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  • 27/02/2023
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 ces surprises au menu de Midi News, vous venez de le dire, placement en détention provisoire avec
00:00:04 mandat de dépôt, ça veut dire tout simplement que Pierre Palmade ira donc en prison. Les magistrats
00:00:11 de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Paris avaient deux options, en réalité de grandes
00:00:16 options, soit le choix justement de ce placement en détention provisoire, soit le maintien de la
00:00:21 situation actuelle, à savoir l'assignation à résidence sous bracelet électronique. C'est
00:00:26 donc la prison qui a été privilégiée. Nous allons voir ensemble quelles sont les motivations de ces
00:00:31 magistrats, quelles sont les conséquences à présent pour Pierre Palmade et puis finalement une affaire
00:00:36 dans une situation inédite et singulière. Autour de cette table, je salue Naïma M. Fadel, Kevin
00:00:43 Bossuet, Maître Pierre Gentillet, Michael Sadoun, Laura Lebar qui est psychanalyste, bonjour à vous,
00:00:48 Denis Jacob, secrétaire général d'Alternatives Police, merci d'être avec nous. Pierre Gentillet,
00:00:54 vous venez de disposer là aussi du communiqué finalement des magistrats de la chambre d'instruction
00:00:58 de la cour d'appel. Est-ce qu'on a les motivations, les explications, qu'est-ce qui a poussé ces
00:01:03 magistrats à décider donc du placement en détention provisoire et mandat de dépôt pour Pierre Palmade ?
00:01:10 Alors justement, je découvre le communiqué vraiment à l'instant et a priori, je vous dis,
00:01:14 j'ai lu vraiment en diagonale, on n'a pas les motivations pour l'instant et effectivement,
00:01:19 c'est un peu ce qui interroge et moi-même je suis interrogé à l'annonce de cette décision
00:01:23 parce que je vous l'avais dit avant, je pense que la décision de maintien de Pierre Palmade,
00:01:30 la décision de placement de Pierre Palmade en service d'addictologie à l'hôpital avec une
00:01:35 astreinte, c'est-à-dire une astreinte sous bracelet électronique, il ne pouvait pas sortir de sa
00:01:40 chambre pendant un certain temps et le reste du temps, en journée en particulier, il devait
00:01:45 rester dans le périmètre de l'hôpital. Moi je vous le dis, mais encore une fois, je le dis,
00:01:49 c'est très compliqué de se prononcer sur un dossier parce que chaque dossier est particulier,
00:01:53 d'un regard assez extérieur, c'est vrai que je suis assez interloqué parce que j'espère que la
00:01:58 pression médiatique n'a pas joué, il faut quand même que les gens comprennent que le placement
00:02:01 en addictologie, surtout de manière aussi contrainte, je veux dire, ce n'est pas une
00:02:06 colonie de vacances. Cet homme est astreint d'expoi, c'est une privation de liberté et je
00:02:12 pense, enfin encore une fois, je vous dis, c'est très compliqué de se prononcer là-dessus,
00:02:15 mais cet homme était surveillé, est-ce qu'il sera aussi bien surveillé en prison ? Cet homme
00:02:20 vit une descente aux enfers, je veux dire, la phrase que j'évoquais tout à l'heure, la roche
00:02:24 campagienne des patrons... - Il y a des victimes...
00:02:26 - Non mais bien sûr, non, non, non, attention, attention, vous avez raison, vous avez raison de
00:02:30 me reprendre, vous avez raison, vous avez raison de me reprendre, mais ce que je dis, non, ce que
00:02:35 je dis, ce n'est pas ce que je dis, ce que je vous dis, c'est que toute personne doit... ce que je
00:02:41 ne voudrais pas, c'est que cet homme, au regard de sa célébrité, soit jugé différemment,
00:02:45 voyez-vous, Temis, la déesse de la justice, elle est baïonnée, elle doit juger tout le monde,
00:02:51 ni plus ni moins, comme chacun. - Les magistrats, moi c'est la question,
00:02:53 mais ce sera difficile parce qu'ils l'ont pris à huis clos, ont-ils été soumis à une pression
00:02:57 médiatique ? - Non mais obligatoirement,
00:03:01 ils l'ont été, la question c'est est-ce qu'ils tiennent ?
00:03:02 - Bon, Denis Jacob, là je m'adresse aux policiers, vous connaissez bien le fonctionnement aussi,
00:03:08 là, c'est-à-dire qu'il va être carrément tout de suite emmené pour être placé en détention,
00:03:13 avec aussi, normalement, le suivi qui lui est dû, j'allais dire, dans le domaine de la dictologie,
00:03:19 la question c'est est-ce qu'en prison, on a les moyens de ce suivi-là ?
00:03:22 - Alors la situation qu'on nous annonce là, effectivement, est inédite, certainement
00:03:29 parce que Pierre Palmade est une personnalité publique, que ce qu'il a commis attire l'attention,
00:03:33 avant d'aborder sa situation médicale, la situation des drogues, avec les accidents de la route,
00:03:39 et j'en profite pour dire que c'est quand même un paradoxe que nous vivons en ce moment,
00:03:44 alors qu'on a cette affaire, il y a un mois, un rapport du Conseil économique et social et environnemental
00:03:50 annonce son désir de voir légaliser le cannabis.
00:03:55 Donc le cannabis plus l'alcool, c'est 29 fois un risque d'accident mortel, donc routier,
00:04:02 et donc ça met en lumière, malheureusement je dirais, mais il a fallu qu'il y ait une personnalité publique
00:04:07 pour qu'on en parle autant de temps, ça fait 15 jours quand même qu'on parle de l'affaire Pierre Palmade,
00:04:12 pour mettre en lumière cette problématique de la drogue et des accidents de la route.
00:04:16 Donc je pense qu'il faut aussi en tirer les leçons et aborder ce sujet de fond qui, pour le moment,
00:04:21 depuis 15 jours, n'est pas abordé.
00:04:22 Sur l'état de santé, effectivement on a une annonce d'une condamnation,
00:04:28 elle va certainement être assortie de certaines conditions médicales,
00:04:34 parce que nous avons des détenus en France aujourd'hui qui ont des problèmes de santé
00:04:38 et qui, quand ça nécessite une hospitalisation, on fait ce qu'on appelle une extraction de l'établissement pénitentiaire,
00:04:44 on l'emmène à l'hôpital, ce sont les policiers d'ailleurs qui assurent le transfert
00:04:48 et non pas les personnels pénitentiaires, enfin ça dépend des établissements
00:04:51 puisqu'il y a aussi un problème de mission entre la pénitentiaire et la police nationale,
00:04:55 mais en général ce sont les policiers qui le conduisent à l'hôpital
00:04:57 et tout le temps de son hospitalisation, sa chambre est gardée par deux policiers.
00:05:03 Là je veux juste préciser que dans ce cas-là, avec la décision qui vient d'être annoncée,
00:05:08 il va aller directement en prison avec le mandat de dépôt, c'est très clair,
00:05:15 c'est-à-dire une décision immédiate avec mandat de dépôt.
00:05:18 Cette annonce, normalement, témoigne que l'avis médical que les magistrats ont eu
00:05:25 indique qu'il n'y a pas de contre-indication d'incarcération avec son état de santé.
00:05:30 Bien, Laura Lebar, je me tourne vers vous, psychanalyste, on verra aussi tout à l'heure
00:05:33 si dans le huis clos de cette chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris,
00:05:38 les magistrats ont pris leur décision sans tenir compte de ce qui est arrivé samedi soir.
00:05:44 C'est une situation assez singulière sur le plan judiciaire.
00:05:47 Il y a aussi le plan psychologique, Laura Lebar, il y a eu une forme d'émotion
00:05:54 à se dire qu'il n'allait pas en prison compte tenu de la gravité de l'accident,
00:05:59 difficile de savoir si les magistrats ont répondu ou non à cela.
00:06:02 Malgré tout, c'est aussi quelqu'un qui est dans une situation d'addiction
00:06:07 et qui va se retrouver aujourd'hui en prison.
00:06:09 Alors, je dirais qu'il y a double drame, mais même là, avec cette décision, il y a triple drame.
00:06:13 Il y a le drame de la famille, de la famille des victimes,
00:06:16 qui vit quelque chose d'insoutenable et qu'il faut entendre et qui mérite d'avoir une justice.
00:06:20 Et puis, on a le drame Pierre Palmadre, qui là maintenant,
00:06:22 alors déjà, il devrait être suivi en addictologie, il est en sevrage,
00:06:26 c'est-à-dire qu'il a des pensées paranoïaques,
00:06:28 c'est-à-dire qu'il a des symptômes physiques et mentaux de ce sevrage.
00:06:32 Il a fait un AVC qui est soumis au stress, l'AVC est certainement psychosomatique,
00:06:36 c'est-à-dire que les émotions vont ingirer au niveau neuronal,
00:06:39 vont boucher le système cardiovasculaire qui va s'emporter, il va faire un AVC.
00:06:42 Cet homme-là va arriver dans une prison avec le stress qui va augmenter,
00:06:46 certainement des symptômes qui vont apparaître.
00:06:48 Et finalement, le troisième drame de cette histoire, qui est pour moi le plus important,
00:06:51 c'est effectivement la question médiatique se pose, mais surtout, à qui ça sert vraiment ?
00:06:55 Parce que si on veut que justice soit rendue, on a besoin d'avoir un Pierre Palmade
00:06:58 en pleine possession de ses moyens pour pouvoir expliquer ce qui s'est passé.
00:07:02 On a besoin de rendre justice aux victimes et finalement, c'est contre-productif.
00:07:06 Le rôle de la justice, c'est de prendre un petit peu de hauteur pour être objectif.
00:07:11 Et là, finalement, je ne fais pas de droit, je suis psychanalyste,
00:07:15 moi, de l'extérieur, tel que je vois ça, c'est un reflet à nouveau de la société,
00:07:20 de tout ce qu'on voit où il y a un clivage, on répond par la violence
00:07:22 et finalement, on ne cherche pas le bien commun.
00:07:24 Et là, le bien commun dans cette histoire, c'est le troisième drame que je vois.
00:07:27 Là, je ne vois pas en quoi ça va être productif.
00:07:29 Vous allez réagir dans un instant.
00:07:30 Je vais passer quand même par la Cour d'appel de Paris,
00:07:33 où se trouve notre journaliste Amaury Buco.
00:07:35 Amaury, il y avait deux options pour les magistrats de la Chambre d'instruction
00:07:40 de la Cour d'appel de Paris.
00:07:41 Il est vrai que cette décision peut paraître surprenante,
00:07:43 eu égard en tous les cas à l'état de santé de Pierre Palmade,
00:07:47 même s'il faut le préciser, les médecins eux-mêmes,
00:07:50 compte tenu des suites de l'AVC, avaient estimé qu'il n'était plus
00:07:54 ou qu'il n'était pas en danger.
00:07:56 Quelles sont les premières réactions ?
00:07:58 Et connaissez-vous surtout les motivations d'une telle décision ?
00:08:03 Non, malheureusement, Sonia, on n'a pas encore les motivations.
00:08:05 Alors, vous parlez effectivement de la décision qui est surprenante,
00:08:07 mais il faut rappeler que cette décision, elle se basait sur une audience
00:08:10 qui a eu lieu vendredi dernier, c'est-à-dire un jour avant l'AVC de Pierre Palmade
00:08:15 et donc que finalement, cet AVC n'a a priori pas été pris en compte
00:08:19 par les magistrats qui ont pesé les arguments qui avaient été présentés
00:08:23 vendredi lors d'une audience qui s'était tenue justement ici,
00:08:26 à la Cour d'appel de Paris.
00:08:27 Alors là, effectivement, les questions qui se posent, c'est comment la justice,
00:08:30 la police, les services pénitentiaires vont arriver à concilier l'état de santé
00:08:34 de Pierre Palmade qui s'est dégradé puisqu'il a eu un AVC effectivement
00:08:37 samedi dernier et une mesure de détention provisoire puisque là,
00:08:41 effectivement, dans les prochaines heures, voire prochains jours,
00:08:44 Pierre Palmade va nécessairement être conduit en détention provisoire,
00:08:47 c'est-à-dire incarcéré.
00:08:49 Merci Amoury, on reviendra évidemment vers vous avec de plus amples informations
00:08:53 tout à l'heure.
00:08:54 Denis Jacob, clairement, Pierre Palmade, quand on dit un placement
00:08:59 en détention provisoire, surtout avec un mandat de dépôt, c'est immédiat.
00:09:03 C'est la prison.
00:09:03 C'est immédiat, mais il y a le droit.
00:09:08 Et Pierre Palmade ne bénéficie pas de mesures différentes
00:09:13 que n'importe quelle contribuable, ni plus, ni moins.
00:09:18 Pourquoi ? Il est clair qu'un mandat de dépôt, c'est une mise en prison
00:09:21 immédiate à condition que son état de santé le permette.
00:09:25 Si son état de santé le permet pas, il y a deux possibilités.
00:09:28 Soit son état de santé n'est pas trop grave et il peut aller
00:09:31 dans un établissement pénitentiaire médicalisé.
00:09:34 Et donc là, il est pris en charge.
00:09:36 Et si son état de santé est trop grave, il peut faire l'objet
00:09:41 d'un mandat de dépôt à l'hôpital gardé par des policiers.
00:09:44 Pourquoi ne l'a-t-on pas laissée assignation à résidence
00:09:48 à l'hôpital dans ce cas-là ?
00:09:50 Parce qu'on a une affaire qui est en cours et que les magistrats
00:09:55 sont obligés de prendre une décision par rapport à l'affaire
00:09:58 pour laquelle il est poursuivi et qu'il y a des victimes.
00:10:02 Il ne faudrait pas les oublier et que les victimes attendent
00:10:05 une décision de justice par rapport à l'acte qu'il a commis.
00:10:08 Et c'est ce que viennent de faire les magistrats.
00:10:09 Est-ce qu'à l'hôpital, justement, il peut avoir le droit à des visites ?
00:10:13 Non, mais ça, on verra plus tard.
00:10:15 Moi, ce que je sais, c'est que nous ne savons rien de la gravité
00:10:17 de l'AVC de Pierre Palmad.
00:10:18 Il y a des émissions, des experts médicaux,
00:10:20 mais son état de santé précis n'est pas connu.
00:10:23 Je voudrais quand même dire que la femme qui a perdu son bébé,
00:10:25 elle, est dans un état psychologique très dur.
00:10:27 Elle ne souhaite pas que son identité soit dévoilée.
00:10:30 Elle va tenter, dit-elle, de se reconstruire.
00:10:32 Le conducteur, qui a une quarantaine d'années,
00:10:34 lui, a subi de nombreuses opérations.
00:10:36 Il aura des séquelles physiques lourdes, comme l'enfant.
00:10:39 L'enfant, qui est son fils, est sorti du coma,
00:10:41 toujours à l'hôpital Necker à Paris,
00:10:43 avec un très, très, très long processus de reconstruction
00:10:46 au niveau de la reconstruction, de la formation
00:10:48 ou reformation de la mâchoire.
00:10:51 Les victimes, c'est important d'en parler maintenant.
00:10:53 Vous avez raison de demander aussi sur Pierre Palmad.
00:10:56 Ça n'enlève pas le fait qu'il ait, évidemment, des droits.
00:10:59 Là, c'est vrai qu'on s'intéresse d'abord à ses devoirs
00:11:02 et à ses obligations.
00:11:03 Moi, ce qui m'interroge,
00:11:04 est-ce que, ça dit beaucoup de notre société,
00:11:07 est-ce que les magistrats sont perméables
00:11:09 comme des êtres humains ?
00:11:11 Ils font partie de la société, à une pression médiatique,
00:11:15 selon vous, est-ce qu'ils ont pu tenir compte de cela ?
00:11:18 Alors, peut-être d'abord, Pierre,
00:11:20 mettre d'abord et ensuite, je vous interroge sur l'aspect plus sociétal.
00:11:22 La réponse est laissée sans ambiguïté.
00:11:23 Oui, la question n'est pas là.
00:11:25 C'est, est-ce que cette pression peut ou doit influer ?
00:11:28 Alors, doit, à mon avis, certainement pas.
00:11:30 Est-ce qu'elle a pu influer ?
00:11:31 Ben, manifestement, alors,
00:11:34 la pression médiatique joue toujours un rôle.
00:11:37 Je veux dire, quand on a des magistrats qui ont écrit,
00:11:39 il n'y a pas très longtemps, un magistrat pour une affaire
00:11:42 qui, malheureusement, qui m'échappe,
00:11:43 et qui expliquait très bien qu'on ne peut pas faire fi complètement.
00:11:47 Alors, jusqu'à certains points, justement,
00:11:50 je suis très embêté, ce magistrat qui s'exprimait
00:11:52 il y a quelques semaines sur un livre qu'il a sorti là-dessus,
00:11:54 disait qu'il avait coupé, il avait coupé sa télévision,
00:11:57 il avait arrêté d'acheter la presse,
00:12:00 le plus possible pour, justement, essayer de rester objectif.
00:12:03 Parce que c'est vrai qu'avec une telle pression,
00:12:05 si vous voulez, les magistrats, ce ne sont pas des robots,
00:12:07 ce sont des humains.
00:12:08 Donc, forcément, ils sont soumis à cette pression,
00:12:11 mais ils doivent y résister.
00:12:11 Pour une justice, on a dit souvent qu'il fallait,
00:12:14 elle le fait, mais qu'il fallait davantage
00:12:15 qu'elle mette au centre, au cœur, les victimes.
