qui ont perdu leur enfant de 16 ans dans exactement les mêmes conditions,
00:49:52 un accident causé par un chauffard sous l'emprise de cocaïne.
00:49:57 C'est là encore, évidemment, glaçant et dramatique.
00:50:01 Il est un tout petit peu plus de 23h.
00:50:03 Je suis désolé.
00:50:04 On marque le rappel de l'actualité avec Mathieu Devese
00:50:06 et on poursuit notre conversation.
00:50:07 La réforme des retraites a été approuvée en commission au Sénat.
00:50:13 Plusieurs amendements ont été retenus,
00:50:15 notamment en faveur des mères de famille et de l'emploi des seniors.
00:50:18 Les sénateurs vont désormais se retrouver jeudi après-midi
00:50:21 pour le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle.
00:50:23 Trois mois après la disparition inquiétante de Leslie et Kevin
00:50:27 dans les Deux-Sèvres, une première interpellation a été réalisée aujourd'hui.
00:50:30 Il s'agit d'un ami qui devait héberger le jeune couple
00:50:33 la nuit des fées du 25 au 26 novembre.
00:50:36 Après un dîner, le couple devait donc dormir
00:50:38 chez cet ami qui leur avait prêté sa maison.
00:50:40 Il a été interpellé en Vendée et placé en garde à vue.
00:50:44 La France s'allie à dix États de l'Union Européenne
00:50:47 pour défendre le nucléaire.
00:50:48 Réunis à Stockholm, les ministres européens de l'énergie
00:50:51 souhaitent de nouveaux projets basés notamment
00:50:53 sur des technologies innovantes ainsi que l'exploitation des centrales existantes.
00:50:57 Ces pays soulignent le rôle de l'atome dans la décarbonation de l'économie
00:51:01 malgré l'opposition farouche de l'Allemagne.
00:51:03 Alexandre, que je n'ai pas entendu sur ce volet de la thématique,
00:51:09 est-ce que cette affaire, c'est un fait divers
00:51:12 qui est de manière disproportionnée traitée par les médias
00:51:16 ou au contraire c'est une loupe qui doit nous permettre
00:51:19 de porter notre regard sur des sujets trop longtemps laissés de côté ?
00:51:23 C'est un peu les deux.
00:51:25 Moi je pense que c'est tout de même disproportionné.
00:51:27 Il y a d'autres sujets que Pierre Palmade,
00:51:30 il y a d'autres gens aussi, il ne faut pas l'oublier,
00:51:32 qui meurent sur la route tous les jours
00:51:34 ou qui meurent agressés, tués par des délinquants.
00:51:38 Statistiquement, entre le jour de l'accident et Pierre Palmade
00:51:40 et aujourd'hui, il y a plus d'une quinzaine de personnes
00:51:42 qui sont mortes dans ces conditions.
00:51:44 Donc il est vrai que si ce n'était pas Pierre Palmade,
00:51:47 on n'en parlerait pas tous les jours.
00:51:48 Et hélas, peut-être qu'on n'en parlerait pas tous les jours.
00:51:51 Pour répondre un peu à Elisabeth Lévy, je suis d'accord avec elle,
00:51:54 il y a une forme de vox populi qui peut être un peu inquiétante,
00:52:00 mais moi j'essaie de la comprendre.
00:52:03 Je pense que s'il y a aussi cette vox populi,
00:52:05 c'est que souvent la justice, qui est certes intérieure,
00:52:07 n'a été trop insensible à la question des victimes,
00:52:11 trop laxiste sur certains plans.
00:52:13 On parlait de l'histoire de l'enfant à naître,
00:52:16 c'est quand même un juge, ce n'est pas le législateur
00:52:18 qui a décidé que quand une femme perdait son enfant,
00:52:21 ce n'était pas un homicide involontaire,
00:52:25 c'est un juge qui a décidé de faire une jurisprudence.
00:52:28 Donc je pense que l'énervement des gens,
00:52:32 il y a peut-être une part de jalousie sociale,
00:52:34 c'est la cour de cassation qui a décidé.
00:52:38 C'est quand même un juge qui est sur la coeur de cassation.
00:52:42 Donc il y a une forme peut-être de haine de vox populi,
00:52:46 mais je pense qu'elle ne vient pas de rien.
00:52:48 De même pour l'élite, il y a, entre guillemets,
00:52:51 je ne sais pas si Pierre Palban peut être considéré comme une élite,
00:52:53 mais enfin les gens connus, les gens médiatiques, etc.
00:52:56 Je pense que s'ils avaient donné moins de leçons,
00:52:58 s'ils avaient donné moins l'image d'être au-dessus des lois,
00:53:01 il n'y aurait pas ce ressentiment d'une partie de la population.
00:53:04 - Et moins de leçons de morale.
00:53:05 - On parlait de démagogie tout à l'heure.
00:53:07 - Il faisait quand même un clip, je ne veux pas en rajouter,
00:53:10 parce que là, effectivement, c'est un déchet.
00:53:12 Mais il faisait quand même un clip pour expliquer
00:53:14 qu'il fallait porter le max pendant le Covid,
00:53:16 sinon on était...
00:53:17 - Non.
00:53:18 - Si, si, c'est ressorti sur les réseaux.
00:53:19 C'est une des premières choses qui est sortie sur les réseaux sociaux.
00:53:22 Donc je ne veux pas en rajouter.
00:53:23 Mais il y a ce climat-là qui est effectivement inquiétant,
00:53:26 mais ce n'est pas un climat qui ne vient de nulle part.
00:53:28 - On a parlé il y a un instant.
00:53:29 - On va faire la différence entre le temps, justement,
00:53:31 de la justice, le temps médiatique,
00:53:33 le temps de la réaction populaire aussi.
00:53:35 - Mais la justice, c'est...
00:53:36 - Justement.
00:53:37 - On avait parlé déjà avec Patrick Balkany
00:53:38 lorsqu'il avait été placé en détention provisoire,
00:53:40 ce qui était une décision complètement unique.
00:53:41 Pareil.
00:53:42 On est dans un autre cas de figure.
00:53:43 - Vous l'inversez.
00:53:44 Vous l'inversez le ver de la fontaine.
00:53:46 - Exactement.
00:53:47 - Si vous voulez que vous soyez puissant, misérable,
00:53:49 aujourd'hui, tu risques plus qu'en être puissant.
00:53:52 - Oui, oui, il vaut mieux être misérable aujourd'hui.
00:53:54 - Encore une fois, franchement,
00:53:56 il y a des propos qui sont limites.
00:53:58 - Je sais, je sais, je sais.
00:53:59 - Il vaut mieux être misérable.
00:54:00 - Non, mais attendez.
00:54:01 - Il ne faut pas mieux être misérable.
00:54:02 - Non, mais attendez.
00:54:03 - Que vous soyez riche ou puissant.
00:54:04 Pardon, Elisabeth, mais en l'occurrence,
00:54:06 peut-être que certains s'acharnent sur Pierre Palmade,
00:54:08 mais il y a des élites dans ce pays
00:54:09 qui ont des traitements de faveur
00:54:10 dans plein de domaines et de situations.
00:54:12 - Je ne suis pas celui de la justice.
00:54:13 - Arrêtez, vous me parlez,
00:54:14 vous me faites des procès en démagogie,
00:54:15 mais vous êtes pas mal dans votre genre, pardon,
00:54:17 de le dire.
00:54:18 - Vous vous trouvez ça démagogique ?
00:54:19 - Oui, mais Maître Bovis, il y a un instant, me disait ça.
00:54:21 - En quoi je suis démagogique ?
00:54:22 En quoi je suis démago ?
00:54:23 - Des propos que vous venez de tenir, je suis désolé.
00:54:25 - Non, mais attendez,
00:54:26 aujourd'hui, si on regarde l'ensemble des procès...
00:54:27 - Il vaut mieux être misérable, pardon,
00:54:29 mais de dire qu'il vaut mieux être misérable dans ce pays...
00:54:31 - Non, mais je le confirme, mais je le confirme.
00:54:33 - Je pense que vous faites erreur.
00:54:34 - Parce que lorsque vous êtes connu
00:54:35 et lorsque vous passez dans les médias,
00:54:36 vous avez d'autant plus de chances, justement,
00:54:37 d'avoir une sanction beaucoup plus lourde derrière
00:54:39 parce que vous êtes soumis à l'opinion publique.
00:54:41 - C'est votre opinion.
00:54:43 - On avance, on avance, on avance.
00:54:45 - Je crois que sur Balkany,
00:54:46 c'est une vengeance des juges contre les politiques.
00:54:48 C'est pas tout à fait la même chose que l'opinion publique.
00:54:50 - On parlait du traitement des victimes,
00:54:53 de la justice et de la façon dont elles considèrent les victimes.
00:54:58 Je voulais que vous entendiez ce témoignage.
00:55:00 Tout à l'heure, c'était sur le plateau de Laurence Ferrari
00:55:02 dans Punchline,
00:55:03 témoignage des parents de Noé.
00:55:05 Noé, c'est ce gamin de 16 ans
00:55:07 qui a été fauché par un chauffard.
00:55:09 Aujourd'hui, ce chauffard,
00:55:10 il est libre en attendant son procès
00:55:12 après seulement deux mois passés en détention provisoire.
00:55:15 Écoutez ce que disent les parents de Noé aujourd'hui
00:55:18 et l'état dans lequel il se trouve.
00:55:20 - Là, maintenant, il est...
00:55:22 - Il est libre, il est libre.
00:55:24 Il a repris son travail, il n'a pas de brasset, rien du tout.
00:55:27 Il a un contrôle, une fois tout, je ne sais pas.
00:55:30 En fait, le dossier est en instruction.
