Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 26/02/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisWE

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans La Parole aux Français.
00:03 Nous sommes ensemble pendant une heure et demie avec moi aujourd'hui pour m'accompagner.
00:06 Pierre Lelouch, bonjour.
00:07 Bonjour Elodie.
00:08 Ancien ministre.
00:09 Et Jonathan Cixous, bonjour.
00:10 Bonjour Elodie.
00:11 Journaliste chez Causeur.
00:12 Au sommaire de l'émission, aujourd'hui on reviendra sur le salon de l'agriculture.
00:17 La France qui bat un record de manque de pluie et le président de la République sur place
00:21 hier a prévenu c'est la fin de l'abondance, dit-il.
00:24 Il faut du bon sens et un plan de sobriété sur l'eau.
00:27 Comment les agriculteurs ont pris cette nouvelle ? Quelles conséquences pour eux ? On leur
00:31 posera la question et on parlera aussi des grandes surfaces.
00:35 Est-ce qu'elles doivent réduire leurs marges ? C'est en tout cas ce que sent penser le
00:38 chef de l'État.
00:39 Autre sujet au sommaire, l'immigration.
00:41 Selon l'agence de l'Union Européenne pour l'asile, les demandes ont explosé.
00:45 En 2022, 966 000 demandes d'asile ont été enregistrées dans les pays de l'Union Européenne.
00:51 C'est une augmentation de 50% par rapport à l'année dernière.
00:55 On verra comment ce phénomène peut s'expliquer et qui sont ces demandeurs d'asile.
00:59 Et puis enfin, on parlera de Marseille.
01:01 Le ministre de l'Intérieur a annoncé le déploiement de la CRS-8, cette unité spécialisée
01:07 qui sera dédiée à lutter contre le trafic de drogue.
01:09 On rappelle que depuis le début de l'année, 6 personnes ont déjà été tuées à Marseille.
01:13 En 2022, 31 personnes avaient perdu la vie dans la cité phocéenne.
01:17 Mais tout de suite, le point sur l'actualité avec Adrien Spiteri.
01:20 Pierre Palmade, victime d'un AVC hier soir à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif.
01:30 Son pronostic vital n'est pas engagé.
01:32 Pour rappel, l'humoriste est mise en examen et assignée à résidence pour homicide et
01:37 blessure involontaire.
01:38 Le parquet a requis son placement en détention provisoire.
01:42 La cour d'appel de Paris rendra sa décision demain.
01:45 La réforme des retraites s'arrive au Sénat.
01:48 Le texte sera étudié à partir de mardi.
01:51 Emmanuel Macron a été interrogé sur le sujet au salon de l'agriculture hier.
01:56 Le président appelle les sénateurs à enrichir le texte.
01:59 Il prévoit notamment le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans.
02:04 Les effectifs de Thalès vont augmenter en 2023.
02:09 Le groupe prévoit de recruter plus de 12 000 salariés dans le monde,
02:12 dont 4000 créations de postes.
02:14 Dans une interview accordée au journal du dimanche,
02:16 le PDG assure que toutes les activités de l'entreprise sont en croissance.
02:22 Il souhaite en particulier recruter de jeunes talents.
02:25 Et puis au moins une quarantaine de migrants ont perdu la vie au large des côtes italiennes ce dimanche,
02:30 conséquence du naufrage de leur embarcation près de Crotone.
02:34 Elle s'est brisée en deux en raison d'une mer très agitée.
02:37 Depuis le début de l'année, près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie.
02:43 On prend tout de suite la direction du salon de l'agriculture où nous attend Alexis Picarougne.
02:48 Bonjour et merci d'être avec nous.
02:49 Vous êtes éleveur de vaches.
02:51 Alors, il me semble qu'hier, vous avez pu parler au président de la République.
02:55 Si mes informations sont bonnes, de quoi vous avez échangé avec le chef de l'État ?
03:02 Bonjour, bonjour à tous.
03:04 Bonjour à toutes.
03:05 Oui, j'ai eu l'occasion hier de discuter avec notre président de la République, Emmanuel Macron.
03:11 Nous lui avons fait part, nous étions très fiers de l'accueillir sur notre salon d'agriculture.
03:16 C'est notre vitrine pour nous en tant qu'éleveur,
03:19 de lui montrer tous les produits de qualité que l'on produit sur l'ensemble de nos exploitations.
03:24 Et cela nous a permis aussi de lui faire part un petit peu de notre petit cahier de doléances.
03:29 Nous en avons quelques-unes.
03:32 Une, c'est dans notre région, tout particulièrement l'envahissement des rats aux pieds.
03:37 C'est une catastrophe.
03:38 Ce sont des animaux qui font des petites galeries dans nos prairies
03:42 et qui, par le fait de faire des galeries, refontent à la surface des petites mottes de terre
03:48 qui sont très désagréables d'un point de vue agronomique.
03:51 Ensuite, ça empêche la pousse de l'herbe.
03:54 Et ensuite, lorsque nous récoltons nos fourrages, nous récoltons de la terre,
03:57 ce qui est très néfaste pour la conservation de fourrage et pour l'alimentation des animaux.
04:03 Effectivement, on retrouve cette terre dans la crèche de nos animaux qui ensuite l'engurgissent.
04:10 Et donc, la pence des animaux stocke cette terre.
04:14 Donc, ça empêche par la suite à nos animaux de pouvoir produire correctement du lait
04:19 pour nourrir leurs veaux ou améliorer leur masse musculaire lorsqu'elles sont engraissées.
04:26 Ensuite, nous voulions fomper aussi du problème de sécheresse que nous avons rencontré en 2022.
04:33 Donc, il a été très important dans notre région.
04:36 Il faut savoir que sur nos exploitations, on produit des fourrages pendant la période estivale
04:42 parce que pour qu'une plante pousse, en premier lieu, il faut qu'elle ait de la température.
04:46 Ça serait bien trop facile.
04:48 En plein hiver, il n'y a pas de température, donc elle ne pousse pas.
04:50 Donc, nos plantes poussent l'été.
04:52 Donc, pour cela, il faut de l'eau.
04:54 Malheureusement, c'est comme ça.
04:54 La nature est ainsi faite.
04:56 Donc, à ce niveau-là, on lui a bien répété que nous avions besoin d'avoir une aide exceptionnelle pour 2022
05:03 parce que nos trésoreries sont affectées,
05:05 parce que nous avons dû acheter énormément de fourrages pour nourrir correctement nos animaux.
05:10 Ensuite, nous lui avons fait part aussi d'un problème plus à long terme.
05:16 C'est le problème des renouvellements de génération.
05:19 Bon nombre d'exploitations vont avoir du mal à trouver preneur.
05:24 Il faut savoir que la démographie du monde agricole,
05:28 il y a une grosse tranche d'agriculteurs qui se situe entre 55 et 60 ans
05:33 et elle va trouver dans certaines régions, dans la nôtre encore, le problème ne se pose pas trop,
05:38 mais dans bon nombre de régions de France, un paquet d'exploitations n'ont pas de repreneur derrière.
05:44 Donc, c'est un choix politique et il va être primordial pour les années à venir.
05:49 Et pour cela, si l'on veut que nos jeunes agriculteurs s'installent, il faut du revenu.
05:53 Nous vivons différemment de nos parents, nos enfants vont vivre différemment de nous.
05:58 Ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui, un jeune qui veut rentrer dans le monde du travail, il veut du revenu.
06:04 Donc pour cela, il faut que nos politiques nous assurent une lisibilité à long terme,
06:08 au moins 10 ans, voire 15 ans, sur le revenu pour nos jeunes agriculteurs.
06:12 Et justement, parce que vous avez parlé du sujet de l'eau justement,
06:17 Emmanuel Macron en a parlé lui-même, il disait qu'il fallait un plan de sobriété sur l'eau.
06:21 Il fallait évoquer aussi la fin de l'abondance.
06:24 Est-ce que c'est-à-dire que dans la tête du chef de l'État, il faut que vous fassiez plus d'efforts de votre côté ?
06:29 Est-ce que vous enlevez l'impression que vous pouvez encore faire des efforts pour économiser de l'eau
06:33 ou pour avoir des cultures qui soient moins consommatrices d'eau ?
06:35 Alors, vous faites bien de parler de ce sujet.
06:40 C'est moi qui l'ai interpellé sur ce sujet.
06:43 Pour ma part, j'ai eu la chance de pouvoir réaliser l'année dernière une petite retournée collinaire sur mon exploitation agricole.
06:48 Et c'est à ce sujet que j'ai voulu l'interpeller.
06:50 Et je lui ai expliqué qu'il fallait que nos exploitations expliquaient au grand public
06:56 qu'il fallait qu'on stocke l'eau comme d'autres pays le font, l'Espagne, nos voisins.
07:00 Il faut la stocker intelligemment.
07:02 Il faut stocker l'eau de l'hiver dans des petites retenues pour permettre à nos plantes de pouvoir se développer correctement
07:09 et donc de ne pas avoir de manque de fourrage pour alimenter nos animaux.
07:13 Et par rapport à ça, je viens d'apprendre aussi qu'il faisait part d'un plan de sobriété.
07:18 Je suis d'accord avec lui.
07:19 Je pense que le plan de sobriété, nous, les agriculteurs, il y a longtemps qu'on y fait attention.
07:24 Effectivement, nous avons changé nos pratiques de préparation de sol.
07:29 Nous avons changé la variété de certaines cultures qui sont moins gourmandes en eau.
07:37 Pour mémoire, il faut savoir que la génétique, par exemple, sur la production de cultures de maïs a évolué.
07:44 Et aujourd'hui, une variété de maïs consomme deux fois moins d'eau qu'il y a 20 ans.