00:12:19 D'abord...
00:12:20 Les magistrats prennent aussi en compte les antécédents
00:12:22 de la personne mise en cause.
00:12:24 Et il y a des antécédents.
00:12:27 Donc, en réalité, cette décision est presque logique.
00:12:30 C'est ce que disait la maman d'Antoine Alénaud,
00:12:33 qui a dit que, justement, on n'a pas pris en considération
00:12:36 tout le pédigré de la personne,
00:12:38 et surtout, on n'a pas mis au centre les victimes.
00:12:41 Et justement, elle parlait même qu'il faut arrêter
00:12:43 de dire "homicide involontaire",
00:12:45 parce que pour elle, à partir du moment où on fait le choix,
00:12:48 en ayant pris de l'alcool, l'alcoolisé ou de la drogue,
00:12:53 on est en toute responsabilité.
00:12:56 Et là, par rapport à ce qui se passe aujourd'hui,
00:12:58 moi, je fais partie des personnes où je dis que
00:13:01 la symbolique de la prison, elle n'est pas la même.
00:13:04 C'est-à-dire que la prison, tout de suite, ça pose un cadre
00:13:07 où on sent que la justice, elle rend justice.
00:13:09 C'est ce que ressent l'opinion.
00:13:12 Mais moi, j'en fais partie, on en fait partie, nous aussi, l'opinion.
00:13:15 Et effectivement, je fais partie des personnes où,
00:13:17 si on me dit "il est hospitalisé",
00:13:19 dans un cadre, effectivement, où c'est beaucoup plus
00:13:22 "allez, en soins", etc., ce n'est pas la même chose.
00:13:25 Vous avez raison, mais notre rôle, c'est de dire aussi
00:13:28 qu'à l'hôpital, c'est une privation de liberté
00:13:29 qui ne peut pas aller où il veut et qu'il y a des obligations.
00:13:32 Oui, mais en même temps, Sonia, on peut parfaitement être incarcéré.
00:13:36 Je pense que les magistrats qui ont pris cette décision,
00:13:38 savent parfaitement qu'on peut être incarcéré et suivre des soins
00:13:42 en état, comme vous avez dit, monsieur Extradé.
00:13:44 Connaissant, pardonnez-moi, mais les moyens de nos prisons,
00:13:48 je ne veux pas...
00:13:49 Sortent, en fait.
00:13:50 Là aussi, il y a une vraie question sur ne l'avons-nous pas,
00:13:54 dans notre pays, réfléchir à construire un ou deux hôpitaux
00:13:59 carcéraux, justement, pour être dédiés spécifiquement aux détenus,
00:14:04 plutôt que de les emmener dans un hôpital public
00:14:06 où on connaît tous les problèmes des hôpitaux.
00:14:08 Et puis, qui prend aussi des effectifs de la police nationale,
00:14:11 qui ne travaille pas sur autre chose.
00:14:12 Que va-t-on vous dire que c'est à l'aune d'une affaire médiatique
00:14:14 et d'une célébrité qu'on se pose ce genre de questions,
00:14:16 alors qu'il y a beaucoup d'anonymes, certainement dans cette situation,
00:14:19 qui sont en prison et sans possibilité de se sevrer.
00:14:21 Tout à fait.
00:14:22 Non, mais bien sûr qu'il faut penser aux victimes.
00:14:25 Il faut penser à ce petit garçon qui est défiguré,
00:14:28 qui est déscolarisé, qui a la mâchoire brisée.
00:14:30 Bien sûr, il faut penser à cet homme qui est brisé dans son corps,
00:14:33 qui ne pourra jamais retravailler.
00:14:34 Mais quelle est la pertinence de cette décision ?
00:14:37 J'entendais le week-end dernier beaucoup d'avocats
00:14:39 qui nous racontaient que les conditions n'étaient pas réunies
00:14:42 pour une mise en détention.
00:14:44 Moi, le but, quand même, c'est aussi de protéger Pierre Palmade
00:14:48 et protéger Pierre Palmade de lui-même.
00:14:50 Il est sans doute dans une situation psychologique très compliquée.
00:14:53 Vous savez, les conséquences du choc carcéral
00:14:56 peuvent être également violentes.
00:14:58 Je veux dire, on aurait tout à perdre, par exemple,
00:15:00 que Pierre Palmade mette fin à sa vie ou soit dans des conditions
00:15:05 qui ne lui permettent pas, finalement, de témoigner
00:15:07 et de dire ce qu'il a livré à la justice.
00:15:10 Donc, attention à ça.
00:15:11 La justice doit être juste.
00:15:13 Et Pierre Palmade est quelqu'un de très sélène,
00:15:16 mais ça ne doit pas être...
00:15:17 La justice ne doit pas donner un traitement de faveur
00:15:19 ni un traitement de défaveur.
00:15:20 Mais je ne pense pas que ce soit ce qu'elle fait.
00:15:22 Je pense que, dans cette affaire, Pierre Palmade ne bénéficie pas
00:15:27 de mesures d'exception.
00:15:29 Les magistrats appliquent le droit tel qu'il doit être appliqué
00:15:33 en prenant en compte aussi, je l'ai dit tout à l'heure,
00:15:35 ses antécédents.
00:15:36 De ne pas oublier aussi qu'il est poursuivi pour homicide involontaire.
00:15:41 Ce n'est pas rien.
00:15:42 Il y a un bébé qui est décédé.
00:15:43 Et moi, j'ai une pensée toute particulière pour...
00:15:46 Il y a une autre enquête sur les images.
00:15:48 Bien évidemment.
00:15:50 Bien évidemment qu'il ne s'agit pas d'aller enfoncer Pierre Palmade
00:15:53 au prétexte que c'est une personnalité publique.
00:15:55 Ce n'est pas ça, le débat.
00:15:56 C'est de trouver l'équilibre entre la décision de justice
00:16:00 d'incarcération et son état de santé.
00:16:02 Et là, je vous en ai donné les explications.
00:16:05 Et je pense qu'en fin de compte, on vient de...
00:16:07 Les magistrats ont pris une décision pénale,
00:16:10 mais la situation de Pierre Palmade demain ne va pas changer.
00:16:13 Il restera hospitalisé le temps nécessaire
00:16:17 que son état de santé permette.
00:16:18 Il y a le symbole de détention, de la prison.
00:16:22 Effectivement, sur un plan.
00:16:23 Il y a aussi sa santé psychique.
00:16:25 Et effectivement, je rebondis sur ce que vous avez dit.
00:16:26 Et maintenant, je vous pose la question.
00:16:28 Alors maintenant, on va l'incarcérer.
00:16:29 Sa santé psychique, elle n'est pas préservée.
00:16:31 Il ne peut pas témoigner en quoi ça aide les victimes.
00:16:33 Mais il va faire l'offre de soins.
00:16:36 Il va être sorti de prison à chaque fois que nécessaire
00:16:41 pour ses soins, pour son suivi psychologique et autres.
00:16:44 Mais finalement, il est plus souvent à l'hôpital qu'en prison.
00:16:47 Quelle est la pertinence de cette décision ?
00:16:48 Non, mais là, il ne va pas être mis en prison.
00:16:49 Je m'interroge, je ne commente pas.
00:16:50 Je pense que là, on ne se comprend pas entre nous.
00:16:52 Excusez-moi, mais je suis en train de vous dire
00:16:54 que le mandat de dépôt ne veut pas dire que demain,
00:16:57 il va être en prison.
00:16:58 Si son état de santé nécessite tout d'abord un maintien
00:17:02 à l'hôpital pour son AVC, puis un maintien en détention
00:17:05 dans un centre d'addictologie, c'est ce qui sera fait.
00:17:08 Je voudrais vous rappeler quelque chose, chers amis.
00:17:11 C'est que souvent, ici, sur ce plateau,
00:17:15 on dit que justement, la justice n'envoie pas assez en prison.
00:17:19 Souvent, on l'a dit, même en abordant aussi,
00:17:21 même dès le premier délit, la prison,
00:17:24 pour qu'il y ait conscience de l'acte, etc.
00:17:27 Et là, on va discuter sur ça en disant,
00:17:29 non, pas Pierre Palma, mais pourquoi pas ?
00:17:31 Non, c'est pas ce qu'il dit.
00:17:33 Mais les problèmes psychologiques...
00:17:34 Non, mais il n'y a pas.
00:17:35 Je dis juste que dans son état, on risque de perdre le témoin.
00:17:37 Mais attendez, je ne crois pas...
00:17:38 Les problèmes psychologiques, tu crois ?
00:17:39 Les gens qui fument du cannabis, les jeunes qui fument du cannabis...
00:17:43 Non, mais il y en a d'autres.
00:17:44 Non, mais attendez, on fait une confusion.
00:17:45 Je pense qu'on est tous d'accord pour que Pierre Palma ne soit incarcéré.
00:17:48 On parle juste du timing.
00:17:49 Il y en a certains qui pensent que ça ne doit pas être maintenant,
00:17:51 il y en a qui pensent que ça doit être après.
00:17:53 Je n'en sais rien.
00:17:53 Après, c'est au médecin de rendre un avis là-dessus.
00:17:55 Ce qui est sûr, c'est que bon, plus on tire la pelote,
00:17:58 plus les détails sortent d'une sorte.
00:18:00 Je suis d'accord, les juges ne doivent pas trop être soumis
00:18:02 à l'emprise de la société, même si ce sont des citoyens comme les autres.
00:18:05 Par contre, le politique, lui, il a le droit d'être soumis
00:18:07 au débat politique et à ce que ça explique.
00:18:09 Vous savez que ce qui se passe est en fait terriblement ordinaire.
00:18:12 C'est-à-dire qu'il y a eu l'ordonnance du juge des libertés de Melun,
00:18:16 qui était, et je parle sur votre contrôle,
00:18:18 favorable à l'assignation à résidence.
00:18:24 Et puis, il y a eu le parquet,
00:18:26 qui était plus pour la prison, tout simplement.
00:18:29 Et voilà.
00:18:29 Et en réalité, la question, c'était est-ce que ces magistrats
00:18:32 de la Chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris
00:18:33 allaient suivre l'un ou l'autre ?
00:18:35 Ils ont tranché, en tenant compte ou sans tenir compte
00:18:38 de ce qui s'est passé avec son état de santé.
00:18:40 Ça, c'est autre chose.
00:18:41 Je voudrais juste faire une précision et qu'on fasse pas de confusion.
00:18:45 Vous parlez tous de prison ici.
00:18:46 Soyons précis, on parle de placement en détention provisoire.
00:18:52 Il n'y a pas de... Comment on va vous dire ?
00:18:54 Évidemment que c'est quelque chose de...
00:18:56 Enfin, je veux dire, le placement en prison, c'est quelque chose de terrible.
00:18:58 Mais on n'est pas encore dans la sanction.
00:19:01 Là, d'accord, le jugement n'est pas intervenu.
00:19:03 Je sais bien qu'il y a des éléments qui sont très promis,
00:19:05 mais il y a quand même un jugement qui va intervenir.
00:19:07 Et il ne faudrait pas que dans l'esprit de la conscience publique,
00:19:10 on se dise que Pierre Palmad doit payer tout de suite maintenant.
00:19:12 Pierre Gentillet, imaginez, là, les victimes sont dans tel état
00:19:17 qu'elles ne risquent pas un jour de croiser, en tous les cas,
00:19:19 entre ce moment et le jugement Pierre Palmad.
00:19:22 Mais imaginez dans une autre situation où la victime croise
00:19:26 celui qui a agressé ou alors une famille.
00:19:27 Mais ce n'est pas possible puisque là, dans le cas présent,
00:19:30 il était maintenu dans sa chambre et dans le périmètre de l'hôpital.
00:19:34 Ce n'est pas quelqu'un qui pouvait se balader librement.
00:19:35 Dans ce cas-là, mais c'est pour ça que la prison évite complètement
00:19:39 toute possibilité d'un croisement entre...
00:19:41 Vous ne pensez pas que ça peut protéger quand même un peu
00:19:44 et rendre non pas justice, mais protéger un petit peu aussi le moral ?
00:19:48 Moi, ce que je voudrais juste qu'on protège,
00:19:50 c'est la bonne tenue du procès qui va avoir lieu.
00:19:53 Est-ce que cet homme sera dans les bonnes conditions psychiques ?
00:19:56 Est-ce que cet homme sera dans les bonnes conditions physiques ?
00:19:59 Pour que les victimes puissent avoir justice ?
00:20:02 Entre les alliés médicaux, la communication, il y en a autour de Pierre Palma.
00:20:06 Il y a ses avocats, mais il doit y avoir une cellule de communication.
00:20:09 Ce sont ses intérêts aussi que ses avocats défendent, on suppose.
00:20:12 Nous sommes d'accord.
00:20:13 Donc, il y a tout cela et il y a nous.
00:20:16 Nous, on voit l'aspect judiciaire, les décisions.
00:20:17 Mais nous ne savons pas quel est l'état de santé précis de Pierre Palma.
00:20:21 Je suis d'accord avec vous.
00:20:21 Mais si on a jugé pendant un premier temps qu'il devait être placé en addictologie,
00:20:26 qui plus est, après 24 heures de consommation de supéfiants,
00:20:28 du fait en plus d'une longue addiction...
00:20:30 Mais savez-vous ce que c'est un placement en service d'addictologie ?
00:20:33 Les obligations de soins ?
00:20:36 Je pense que ce n'est pas une colonie de vacances.
00:20:38 Ce n'est pas une cynique ?
00:20:39 Sans misère biche, je pense que ce sont des gens qui se trouvent.
00:20:42 Il sera soigné, il sortira de prison pour aller se faire soigner.
00:20:46 Moi, je voudrais juste relever ce que vous avez dit, Pierre.
00:20:49 Antoine Alenau, c'était un récidiviste celui qui l'a tué, le chauffard.
00:20:54 C'est-à-dire qu'il était condamné, mais qu'il n'a pas fait de la prison d'une manière provisoire, comme vous dites.
00:21:00 Et bien voilà, il a recommencé.
00:21:02 Si peut-être il avait été emprisonné en attendant d'être jugé, peut-être...
00:21:08 D'accord avec vous, mais encore une fois, je vous dis,
00:21:09 oui, sauf que cette personne a pu prendre sa voiture, alors que là, on n'est pas du tout dans le cadre...
00:21:13 Ne faisons pas un truc à Aston à l'hôpital.
00:21:16 Il y a deux avis qui s'entrechoquent dans toute cette affaire devenue un feuilleton.
00:21:22 Cette affaire, ce qui est appelée l'affaire Palma,
00:21:23 il y a ceux qui pensent, l'or à le bar, qu'on en parle trop.
00:21:26 Et qu'il s'agit finalement d'un fait divers, tragique, sordide,
00:21:30 quand on y ajoute aussi l'enquête sur les images de pédopornographie,
00:21:34 et puis qui devrait rester dans la rubrique fait divers.
00:21:36 Et puis, il y a d'autres qui pensent que c'est un miroir déformant,
00:21:39 totalement déformant, déformé de notre société,
00:21:42 qui a finalement des leçons à tirer, comme ce que l'on essaye de faire là, aujourd'hui.
00:21:47 Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:21:48 Vous pensez qu'il dit quelque chose de la société ?
00:21:51 Qui dit énormément de choses.
00:21:53 Aujourd'hui, on est dans une société où finalement personne ne prend ses responsabilités,
00:21:57 où on a des sanctions au lieu d'avoir des conséquences,
00:21:59 et prendre sa voiture, qu'on ait pris un antidépresseur,
00:22:02 parce qu'on l'oublie un petit peu trop,
00:22:03 mais on est le premier pays consommateur d'antidépresseurs.
00:22:06 Qu'on ait pris de la codine ou des médicaments qui soient trop forts,
00:22:09 qu'on ait pris de la drogue, qu'on ait pris de l'alcool,
00:22:11 on ne doit pas prendre son volant.
00:22:13 Et finalement, ce qu'il faut trouver comme solution,
00:22:15 je ne suis pas ingénieur, mais peut-être qu'une voiture ne démarre pas avec un test,
00:22:19 j'en sais rien, mais il faut trouver une solution en tout cas efficace pour ça,
00:22:23 parce qu'on parle de la cocaïne, mais la cocaïne, il y a deux fois plus de risques d'accident mortel.
00:22:26 L'alcool, c'est 29 fois.
00:22:27 Et finalement, si on mélange les deux, alors là, on est dans le cocktail Molotov.
00:22:30 Mais il faut vraiment trouver des solutions,
00:22:32 et des consommateurs de drogue, finalement, il y en a peut-être moins que d'antidépresseurs,
00:22:37 mais quoi qu'il arrive, on ne doit pas prendre sa voiture si on n'est pas en état de conduire.
00:22:40 On est responsable de la vie d'autrui, et ce que ça reflète de la société,
00:22:44 c'est une espèce de déresponsabilisation commune,
00:22:46 collective, que je trouve assez dangereuse,
00:22:49 où personne ne se dit finalement "je prends ma voiture, je peux tuer quelqu'un,
00:22:52 ça peut être ma fille, ça peut être mon fils, ça peut être mon neveu".
00:22:54 Il faudrait rappeler juste qu'il y a encore des expertises en cours dans l'affaire,
00:22:57 là je parle de l'affaire de l'accident, expertise de la voiture,
00:23:02 pour savoir si en plus de tout cela, il y avait un excès de vitesse,
00:23:06 parce que dans ce cas-là, évidemment, l'excès de vitesse est une circonstance aggravante.