00:55:32 Il y a des choses qu'on ne peut pas encore dire.
00:55:35 Et on ne peut pas le dire maintenant,
00:55:37 on ne peut pas le dire maintenant.
00:55:39 Voilà, donc on est lié encore une fois
00:55:41 parce qu'il faut se défendre d'une identité de la personne.
00:55:44 Il faut la protéger du moins.
00:55:46 Donc aujourd'hui, cette personne est complètement libre.
00:55:49 - Ça fait deux mois.
00:55:50 - Deux mois.
00:55:51 - Et au bout de deux mois,
00:55:52 notre avocat nous a appelé un jour en disant,
00:55:54 ben voilà, il est libéré.
00:55:55 Et là, c'est très, très dur.
00:55:57 C'est très, très dur pour des parents
00:55:59 d'entendre que l'assassin de leur fils,
00:56:01 parce qu'il a quand même tué un enfant,
00:56:04 donc, ben voilà.
00:56:06 - Mais il n'y a eu aucune approche de sa part,
00:56:09 même le jour de l'accident.
00:56:11 Il n'a pas essayé de secourir mon fils,
00:56:14 l'autre fils de moi.
00:56:16 Le seul appel qu'il a fait, au lieu d'appeler les secours,
00:56:19 il a appelé sa compagne.
00:56:21 Voilà, il s'est inquiété pour son véhicule,
00:56:23 c'est ce que je disais.
00:56:24 Et voilà, donc aujourd'hui, il est complètement libéré.
00:56:26 Bon, il est libre,
00:56:27 il va passer d'ici un an, deux ans, trois ans,
00:56:29 on ne sait pas, on ne sait pas, voilà.
00:56:31 Donc, et nous, on a une attente
00:56:33 et cette souffrance, elle est là, permanente.
00:56:35 On sort avec la boule en vente,
00:56:37 on se met le carapace pour sortir,
00:56:39 pour faire face au monde.
00:56:41 On est dans un monde parallèle, oui,
00:56:43 complètement dans un monde parallèle.
00:56:44 Et on ne comprend pas, ce gars-là,
00:56:46 il est dehors, il est libéré, quoi.
00:56:48 Et on ne peut pas l'enfermer,
00:56:49 on ne peut rien faire.
00:56:50 - Maître Bovis, voilà comment la loi est faite.
00:56:53 Franchement, les bras nous en tombent
00:56:54 quand on entend un tel témoignage.
00:56:56 Alors oui, la réponse de l'expert que vous êtes
00:56:58 sera certainement frappée du sceau de la loi.
00:57:01 Le magistrat qui a libéré cet homme
00:57:03 a respecté la loi.
00:57:05 Mais si on se place du point de vue de la famille,
00:57:07 qui a perdu son enfant,
00:57:09 fauché par ce chauffard,
00:57:12 ils vivent dans un monde parallèle,
00:57:14 pour reprendre les mots du père de famille.
00:57:16 - Il y a plusieurs choses.
00:57:17 La première, c'est que,
00:57:19 lorsque vous êtes victime,
00:57:20 votre peine est incommensurable
00:57:22 et vous ne pouvez pas la réparer de toute manière.
00:57:24 Parce que vous avez un procès civil
00:57:25 après le procès pénal,
00:57:26 vous savez, vous êtes indemnisé,
00:57:27 peu importe les sommes que vous obtenez.
00:57:28 - Oui, mais entendez ce qu'ils disent.
00:57:29 Ils se sentiraient mieux,
00:57:31 et le mot est mal choisi,
00:57:32 mais c'est le seul qui me vient à la tête.
00:57:33 - Moins mal.
00:57:34 - Ils se sentiraient moins mal,
00:57:35 merci beaucoup Elisabeth,
00:57:36 si cet homme était en détention
00:57:38 en attendant son procès.
00:57:40 Voilà, c'est juste ça en fait.
00:57:42 - Oui, mais encore une fois,
00:57:44 pour quel motif, en fait, si vous voulez ?
00:57:46 Il ne faut pas que la justice soit là...
00:57:47 - Il a tué un enfant et il est en liberté.
00:57:48 - Non, mais attendez.
00:57:49 Il ne faut pas que la justice soit là,
00:57:50 encore une fois, pour satisfaire la victime
00:57:51 ou pour la venger.
00:57:53 - Je pense que la société,
00:57:54 dans sa globalité, a tendance...
00:57:55 - Et vous savez,
00:57:57 il y avait eu un grand débat
00:57:59 sur le procès des Bataclans,
00:58:01 de savoir ce qu'on allait faire
00:58:02 des terroristes,
00:58:03 et ils étaient en détention,
00:58:04 mais si vous voulez, à ce moment-là,
00:58:06 certains voulaient même les mettre
00:58:08 sur la place publique
00:58:09 et qu'ils soient lapidés
00:58:10 sur la place publique.
00:58:11 La justice est là aussi pour protéger,
00:58:12 en quelque sorte,
00:58:13 tout acte de vengeance.
00:58:14 - Prenez un exemple assez extrême.
00:58:15 - Non, parce que tout acte de vengeance,
00:58:17 justement, est là pour arbitrer
00:58:19 ce que vous disiez tout à l'heure
00:58:20 de manière très juste
00:58:21 entre un auteur et une victime.
00:58:23 Si là, le magistrat a décidé
00:58:24 de le libérer,
00:58:25 c'est parce qu'il présentait
00:58:26 suffisamment de conditions.
00:58:27 Moi, je ne suis pas dans le dossier
00:58:28 et on ne va pas commenter,
00:58:29 mais si le magistrat a décidé,
00:58:30 c'est qu'a priori,
00:58:31 il disposait de suffisamment
00:58:32 de conditions, de garanties
00:58:33 pour pouvoir être libéré.
00:58:34 Alors, est-ce qu'il est assigné,
00:58:35 est-ce qu'il a un bracelet,
00:58:36 j'en sais rien.
00:58:37 - Mais...
00:58:38 - J'en sais rien, mais en tout cas,
00:58:39 qu'il soit placé en détention,
00:58:40 ça ne va pas ramener cet enfant.
00:58:42 Maintenant, il faut voir s'y libérer.
00:58:45 - Mais il y a deux discours
00:58:46 qui ne s'en font pas.
00:58:47 - Non, mais il faut voir s'y libérer.
00:58:48 Maintenant, il présente encore
00:58:49 un danger pour la société, surtout.
00:58:51 - C'est un peu un dialogue de source
00:58:52 dans le sens où, évidemment,
00:58:53 ça ne veut pas dire que le chauffard
00:58:55 ne sera pas condamné à de la prison.
00:58:57 Il faut bien que les gens
00:58:58 qui nous regardent aussi le comprennent.
00:59:00 Mais en attendant, l'homme est libre.
00:59:01 Et pour les victimes, mettons-nous
00:59:03 une demi-seconde à la place
00:59:05 d'un couple qui a vu son enfant
00:59:07 fauché par un chauffard.
00:59:08 - On se met à leur place
00:59:09 et c'est terrible.
00:59:11 Et par ailleurs, effectivement...
00:59:13 - Il y a un risque de croiser
00:59:14 cet homme dans la rue ?
00:59:16 - Pardon, quand il y a mort d'un enfant,
00:59:18 quand il y a mort de quelqu'un,
00:59:20 ou mort de quelqu'un comme ça,
00:59:22 effectivement, je pense que les tribunaux
00:59:24 prononcent des peines de prison fermes.
00:59:26 Surtout s'il y a des circonstances
00:59:28 aggravantes.
00:59:29 - Oui, mais c'est la détention
00:59:30 provisoire qui est...
00:59:31 - Si vous perdez le contrôle
00:59:32 parce que vous êtes endormi,
00:59:33 ce n'est pas pareil, effectivement,
00:59:34 que si vous avez pris des stupéfiants.
00:59:36 Parce que ça peut arriver, un accident...
00:59:38 - D'où l'individualisation des peines.
00:59:39 - Un accident où vous tuez quelqu'un
00:59:41 parce que vous êtes endormi au volant,
00:59:44 vous avez mal conduit,
00:59:46 ça peut arriver sans que vous
00:59:47 n'ayez rien pris.
00:59:48 Là, en l'occurrence, ce n'est pas le cas.
00:59:50 Apparemment, il y avait d'autres choses,
00:59:51 on ne le sait pas.
00:59:52 Mais en fait, la seule question que je pose...
00:59:54 - Si là, il y avait des stupéfiants,
00:59:55 on le sait.
00:59:56 - Oui, d'accord, pardon.
00:59:57 - Ah oui, oui, le cas de Noé, justement.
00:59:58 - La seule question, donc, je comprends.
00:59:59 - Ça fait écho à ce qu'a connu cette famille.
01:00:01 - La seule question que, donc,
01:00:02 je répète qu'on verra ce qui se passe
01:00:04 à l'issue du procès,
01:00:05 qu'il faudrait qu'il aille vite, d'ailleurs,
01:00:07 ça c'est vrai.
01:00:08 La question que je pose,
01:00:10 je ne suis pas sûre que ses parents
01:00:12 seraient réellement réconfortés.
01:00:14 Je ne suis pas sûre que quelque chose
01:00:16 changerait leur douleur, en réalité,
01:00:18 même si le type était en prison aujourd'hui.
01:00:21 C'est possible, mais je ne suis pas sûre.
01:00:23 - Je pense qu'il y a une révolte évidente
01:00:25 de ce couple de voir que l'homme
01:00:27 n'est pas en détention préviseure
01:00:28 en attendant son procès.
01:00:29 Et ce serait une révolte en moins,
01:00:30 je pense, pour cette famille.
01:00:32 Le temps est compté.
