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  • 09/02/2023
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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News
Transcription
00:00 Le meilleur de l'info, bonsoir, bonsoir à tous, bonsoir à Yoann Visail de la rédaction de CNews,
00:06 Service politique, je renouvelle mon invitation à la ministre de la Culture à entrer dans cette émission
00:11 pour voir la diversité de tous les points de vue.
00:13 Ça sera juste après le rappel des titres.
00:16 On se retrouve dans un instant.
00:17 L'Assemblée nationale vote contre le démantèlement d'EDF.
00:24 La proposition de loi a été portée par les socialistes.
00:27 Elle vise à une nationalisation du groupe.
00:30 Le texte a été adopté en première lecture dans une ambiance électrique,
00:33 contre l'avis du gouvernement.
00:35 Les députés de la majorité ont d'ailleurs quitté l'hémicycle.
00:39 13 à 25 ans de prison requiets au procès du trafic de cocaïne sur le port du Havre.
00:45 6 hommes sont devant la cour d'assises spéciale du Nord.
00:48 Ils sont suspectés d'être à la tête d'un réseau international.
00:52 En 2017, 1,3 tonnes de cocaïne et 445 kilos de résine de cannabis avaient été saisis.
00:59 Le verdict est attendu vendredi.
01:02 Et puis le bilan continue de s'alourdir en Turquie et en Syrie.
01:05 Plus de 20 000 personnes sont mortes dans les tremblements de terre.
01:09 Le secrétaire général de l'ONU espère l'ouverture prochaine
01:12 de nouveaux points de passage frontaliers entre les deux pays
01:15 pour mieux acheminer l'aide humanitaire.
01:18 Peut-on se faire justice soi-même ?
01:22 Pour démarrer cette émission, je voulais qu'on parle de deux exemples où des Français
01:25 se sont fait justice eux-mêmes, à tort peut-être ou à raison, vous jugerez.
01:29 Premier exemple, ça se passe dans le Val d'Oise, à Villerons.
01:32 Depuis des mois, les habitants alertés sur la présence dans la forêt de Rome.
01:36 Dimanche, lors d'une manifestation et après un ras-le-bol,
01:40 parce que le pouvoir public ne réagissait pas, eh bien le camp a été détruit.
01:44 Des habitants ont manifesté depuis quatre mois contre la présence d'un camp de Rome
01:50 dans une forêt de la commune.
01:53 Les habitants en ont eu assez d'attendre des décisions de justice,
01:56 ils en ont eu assez d'attendre que la police intervienne
01:59 et du coup, ce week-end, ils ont détruit ce camp alors que les Roms n'étaient pas là.
02:04 Je ne vais pas citer les articles, ce serait trop laborieux,
02:07 mais qui consistent à déloger sans autorisation des individus
02:10 ou à détruire des biens.
02:11 Ce sont des infractions qui peuvent être punies de trois ans et 30 000 euros d'amende
02:15 ou de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.
02:17 Je trouve que c'est absolument inacceptable ce qui s'est passé.
02:20 Évidemment qu'on ne se fait pas justice soi-même, mais là ça va plus loin que ça.
02:23 Et les camps de Rome c'est acceptable, qui sont sur des endroits qui ne sont pas eux ?
02:26 Mais les camps de Rome, comme le dit M. Dubu, je pense qu'il faut penser à la solution à long terme.
02:31 Et ça s'inscrit quand même dans une forme de racisme global
02:33 que nous avons socialement en France vis-à-vis des populations roms.
02:36 Mais madame, cette compassion est là aussi pour les habitants de la ville,
02:39 ceux qui voient leur réseau électrique souvent saccagé
02:43 parce qu'on détourne les fils pour avoir l'électricité,
02:45 ceux qui voient un certain nombre de réseaux s'infiltrer dans les villes.
02:48 On a vu souvent que derrière ces camps il y avait des réseaux soit de deal, soit de prostitution.
02:53 Comprenez madame que les gens qui se sentent en sécurité,
02:55 qui ne peuvent plus se déplacer simplement et qui voient le matériel public dégradé,
03:00 en ont ras-le-bol, et ils en ont ras-le-bol de voir une justice qui détourne la tête.
03:03 Ils en ont ras-le-bol de voir des gens comme vous et les accuser de racisme.
03:06 Donc cela justifie et maléfique ?
03:08 Non, moi non plus.
03:09 Je ne pense pas que ce soit du racisme.
03:11 Madame, il faut effectivement arrêter avec ces camps et les expulser le plus vite possible.
03:16 J'entends qu'il y a des problèmes de délai et c'est des problèmes qui doivent se régler,
03:19 je pense, d'un point de vue politique, voire même d'un point de vue législatif.
03:22 Si on veut que ça aille plus vite, il faut changer la loi.
03:24 Mais en tout cas, on ne se fait pas justice soi-même en se disant "finalement je suis maire,
03:28 donc j'incarne la loi, donc je fais ce que je veux".
03:30 Là malheureusement, il s'expose lui et ses habitants à des sanctions, voire à des condamnations.
03:35 Bon, autre exemple, mais cette fois avec la complicité de la police.
03:39 C'est une jeune femme qui a piégé le voleur de son vélo électrique.
03:44 Elle s'appelle Brenda, elle était en direct aujourd'hui dans La Parole française.
03:47 Nouvelle émission de Clély Mathias.
03:49 Oui, il y a un problème sur mon vélo jeune homme.
03:54 Ce mineur pensait conclure une affaire, il repart avec les menottes au poignet.
03:58 En janvier dernier, Brenda se fait voler son vélo dans un local de son immeuble à Trélasay, près d'Angers.
04:04 Un mois plus tard, surprise, elle le retrouve sur un site de petites annonces.
04:07 Racontez-nous comment vous l'avez récupéré.
04:10 J'ai eu la bonne idée de prendre rendez-vous avec le voleur du coup.
04:15 Et je lui ai fait un guet-apens avec la police que j'ai contactée la veille.
04:20 Et on est allé lui tendre un piège, un sacré piège d'ailleurs, et c'était marrant.
04:25 Je vais juste vérifier deux, trois trucs.
04:27 Il ne marche pas celui-là ? Non, il ne marche pas.
04:30 Oui, il y a un problème sur mon vélo jeune homme.
04:36 Ouais, ouais.
04:37 Et puis quand il est sorti du coup de garde à vue, on habite dans le même quartier.
04:42 Donc les gens sont venus me voir tout de suite en me disant "ah j'ai recroisé le petit".
04:47 Ah bah il est content de sa bêtise, il raconte à tout le monde qu'il a fait le buzz sur Internet.
04:51 Donc il est content quoi, en fait.
04:53 Et personne ne le punit, il n'y a personne qui réagit.
04:57 Moi ça me...
05:00 Je me demande où sont les parents des fois en fait.
05:02 Voilà, il s'agit d'un mineur et le résultat c'est qu'il fait le buzz sur la réseau social.
05:07 Parce que de toute façon, il ne va pas passer devant un tribunal pour un vol de vélo retrouvé.
05:11 Non, évidemment, parce que la justice qui a déjà beaucoup à faire aurait trop à faire.
05:16 Ce genre de fait, malheureusement, quelque chose de trop courant qui est presque banal en réalité.
05:22 Pour moi, c'est important son vélo.
05:24 On l'a vu avec...
05:25 Évidemment, d'abord un vélo, ça peut coûter cher.
05:27 Souvent, vous allez au travail avec votre vélo dans certains cas.
05:30 Enfin évidemment, mais de toute façon, un vol reste un vol et ça doit être puni.
05:33 Mais là, en l'occurrence, la justice des mineurs,
05:35 on voit bien qu'il y a un problème avec la justice des mineurs.
05:37 Évidemment, on ne va pas envoyer un mineur en prison parce qu'il a volé un vélo,
05:40 même si c'est un récidiviste.
05:42 Mais en l'occurrence, il doit y avoir une sanction.
05:44 Le fait de ressortir de garde à vue et de fanfaronner immédiatement derrière
05:48 montre bien qu'il n'y a pas de peur de la justice.