00:23:10 Et c'est vrai qu'à l'aune de tout ce que l'on dit, Denis Jacob,
00:23:13 on est presque en train d'oublier, non pas l'essentiel,
00:23:15 parce que l'essentiel restera toujours les victimes et leur état de santé,
00:23:18 et l'accident, les circonstances de l'accident.
00:23:22 Ce que vous rappelez tout à l'heure, il ne faut pas qu'on s'éloigne aussi
00:23:24 de ce qui s'est passé et de cette tragédie.
00:23:26 Il faut savoir, et ça c'est des statistiques de la sécurité routière,
00:23:29 donc ça ce n'est pas mon avis, ce sont des statistiques officielles,
00:23:32 un accident sur cinq mortels est lié à la consommation de stupéfiants.
00:23:38 Un accident sur trois est lié à la consommation de stupéfiants le week-end et la nuit.
00:23:44 Et je salue, j'en profite pour le saluer, parce que je ne suis pas toujours d'accord,
00:23:47 mais là il faut le saluer, le ministre de l'Intérieur,
00:23:49 quand il pose la question du débat sur l'homicide routier,
00:23:53 oui, il faut poser ce débat sur l'homicide routier.
00:23:56 Parce que quand on demande la légalisation, je reviens là-dessus, du cannabis,
00:24:00 le cannabis récréatif, alors on fume un joint, deux joints, on boit de l'alcool,
00:24:04 ça multiplie par 29, le cannabis plus l'alcool c'est x29 le risque d'accident mortel,
00:24:11 eh bien il faut se poser la question de la responsabilité de la personne
00:24:16 qui consciemment choisit de fumer du cannabis,
00:24:19 qui consciemment choisit de consommer de l'alcool
00:24:22 et qui va partir prendre son véhicule et tuer quelqu'un.
00:24:25 Et il faut véritablement avoir ce débat de société aujourd'hui
00:24:28 sur la responsabilité du conducteur qui en toute conscience a consommé des produits
00:24:33 qui ne lui permettent pas de prendre le véhicule.
00:24:36 Et donc il faut poser ça sur la table et je réitère,
00:24:39 donc je salue la décision du ministre de poser ce débat.
00:24:43 L'homicide routier pose donc la question de l'homicide "volontaire".
00:24:49 En fait si vous voulez, quand c'est un accident de la route,
00:24:51 on parle d'homicide involontaire.
00:24:53 Là on parle d'homicide volontaire,
00:24:55 ce qui n'est pas du tout la même chose en termes de poursuite et de condamnation.
00:24:58 En parlant de ce qui est volontaire ou involontaire,
00:25:00 je voudrais quand même rappeler que pendant qu'on dialogue sur cette décision
00:25:03 qui est importante, il y a quand même la situation d'un bébé qui est mort,
00:25:07 qui a une première autopsie, qui n'a pas pu déterminer si ce bébé était viable,
00:25:11 c'est-à-dire s'il a respiré au moins une fois.
00:25:13 Et quand même, c'est une affaire qui a créé la polémique
00:25:16 puisqu'en réalité la vraie question est la suivante,
00:25:17 c'est l'enfant, un être est-il une personne ?
00:25:20 Eh bien non, au regard du droit juridique, il n'est pas une personne, il n'existe pas.
00:25:25 Et pourtant très révélateur, tout le monde parle d'enfant et tout le monde a parlé d'enfant.
00:25:29 C'est-à-dire qu'en fait sa mort ne peut être reprochée à quiconque,
00:25:32 ne peut être opposée à quiconque.
00:25:34 À partir du moment où on considère qu'il n'a pas la capacité juridique,
00:25:37 je ne cite que le droit, moi je ne suis pas d'accord avec le fond de tout ça.
00:25:41 Peut-être qu'il faut qu'il y ait un débat là-dessus,
00:25:42 c'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait une protection juridique du bébé.
00:25:45 Du bébé, oui.
00:25:46 Et une reconnaissance, bien sûr, une reconnaissance de son statut.
00:25:51 Encore une fois, je vous dis, dans le droit français,
00:25:53 c'est le code civil pour être vivant, pour avoir la capacité juridique,
00:25:56 il faut être vivant et viable.
00:25:57 Je l'ai lu, relu, on l'a tous lu, pourquoi il n'y a pas une circonstance maintenant ?
00:26:01 Le législateur, une circonstance aggravante quand il y a la perte d'un bébé.
00:26:06 Parce qu'elle l'a perdue, parce qu'il y a eu l'accident.
00:26:10 Il est considéré comme fœtus.
00:26:11 Parce qu'il n'est pas considéré comme bébé.
00:26:13 Ce n'est pas normal.
00:26:13 Sortons du débat sur l'avortement.
00:26:15 Et la mère, elle a perdu qui ?
00:26:18 Elle a perdu quelqu'un, je pense qu'elle a pas perdu une chose.
00:26:22 Elle a perdu une petite fille.
00:26:24 Elle a perdu ce qui était sûr à la fin, c'est-à-dire un enfant.
00:26:28 Est-ce que ce n'est pas aussi un débat ?
00:26:30 Je suis d'accord avec vous.
00:26:31 Si on peut poser ce débat politiquement, d'accord,
00:26:33 mais c'est le droit tel qu'il est aujourd'hui.
00:26:35 Mais le droit, vous décrivez une mécanique froide.
00:26:38 Mais malheureusement, je ne peux pas faire autrement.
00:26:39 Non, mais dans ce cas-là, le droit, on voit bien qu'il y a quand même
00:26:42 quelque chose de très froid qui entoure une situation humaine.
00:26:45 Oui, vous savez, pour reprendre Nietzsche, le droit le plus froid,
00:26:49 c'est le monstre froid en parlant de l'État.
00:26:51 Oui, bien sûr, mais c'est pour ça qu'il y a la politique.
00:26:53 Et à ce moment-là, il faut un débat à l'Assemblée.
00:26:55 Parce que c'est extrêmement violent pour la maman.
00:26:56 Elle a perdu son enfant.
00:26:58 Je suis d'accord.
00:26:59 Son enfant en plus, l'autopsie.
00:27:00 On peut imaginer ce qu'elle a pu ressentre.
00:27:03 Et elle le perd une nouvelle fois parce qu'on lui dénie
00:27:06 le fait d'avoir été un enfant.
00:27:07 C'est terrible.
00:27:08 C'est horrible, mais nous, on le voit en consultation.
00:27:11 Même quand les femmes perdent leur bébé à six mois,
00:27:13 sept mois et que c'est des drames terribles,
00:27:14 elles mettent des années à se reconstruire parce que même à l'hôpital,
00:27:17 on leur enlève ce droit.
00:27:18 Mais c'est terrible.
00:27:19 C'est horrible.
00:27:20 Et les débats, alors fort heureusement,
00:27:22 ils ne sont pas aujourd'hui, évidemment,
00:27:25 perméables à tout ce qui se dit, etc.
00:27:27 Mais imaginez entendre quelqu'un qui vous dit non,
00:27:30 mais il n'a peut être pas respiré une fois,
00:27:31 donc il n'est pas considéré comme une personne.
00:27:33 Donc c'est une chose.
00:27:34 Oui, vous pouvez le dire.
00:27:35 Enfin, là, je veux dire, oui, je pense qu'il y a quelque chose d'inhumain.
00:27:37 Mais encore une fois, parce que la justice doit être humaine.
00:27:40 Mais encore une fois, les règles de droit telles qu'elles sont,
00:27:43 on ne doit pas s'interroger sur la moralité de cette règle.
00:27:46 Malheureusement, on s'intéresse simplement sur leur bon fonctionnement
00:27:48 et leur bon fondement.
00:27:49 Si on veut changer le droit, faites de la politique.
00:27:52 On revient à ce moment là, il faut que l'Assemblée nationale se saisisse.
00:27:54 À la décision du jour, qui est donc ce placement en détention provisoire
00:27:58 de Pierre Palmade avec un mandat de dépôt.
00:28:01 C'est une décision qui est immédiate.
00:28:03 On va aussi se rendre à l'hôpital crèmelin Bicêtre
00:28:06 avec notre journaliste Jeanne Cancard.
00:28:10 Jeanne, on va vous interroger sur, eh bien, c'est la question,
00:28:13 est-ce que cet état de santé de Pierre Palmade
00:28:15 est compatible avec une telle décision
00:28:19 qui a été prise par les magistrats de la Chambre d'instruction
00:28:21 de la Cour d'appel de Paris ?
00:28:22 Eh bien, Sonia, il revient maintenant au procureur de Melun
00:28:28 d'exécuter cette incarcération.
00:28:30 C'est donc lui qui va se pencher sur l'état de santé de Pierre Palmade,
00:28:33 évidemment avec ses médecins, pour savoir quand cet état de santé
00:28:37 pourra être compatible avec cette incarcération.
00:28:40 Le procureur de Melun qui va aussi décider, eh bien,
00:28:43 quel est l'établissement pénitentiaire, quelle est la prison
00:28:45 qui va être la plus à même à recevoir Pierre Palmade.
00:28:48 On a évidemment en tête l'hôpital de la prison, de la santé
00:28:52 ou encore la prison de Freyne, là où il y a à la fois
00:28:55 une unité hospitalière et puis aussi la prison.
00:28:58 On pense aussi à l'hôpital de la Seine-Pétrière
00:29:01 qui dispose d'un service d'administration pénitentiaire.
00:29:04 Puis maintenant, évidemment, la question qui va se poser,
00:29:06 c'est quand Pierre Palmade va aller en prison ?
00:29:09 Même si là, on l'a dit, même s'il y a un mandat de dépôt,
00:29:13 eh bien, cette décision pourrait être déférée dans les prochains jours.
00:29:17 Merci beaucoup, Jeanne Cancard.
00:29:19 Est-ce que vous avez précisé avec beaucoup de justesse, Jeanne,
00:29:22 pour rejoindre ce que vous dites depuis tout à l'heure, Denis Jacob ?
00:29:24 C'est important quand même, et merci parce que vous nous éclairez
00:29:26 sur tout ce processus.
00:29:27 C'est-à-dire quand on dit décision immédiate, non,
00:29:29 il faut maintenant que cela soit compatible avec son état de santé.
00:29:33 Ça peut être demain ou ça peut être dans une semaine.
00:29:35 Dans un mois, le temps nécessaire à ce que son état de santé
00:29:39 se rétablisse et qu'il soit compatible avec une mesure de détention.
00:29:41 Vous nous avez donné la réponse, parce que nous nous posions
00:29:44 la question de savoir si ces magistrats tenaient compte
00:29:45 de ce qui s'était passé justement avec l'AVC de Pierre Palmade.
00:29:50 En réalité, ils rendent leur décision et puis après,
00:29:52 ils en tiennent compte pour voir quand elles peuvent être députées.
00:29:55 En fait, la décision des magistrats de mise sous mandat sous dépôt,
00:29:59 c'est la continuité de l'affaire judiciaire pour laquelle
00:30:02 ils se sont saisis dès le départ sans tenir compte,
00:30:06 ne pas dire qu'ils n'ont pas de sentiments, mais ils appliquent le droit.
00:30:09 Ce sont des magistrats, ils appliquent le droit.
00:30:11 Et puis ensuite, une fois que le droit est appliqué,
00:30:13 on voit s'il est adapté à la situation de santé de Pierre Palmade
00:30:18 ou de n'importe quel citoyen pour dire oui, il peut aller en prison,
00:30:22 en détention provisoire tout de suite ou non.
00:30:24 Ça nécessite une semaine, deux semaines, trois semaines.
00:30:26 Et ça, c'est l'AV médical qui le dira.
00:30:29 Et c'est le procureur de la République de Melin qui va prendre cette décision.
00:30:33 Il va falloir faire comprendre ça aux Français, parce que là,
00:30:35 les Français ont entendu que le prince Valentin irait en prison.
00:30:40 Si on met un meu de temps avant de l'envoyer aux prisons,
00:30:43 il va y encore avoir la dénonciation d'un pseudo favoritisme, etc.
00:30:47 Il faut faire attention aussi, parce que franchement,
00:30:49 les Français se sont emparés de cette affaire.
00:30:51 Il y a beaucoup d'émotion autour de ça.
00:30:53 Je vois sur les réseaux sociaux beaucoup de théories du complot.
00:30:56 Attention aussi là dedans et surtout, il faut faire de la pédagogie
00:31:00 pour que les Français comprennent bien.
00:31:02 - Moi, je l'ai compris, tu vois, alors que je ne l'ai pas l'immediat.
00:31:04 - Attendez, fort heureusement, les Français, ce n'est pas les réseaux.
00:31:08 Les Français, ce n'est pas, mais vous avez raison,
00:31:10 que les réseaux sociaux, heureusement.
00:31:12 Et vous avez raison qu'il y a beaucoup de théories complotistes
00:31:14 qui sont en train de décémer.
00:31:17 Il y a aussi quand même trois enquêtes qui sont en train d'être menées
00:31:21 de manière parallèle.
00:31:22 Je voudrais qu'on dise un mot de l'enquête autour des images
00:31:27 de pédopornographie.
00:31:30 Il y a deux individus qui ont été auditionnés
00:31:34 et il y a aussi un individu qui a été mis en examen,
00:31:39 passé en garde à vue et mis en examen.
00:31:42 Comment se passent ces enquêtes ?
00:31:44 Enfin, comme toutes les autres, Denis Jacob, mais je veux dire,
00:31:46 compte tenu de leur sensibilité, etc.
00:31:49 Ce sont des enquêtes où il faut aller beaucoup plus vite.
00:31:52 Il y a un devoir de célérité compte tenu d'images
00:31:56 qui peuvent être effacées, etc.
00:31:58 Ou de propos qui peuvent être rapportés et nuire de manière
00:32:01 extrêmement grave, justement, aux personnes qui sont toujours présumées,
00:32:06 je le précise quand même, innocentes, Pierre Palma dans cette affaire.
00:32:09 Parce que quand on met un titre avec pédopornographie
00:32:11 et qu'on met Pierre Palma d'un côté, malheureusement,
00:32:14 je vais dire, c'est déjà parti.
00:32:15 Je vous remercie de le préciser.
00:32:17 Ce nid-là, j'allais le dire, Pierre Palma,
00:32:19 des présumés innocents comme n'importe qui dans cette affaire,
00:32:21 tant que les faits ne sont pas clairement établis.
00:32:24 Sur la célérité de l'enquête,
00:32:26 les enquêteurs ont été saisis sur une dénonciation.
00:32:30 Donc forcément, dans le cadre d'une affaire comme celle-là,
00:32:33 eh bien, on dirigeante une enquête,
00:32:34 mais elle n'est pas plus rapide ou moins rapide
00:32:37 que n'importe autre quelle affaire de ce type.
00:32:40 Mais comme elle est médiatique, elle entache de fait...
00:32:42 Moi, j'ai toujours...
00:32:44 Je fais toujours attention dans mes propos sur un plateau télé.
00:32:46 D'ailleurs, vous savez que ça fait pas mal de polémiques actuellement
00:32:49 sur les interventions de syndicalistes policiers
00:32:51 qui ont tendance à aller un peu trop loin
00:32:53 dans les explications des enquêtes.
00:32:56 Moi, j'ai toujours eu l'habitude d'être très mesuré dans mes propos.
00:33:01 Je ne connais pas l'enquête et il ne m'appartient pas d'en dire le contenu,
00:33:05 ni d'aller sur des conjectures diverses et variées
00:33:09 sur ce qui va en être.
00:33:11 C'est une enquête de police judiciaire,
00:33:12 comme toute enquête de police judiciaire.
00:33:14 Toutes les mesures sont prises pour établir clairement la vérité.
00:33:20 Donc, il y a des saisies d'ordinateurs, ça va être fouillé.
00:33:24 S'il y a des fichiers qui ont été effacés,
00:33:26 les enquêteurs vont aller expertiser
00:33:28 pour aller rechercher ce qui a été effacé.
00:33:30 Mais voilà, après, le reste, ça ne m'appartient pas d'en parler.
00:33:33 C'est à la justice de le faire.
00:33:35 Vous avez raison, mais il n'y a pas de mais.
00:33:37 Et vous avez entièrement raison.
00:33:39 Toutefois, je dirais, Laura Lebar, dans cette affaire,
00:33:41 compte tenu de sa médiatisation,
00:33:43 et même parfois, pour certains,
00:33:45 sur les réseaux sociaux, même, d'une forme d'hystérisation,
00:33:47 il y a le soupçon qui se propage et c'est terminé.
00:33:51 Imaginez même, je ne sais pas,
00:33:53 que Pierre Pamela soit totalement...
00:33:56 J'allais dire qu'il n'ait rien à voir dans cette affaire
00:33:58 de détention d'images pédopornographiques.
00:34:00 Elle court, la rumeur court, le soupçon dans une affaire
00:34:04 aussi médiatique que c'est compliqué ensuite,
00:34:06 j'allais dire, de revenir en arrière.
00:34:09 La tâche est faite.
00:34:10 C'est comme si vous mettez une punaise sur un mur,
00:34:12 vous avez enlevé la punaise, il y a toujours la trace.
00:34:15 Et la trace, elle est toujours compliquée à enlever.
00:34:18 Et une fois que c'est entaché, c'est entaché.
00:34:19 Surtout avec une affaire qui suscite autant d'émotions,
00:34:23 autant de prises de points de vue,
00:34:24 où finalement, tout est transféré dans cette affaire.