01:00:33 Et je crois que lui, Marguerite,
01:00:34 voulait parler.
01:00:35 Juste un dernier extrait de ses parents
01:00:37 pour qui, justement, l'affaire Pierre-Palmade
01:00:39 a eu un écho tout particulier.
01:00:41 On peut bien le comprendre.
01:00:43 - On a été très touchés.
01:00:45 La première chose, c'est qu'on a déjà pensé
01:00:48 à la maman qui a perdu son bébé.
01:00:51 Et on a pensé à cette vie qui bascule,
01:00:58 comme la nôtre qui a basculé.
01:01:00 Et cette vie qui bascule en une seconde, en fait.
01:01:05 Nous, on a reçu un coup de téléphone.
01:01:08 J'ai reçu un coup de téléphone
01:01:09 en disant que mon fils a eu un accident.
01:01:12 Et là, c'est un grave accident.
01:01:16 Et là, c'est toute notre vie, en fait, qui bascule.
01:01:19 Et on tombe dans l'horreur.
01:01:21 - Non, mais on fait comme si la détention préviseure
01:01:26 ne pouvait pas du tout protéger la société
01:01:28 et qu'il était évident que ce type d'individu
01:01:31 ne récidive pas.
01:01:32 Honnêtement, j'en suis pas certain,
01:01:34 parce qu'on oublie que la justice est lente.
01:01:36 Et là, par exemple, dans le cas de Pierre-Palmade,
01:01:38 on se dit là, il a eu un AVC, il est coincé.
01:01:40 C'est une logue, il va pas recommencer.
01:01:43 Mais s'il est jugé dans un an qu'il reprend de la drogue,
01:01:47 il peut être potentiellement aussi un danger.
01:01:49 Pareil pour cet individu-là.
01:01:51 Quant au bracelet électronique,
01:01:52 et je pense que c'est aussi ce qui explique
01:01:54 le scepticisme d'une partie du public
01:01:56 par rapport à la justice,
01:01:57 on a vu quand même des gens avec bracelets électroniques
01:02:00 tuer leur femme, brûler vif.
01:02:03 Le cas de Chahina, c'était quelqu'un
01:02:05 qui était avec un bracelet électronique
01:02:07 et qui était condamné pour violence faite aux femmes.
01:02:11 Donc, ça s'inscrit dans ce contexte-là,
01:02:13 et la détention provisoire peut être aussi une manière
01:02:15 tout simplement de protéger la société,
01:02:18 sachant qu'ensuite, ce sera déduit de sa peine
01:02:21 s'il est jugé, et on imagine effectivement
01:02:23 qu'il aura de la prison.
01:02:24 Deux derniers mots sur ce sujet,
01:02:26 avant de parler du cas de Noël Legret,
01:02:29 qui a démissionné de ses fonctions
01:02:30 de président de la 3F aujourd'hui, de Louis-Marguerite.
01:02:32 Non, simplement pour dire que ça pose évidemment
01:02:35 la question de la longtemps de la justice,
01:02:37 parce que c'est pas pareil de purger
01:02:38 la détention provisoire pendant un an,
01:02:41 18 mois, deux ans, le temps qu'il sera
01:02:43 vraisemblablement jugé au cours des six mois.
01:02:44 Je crois que c'est 12 mois maximum.
01:02:46 J'imagine. Je voudrais simplement dire,
01:02:48 je crois que personne ne peut se mettre à leur place.
01:02:52 Et d'ailleurs, je crois que Madame Azilemo,
01:02:54 malheureusement, la vie bascule,
01:02:57 votre vie bascule quand vous perdez
01:02:59 celui que vous avez enfanté,
01:03:00 qui est le plus profond de votre chair.
01:03:02 Ça, c'est une peine à perpétuer.
01:03:03 Mais donc, si vous voulez, je crois qu'on ne peut pas
01:03:05 se mettre à leur place et que votre vie bascule
01:03:07 et que peut-être que ça pose cette question-là,
01:03:10 j'en sais rien, mais elle pose des questions
01:03:11 malheureusement beaucoup plus larges
01:03:13 que le drame que ses parents vivent
01:03:15 et vivront toute leur vie.
01:03:16 Donc voilà, c'était simplement
01:03:17 un simple commentaire là-dessus.
01:03:18 Alors, rapidement Maître Bovis,
01:03:20 rapidement Karim Abric, rapidement Yoann Uzay.
01:03:22 À mon avis, ce qui pourrait d'autant plus
01:03:24 satisfaire les victimes qu'une détention provisoire,
01:03:26 c'est justement une justice qui soit
01:03:28 beaucoup plus rapide, qui soit systématique.
01:03:30 Mais ce témoignage, en fait, c'est ça,
01:03:31 c'est la lenteur aussi.
01:03:32 Parce que là, cet individu...
01:03:34 Parce que s'il est jugé au bout de deux mois,
01:03:35 qu'il a fait deux mois de provisoire,
01:03:36 en effet, il n'y a pas de problème,
01:03:37 il n'y a pas de sujet.
01:03:38 Exactement, parce que le sujet de la détention provisoire,
01:03:40 c'est un faux sujet en réalité.
01:03:41 Enfin, faux sujet, quand je parle de la peine,
01:03:43 de réparer la peine de la victime,
01:03:44 c'est justement que cet individu soit jugé
01:03:46 le plus vite possible.
01:03:47 Parce que là, dans l'affaire Palmad,
01:03:48 pareil, si ce dossier ne dure pas en deux ans,
01:03:50 on imagine bien la douleur de cette famille
01:03:52 d'être dans un dossier, de voir leur avocat
01:03:54 pendant deux ans et parler de cette affaire,
01:03:56 de cette horreur, sans tourner la page.
01:03:58 Karim Abré, Kéohann Usail pour conclure.
01:04:00 Oui, non, mais je pense aussi, j'écoute tout ce que j'entends
01:04:03 sur le plateau.
01:04:04 Il faut faire attention de...
01:04:05 Quand on dit l'acharnement,
01:04:06 on s'acharne sur Pierre Palmad,
01:04:08 je trouverais quand même une nuance.
01:04:10 C'est pas parce qu'on écoute les victimes,
01:04:12 on se dit, bon oui,
01:04:13 il s'est passé quelque chose de grave
01:04:14 et on veut entendre les victimes,
01:04:16 on veut entendre ce qu'ils ont à dire.
01:04:17 On se dit, il y a un temps pour la justice,
01:04:19 qu'on s'acharne sur Pierre Palmad.
01:04:21 Je pense que c'est simplement,
01:04:22 on souhaite qu'il soit jugé avec seulement,
01:04:25 en fonction des faits, tout simplement.
01:04:27 Donc, il faut faire attention
01:04:28 de ne pas mettre en opposition le fait
01:04:30 que parce qu'on veut une justice qui règle les choses,
01:04:33 ou enfin, à tout le moins,
01:04:34 qui donne ce sentiment qu'on prend les choses au sérieux,
01:04:37 qu'on s'acharne sur Pierre Palmad.
01:04:39 Alors, je ferais quand même cette nuance-là.
01:04:41 Et en ce moment, j'ai l'impression
01:04:42 qu'on est en train de créer deux camps,
01:04:44 les pro-Palmad, ceux qui veulent vraiment
01:04:47 cette destruction symbolique.
01:04:49 Non, on n'est pas là-dedans.
01:04:50 Et pour revenir sur la détention provisoire,
01:04:53 moi, ce que j'ai observé, peut-être,
01:04:55 qui créait le malaise,
01:04:56 c'est que ça s'est passé une semaine plus tard,
01:04:58 il y a eu cet AVC,
01:04:59 donc on voit un homme effectivement qui est affaibli,
01:05:01 qui est malade, qui a une maladie,
01:05:03 qui est toxicomane.
01:05:04 Donc ça, ça fait en sorte que peut-être
01:05:06 ça a changé la perception.
01:05:07 Mais dès le début, dès la première fois,
01:05:09 le parquet avait quand même fait appel
01:05:11 pour demander cette détention provisoire.
01:05:13 Donc, juger déjà dès le départ...
01:05:14 - C'est vrai, je suis trop en retard.
01:05:16 - Oui, c'est ça.
01:05:17 - Il y a des choses qui avaient des éléments
01:05:19 qui étaient présents pour le mettre en détention.
01:05:21 - Le mot de la fin, Yohann Usaï.
01:05:23 - Oui, simplement pour dire,
01:05:25 moi, je crois que quand on prend sa voiture
01:05:27 et qu'on tue quelqu'un parce qu'on a consommé
01:05:29 ou de l'alcool ou des stupéfiants,
01:05:31 ce n'est pas un accident.
01:05:32 Un accident, c'est quelque chose qu'on ne peut pas éviter.
01:05:35 On n'a pas la main dessus.
01:05:36 Mais là, c'est quelque chose qu'on aurait pu éviter.
01:05:39 Là, on aurait pu l'éviter.
01:05:41 - On ne va pas refaire le...
01:05:42 - Vous êtes toxico, vous êtes toxico.
01:05:44 Vous n'avez pas choisi ce soir-là.
01:05:47 - C'est une fatalité.
01:05:48 - Vous voyez précisément...
01:05:49 - Une fatalité.
01:05:50 - Il faut être soigné, surtout.
01:05:51 - Le fait de trouver des accidents...
01:05:53 - Il y a une responsabilité.
01:05:55 - Il y a plus de volant.
01:05:56 - Évidemment qu'il y a une responsabilité,
01:05:57 mais il faut être soigné.
01:05:58 Ce n'est pas quelqu'un qui a un soir...
01:05:59 - Intérieurement ou antérieurement.
01:06:01 - De ce que vous dites, on dirait
01:06:02 que toxico-là, vous ne prenez pas le volant.