07:48 Mais malgré tout, il faut caler quand même un minimum d'eau.
07:51 Donc pour cela, je lui ai fait part de mon inquiétude par rapport à ça.
07:56 Et bien expliquer à nos consommateurs, à nos visiteurs au salon que l'eau, elle est commune à tout le monde
08:01 et que l'eau, on en a tous besoin et que tout le monde, effectivement, en a ce pays
08:04 et qu'on doit tous faire attention, chacun à son niveau, chacun en fonction du métier qu'il exerce, effectivement.
08:11 Mais nous, nous travaillons avec du vivant et du vivant, il faut de l'eau.
08:16 Il faut de l'eau pour nos animaux. À ce point, à ce niveau, beaucoup d'agriculteurs font des petits captages chez eux
08:23 pour pouvoir nourrir les animaux, pour éviter d'engorger ou d'avoir une trop grosse demande sur le réseau
08:30 qu'il peut y avoir au niveau de sa commune ou de son intercommunalité.
08:34 Donc on lui a bien fait comprendre que nous, le problème aujourd'hui, c'était pour la stocker
08:39 et que l'administration devait nous aider et pas nous mettre des fringues pour développer ce genre de retenue.
08:46 On le comprend, il faut faire attention à ce qu'on fait.
08:49 Pour ma part, j'ai fait une petite retenue collinaire.
08:51 On a remis le ciel ouvert qui avait été enfoui à l'époque en parallèle à la retenue collinaire.
08:59 Donc nous allons stocker l'eau uniquement en période hivernale du 15 novembre au 15 mai maximum.
09:05 Et ensuite, on aura un petit ruisseau qui va avoir un débit normal pendant toute la saison estivale
09:11 pour éviter que ceux qui seront à naval de mon ruisseau n'aient plus d'eau dans ce petit ruisseau.
09:16 Merci beaucoup Alexis Piccaro d'avoir été avec nous.
09:19 Je voudrais que mes invités réagissent aussi en plateau Jonathan Sixsou sur ce qu'il disait
09:22 et notamment autour de la question de la sécheresse.
09:24 Parce qu'il y a Emmanuel Macron qui parle de ce plan de sobriété, qui dit
09:27 "on sait qu'on sera confronté à des problèmes de raréfaction d'eau".
09:30 Oui, enfin finalement, c'est pas nouveau.
09:32 Et on a l'impression qu'on va mettre un plan comme sur le plan de la sobriété énergétique,
09:35 très contraignant et notamment pour les agriculteurs.
09:37 C'est bien ça le problème, Elodie, la sobriété, les interdictions, etc.
09:42 Je pense que tout le monde en a un peu soupé de tout cela.
09:45 Moi, j'aimerais qu'on parle également dans ce domaine-là d'innovation.
09:48 On entendait cet agriculteur nous parler de petites retenues d'eau.
09:52 Quand on sait que seul 1% des eaux de pluie en France sont récoltées
09:56 pour permettre une irrigation tout au long de l'année, c'est trop peu.
10:00 On voit également que quand on veut construire des grandes retenues,
10:03 c'était le cas avec ce qu'on a appelé les méga-bassines dans les Deux-Sèvres.
10:06 Il y a eu une levée de boucliers des écolos, souvenez-vous, il y a quelques mois.
10:10 Ça a été très compliqué de commencer même ce chantier.
10:14 Je pense que ça passe par là, parce qu'évidemment, on ne va pas provoquer
10:18 en claquant des doigts des pluies qui pourront alimenter les sols.
10:22 Mais la pluie, on est quand même encore, et pour un petit moment,
10:25 je pense pas trop avancé dans un pays qui sera amené à connaître
10:30 des averses encore régulièrement.
10:33 Ce n'est pas non plus le Sahara, pas encore.
10:36 Donc, je pense que l'innovation, elle doit passer par là.
10:38 Je pense mettre sur pied des installations capables de retenir de l'eau
10:43 en quantité suffisante et en même temps permettre à l'eau
10:47 de pouvoir partir naturellement dans les sols.
10:49 J'ajoute un point, l'innovation, elle peut aussi se trouver où ?
10:53 Dans ce qui est récupération des eaux usées.
10:55 Il y a un gâchis incroyable qui est fait en eaux usées.
10:59 C'est une moyenne, mais un Français consomme en moyenne,
11:03 vraiment 150 litres d'eau par jour, baignoire, douche, chasse d'eau, etc.
11:09 Et sur ces 150 litres d'eau, seul 1% est de l'eau que l'on boit.
11:13 C'est vous dire qu'il y a peut-être des pistes à creuser dans ce domaine-là,
11:17 scientifiquement parlant, pour établir, de mettre sur pied,
11:21 je ne sais pas, c'est pas mon métier, mais de l'eau consommable,
11:24 mais pas forcément potable.
11:26 Je ne sais pas, on peut peut-être inventer des choses dans ces directions-là.
11:29 - Pierre Lelouch, on a trop tardé pour en arriver à demander un plan de sobriété
11:33 sur l'eau quand on voit à quel point c'est contraignant sur l'énergie.
11:36 On se dit que peut-être qu'on aurait pu se dire avant que l'eau allait devenir une denrée rare.
11:41 - On aurait pu, oui. Là, on est en train de percuter dans l'urgence,
11:44 un phénomène qui est très tangible.
11:48 Quand vous voyez les incendies, quand vous voyez la sécheresse dans notre pays l'été,
11:54 ceux qui vont à la campagne d'été et pas au bord de mer
11:57 voient un pays qui a beaucoup changé, qui est jaune.
12:00 Et donc, ça pose d'énormes problèmes à l'élevage en France, qui ne va pas bien,
12:05 puisque nous sommes déficités en matière de production bovine et même porcine.
12:10 Nous importons beaucoup.
12:12 On se gargarise d'avoir une agriculture exportatrice, oui,
12:16 dans certains domaines, surtout là où ça rapporte, c'est-à-dire
12:20 les oléagineux, le blé, le maïs, etc.
12:24 Mais dans plein de domaines, la viande en particulier,
12:27 mais aussi tout ce qui est maraîchage, nous sommes déficitaires.
12:30 Nous importons à tout va.
12:33 Pour revenir à l'eau, si on se balade en France l'été, on s'aperçoit aussi du gâchis.
12:38 Quand vous voyez des canons à eau en plein mois de juillet, mois d'août,
12:42 en train de bombarder des champs de maïs sans discrimination,
12:46 c'est comme si je versais ce verre d'eau pour faire pousser une plante,
12:49 je dépense toute l'eau, alors qu'il n'y a plus d'eau,
12:53 on marque sur la tête.
12:55 Donc il faut reprendre le problème à la base.
12:58 Ce que nous dit la FNSEA, c'est qu'il faut faire des grandes bassines.
13:02 Les grandes bassines, le problème, c'est qu'elles vident les nappes phréatiques
13:05 et en plus, ça s'évapore.
13:07 Ce n'est pas nécessairement ce qu'il y a de plus intelligent.
13:09 Le plus intelligent, c'est ce que dit Jonathan et ce que font d'autres pays
13:12 qui travaillent sur ces questions depuis bien plus longtemps.
13:15 Je pense à Israël, vous le connaissez bien.
13:17 Si vous allez en Israël, vous allez voir que dans un pays où il n'y a pas d'eau,
13:21 on réussit à faire une agriculture assez formidable.
13:24 Et comment est-ce qu'ils font ?
13:27 Eux, ils sont obligés d'avoir la dessanisation d'eau parce qu'il n'y a pas d'eau.
13:30 Et deuxièmement, il faut une récupération à hauteur de 85% de toute l'eau qui est utilisée.
13:37 C'est-à-dire que la même eau, elle est utilisée plein de fois, elle n'est pas jetée.
13:41 Nous, nous jetons et nous jetons dans de mauvaises conditions.
13:44 Quand en France, vous avez à cause des grandes cultures, des haies qui disparaissent,
13:49 donc il n'y a plus de retenue d'eau, quand les champs sont drainés,
13:52 donc il n'y a plus de retenue d'eau.
13:53 Après, on s'étonne qu'il n'y ait plus d'eau et qu'il fasse faire des bassines.
13:57 Donc tout ça, c'est à l'envers.
13:59 Il faudrait que, avec les agriculteurs et pas contre eux, bien sûr,
14:05 on regarde quelles sont les plantes adaptées.
14:06 Est-ce que le maïs, par exemple, qui a besoin d'énormément d'eau en plein été,
14:11 est-ce que ça, c'est l'avenir ?
14:13 Ou est-ce qu'il faut changer la culture ?
14:15 Est-ce qu'il faut changer le mode d'irrigation ?
14:18 Là-dessus, il y a plein de gens qui ont travaillé dans le monde et qui savent faire.
14:22 Pourquoi est-ce qu'un pays aussi avancé que le nôtre ne sait pas le faire
14:25 et on se bat autour de bassines ?
14:27 Tout ça est hautement regrettable.
14:29 Et on est en retard d'un train, si vous voulez.
14:31 On va parler d'un autre sujet qui a fait parler au Salon de l'agriculture, c'est l'inflation.
14:35 Le président, justement, lui-même en a parlé.
14:38 Il demande un effort supplémentaire aux distributeurs.
14:41 Voici ce que dit le chef de l'État.
14:43 Là, on a besoin d'un effort collectif, d'un engagement.
14:44 C'est ça, ce que je demande aussi à nos distributeurs aujourd'hui,
14:47 c'est de participer à l'effort.
14:48 Ils font des bénéfices, des profits, j'en suis heureux pour eux et leurs salariés.
14:51 J'espère qu'ils le redistribuent.