05:50 Et ça, c'est un problème parce que quand on n'a pas peur de la justice,
05:53 c'est un appel à récidiver en réalité.
05:55 Voilà, et il habite à 700 mètres de chez elle.
05:58 Dans ces affaires, on n'a pas toujours l'impression que la justice, quand elle est saisie d'ailleurs,
06:02 est du côté du volé ou du squaté.
06:05 Les histoires de squat, c'est assez incompréhensible.
06:07 Regardez cet exemple où un couple a retrouvé dans un état lamentable
06:12 sa maison qui a été squatée pendant des mois.
06:15 Ses propriétaires sont dégoûtés et dans la séquence qui suit,
06:17 vous allez entendre la somme folle qu'ils ont dû débourser pour récupérer leur maison.
06:21 Un couple originaire de Vendée qui a décidé de vendre sa maison
06:27 et de quitter la France, carrément, oui.
06:30 Ils ont récupéré leur maison trois jours avant la trêve hivernale.
06:34 Le 28 octobre 2022.
06:36 Depuis, ménage et travaux se succèdent pour effacer 14 mois d'occupation illégale
06:42 par des locataires indélicats.
06:44 Il y a eu plus de 70 heures de nettoyage.
06:46 Ça commence à ressembler à une cuisine.
06:49 Entre la saisie de l'avocat et l'expulsion, il s'est passé presque 18 mois.
06:55 Et ça nous a coûté, on a envoisiné 30 000 euros.
06:59 Là, le squatter, la peine encourue, c'est un an de prison et 15 000 euros d'amende.
07:03 Si vous dégagez vous-même, en tant que propriétaire, le squatter,
07:07 c'est trois ans de prison et 30 000 euros d'amende.
07:09 Mais oui, mais c'est comme ça.
07:10 Ça veut dire qu'il n'y a pas qu'une question de moyens.
07:12 C'est quand même aberrant, c'est-à-dire que le squatter risque moins
07:15 que vous, propriétaire, si vous dégagez le squatter de chez vous.
07:17 Je suis écoeurée par les procédures judiciaires
07:20 qui sont d'une lenteur et d'une complexité.
07:23 Ce n'est juste pas possible.
07:24 La justice, là, en France, c'est tout ce travail pour rien.
07:28 Donc, non, là, on a décidé de vendre et la maison et notre restaurant
07:32 et on s'en va. On quitte la France, oui.
07:34 Je le comprends.
07:36 Évidemment, et puis imaginez, quand ils vont être dans un autre pays
07:39 et s'exprimer sur le fait de s'être délocalisés.
07:42 Non, c'est une très mauvaise image aussi touristiquement.
07:45 Le couple espère vendre la maison au printemps,
07:48 puis le restaurant pour un départ définitif sans retour,
07:52 direction une île du sud de l'Europe.
07:55 La loi anti-squat, une nouvelle loi qui a été adoptée en première lecture
07:59 à l'Assemblée nationale le 2 décembre dernier.
08:01 Elle prévoit trois ans d'emprisonnement maintenant
08:03 et 45 000 euros d'amende pour les squatteurs.
08:06 Un durcissement, donc on va en parler dans un instant.
08:08 Mais beaucoup d'associations et beaucoup de magistrats également
08:11 sont contre, la gauche aussi, comme vous allez l'entendre
08:13 dans l'extrait du débat qui suit chez Jean-Marc Morandini.
08:16 Il y a une tolérance de la part de tous les gouvernements,
08:20 que ce soit des gouvernements de droite ou des gouvernements de gauche
08:23 et d'un certain nombre de maires, et notamment le et la maire de Paris
08:26 pendant des années.
08:27 Moi, quand j'étais au conseil des Paris, j'ai lutté contre ces squattes.
08:30 Je n'étais pas suivi par les autorités.
08:32 Moi, ce que je peux observer, c'est la professionnalisation du squat.
08:36 C'est la professionnalisation de la défense.
08:39 Absolument, donc il y a une maîtrise quasi parfaite
08:43 des failles de nos différentes procédures.
08:45 Je pense que ça pose la question plus globalement du mal-logement,
08:48 des problèmes de logement dans ce pays.
08:49 Le dernier rapport de la VQ a été...
08:51 C'est normal qu'on déplace les problèmes à chaque fois.
08:52 Alors j'essaie juste d'avoir une vision plus globale.
08:54 Oui, mais quand on vous parle de Candrome, vous nous parlez de racisme.
08:57 Quand on vous parle de ces gens qui ont dépensé 30 000 euros,
08:59 qui ont attendu 18 mois, vous nous parlez du mal-logement.
09:02 Vous ne vous intéressez pas à ces gens-là ?
09:05 Il faut maintenant protéger les petits propriétaires,
09:09 les Français qui sont honnêtes, par rapport à tous ceux qui veulent voler leur bien.
09:12 La France, aujourd'hui, est devenue un pays de squatteurs.
09:14 Des camps de rhum, des camps illégaux de gens du voyage,
09:17 des migrants qui arrivent illégalement en France et qu'on ne déloge pas,
09:20 des gens qui occupent des maisons.
09:21 Aujourd'hui, vous volez le bien d'autrui, et bien vous êtes protégés.
09:24 Vous défendez votre bien, vous êtes accusés,
09:26 et comme vous le faites, vous êtes représentés comme un sale type ou un raciste.
09:31 Maintenant, il faut remettre l'église au milieu du village.
09:33 La loi, elle est faite pour protéger les honnêtes gens,
09:35 et il y en a marre de ces associations.
09:37 Il y en a marre de cette Cour européenne des droits de l'homme qui attaque tous azimuts,
09:40 et de ces défenseurs des droits qui protègent toujours les voyous
09:42 et qui laissent toujours les innocents sur le camp de la France.
09:44 Alors, c'est bien vu que vous répondez, parce que vous êtes directement ciblé.
09:46 Ce qu'on a reproché à la loi qui était proposée,
09:48 qui renforçait la loi Azap, qui était déjà existante,
09:51 c'est de ne pas avoir de mesures, justement, sur les questions de relogement.
09:54 Parce que ce n'est pas tout d'expulser les gens
09:55 pour que derrière, ils aillent de nouveau squatter un autre bien.
09:58 En fait, ça ne répondait en aucun cas à la prévention de nouvelles situations de squat.
10:01 Est-ce que la loi, nouvelle loi, qui fait la navette en ce moment à l'Assemblée,
10:07 va répondre aux inquiétudes de la gauche, par exemple ?
10:09 Dire que la loi, d'abord, n'est pas définitivement adoptée,
10:12 elle ne le sera non pas dotée dans les prochaines semaines,
10:14 parce que l'Assemblée et le Sénat l'ont adoptée en première lecture,
10:17 donc ça ne fait aucun doute.
10:18 Mais effectivement, cette loi, elle va quand même permettre de modifier les choses.
10:21 Elle va permettre d'accélérer les procédures pour déloger les squatteurs,
10:25 déloger aussi les personnes qui ne paieraient plus leur loyer.
10:29 Les mauvais payeurs.
10:30 Les mauvais payeurs. Il y a une différence juridique quand même
10:32 dans la loi entre les mauvais payeurs et les squatteurs.
10:34 Vous avez un bail, vous payez pendant un moment,
10:36 puis un moment, vous n'arrivez plus à payer et ça cumule des loyers à payer.
10:40 Mais c'est clairement une loi qui va bénéficier aux propriétaires.
10:43 D'ailleurs, toutes les associations de propriétaires s'en félicitent
10:46 et les associations qui défendent les mal logés, qui défendent les locataires,
10:51 elles sont vent debout en disant que ça va pénaliser, etc.
10:54 ceux qui n'ont pas les moyens de se loger.
10:55 Donc, c'est une loi qui va clairement dans le sens des propriétaires.
10:59 C'est important de le dire parce que ça fait très longtemps
11:01 que ça n'est pas arrivé et que c'était attendu.
11:04 Il y a des lois, il y a des textes qui sont faits, qui ne sont pas appliqués.