01:06:03 - Si un rail de coq, il a eu un accident.
01:06:05 - Ce n'est pas ce que je dis.
01:06:06 Mais je dis que, par contre,
01:06:07 votre discours qui consiste à trouver
01:06:09 des circonstances atténuantes...
01:06:10 - Non, il n'y a pas de circonstances atténuantes.
01:06:13 - C'est ce que vous venez de décrire, précisément.
01:06:15 Ce discours qui consiste à trouver
01:06:16 des circonstances atténuantes laisse à penser
01:06:18 qu'effectivement, c'est un accident.
01:06:20 Et donc, finalement, prendre le volant
01:06:21 en ayant bu ou en ayant pris de la drogue,
01:06:23 eh bien, bon, ça n'est pas si grave que ça.
01:06:27 Si c'est gravissime...
01:06:28 - Johan, pardon, entre circonstances...
01:06:30 - Il est adjuvant.
01:06:31 - Excusez-moi.
01:06:32 - Non, mais vraiment, là, il faut conclure.
01:06:33 - Une phrase.
01:06:34 Ce que vous appelez circonstances atténuantes,
01:06:35 c'est ce que fait tout juge.
01:06:36 Il essaye de comprendre.
01:06:38 Comprendre, ça ne veut pas dire justifié,
01:06:40 ni absurde.
01:06:41 Tout juge, dans n'importe quelle affaire,
01:06:43 dans n'importe quel tribunal, va interroger,
01:06:45 quelle que soit la noirceur du crime,
01:06:48 va interroger le prévenu...
01:06:50 - Je m'ai dit quatre mots.
01:06:51 - Mais l'alcool est grave, c'est 2 000 morts par an
01:06:53 sur les routes, Elisabeth, pardon.
01:06:54 - Un juge de droit méchant,
01:06:55 il a une bière chargée, il a des charges.
01:06:56 - Allez, on referme ce dossier pour ce soir,
01:07:00 mais on voit que ce ne sont pas les jours
01:07:03 qui passent qui apaisent les débats,
01:07:05 très loin de là, autour de cette affaire.
01:07:07 - Vous avez raison, ça pose des questions.
01:07:09 - Ça pose des questions.
01:07:10 - Ça pose des questions fondamentales.
01:07:11 - C'est pour ça qu'au-delà du fait divers,
01:07:12 je pense qu'il y a de vrais problèmes sociétaux
01:07:14 qui sont à soulever autour de ce cas et de cette affaire.
01:07:16 Toute autre affaire, après des semaines de tourmente,
01:07:19 aujourd'hui, Noël Legret a officiellement présenté
01:07:22 au grand désarroi d'Alexandre Devecchio
01:07:24 sa démission de son poste de président
01:07:26 de la Fédération Française de Football.
01:07:28 Je souris, évidemment.
01:07:29 Il était fragilisé depuis plusieurs mois
01:07:31 par des accusations de harcèlement moral et sexuel,
01:07:33 plusieurs dérapages.
01:07:34 Cette démission ne signe pas pour autant
01:07:36 la fin de sa carrière.
01:07:37 Noël Legret va prendre des responsabilités
01:07:39 au bureau parisien de la FIFA.
01:07:40 Il maintient donc un poste qui l'occupait déjà
01:07:42 puisqu'il a été nommé en janvier 2022
01:07:44 délégué à Paris du président de la FIFA,
01:07:46 Gianni Infantino.
01:07:48 Je vais saluer Gervais Martel.
01:07:49 C'est un plaisir très personnel de vous avoir en direct.
01:07:52 Cher Gervais Martel, l'amoureux du foot
01:07:54 et du Hercé Lens, ce que je suis,
01:07:55 vous dis merci d'abord
01:07:57 pour tout ce que vous avez fait pour le football français.
01:07:59 Ancien président du Hercé Lens,
01:08:00 ancien président de l'UCPF.
01:08:02 Vous connaissez très bien Noël Legret
01:08:04 et vous allez prendre quelques minutes
01:08:05 pour réagir avec nous.
01:08:06 Écoutez d'abord Marc Keller,
01:08:08 ancien président de...
01:08:10 Il est toujours président de Strasbourg Marc Keller ?
01:08:11 Je ne sais plus, j'ai un doute.
01:08:12 Oui, il est toujours président de Strasbourg
01:08:13 et membre du comité exécutif
01:08:15 de la Fédération française de football.
01:08:16 Il est là à parler d'un comité exécutif émouvant
01:08:19 aujourd'hui pour parler de la démission
01:08:21 de Noël Legret. Écoutez.
01:08:23 On a eu un comète ce matin
01:08:25 assez dur humainement, émotionnellement.
01:08:28 Vous savez que le président Legret a démissionné.
01:08:31 Il a fait passer l'intérêt de la fédération
01:08:33 avant son cas personnel.
01:08:35 Et ça a été un moment assez dur.
01:08:38 Je sais qu'il y a beaucoup de critiques
01:08:39 mais les résultats de la fédération française
01:08:42 depuis 11 ans sont remarquables.
01:08:44 Pour lui c'est un passage très dur,
01:08:47 très difficile parce qu'il était...
01:08:50 Il aime sa fédération.
01:08:52 Il regardait les matchs,
01:08:53 il suivait les U19, les U20.
01:08:55 Il regardait tous les matchs
01:08:56 parce qu'il était passionné par son sport.
01:08:58 C'était un grand dirigeant,
01:08:59 tant que dirigeant,
01:09:01 mais avant tout un grand passionné de football.
01:09:04 - Gervais Martel,
01:09:05 avant qu'on fasse un tour de plateau,
01:09:06 j'aimerais avoir votre premier commentaire.
01:09:08 On parle d'un homme qui a été accusé
01:09:10 de harcèlement moral et sexuel
01:09:12 dont les dérapages ne sont plus approuvés.
01:09:14 La première chose qu'on entend à la sortie du COMEX,
01:09:16 c'est la mise en avant de son bilan,
01:09:18 de ses valeurs.
01:09:19 Il a quitté le COMEX sous une standing ovation.
01:09:22 Que dites-vous de tout cela ?
01:09:24 - Ça m'a fait bien rigoler.
01:09:25 Je vais être franc avec vous parce que
01:09:27 quand même je trouve que
01:09:29 cette affaire dure maintenant
01:09:31 depuis les premiers propos le 7 janvier.
01:09:33 Moi, je n'ai rien personnellement contre Noël Le Grete,
01:09:35 mais je pense que,
01:09:36 déjà depuis un moment,
01:09:37 il aurait dû partir.
01:09:38 Ça aurait évité de traîner pendant deux mois.
01:09:41 Après, il faut respecter
01:09:43 les statuts qui existent à la fédération.
01:09:45 Et Dieu merci, ils vont être respectés,
01:09:47 parce que maintenant c'est Philippe Diallo
01:09:48 qui va être président.
01:09:49 Mais je pense que ça va être trop duré
01:09:51 et que Noël Le Grete aura dû partir avant.
01:09:53 Ce que je retiens,
01:09:54 surtout aujourd'hui,
01:09:55 c'est que c'est incroyable.
01:09:56 C'est Noël Le Grete qui quitte la fédération.
01:09:59 OK.
01:10:00 Et derrière, il retrouve un poste
01:10:02 immédiat au niveau de la
01:10:04 Fédération internationale de football.
01:10:06 Et ça, c'est quand même le bouquet,
01:10:08 parce que ça prouve quand même que,
01:10:10 contrairement à ce que plaide en permanence
01:10:13 Monsieur le Président de la FIFA,
01:10:15 où il ne demande pas d'ingérence
01:10:17 entre l'État,
01:10:18 entre un stande de ministre dans le football,
01:10:21 et lui, par contre, il fait ingérence,
01:10:23 parce que sur une affaire sur laquelle
01:10:25 j'espère que Noël Le Grete va se défendre,
01:10:27 parce qu'il l'a dit,
01:10:28 on s'attend encore à quelques
01:10:31 journées exceptionnelles,
01:10:32 puisqu'il va attaquer la ministre des Sports maintenant.
01:10:34 Mais il va au moins se défendre,
01:10:36 parce que je pense que tout ce qui a été dit
01:10:38 n'est pas inexact,
01:10:39 qu'il n'a pas pu se défendre depuis le départ.
01:10:41 Mais quand on voit la décision de la FIFA aujourd'hui,
01:10:43 c'est de prendre un peu les jambes pour des imbéciles.
01:10:45 Alors je vais rappeler en effet que Noël Le Grete
01:10:47 a décidé de contre-attaquer.
01:10:48 L'ex-patron de la FEDE a décidé de contester en justice
01:10:51 le rapport d'audit et critique
01:10:54 qui a été commandé par la ministre des Sports.
01:10:57 Et il va porter plainte également
01:10:59 contre la ministre elle-même.
01:11:01 Il dit chez nos confrères de l'équipe ce soir,
01:11:03 "Je n'ai jamais harcelé personne,
01:11:05 ni moralement, ni sexuellement.
01:11:07 Je suis surpris par toute cette cabale.
01:11:09 Je ne sais même pas qui est derrière,
01:11:10 mais je finirai par le savoir.
01:11:12 Je n'ai rien fait de mal."
01:11:14 Il veut essayer de renverser évidemment la tendance.
01:11:18 C'est vrai que Gervais Martel,
01:11:20 sitôt évincé, sitôt recasé,
01:11:22 ça ressemble vraiment à du copinage d'un autre temps.
01:11:24 Ce n'est pas le football qu'on a envie de voir en 2023.
01:11:27 C'est assez insupportable.
01:11:29 On se dit, il y a des métiers où on veut mourir sur scène à tout prix.