00:34:27 Et c'est vraiment dommage.
00:34:28 C'est encore une fois la trace.
00:34:29 Alors ça, c'est important.
00:34:31 Pierre, gentil émettre, comment on fait dans ces cas-là ?
00:34:34 Parce que là, pardonnez-moi, Justiciaire comme un autre,
00:34:37 pas tellement dans ces cas-là.
00:34:39 Oui, bien sûr.
00:34:41 Déjà parce que c'est Pierre Falmat,
00:34:43 donc tout le monde saura ce qui est arrivé.
00:34:46 Tout le monde aura en tête les enquêtes
00:34:47 et éventuellement les condamnations,
00:34:49 parce que rappelons qu'on en est uniquement au stade de l'enquête
00:34:51 et aucun particulier, surtout ici,
00:34:53 pour la détention d'images pédopornographiques.
00:34:56 Donc bien sûr, j'ai le coutume de dire, le droit ne peut pas tout.
00:34:59 Et ici, malheureusement, si, encore une fois,
00:35:02 si les enquêtes sont en cours,
00:35:03 mais s'il s'avérait que, conditionnel,
00:35:07 qu'en réalité, ces enquêtes étaient mal fondées
00:35:10 et donc du coup, l'enquête n'aboutit pas,
00:35:12 il restera.
00:35:12 Ou qu'il y ait des dénonciations, ou qu'il y ait des jalousies,
00:35:15 ou qu'il y ait des règlements de compte,
00:35:17 ou alors qu'il y ait une vérité, ça on verra.
00:35:18 D'ailleurs, c'est vrai que beaucoup ont pensé,
00:35:21 et j'ai vu ça aussi sur les réseaux sociaux,
00:35:22 même si les réseaux sociaux, ce n'est pas la France,
00:35:24 c'est vrai que cette enquête, elle a démarré aussi
00:35:27 suite à un signalement, un témoignage,
00:35:31 avec manifestement un dépôt d'images,
00:35:34 d'une personne qui s'est présentée spontanément au commissariat,
00:35:40 mais ça n'a rien à voir avec ce qui s'est passé.
00:35:43 C'est ça qui me fait encore plus l'idée.
00:35:46 Je voulais en arriver là, Denis Jacob,
00:35:47 est-ce qu'il y a, parce que quand il ira en prison
00:35:50 et quand le procureur de la République va juger
00:35:52 que c'est compatible avec son état de santé,
00:35:55 est-ce qu'il y a une protection pour ces individus-là ?
00:35:57 Est-ce qu'il y a une protection particulière ?
00:35:59 Est-ce qu'il bénéficiera en prison d'une protection
00:36:01 par rapport à d'autres individus qui,
00:36:03 eu égard à tout ce qu'ils auront entendu,
00:36:04 notamment sur, pardonnez-moi, l'enquête de pédopornographie,
00:36:09 vont, voilà, risquent de s'en prendre à lui aussi ?
00:36:11 Disons que l'incarcération suivant qui vous êtes
00:36:14 n'est pas forcément la même.
00:36:17 Voilà, il y a des mesures effectivement de protection
00:36:21 quand il s'agit de personnalités en milieu carcéral,
00:36:23 bien évidemment, et fort heureusement,
00:36:25 parce qu'on ne met pas en prison quelqu'un
00:36:27 pour qu'il s'y fasse tuer non plus, par exemple.
00:36:31 S'agissant des réseaux sociaux,
00:36:33 je pense que c'est important de le signaler,
00:36:34 effectivement, la rumeur, qu'elle soit vraie ou fausse,
00:36:38 dès lors qu'elle est mise sur les réseaux sociaux,
00:36:40 et je pense notamment à des moteurs de recherche bien connus,
00:36:44 une fois que vous y êtes,
00:36:46 quand vous allez taper votre nom dans le moteur de recherche,
00:36:48 on va tomber sur des faits
00:36:50 pour lesquels vous n'aurez pas été jugé responsable,
00:36:53 et ça restera pendant des années.
00:36:54 Vous pourrez toujours demander l'effacement de données,
00:36:57 mais ça prendra un temps fou.
00:36:58 C'est vrai que cela étant,
00:37:00 il y a un petit prorègle de ce point de vue-là,
00:37:02 c'est-à-dire que le droit européen,
00:37:03 parfois, amène de bonnes choses,
00:37:04 il y a le droit à l'oubli.
00:37:06 C'est-à-dire que typiquement, pour ces...
00:37:08 Alors, ce n'est pas toujours évident de mettre en place,
00:37:09 mais quand vous avez effectivement une trace
00:37:13 sur un historique de recherche
00:37:14 qui, en réalité, est complètement mensonger,
00:37:16 vous pouvez faire un recours au nom du droit.
00:37:20 Dans la société, j'allais dire, des médias, du spectacle,
00:37:23 et que nous sommes des réseaux sociaux, ça me paraît...
00:37:26 De toute façon, peu importe le moteur de recherche,
00:37:26 c'est Pierre Palmard et on se souviendra de ça.
00:37:28 Mais ça, c'était une des possibilités.
00:37:30 C'est quand même toujours bien de le préciser
00:37:31 parce qu'il est, dans cette enquête-là,
00:37:33 quand même présumé innocent.
00:37:34 Oui, c'est ça. Il est présumé innocent
00:37:37 et même s'il s'avère au bout qu'il est innocent,
00:37:39 vous verrez que pour une partie de l'opinion publique,
00:37:41 il continuera à être coupable.
00:37:43 Et ça, ça pose un problème.
00:37:44 Ça, c'est vrai aussi pour n'importe quel individu
00:37:47 dans un village dont le voisin dira toujours
00:37:49 "Ah, mais il n'y a pas de fumée sans feu."
00:37:51 Je suis d'accord.
00:37:52 Et moi, il y a quelque chose qui me choque actuellement,
00:37:55 c'est que les gens font un lien entre pédophilie,
00:37:59 homosexualité et consommation de la drogue.
00:38:02 Il faut le dire et le marteler.
00:38:05 Cela n'a absolument rien à voir.
00:38:07 Quand on est homosexuel, on n'est pas plus pédophile
00:38:10 que si on avait été hétérosexuel.
00:38:12 Beaucoup d'homosexuels ne consomment évidemment pas de la drogue
00:38:16 et ne pratiquent pas le chemsex.
00:38:17 Donc, attention à ne pas tout mélanger
00:38:20 parce que derrière ça, il y a aussi beaucoup de préjugés,
00:38:22 il y a aussi beaucoup de stéréotypes
00:38:24 et il y a un jugement moral qui n'a rien à faire ici.
00:38:26 Tu es entièrement raisonnable.
00:38:27 Ce que j'entends quand même sur les réseaux sociaux, c'est...
00:38:28 Non, mais ne me faites pas la chambre de résonance des réseaux sociaux,
00:38:31 s'il vous plaît, la chambre d'écho des réseaux sociaux.
00:38:33 Malheureusement, ils sont le reflet de ce que les gens pensent intimement
00:38:36 et du débat public et on est obligé de s'en faire aussi un peu le témoin.
00:38:39 Mais les gens pensent que...
00:38:41 Bon, moi, je pense que c'est un fait divers, sordide
00:38:43 et la somme des détails qui sont accumulés le montre,
00:38:46 on n'est pas face à un fait de société.
00:38:47 Mais les gens pensent que c'est quand même le témoignage
00:38:50 d'une certaine élite déconnectée qui aurait certaines pratiques
00:38:54 que l'on ne connaîtrait pas, qui aurait le droit à un traitement de faveur.
00:38:58 Et ça intervient dans une société de moralisation générale.
00:39:01 Il faut imaginer, je ne sais pas, je dirais un électeur de Marine Le Pen
00:39:05 qu'on accuse toute la journée d'être immoral pour avoir ses opinions politiques
00:39:08 et qu'il voit des élites qu'il accuse d'être immoral toute la journée
00:39:12 avoir ce genre de pratiques.
00:39:13 Mais qu'est-ce qu'il pense ?
00:39:14 Moi, je veux bien qu'on ne moralise pas,
00:39:15 mais dans ce cas-là, on arrête la moralisation de toute part
00:39:19 et on se concentre sur les faits, sur l'honnêteté,
00:39:22 sur l'attente du jugement.
00:39:24 Il faut se concentrer.
00:39:26 Vous avez parlé tout à l'heure d'une affaire dans laquelle
00:39:29 la magistrate avait dit qu'elle s'était coupée de tous les médias, etc.
00:39:32 Ça n'a rien à voir, mais je vais quand même parler de cette affaire-là.
00:39:35 Nous étions dans l'affaire Le Landais.
00:39:37 Oui, merci.
00:39:38 Et elle avait dit "je n'écoute rien, je ne vois rien, etc."
00:39:41 Là, je reviens à une question, ça n'a rien à voir.
00:39:44 Là, je reviens à cette affaire.
00:39:46 Est-ce que ces magistrats de la Chambre d'instruction
00:39:47 dans le cours d'appel de Paris peuvent se soustraire d'un débat
00:39:51 ou d'une pression quand même, pas seulement médiatique,
00:39:54 mais pas seulement médiatique, je veux dire, ils sont humains,
00:39:56 ils ont une famille, ils ont des voisins, etc.
00:39:58 Ou vous avez un individu qui est connu, qui est célèbre.
00:40:00 Mais mettre...
00:40:01 On peut dire ça pour toutes les affaires.
00:40:02 S'il s'agit simplement de susciter le caractère émotif,
00:40:07 enfin le caractère humain, au fond, bien évidemment,
00:40:10 les juges sont des humains.
00:40:10 Donc quand des juges vont traiter de faits sordides,
00:40:13 évidemment que ça leur pèse, évidemment que c'est un boulot
00:40:15 qui va vous poursuivre après votre travail, évidemment.
00:40:19 Mais encore une fois, je vous dis,
00:40:20 ce n'est pas juste le lot de l'affaire Palmade,
00:40:23 c'est le lot de toute l'affaire.
00:40:23 C'est pour ça que c'est très compliqué avec les magistrats.
00:40:25 Cet accident tragique, la police, elle est confrontée
00:40:27 à ce genre de drame, de tragédie.
00:40:30 Et ensuite, au bout de la chaîne judiciaire,
00:40:32 quand il n'y a pas d'incarcération,
00:40:33 quand il n'y a pas de détention provisoire,
00:40:36 eh bien, certains viennent nous dire "mais ce n'est pas normal".
00:40:39 La justice n'est pas assez...
00:40:42 Voilà, ne met pas en son cœur, en son centre...
00:40:45 Je voudrais revenir sur ce que monsieur disait,
00:40:46 parce qu'il a entièrement raison, mais pas complètement.
00:40:50 Le "mais" qu'on entend trop souvent.
00:40:53 Mais c'est un fait divers sordide, effectivement.
00:40:58 Alors c'est Pierre Palmade, donc forcément,
00:41:00 et les médias font leur travail,
00:41:02 puisque c'est Pierre Palmade, c'est une personnalité publique.
00:41:04 Ça reste un fait divers, mais c'est un fait divers
00:41:06 qui s'inscrit dans un fait de société.
00:41:09 Une fois de plus, je suis désolé de revenir là-dessus,
00:41:12 mais la drogue au volant, l'alcool au volant.
00:41:16 C'est un fait divers qui s'inscrit dans un problème de fait de société
00:41:21 sur lequel on a un débat depuis des années
00:41:24 sur la dépénalisation de certaines drogues,
00:41:27 sur la légalisation de certaines drogues.
00:41:29 Et ça doit revenir au centre du débat.
00:41:31 - Vous êtes en train de dire qu'à l'aune de ce qui s'est passé,
00:41:34 de cette tragédie qui a fait retentissement,
00:41:37 le débat sur la dépénalisation...
00:41:39 - La légalisation.
00:41:40 - Oui, la légalisation, il devrait être clos.
00:41:42 - Il devrait même pas avoir.
00:41:43 - Bien sûr, il devrait d'autant plus être clos
00:41:45 que là où c'est légalisé, les pays reviennent dessus.
00:41:49 Les Pays-Bas, l'Espagne reviennent sur la question
00:41:53 de la légalisation de certaines drogues.
00:41:55 Donc arrêtons ce débat stérile et inutile,
00:41:58 puisqu'on nous démontre aujourd'hui par cette affaire
00:42:01 que la consommation de drogue et d'alcool,
00:42:05 parce que je n'exclus pas l'alcool,
00:42:06 ou même d'antidépresseurs, madame le disait tout à l'heure,
00:42:10 dès lors qu'on n'est pas en état psychique,
00:42:14 psychologique de conduire,
00:42:16 eh bien on ne doit pas et on est pénalement responsable.
00:42:19 Et c'est ce débat-là qu'on doit avoir au lendemain
00:42:21 de l'affaire Pierre-Palmade.
00:42:22 - Et pour Pierre-Palmade, qui va être placé
00:42:24 en détention provisoire avec mandat de dépôt,
00:42:26 on se rend un instant à la Cour d'appel de Paris
00:42:29 avec vous, Amoury Boukho.
00:42:30 Amoury, avec un peu plus de recul à l'instant,
00:42:34 est-ce que c'est surprenant
00:42:35 et est-ce que vous pouvez nous expliquer
00:42:37 les tenants et les aboutissants
00:42:38 d'une telle décision de la Cour d'appel ?
00:42:40 - Ce qui est sûr, Sonia, c'est que c'est un coup dur
00:42:46 pour la défense de Pierre-Palmade.
00:42:47 On a d'ailleurs aperçu son avocate tout à l'heure,
00:42:49 mais elle ne s'est pas exprimée devant les médias.
00:42:52 Et c'est une victoire, à l'inverse, pour la Cour d'appel,
00:42:54 pour le parquet de Melun,
00:42:56 qui avait demandé ce placement en détention provisoire.
00:42:58 Alors là, ce qui va se passer,
00:43:00 c'est qu'on va voir comment l'état de santé de Pierre-Palmade évolue,
00:43:04 puisque je rappelle qu'il a eu un AVC ce week-end
00:43:06 et que, par conséquent, c'est aux médecins
00:43:10 dont va dépendre la décision de son placement
00:43:12 en détention provisoire plus ou moins rapidement.
00:43:14 Je rappelle que cet AVC n'avait pas été pris en compte
00:43:17 dans la décision de placement en détention provisoire de Pierre-Palmade,
00:43:20 parce que l'audience sur laquelle cette décision d'aujourd'hui s'est basée,
00:43:25 cette audience l'a eu vendredi,
00:43:26 c'est-à-dire un jour avant l'AVC de Pierre-Palmade.
00:43:29 On sait que Pierre-Palmade est depuis samedi
00:43:32 à l'hôpital du Crémelin-Bicêtre,
00:43:34 que du personnel hospitalier a coupé son bracelet électronique
00:43:38 pour pouvoir le transférer d'un hôpital à un autre
00:43:43 et pouvoir lui apporter les soins nécessaires.
00:43:45 Et donc là, la question qui se pose aussi,
00:43:47 c'est quel établissement va être choisi,
00:43:49 quel établissement pénitentiaire,
00:43:51 puisqu'il faut un établissement pénitentiaire
00:43:53 capable d'assurer certains soins.
00:43:55 On sait, par exemple, que FREN dispose d'une unité médicale de la sorte.
00:43:59 On sait aussi que l'hôpital de la Pitié-Selpêtrière
00:44:04 dispose lui aussi d'une unité médicale
00:44:06 et en même temps pénitentiaire à l'intérieur.
00:44:08 Donc là, toute la question, c'est de savoir
00:44:10 s'il va se rétablir vite et par conséquent,
00:44:13 où est-ce qu'il va être placé, dans quel établissement.
00:44:15 Je vous remercie Amaury beaucoup pour ces informations.
00:44:19 Quand même, là, si on prend un peu de recul à l'aune de cette décision,
00:44:21 je pense que c'est surtout, il faut le voir comme un avertissement.
00:44:24 Un avertissement pour tous ceux qui vont conduire
00:44:27 intentionnellement, forcément, en ayant consommé de l'alcool et d'estipéfiants.
00:44:31 Voilà, d'abord, c'est la destruction de plusieurs vies
00:44:34 et c'est ensuite la casse-prison.
00:44:36 C'est ça le signal le plus important.
00:44:39 Effectivement, Sonia, et je pense que c'est aussi, encore une fois,
00:44:42 comme je le disais tout à l'heure, en réaction à l'affaire Antoine Alenau.
00:44:46 Parce qu'on s'est rendu compte que le chauffard
00:44:49 avait quand même un casier judiciaire long comme le bras
00:44:52 et surtout des récidivistes au niveau de conduite sans permis,
00:44:56 de voitures volées, etc.
00:44:57 et qu'il n'avait pas eu de détention provisoire.
00:45:01 Et c'est vrai qu'avec le recul, on se dit,
00:45:02 si il y avait eu cette détention provisoire,
00:45:04 peut-être qu'Antoine Alenau serait encore de son monde.
00:45:08 Je voulais aussi…
00:45:08 Vous avez tellement raison, l'émotion, elle est là.
00:45:11 Mais il ne faut pas que l'opinion publique se faufile dans le huis clos
00:45:15 de la chambre de la cour d'appel de Paris.
00:45:17 On a l'impression quand même qu'ils ont fait, comme disait M. Jacob,
00:45:21 ils n'ont pas fait plus ni moins, ils ont rendu le droit.