11:07 Aussi, beaucoup, ça arrive.
11:09 La justice ne le fasse pas.
11:10 J'ai un exemple où il y a de quoi se demander pourquoi la justice agit de la sorte.
11:14 Vous allez voir le cas de ce casseur qui a jeté un objet conséquent,
11:20 un bout de bois pris d'une palette et il visait des policiers.
11:22 Ça s'est passé lors d'une manifestation contre la réforme des retraites.
11:25 C'était la première.
11:26 Là où l'on se dit qu'il va y avoir une sanction,
11:28 une sanction exemplaire et symbolique et rapide,
11:32 vous allez revoir l'image, vous allez comprendre pourquoi,
11:33 il y a une façon de faire de la justice quand même qui pose question.
11:37 Nous sommes le 19 janvier.
11:41 Cet homme attaque, c'est à Paris, attaque donc les policiers une première fois
11:47 avec manifestement ce qu'on doit appeler une arme par destination, j'imagine.
11:50 Il revient une deuxième fois.
11:53 La police, ce qui n'est pas toujours le cas avec deux CRS,
11:57 arrive à le prendre et on se dit, voilà un qui est interpellé.
12:02 Et on imagine des sanctions assez lourdes.
12:05 Forcément, on imagine même, pour tout dire, que lorsqu'on agresse un policier,
12:10 il passera quelques jours à l'ombre en prison.
12:14 On apprend donc que la comparution immédiate du 21 janvier
12:17 est reportée au 8 février qui était hier.
12:19 On apprend que le 8 février, on ira au 23 octobre.
12:22 Et puis en attendant, le mis en cause, il y a un contrôle judiciaire
12:26 qui a été allégé hier au cours de l'audience.
12:28 C'est-à-dire qu'au départ, il devait pointer toutes les semaines à la gendarmerie
12:32 située à côté du domicile de sa mère dans le département de l'Eure,
12:35 puisqu'il a interdiction de se rendre à Paris.
12:37 Et puis donc ce dispositif a été allégé.
12:39 Il ne doit plus se rendre qu'une semaine sur deux à la gendarmerie.
12:43 Le signe qu'on donne à ceux qui cassent, c'est qu'ils sont libres.
12:46 Parce que c'est ça le signe.
12:47 Et non seulement qu'ils sont libres, mais qu'ils ne sont pas jugés.
12:49 - Oui, parce que qu'est-ce qu'on en fait en attendant le jugement ?
12:52 - Je le mets en prison.
12:53 Voilà ce que j'en fais.
12:54 - Mais...
12:55 - Vous me posez la question, je le ferme.
12:56 - Rien ne vous dit qu'il ne sera pas condamné.
12:58 - Vous attaquez un policier ? 5 ans à l'ombre.
13:00 Voilà. Mais moi, c'est ce que je pense.
13:02 La personne qui fait ça, c'est 5 ans.
13:04 - Fort heureusement que vous n'êtes pas ministre de la Justice.
13:05 - Mais fort heureusement !
13:09 C'est possible d'ailleurs, vous avez raison.
13:10 Mais si vous trouvez très bien que ces gens ne soient pas sanctionnés...
13:13 - C'est à l'emporte-pièce comme ça.
13:14 - Ce n'est pas à l'emporte-pièce.
13:15 Moi, je pense qu'il faut protéger les policiers.
13:17 Que je trouve que c'est d'une violence inouïe.
13:19 Une société qui permet à un homme d'agresser un policier,
13:23 comme ça s'est passé le 19 janvier,
13:25 et qui le permet d'être libre aujourd'hui,
13:27 est une société qui ne marche pas, à mon avis.
13:30 - Moi, je suis le...
13:30 - À mon avis.
13:32 - En fait, ça ne fait plus débat, les peines planchées
13:34 contre ceux qui s'en prennent à des policiers.
13:36 Ça n'existe pas.
13:36 Ce n'est pas mis en place, mais ça ne fait pas débat.
13:39 Vous allez voir notre sondage.
13:40 Près de 9 Français sur 10 sont pour,
13:42 selon un sondage de l'Institut CSA.
13:44 - 86% des Français sont pour des peines de prison fermes
13:51 et automatiques pour les agresseurs de policiers
13:54 après qu'ils aient été déclarés coupables.
13:56 Donc les choses pour aller beaucoup plus vite.
13:58 - Oui, moi, je suis même frappée qu'il y ait encore 13% de Français
14:01 qui pensent que ce n'est pas normal.
14:02 - Une justice automatisée, c'est une justice qui s'éloigne d'un principe.
14:05 - C'est pour ça que le mot "automatique" était important.
14:07 - Pour moi, c'est pour ça que je reconnais qu'il faut des...
14:11 - Mais ça, ça existe.
14:13 Des peines de prison fermes.
14:14 - Des peines qui soient fermes, oui.
14:15 - Mais l'idée était l'automaticité.
14:16 - Qui est peut-être davantage, justement,
14:18 d'importance qui soit donnée à ces affaires-là.
14:21 Je l'entends totalement, mais que ce soit automatique,
14:22 moi, le caractère automatique me dérange.
14:24 Et je trouve plus grave qu'on s'en prenne à une personne
14:27 qui est vulnérable, une personne âgée dans la rue,
14:30 plutôt qu'à un policier, à un moment donné, et qui plus est...
14:32 - Je ne ferai pas de classement.
14:33 - Je ne ferai pas de classement de la gravité.
14:35 - Mais c'est vraiment un débat glissant.
14:38 - Oui, oui, oui.
14:39 - Excusez-moi, oui, une personne vulnérable,
14:41 quand on est policier, on sait effectivement
14:42 qu'on peut se retrouver dans des situations
14:44 comme on a vu en manifestation, et ils sont armés pour ça.
14:47 - Il y a un arsenal législatif qui, visiblement, n'est pas appliqué.
14:49 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
14:50 Donc on ne va pas refaire l'arsenal législatif.
14:52 - Donc on fait une automaticité.
14:53 - Ça n'existe pas.
14:54 - Ça n'existe pas rien.
14:55 - Puisqu'on voit que l'appréciation du juge
14:56 est différente de la loi.
14:57 Donc il y a un problème d'appréciation du juge, c'est tout.
15:00 - Vous remettez en cause le juge.
15:01 - Non, non, non.
15:02 - C'est un message, c'est vrai.
15:03 - D'où la raison pour laquelle il faut rendre ça automatique.
15:08 - Laurent Jacobelli.
15:09 - Quand on attaque un policier, on attaque l'autorité de l'État,
15:11 on attaque la République, on nous attaque chacun d'entre nous aussi.
15:14 Et donc c'est extrêmement grave.
15:15 - Je le répète, 86% des Français sont pour des peines de prison fermes
15:20 et automatiques pour les agresseurs de policiers,
15:22 sondage CNews.
15:23 - Ce qui serait intéressant, c'est de connaître les motivations du juge.
15:26 Qu'est-ce qui explique qu'il ait pris une telle décision en réalité ?
15:30 Mais évidemment, on se met à la place des policiers qui sont sursollicités
15:33 en ce moment, qui dénoncent depuis maintenant des années
15:35 le fait de ne pas être protégés.
15:36 Ils entendent ça aujourd'hui.
15:37 Il y a de quoi baisser les bras et changer de profession.
15:39 - Alors je crois que la motivation du juge,
15:41 je l'ai expliqué tout à l'heure à Maurice,
15:42 c'est qu'il fallait un moment où la cour ait du temps, au moins trois heures.
15:46 Et cette cour n'avait pas trois heures avant.
15:49 - Donc c'est le manque de moyens qui expliquerait cette décision.
15:51 Néanmoins, l'automaticité des peines,
15:53 c'est ce qu'on appelle les peines planchères en réalité,
15:55 ça pourrait être une bonne méthode, effectivement,
15:57 pour envoyer un signal de fermeté.
15:59 C'est très compliqué en France.
16:00 Nicolas Sarkozy avait essayé de le faire.