01:11:32 Et Noël Legrette fait partie de cette caste-là, j'ai envie de dire.
01:11:36 Écoutez, oui, moi j'étais surpris.
01:11:38 Parce que j'avais déjà demandé à Noël
01:11:41 il y a quatre ans,
01:11:43 avant son dernier mandat de post-parenthèse.
01:11:45 Parce que je trouvais qu'à un moment donné,
01:11:47 même si bravo à ceux qui ont des durées de vie exceptionnelles
01:11:51 et qui sont encore présents dans leur activité.
01:11:54 Mais je trouvais qu'atteindre la présidence de la Fédération
01:11:57 à plus de 80 ans, je ne trouve pas ça très raisonnable.
01:12:00 Bon, il y a été.
01:12:01 Écoutez, les résultats, c'est vrai,
01:12:03 de l'équipe de France sont excellents,
01:12:05 et du football français, les finances sont pas mal.
01:12:07 Mais à un moment donné,
01:12:09 il y a des choses qui ont dépassé cela.
01:12:11 Notamment sur sa malheureuse interview du 6 janvier.
01:12:14 Je pense que la décision aurait dû être prise avant.
01:12:17 Aujourd'hui, il y a eu trop...
01:12:19 Pardon ?
01:12:20 Alors c'est Alexandre Delectio du Figaro qui vous...
01:12:22 Vous parlez bien de l'interview où il a dit
01:12:25 qu'il prenait pas Zidane au téléphone.
01:12:27 Oui, entre autres, oui.
01:12:29 Mais on a le droit, donc.
01:12:31 Ce qui me gêne dans cette affaire,
01:12:34 c'est que ça a quand même été l'élément déclencheur.
01:12:36 Et les faits de harcèlement,
01:12:38 il n'y a pas de plainte contre lui, etc.
01:12:40 Donc ce n'est pas tout à fait...
01:12:42 Il n'y a pas de plainte, mais il y a des accusations,
01:12:44 et elles sont multiples.
01:12:46 D'ailleurs, Gervais Martel, est-ce que vous aviez...
01:12:48 Vous qui êtes un connaisseur du sport,
01:12:51 un connaisseur du football français et de ses arcanes,
01:12:54 il y avait des choses qui se savaient tout bas
01:12:56 et qui n'étaient jamais dites depuis longtemps ?
01:12:58 Écoutez, vous savez, moi je me méfie toujours des choses
01:13:01 qui soi-disant se savent tout bas et on n'en parle pas.
01:13:05 Moi, je n'aime pas du tout ça.
01:13:06 Par contre, aujourd'hui, ce qui est bien,
01:13:08 c'est que Noël Legret, il l'a dit déjà dans son commentaire aujourd'hui,
01:13:11 il va pouvoir, s'il veut attaquer la ministre,
01:13:13 je lui souhaite bien du courage.
01:13:15 Et deuxièmement, il va pouvoir s'expliquer
01:13:17 s'il y a des choses qui ont été erronées,
01:13:19 ce qui est peut-être possible.
01:13:20 Donc ça va lui permettre de défendre son honneur.
01:13:22 Ce que je dis simplement, c'est que cette interview du 6 janvier,
01:13:25 elle a été plus que malheureuse.
01:13:26 Il est indigne d'un président de fédération de parler comme ça,
01:13:29 je dirais de grand champion comme Zinedine Zidane,
01:13:32 parce que dans le texte, ça n'a pas été dit seulement,
01:13:35 je me refuse à le prendre, mais bon,
01:13:38 en fait, je m'en fous complètement, quoi.
01:13:40 On ne peut pas parler comme ça.
01:13:41 Et après, il y a un certain nombre de choses
01:13:43 qui ont fait qu'il y aurait eu des décisions
01:13:45 qui auraient dû être prises avant.
01:13:46 On a respecté les statuts de la fédération.
01:13:48 Il y a aujourd'hui un président qui est en place,
01:13:50 qui est Philippe Diallo,
01:13:51 qui est quelqu'un de très respectable
01:13:52 et qui est compétent,
01:13:53 que j'ai eu avec moi à l'UCPEP pendant 23 ans.
01:13:56 J'espère qu'on va tourner la page,
01:13:58 parce que moi, cette histoire de fédération de Noël de grette
01:14:01 et tout le respect que j'ai pour les personnes,
01:14:03 ça commence sérieusement depuis deux mois à me pourrir la vie
01:14:07 et j'attends autre chose du football.
01:14:08 Gervais Martel, si vous l'acceptez,
01:14:10 vous restez 5-6 minutes avec nous,
01:14:11 2-3 mois en plateau et vous réagissez.
01:14:13 Merci infiniment.
01:14:14 Elisabeth Lévy.
01:14:15 Alors d'abord, je voudrais m'associer à Alexandre.
01:14:17 Moi, j'aime beaucoup Zidane.
01:14:18 Bon, il faut dire qu'en legrettologie,
01:14:20 je préfère dire que je suis totalement vierge.
01:14:22 Je veux dire, j'ai commencé à découvrir
01:14:25 qu'il y avait toutes sortes d'histoires autour de lui.
01:14:27 C'est une science qui a vécu, le grettologie.
01:14:29 C'est une science très récente,
01:14:30 acquise notamment sur ces plateaux.
01:14:32 Donc, la première chose, moi j'aime beaucoup Zidane,
01:14:35 mais en même temps, ça ne me paraît pas non plus
01:14:37 être un crime contre l'humanité.
01:14:39 On doit avoir le droit, si vous voulez,
01:14:42 on ne peut pas non plus être là dans l'idolâtrie
01:14:44 et dire que tu n'as pas le droit,
01:14:46 ça ne peut pas être interdit de ne pas aimer Zidane.
01:14:48 Enfin, je veux dire…
01:14:49 Mais ce n'est pas une question de ne pas aimer Zidane,
01:14:51 encore une fois.
01:14:52 Bon, pardon, je veux juste…
01:14:53 Il n'a pas le droit de l'enchant.
01:14:54 Mais ce n'est pas le plus important.
01:14:55 La deuxième chose, vous avez l'air,
01:14:56 moi je ne connais pas ces affaires.
01:14:58 Il y a effectivement des accusations,
01:15:00 mais moi j'en ai assez.
01:15:01 Là, je ne parle pas du tout de cette affaire,
01:15:03 que les accusations soient considérées désormais
01:15:06 comme des preuves.
01:15:07 Et je ne sais pas s'il a tort ou s'il a raison,
01:15:10 mais quand il dit que c'est faux,
01:15:11 je trouve que ça mérite maintenant qu'il ait…
01:15:13 Non mais écoutez !
01:15:14 Et quand il y a une accusation,
01:15:15 on peut se poser des questions ?
01:15:16 Quand il y en a 15 qui vont dans le même sens,
01:15:18 il y a un moment où on peut peut-être
01:15:19 donner un peu de crédit ?
01:15:20 Non, on ne peut pas donner un peu de crédit…
01:15:22 Non, on ne peut pas…
01:15:23 Alors vous, Me Too, c'est…
01:15:25 Mais où est la limite ?
01:15:26 C'est 8, 4, 2, 3, 5, 10…
01:15:29 Non mais il y a quand même eu une promotion…
01:15:31 Donc, les femmes, il y a eu une promotion…
01:15:32 J'ai l'impression que c'est moi qui…
01:15:33 Non mais excusez-moi, je…
01:15:34 Alors, vous faites réagir, Gervais.
01:15:36 Non mais juste…
01:15:37 J'arrive tout de suite, Gervais Martel.
01:15:39 Là, vous vous êtes oubliés…
01:15:40 S'il vous plaît, un peu de calme en plateau,
01:15:41 les uns après les autres.
01:15:42 Donc, Maître Bovis et Gervais Martel
01:15:44 vont répondre, ensuite, Carémage, je vais revenir vous.
01:15:46 Non, je suis tout à fait d'accord,
01:15:47 c'est qu'il faut cesser maintenant…
01:15:48 Il faut cesser à chaque fois qu'il y a une accusation,
01:15:50 de devoir démissionner,
01:15:51 de devoir se mettre à l'écart avec ça,
01:15:52 c'est insupportable.
01:15:53 Donc, Gervais…
01:15:54 D'un point de vue politique…
01:15:55 Noël Legrède devrait aujourd'hui
01:15:56 rester président dans son fauteuil,
01:15:57 tranquillement, de la Fédération française de football,
01:15:59 quand bien même…
01:16:00 Il n'est condamné d'aucun fait,
01:16:01 c'est ce que je sache.
01:16:02 Il est accusé, il est visé, il est visé.
01:16:04 Il va y avoir une contre-attaque,
01:16:06 il va y avoir une défense,
01:16:07 il va apporter ses aigus,
01:16:08 il va y avoir un contradictoire.
01:16:09 Il y a un audit qui est accablant,
01:16:10 un audit diligenté par le ministère des Sports
01:16:11 qui est accablant.
01:16:12 Mais qu'il attaque, visiblement.
01:16:13 Oui, mais vous croyez qu'il a une chance de gagner ?
01:16:15 J'imagine qu'il a des pièces à produire,
01:16:16 en tout cas, il y a un contradictoire.
01:16:17 Vous savez, si dès le départ,
01:16:19 on a des accusations en disant,
01:16:20 de toute façon, pas la peine de contradictoire,
01:16:21 pas la peine de défense,
01:16:22 il est coupable, il peut partir.
01:16:24 Donc, on a une justice expéditive
01:16:26 et on a plus de justice totalitaire.
01:16:27 Et on a une justice totalitaire.
01:16:29 Gervais Martel, vous avez entendu ce qu'il s'est dit
01:16:31 sur le plateau ou il est agiant ?