00:45:24 Mais moi, je voudrais aussi parler par rapport au rapport aussi
00:45:27 à la cocaïne, à la drogue.
00:45:29 Vous savez, on a vraiment le sentiment qu'il y a deux mondes en fait.
00:45:32 Il y a le monde de l'élite, le monde de l'entre-soi, du showbiz,
00:45:35 où on vient sur les plateaux dire quelque chose qui est interdit.
00:45:39 Dire « je consommais de la cocaïne, j'ai consommé,
00:45:43 on a fait des soirées, j'ai été dans le maquina, j'ai consommé, etc. »
00:45:47 Oui, la cocaïne, c'est un argument démocrate.
00:45:50 Non mais elle dit la façon de le dire, c'est-à-dire que certains,
00:45:53 dans un certain milieu vont venir dire « mais voilà, j'essaie de me soigner,
00:45:56 c'est très dur, vous comprenez. »
00:45:57 Exactement. Et quand on dit « touche tous les milieux », non.
00:46:00 Les quartiers populaires, ça ne les touche pas.
00:46:01 C'est le principe de la société.
00:46:02 Non, non, non, non, non.
00:46:03 Alors si.
00:46:04 Non, non, pas la cocaïne.
00:46:05 Non, il ne faut pas dire n'importe quoi.
00:46:06 La cocaïne touche aujourd'hui même les milieux ouvriers.
00:46:08 Non, non, pas la cocaïne.
00:46:11 Ils commencent à vendre maintenant du crack et c'est ça qui devient dangereux.
00:46:15 Mais la cocaïne, ils n'en consomment pas.
00:46:17 Rarement.
00:46:18 Le prix n'est pas le même.
00:46:19 Et surtout le cannabis.
00:46:20 Je parle sous votre contrôle, M. Jacob.
00:46:24 Donc, pour en revenir à ce que je voulais vous dire,
00:46:26 il y a ce sentiment de « eux et nous ».
00:46:29 Et aujourd'hui avec cette affaire,
00:46:30 c'est aussi en boomerang que cette élite se reçoit, il faut le dire.
00:46:35 Donc l'émotion qu'elle suscite, effectivement, elle est peut-être exagérée,
00:46:39 elle est peut-être en attente de trop de sanctions, etc.
00:46:43 Mais n'empêche qu'il faut l'entendre, il faut la comprendre.
00:46:46 Mais, pardonnez-moi, vous avez raison parce que vous êtes venu à l'essentiel.
00:46:49 C'est-à-dire qu'on a un individu qui a consommé des drogues et qui l'a reconnu
00:46:54 et qui a provoqué des drames dont les familles et les victimes
00:46:58 vont supporter les conséquences toute leur vie.
00:47:00 C'est ça le cœur de cette histoire.
00:47:02 Aujourd'hui, il y a quand même une démocratisation de la consommation de la cocaïne.
00:47:07 Ce n'est plus restreint à un certain milieu.
00:47:09 C'est vrai que ça concerne beaucoup de gens dans notre société.
00:47:12 Et de manière plus générale, on dit toujours
00:47:15 « Pierre Palmade a pris de la drogue, il n'aurait pas dû conduire ».
00:47:18 Mais si on regarde le droit français, il n'aurait pas dû prendre de la drogue.
00:47:21 - D'accord, bravo et merci de le préciser.
00:47:24 - C'est important parce que la consommation de drogue est illégale.
00:47:28 Et moi, en tant qu'enseignant, je vois à quel point la drogue
00:47:31 peut avoir des ravages sur les adolescents,
00:47:33 que cela soit la cocaïne ou que cela soit le cannabis.
00:47:36 Là, il y a une nouvelle forme de drogue qui est en train d'émerger au sein de notre jeunesse,
00:47:41 c'est le « Bouddha Blue », c'est-à-dire une forme de drogue liquide
00:47:46 que l'on met dans une forme de cigarette électronique
00:47:48 et qui peut avoir des conséquences désastreuses sur le cerveau des adolescents.
00:47:52 Donc à un moment, tous ces militants politiques qui nous racontent qu'il faut dépénaliser,
00:47:57 qu'il faut légaliser, mais regardez à quel point la drogue est un point zon.
00:48:00 Regardez à quel point la drogue ravage notre jeunesse.
00:48:03 Des gamins, des adolescents qui se retrouvent dans la spirale de l'échec scolaire,
00:48:07 qui ont parfois une perte de QI, puisque c'était documenté au niveau scientifique,
00:48:10 le lien entre perte de QI et consommation du cannabis.
00:48:14 Donc attention à ça, c'est hyper important.
00:48:17 - Je me suis fouillée.
00:48:19 - 600 000 consommateurs de cocaïne, 5 millions de cannabis.
00:48:25 Le cannabis fait des dégâts monstrueux dans nos quartiers.
00:48:29 C'est un fléau effectivement par rapport aux décrochages scolaires,
00:48:32 par rapport à la maturité, des dégâts cognitifs, etc.
00:48:35 Donc attention, attention à bien aussi...
00:48:37 - Essayons de ne pas faire de hiérarchie, la gravité des drogues, elle est réelle.
00:48:41 - Non parce que si on dit que tout le monde finalement fume de la cocaïne,
00:48:46 c'est pas réellement vrai.
00:48:48 - Personne ne dit ça, mais ne faisons pas de hiérarchie non plus.
00:48:50 - Il faut être très prudent dans ce qu'on dit,
00:48:52 et excusez-moi ne le prenez pas comme une critique non constructive,
00:48:55 mais il ne faut pas parler de choses qu'on ne connaît pas ou qu'on ne maîtrise pas.
00:49:01 Il faut être très prudent sur la drogue.
00:49:03 Le cannabis n'est plus une drogue de classe.
00:49:06 Ce n'est plus la drogue des quartiers difficiles.
00:49:10 Le cannabis, on le trouve dans toutes les classes de la population française.
00:49:14 Mais ce qu'il faut savoir, c'est qu'un consommateur de cannabis
00:49:18 ne va pas devenir demain un consommateur de cocaïne.
00:49:22 Par contre, 90% des consommateurs de cocaïne ont été des consommateurs de cannabis.
00:49:28 Et ça, c'est important de le dire.
00:49:31 Et ce n'est pas parce qu'on consomme du cannabis qu'on va passer à l'héroïne,
00:49:34 et après à la cocaïne.
00:49:36 Par contre, la cocaïne reste quand même malgré tout, de manière globale,
00:49:40 une drogue de classe.
00:49:42 Je suis désolé de le dire, mais on ne retrouve pas la cocaïne
00:49:45 dans tous les milieux des classes de la population.
00:49:48 Merci.
00:49:49 Mais ça veut dire que l'important n'est pas la hiérarchie entre les drogues,
00:49:53 l'important c'est les conséquences, les effets dévastateurs de ces drogues, etc.
00:49:58 Je pense qu'elles touchent aujourd'hui de plus en plus, évidemment, tout le monde.
00:50:02 Mais pour vous, moi j'entends, le débat doit être ouvert sur les risques d'une légalisation.
00:50:08 Ah oui, complètement.
00:50:10 On ne l'entend pas beaucoup ce débat sur le plan politique en ce moment.
00:50:13 Cette affaire malheureuse, il y a quand même un enfant défiguré,
00:50:18 quelqu'un qui a été mis dans le coma et qui vient de se réveiller,
00:50:21 une maman qui a perdu un enfant.
00:50:23 Je pense qu'il faut que cette affaire serve de leçon.
00:50:27 Serve de leçon à ceux qui consomment de la drogue, de l'alcool, qui conduisent,
00:50:31 mais serve aussi de leçon à tous ceux qui, aujourd'hui,
00:50:34 portent un débat de légalisation de la drogue.
00:50:37 C'est ça qui m'intéresse. On va susciter ce débat.
00:50:40 On va en parler dans quelques instants. On va marquer une pause.
00:50:42 Je vous rappelle l'information.
00:50:43 Pierre Palmade ira donc en prison.
00:50:45 La Cour d'appel de Paris a ordonné ce lundi le placement en détention provisoire
00:50:49 du comédien de 54 ans après sa mise en examen pour homicides et blessures
00:50:54 involontaires après l'accident qu'il a provoqué.
00:50:57 C'était le 10 février dernier en Seine-et-Marne,
00:51:00 sous l'emprise de la cocaïne.
00:51:02 On se pose et on se retrouve.
00:51:07 Merci d'être avec nous, avec cette information, cette actualité de la mi-journée.
00:51:12 La Cour d'appel a donc ordonné le placement en détention provisoire de Pierre Palmade.
00:51:16 Le 17 février, le parquet avait fait appel de la décision du juge des libertés
00:51:20 et de la détention de placer Palmade sous contrôle judiciaire dans un service de dictologie.
00:51:25 Et bien, à présent, c'est une autre décision, puisque Pierre Palmade devrait prendre la direction
00:51:29 de la prison, dans quelles conditions, dans quel état de santé.
00:51:32 Vous en parlez justement. Bonjour à vous Simon Guillain.
00:51:35 Bonjour Sonia et bonjour à tous. C'est donc l'information de la journée.
00:51:38 Pierre Palmade va aller en prison. La Cour d'appel de Paris a rendu sa décision
00:51:42 il y a une heure maintenant et on va tout de suite aller devant l'hôpital Kremlin-Bicêtre
00:51:45 dans le Val-de-Marne retrouver Jeanne Cancart et Alexandre Distel.
00:51:49 Bonjour Jeanne, vous êtes donc devant cet hôpital où Pierre Palmade
00:51:52 est toujours hospitalisé pour le moment. Il pourrait bientôt donc être transféré en prison Jeanne.
00:51:57 Oui, Simon, il revient désormais au procureur de Melun de savoir quand Pierre Palmade
00:52:03 pourra être incarcéré. Il va pour cela se rapprocher de ses médecins
00:52:07 et puis aussi mandater des médecins experts qui pourraient venir dès cet après-midi
00:52:11 ici à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre pour examiner Pierre Palmade et savoir
00:52:15 quand il pourra être incarcéré. Ce procureur de Melun qui va aussi décider
00:52:20 quel établissement pénitentiaire ici, en région parisienne, pourrait être le plus à même
00:52:25 de recevoir, d'accueillir Pierre Palmade. Alors on a plusieurs noms en tête,
00:52:29 notamment le prison de la santé, celui aussi de Freyne qui dispose d'une unité hospitalière importante
00:52:36 et puis autre option envisageable, l'hôpital de la Salle Pétrière
00:52:40 où une unité d'hospitalisation est dédiée à l'administration pénitentiaire.
00:52:44 Merci beaucoup Jeanne Cancart pour ces informations et merci à Alexandre Distel
00:52:49 qui vous accompagne sur place, Sonia Mabrouk et ses invités.
00:52:51 Nous reviendrons bien sûr en détail sur cette actualité dans la deuxième partie de Midi News.
00:52:56 Et nous on poursuit ce journal avec cette information.
00:52:58 La France va aider les athlètes ukrainiens pour les Jeux Olympiques de 2024 à Paris.
00:53:02 La ministre des Sports a annoncé une aide d'un million d'euros.
00:53:05 Une annonce qui fait déjà beaucoup réagir, notamment les athlètes français
00:53:09 qui ont du mal à bloquer leur fin de mois. Certains sont même contraints de lancer des cagnottes.
00:53:14 Les témoignages vous sont recueillis par Maureen Vidal.
00:53:17 C'est un message qui n'est pas passé inaperçu sur les réseaux sociaux.
00:53:22 Beaucoup d'athlètes français font des appels aux dons pour préparer les J au 2024,
00:53:25 vivent avec le RSA ou enchaînent plus de 20 heures d'entraînement hebdomadaire,
00:53:29 n'ont pas de retraite, doivent bénévolement faire des activités pour le grand public, vivent le sport.
00:53:34 Cette athlète olympique dénonce les difficultés de certains sportifs français,
00:53:38 contraints de créer des cagnottes pour financer leur préparation aux Jeux Olympiques.
00:53:43 C'est une nouvelle qu'on ait des budgets pour le sport français,
00:53:47 on est en plein débat sur les retraites, il y a un gros sujet sur les retraites des sportifs de haut niveau.
00:53:52 C'était aussi l'occasion de dire, vu que les caisses ne sont pas vides,
00:53:57 profitons-en pour parler des problématiques que rencontrent les sportifs français
00:54:04 qui préparent les Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024.
00:54:07 Elle souligne toutefois la solidarité nécessaire avec le peuple ukrainien.
00:54:11 La solidarité internationale à l'échelle du monde olympique a toujours existé.
00:54:16 C'est une bonne nouvelle que la France s'inscrive dans cette solidarité.
00:54:21 En France, les sportifs olympiques peuvent toucher les aides de la part de leur fédération.
00:54:26 Mais la plupart du temps, ils comptent sur leurs sponsors pour financer leur préparation aux Jeux Olympiques.
00:54:32 Juste avant de retrouver Sonia Mabrouk et ses invités, on vous donne ce chiffre 200.
00:54:36 C'est le nombre de buts inscrits par Kilian Mbappé avec le Paris Saint-Germain.
00:54:40 A seulement 24 ans, il rejoint Edinson Cavani comme meilleur buteur du club.
00:54:44 Hier soir, pour rappel, les Parisiens se sont très facilement imposés face à l'Olympique de Marseille 3 buts à zéro.
00:54:51 Voilà pour ce tour de l'actualité à 13h. Place au débat, Medienews.
00:54:58 Sonia Mabrouk et ses invités.
00:54:59 Merci à vous Simon sur les suites et conséquences de cette décision des magistrats
00:55:03 de la Chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris et le placement en détention provisoire de Pierre Palmade avec mandat de dépôt.
00:55:11 On s'interroge aussi sur quel établissement peut accueillir Pierre Palmade.
00:55:16 Nous sommes en direct avec Cédric Boyer.
00:55:18 Bonjour Monsieur, merci d'être avec nous.
00:55:20 Secrétaire local, Force ouvrière justice à la prison de Frennes.
00:55:24 Justement, la prison de Frennes qui dispose d'une unité de soins, une unité hospitalière importante.
00:55:32 Il y a des cas dédiés à cela et conséquentes.
00:55:34 Vous nous le confirmez, est-ce que ce genre de cas, je ne parle pas du profil de Pierre Palmade,
00:55:39 mais de cas justement avec des détentions provisoires, des placements en prison, avec ces obligations de soins,
00:55:45 vous les connaissez dans cet établissement qui est celui de Frennes ?
00:55:48 Écoutez, après cette prison de Frennes, comme les 9 autres régions au niveau national,
00:55:55 dispose ce qu'on appelle des unités hospitalières de santé interrégionale.
00:55:59 C'est pour les personnes détenues qui doivent être hospitalisées pour des soins à plus de 48 heures.
00:56:05 Donc, on ne sait pas où le magistrat a décidé d'incarcérer.
00:56:10 Comme vous, on l'a appris à travers les médias.
00:56:13 Après, on a ce qu'on appelle aussi l'hôpital public de santé nationale de Frennes.
00:56:18 C'est un hôpital purement pénitentiaire qui accueille tous les détenus au niveau national.
00:56:22 Donc aujourd'hui, la question n'est pas encore d'actualité.
00:56:27 Elle n'est pas d'actualité, c'est pour ça que je vous pose la question, Cédric.
00:56:30 Vous voyez, sur le fonctionnement de cette unité dans la prison de Frennes,
00:56:39 est-ce qu'il y a justement beaucoup de personnes qui passent par ce parcours-là,
00:56:44 finalement, hospitalier, dans la prison de Frennes ? Est-ce que c'est assez courant ?
00:56:49 Après, en fait, il faut faire la distinction entre les unités sanitaires qu'on a dans chaque établissement.
00:56:57 Donc, Frennes, comme tous les établissements au niveau national,
00:57:00 ce qu'on appelle les unités sanitaires.
00:57:02 À l'époque, on appelait ça les UPSA.
00:57:04 Donc, on a des médecins qui sont présents, des infirmiers qui sont présents
00:57:08 pour prendre en charge les personnes détenues.
00:57:10 On a un problème de liaison. On reviendra vers vous tout à l'heure, Cédric.
00:57:15 Vous voyez, c'est vrai, Denis Jacob, qu'on ne découvre pas, on sait qu'au sein des prisons,
00:57:20 il y a ce genre d'unité. Maintenant, la question des moyens qui sont alloués
00:57:25 reste une vraie question et adaptée.
00:57:28 Oui, les moyens des établissements pénitentiaires, comme les moyens des hôpitaux,
00:57:33 comme les moyens de la justice et de la police.
00:57:36 C'est un éternel débat qu'on a depuis maintenant des décennies.
00:57:39 Alors oui, il y a des unités médicalisées, comme vient de le dire le représentant
00:57:44 de la pénitentiaire. Je n'en connais pas le niveau de soins.
00:57:47 Mais très clairement, comme un service de dictologie dans un hôpital ?
00:57:50 Non, je suppose. Sinon ?
00:57:51 Voilà, je ne pense pas. Je ne suis pas spécialiste de la pénitentiaire,
00:57:55 donc je me garderai de dire de quelle nature sont les soins prodigués
00:57:59 dans ces établissements-là. Mais je ne pense pas que des personnes
00:58:04 qui ont des maladies graves soient prises en charge par les établissements
00:58:09 médicalisés en milieu hospitalier. Je pense notamment à monsieur Balkany,
00:58:13 quand il a été emprisonné. Il est allé en milieu hospitalier
00:58:18 par rapport à sa maladie. Il n'a pas été pris en charge
00:58:21 par une unité médicalisée d'établissement pénitentiaire.