14:53 Mais dans ce moment-là, on ne peut pas demander un effort à nos producteurs
14:57 parce que nos agriculteurs, ils payent plus cher l'énergie,
15:00 ils payent plus cher les intrants divers pour produire.
15:05 Et on a besoin de garantir leurs revenus.
15:07 Et ils ont des revenus qui sont encore très faibles aujourd'hui.
15:09 Donc, ce n'est pas eux qui peuvent faire l'effort pour baisser les prix de l'alimentation.
15:12 On est en ligne avec Yves Puget, directeur de la rédaction de Libre Service.
15:16 Actualité, vous venez d'entendre ce que dit le chef de l'État.
15:19 Ne plus demander d'effort aux agriculteurs, davantage aux distributeurs.
15:23 Est-ce que la logique du chef de l'État est bonne, selon vous ?
15:27 Je comprends le raisonnement de départ.
15:29 Je veux bien qu'on parle de la grande distribution et certains de ses abus qui sont réels.
15:33 Mais je vais commencer par dire que la grande distribution n'est pas responsable
15:37 de la baisse des exportations du monde agricole.
15:39 La grande distribution n'est pas responsable des lois et des normes européennes
15:43 qui tombent sur le monde agricole.
15:45 La grande distribution n'est pas responsable de l'agri-bashing
15:48 où quasiment tous les week-ends, il y a des émissions qui disent quasiment que manger, c'est dangereux.
15:53 Et la grande distribution n'est pas responsable de la crise du pouvoir d'achat.
15:57 Et la grande distribution, mais n'est pas l'unique débouchée du monde agricole,
16:00 si vous allez regarder sur le lait, c'est 35 %.
16:03 Une fois que ce préambule est dit, les 35 %,
16:06 il faut qu'il soit rentable pour les producteurs.
16:08 Donc oui, il y a des efforts à faire, mais ce sont des efforts, on va dire, communs à tout le monde.
16:12 On a certaines prévisions, justement.
16:14 Par exemple, le patron de Lidl, qui a rencontré le chef de l'État, on va le voir,
16:17 dit qu'il y aura au moins 10 % de hausse des prix au mois de mars.
16:20 Le même son de cloche du côté de chez Leclerc,
16:22 qui explique qu'on va avoir un deuxième trimestre rouge en termes d'inflation.
16:26 Est-ce que vous partagez ce constat ? Est-ce que ce sont aussi vos prévisions ?
16:30 Déjà, le constat est là.
16:31 Sur un an, selon le baromètre LSA avec le panéliste Thiry,
16:35 sur l'alimentaire en grande distribution, c'est 14,7 %.
16:38 Il y a quasiment un point de plus tous les mois.
16:41 Ça va continuer.
16:42 Les négociations commerciales vont s'achever le 1er mars au soir, à minuit,
16:46 et progressivement, les prix vont s'ajuster.
16:49 Et malheureusement, oui, il y aura de l'inflation.
16:51 Alors, il n'y a pas un bouton de poussoir où tous les distributeurs vont monter tous les prix dès le 2 mars au matin.
16:56 Ça, ça n'existe pas.
16:57 Mais sur un, deux ou trois mois, ça va être effectivement jusqu'à l'été, les prix vont continuer de grimper.
17:02 Est-ce que ce sera 10 ? Est-ce que ce sera 15 ?
17:05 On peut tous s'amuser au petit jeu de se faire peur.
17:08 Je crois que personne ne le sait réellement.
17:09 Il y a les demandes des industriels.
17:11 Ces demandes, dans certains cas, elles sont totalement logiques.
17:14 Dans certains cas, elles sont moins logiques.
17:16 Et après, les distributeurs ont d'autres exigences.
17:18 De temps en temps, eux aussi, ils sont excessifs.
17:20 Ils vont arriver à un compromis.
17:22 Ça s'appelle la négociation.
17:23 Mais malheureusement, oui, il y aura encore de l'inflation dans le panier de la ménagère.
17:27 On va regarder justement les prix qui ont le plus augmenté depuis le début de cette crise.
17:33 C'est les viandes surgelées qui augmentent le plus, avec +30,9% d'augmentation.
17:38 Le sucre, +21,5%.
17:39 Beurre, crème, +20%.
17:41 Charcuterie, pizza, fast-food, +15%.
17:43 J'entendais Pierre Lelouch qui avait une question pour vous, qui vous demandait justement pourquoi on peut se dire qu'il va y avoir encore cette inflation.
17:50 Je me fais le relais de Pierre.
17:51 Pourquoi cette explosion ?
17:53 Je veux bien qu'il y ait une partie qui soit liée à la guerre en Ukraine, notamment sur les intrants, les engrais, sur les prix des céréales qui ont beaucoup monté.
18:02 Mais pourquoi cette généralisation des augmentations ?
18:06 C'est tout à fait incompréhensible.
18:08 D'abord, c'est dans tous les pays.
18:11 La France est plutôt un pays où l'inflation sur l'alimentaire a été plutôt faible par rapport à d'autres pays, même si c'est beaucoup trop fort pour les ménages.
18:18 Et ça, je le comprends.
18:20 Les raisons, elles sont multiples.
18:21 Moi, ça fait quasiment 30 ans que je suis secteur.
18:23 C'est la première fois que je vois ça.
18:24 Donc, effectivement, il y a les matières premières.
18:26 Certaines commencent à baisser.
18:28 Donc ça, c'est la bonne nouvelle.
18:29 Mais il faudra le temps que ça se voit dans le prix en rayon.
18:32 Là, il faudra… C'est un petit peu comme l'essence.
18:34 Il faut quand même quelques temps que ça redescende dans les magasins.
18:36 Après, il y a tout simplement la loi EGalim II.
18:39 Je pense que sans guerre en Ukraine, sans Covid, il y aurait de toute façon de l'inflation.
18:43 D'abord parce qu'on sort de quasiment 10 ans de déflation sur l'alimentaire.
18:47 Et la loi EGalim II a un raisonnement qui se comprend.
18:50 C'était tout simplement de sanctuariser la part des matières premières agricoles.
18:58 Donc, de toute façon, il y aurait eu 4 ou 5 % d'inflation sans guerre en Ukraine ou d'autres sujets.
19:04 Après, très souvent, quand on regarde le tableau de 60 millions de consommateurs ou d'autres,
19:09 vous avez le coût de l'énergie.
19:11 Il y a beaucoup d'industries agroalimentaires qui demandent de l'énergie.
19:16 Après, vous avez le coût du transport.
19:18 Après, vous avez des emballages.
19:19 On a une pénurie sur les emballages.
19:21 Donc, c'est assez inquiétant.
19:25 C'est assez lourd.
19:26 Après, je pense que tous les ménages ne sont pas logés du jeu de mots à la même enseigne.
19:30 C'est-à-dire un ménage qui a un revenu confortable,
19:32 on va dire 14 % d'augmentation, alors que l'alimentaire ne représente que 13 % de son budget.
19:38 C'est digérable.
19:39 Mais malheureusement, pour les personnes où l'alimentaire, c'est quasiment 40 à 50 % de leur revenu,
19:46 là, il y a un vrai problème.
19:47 C'est sûr.
19:48 Merci beaucoup Yves Puget d'avoir été avec nous.
19:51 On va regarder, pour vous la faire commenter, une petite séquence.
19:53 Hier, justement, dans les allées du Salon de l'agriculture,
19:56 le chef de l'État est tombé sur le patron de Lidl dont on parlait à l'instant.
19:59 Écoutez cet échange.
20:01 Les multinationales font 90 % de leur business à l'étranger.
20:05 Ils sont dans l'opacité la plus totale.
20:07 Moi, je réclame de la transparence.
20:08 Moi, je suis prêt à payer toutes les hausses.
20:10 Mais il faut de la transparence.
20:12 Donc, c'est compliqué.
20:13 Et ensuite, qu'est-ce qu'on fait de l'avenir agricole ?
20:16 Je suis fils de paysan, c'est important pour moi.
20:19 Demain, les jeunes, ils ne veulent pas reprendre parce qu'ils n'ont pas de vacances,
20:22 alors que le service de remplacement peut les remplacer pour les vacances,
20:25 pour les congés maternités, etc.
20:28 Donc, là aussi, il faut...
20:30 Je ne vais pas vous retarder plus, mais...
20:32 Mais je suis 100 %, vous êtes présent de ce qu'il faut faire.
20:34 Oui, oui, mais je suis tout petit dans mon coin.
20:36 Ce n'est pas un hasard si vous êtes le seul qui est présent.
20:39 Au Salon, on est d'accord, mais je suis tout petit dans mon coin.
20:42 Chacun se renvoie un petit peu là-bas.
20:44 Pierre Lelouch, les industriels, la grande distribution, les agriculteurs,
20:47 chacun reproche à l'autre de faire trop de marge
20:49 et donc de pourrir, finalement, son marché.
20:52 Oui, en plus, on a des réalités qui sont très différentes
20:56 d'un métier à l'autre à l'intérieur de l'agriculture.
20:59 Et parfois, des concurrences sont inacceptables.
21:02 Quand vous pensez que tous les fruits et légumes,
21:05 la plupart viennent d'Espagne où là, il y a les normes environnementales,
21:09 je ne vous raconte pas, c'est une horreur.
21:11 C'est bourré de pesticides et ça donne une concurrence totalement déloyale
21:15 par rapport aux productions nationales.
21:17 Tout est à revoir en profondeur.
21:19 Quant à Lidl, je vais souvent faire mes cours chez Lidl,
21:22 peut-être vous surprendre, et je regarde ce qu'il y a dans le panier des gens.
21:25 Pour les gens modestes, c'est très, très compliqué.
21:28 Ça devient très, très compliqué.
