Vincent Cassel - interview pour Liaison avec Eva Green

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23/02/2023

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00:00 Non, je ne consomme pas beaucoup de séries

00:01 parce qu'il se trouve que j'ai autre chose à foutre dans la vie

00:03 que de passer ma vie devant une télé.

00:05 Voilà, enfin, Rotor, oui, James Bond, par exemple, pas du tout.

00:08 Je pense qu'on a besoin de quelque chose de beaucoup plus réaliste,

00:10 beaucoup moins Hollywood.

00:12 Avant, on avait des tubes cathodiques, disons-le, un peu de merde.

00:15 Les Anglais subissent des cyberattaques de plus en plus sévères, monsieur le président.

00:29 Eh bien dis donc !

00:30 Bonjour, je suis dehors, c'est pour ça que ça fait froid.

00:32 Oui, je vois ça, oui. Bon, je vous écoute.

00:35 La première question, c'est est-ce que vous regardez beaucoup de séries

00:38 et quelle est la dernière série qui vous a rendu complètement accro ?

00:40 Je ne peux pas vous répondre dans ces termes-là parce que ça serait vraiment loin de la vérité.

00:43 Non, je ne consomme pas beaucoup de séries

00:45 parce qu'il se trouve que j'ai autre chose à foutre dans la vie

00:47 que de passer ma vie devant une télé.

00:48 Mais ça m'est arrivé de tomber dans des séries

00:52 et de les regarder jusqu'au bout.

00:55 Mais c'est vrai que je ne suis pas à l'actualité des séries

00:59 de manière assidue parce que vraiment, oui, la vie, ça prend trop de temps.

01:03 Et je veux dire, c'est quand même très, très chronophage.

01:05 Après, la dernière que j'ai vue, c'était Patrick Melrose que j'ai beaucoup aimé.

01:10 Mais bien souvent, je peux commencer des séries et pas les terminer, disons la vérité.

01:14 Alors, qu'est-ce qui vous a attiré dans "Liaison" ?

01:17 Vous aviez envie de faire une série comme ça d'action,

01:19 une espèce de Jason Bourne un peu retort ?

01:21 Voilà, enfin, retort, oui.

01:22 Jason Bourne, par exemple, pas du tout.

01:24 Je pense qu'on a quelque chose de beaucoup plus réaliste, beaucoup plus sombre.

01:29 Beaucoup moins Hollywood.

01:31 Mais en même temps, quand tout d'un coup, Apple me contacte

01:35 pour faire la première série européenne en anglais, en français

01:40 de sa plateforme, évidemment,

01:43 je me rends bien compte de l'opportunité que ça représente.

01:46 Et j'y voyais aussi l'opportunité, justement, de ne pas faire un Jason Bourne,

01:50 mais de faire un personnage franco-français,

01:52 un peu dans la lignée de nos acteurs à l'ancienne, vous voyez,

01:55 et de pouvoir en faire un mec plus humain qui se fait taper dessus,

01:58 qui n'a pas toujours les bonnes réactions, qui trimballe un secret.

02:02 Un truc avec un peu plus de pathos, dirons-nous, qu'un héros pur et dur.

02:06 Est-ce que vous avez le sentiment que la frontière entre le cinéma et la série s'estompe ?

02:10 Qu'il y a moins ce snobisme maintenant qu'il y avait avant, peut-être ?

02:15 Je ne crois pas que ce soit une question de snobisme.

02:17 En fait, concrètement, vous savez, pendant des années, la télé, c'était la télé,

02:21 et le cinéma, c'était le cinéma.

02:22 Qu'est-ce qui faisait la différence ?

02:24 D'abord, il n'y avait pas les mêmes budgets, disons la vérité.

02:27 Et puis, la technologie ne nous permettait pas d'avoir des plans larges avant, à la télé.

02:31 Avant, on avait des tubes cathodiques, disons-le, un peu de merde,

02:34 et il ne fallait pas s'approcher trop près, de loin, on ne voyait pas grand-chose.

02:36 Et dès qu'il y avait un plan large, on ne voyait pas grand-chose.

02:39 Donc, en fait, on évitait les beaux plans cinématographiques à la télé

02:42 parce que ça ne passait pas.

02:43 Il se trouve qu'aujourd'hui, il y a des écrans LED, OLED, lasers, machin bidule.

02:47 Dans le moindre des cas, il y a au moins un espèce de son,

02:51 un tant soit peu, cinq points, ou en tout cas factice.

02:55 Et du coup, on a une expérience beaucoup plus large en étant chez soi

02:59 et qui est accessible pour à peu près 300 euros avec un truc de 52 diagonales.

03:03 Vous comprenez ?

03:04 Donc, c'est juste que ça suit l'évolution.

03:07 Et puis, il y a eu le Covid, disons la vérité.

03:10 C'est-à-dire que le Covid, les gens sont restés chez eux

03:12 et puis se sont rendus compte que ça leur plaisait de consommer encore plus, peut-être, chez eux.

03:16 Donc, tout le système a suivi.

03:18 Et aujourd'hui, on se retrouve à faire des séries qui coûtent une blinde,

03:22 dans bien, bien, bien des cas, beaucoup plus cher

03:25 et avec beaucoup plus de moyens visuels à l'image que la plupart de nos films nationaux.

03:30 Bon, vous me dîtes que mon temps est fini. Merci beaucoup en tout cas.

03:33 J'ai fait des réponses longues.

03:35 Non, mais c'était bien, c'était très bien, c'est l'essentiel.

03:37 C'est sympa, merci.

03:38 C'est l'essentiel. Merci Vincent. Salut.

03:40 [Musique]

03:42 Ils vont nous tuer.

03:44 [Musique]

03:46 Si tu restes ici, t'es morte.

03:48 [Musique]

03:50 Je sais qui prépare une attaque. Je vais laisser tomber.

03:52 [Musique]

03:53 Tu me prends pour qui ?

03:54 [Musique]

03:56 [Musique]

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