00:58:24 Si on pose la question, ce n'est pas tant pour s'intéresser, j'allais dire,
00:58:28 au problème d'addiction de Pierre Palma. C'est la question de se présenter,
00:58:33 ensuite, et vous avez insisté à la fois, vous maître et vous, Laura Lebar,
00:58:37 psychanalyste, sur l'importance d'avoir quelqu'un qui vient en pleine possession,
00:58:42 finalement, de ces moyens face à la justice. C'est ça ce qui est important.
00:58:47 C'est important parce que pour l'instant, les victimes n'ont pas encore entendu
00:58:51 la version de Prima sur ce qui s'est passé. Il va falloir faire la lumière dessus.
00:58:54 Et si sa mémoire ne revient pas, ou s'il en cesse post-traumatique,
00:58:57 ou s'il a fait un AVC, on perd fondamentalement ce témoignage,
00:59:00 qui est crucial dans cette affaire et qui n'aidera pas les victimes
00:59:03 à mettre les choses en lumière. C'est pour ça que j'en invite à beaucoup.
00:59:06 Comme je disais tout à l'heure, il y a trois drames. Il y a l'émotion,
00:59:08 il y a le drame de Pierre Palma, et puis il y a ce troisième drame.
00:59:11 Si on peut l'éviter, ce serait pas mal. De ne pas se laisser emporter
00:59:14 par l'émotion, bien qu'elle est présente et bien que ce soit extrêmement difficile
00:59:17 sur le plan humain, mais surtout de penser à l'après, parce que l'émotion d'après,
00:59:20 s'il n'y a pas de justice, sera encore plus dure à vivre pour les victimes.
00:59:23 Et je pense que c'est ça qu'il faut préserver.
00:59:25 Cédric Boyer de nouveau avec nous, secrétaire force ouvrière justice
00:59:30 à la prison de Frennes. Je ne sais pas si, M. Boyer, vous connaissez,
00:59:33 peut-être même dans cet établissement, l'importance de cette section,
00:59:39 ou en tous les cas de cette unité dédiée peut-être à ceux qui ont des problèmes
00:59:43 de santé, à ceux qui ont des problèmes d'addiction. Est-ce que c'est relativement
00:59:46 important dans la prison de Frennes ?
00:59:49 Dans chaque établissement, on a ce qu'on appelle le SNPA,
00:59:52 donc c'est le Service Médico-Psychologique Régionaux.
00:59:55 C'est une unité qui existe pour prendre en charge, dans le cadre
00:59:59 de l'addictologie, soit dans le cadre de la consommation de produits
01:00:02 suffisants ou de problèmes liés à l'alcool. Il y a des soins,
01:00:06 il y a des médecins, des psychiatres qui sont en place dans ces établissements-là
01:00:10 afin de prendre en charge les personnes détenues et trouver un accompagnement
01:00:14 pour pouvoir essayer de se délivrer de ce fléau.
01:00:20 Évidemment. Cédric Boyer, une question, j'allais dire, périphérique sur le statut
01:00:26 de la personne-là qui va être mise, placée en détention provisoire
01:00:32 ou peut-être plus tard en prison, quand ce sont des personnalités
01:00:36 qui ont, malgré elles, bénéficié d'une publicité médiatique très importante
01:00:40 dans une affaire. Est-ce qu'il y a une protection particulière dans les prisons
01:00:45 françaises ? On le sait parfois, évidemment, pour des célébrités,
01:00:48 les protéger des autres. Est-ce que c'est assez courant ?
01:00:52 Il y a une prise en charge en détail spécifique, mais en aucun moment,
01:00:55 tant que le magistrat n'a pas demandé le placement en isolement,
01:01:00 il sera géré dans une détention, on va dire, en retrait du reste
01:01:04 de la population pénale, mais il ne sera pas pour autant isolé.
01:01:07 Une détenue médiatique, on en a connue, il y en aura d'autres demain,
01:01:11 de détenues célèbres. Malheureusement, c'est comme ça que la société…
01:01:15 fonctionne.
01:01:17 Mais après, il n'y a pas de gestion, il n'y a pas une gestion, on va dire,
01:01:20 isolée de la personne détenue parce qu'il n'est pas isolé.
01:01:23 Tant qu'il n'y a pas d'isolement du magistrat, il ne sera pas en détention,
01:01:27 on va dire, isolé du reste de la population pénale.
01:01:30 Une question de Laura Lebar, Cédric Boyer.
01:01:33 Oui, alors moi, j'ai une question par rapport aux conditions de soins
01:01:36 que vous avez en détention, parce que je ne connais pas très bien.
01:01:38 Est-ce qu'effectivement, ça va être pareil que quand il va être à l'hôpital ?
01:01:40 C'est-à-dire qu'il va avoir des visites quotidiennes d'un psychiatre,
01:01:43 d'un psychothérapeute, que vraiment, c'est dans les mêmes conditions
01:01:45 et les conditions sont différentes pour ces soins ?
01:01:47 Écoutez, quand il va arriver en établissement, il sera reçu,
01:01:51 dans le cas de l'audience arrivant, par l'équipe de détention,
01:01:55 ensuite par le médical et après, les détenus auront la possibilité
01:01:59 d'écrire, de demander à voir le médecin.
01:02:01 Donc, ça se fait dans tous les établissements de soins.
01:02:04 Encore un problème de lison.
01:02:07 Mais nous disions s'il y avait des leçons, plus largement pour la société,
01:02:12 mais la question aussi, c'est de savoir ce qui se passe dans nos prisons
01:02:15 et à l'aune, j'allais dire, d'affaires comme celle-là ou de faits divers aussi,
01:02:19 on voit qu'il y a ces unités, enfin on le savait quand même,
01:02:21 ces unités de soins hospitalières, justement pour le sevrage
01:02:25 par rapport à certaines addictions.
01:02:27 La question aussi, on la pose souvent, mettre de nos moyens dans les prisons.
01:02:31 Alors, ce serait bien de faire aussi un état des lieux de ces unités-là
01:02:35 dans les prisons. La prison est-elle là pour soigner ?
01:02:39 Non, ce n'est pas sa fonction première.
01:02:41 C'est pour ça que je m'interroge, c'est dommage qu'on n'ait pas pu
01:02:43 continuer l'échange avec ce monsieur, c'est-à-dire qu'il y ait
01:02:47 un centre de soins à l'intérieur ou à côté de la prison de Fresnes,
01:02:52 en tout cas qui lui est rattaché, et qui puisse prendre en charge
01:02:56 son addiction, écoutez, très bien, mais, et c'est ça, moi, le mec,
01:03:00 je pose, est-ce que ce sera dans les mêmes conditions que l'hôpital ?
01:03:04 Est-ce que son état, moi, la question que je me pose, c'est,
01:03:07 est-ce que ça va vraiment améliorer son état ?
01:03:09 Est-ce que son état ne va pas empirer ?
01:03:11 Moi, je pense que c'est là-dessus qu'on doit placer la focale,
01:03:13 parce qu'encore une fois, le but, moi, je ne cherche pas le bien
01:03:16 ou même le mal pour cet homme, c'est ni l'un ni l'autre ce que je cherche.
01:03:19 Ce que je cherche, c'est à l'occasion, en vue du procès,
01:03:22 effectivement, en vue du procès, que cet homme soit présentable,
01:03:25 que son état n'ait pas empiré, pour que le procès se tienne
01:03:28 dans de bonnes conditions.
01:03:30 - Je me permets, je vous laisse, c'est-à-dire qu'à chaque fois,
01:03:33 on dit qu'il faut parler des victimes, mais c'est vrai qu'on n'y passe
01:03:36 que quelques secondes par rapport aux heures et aux...
01:03:39 Non, mais je le dis moi-même, sur Pierre Palmade,
01:03:42 et que ça écrase, finalement, malheureusement, les informations,
01:03:47 l'état de santé autour de victime, le statut de la victime
01:03:50 dans notre justice, et c'est ça ce qui est terrible.
01:03:52 - Sur l'établissement hospitalier de Fresnes, notamment,
01:03:55 puisque c'est le plus gros centre, visiblement, de France,
01:03:59 il faut savoir que ce n'est pas un centre qui apporte des soins en vase clos.
01:04:04 Ils travaillent en complémentarité avec les hôpitaux d'Ile-de-France,
01:04:09 avec l'hôpital Salle-Pétrière, et que nous, policiers,
01:04:12 je le disais tout à l'heure, quotidiennement, nous sommes amenés,
01:04:16 les médecins sont en contact. Si au niveau de la maison de santé de Fresnes,
01:04:20 enfin, l'établissement hospitalier de Fresnes, les médecins déterminent
01:04:25 que l'état de santé nécessite une hospitalisation à l'extérieur,
01:04:29 nous, policiers, on va le chercher, on l'emmène en milieu hospitalier
01:04:33 pour suivre les soins dont il a besoin. Il n'y a pas de rupture
01:04:36 dans le suivi médical. Et là, aujourd'hui, il est hospitalisé,
01:04:39 Pierre Palmade, au Kremlin-Bicêtre, si demain il va à Fresnes,
01:04:43 dans l'hôpital médicalisé, ça va rester en lien avec l'hôpital
01:04:50 du Kremlin-Bicêtre et voir comment évolue son état de santé.
01:04:53 Et s'il faut qu'il soit tous les jours transféré vers un centre
01:04:57 d'addictologie, c'est ce qui sera fait, et il sera ramené tous les soirs
01:05:01 pour dormir à l'établissement pénitentiaire.
01:05:03 - Moi, c'est ce qui me fait m'interroger, justement.
01:05:07 - Je comprends vos interrogations. Je pense que le plus important,
01:05:12 aujourd'hui, c'est le message qui est donné. J'en reviens à chaque fois
01:05:17 à l'essentiel, parce que c'est vrai qu'entrer dans tous les détails
01:05:19 de ce qui se passera le soir pour lui peut avoir quelque chose d'assez...
01:05:22 - Magistrat qu'il dira.
01:05:24 - Oui, mais vous avez entièrement raison. Je crois que la leçon,
01:05:27 l'avertissement, vous prenez des drogues, de l'alcool au volant,
01:05:32 vous provoquez cela, vous passez par la casse-prison,
01:05:35 et on verra ce qu'il va... les peines et les sanctions à venir.
01:05:39 - Personne n'est au-dessus des lois. Parce que c'est vrai que pendant
01:05:43 longtemps, il y avait une partie de l'élite qui avait l'impression
01:05:47 qu'elle pouvait finalement tout faire, que la célébrité excusait tout.
01:05:50 Mais là, ce n'est plus le cas. Il est traité comme les autres,
01:05:53 et c'est plutôt bien.
01:05:54 - Mais certains disent que tout le monde savait qu'il prenait tout cela,
01:05:59 et que voilà, c'est tout. Il a déjà été condamné, et qu'on a attendu,
01:06:03 malheureusement, c'est terrible, c'est tragique, cet accident,
01:06:06 pour que justice soit rendue.
01:06:08 - Justement, la pelote de laine, finalement, va se dérouler.
01:06:12 On va apprendre, je pense, beaucoup de choses, malheureusement,
01:06:16 et des choses bien sordides, parce que forcément,
01:06:19 avec l'autre affaire, etc.
01:06:21 - Pardonne-moi, juste, il faut faire la part des choses.
01:06:25 Quand on dit élite, par exemple, ça m'a interpellé, vous dites élite.
01:06:29 Faisons attention, parce que j'ai entendu une ancienne ministre dire
01:06:32 que cette affaire révélait une forme de haine contre les riches.
01:06:35 Mais ça n'a rien à voir.
01:06:37 - Ça n'a rien à voir, parce que là, on est en train de nourrir tout et n'importe quoi.
01:06:40 - Le débat part dans tous les sens.
01:06:42 - Je trouve que c'est un propos absolument honteux,
01:06:46 de mélanger le choc que cette affaire a provoqué dans le débat public
01:06:51 avec les débats sur le salaire de Bernard Arnault, ou que sais-je,
01:06:55 ça témoigne vraiment d'une confusion mentale très haute,
01:06:59 et je trouve, pour ma part, indigne de l'ancienne ministre.
01:07:02 - C'est très important, parce que les élites, il y a des gens qui réussissent
01:07:05 par le travail, qui s'accomplissent.
01:07:08 - Donc, l'élite, une partie des choses.
01:07:10 - Vous parlez de l'élite qui subisse, qui, parfois, au contraire,
01:07:14 s'enorgueille de venir, de dire "j'ai consommé", "j'ai..."
01:07:18 - Et je pense que personne en France ne confond le salaire de Bernard Arnault
01:07:22 avec le train de vie, peut-être, entre guillemets, "décadent"
01:07:26 ou de certaines autres élites. Je m'excuse, personne ne confond ça en France.
01:07:30 - Alors, dans cette affaire, et là, j'en reviens à l'accident,
01:07:32 celles qui ont pris, pardonnez-moi du mot, à perpétuité, ce sont les victimes.
01:07:36 Et se pose la question, donc, de la juste peine, c'est pas à nous de juger,
01:07:40 mais vous avez dit tout à l'heure, Denis Jacob, très justement,
01:07:43 il faut, j'allais dire, féliciter, en tous les cas, souligner,
01:07:47 que le ministre va dans le sens... Enfin, dans le sens...
01:07:51 courageusement prend un sujet à bras-le-corps, comme celui de l'homicide Routhier,
01:07:55 il faut en parler. Mais, moi, je m'interroge, est-ce que ce ne sont que des mots,
01:07:59 ou derrière, véritablement, il y a une signification avec cet "homicide" Routhier ?
01:08:03 - Non, je pense qu'il y a, aujourd'hui, une volonté du ministre, clairement.
01:08:07 Alors, il y a toujours les annonces à la suite d'une affaire comme celle-là,
01:08:11 bien évidemment. Le ministre est avant tout un homme politique.
01:08:14 Mais il est quand même là, aussi, comme on dit chez nous, c'est le premier flic de France.
01:08:18 Donc, il est quand même là pour faire en sorte d'assurer la sécurité de nos concitoyens.
01:08:22 Et quand un ministre lance une telle annonce, c'est que, derrière,
01:08:26 il va y avoir un travail concret effectué en lien avec le ministre de la Justice,
01:08:31 bien évidemment, pour faire aboutir ces choses. Pourquoi ?
01:08:34 Parce qu'en France, et c'est un constat général, aujourd'hui, la victime attend,
01:08:40 et c'est toute la question des états généraux de la Justice qui a été lancée par M. Dupont-Moriti.
01:08:48 Aujourd'hui, les victimes sont obligées d'attendre des mois, des mois, des mois, et des mois,
01:08:52 avant d'avoir un résultat et une reconnaissance du préjudice qu'ils ont subi.
01:08:58 Donc, la Justice a besoin d'aller de plus en plus vite.
01:09:01 Et il y a des réformes en cours, notamment de simplification de la procédure pénale,
01:09:05 une réforme, et ça, c'est ce que nous, on appelle de nos voeux, au titre d'Alternatives Police,
01:09:10 un vrai dépoussiérage du Code de procédure pénale et du Code pénal,
01:09:14 parce qu'il y a besoin d'actualiser tout ça pour rendre une justice juste, bien évidemment,
01:09:20 mais plus rapide, et puis de donner à la Justice les moyens de faire son travail,
01:09:25 comme ça a pu être fait encore très récemment pour la Police nationale,
01:09:30 avec 15 milliards d'euros pour la sécurité en France.
01:09:33 Le ministère de la Justice a besoin de ces moyens,
01:09:36 parce qu'ils ont des problèmes d'effectifs, ils ont des problèmes de moyens technologiques.
01:09:40 Aujourd'hui, on a encore le plus grand mal de transmettre numériquement
01:09:43 la procédure de la Police vers la Justice, et tout ça, il faut que ce soit réglé
01:09:48 pour que la Justice puisse travailler beaucoup plus rapidement,
01:09:51 pour que les victimes soient... parce que les victimes sont considérées
01:09:55 comme les oubliées de la Justice, et donc il faut renverser cela.
01:10:00 Aujourd'hui, on a le sentiment, et je parle bien de sentiment,
01:10:03 qu'on donne plus de possibilités aux mises en cause qu'on en donne aux victimes,
01:10:09 et donc aujourd'hui...
01:10:10 - Maintenant, heureusement, fort heureusement, ils ont leurs droits aussi.
01:10:13 - Bien sûr, bien sûr, mais les droits de mise en cause ne doivent pas être supérieurs
01:10:17 aux droits de la victime, et c'est quand même ce que l'on ressent aujourd'hui dans notre pays.
01:10:21 - Mais monsieur Jacob, c'est ce que disait justement dans le témoignage extrêmement...
01:10:25 Je reviens sur celui-là, parce qu'il m'a vraiment beaucoup, beaucoup...
01:10:27 - Que nous avons diffusé sur notre antenne.
01:10:29 - Exactement, de la mère d'Antoine Aléno, et elle a dit ça.
01:10:33 Elle a dit "On a le sentiment que notre justice n'a pas le souci des victimes.
01:10:37 Tout se met en place pour les coupables." Avec effectivement un avocat...
01:10:41 - Et on avait eu tout ce témoignage, je me rappelle, de la femme du conducteur de bus,
01:10:45 Philippe Munguiau, qui avait été tuée sous le coup de trois individus en ce semain.
01:10:49 Beaucoup de... alors...