21:30 Quand vous avez 15% déjà, puis on leur dit 15, plus 15 encore,
21:34 je dis d'où ça vient ?
21:36 Alors, je veux bien que le prix de l'énergie ait joué,
21:39 mais enfin, sur des produits comme le gaz, par exemple, ça baisse à nouveau.
21:42 Où allait la répercussion de la baisse du gaz ?
21:45 Sur le gasoil, il est plafonné.
21:47 On a maintenant des prix qui vont être essentiellement plafonnés
21:50 autour de 2 euros, moins pour les professionnels.
21:53 Tout ça ne justifie pas des hausses de 15, plus 15.
21:57 Donc, quelque part, il y a de l'évaporation
22:01 et je pense que le gouvernement doit mettre bon ordre là-dedans
22:06 parce que, encore une fois, malheureusement,
22:09 l'évolution qui a suivi de notre pays, c'était une domination totale
22:13 de la distribution par la grande distribution.
22:15 Il y a énormément de petites villes et de villages de France
22:18 où il n'y a plus d'épicerie.
22:20 On est obligé de prendre sa voiture et d'aller dans le grand magasin d'à côté
22:25 à 20 kilomètres, 10 kilomètres.
22:27 C'est comme ça que les gens vivent.
22:28 Et donc, il y a une situation de monopole en réalité régionale.
22:32 Et je dirais même de partage territorial entre les différentes enseignes.
22:36 C'est quand même ça, la réalité, mais ça, c'est très difficile à bouger
22:40 parce qu'on a en face de nous des mastodontes et la puissance publique,
22:43 elle regarde ça, elle n'a pas trop d'impact dessus.
22:45 Il faut avoir le courage de le faire.
22:46 Jonathan Cixous.
22:47 N'oublions pas une étape tout de même.
22:49 Entre le paysan et la grande surface, il y a bien souvent l'industrie agroalimentaire.
22:54 Donc, c'est d'abord par là qu'il faut, avant de parler de distribution,
22:58 je pense qu'il faut aussi regarder du côté des industriels de l'agroalimentaire
23:03 qui, eux aussi, font des marges considérables dans la transformation des produits,
23:08 dans l'acquisition de produits en gros, etc.
23:11 Je voulais revenir d'un mot sur le tableau de 60 millions de consommateurs.
23:15 Il y a deux chiffres très intéressants selon moi.
23:17 Vous avez vu qu'il y a la différente,
23:20 vous avez la moyenne, la marque nationale, prix de marque, distributeurs,
23:23 vous avez le premier prix.
23:24 C'est d'ailleurs ce qu'achètent les gens qui ont le moins de ressources.
23:27 Et vous voyez des produits vraiment de première nécessité,
23:30 comme l'huile qui a augmenté de presque 42 %,
23:32 et vous voyez le pain industriel.
23:34 Donc, des gens qui n'ont à priori même pas de quoi aller à la boulangerie,
23:37 ça augmente de plus que 25 %.
23:39 Ce sont des chiffres considérables.
23:42 Pour quelqu'un qui doit compter sa monnaie en allant faire des courses,
23:45 je ne sais pas ce que représente une hausse de 42 % pour une bouteille d'huile, par exemple.
23:48 Ce que ça engage, comme...
23:50 Ce que ça peut engager comme sacrifice par ailleurs.
23:53 Et on parle d'huile, on ne parle pas de chauffe-monnaie, de ce soit.
23:56 - On parle de produits de première nécessité.
23:57 - Et ce, c'est encore une fois les premiers prix.
23:59 Donc, il faut...
24:00 La responsabilité, elle doit être tranchée une bonne fois pour toutes,
24:03 et elle doit être assumée.
24:05 Je pense que l'État ne peut pas gendarmer tout en permanence,
24:10 et encore moins dans ce domaine-là.
24:12 Mais il faut aussi bien regarder du côté de l'État,
24:14 qui a quand même une responsabilité,
24:15 et peut-être jeter un oeil du côté de Bruxelles.
24:17 Ça peut aussi être utile.
24:19 - On marque une pause.
24:20 On se retrouve dans un instant dans La Parole aux Français.
24:22 On parlera notamment des chiffres des demandes d'asile
24:25 qui ont explosé l'année dernière.
24:27 Deuxième partie de La Parole aux Français.
24:33 Dans un instant, on va parler de la hausse des demandes d'asile.
24:36 Mais tout de suite, on fait le point sur le reste de l'actualité
24:38 avec Adrien Spiteri.
24:40 - Une unité de la CRS-8 déployée à Marseille
24:45 est spécialisée dans les violences urbaines.
24:48 L'annonce a été faite par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
24:52 Elle intervient après la fusillade meurtrière de vendredi.
24:55 Un homme de 49 ans a perdu la vie dans la ville.
24:59 Vladimir Poutine accuse l'OTAN de participer au conflit
25:03 en Ukraine.
25:04 Le président russe pointe du doigt les livraisons d'armes
25:06 aux forces de Kiev.
25:07 Il s'est exprimé dans une interview ce dimanche.
25:10 Selon lui, les pays occidentaux n'ont qu'un seul but,
25:13 je cite, "détruire l'ancienne Union soviétique".
25:17 Et puis, un otage espagnol libéré hier en Iran.
25:20 Elle était détenue depuis la fin de l'année dernière.
25:22 Les circonstances de son arrestation
25:24 n'ont jamais été à confirmer officiellement.
25:27 Selon le ministre espagnol des Affaires étrangères,
25:30 cet ex-otage est en bonne santé.
25:35 Selon l'Agence de l'Union européenne pour l'asile,
25:37 les demandes d'asile ont explosé en 2022.
25:40 9666 000 demandes ont été enregistrées
25:44 dans les pays de l'Union européenne.
25:46 C'est 50% de plus que l'année précédente.
25:49 Alors, comment l'expliquer ?
25:50 Qui sont ces demandeurs d'asile ?
25:51 Les réponses avec Miquel Dos Santos et Marine Sabourin.
25:55 Du jamais vu depuis 2016 et l'enlisement du conflit syrien.
25:59 Les demandes d'asile ont bondi de plus de 50% par rapport à 2021.
26:04 Une hausse significative due à la levée des restrictions
26:06 liées au Covid, aux différents conflits
26:08 et à l'insécurité alimentaire dans le monde.
26:11 Avec 132 000 demandes,
26:12 les Syriens occupent la première place du podium.
26:14 Ils se situent de peu devant les Afghans suivis des Turcs
26:17 et loin devant les Ukrainiens.
26:19 Seulement neuvième du classement,
26:20 ces derniers ont opté en grande partie
26:22 pour le statut de protection temporaire.
26:25 Au total, près d'une demande d'asile sur deux
26:27 a été acceptée en première instance.
26:29 Le taux le plus élevé depuis cinq ans.
26:32 Les Syriens obtiennent un 94% gain de cause
26:34 là où les Indiens, les Moldaves ou encore les Vietnamiens
26:37 se voient refuser presque systématiquement
26:39 leurs demandes d'asile.
26:40 Dernier point significatif,
26:42 les demandes venues des mineurs non accompagnés
26:44 ont elles aussi explosé en 2022.
26:47 Elles étaient au nombre de 43 000,
26:49 un chiffre record depuis 2015.
26:51 Pierre Lelouch, comment on explique que ces demandes aient explosé ?
26:54 Est-ce qu'on se dit d'un côté, il y a une situation internationale,
26:56 notamment on le voit par exemple du côté des Syriens
26:59 qui est de plus en plus instable,
27:00 ou est-ce qu'on se dit qu'il y a un appel d'air
27:01 pour l'Union européenne avec, on le voit,
27:03 une demande d'asile quasiment sur deux qui n'est pas acceptée.
27:05 Donc on considère que l'asile n'est pas valable pour ces personnes-là.
27:09 Oui, une demande qui n'est pas acceptée,
27:11 mais ce qui ne change rien puisque le taux de reconduite
27:14 est quasiment proche de zéro.
27:18 Et donc, accepter ou pas accepter,
27:21 quand vous êtes à l'autre bout du monde
27:23 et qu'il y a des organisations de trafiquants
27:29 qui vous donnent le mode d'emploi,
27:32 vous savez qu'une fois arrivé, vous y restez, c'est tout.
27:36 Donc il n'y a pas d'effet dissuasif.
27:38 Tant que, là, vous avez vu que le président américain,
27:42 Joe Biden, tout démocrate qu'il est,
27:44 vient de supprimer l'essentiel du droit d'asile dans le droit américain.
27:49 Donc tant que l'Europe ne remet pas à plat sa doctrine en matière d'asile,
27:54 tant qu'elle ne se dote pas d'un moyen de contrôle de ses frontières extérieures
27:59 et qu'on ne revisite pas l'affaire de Schengen,
28:02 eh bien on aura ça.
28:03 Et on aura ça.
28:04 Alors c'est très intéressant les chiffres qu'on a vus,
28:06 parce qu'on voit bien que vous avez une guerre en Ukraine, par exemple.
28:09 Il y a beaucoup de réfugiés ukrainiens.
28:12 Pas loin de 10%.
28:14 Là, on est en train de parler de 8 millions de réfugiés ukrainiens
28:17 sur un pays de 45 millions.
28:19 C'est beaucoup.
28:21 En France, on en a 120 000.
28:22 Mais il s'agit quoi de femmes, d'épouses, avec les enfants ou des personnes âgées
28:28 qui ont vocation à retourner, qui veulent retourner.
28:30 Qu'est-ce que nous recevons d'Afghanistan ou de Syrie ?
28:33 Parfois des familles, mais le plus souvent, il s'agit d'hommes jeunes.