16:02 C'était en réalité très peu appliqué parce qu'il y a ce qu'on appelle
16:05 dans notre pays l'individualisation des peines.
16:07 Ça, c'est un principe constitutionnel depuis 2005.
16:10 Le Conseil constitutionnel a jugé que l'individualisation des peines
16:14 est quelque chose qu'on ne pouvait pas toucher
16:16 parce qu'il se fonde, pour dire cela, sur la Déclaration des droits de l'homme de 1789.
16:20 Et donc, si vous voulez faire appliquer cela,
16:22 il faudrait en réalité modifier la Constitution.
16:24 Donc, on entre dans un processus législatif extrêmement complexe.
16:27 Mais en fait, l'arsenal juridique existe.
16:30 Et on peut aller jusqu'à 5 ans,
16:31 c'est ce qu'a expliqué aujourd'hui la policière Linda Kebab
16:34 qui répondait à Pascal Praud.
16:37 Le Code pénal prévoit un maximum de 5 ans.
16:41 C'est-à-dire qu'on ne peut pas aller au-delà de 5 ans
16:43 lorsqu'on s'en prend à des forces de l'ordre.
16:45 Mais ce que le Code pénal ne prévoit pas, ce sont des peines minimales.
16:48 Elles n'existent plus en fait depuis 1994 plus exactement.
16:51 En réalité, ce que nous, on revendique par exemple dans notre organisation syndicale,
16:54 c'est que de la même manière que le Code pénal prévoit des peines maximales,
16:57 eh bien qu'il y ait des peines minimales.
16:59 C'est-à-dire un message qui soit clair.
17:00 Parce qu'aujourd'hui, en réalité, 5 ans, c'est de la théorie.
17:04 En pratique, c'est plutôt 3 mois avec sursis.
17:05 Très souvent, il n'y a pas de comparution immédiate.
17:08 Pourquoi ?
17:09 Parce qu'un coup, il manque l'avocat.
17:11 Là, c'est impossible l'avocat.
17:13 Une autre fois, il n'y a pas eu la possibilité de…
17:16 Alors on dit, il faut laisser aux prévenus le temps de préparer sa défense.
17:21 On devrait faire disparaître maintenant du droit pénal la comparution immédiate.
17:26 Il me semble que le législateur a durci
17:29 et que des peines doivent être donc prononcées et appliquées.
17:33 Nous avons les outils.
17:35 Il suffit de les actionner.
17:37 Nous avons les outils.
17:38 Cet homme pourrait être en préventive.
17:39 Il ne l'est pas.
17:40 Il pourrait être en préventive jusqu'en octobre.
17:43 Il ne l'est pas.
17:44 C'est une forme de sanction déjà la préventive.
17:47 Bien sûr.
17:48 Et croyez-moi qu'il aurait peut-être envie que son propre…
17:51 Mais à cette question qu'en est une,
17:52 je préfère qu'on donne les moyens à la justice
17:55 et qu'elle puisse faire son travail dans des délais décents.
17:58 Des délais décents.
17:59 Alors, c'est immédiat pour certains affaires.
18:02 On attend une justice automatique et immédiate.
18:04 Parfois, ça arrive.
18:05 Vous savez lesquels ?
18:06 Dans un cas très précis que rappelait Karine Zribi,
18:09 c'est quand c'est la police qui est au banc des accusés.
18:11 On manque de cohérence dans le pays parce que lorsqu'une victime,
18:17 je dirais, subit une bavure policière,
18:18 ça peut arriver, même si c'est rare, ça peut arriver.
18:20 On a des associations, on a des politiques qui s'empressent de dire
18:23 "Vite, vite, il faut le sanctionner, vite, il faut sanctionner ce policier,
18:26 l'IGPN, que fait-elle, elle ne s'attue pas."
18:28 Je vous rappelle quand même que la police, c'est le corps
18:30 le plus sanctionné dans l'administration.
18:33 Le plus sanctionné dans l'administration.
18:35 Il y a 3 000 sanctions par an qui touchent les fonctionnaires de police par l'IGPN.
18:39 Donc des radiations, des mises en retrait.
18:41 Je veux dire, on ne peut pas dire qu'il y a une impunité.
18:44 En revanche, là, lorsque la police est victime,
18:47 et c'est le cas pour ces deux fonctionnaires de police,
18:49 on va devoir être en 8 mois, 9 mois, sans savoir peut-être ce qu'il en découlera.
18:53 C'est-à-dire qu'il y aura certainement une peine qui sera très allégée.
18:56 Cette hémiplégie dans le traitement des infractions,
19:00 que ce soit du côté de la police ou des crimes du côté d'un certain nombre de manifestants,
19:04 s'explique tout simplement par un prisme idéologique.
19:07 C'est-à-dire qu'on considère qu'effectivement la police représente l'État
19:11 et dans une idéologie gaucho-progressisto-pseudo-anarchiste,
19:16 effectivement, la police a toujours tort.
19:18 C'est ce qu'exprime une grande partie de la France Insoumise,
19:20 sinon la totalité, et un certain nombre de courants de gauche,
19:23 avec, il faut dire, une bienveillance complaisante
19:26 des médias de service public, comme dirait mon ami Golden Adel.
19:29 Donc voilà, c'est ça qui explique cela.
19:32 Mais évidemment, aux yeux des Français, qui ne sont pas dans cette idéologie-là,
19:35 les Français soutiennent leur police et veulent que la police soit protégée.
19:41 Voilà, deux poids, deux mesures, on a l'impression parfois,
19:43 deux poids, deux mesures pour cette justice-là.
19:45 - Bon, d'abord, il faut dire que c'est très difficile aujourd'hui
19:48 de porter l'uniforme dans ce pays, c'est vrai,
19:50 parce que vous êtes d'abord la cible d'un certain nombre d'individus, on l'a vu.
19:54 Vous n'êtes pas soutenu par toute la classe politique,
19:56 ça n'est rien de le dire, une partie même de la classe politique vous dénigre.
20:01 C'est extrêmement difficile. - La police tue, la police tue.
20:03 - C'est Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise,
20:05 certains de la France Insoumise qui disent ça en tout cas.
20:07 Donc effectivement, c'est devenu très difficile de porter l'uniforme.
20:10 Que l'IGPN soit saisi rapidement quand il y a une faute commise par un policier,
20:14 c'est normal, parce que quand on porte l'uniforme,
20:16 on a un devoir d'exemplarité, on doit se comporter de manière irréprochable.
20:20 Mais il faut que ce soit réciproque, parce que quand les policiers sont attaqués...
20:23 - Le débat qui était là, c'est immédiat.
20:25 On n'attend pas des mois et des mois, etc.
20:27 Il n'y a pas de report, c'est immédiat.
20:28 - C'est la certitude de la sanction immédiate qui fait que si on a peur de la justice,
20:32 eh bien peut-être, je dis bien peut-être, on ne recommencera pas.
20:35 Mais si on n'a pas peur de la justice,
20:36 c'était l'exemple du voleur de vélo tout à l'heure,
20:39 si on ne craint plus la justice parce qu'on se dit
20:40 "elle est trop lente, elle est laxiste, elle manque de moyens",
20:43 eh bien encore une fois, ne pas craindre la justice,
20:45 c'est quelque part un appel à récidiver.
20:47 - Oui.
20:48 La police, ce sont aussi des hommes, des femmes qui vous protègent
20:51 et qui aimeraient aussi parfois qu'on les protège,
20:53 qu'on reconnaisse aussi la pénibilité de leur boulot.
20:55 Et c'est aussi pour ça qu'ils manifestent contre la réforme des retraites en civil,
20:59 évidemment, une réforme dont la Première ministre répète chaque jour
21:02 qu'elle ira au bout, aujourd'hui encore,
21:04 et face à elle, des syndicats qui disent "attention, après les vacances,
21:08 ça va monter sérieusement en intensité".
21:10 - Je continue à être à l'écoute des propositions de la majorité
21:17 et des oppositions qui sont prêtes à voter la réforme des retraites.