01:10:51 - Peut-être que le ministre peut se pencher sur cette question, effectivement,
01:10:55 de ne pas oublier, de ne pas invisibiliser les victimes.
01:10:58 - Vaste défi. Je voudrais qu'on revienne un instant à la Cour d'appel de Paris,
01:11:02 et voir l'angle aussi sur l'aspect judiciaire.
01:11:05 Je vous avais rappelé tout à l'heure qu'il y avait une opposition
01:11:07 entre le parquet et le juge des libertés.
01:11:10 Est-ce que ce n'est pas aussi une victoire du parquet de Melun,
01:11:13 qui souhaitait ce placement en détention provisoire ?
01:11:17 Qu'en est-il à Maurébuco ?
01:11:19 - Nouveau rebondissement dans l'affaire Pierre Palmade.
01:11:22 La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a finalement donné raison
01:11:26 au parquet de Melun, qui demandait son placement en détention provisoire,
01:11:31 et donc infirmer la décision du juge des libertés et de la détention,
01:11:36 qui avait décidé du placement de l'assignation à résidence de Pierre Palmade
01:11:40 avec bracelet électronique.
01:11:42 Alors Pierre Palmade ira donc derrière les barreaux,
01:11:45 dans les prochaines heures, voire dans les prochains jours,
01:11:47 toute la question est de savoir comment son état de santé va évoluer,
01:11:50 puisque je rappelle qu'il a été victime d'un AVC ce week-end,
01:11:54 et qu'il a été transféré d'un hôpital à un autre,
01:11:57 et donc qu'il est aujourd'hui toujours hospitalisé.
01:12:00 Alors le parquet de Melun, qui doit exécuter le mandat de dépôt
01:12:04 décidé par la Cour d'appel, va devoir trouver un établissement pénitentiaire approprié,
01:12:10 et une unité médicale aussi, qui puisse prendre en compte à la fois
01:12:13 l'état de santé de l'humoriste, et en même temps son régime de privation de liberté.
01:12:18 - Voilà pour les précisions d'Amaury et Buco.
01:12:21 Le placement en détention provisoire avec mandat de dépôt de Pierre Palmade
01:12:24 répond aussi, il n'est pas fait pour ça, mais en écho à tous ceux,
01:12:27 et là, faut-il les appeler, je ne sais pas quel nom il faut donner,
01:12:30 mais à tous ceux qui affirment, et là je reviens à ce que vous disiez,
01:12:33 ça donne sur les réseaux sociaux, mais regardez, la justice a deux vitesses,
01:12:38 alors complotistes, je ne sais pas s'il faut les appeler ainsi,
01:12:41 mais regardez ce qu'il en est, vous verrez qu'il n'ira pas en détention provisoire,
01:12:44 vous verrez que l'AVC a été une forme de peut-être de storytelling,
01:12:49 d'une communication bien huilée, savamment organisée pour éviter,
01:12:53 il y a de cela aussi dans notre société aujourd'hui.
01:12:55 - Oui, pour le coup, je pense que le laxisme de la justice,
01:12:58 en tout cas on le reproche souvent sur ce plateau, il est généralisé,
01:13:00 il ne concerne pas que les élites, en l'occurrence là,
01:13:02 ils ont condamné étonnamment à la détention provisoire,
01:13:06 en attendant peut-être le placement en prison, je ne sais pas,
01:13:10 je parle sous votre contrôle monsieur le ministère.
01:13:12 - Mandat de dépôt, donc.
01:13:14 - Donc je pense que là, en l'occurrence, on ne peut pas tellement accuser la justice
01:13:17 de faire un traitement de faveur pour Pierre Palmad.
01:13:20 Pour ce qui est de la volonté d'une justice qui a une vertu punitive,
01:13:24 je pense que, évidemment on ne peut pas parler aux familles
01:13:28 qui elles sont dans une douleur incommensurable,
01:13:30 dans laquelle on n'a pas envie de se glisser ou de se substituer,
01:13:33 mais en tout cas pour le tribunal populaire, je pense que Pierre Palmad paye déjà.
01:13:38 - Mais justement.
01:13:39 - Les conséquences de ce qu'il fait, qu'il souffre déjà, et qu'il y a déjà quelque part...
01:13:42 - C'est là où on fait confusion.
01:13:44 - La commission, elle est déjà quelque part un peu isanante.
01:13:46 - Vous avez utilisé un mot important, sur lequel je veux émettre une protestation,
01:13:53 mais en tout cas, vous avez utilisé le terme "punition", justement.
01:13:58 Encore une fois, on est sur de la détention provisoire.
01:14:01 Le but ici, c'est de faire en sorte que cette personne ne s'échappe pas
01:14:05 avant le procès, ou qu'elle ne puisse pas échanger avec telle ou telle autre personne.
01:14:09 - Et qu'elle ne prenne pas le volant surtout.
01:14:11 - Du coup, c'est une mesure, ce que je veux dire, ce n'est pas...
01:14:15 - Pardonnez-moi.
01:14:16 - Attendez, attendez.
01:14:17 - Il est déjà soumis à des confondrements.
01:14:19 - Excusez-moi, je voudrais juste terminer, parce que c'est vraiment important.
01:14:22 On parle de punition.
01:14:24 Le procès n'a pas eu lieu.
01:14:26 La punition aura lieu au moment où sera prononcée éventuellement la sanction,
01:14:32 qu'il s'agisse de l'enquête pour détention d'image, pédopornographie,
01:14:35 qu'il s'agisse de l'homicide involontaire, ou pas d'homicide du tout,
01:14:38 puisque je vous rappelle qu'il y a cette question.
01:14:40 - Il peut être mis en prison pour protéger aussi d'éventuels sentiments de vengeance.
01:14:44 - Je ne parle pas de cette famille, mais dans d'autres cas,
01:14:47 on peut le placer en prison pour le protéger lui-même.
01:14:50 - Bien sûr, mais encore une fois, on est sur une mesure qui intervient avant le jugement,
01:14:57 et donc avant la punition.
01:14:59 Cet homme n'est pas encore condamné.
01:15:02 - C'est bien de le rappeler.
01:15:04 Mais on sait, il a avoué lui-même qu'il a conduit sous état.
01:15:07 - Je suis d'accord avec vous, mais c'est pour ça qu'il y a un jugement.
01:15:10 Parce que si vous voulez, à ce moment-là, la justice serait beaucoup plus rapide.
01:15:13 - On est d'accord avec vous, on est morts de sujet.
01:15:15 - Ce qui m'intéresse, c'est le débat de société sur les drogues au volant.
01:15:18 Pourquoi c'est tabou ? Pourquoi il n'y a pas de campagne de prévention sur ce sujet ?
01:15:22 Ou pas assez par rapport à l'alcool ?
01:15:24 Vous nous direz juste après une pause.
01:15:26 Une pause et on se retrouve.
01:15:28 Retour en direct, Midi News, avec la détention de Pierre Détention,
01:15:34 le placement en tous les cas en détention provisoire de Pierre Palma.
01:15:37 D'ailleurs, qu'est-ce qu'une décision immédiatement exécutoire ?
01:15:40 Est-elle compatible avec son état de santé ?
01:15:42 Nous serons avec notre journaliste Joanne Cancard à l'hôpital Kremlin-Bicêtre.
01:15:46 Mais tout d'abord, les titres, c'est avec vous Audrey Bertheau, c'est News Info.
01:15:50 - Elisabeth Borne est arrivée ce matin au Salon de l'agriculture.
01:15:56 La Première ministre a débuté sa visite par le stand dédié aux Outre-mer.
01:16:00 Elle s'est ensuite rendue dans plusieurs stands régionaux,
01:16:03 notamment celui de la Normandie, où elle a été élue députée en juin dernier.
01:16:06 Elle finira sa visite cet après-midi par une rencontre avec les éleveurs.
01:16:10 Samedi, Emmanuel Macron avait ouvert le bal des visites politiques.
01:16:14 Le nombre de demandeurs d'emplois est resté quasiment stable en janvier
01:16:18 par rapport au mois précédent, avec 6 800 chômeurs tout de même en moins.
01:16:22 Le nombre de chômeurs en France s'élève donc désormais à un peu plus de 3 millions.
01:16:26 Ce sont les chiffres du ministère du Travail publiés ce midi.
01:16:29 Et puis l'exercice militaire au Rion a débuté samedi.
01:16:32 Plus de 7 000 soldats sont mobilisés dans le sud de la France.
01:16:35 L'objectif pour l'armée française est de se préparer à un conflit
01:16:39 de haute intensité face à une armée conventionnelle.
01:16:43 Un exercice qui résonne particulièrement dans ce contexte de guerre en Ukraine.
01:16:47 Merci à vous Audrey et Bertho.
01:16:50 Puis l'information de la mi-journée, c'est la décision de placement
01:16:54 en détention provisoire de Pierre Palmade.
01:16:56 Une décision immédiatement exécutoire, comme on dit,
01:16:59 mais cela dépend de l'état de santé de Pierre Palmade.
01:17:01 Et la décision sera prise in fine par le procureur de la République de Melun,
01:17:05 Jeanne Cancard.
01:17:06 La question donc reste entière.
01:17:08 Autour de cet état de santé, est-il compatible
01:17:11 avec cette détention provisoire telle qu'elle a été décidée ?
01:17:15 Oui, c'est la question évidemment au centre de cette affaire.
01:17:21 Et la décision qui est immédiatement exécutoire,
01:17:23 ça veut simplement dire que le procureur de Melun,
01:17:25 à tout moment, peut décider de cette incarcération.
01:17:28 Mais elle dépend évidemment de beaucoup de choses,
01:17:30 notamment de l'état de santé de Pierre Palmade.
01:17:33 Et pour justement décider de quand Pierre Palmade sera incarcéré,
01:17:36 le procureur de Melun va se pencher,
01:17:38 va consulter les médecins de l'humoriste de 54 ans.
01:17:42 Il pourrait aussi mandater d'autres médecins externes à cet hôpital,
01:17:46 des médecins experts pour examiner l'état de santé de Pierre Palmade
01:17:50 et savoir ou non quand il pourra être compatible avec l'incarcération.
01:17:54 Et puis, autre chose que va décider le procureur de Melun,
01:17:57 c'est l'établissement pénitentiaire,
01:17:59 la prison dans laquelle Pierre Palmade va aller.
01:18:02 Alors, on a plusieurs noms en tête.
01:18:04 Évidemment, il y a la prison de la Santé
01:18:06 ou encore la prison de Fresnes,
01:18:08 qui dispose d'une unité hospitalière importante.
01:18:10 Et puis, on pense aussi à l'hôpital de la Salle Pétrière,
01:18:13 qui dispose d'une unité, d'un service
01:18:15 qui dépend uniquement de l'administration pénitentiaire.
01:18:18 Mais jusqu'à la décision du procureur,
01:18:20 Pierre Palmade reste hospitalisé ici,
01:18:22 au service de neurologie verticale de l'hôpital du Kremlin-Bisrith.
01:18:26 Merci beaucoup Jeanne pour ces informations.
01:18:29 Je rappelle qu'il y a aussi une autre enquête
01:18:32 sur la détention d'images pédopornographiques.
01:18:34 On en a parlé tout à l'heure, elle se poursuit au cœur de cette enquête.
01:18:37 Il y a deux hommes qui ont été entendus en audition libre.
01:18:40 Deux autres ont été placés en garde à vue,
01:18:43 dont l'un est mis en examen pour détention d'images pédopornographiques.
01:18:46 Dans cette enquête, Pierre Palmade n'a pas été entendu,
01:18:50 il n'est pas encore présumé innocent.
01:18:53 C'est une enquête aussi qui est en cours.
01:18:56 Il y a l'enquête sur l'accident aussi,
01:18:59 avec l'interrogation que je vous relayais tout à l'heure.
01:19:01 Pourquoi il n'y a pas ces campagnes de prévention ?
01:19:04 C'est presque évident, parce que c'est interdit
01:19:07 de consommer de la drogue, d'abord tout court,
01:19:11 et qui plus est, en prenant le volant.
01:19:14 Mais n'y a-t-il pas une forme d'hypocrisie terrible,
01:19:16 de ne pas faire ces campagnes de prévention ?
01:19:19 Je vous poserai la question, Laura, tout à l'heure.
01:19:22 Je ne sais pas si on peut parler d'hypocrisie.
01:19:25 Je pense qu'il y a beaucoup de pédagogie qui est faite
01:19:28 sans qu'elle soit forcément publique.
01:19:31 Quelle valeur a-t-elle ?
01:19:34 Je sais que les policiers, les gendarmes interviennent
01:19:38 en milieu scolaire, notamment pour sensibiliser les jeunes
01:19:42 par rapport à la drogue.
01:19:45 Vous avez raison, c'est un travail de fourmi.
01:19:48 Est-ce qu'il ne faut pas des campagnes de coups de poing
01:19:50 qui montrent... Pardonnez-moi, on a eu des campagnes
01:19:52 pour la prise d'alcool au volant, qui était d'ailleurs terrible,
01:19:56 mais lucide, par les conséquences et les images terribles...
01:19:59 Il y a eu, de mémoire, il me semble, des spots publicitaires
01:20:02 de la sécurité routière.
01:20:04 Même vous, vous dites de mémoire.
01:20:06 Oui, parce que la principale préoccupation depuis des décennies,
01:20:09 ça a été l'accidentologie liée à la consommation d'alcool,
01:20:13 et que la majorité des spots qui ont été faits
01:20:16 par la sécurité routière portaient sur...
01:20:19 Pourquoi ?
01:20:21 Sur la sécurité routière et à d'autres...
01:20:23 Sur la sécurité routière, mais pourquoi pas sur la prise de drogue ?
01:20:26 Mais regardez, les politiques...
01:20:28 Par définition, c'est interdit, la prise de drogue.
01:20:30 Mais c'est une hypocrite.
01:20:32 C'est cacher ce que je ne saurais voir.
01:20:34 Vous avez raison, j'entends ce que vous dites.
01:20:36 Je pense qu'il y a plus pratique...
01:20:38 Juste en un mot, il y a peut-être une raison aussi plus pratique.
01:20:41 Moi, je ne suis pas convaincu que la baisse des accidents
01:20:45 dues à la consommation d'alcool soit autant due que ça
01:20:48 à la multiplication des clips.
01:20:50 Alors arrêtez aussi sur l'alcool.
01:20:52 Non, non, mais attendez, justement, ce que je vous dis,
01:20:54 c'est qu'est-ce qui fait changer, et pourquoi est-ce que sur les drogues,
01:20:57 on n'avance pas ?
01:20:58 Quand vous êtes contrôlé à l'occasion, enfin sur une route,
01:21:02 vous êtes contrôlé, il y a eu-t-il le test ?
01:21:04 Des contrôles, en revanche, uniquement sur la consommation de ce type de drogue...
01:21:07 Mais vous savez pourquoi ?
01:21:08 C'est très compliqué, et pour identifier certaines drogues...
01:21:10 Vous ne pouvez pas dire ça, il y en a beaucoup moins.
01:21:12 Il y a eu plus de 450 000 contrôles en 2019 et en 2020...
01:21:19 Ils sont faits systématiquement en cas d'accident,
01:21:21 ils ne sont pas faits systématiquement...
01:21:23 Si, si, dans le cadre de contrôle routier, mais si monsieur, mais non...
01:21:25 Non, non, non, non, Pradix, désolé, pour le coup, j'en parlais avec un policier aussi...
01:21:28 Il n'y a pas de contrôle systématique de contrôle de stupéfiants...
01:21:31 Il y a des contrôles de stupéfiants, d'ailleurs on a équipé de matériel,
01:21:34 maintenant, pour la détection de consommation de stupéfiants,
01:21:37 comme on en a pour l'alcoolémie, c'est le ballon,
01:21:40 vous avez les tests de dépistage qui sont des petits bâtonnets,
01:21:42 et on a le résultat sous le quart d'heure pour savoir
01:21:45 si la personne qui conduit était sous l'emprise de stupéfiants...
01:21:48 Je me suis fait confondre trois fois pour l'alcoolémie, j'ai fait pour stupéfiants...
01:21:50 Non, mais, attendez monsieur, il y a des contrôles...
01:21:52 C'est pas tombé sur vous que ça n'existe pas ?
01:21:54 Mais attendez, moi je...
01:21:56 On ne revient pas en cause du travail...
01:21:59 Bien sûr, évidemment...
01:22:01 On est à combien ? 67 millions de Français ?
01:22:03 Bon, écoutez, moi j'ai mon permis de conduire depuis 1985,
01:22:07 je n'ai jamais été contrôlé...
01:22:09 Attendez, attendez, là tout ça c'est fait, c'est très bien,
01:22:11 mais ce n'est pas assez, on ne fait pas...
01:22:13 Ce n'est jamais assez, on est bien d'accord,
01:22:15 mais il ne faut pas dire qu'il n'y a pas de contrôle...
01:22:17 J'ai pas dit qu'il n'y avait pas...
01:22:19 Il y en a eu 450 000 et 500 000 de prévenus en 2021.
01:22:21 Vous avez même parlé de l'alcool...
01:22:23 Il ne faut même pas arriver à l'accident,
01:22:25 c'est-à-dire qu'il faut prévenir,
01:22:27 et aujourd'hui il faut commencer dès le collège,
01:22:29 on sait très bien que la consommation sur la vie commence au collège,
01:22:33 pour ensuite le lycée, on sait que ça fait des ravages,
01:22:36 je l'ai dit tout à l'heure, aujourd'hui ce n'est pas fait,
01:22:39 et ce n'est pas explicite même quand on a des...