28:37 L'Afrique subsaharienne, l'Afghanistan, le Pakistan,
28:42 nous envoient des gens jeunes, masculins,
28:46 qui viennent pour des raisons économiques et ensuite vont faire venir leur famille.
28:51 Donc, c'est une véritable immigration de peuplement qui ne dit pas son nom,
28:56 qui s'appuie sur des réseaux organisés que nous ne voulons pas voir comme tels
29:01 pour des raisons idéologiques.
29:03 Je rappelle que toute la législation européenne en matière de droit d'asile
29:07 a été fondée sur la fin de la guerre froide.
29:09 Elle servait, pas que sur le droit d'asile, c'était les réfugiés politiques
29:13 qui venaient de l'ex-URSS ou du Pacte de Varsovie étaient accueillis en Europe.
29:17 C'est ça à la base.
29:19 Ça fait longtemps que c'est détourné pour faire autre chose.
29:22 On est dans l'immigration économique.
29:24 Dans le cas de la Syrie, vous avez une guerre qui dure depuis maintenant 12 ans.
29:29 Si l'Europe doit servir de point d'accueil de toutes les guerres
29:32 qui se donnent dans le monde et qui durent depuis des années,
29:34 on n'a pas fini.
29:36 Ça choque en plus, on a une révolution démographique
29:39 de l'autre côté de la Méditerranée avec une Afrique qui va doubler sa population.
29:43 Si demain la moitié du Nigéria vient en Europe, ça fait 200 millions de personnes.
29:47 Le Maghreb, qui pesait quelques millions d'habitants au début du siècle,
29:51 aujourd'hui, ça va représenter 150 millions de personnes.
29:54 Et il n'y a rien à manger dans des pays du Sahel.
29:59 Donc il y a un potentiel migratoire qui se chiffre en dizaines de millions de personnes.
30:05 Ou bien nous voulons regarder cette affaire en face sérieusement,
30:09 ou bien on veut faire de l'idéologie.
30:10 Mais ça sous la table, et c'est ce qui se passe en France.
30:14 C'est très intéressant, vous savez ce qui se passe.
30:16 Si vous me donnez encore une minute.
30:18 - 30 secondes. - Je voudrais faire un parallèle avec le climat.
30:24 Aujourd'hui, personne en France ou ailleurs va mettre en cause
30:29 l'explosion du danger du climat.
30:33 Il n'y a plus de climato-sceptique.
30:36 Pourquoi ? Parce que les effets du climat se font sentir
30:40 et qu'on les voit.
30:42 Rares sont ceux qui disent que ce n'est pas vrai.
30:44 Et quand ils disent que ce n'est pas vrai,
30:46 ils sont eux-mêmes criminalisés comme disant n'importe quoi.
30:49 Et c'est normal.
30:50 Mais sur l'immigration, où on voit des chiffres monumentaux comme ça,
30:55 un million de personnes qui s'invitent en Europe par an comme demandeurs d'asile,
30:58 sans parler d'immigration légale.
31:01 Quand on voit ces chiffres, il est interdit de dire
31:03 qu'il y a un problème de changement de peuple en France ou en Europe.
31:07 C'est interdit.
31:08 On considère que ce n'est pas grave, que l'intégration fonctionne,
31:10 alors qu'on sait très bien que ça ne fonctionne pas,
31:13 qu'il y a un lien entre immigration et ghettoisation,
31:16 entre ghettoisation et insécurité, criminalité, problème de drogue, etc.
31:21 L'intégration, on va en parler juste un moment.
31:24 Tous ces sujets sont liés.
31:25 Il faut avoir le courage politique de dire
31:27 bon, c'est le grand défi de l'Europe.
31:29 Si vous voulez que l'Europe existe demain,
31:31 en tant que civilisation européenne,
31:34 on n'a pas vocation à devenir l'Afghanistan
31:36 ou un mélange d'Afghanistan et de Pakistan.
31:39 Alors dans ce cadre, il faudra faire autre chose.
31:41 Appelons-nous les Etats-Unis,
31:42 les deuxièmes Etats-Unis d'Amérique ou d'Europe,
31:45 qui seront totalement autre chose.
31:48 Certains aiment cette idée.
31:51 Certains sociologues français adorent cette idée de créolisation.
31:55 Moi, je suis encore attaché à l'idée que la France a des racines
31:58 et qu'elle devrait essayer de rester la France si possible,
32:01 et l'Europe, pareil.
32:02 Justement, il y a aussi la question dans ce sujet,
32:04 de la question des mineurs non accompagnés.
32:06 On sait qu'en réalité, souvent, ils ne sont pas réellement mineurs,
32:10 mais que comme on n'a pas de test osseux obligatoire,
32:11 finalement, on sait qu'il y a un problème.
32:14 On sait que sans doute, ce ne sont pas des mineurs,
32:15 mais on ferme les yeux, on ne dit rien.
32:17 Vous pointez là, Élodie, une chose aberrante
32:20 que je n'arrive absolument pas à expliquer,
32:23 et encore moins justifier concernant la politique menée
32:26 à l'égard de ces dits mineurs dits isolés.
32:31 Parce qu'il y a un point très précis, par exemple, le fameux test osseux.
32:35 S'ils sont mineurs, ils sont sous la responsabilité d'un adulte,
32:37 quel qu'il soit.
32:38 Donc cet adulte, en tant que responsable,
32:40 peut imposer à un mineur sous sa responsabilité
32:43 un test ou quoi que ce soit d'autre.
32:45 Donc pourquoi l'administration française
32:47 estime qu'elle ne peut pas tester ces personnes considérées comme mineurs ?
32:52 Il y a là, dès le départ, quelque chose que je n'arrive pas à saisir.
32:56 Ensuite, on sait concernant cette filière d'immigration,
32:59 qui en est réellement une,
33:00 comme il y a des trafics très organisés,
33:03 vraiment de la traite humaine entre la Libye et les côtes libyennes et l'Europe,
33:08 concernant les mineurs isolés, dits encore une fois mineurs isolés,
33:13 ils viennent surtout d'Algérie et du Maroc.
33:15 Et on sait l'hyper agressivité de ces gens-là,
33:21 qui vivent souvent, qui se retrouvent en groupe.
33:23 Il y a des quartiers de Paris qui en ont pâti il y a quelques mois,
33:27 notamment du côté de la Goutte d'Or, etc.
33:29 Oui, parfois on les déplace quand les riverains se plaignent un peu.
33:32 Mais on se retrouve avec un problème encore insoluble sur les bras,
33:37 parce que vous les déplacez, vous ne pouvez rien faire.
33:40 Vous pouvez évidemment les noyer de belles paroles et de bonne volonté.
33:45 On va les mettre dans des centres d'accueil.
33:46 On va les mettre à la charte des départements.
33:48 Ça coûte une fortune.
33:49 Ça a été chiffré à plusieurs milliards par an.
33:51 Je crois que c'est 2 milliards par an, le coût de gestion du terme de ces personnes-là.
33:59 Le fond du problème pour celui-ci, comme pour ce qu'a évoqué Pierre tout à l'heure,
34:03 c'est la bombe migratoire qui devient à terme une bombe civilisationnelle.
34:08 Le Nigeria, ça va être effectivement 400 millions d'habitants en 2030.
34:12 C'est demain, 2030.
34:15 Et plus de la moitié des Nigérians, malheureusement, ne veulent pas rester chez eux,
34:19 ne veulent pas rester même sur le continent africain.
34:22 C'est un pays très riche.
34:23 C'est un pays très riche, mais il est plus simple de faire la liste des pays
34:26 qui ne sont pas riches sur le continent africain que l'inverse.
34:29 Il faudrait aussi qu'un jour, ces centaines de millions d'habitants,
34:35 même milliards concernant le continent africain,
34:39 décident peut-être de renverser les dictateurs qui pompent à tous les sens du terme
34:44 les richesses des pays.
34:46 Et ce n'est pas à nous d'aller faire la révolution pour eux,
34:49 mais ils pourraient être quand même en mesure de la faire
34:51 s'ils mettaient autant d'énergie à faire la révolution chez eux
34:54 qu'à dénoncer des situations selon eux post-coloniales.
34:58 Peut-être que beaucoup de ces pays seraient dans une autre situation
35:01 et seraient bien plus prospères que nous-mêmes dans certains domaines.
35:06 Le dernier point, comme pour l'agroalimentaire, comme pour le reste,
35:10 mais là, pour l'Europe, pour la politique migratoire,
35:13 c'est évident que ça passe encore par Bruxelles.
35:16 Quand vous aurez une Frontex qui refuse même,
35:19 qui a été créée pour surveiller nos frontières
35:22 et qui refuse désormais de surveiller nos frontières européennes,
35:26 on marche sur la tête encore une fois.
35:29 On ne peut pas, on pourrait peut-être, je ne connais pas le détail,
35:32 recouvrir une certaine souveraineté en matière de protection
35:35 de nos frontières territoriales et non pas à l'échelle européenne.
35:39 C'est une piste à creuser, mais vous aurez remarqué
35:42 que dès qu'il est question d'aller voir un peu trop près de Bruxelles,
35:47 nous avons une gouvernance qui tourne les yeux ostensiblement,
35:51 voire va à Bruxelles les bras grands ouverts.
35:53 On va continuer justement à parler de ce sujet.
35:55 On va regarder comment l'intégration fonctionne chez nous,
35:59 mais aussi en comparaison avec certains de nos voisins européens.
36:02 Les explications sont signées.
36:03 Elisa Lukaski.
36:05 En France, le programme d'intégration des étrangers, il est peu contraignant.
36:09 Ceux qui veulent s'installer durablement doivent signer
36:12 un contrat d'intégration républicain d'un an.