21:21 Évidemment, on a un objectif qui est de tenir
21:26 l'avenir de notre système de retraite et donc son retour à l'équilibre.
21:29 Et c'est dans ce cadre-là qu'on va poursuivre, évidemment, les débats au Parlement.
21:33 - Les débats vont se poursuivre.
21:34 - Oui, merci.
21:35 - On parle quand même d'une journée de mobilisation le 7 mars,
21:38 avec des grèves qui pourraient être, à partir du 7 mars, reconductibles.
21:41 - 7 mars, date importante, retenez-le, le 7 mars.
21:43 Ce qui est inquiétant quand même, c'est de donner à penser aujourd'hui,
21:46 et je ne sais pas ce que vous en pensez,
21:47 qu'on obtient les choses qu'avec de la force, de la radicalité.
21:51 - Si le gouvernement n'écoute rien lorsqu'il y a un million et quelques,
21:54 ou deux millions ou trois millions de personnes qui marchent dans la rue,
21:56 qui défilent dans le calme, avec des mots d'ordre,
21:59 avec l'intelligence populaire,
22:01 avec un certain nombre de choses qui sont bien encadrées,
22:04 et bien effectivement, vous donnez l'image que vous n'allez céder
22:06 que lorsqu'il y a de la radicalité.
22:08 - Vous savez, quand vous méprisez les gens,
22:09 ils vous le rendent à un moment donné.
22:11 Je suis navrée, il y a peu eu de concertation.
22:14 - On voit bien, encore une fois, qu'on veut diviser les Français.
22:16 Peut-être un jour, et là, je ne le souhaite pas,
22:18 mais que des gens qui sont vraiment retranchés dans leurs convictions
22:21 en viennent aux mains en disant "sur les gilets jaunes, ça a marché,
22:23 ici, peut-être que ça marchera".
22:25 - C'est ça le signal, c'était votre question.
22:26 - C'est pour ça qu'on appelle le gouvernement,
22:28 tous les syndicats appellent le gouvernement à dire "attention,
22:30 vous allez jouer encore une fois, vous êtes sur une poudrière sociale,
22:33 attention, écoutez un peu ce qu'on a à dire, on a des propositions,
22:36 soyez intelligents et écoutez nos propositions".
22:38 - On peut avoir une consultation avec les partenaires sociaux,
22:40 comme on dit, très bien,
22:41 mais celui qui fait la loi, c'est le législateur, d'accord ?
22:44 Le législateur, c'est le Parlement.
22:45 Et je le dis après, il y a une possibilité de référendum,
22:47 et j'ai dit que j'étais tout à fait ouvert.
22:48 Donc, encore une fois, je ne veux pas qu'on substitue
22:51 les syndicats au Parlement.
22:53 C'est le Parlement qui fait la loi, on doit écouter tout le monde,
22:55 mais c'est le Parlement qui fait la loi.
22:57 - Le Parlement fait la loi.
22:59 70%, peut-être même plus, sont contre la loi.
23:02 Le Parlement représente les Français, donc logiquement,
23:05 le Parlement qui représente les Français qui sont contre la loi,
23:08 devrait être contre la loi.
23:09 Mais il y a une embrouille qui permet au gouvernement d'empêcher ça.
23:13 - Effectivement, il y a plusieurs options à la disposition du gouvernement.
23:17 - Vous dites "options", moi je dis "embrouille", mais vous avez raison.
23:19 - On les a longuement évoquées ici, effectivement,
23:22 mais là, le gouvernement, il cherche d'un moment une majorité politique,
23:24 et tous les responsables politiques, tous les députés qui siègent à l'Assemblée
23:28 sont légitimes.
23:29 Qu'ils ne soient pas effectivement dans le sens du vent en ce moment
23:33 vis-à-vis de la réforme, ça c'est un fait, c'est incontestable.
23:36 Néanmoins, ils ont été élus et les responsables politiques,
23:40 régulièrement, vont contre l'avis du peuple.
23:43 À ce moment-là, on peut effectivement demander un référendum.
23:45 C'est vrai, c'est quelque chose qu'on entend beaucoup en ce moment.
23:47 Mais quelles questions vous posez ?
23:49 Alors, pour ou contre cette réforme ?
23:50 La réponse sera non, on n'en a pas douté, étant donné les sondages.
23:52 Et ensuite, qu'est-ce qu'on propose ?
23:54 Est-ce qu'on soumet une réforme dans ce référendum ?
23:56 Est-ce qu'on dit ce que vous voulez, telle ou telle réforme ?
23:58 Mais lesquelles ? On propose quoi ? On propose quelle réforme ?
24:01 La réforme de Marine Le Pen ? La réforme de Jean-Luc Mélenchon ?
24:03 Donc un référendum, en fait, ce serait renoncer à toute réforme.
24:06 Or, l'ensemble de la classe politique reconnaît qu'il faut une réforme.
24:10 Ils ne disent pas celle-là, mais ils disent "il en faut une".
24:12 Donc de ce point de vue-là, le référendum, ce serait quand même une forme d'impasse.
24:15 Bon, il y a quand même des sous-débats dans le débat.
24:19 Par exemple, il y a celui du minimum retraite, 1200 euros.
24:23 Olivier Dussopt assure que la principale compensation à deux années de travail,
24:26 en plus, c'est l'assurance de ce minimum de 1200 euros.
24:29 En réalité, il y aura sans doute peu de bénéficiaires.
24:34 C'est ce qu'expliquait ce soir dans Punchline l'ancien ministre en charge des retraites.
24:39 Est-ce que vraiment tous les retraités arriveront à ces 1200 euros ?
24:45 Ou en réalité, est-ce que même le ministre du Travail, Olivier Dussopt,
24:48 ne sait pas dire combien de personnes arriveront exactement à ce chiffre-là ?
24:52 Encore une fois, je vais vous dire, c'est un exemple de l'extrême complexité de notre système actuel.
24:56 C'est très compliqué d'expliquer, parce que c'est juste compliqué dans la réalité.
25:00 Donc il y a dans notre dispositif ce qu'on appelle un MICO, un minimum contributif.
25:05 Alors déjà, on se tire les cheveux. Bon, ça va, mais...
25:07 Donc un minimum contributif. Ce minimum contributif,
25:10 il est majoré si vous avez plus de 120 trimestres qui sont cotisés.
25:16 Et donc, évidemment, ce ne sont pas les mêmes montants.
25:18 Et c'est une sorte de chapeau qui vient se mettre par-dessus toutes vos pensions de retraite
25:23 de manière à garantir que vous n'ayez pas moins de 1200 euros demain.
25:29 — Si c'est aussi compliqué, pourquoi faire une réponse simpliste ?
25:31 — Mais oui, pourquoi en dire... Oui, voilà. — Pourquoi avoir fait une réponse simpliste ?
25:32 — En disant que tout le monde aura droit à ça. — Et que tout le monde goberait.
25:35 — Il y a une part, effectivement, qui n'ont pas aujourd'hui la totalité du MICO, ni du MICO majoré.
25:41 Ils auront donc un pro-rata des 100 euros de plus que donne le gouvernement.
25:45 — Donc c'est pas pour tout le monde. C'est pas la retraite à 1200 euros minimum pour tout le monde.
25:49 — Pour faire simple, le Mons Ferrari, c'est déjà pas le cas pour tout le monde.
25:51 — Mais non, mais ils nous la vendent comme ça.
25:52 — Oui. — Je suis désolée, les ministres.
25:54 M. Dustock, nous la vend comme ça.
25:56 — Voilà. Le MICO majoré, ça, c'est un truc encore que le gouvernement devrait expliquer, au moins.
26:04 — Oui. Ceux qui sont concernés par la... — Connaissent le MICO.
26:07 — Par la retraite à 1200 euros brut sont ceux qui touchent le MICO.
26:13 Le MICO, c'est quoi ? C'est le minimum contributif.
26:15 Donc en gros, ça revient à dire que ces 1200 euros, c'est une revalorisation des petites retraites.