01:22:41 des policiers ou des gendarmes qui arrivent.
01:22:43 On est bien d'accord, mais ça ce n'est pas le travail de la police.
01:22:46 Il y a même des espaces comme on avait auparavant,
01:22:48 avec notamment les infirmières scolaires,
01:22:50 où auparavant il y a quelques années...
01:22:52 Oui, mais ce qu'il faut dire...
01:22:54 Mais vous parlez d'un temps que les moins de 20 ans,
01:22:56 et même maintenant il n'y a plus de moyens,
01:22:58 la médecine scolaire est dans un état catastrophique.
01:23:00 Ce qu'il faut dire, c'est que si on fait de la prévention
01:23:02 et des publicités d'un côté, mais que de l'autre,
01:23:04 on détend la législation toujours plus,
01:23:06 parce qu'on est dans le sens d'une libéralisation globale de la société,
01:23:09 ça ne sert strictement à rien.
01:23:11 Donc le premier moyen d'action, c'est de durcir la législation,
01:23:14 faire passer des lois au Parlement, et ça, ça passe par le politique.
01:23:17 Alors moi je vais rebondir.
01:23:19 En psychologie, le premier moyen de pression sur quelqu'un,
01:23:21 ce n'est certainement pas de lui dire "tu vas te faire taper dessus".
01:23:24 C'est la conscientisation.
01:23:26 À un moment donné, à l'intervenir dans les écoles pour dire
01:23:28 "si tu bois, tu vas avoir un accident et donc tu vas aller en prison",
01:23:30 pour moi, c'est un non-sens.
01:23:32 Il faut des psys qui interviennent, qui expliquent que finalement,
01:23:34 et ce que je n'entends pas du tout, et ça me dérange un petit peu sur le plateau,
01:23:37 c'est que finalement, ce qu'il faut expliquer,
01:23:39 c'est que si je prends ma voiture en état d'alcoolémie, je vais tuer quelqu'un.
01:23:42 J'ai la responsabilité de la vie d'un être humain.
01:23:45 Au-delà de la punition pour moi de la prison,
01:23:48 il y a quand même la valeur morale, et finalement dont on ne parle pas,
01:23:50 et qui disparaît dans notre société au niveau éthique et moral,
01:23:52 et ça, ça me dérange profondément.
01:23:54 Et je pense que c'est ça où il faut éduquer dans les écoles,
01:23:56 parce que ça va bien au-delà de la drogue ou de l'alcool,
01:23:58 ça va dans la responsabilisation et dans l'éducation.
01:24:01 Vous avez entièrement raison.
01:24:03 Je suis d'accord au niveau pédagogique, tenir un discours moral n'a absolument aucun sens.
01:24:09 Ce qui est important, c'est la conscientisation,
01:24:12 faire prendre conscience à l'élève que finalement, c'est dangereux pour lui,
01:24:16 mais c'est également dangereux pour les autres.
01:24:18 Et c'est vrai qu'au sein de l'éducation nationale,
01:24:20 il y a très peu de campagnes de prévention,
01:24:22 sans doute parce que la drogue, c'est quelque chose de tabou,
01:24:25 on fait semblant que cela n'existe pas,
01:24:28 et sur certains types de drogue, je pense au cannabis,
01:24:31 il y a peut-être parfois aussi une forme d'acquaintance idéologique,
01:24:35 où on a tendance à dire que un bédot de temps en temps, ce n'est pas forcément grave,
01:24:40 il y a une idéologie libertaire partagée par une partie des enseignants derrière ça,
01:24:45 et c'est vrai qu'il faut en finir avec tout ça.
01:24:47 La drogue, c'est un poison, le cannabis, c'est un poison.
01:24:50 Il ne faut pas faire une hiérarchie en fonction des drogues.
01:24:56 Les drogues peuvent produire des choses horribles.
01:24:59 Arrêtons de hiérarchiser parce que les types de comportement ne se veulent pas.
01:25:02 Il ne faut pas laisser penser qu'il y a une drogue plus grave que d'autres.
01:25:05 Toutes les drogues sont à mettre sur le même plan.
01:25:07 Il faut parler de conscientisation.
01:25:09 S'il vous plaît.
01:25:11 Non, non, non.
01:25:13 Franchement, ce n'est pas audible.
01:25:15 Je voudrais juste reprendre sur la lutte contre les consommations de drogue.
01:25:22 Cela appartient aux politiques publiques, mais pas seulement.
01:25:25 On attend finalement tout dans notre société, Michael Saddou.
01:25:29 L'État nous nous dans tout.
01:25:32 On croit qu'une campagne de prévention pourra dans ce genre de choses.
01:25:36 Parfois c'est être contre, même contre-productif que l'État se saisisse de ces questions-là.
01:25:42 Je ne sais pas, parce qu'il faut quand même un moment de la répression.
01:25:45 Je crois aux vertus de la répression, et pour ça on ne peut pas se passer de l'État.
01:25:49 En effet, on pourrait vivre dans un système totalement libéralisé
01:25:53 si la consommation n'avait pas du tout d'impact sur les autres.
01:25:56 Mais en fait, on a besoin de l'État à partir du moment où il y a une interaction en société.
01:25:59 Si ça ne faisait du mal qu'aux gens qui le prenaient, ce serait dramatique.
01:26:02 Mais on pourrait se passer de cette répression, de cette pénalisation, des débats publics, etc.
01:26:08 Mais là, on voit précisément dans cet exemple que la consommation de drogue n'a pas d'effet
01:26:12 que sur ceux qui en prennent, mais aussi sur la société dans son ensemble.
01:26:15 Donc on est bien obligés d'en parler.
01:26:17 Si après, je veux rebondir sur ce que disait Kévin Bossuet,
01:26:19 je trouve évidemment qu'il ne faut pas faire de gradation entre les drogues,
01:26:22 que toutes sont potentiellement extrêmement dangereuses, extrêmement néfastes à l'individu
01:26:27 comme pour le collectif.
01:26:29 Mais tous les types de comportements ne se valent pas,
01:26:32 et il y a des comportements un peu plus à risque que d'autres.
01:26:35 Oui, on pense que quelqu'un qui fume de temps en temps chez lui, dans des circonstances très encasées…
01:26:43 Non mais c'est interdit ! Je ne peux pas laisser passer ça !
01:26:45 Oui, bien sûr, c'est interdit !
01:26:47 C'est sur un plateau de télévision, je suis obligée de le rappeler que c'est interdit !
01:26:50 C'est interdit de toute façon, et c'est gravissime,
01:26:52 mais même dans les peines, il y a aussi des gradations qui prouvent qu'il y a aussi des délits.
01:26:55 C'est un délit, bien sûr, Denis Jacot.
01:26:57 Je voudrais souligner le propos de Laura Lebar.
01:27:01 Je pense que c'est très important ce qu'elle a dit,
01:27:03 et malheureusement, ça passe un peu souvent aux oubliettes, comme on dit.
01:27:07 C'est une responsabilité collective, et notamment des parents.
01:27:12 Les parents qui eux-mêmes n'ont pas conscience que le fait que son enfant puisse consommer du cannabis
01:27:19 puisse être particulièrement néfaste pour lui ou pour autrui.
01:27:23 Et donc, c'est une responsabilité collective que l'on doit avoir.
01:27:26 Et avant de parler de répression, je suis conseillère de police, donc je peux en parler,
01:27:31 il faudrait peut-être parler de la dissuasion, de la prévention, de la pédagogie qu'on doit faire auprès des enfants
01:27:39 sur le fait que c'est un fléau, que ça nuit forcément à lui pour sa santé,
01:27:43 mais aussi potentiellement que ça peut être un danger pour les autres.
01:27:46 Et je pense que là aussi, il faut peut-être collectivement,
01:27:50 mais là, on dit que ce n'est pas toujours à l'état de faire,
01:27:53 mais c'est quand même aussi au pouvoir public d'inducer...
01:27:56 Le raisonnement, si on conscientise, comme vous dites,
01:27:58 ça veut dire que celui qui prend sa voiture en ayant consommé des stupéfiants et de drogue,
01:28:01 c'est parfaitement le risque, pour lui c'est une chose, mais pour la société.
01:28:05 Bien sûr.
01:28:06 À partir de là, le mot involontaire, comme vous l'avez dit, doit être gommé.
01:28:11 Est-ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur ? Il l'a dit aussi.
01:28:14 Tout à fait.
01:28:15 Avec Antoine Defense, qui réclame, je le précise, les familles des victimes de ces accidents-là,
01:28:20 qui depuis des années ne supportent plus d'entendre le mot "missile involontaire".
01:28:24 Et je tiens à dire quand même que, ne serait-ce que sur le discours,
01:28:27 en tout cas Gérald Darmanin, je trouve qu'il est impeccable dans le discours.
01:28:30 Depuis son propos où il a dit publiquement "la drogue c'est de la merde",
01:28:34 je suis entièrement d'accord avec lui.
01:28:36 Il est ferme.
01:28:37 C'est bien les déclarations.
01:28:39 Il est ferme, simple et efficace.
01:28:41 Et je pense que c'est aussi comme ça qu'il faut traiter le débat,
01:28:44 sans trop non plus en effet de nuances ou de gradation, même s'il en existe.
01:28:47 Mais en effet, il faut le condamner unanimement.
01:28:49 Alors comment vous faites pour conscientiser après des années où vous avez,
01:28:53 pas vous, mais où certains ont laissé dire et faire,
01:28:57 leur à la barre que la cocaïne c'est festif, qu'on la prend parce que c'est dans un certain milieu,
01:29:02 parce que c'est associé à la créativité même ?
01:29:05 Alors je vais vous dire, on parle là de cocaïne,
01:29:07 mais aujourd'hui le fléau que je vois dans Paris et que je vois dès le collège,
01:29:12 c'est les drogues de synthèse.
01:29:14 Tout à l'heure vous le souleviez et vous le souviez très justement.
01:29:17 Moi j'ai des enfants, des adolescents qui ont 9, 10, 11, 12 ans,
01:29:20 qui intègrent parfois des sexualitarismes, des choses extrêmement graves,
01:29:24 à cause de drogues de synthèse, qui se trouvent d'ailleurs même sur Internet,
01:29:27 assez facilement, avec justement de l'argent de poche.
01:29:30 Et c'est très très grave, beaucoup plus grave que ce qu'on entend là.
01:29:33 Là c'est nos enfants que ça touche, c'est toutes les écoles et toutes les classes,
01:29:36 parce que c'est pas très cher.
01:29:37 Et c'est de ça dont il faut parler également, parce que ça c'est pas dépistable dans les tests de la police.
01:29:41 Vous avez entièrement raison.
01:29:42 Et ça, ça c'est ce qui est...
01:29:45 C'est ce qui passe en dessous du radar.
01:29:47 Exactement.
01:29:48 Ce que disait M. Jacob est important par rapport à la parentalité.
01:29:52 Il faut aussi placer au cœur de cette prévention les parents.
01:29:55 Et aujourd'hui on a des structures partout,
01:29:58 il y a un maillage dans notre pays de structures sociales importants.
01:30:01 Et justement il y a aussi la Fédération des Sources Sociales, etc.,
01:30:06 qui pourrait se saisir de cette question-là,
01:30:08 parce que moi je rencontre des parents qui ne savent pas, qui ne savent...
01:30:11 Mais je vous dis que c'est tabou, il y a une hypocrisie.
01:30:13 Qui ne voient pas et signent au faible.
01:30:14 Non mais il y a...
01:30:15 Si, il faut d'abord admettre qu'il y a ce problème profond en France,
01:30:18 que la France est l'un des pays où il y a le plus de drogues,
01:30:21 où elle circule le plus, qu'elle passe par le port du mal, etc.,
01:30:24 pour ensuite arriver à réfléchir à la prévention,
01:30:27 à la prévention, à la prévention,
01:30:29 attendez, à la conscientisation et surtout à la répression.
01:30:32 Vous avez raison.
01:30:33 Et il y a aussi une communauté au sein de laquelle il faut faire une prévention,
01:30:37 c'est la communauté homosexuelle,
01:30:40 parce que c'est vrai que le chemsex a souvent...
01:30:43 Vous aviez fait tout à l'heure le distinct...
01:30:45 Ah non mais laissez-moi terminer.
01:30:46 Le chemsex a souvent été associé au plaisir prolongé, à la performance.
01:30:52 Ça concerne évidemment une toute petite minorité,
01:30:55 mais il faut quand même le combattre.
01:30:57 Alors, on va expliquer ce que c'est que le chemsex, deux secondes,
01:30:59 parce que c'est une molécule qu'on appelle la 3-MMC,
01:31:01 qui est consommée par énormément d'adolescents.
01:31:03 La seule différence dans le chemsex,
01:31:05 c'est qu'au lieu d'en prendre 100 mg,
01:31:07 ils prennent 1, 2, 3 g qui mélangent à de l'eau et qu'ils injectent.
01:31:09 C'est la façon de prendre, c'est comme la cocaïne et le crack.
01:31:12 C'est exactement la même chose.
01:31:13 La cocaïne, il y en a énormément, le crack, finalement, c'est une minorité.
01:31:16 Là, on fait du chemsex une majorité,
01:31:18 alors que fondamentalement, si vous voyez les parents que j'ai en détresse,
01:31:21 d'enfants de 14, 15 ans, à cause de 3-MMC,
01:31:23 qui finissent en hôpital psychiatrique,
01:31:25 c'est beaucoup plus grave.
01:31:26 Là, on parle d'une minorité.
01:31:27 Il faudrait peut-être s'intéresser à la majorité.
01:31:29 Ecoutez, mais vraiment, si cette affaire,
01:31:31 si ce fait divers, tragique, sordide,
01:31:34 a une... je ne trouve pas le mot,
01:31:37 mais doit avoir en tous les cas des conséquences avec ces débats-là,
01:31:40 avec ces adolescents qui sont en très grande détresse.
01:31:43 Mais c'est... alors quand vous voulez, on peut en parler.
01:31:44 Quand vous voulez, parce que c'est vraiment un drame
01:31:46 et c'est des choses que vraiment je veux porter
01:31:48 et que les parents doivent nous écouter,
01:31:49 parce que ça passe en dessous des radars,
01:31:51 parce qu'il n'y a pas de moyens de tester,
01:31:53 parce que les effets, nous ne les connaissons pas, moi-même, en tant que thérapeute.
01:31:56 J'ai dû me reformer.
01:31:57 D'accord, je traite des addicts.
01:31:58 J'ai dû me reformer pendant un an, deux ans,
01:32:00 depuis une syndrome.
01:32:01 - Tellement il y a une spécificité pour la prise de ces drogues de synthèse.
01:32:03 - Ah mais c'est... alors heureusement que j'ai fait biologie,
01:32:05 parce que sinon, je pense que je n'aurais jamais rien pu comprendre.
01:32:07 Aujourd'hui, on a des drogues de synthèse qui arrivent,
01:32:08 mais c'est tous les jours.
01:32:09 Tous les jours.
01:32:10 On a des drogues de synthèse qui sont des expériences de mort imminente.
01:32:13 Enfin, on a quand même des drames.
01:32:15 Et ça, il faut en parler, il faut ouvrir des espaces.
01:32:17 Moi, je vous dis, je suis disponible.
01:32:18 Quand vous voulez pour parler de ça,
01:32:19 parce que le drame de notre société, il est là.
01:32:21 - Il faut que l'éducation nationale en prenne conscience
01:32:23 pour en effet lutter contre ce fléau.
01:32:25 - Voilà pourquoi ça dépasse.
01:32:27 Vous avez raison de le souligner.
01:32:28 Ce n'est pas juste quelques tests bord neurones.
01:32:30 - Oui, mais vous savez, ça lie à la CFDT,
01:32:31 puisque mon syndicat est affilié à la CFDT,
01:32:33 nous avons différents syndicats professionnels.
01:32:36 On travaille beaucoup avec le SGEN,
01:32:38 qui est le syndicat de l'éducation nationale.
01:32:40 On travaille aussi beaucoup avec la fédération santé-sociaux.
01:32:45 Donc, on parlait de centres sociaux, etc. tout à l'heure.
01:32:48 On est la CFDT confédération qui est ouverte
01:32:51 sur tous les sujets de société,
01:32:54 parce qu'on est en tant que professionnels,
01:32:56 quel que soit le corps dans lequel on travaille,
01:32:59 directement concerné au quotidien par ces sujets-là.
01:33:02 Et effectivement, je rejoins Laura Lebar une fois de plus là-dessus.
01:33:06 Je pense qu'il faut effectivement ouvrir un débat
01:33:08 sur toute cette problématique des drogues et des drogues de synthèse,
01:33:10 qui est un vrai fléau.
01:33:11 - Eh bien, on le prolongera ensemble, en tous les cas.
01:33:13 Merci pour vos expertises respectives.
01:33:15 Merci d'avoir été avec nous, Midi News.
01:33:17 Évidemment, l'information se poursuit,
01:33:19 avec entre autres les conséquences et les suites de cette décision
01:33:22 des magistrats de la Chambre d'instruction de la Cour d'appel de Paris,
01:33:25 du placement d'attention provisoire de Pierre Palmade
01:33:27 et d'autres informations, bien sûr.
01:33:29 Bonne journée à vous, merci encore.
01:33:30 - Merci.
01:33:31 Merci.
01:33:32 Merci.
01:33:33 Merci à tous !

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