36:15 Les personnes étrangères doivent passer un entretien
36:17 avec l'Office français de l'immigration et de l'intégration
36:20 au cours duquel plusieurs formations peuvent être prescrites.
36:24 Parmi elles, des formations linguistiques,
36:25 dont certaines peuvent être obligatoires,
36:27 des formations professionnelles ou encore civiques.
36:30 Le respect du contrat nécessaire pour la délivrance d'un titre de séjour
36:34 n'est conditionné qu'au suivi des formations obligatoires.
36:38 Il ne comporte aucun test de niveau.
36:40 En Allemagne, vous allez le voir, les choses sont différentes.
36:44 Le programme d'intégration est obligatoire
36:45 si l'étranger ne parle pas ou peu allemand.
36:48 Il doit faire 700 heures de cours,
36:50 alors pas seulement des cours de langue.
36:52 Les cours de langue, il doit en faire avec un niveau à atteindre,
36:54 mais il doit aussi faire des cours d'éducation civique.
36:57 Et puis la formation, elle est conclue par un QCM
36:59 pour lequel 15 bonnes réponses sur 33 sont nécessaires pour réussir.
37:04 Exemple de pays beaucoup plus sévères,
37:06 la Bulgarie, Chypre ou encore la Hongrie,
37:08 qui ne proposent même pas de programme d'intégration.
37:11 La naturalisation, d'abord, c'est un mode d'acquisition de la nationalité.
37:15 Elle n'est pas automatique et elle se fait par décision
37:17 de l'autorité publique.
37:19 En Europe, la France est l'un des pays
37:20 où l'acquisition de la nationalité est la plus facile.
37:24 Premier critère, la durée de résidence dans le pays.
37:27 Alors qu'en Autriche, en Espagne ou encore en Pologne,
37:29 il faut une durée d'au moins 10 ans, en France, 5 ans suffisent.
37:33 Deuxième critère, la maîtrise d'un niveau de langue.
37:35 La France demande un niveau permettant d'être autonome au quotidien,
37:38 alors qu'au Danemark, on exige un niveau supérieur.
37:42 Autre différence, l'effet d'une condamnation pénale
37:45 sur l'accès à la nationalité.
37:47 En France, on ne peut pas accéder à la nationalité
37:49 si l'on a été condamné à une peine de prison ferme
37:52 de 6 mois ou plus, alors qu'au Danemark,
37:54 on est beaucoup plus sévère.
37:56 Toute peine de prison, même avec sursis,
37:58 interdit à vie l'accès à la nationalité.
38:01 Pierre, que la France soit le pays où il soit le plus facile
38:05 d'être naturalisé, où les conditions d'intégration
38:08 sont les plus légères, par exemple, par rapport à l'Allemagne,
38:11 ça ne vous étonne pas ?
38:11 Non, malheureusement, c'est l'état du droit.
38:14 C'est l'état du droit que nous n'avons pas voulu modifier,
38:17 y compris quand j'étais au Parlement, par lâcheté politique,
38:20 par peur du politiquement correct.
38:23 On n'a pas osé le faire.
38:25 Il suffit de regarder de l'autre côté de la Méditerranée,
38:27 comment les trois pays du Maghreb gèrent l'immigration africaine.
38:31 On fait des rafles, on met les gens dans les bus
38:34 et on les ramène dans le désert.
38:35 Et aujourd'hui, le président tunisien est le premier
38:38 à parler de grands remplacements.
38:39 Donc, c'est assez ironique de voir...
38:40 Il a mené une politique de lynchage, notamment.
38:42 Voilà, c'est assez ironique de voir que l'Algérie, le Maroc, la Tunisie,
38:45 qui nous envoient leur jeunesse en France, sont les plus durs
38:49 s'agissant de l'immigration africaine chez eux.
38:52 C'est pourtant la réalité.
38:53 Donc, pourquoi ?
38:53 Parce qu'il y a une énorme pression démographique
38:56 qui se fait sentir sur ces pays
38:58 qui n'ont pas envie d'être des pays d'immigration.
39:01 Ils veulent continuer, pour des raisons de convenance,
39:03 d'ailleurs économiques, d'exporter leur jeunesse
39:06 qu'ils ne savent pas employer chez eux.
39:08 Donc, il y a un moment où, encore une fois,
39:11 il y a un moment où il faudra être sérieux.
39:13 Il y a des majorités de gauche en Europe, je pense au Danemark,
39:17 qui ont été capables de trouver un consensus national
39:20 sur une politique de protection de leur identité nationale.
39:24 Ce n'est pas un gros mot, l'identité nationale française.
39:27 Ça correspond à 2000 ans d'histoire, quand même.
39:30 Et est-ce qu'on veut ou pas préserver cette identité ?
39:33 Ou bien, est-ce qu'on veut la noyer dans le Pakistan,
39:36 que je respecte parfaitement, je connais le Pakistan,
39:38 ou l'Inde ou la Syrie ?
39:40 Est-ce que c'est ça qu'on veut être ou pas ?
39:42 Il me semble que c'est une question démocratique
39:45 à poser aux Français et après, tout le reste suit.
39:48 Quel type de code de la nationalité ?
39:50 Est-ce qu'il faut continuer à recevoir 90 000 personnes
39:55 au titre du redoublement familial automatique en France,
39:58 alors qu'il est conditionné partout d'ailleurs en Europe ?
40:00 Est-ce qu'on reçoit bien les bons étudiants
40:02 quand on en fait rentrer 60 000, 80 000, 90 000 par an ?
40:06 Est-ce que c'est les bons étudiants ?
40:07 Est-ce que ces étudiants-là repartent dans leur pays d'origine ?
40:11 Moi, quand j'étais jeune et que je voulais être étudiant aux États-Unis,
40:15 on m'a fait signer un papier disant, tu rentres faire tes études,
40:18 tu rentres chez toi derrière.
40:20 C'est ce que j'ai fait.
40:21 Est-ce qu'on est sûrs que ces étudiants rentrent chez eux derrière ?
40:24 Bien sûr que non.
40:25 Donc, on est en train, si vous voulez,
40:27 on est dans une politique du faire semblant.
40:30 On fait semblant, on met un texte tous les ans.
40:34 On doit être à la 19e...
40:35 19 ans, 30 ans.
40:36 Voilà, 19e loi sur l'immigration.
40:39 Merci, Elodie.
40:40 On fait semblant, mais on règle rien.
40:42 Les ghettos s'accumulent, l'insécurité s'installe.
40:46 Et après, on dit, peut-être qu'il faudrait refaire la énième loi,
40:50 mais qui ne règle rien.
40:51 Et c'est dramatique.
40:52 Jonathan ?
40:53 On fait semblant, mais je retiens surtout le mot que Pierre a prononcé,
40:57 qui est le terme de lâcheté.
40:59 On refuse de voir les choses en face.
41:02 On refuse de nommer le réel.
41:04 C'est bien plus commode pour le dévier, pour le contourner.
41:08 Les propos du président tunisien n'auraient pas pu être tenus
41:11 par un membre de Reconquête de ce côté-ci de la Méditerranée.
41:15 Les États-Unis sont un exemple en matière de fermeté
41:18 et pourtant de terre d'accueil des immigrés.
41:21 C'est au cœur de son histoire, si je puis dire,
41:24 à l'origine même de sa construction.
41:27 Pour autant, on ne rentre pas n'importe comment sur le territoire américain.
41:31 Et si on entre n'importe comment, on n'a pas évidemment les mêmes droits
41:36 que si on y est entré légalement, alors qu'ici, finalement,
41:40 c'est vraiment l'auberge espagnole.
41:41 Vous rentrez comme vous voulez et on s'arrange après.
41:43 Et puis, si ça ne marche pas, vous pouvez quand même rester.
41:46 On fermera les yeux et tout le monde s'en accommodera.
41:50 On peut continuer, s'il le faut, nous dit-on, d'accueillir effectivement
41:56 un certain nombre de populations étrangères.
41:59 Il faut évidemment la choisir.
42:01 Pourquoi doit-on prendre tout le monde ?
42:04 Je note également que pour ce qui est du regroupement familial,
42:07 le droit français permet de faire des exceptions.
42:09 C'est le cas à Mayotte.
42:10 À Mayotte, on ne peut pas accueillir tous les membres de sa famille
42:14 pour éviter justement un phénomène qui est cité même en ces termes
42:19 par des élus LR, je crois, de Lille, de grands remplacements
42:23 par les personnes voisines.
42:26 Donc, je trouve ça ahurissant de voir à quel point on abandonne
42:32 finalement cette gestion migratoire qui est au cœur du problème économique
42:36 et des problèmes économiques et sociaux de notre pays actuel et à venir.
42:42 On ferme les yeux.
42:43 On ne met même pas sous le tapis tellement le problème est énorme.
42:46 Et je trouve ça incroyable que nous ne soyons pas capables
42:51 d'encadrer une politique migratoire et de faire preuve d'un minimum
42:56 de fermeté.
42:57 Ce serait vraiment le début, le béabat à suivre pour pouvoir être cohérent
43:03 et avoir une politique claire, juste et qui pourrait encore une fois
43:06 être ruptueuse.
43:07 On va regarder un exemple concret justement pour continuer sur ce débat.
43:11 On vous en parlait hier.
43:12 Troisième manifestation des anti-centres d'accueil pour migrants
43:15 à Saint-Brévin-les-Pins en Loire-Atlantique.
43:17 Elle avait lieu hier, cette manifestation.
43:19 Mais face à eux, il y avait aussi les pro-centres d'accueil
43:22 qui appelaient à se rassembler, tout ça sous très forte escorte policière.
43:26 Regardez les précisions de Michael Chahou.