26:21 Et pour en bénéficier, effectivement, il faut avoir liquidé tout ce trimestre, tout ce trimestre à taux plein.
26:27 Donc effectivement, il faut d'abord avoir toutes ces années de cotisations, etc.
26:32 On estime à peu près qu'un retraité sur quatre n'est pas concerné par les 1200 euros bruts.
26:38 Donc disons plutôt qu'au lieu de 1200 euros bruts pour toutes les pensions de retraite,
26:43 c'est une revalorisation des petites retraites quand on a toutes ces années de cotisations.
26:48 — Oui, et qui concernent pas tout le monde, encore une fois.
26:50 Alors à propos de débat, à quand un débat sur l'Ukraine, par exemple, au Parlement ?
26:55 Beaucoup de députés le voudraient, le réclament même beaucoup, mais c'est pas à l'ordre du jour.
27:00 Pourtant, il semble qu'on monte d'un cran dans la guerre, et on l'a compris hier en écoutant
27:04 le président de la République accueillir en France Volodymyr Zelensky.
27:07 Et vous y étiez hier soir. Et on va en reparler dans un instant.
27:10 Mais on va écouter le président Macron.
27:13 — L'Ukraine peut compter sur la France, ses partenaires européens et ses alliés pour gagner la guerre.
27:21 La Russie ne peut ni ne doit l'emporter.
27:25 — Aujourd'hui, c'est l'Ukraine. Demain, c'est la France, peut-être.
27:27 D'où la question « Faut-il arrêter Vladimir Poutine ? », qui est une question, là aussi,
27:31 que chacun peut se poser.
27:32 — Vous voulez arrêter Vladimir Poutine comme un manifestant enragé sur les Champs-Élysées ?
27:36 — Arrêtez, vous avez stoppé.
27:38 — Le traîner ensuite devant un tribunal international, l'enfermer ?
27:42 — Vous comprenez ma question. Faut-il en faire plus ? Faut-il être co-belligérant ? C'est ça, la question.
27:46 — Le difficile, c'est que c'est pas le bien et le mal. C'est pas Chamberlain et Churchill.
27:51 C'est pas le bien et le mal. C'est un rapport de force. C'est une négociation.
27:55 C'est une question de territoire. C'est une question de frontière.
27:58 Maintenant, l'Europe, l'Europe qui a accueilli ce matin le président Zelensky à Bruxelles,
28:04 qui s'apprête à le recevoir au Parlement européen, a déboursé depuis un an 68 milliards d'aides d'euros,
28:13 68 milliards d'euros d'aides directes. Elle a hébergé 4 millions d'Ukrainiens.
28:19 L'Europe est à la hauteur. L'Europe aide. L'Europe ne se couche pas dans la Russie.
28:25 Ça veut pas dire que pour autant, on va booter les Russes hors de la Russie.
28:29 — Bon, vous étiez à l'Élysée donc hier soir. Ça veut dire que finalement, on va les donner, les chars, les avions ou pas ?
28:34 — Alors les avions, c'est très problématique. Pour l'instant, l'ensemble des alliés européens,
28:38 ils sont opposés et farouchement opposés. D'abord parce que ça permettrait aux Ukrainiens peut-être
28:45 d'aller toucher le sol russe. Et là, c'est une guerre qui entrerait dans une autre dimension.
28:49 Il y a un autre souci qui se pose. Si on donne des avions, ces avions, il faut les faire décoller.
28:53 Il semble évident. Et ils décollent d'où ? Ils peuvent difficilement décoller d'Ukraine parce que ça signifie
28:58 que lorsque les avions seraient stationnés, ils seraient à portée de missiles des Russes.
29:01 S'ils ne décollent pas d'Ukraine, ils décollent d'où ? Ils décollent nécessairement du territoire
29:05 de l'UE. Ça, ça n'est pas envisageable parce que faire décoller des avions de guerre du territoire européen,
29:11 ça serait prendre le risque que la Russie s'attaque au territoire européen. Voilà deux raisons.
29:15 — Qui les pilote ? Qui les pilote, les avions ? — Probablement des pilotes européens ou alors
29:20 ce seraient des pilotes ukrainiens formés. Les formations ont commencé, mais ce sont des formations
29:24 qui sont extrêmement longues. — Il faut trois ans, quatre ans.
29:26 — Non, ça peut se faire en quelques mois. D'ailleurs, la formation de pilotes ukrainiens a commencé
29:31 sur le sol européen il y a quelques jours seulement, mais ça sera évidemment assez long.
29:34 — Et vous imaginez s'il y a un avion français de votre technologie qui tombe en territoire russe ?
29:39 Enfin bon, ce que ça pourrait donner. Vous savez ce que dit Michel Onfray. Et je crois qu'il a raison.
29:45 Dès qu'on soutient un camp, on devient un co-belligérant.
29:49 Il faut être Macron pour penser qu'on peut d'une part fournir de l'aide à des Ukrainiens et d'autre part
29:57 ne pas être co-belligérant. Dès qu'on commence à choisir un camp, on est co-belligérant. C'est tout.
30:01 Donc ça avance, ça avance, ça avance, ça avance, et ceci indépendamment de ce que veulent les Français.
30:05 Les Français, on ne les a pas sollicités. On n'a pas demandé au Congrès de se réunir pour savoir
30:09 s'il était bon que nous allions faire cette guerre qui est la guerre des Ukrainiens contre les Russes.
30:16 Mais pourquoi est-ce qu'on ne va pas faire une guerre au Tibet en estimant qu'il faut déloger la Chine du Tibet
30:20 puisque le Tibet est occupé, par exemple ? On pourrait très bien imaginer. Pourquoi est-ce qu'on choisit nos guerres ?
30:25 Et que ce soit... — Celle-ci est un peu plus proche, quand même. Elle est à quelques centaines de kilomètres de chez nous.
30:30 — C'est une jurisprudence de Jean-Marie Le Pen. Il vaut mieux mon voisin que mon cousin, mon cousin ou je ne sais pas quoi,
30:34 en disant... — Mais l'Ukraine, ce n'est pas nous. Ce ne sont pas nos valeurs démocratiques.
30:37 — Oui, mais il y a un truc encore plus près de la France que l'Ukraine. C'est la France. Et je pense que les étudiants,
30:41 les gens, les pauvres, les gens modestes, ils préféraient qu'on se soucie d'eux plutôt que de géostratégie
30:46 et de géopolitique internationale, du moins européenne, car Mme Ursula von der Leyen a décidé pour les Français
30:52 ce que serait leur avenir. Et à un moment donné, il va falloir qu'on arrête de croire qu'on peut avoir le beurre et l'argent du beurre.
30:56 S'il y a une inflation, s'il y a une misère, une pauvreté, si on demande aux gens de baisser leur chauffage,
31:00 c'est parce que nous avons choisi d'obéir à Mme Ursula von der Leyen. Ce que je préfère dans la guerre, c'est la paix.
31:05 Donc il y a un moment donné où on aurait dû rendre impossible cette guerre. Elle est là et aujourd'hui, on est belliciste.
31:11 On n'arrête pas. Et on se dit « On va voir à partir de quel moment l'autre va envoyer sa bombe atomique. Et on fera quoi après ça ?
31:16 Qu'est-ce qu'on va faire ? »
31:17 Les Français le savent, ils savent bien qu'il y a des conséquences, et en particulier à la pompe.
31:22 Et on va y revenir dans un instant. Je serai prêt à le rappeler. Titre.
31:24 Un corps calciné retrouvé dans le Finistère aujourd'hui, 10 jours après la disparition d'Hélène Cluio,
31:34 la jeune femme n'a plus de nez, signe de vie depuis le 29 janvier dernier.
31:38 Le cadavre doit encore être identifié. De son côté, le principal suspect est mort dans l'après-midi.
31:45 Il avait avoué à ses proches avoir commis une bêtise.
31:49 La vitesse sera réduite demain en Ile-de-France, annonce de la préfecture de police de Paris,
31:54 conséquence d'un épisode de pollution aux particules fines. Elle sera abaissée de 20 km/h sur toutes les routes.