01:16:32 Non, non, mais j'ai entendu très bien
01:16:34 ce qu'il vient de dire monsieur l'avocat.
01:16:35 Ce que je dis, simplement,
01:16:36 c'est qu'aujourd'hui, justement,
01:16:38 avec le départ de Noël Legrède
01:16:39 qui était devenu inéluctable,
01:16:40 ce qu'il ne pouvait plus tenir dans ces conditions-là,
01:16:43 aujourd'hui, il va pouvoir se défendre,
01:16:44 il va pouvoir s'exprimer,
01:16:45 il va pouvoir contre-attaquer s'il le souhaite.
01:16:47 Et ça, ça fait partie de la démocratie
01:16:50 et des possibilités des individus de se défendre.
01:16:53 Quand il en pose, c'est beaucoup plus compliqué.
01:16:55 Donc, aujourd'hui, il a pris la décision
01:16:57 qui est la bonne pour l'intérêt du football français.
01:16:59 Parce que moi, c'est ce qui m'intéresse,
01:17:01 c'est l'intérêt du football français
01:17:02 plutôt qu'autre chose.
01:17:03 Il va pouvoir, évidemment, il le fera.
01:17:05 Je sais que c'est un combattant,
01:17:06 il va le faire, il s'expliquera,
01:17:08 on verra ce qui se passera.
01:17:09 Il doit se passer des choses maintenant
01:17:10 à la Fédération Française de Football,
01:17:12 cette époque où les postes de pouvoir
01:17:15 sont détenus par des gens qui n'ont d'autre légitimité
01:17:18 que leur longévité, leur carnet d'adresses.
01:17:21 Et face à ça, des gens talentueux, compétents
01:17:24 qui n'obtiendront jamais ces postes,
01:17:26 tout ça doit peut-être changer.
01:17:27 Alors, je m'adresse à Jean-Révertel
01:17:29 s'il peut répondre, et ensuite je reviens vers vous.
01:17:31 Là, je vous arrête tout de suite
01:17:32 parce que j'entends un slum de clowns
01:17:34 qui s'expriment depuis ce matin
01:17:36 sur le départ de Legret
01:17:37 et qui disent qu'il faut tout changer,
01:17:39 il ne fallait que, etc.
01:17:40 Moi, j'aime bien les gens qui ont toujours des idées
01:17:43 quand ils ne sont pas au pouvoir.
01:17:44 Ils sont extraordinaires.
01:17:45 Sauf que j'attends avec impatience
01:17:47 qu'ils puissent y arriver au pouvoir.
01:17:49 Ce n'est pas que dans le foot ça.
01:17:50 Attendez, il n'y a pas que dans le foot, je suis bien d'accord.
01:17:53 La Fédération de Foot, elle a des règlements,
01:17:55 elle a des statuts, il y a des votes qui existent.
01:17:58 Le football amateur, il est représenté
01:18:00 à hauteur de plus de 60% dans le foot français.
01:18:03 Je ne dis pas qu'il n'y a pas des choses à faire,
01:18:05 peut-être une présence plus importante
01:18:07 dans le comex des gens de football amateur,
01:18:09 mais globalement, encore une fois,
01:18:11 ce que j'attends moi de ce qui se passe aujourd'hui,
01:18:13 c'est d'abord bonne chance à Noël,
01:18:15 et il se défendra, évidemment, eux qui vont le faire,
01:18:18 mais que deuxièmement, on retrouve de la sérénité.
01:18:20 Mais enfin quoi ?
01:18:21 Aujourd'hui, on a une sélectionneuse
01:18:23 qui est mise en cause par les paroisseurs.
01:18:25 Vous allez vous en parler.
01:18:26 Voilà, on peut en parler si vous voulez.
01:18:28 On a eu des problèmes au niveau de la Coupe du Monde
01:18:33 par rapport aux brassards.
01:18:35 Il y a un stomp de choses qui sont pénibles
01:18:39 parce qu'on oublie de parler de football.
01:18:41 Et le football, c'est ce qui est important demain.
01:18:44 C'est notre image aussi vis-à-vis de l'est ailleurs
01:18:47 au niveau mondial.
01:18:48 Et je pense très honnêtement, encore une fois,
01:18:50 je ne suis pas le défenseur de personne.
01:18:52 Monsieur Diallo qui est arrivé et qui fera l'intérim,
01:18:55 vous allez voir, ça va être un super intérim
01:18:57 parce que c'est un mec réfléchi,
01:18:59 c'est un mec posé, c'est un mec compétent.
01:19:01 Et le football va retrouver une normalité
01:19:03 qu'on attend depuis maintenant.
01:19:05 On va l'entendre, Philippe Diallo, dans un instant.
01:19:07 Je précise à nos téléspectateurs que vous le connaissez bien
01:19:09 pour avoir siégé ensemble, notamment à l'UCPF.
01:19:11 Donc vous savez de quoi vous parlez
01:19:13 quand vous évoquez Philippe Diallo
01:19:15 qui prend l'intérim au moins jusqu'au mois de juin
01:19:17 à la présidence de la Fédération française de football.
01:19:19 Encore une fois, vous restez avec nous, Gervais Martel.
01:19:21 On a un flash de 45 secondes et on reprend la discussion.
01:19:24 Mathieu Devese.
01:19:25 Le gouvernement annonce ce soir qu'il ne touchera pas
01:19:31 aux règles de retenue sur salaire pour les grévistes
01:19:33 dans la fonction publique, une décision prise
01:19:35 malgré un rappel à l'ordre de la justice européenne
01:19:38 en pleine période de grève contre la réforme des retraites.
01:19:41 Des retenues sur salaire qui seraient disproportionnées
01:19:43 alors qu'une nouvelle mobilisation nationale
01:19:45 est prévue mardi prochain.
01:19:47 L'inquiétude grandit autour du programme nucléaire iranien.
01:19:50 Ces derniers mois, le pays a augmenté son stock d'uranium enrichi.
01:19:54 Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique,
01:19:56 il dépasse de 18 fois la limite autorisée.
01:19:59 Et dans le détail, cette instance de l'ONU confirme
01:20:01 avoir détecté des particules d'uranium enrichi à 83,7%.
01:20:05 C'est juste en deçà des 90% nécessaires
01:20:08 pour produire une bombe atomique.
01:20:10 En football, Lyon est la première équipe qualifiée
01:20:13 pour les demi-finales de la Coupe de France.
01:20:15 Les Lyonnais ont battu Grenoble au Groupama Stadium.
01:20:18 L'ouverture du score est signée Barcola.
01:20:20 Le français reprend de la tête ce centre,
01:20:22 joli centre de Tagliafico.
01:20:24 Un quart d'heure plus tard, les Lyonnais creusent l'écart
01:20:26 grâce à leur recrue hivernale, Jeffinho.
01:20:28 Lyon s'impose finalement 2-1 et connaîtra demain
01:20:31 les autres demi-finalistes de la Coupe de France.
01:20:35 - Un beau soir.
01:20:37 - Pour cette belle célébration,
01:20:39 il est Lyonnais dans le dernier carré de la Coupe de France.
01:20:41 Du football, il en est toujours question.
01:20:43 Écoutez le président par intérim de la Fédération française de football,
01:20:46 Philippe Diallo, aujourd'hui après le Comex.
01:20:48 - Moi, ce que je souhaite aujourd'hui,
01:20:52 c'est que la fédération continue sa modernisation,
01:20:55 qu'elle soit irréprochable dans les comportements,
01:20:58 qu'elle soit exemplaire et puis aussi qu'elle soit
01:21:00 plus démocratique, plus démocratique,
01:21:02 et puis aussi qu'elle soit plus démocratique.
01:21:04 C'est ce que nous allons nous entreprendre à faire
01:21:07 puisqu'on va réformer les statuts de la fédération
01:21:09 dans les mois qui viennent,
01:21:11 pour faire en sorte que la fédération française
01:21:14 soit l'expression la plus large possible
01:21:17 de ces 12 000 clubs, de ces 2 millions de licenciés.
01:21:19 - Gervais Martel, vous avez commencé à l'évoquer,
01:21:22 notamment avec l'affaire Corinne Diacre, il y a un instant.
01:21:24 La plus grande fédération sportive de notre pays
01:21:27 est en crise, dans une crise à plusieurs niveaux.
01:21:30 Comment vous l'expliquez, ça ?
01:21:32 - Ça dépend de ce que vous appelez crise.
01:21:34 Crise au niveau du président de la FED, oui.
01:21:36 Crise, vraisemblablement, sur un centre de décision
01:21:39 malheureuse qui a été pris depuis 2-3 mois.
01:21:42 Mais je pense que c'est une fédération
01:21:44 qui a quand même, aujourd'hui, qui est solide
01:21:46 parce qu'elle a apporté quand même,
01:21:48 parce qu'on peut dire tout et n'importe quoi,
01:21:50 mais 110 millions d'euros ou 115 millions d'euros
01:21:52 au football amateur cette année,
01:21:54 chaque année à partir de maintenant.
01:21:56 On a un centre de classe, c'est vrai qu'on disparut
01:21:58 dans la difficulté suite au Covid.
01:22:00 Malheureusement, il y a un centre de club amateur
01:22:02 qui ont disparu, mais je pense aujourd'hui
01:22:04 ce qu'a dit Philippe Diallo, et vous l'avez entendu comme moi,
01:22:06 il va réagir, donc il y aura des décisions
01:22:08 qui vont être prises, et peut-être qu'on est en train
01:22:10 s'endormir un petit peu sur nos lauriers
01:22:12 avec la finale de la Coupe du Monde
01:22:14 et le cain de la Coupe du Monde il y a 4 ans.