43:29 Le centre-ville de Saint-Brévin avait des allures de camps retranchés,
43:32 des forces de l'ordre en nombre pour éviter toute altercation
43:36 entre 900 pro- et 300 anti-CADA, le centre d'accueil pour migrants,
43:40 des chiffres donnés par les autorités.
43:43 Le CADA doit ouvrir fin décembre à proximité d'une école de la ville.
43:47 C'est très très important d'être là pour nous,
43:49 pour montrer que Saint-Brévin est une terre d'accueil et doit le rester.
43:52 S'il n'y avait qu'ADA, Saint-Brévin,
43:54 parce qu'on nous met le couteau sous la gorge,
43:56 qu'il soit près de la gendarmerie par exemple,
43:58 mais pas près d'une école.
44:00 Si c'est d'abord une bataille entre deux collectifs d'habitants de Saint-Brévin,
44:04 c'est de plus en plus un match politique.
44:07 Association humaniste est partie de gauche d'un côté
44:10 et militant de reconquête, la formation d'Éric Zemmour de l'autre.
44:13 De forcer cette nouvelle politique, de mettre dans beaucoup de communes rurales
44:21 des gens qui ne sont pas tout à fait de notre culture, de notre civilisation,
44:26 peut poser de toute façon un problème.
44:27 Il y a une stratégie de territorialisation de la peur et de la haine par l'extrême droite.
44:34 Voilà ce qui est en train de se passer à Calac comme à Saint-Brévin.
44:37 En fin de manifestation, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène
44:41 pour disperser quelques manifestants d'extrême gauche.
44:45 Jonathan, je vous ai vu réagir un peu agacé sur la fin du sujet,
44:48 notamment sur Arie Elimi qui parle de…
44:51 C'est tellement caricatural d'accès d'extrême droite.
44:55 Toute personne qui a le malheur au minimum de ne pas être de votre avis,
45:02 il discrédite son propos et sa pensée,
45:06 et accrédite même davantage ceux qui manifestaient en face de lui.
45:10 Cette situation va continuer et ces manifestations vont continuer.
45:13 Pourquoi ? Parce que c'est dans d'autres communes et pas uniquement en Vendée,
45:17 dans toutes les régions. Pourquoi ?
45:18 Parce qu'Emmanuel Macron a dit qu'effectivement,
45:20 on n'allait pas laisser ces mineurs isolés, ces populations immigrées
45:23 arriver par milliers dans les zones urbaines, notamment parisiennes,
45:27 et qu'il fallait, a-t-il dit, "dispatcher" en français,
45:30 ces populations partout sur le territoire.
45:33 Donc, ça va continuer.
45:35 Je pense que nous serons amenés à commenter à l'avenir ce type de manifestation
45:39 parce que les gens ne veulent pas forcément...
45:41 On peut l'entendre que dans un village de quelques centaines d'habitants,
45:44 on n'a pas envie, on peut avoir...
45:45 Ce n'est pas forcément positif, évidemment, la peur,
45:47 mais on peut concevoir que des gens ont peur d'avoir...
45:50 On peut l'entendre, cette peur, cette crainte, cet a priori négatif,
45:53 que de se dire, dans un village de 400 habitants,
45:56 que vont faire des dizaines de jeunes hommes ?
46:00 Surtout quand il s'agit de jeunes hommes.
46:02 Voilà, c'est ça.
46:03 Si on implante une famille réfugiée politique de quelque part,
46:07 pays en guerre, typiquement la Syrie,
46:10 où là, il y a vraiment un problème de déracinement de famille,
46:13 quelques familles avec le système d'accompagnement qui va bien,
46:18 matière de langue, matière de travail, de transport...
46:21 - Il n'y a rien de tout ça. - C'est une chose.
46:22 Mais si vous, maintenant, vous déposez 40, 60, 100 jeunes en pleine forme
46:28 qui arrivent du Pakistan, d'Afghanistan,
46:31 qui ne savent pas un mot de français, qui en général...
46:33 - Oui, là, l'intégration, on ne la voit pas bien, même pas en travail.
46:34 - Qui en général n'ont aucune formation professionnelle,
46:37 d'aucune sorte.
46:38 Donc la contribution à l'économie française pose au minimum question.
46:43 Quand vous les déposez au milieu de nulle part, sans voiture,
46:46 dans des campagnes profondes où il y a quelques emplois locaux
46:51 et des agriculteurs, ils vont faire quoi ?
46:53 Ils vont faire quoi, l'année, là ?
46:55 Moi, je sais, j'ai vu des exemples.
46:56 Je peux vous citer des communes.
46:58 C'est assez compliqué.
47:00 Donc cette politique qui consiste à disperser les populations étrangères
47:05 en grande précarité, d'ailleurs, ils n'y restent pas.
47:09 Assez vite, tout le monde trouve un train et repart en milieu urbain.
47:12 Retrouvez sa diaspora, parce que tout ça a été longuement étudié,
47:17 écrit, décrit dans plein d'études très poussées sur les sujets.
47:23 Ce qui se passe, c'est que plus vous allez d'étranger,
47:25 plus vous avez de diaspora.
47:26 Et plus vous avez de diaspora, plus ça crée un appel d'air
47:28 sur les populations d'origine.
47:30 C'est ce qui nous arrive en ce moment.
47:31 - On va marquer une dernière pause.
47:33 Et puis dans la troisième partie de l'émission,
47:35 on parlera notamment de Marseille.
47:37 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
47:39 qui l'a annoncé, la CRS 8 arrive en renfort pour,
47:43 espère-t-il, en tout cas, endiguer le trafic de drogue.
47:45 Dernière partie de la Parole aux Français.
47:53 On va parler de Marseille dans un instant,
47:54 mais tout de suite, le point sur l'actualité avec Adrien Spiteri.
48:01 Pierre Palmade, victime d'un AVC hier soir
48:03 à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif.
48:05 Son pronostic vital n'est pas engagé.
48:08 Pour rappel, l'humoriste est mis en examen et assigné à résidence
48:11 pour homicides et blessures involontaires.
48:14 Le parquet a requis son placement en détention provisoire.
48:18 La Cour d'appel de Paris rendra sa décision demain.
48:22 Les effectifs de Thalès vont augmenter en 2023.
48:25 Le groupe prévoit de recruter plus de 12 000 salariés dans le monde,
48:29 dont 4 000 créations de postes,
48:31 dans une interview accordée au journal du dimanche.
48:33 Le PDG assure que toutes les activités de l'entreprise sont en croissance.
48:38 Il souhaite en particulier recruter de jeunes talents.
48:42 Deux Israéliens tués en Cisjordanie.
48:45 Les faits se sont déroulés ce dimanche dans la ville d'Aouara.
48:49 Un acte qualifié d'attentat terroriste palestinien,
48:52 selon Benjamin Netanyahou.
48:55 L'armée israélienne poursuit actuellement le tireur.
48:59 Au moins une quarantaine de migrants ont perdu la vie
49:01 au large des côtes italiennes ce dimanche.
49:04 Conséquence du naufrage de leur embarcation près de Crotone.
49:07 Elle s'est brisée en deux en raison d'une mer très agitée.
49:11 Depuis le début de l'année,
49:12 près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie.
49:15 On va regarder cette annonce qui a été faite
49:19 par la préfecture des Bouches-du-Rhône hier,
49:23 à la demande de Gérald Darmanin.
49:24 La CRS 8 spécialisée dans les opérations de lutte
49:27 contre les violences a été déployée à Marseille.
49:30 La préfecture, Sont-à-la-Paternelle,
49:32 où la CRS 8 mène sa première opération du week-end
49:35 après des épisodes de violence liés au trafic.
49:38 Et nous sommes justement en ligne avec Rudi Mana,
49:40 vous êtes secrétaire départementale Allianz Police Bouches-du-Rhône.
49:44 D'abord, comment vous accueillez cette nouvelle sur place ?
49:48 C'est plutôt une bonne nouvelle pour les policiers que nous sommes,
49:50 parce que vous savez, quand un ministre de l'Intérieur
49:53 décide déjà de prendre le problème de Marseille à bras le corps,
49:56 comme il le fait depuis deux ans,
49:58 en ayant renforcé les effectifs de police,
50:00 bon certes, c'est encore insuffisant,
50:02 parce qu'on en a tellement perdu depuis cinq, six ans,
50:05 que les 300 qui sont arrivés, c'est bien,
50:08 mais il en manque encore un petit peu.
50:11 Bien évidemment qu'une telle compagnie qui vient sur Marseille
50:14 pour renforcer les effectifs marseillais
50:17 qui luttent au quotidien dans ces cités,
50:21 on ne peut qu'applaudir.
50:23 Bien évidemment que je ne pense pas
50:25 qu'on va réussir à tout enrayer,
50:27 mais si au moins, ça pouvait permettre de calmer la situation,
50:31 qu'il faut le reconnaître actuellement,
50:32 est extrêmement tendue,
50:34 ça sera déjà un bon début.
50:36 Est-ce que vous savez combien de temps
50:37 ces compagnies sont censées rester ?
50:39 Est-ce que vous n'avez pas peur que dès qu'elles partent,
50:41 si tentées qu'elles arrivent à mener une action sur le terrain,
50:44 que le trafic, les violences reprennent de plus belle
50:46 dès que finalement ces hommes seront repartis ?
50:50 Je ne sais pas encore combien de temps
50:52 elle est censée rester sur Marseille.
50:55 Je vous rassure, ça ne va pas arrêter
50:59 le trafic de stupéfiants sur Marseille.
51:00 Nous aujourd'hui, on est devant une situation
51:02 où effectivement il y a des règlements de comptes
51:04 quasiment tous les jours,
51:05 avec des victimes quasiment tous les jours
51:09 de tirs à la Kalachnikov, à l'arme de guerre.