32:02 Et puis le CIO s'agace à l'approche des JO 2024. Il dénonce les meunasses ukrainiennes de boycott,
32:08 qui souhaitent que les sportifs russes et bélarusses ne participent pas à la compétition.
32:13 Pour le président du comité, ce comportement va à l'encontre des fondamentaux du mouvement olympique.
32:19 Les conséquences de la guerre dont parlait Michel Onfray, les Français s'en aperçoivent quand même tous les jours.
32:26 Il y a l'inflation, le prix du gaz, le prix du pétrole. Et à propos du prix du pétrole,
32:30 deux questions qui sont dans l'actualité et dont il a été question chez Jean-Marc Morandini.
32:34 Le prix à la pompe, pourquoi est-il si cher ? Et les profits de Total et Energie que la gauche veut taxer.
32:39 Faut-il super taxer les super profits de Total ? C'est la question qu'on peut se poser.
32:46 Il y a aujourd'hui beaucoup de gens qui se demandent pourquoi l'essence est de plus en plus chère à la pompe,
32:50 alors que pendant ce temps, Total gagne de plus en plus d'argent.
32:53 Aujourd'hui, la réalité, c'est quoi ? Ce sont des tarifs qui frôlent les 2 euros le litre.
32:58 C'est une fiscalité en France qui fait que tous les pays européens autour de nous
33:04 sont quasiment 20 à 30 centimes en dessous de nous.
33:08 En 2012, l'État percevait chaque année 34 milliards de taxes sur les carburants. C'est beaucoup.
33:15 Pour cette année, ce sera 44 milliards.
33:19 Est-ce que c'est ronteux ces super profits de Total ?
33:21 Écoutez, non, c'est plutôt réjouissant parce que ça prouve finalement
33:24 qu'il y a un certain nombre d'entreprises françaises qui fonctionnent très bien.
33:26 Alors c'est vrai que les super profits, ce qu'on appelle les super profits
33:30 d'un certain nombre d'entreprises du CAC 40 peuvent paraître exorbitants,
33:36 mais ils retracent les frais de la conjoncture.
33:38 Il y a eu des circonstances exceptionnelles qui ont fait exploser le prix du gaz et le prix du pétrole.
33:43 Bien sûr qu'il faut taxer cette part de profit qui est due,
33:46 mais pas de manière générale, pas de manière absolue,
33:49 qui est due à des circonstances exceptionnelles qui créent en même temps de la pauvreté chez les Français.
33:54 Non mais je vais terminer mon propos.
33:56 Je vais terminer mon propos.
33:58 Il faut agir des deux bouts, au deux bouts de la chaîne,
34:01 en taxant sur cette partie des bénéfices dues au contexte international
34:04 et en même temps baisser la TVA sur l'essence, la faire passer à 5,5%
34:08 et arrêter la désaugmentation des ICPA.
34:10 - Au lieu de vous partir socialiste, vous étiez pour un super impôt.
34:12 - Oui, tout à fait, on a demandé, puisqu'on est...
34:14 - Un super impôt sur l'essence.
34:17 C'est l'inertie du secrétaire national du PS qui vous dit
34:19 "nous on demande une taxe à 25% sur les super profits".
34:23 - Non, surtout pas.
34:25 - Une taxe à 25% sur les super profits.
34:27 - C'est temporaire.
34:29 - Les taxes qui seront perçues globalement sur les dividendes versés
34:33 seront de 75% du total.
34:35 On arrivera à 75%, mais c'est de la confiscation.
34:39 C'est de la confiscation du racket.
34:41 - Merci Jean-Marc Sylvestre.
34:43 - C'est du racket pour Jean-Marc Sylvestre.
34:45 Que va faire Total ?
34:47 Je crois que le gouvernement espère que Total fasse un nouveau geste.
34:49 - Oui, le gouvernement met la pression pour qu'il y ait une nouvelle ristourne
34:52 à la pompe de l'ordre de 20 centimes.
34:54 On verra si Total accède à cette demande du gouvernement.
34:56 Mais d'un point de vue de la communication,
34:58 il a tout intérêt à le faire, surtout dans cette période.
35:00 - Vous restez avec nous, dans un instant on va parler de la liberté d'expression,
35:04 en particulier sur CNews et C8, deux chaînes où l'on ne respecterait pas
35:08 la diversité des expressions et des points de vue,
35:10 selon la ministre de la Culture, qui nous menacent directement
35:12 de ne pas renouveler la fréquence.
35:14 Et ce soir on a envie de lui répondre, comme tous les soirs,
35:16 la liberté est ici.
35:18 Tous les points de vue sont ici, vous en êtes aperçus
35:20 si vous regardez cette émission depuis le début,
35:22 c'est dans le meilleur de l'info. A tout de suite.
35:24 [Générique]
35:26 La ministre de la Culture a donc ciblé ce matin les chaînes du groupe Canal+,
35:31 C8 et CNews en particulier, sous-entendant que leur autorisation
35:35 d'émettre pourrait être remise en cause en 2025,
35:37 remise en cause par l'ARCOM, qui est une instance indépendante,
35:40 l'ex-CSA si vous voulez.
35:42 Si vous nous regardez, vous savez que CNews est un espace de liberté,
35:45 puisqu'ici on vous résume, en particulier dans le meilleur de l'info,
35:48 les journées, les prises de position de tous les invités,
35:50 vous venez de le voir, elles sont nombreuses, elles sont multiples.
35:53 Nous on pense que la liberté, elle est ici, sur CNews.
35:56 Mais on va écouter la ministre et un premier commentaire
35:59 que faisait ce soir Mathieu de Bocquete dans Face à l'info.
36:02 C8 et CNews pourraient perdre leur fréquence ?
36:07 Il y a des obligations à respecter.
36:09 Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'ARCOM
36:12 depuis 2019 pour C8 et CNews.
36:16 Au bout d'combien d'interventions pourront l'ARCOM dire
36:20 à tel degré, les obligations ne sont pas respectées ?
36:23 C'est le rôle de l'ARCOM. Je rappelle juste le cadre qui existe.
36:26 C'est ce qu'on appelle très poliment de la menace.
36:28 La ministre de l'information contrôlée explique donc
36:31 les paramètres dans lesquels le débat public doit se tenir
36:34 et explique désormais dans quels paramètres les chaînes privées
36:37 doivent évoluer s'ils veulent bénéficier de la possibilité
36:40 d'exister dans l'espace public.
36:42 Je crois que cette dame qui veut rééduquer les chroniqueurs,
36:45 Charlotte, Marc, Valérie Lecable et Julien Drey,
36:48 et vous, et Clélie Mathias et quelques autres,
36:51 je pense qu'il est nécessaire elle-même peut-être de prendre
36:54 le cours de démocratie. Ça pourrait l'intéresser.
36:56 Mais quoi qu'il en soit, elle nous évite à rentrer dans le rang.
36:58 Le message est lancé.
37:00 - Je rebondis juste sur ce qui a été dit.
37:02 Par exemple, il y a 111 articles dans la loi du 30 septembre 1986
37:07 que toutes les chaînes et radios doivent respecter.
37:10 Tous les jours, ces articles sont violés.
37:12 Tous les jours, par les chaînes.
37:14 Et après, c'est vrai qu'on ne supprime pas pour autant la fréquence.
37:17 Par exemple, si on regarde les chaînes,
37:19 ce n'est pas très public et ce n'est pas très dit publiquement.
37:22 Mais toutes les chaînes ont des reprises.
37:24 Elle a cité une vingtaine, par exemple, pour C8, Cnews.
37:27 On regarde juste une année sur France 5, France 2.
37:30 En 2019, il y en avait 4 ou 5.
37:32 Donc, ça arrive un peu à tout le monde.
37:35 C'est intéressant de voir qu'il y a peut-être deux points de mesure.
37:38 - Deux réactions que vous avez peut-être entendues tout à l'heure,
37:41 deux hommes qui connaissent le droit et qui sont souvent sur nos plateaux.