01:22:16 Et quand il y a, excusez-moi du terme,
01:22:18 quand il y a le bordel quelque part,
01:22:20 au moins il y a le mérite que tout le monde
01:22:22 se remette en cause, se casse dans la glace
01:22:24 et dise un petit peu, voilà ce qu'il faut faire,
01:22:26 il faut bouger quoi.
01:22:28 Donc ça va servir à quelque chose.
01:22:30 - Deux petites questions, Gervais Martel, et je vous laisse tranquille.
01:22:32 Est-ce que vous vous attendiez d'ailleurs aujourd'hui
01:22:34 à ce que d'autres membres du Comex démissionnent ?
01:22:36 - Non, il y en a un qui a démissionné,
01:22:38 Jamel Sanjak, il y a quelques jours.
01:22:40 - Non mais autour du cas
01:22:42 Noël Legrette, bien sûr,
01:22:44 et de ce soutien d'un homme
01:22:46 acculé au pied du mur
01:22:48 depuis plusieurs semaines maintenant.
01:22:50 - Non, je pense pas, ça a jamais été,
01:22:52 je dirais, dans leurs idées, démissionner,
01:22:54 sauf si Noël avait pas pris la décision
01:22:56 de démissionner aujourd'hui, peut-être qu'il y aurait
01:22:58 une démission globale du Comex,
01:23:00 mais je m'attendais pas à ça, parce qu'il y a des statuts,
01:23:02 encore une fois,
01:23:04 il y a des choses pour faire face
01:23:06 à une telle situation.
01:23:08 Ça a été fait déjà depuis deux mois avec la mise en retrait
01:23:10 de Noël Legrette par Philippe Diallo en intérim.
01:23:12 Aujourd'hui, Philippe Diallo est le président,
01:23:14 puis il y aura un vote au mois de juin 2023.
01:23:16 - Un dernier mot,
01:23:18 Gervais Martel, sur Didier Deschamps,
01:23:20 parce que Didier Deschamps, je rappelle à nos téléspectateurs
01:23:22 et qu'il a été
01:23:24 prolongé après la Coupe du Monde
01:23:26 par la seule décision de Noël Legrette,
01:23:28 ça a fait grincer les dents le Comex,
01:23:30 justement, dont l'avis n'a pas été
01:23:32 consulté. Est-ce qu'il faut,
01:23:34 à l'aune de la démission
01:23:36 de Noël Legrette, revoir cette prolongation
01:23:38 de Didier Deschamps ou pas ?
01:23:40 - Ça fait partie un peu des choses
01:23:42 qui peuvent être des dysfonctionnements dont on
01:23:44 parlait tout à l'heure. Maintenant, d'un autre côté,
01:23:46 on voit pas que parce que Noël Legrette
01:23:48 a démissionné, dire que Deschamps est devenu
01:23:50 un imbécile, Didier Deschamps est un grand entraîneur.
01:23:52 - Vous étiez pour sa prolongation, vous ?
01:23:54 - Moi, j'étais pour sa prolongation, peut-être pas
01:23:56 à ce niveau-là de durée, mais ça n'a pas grand-important.
01:23:58 Ce qu'on attend de Didier, c'est
01:24:00 qu'il continue sur sa lancée
01:24:02 de ce qu'il nous fait maintenant depuis 2014.
01:24:04 - Vous auriez quand même pris Zidane au téléphone, vous ?
01:24:06 - Pardon ?
01:24:08 - Vous auriez quand même pris Zidane au téléphone, vous ?
01:24:10 - Ah, plutôt deux fois qu'une.
01:24:12 - Merci beaucoup. Et d'ailleurs,
01:24:14 peut-être qu'on peut prendre
01:24:16 deux secondes pour parler des résultats du RC Lens
01:24:18 en ce moment, parce que votre équipe...
01:24:20 Je dis, vous voyez, par réflexe, je dis votre équipe,
01:24:22 même si vous n'en êtes plus le président.
01:24:24 Vous êtes l'image de ce RC Lens,
01:24:26 Gervais Martel, c'est vraiment une fierté pour moi
01:24:28 de vous avoir en vidéo.
01:24:30 Je dois vous dire que cette équipe, depuis deux-trois ans,
01:24:32 avec Franck Hesse, on se régale
01:24:34 à l'avoir jouée. Elle joue le podium de la Ligue 1,
01:24:36 je le rappelle, et ça doit être
01:24:38 merveilleux pour vous de
01:24:40 voir jouer cette équipe tous les week-ends.
01:24:42 Vous allez souvent à Bollard ?
01:24:44 - Je fais tous les matchs.
01:24:46 Bien sûr, je suis tombé dans la marmite
01:24:48 quand j'avais quatre ans. Vous savez,
01:24:50 quand on quitte un club et il y a un nouveau
01:24:52 président, un nouveau actionnaire qui est arrivé,
01:24:54 souvent on a une peur, on se dit
01:24:56 "Est-ce que ça va, quand il va marcher ?"
01:24:58 Et ça marche encore mieux.
01:25:00 Donc moi je suis ravi et il y a une fin de saison
01:25:02 palpitante qui nous attend, avec notamment
01:25:04 un derby, mesdames, messieurs,
01:25:06 à 17h, samedi, à Bollard de Lille.
01:25:08 - Lance Lille ? - Lance Lille. - Aïe !
01:25:10 - Ça va chauffer. - Prono ?
01:25:12 - J'espère qu'on va gagner, Prono, je sais pas.
01:25:14 - Merci beaucoup.
01:25:16 Et à noter les spectateurs qui n'ont jamais vécu
01:25:18 un match au Stade Bollard, c'est l'une des plus belles
01:25:20 ambiances de France. C'est le seul
01:25:22 COP de France où les supporters
01:25:24 sont au niveau de la ligne médiane, au premier rang
01:25:26 et pas relégués dans les virages,
01:25:28 là où on voit moins bien. Et si vous avez envie
01:25:30 d'avoir la chair de poule un jour, vous attendez une mi-temps
01:25:32 à Bollard et vous entendez le
01:25:34 Stade Bollard et les 30 000 supporters chanter
01:25:36 les corons de Pierre Bachelet, et là vous avez vécu
01:25:38 un moment dont vous vous souviendrez toutes vos ténues.
01:25:40 - Alors vous voyez, vous avez failli me perdre, mais finalement
01:25:42 vous êtes tellement enthousiastes que ça m'a touché.
01:25:44 - Eh ben merci, merci Gervais Martel.
01:25:46 C'était un plaisir encore une fois de vous entendre.
01:25:48 Merci à toutes les équipes
01:25:50 qui ont permis la réalisation de cette conversation.
01:25:52 - On dirait l'enfant que vous avez dû être.
01:25:54 - Je suis un enfant, je vous dirais, ma première fois à Bollard,
01:25:56 je m'en souviendrai toute ma vie. C'était un lance-Marseille
01:25:58 et c'était magnifique. Qu'est-ce qu'on peut dire
01:26:00 de plus ? Il nous reste 4 minutes, peut-être
01:26:02 sur ce que vous venez d'entendre, Louis Marguerite, Karim Abric
01:26:04 qu'on n'a pas entendu. - Oui, je vais essayer de ne pas faire partie
01:26:06 des clowns qui étaient décrits par monsieur Gervais.
01:26:08 - Oui, ce serait mieux. - À juste titre d'ailleurs.
01:26:10 Donc je ne connais pas évidemment
01:26:12 le détail du dossier. Je crois qu'il faut vraiment
01:26:14 que les choses se calment maintenant parce que je pense
01:26:16 que le président de la Fédération française de football
01:26:18 et cette fédération, elles ont aussi un rôle
01:26:20 public, elles ont un rôle de représentation
01:26:22 de ce qu'est le football français à l'aune des compétitions
01:26:24 qui nous attendent évidemment, passé et futur.
01:26:26 Donc je pense qu'il faut que ça se calme.
01:26:28 Je suis pas... Et je pense que quand même
01:26:30 juste un point important, c'est qu'il y a quand même
01:26:32 eu ce rapport qui a été commandité
01:26:34 par... On évoquait un peu en plus...
01:26:36 - Contre lequel il porte point, Noldegaz.
01:26:38 - Donc c'est pas un rapport de justice,
01:26:40 c'est pas... - C'est un audit.
01:26:42 - C'est un audit et il est logique
01:26:44 en plus que l'État se mêle de ces sujets-là
01:26:46 parce que c'est aussi une entité
01:26:48 je veux dire à caractère public mais en tout cas
01:26:50 qui a un rayonnement public. Je suis pas sûr
01:26:52 qu'intenter une action de justice
01:26:54 contre la ministre soit forcément
01:26:56 une bonne chose. - Ah oui mais quand même on l'accuse.
01:26:58 - En tout cas, je sais pas, je connais pas le fou du jeu.
01:27:00 - Je le connais pas, mais moi si on m'accuse d'harcèlement,
01:27:02 limite de viol, surpreuve,
01:27:04 pour salisser ma réputation
01:27:06 comme on l'a salie,
01:27:08 je me défendrai et je trouve que c'est très bien.
01:27:10 - Oui mais la ministre...
01:27:12 Je vais défendre mon gouvernement,
01:27:14 je vais défendre le gouvernement, ça va pas vous surprendre.
01:27:16 Je dis juste simplement,
01:27:18 il faut le faire quand même,
01:27:20 je dis juste simplement que c'est un sujet
01:27:22 administratif, en l'occurrence elle
01:27:24 détermine un audit, c'est pas elle
01:27:26 d'ailleurs qui le pousse, c'est pas elle qui pousse l'élection.
01:27:28 Elle démissionne, il y a un
01:27:30 comex à des instances, et d'ailleurs le sujet...