51:12 Donc il est évident qu'il faut trouver une solution
51:14 pour essayer d'enrayer un petit peu ce phénomène,
51:16 enrayer cette situation.
51:18 L'arrivée de cette force mobile
51:21 qui est préparée pour ce genre d'intervention
51:25 est une très bonne idée.
51:27 Maintenant, le trafic de stupéfiants sur Marseille
51:30 est tellement important et tellement énorme
51:34 qu'il va continuer, il était présent avant
51:38 et il sera présent après leur départ.
51:40 Merci beaucoup Rudi Mana d'avoir été avec nous, Jonathan Cixous.
51:44 Alors oui, on voit des hommes mobilisés,
51:46 on voit que Marseille souvent attire l'attention
51:48 du ministre de l'Intérieur, du président de la République
51:50 qui s'y rend régulièrement.
51:52 Mais est-ce que finalement, on peut se dire
51:54 vraiment ça va fonctionner ou une fois de plus,
51:56 c'est une solution temporaire ?
51:57 Permettez-moi de partager l'optimisme
52:00 extrêmement mesuré du policier que nous venons d'entendre.
52:05 Peut-être que ça va servir à quelque chose
52:06 le temps de leur présence,
52:07 mais dès qu'ils vont partir, ça va recommencer.
52:09 C'est même plus vider l'océan à la petite cuillère,
52:12 puisque à côté de ça, on le remplit en permanence.
52:14 Donc la solution serait d'une violence extrême,
52:19 comme on l'a évoqué tout à l'heure en rentraînement avec Pierre.
52:23 Est-ce que notre état de droit le permettrait ?
52:25 J'en doute fort.
52:26 Mais quand on sait à quel point ces trafiquants
52:29 et ces réseaux de trafic sont extrêmement puissants,
52:32 aussi bien implantés économiquement que politiquement aussi,
52:37 parfois c'est invraisemblable les connexions
52:40 et les protections que peuvent avoir ces trafiquants.
52:43 Dès lors que vous ne décidez pas de mettre,
52:44 pardon l'expression, le paquet,
52:47 mais je ne sais pas si nous en avons le droit en France,
52:49 ça continuera et ça s'aggravera.
52:51 Pierre Lelouch, effectivement, vous parliez hors antenne
52:53 tous les deux des solutions.
52:54 Quand vous parliez de la CRS suisse, vous dites oui,
52:56 c'est une solution temporaire, peut-être quelques avancées,
52:59 mais pas de grands changements.
53:00 On voit bien que c'est surtout à destination de...
53:04 C'est une sorte de rustine psychologique
53:08 pour essayer de calmer l'inquiétude qu'il y a dans la population.
53:12 Quand vous avez des morts chaque semaine,
53:16 c'est sûr qu'il y a besoin d'avoir un signal
53:19 parce que l'État est encore présent.
53:21 Malheureusement, ce n'est pas les CRS qui vont gérer
53:24 la question du trafic de drogue.
53:27 C'est très enquisté maintenant en France.
53:30 Ça représente des milliards d'euros.
53:34 Je crois qu'il va vraiment falloir à un moment là aussi changer de braquet
53:38 et regarder cette affaire-là comme un véritable défi national.
53:43 Ou alors on s'habitue à ce qu'il y ait des morts chaque semaine
53:47 parce que ces gens-là s'entretuent pour des morceaux de territoire.
53:51 Et les petits jeunes qui meurent, là c'est un moins jeune,
53:53 mais en général ce sont des gens qui se battent pour un bout de territoire.
53:57 Les chefs sont à Dubaï, au Chaud ou au Maroc
54:01 et on laisse s'entretuer les porte-flingues pour contrôler un territoire.
54:05 Soit on s'habitue à ça, soit on casse tout.
54:07 On va changer tout à fait de sujet parce que je ne sais pas si vous le savez,
54:11 mais selon la mission d'information du Sénat sur l'état du patrimoine religieux,
54:15 d'ici 2030, entre 2500 et 5000 églises devraient disparaître,
54:20 souvent parce que les communes n'ont pas les moyens de les entretenir.
54:23 Et justement, nous sommes en ligne avec Nathalie Deplace,
54:26 vous êtes adjointe à la mairie de Livé-en-Charny
54:29 et je crois que justement vous-même dans votre commune,
54:30 vous êtes confrontée à cette problématique.
54:34 Oui, bonjour, merci de nous accueillir.
54:38 Notre église à Livé-en-Charny, dans le département de la Mayenne,
54:43 n'est pas en déperdition, mais a besoin effectivement de rénovation
54:49 et on veut prolonger le travail qui a été fait par nos prédécesseurs.
54:53 Et est-ce que vous avez les moyens justement vous-même de l'entretenir ?
54:56 Parce que souvent, ce qu'on voit, c'est que le budget de rénovation ou d'entretien
54:59 pour les communes est absolument incroyable par rapport au budget que vous avez.
55:05 Effectivement.
55:06 Une commune qui fait un peu moins de 180 habitants
55:09 n'a pas les moyens de faire cet entretien et ces restaurations.
55:14 Et donc le projet qu'on démarre va consister à solliciter le plus de moyens disponibles
55:25 dans les fondations, dans les départements, la région, etc.
55:30 pour trouver tous les modes de financement possibles.
55:33 Est-ce que vous êtes optimiste justement pour trouver des fonds ?
55:36 Et si cette initiative que vous lancez ne fonctionnait pas,
55:39 quelle est l'étape après ? Est-ce que l'Église peut rester en l'état ?
55:43 Est-ce que comme des communes justement en Mayenne,
55:46 vous avez pensé à la déconstruction, la démolition de l'Église ?
55:50 Pas du tout, on n'en est pas du tout là.
55:51 Il n'en est absolument pas question et nous sommes très optimistes.
55:55 On démarre, pour tout vous dire.
55:56 Donc on peut encore être tout à fait optimiste.
56:01 Le montant des travaux estimés n'est pas colossal.
56:06 Par contre, il est indispensable qu'elle reste en bon état
56:10 et accueille le plus de gens possible.
56:13 Jonathan Cixous, sur ce sujet justement.
56:15 Il y a une association formidable qui s'appelle la Sauvegarde de l'art français,
56:19 qui est présidée par Olivier Dranchabot et qui fait un travail remarquable
56:23 de protection, de sauvegarde, d'entretien du patrimoine cultuel français,
56:29 nos églises, chapels, clochers, etc.
56:31 Elle donne un peu d'argent, mais surtout, elle aide les communes
56:34 à se retrouver dans la jungle administrative
56:37 que représentent les différentes étapes et le millefeuille administratif
56:42 de chaque région, commune, etc.
56:44 Il est possible d'avoir des enveloppes de l'État, des communes, des régions.
56:50 Pour ça, il faut parfois être aidé.
56:53 Et la Sauvegarde de l'art français fait ce travail admirable.
56:56 Merci en tout cas, Nathalie Deplace, d'avoir été avec nous.
56:58 Et vous aurez entendu aussi quelques conseils de Jonathan Cixous,
57:01 si jamais ça peut aider votre commune.
57:04 Pierre, on a aussi vu une tribune de 130 parlementaires récemment
57:07 qui ont signé justement une tribune pour dire
57:09 "il faut préserver à tout prix notre patrimoine".
57:12 Mais une fois de plus, est-ce que ce n'est pas un peu trop tard
57:14 quand on voit des communes qui ont besoin de plusieurs millions
57:16 alors que leur budget annuel est de 800 000 euros ?
57:17 Comment elles font ces communes ?
57:19 Je vais vous dire, il me semblait qu'il y avait un contrat
57:21 entre la République et l'Église.
57:23 Ça s'appelle la loi de 1905.
57:25 Dans la mesure où on a nationalisé les biens de l'Église
57:28 à l'époque de la Révolution, on s'est engagé aussi à maintenir ce patrimoine.
57:33 Sinon, on ne tiendrait pas notre part de notre contrat en tant que républicain.
57:38 Donc bien sûr qu'il faut les entretenir, à moins de là aussi
57:40 de mettre une croix sur notre histoire, c'est le cas de le dire,
57:44 sur notre histoire et sur notre patrimoine.
57:47 Je trouverais ça honteux.
57:49 Alors je sais que chez les Anglais, par exemple, on les vend
57:52 et même on les transforme en mosquées.
57:54 Est-ce qu'on a vraiment envie de suivre ce chemin en France ?
57:56 Je pose la question.
57:57 Mais après, c'est au responsable politique d'assumer.
58:00 Quand on est élu, on doit faire respecter la loi
58:03 et donc prendre en charge ce qui revient à l'État
58:06 et ce qui revient aux collectivités.
58:07 Jonathan Sixoud, rapidement, pour terminer sur la sauvegarde de ce patrimoine.
58:10 C'est fondamental.
58:11 C'est constitutif de notre culture, c'est constitutif de nos paysages,
58:15 paysages urbains, paysages champêtres.
58:18 C'est fondamental que de conserver les Églises et les chapelles dans notre pays.
58:24 On a les moyens financiers de le faire.
58:27 Le droit, la loi nous y engage.
58:30 Il n'y a aucune excuse pour ne pas le faire.
58:32 À Paris, vous savez, le budget des pistes cyclables
58:35 est bien plus élevé que celui de la maintenance.
58:36 Il n'a pas été augmenté depuis le début de l'ère de la Noël
58:39 ou depuis le début de la restauration des Églises à Paris.
58:40 Merci à tous les deux d'avoir été mes invités.
58:43 Les débats et l'information continuent sur CNews.
58:45 Tout de suite, vous retrouvez Lionel Rousseau et ses invités.
58:47 ♪ ♪ ♪

Recommandations