37:44 Très souvent, l'ancien magistrat Georges Fenech
37:46 et l'avocat William Golnadel.
37:48 - Je considère que ces propos sont purement et simplement ignominieux
37:53 et illicites, d'ailleurs.
37:55 C'est exactement comme si un ministre de la Justice,
37:58 avant un jugement, tentait de faire pression sur un tribunal.
38:04 C'est exactement pareil.
38:06 L'Arkom est une organisation qui est censée être indépendante,
38:09 en tout cas qui a devoir de l'être.
38:11 Et le politique ne doit pas intervenir d'une quelconque manière.
38:15 Une fois que j'ai dit ça, au niveau des principes, ça n'est pas rien.
38:19 Mais d'où elle parle ?
38:21 D'où parle cette ministre ?
38:23 Elle parle dans la Maison-Ronde, au sein de France Inter,
38:27 qui est, à mon avis, la radio de service public
38:32 la moins pluraliste de toutes les sociétés démocratiques.
38:37 - Georges Fenech.
38:39 Il ne parlait pas ? Ah, il ne parle pas.
38:43 - Nous sommes en 2025, madame la ministre.
38:48 Ma parole s'est eue.
38:51 Je ne la disposerai plus jamais, madame la ministre.
38:54 Je ne tiendrai plus des propos démesurés,
38:58 comme vous le craignez, sur la justice.
39:01 Je ne dirai plus rien. Ma parole se taira.
39:05 Voilà ce que je tenais à dire sur ce plateau.
39:09 Et je reste muet.
39:11 Et ainsi, je ne la disposerai pas, madame la ministre.
39:14 Mais que je sache, mon cher Pascal,
39:17 la loi 1881 sur la liberté de la presse
39:20 ne connaît qu'une seule limite, la loi pénale.
39:23 La diffamation, l'injure.
39:25 Pour le reste, que ça vous plaise ou non, madame la ministre,
39:28 je suis libre de ma parole et je continuerai à l'exprimer,
39:32 comme bon me semble, même si ça ne vous est pas agréable.
39:35 - Libre de sa parole, libre de ses commentaires.
39:39 S'il veut faire silence, il peut. Pas longtemps.
39:42 Pour terminer, je voulais qu'on entende Marc Menand,
39:45 à qui on n'a jamais dicté un papier ou une information
39:48 de sa longue carrière et qui est un libre penseur
39:51 que vous connaissez tous. Et je voulais qu'on le ré-augmente.
39:54 - Déjà, moi, je l'attaquerai pour diffamation.
39:59 - Pourquoi ?
40:00 - Parce qu'elle me met en cause. Elle met en cause
40:03 tous les techniciens, tous les journalistes qui sont dans cette maison.
40:06 On viendrait simplement ici à la gamelle d'un milliardaire
40:09 qui nous donnerait un petit quelque chose parce qu'on n'aurait pas
40:12 la possibilité d'aller ailleurs. C'est monstrueux.
40:15 Comment, sur la place publique, une ministre d'un gouvernement
40:18 peut s'exprimer ainsi en méprisant le personnel
40:21 dans son ensemble d'une chaîne de télévision.
40:24 Alors que cette ministre, aujourd'hui, pense que l'Union soviétique,
40:27 eh bien, ça serait bien qu'elle puisse être restaurée
40:30 à sa façon. Je la plains dans sa nostalgie.
40:33 Je pense qu'elle devrait plutôt, en tant que ministre de la Culture,
40:36 lutter contre l'écriture inclusive, qui est en train de saboter la langue,
40:40 de nous rappeler ce qu'est le propre de la laïcité,
40:45 redonner également un élan pour que les enfants aient le goût
40:49 de l'étude plutôt que le goût de se dissiper sur Internet.
40:53 Bref, il y a tellement à faire pour qu'on soit à nouveau
40:57 dans la pétillance de l'esprit. Et c'est ça, le rôle de la Culture.
41:00 Sans oublier le théâtre, qui est bien malade depuis trois ans,
41:03 qu'elle s'en occupe et qu'elle laisse la véritable liberté s'exprimer.
41:07 Madame, je ne vous dois rien, je ne vous doirai jamais rien.
41:10 Et je suis fière de travailler dans cette maison.
41:13 On m'a jamais demandé de tenir un propos ou un autre.
41:16 - Et nous aussi, je pense qu'on peut dire qu'on est très fiers
41:19 de travailler ici. Encore une fois, je ne leur ai pas atteint
41:22 de s'entendre. Ils sont invités. Il y a ceux qui ne veulent pas venir.
41:26 - Il faut qu'elles viennent, effectivement. On serait ravis
41:28 d'abord de lui montrer dans quelles conditions, bonnes conditions,
41:30 est-ce qu'on travaille. Il faut lui montrer qu'on peut tout dire ici
41:33 et que tout le monde est bienvenu. Donc, effectivement, qu'elles viennent.
41:36 Moi, je serais ravi de discuter avec elles en plateau, par exemple.
41:38 - Pardonnez-moi, Emmanuel Macron est venu ou non ?
41:41 Pas pendant la campagne, pas venu. François Hollande ne veut plus venir ici.
41:44 Donc, il y a des gens qui refusent aussi. Il faut dire, il faut raconter,
41:48 il faut dire la vérité.
41:50 - Alors, ce sont des ennemis du débat démocratique, pardon.
41:53 - Vous avez raison de le dire. Je voulais qu'on termine par autre chose,
41:57 par une note un peu plus légère, peut-être. Quoique, un vrai duel,
42:01 Beyoncé contre Valérie Pécresse ou Valérie Pécresse contre Beyoncé.
42:05 Duel improbable, mais qui a lieu en ce moment.
42:08 - Valérie Pécresse est colère. Elle tacle le producteur de Beyoncé.
42:15 La seconde date de concert de Queen Bé prévue au Stade de France
42:18 a finalement dû être annulée.
42:20 - Et de nombreux fans des Suisses en sont pris à la présidente d'Île-de-France.
42:23 Selon eux, elle serait responsable de cette annulation,
42:26 notamment à cause de travaux prévus sur la ligne de RERB à cette période.
42:29 RERB qui, je le rappelle, donnait un accès direct au Stade de France.
42:33 - J'ai le dos large, mais il ne faut pas charrier. La vérité est toute simple.
42:37 Les dates de travaux des transports qui amènent au Stade de France,
42:42 les dates des travaux de SNCF Réseau sont connues deux ans à l'avance.
42:46 Et tous les professionnels de l'événementiel le savent.
42:49 - Je trouve que Valérie Pécresse est une surprise récurente.
42:53 - Elle a un argument. Elle dit que c'était depuis deux ans, les travaux.
42:57 - Je suis d'accord avec vous, mais surtout qu'elle en parle.
43:00 C'est ça qui m'étonne. Elle pouvait faire un communiqué.
43:03 - Si le producteur de Beyoncé a commis une erreur et mis en vente des places
43:07 à une date qui était rigoureusement impossible et intenable, c'est de sa faute.
43:12 Et il ne faut pas se défausser sur les autres. Ça n'est pas très courageux.
43:15 - C'est son meilleur discours.
43:18 - Exactement.
43:21 - Le ridicule de Tupac, c'est sidérant.
43:25 - J'adore Beyoncé. Je lui dis bienvenue en Ile-de-France.
43:29 Mais la prochaine fois, il faudra prendre un producteur qui vérifiera
43:33 que le stade est disponible à la bonne date.
43:36 - La faute à Beyoncé. Ce n'est pas nous qui avons à rajouter la musique sur Valérie Pécresse.
43:41 - Je tiens à le dire, elle l'a mis. - Je ne suis pas convaincu.
43:45 - Vous n'êtes pas le seul visible homme.
43:48 Merci beaucoup. On vous retrouve dans un instant dans Soir Info.
43:52 Je remercie Valérie Réacné, Adrien Fontenot et Victor Huon
43:56 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
43:59 A demain soir, 21h.
44:03 Tout de suite, Soir Info avec Julien Pasquet.
44:06 [Musique]

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