01:27:32 - Elle est allée un peu vite en besoin.
01:27:34 - Je dis juste simplement que je suis pas sûr que ça permette de calmer le jeu
01:27:36 que d'entendre une action justifiée.
01:27:38 - Carrie Mabry qui attend, Carrie Mabry.
01:27:40 - Oui, c'est normal qu'on se défende,
01:27:42 mais je pense qu'il faut faire la part des choses entre
01:27:44 des accusations criminelles et des accusations d'ordre
01:27:46 administratif. Et là on parlait
01:27:48 sur une question de gestion. Vous allez pas
01:27:50 nécessairement en prison quand on critique
01:27:52 votre gestion, mais est-ce que
01:27:54 quand on critique votre gestion et que
01:27:56 vous avez par exemple des comportements
01:27:58 déplacés, des comportements qui ne se font pas,
01:28:00 est-ce qu'on vous doit
01:28:02 votre boulot? Il y a ça aussi.
01:28:04 Et l'audit en question, donc
01:28:06 c'était quand même sur sa gestion,
01:28:08 et c'était... - Mais carrément...
01:28:10 - Non mais je veux juste dire, les conclusions
01:28:12 de l'audit... - Mais carrément...
01:28:14 - Je veux juste dire que les conclusions de l'audit
01:28:16 étaient accablantes pour lui. - D'accord.
01:28:18 - Donc on lui a reproché toutes sortes de choses,
01:28:20 de caractère déplacé envers les femmes.
01:28:22 Bon, après il se défend, il dit non, c'est pas ça,
01:28:24 mais il y a quand même eu... - Mais pardon, mais carrément,
01:28:26 mais pardon, la justice en France,
01:28:28 et c'est la même chose qu'avec MeToo, on croit
01:28:30 faire advenir la justice en s'assayant
01:28:32 sur les formes essentielles de la justice.
01:28:34 On a mis très longtemps à les inventer,
01:28:36 plusieurs siècles,
01:28:38 et le fondement de la justice, c'est que
01:28:40 c'est contradictoire. C'est qu'un accusé,
01:28:42 un prévenu, ce que vous voulez,
01:28:44 a le droit de se défendre.
01:28:46 - Parfait, il va se défendre, parfait. - Un rapport est une parole,
01:28:48 je ne le mets pas en doute d'ailleurs,
01:28:50 par principe je n'en sais rien, d'accord ?
01:28:52 Mais vous ne pouvez pas avoir
01:28:54 un rapport qui décide, si demain
01:28:56 je dis, tiens moi j'ai demandé
01:28:58 à x, y, ou z un rapport qui dit
01:29:00 que... - Oui mais c'est possible que sa gestion aujourd'hui...
01:29:02 - Non mais s'il y a 20 personnes qui le disent...
01:29:04 - Et qu'il ferait des remarques sexistes sur les coiffures.
01:29:06 - Non mais c'est possible qu'aujourd'hui
01:29:08 sa gestion soit contestée aussi.
01:29:10 - Il y a deux choses, que la gestion soit contestée sur un plan
01:29:12 purement sportif, c'est un compte,
01:29:14 mais... - Dernier mot. - Chut,
01:29:16 un peu de calme s'il vous plaît. - Qu'il soit viré
01:29:18 du comex sur la base d'accusations
01:29:20 est proprement scandaleux.
01:29:22 - Scandaleux ! Qu'il soit viré parce qu'il a une mauvaise
01:29:24 gestion sur le plan sportif, c'est la libre gestion
01:29:26 d'une organisation, d'une entreprise,
01:29:28 d'une association, etc. Mais on ne peut pas
01:29:30 virer quelqu'un sur la base simplement d'accusations.
01:29:32 - Mais il n'a pas été viré, il a démissionné.
01:29:34 - Il y a des hommes, il a été poussé à la démission.
01:29:36 - Mais vous croyez qu'un homme, vous croyez qu'un homme
01:29:38 qui a la puissance dans le football français
01:29:40 de Noël Le Grette, est pas capable de
01:29:42 se défendre et de montrer les fondements
01:29:44 de sa bien... de...
01:29:46 de... comment on dit ? De sa bonne foi, par exemple.
01:29:48 - Mais il le fera, mais là il part.
01:29:50 - Il a conscience qu'il est acculé.
01:29:52 - Non mais là il part du Comex.
01:29:54 - Un Comex qu'il a soutenu pendant des années,
01:29:56 et qu'il lui demande gentiment de céder la place.
01:29:58 Il y a un moment, ouvrons les yeux sur
01:30:00 certains agissements qui appartiennent au passé
01:30:02 et qui n'ont plus lieu d'être dans une fédération
01:30:04 qui entend faire le ménage.
01:30:06 - Vous y étiez ? Moi je n'y étais pas. Je ne sais pas ce qu'il a fait.
01:30:08 En parlant d'agissements. Mais peut-être qu'ils sont infondés.
01:30:10 Peut-être qu'ils sont faux. Peut-être qu'ils sont exagérés.
01:30:12 - Tout le monde a menti.
01:30:14 - Je ne sais pas, je ne suis pas un pro-legrette,
01:30:16 mais je veux juste qu'on respecte le principe contradictoire.
01:30:18 - Bien sûr.
01:30:20 - Et surtout, le principe qu'un individu qui est accusé
01:30:22 est présumé innocent.
01:30:24 - Il est l'heure de vous réunir autour d'une belle image.
01:30:26 - Je voulais savoir si Yohann était pour les agissements.
01:30:28 - Oui, mais ça vous verrait pas en coulisses.
01:30:30 - De toute façon, aujourd'hui, ça a bien montré
01:30:32 que rien n'a changé, parce qu'avec le boulot
01:30:34 qui va continuer maintenant, on voit que ça n'a rien changé.
01:30:36 - Est-ce que je peux conclure cette émission ?
01:30:38 - Tout le monde peut dormir tranquille.
01:30:40 - Vous avez une image.
01:30:42 - Si on m'empêche de la jouer, qu'est-ce que je fais ?
01:30:44 - Oh non ! - Karima, je peux y aller ?
01:30:46 - Allez-y, certainement.
01:30:48 - J'ai votre accord. C'est la dernière image.
01:30:50 Pour cher maître... Non, Louis-Marguerite est au courant,
01:30:52 c'est pas la première fois, mais chaque soir,
01:30:54 j'essaie de vous déconnecter de cette actualité.
01:30:56 - De vous détendre.
01:30:58 - Et de vous détendre pour la deuxième nuit consécutive.
01:31:00 - Il y a des exercices de maths, parfois.
01:31:02 - Ah oui, c'est vrai, on en a fait un il n'y a pas longtemps.
01:31:04 Mais là, il n'y aura pas de maths, je ne vous solliciterai pas.
01:31:06 - L'aurore bordiale.
01:31:08 - Bien joué ! Deuxième nuit consécutive,
01:31:10 de nombreux particuliers ont pu immortaliser
01:31:12 des aurores boréales au-dessus de la France.
01:31:14 Et ça qui est exceptionnel,
01:31:16 un phénomène rarissime, habituellement observé
01:31:18 à de plus hautes latitudes.
01:31:20 Pour le plaisir de nos yeux, vous avez plusieurs photographes
01:31:22 amateurs qui ont publié, vous voyez,
01:31:24 ces clichés sur les réseaux sociaux. Dimanche soir,
01:31:26 seul le nord de la France pouvait profiter de ce spectacle.
01:31:28 Cette nuit, il était visible sur une part
01:31:30 bien plus importante du pays, des clichés
01:31:32 dans le centre-valle de Loire,
01:31:34 sur le littéral vendéen, dans les cols de l'Isère.
01:31:36 Il y a des gens au Mont-Saint-Michel également
01:31:38 qui ont aperçu une aurore boréale magnifique.
01:31:40 - Comment ça marche ?
01:31:42 - Eh bien, c'est provoqué par des éruptions solaires.
01:31:44 Les aurores boréales sont plus rares en France.
01:31:46 Elles sont observables environ...
01:31:48 Pardon, j'ai essayé de faire du Michel Chevalier.
01:31:50 J'ai essayé de l'imiter, mais j'ai raté.
01:31:52 Elles sont observables environ tous les 10 ans en France,
01:31:54 à condition que l'éruption solaire soit suffisamment
01:31:56 forte et orientée dans la bonne direction.
01:31:58 Si vous voulez avoir plus de chances d'en voir,
01:32:00 c'est évidemment dans les pays du Grand Nord,
01:32:02 qui en enregistrent jusqu'à plusieurs centaines par an.
01:32:04 C'est de toute beauté.
01:32:06 C'est poétique. Ça me donne envie d'écrire en verre.
01:32:08 - C'est sublime, Julien.
01:32:10 - D'écrire un poème à la gloire de la coupe de cheveux d'Elisabeth Levy.
01:32:12 - Je vous lance un défi, cher Julien.
01:32:14 Demain, vous faites l'émission en alexandre.
01:32:16 - Oui, c'est ça.
01:32:18 - Je vais essayer de m'entraîner cette nuit.
01:32:20 Ce n'est pas gagné.
01:32:22 Merci les amis.
01:32:24 Merci beaucoup. Merci à vous de nous suivre.
01:32:26 Samira Ouled, Thierry Cabane en rédaction,
01:32:28 Jacques Sanchez à la programmation.
01:32:30 Excellent, Jacques Sanchez.
01:32:32 D'ailleurs, j'embrasse sa maman,
01:32:34 parce qu'il me l'a demandé prestement.
01:32:36 Je m'exécute. Bonsoir, Madame Sanchez.
01:32:38 Bonne nuit et à demain pour Soir Info.
01:32:40 ...

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