Retraites : «Le gouvernement fait de la provocation», juge Manon Aubry

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Transcript

00:00 au blocage du pays ?

00:02 Moi je suis favorable au retrait de la réforme des retraites.

00:04 C'est pas ma question.

00:06 Non mais j'y arrive, il n'y a pas de problème, j'ai pas de soucis à y répondre.

00:08 Je suis favorable au retrait.

00:10 Donc, qu'est-ce qui se passe ?

00:12 D'abord, on a essayé

00:14 de s'opposer politiquement.

00:16 On s'oppose à l'Assemblée nationale,

00:18 on s'oppose dans la rue.

00:20 9 Français,

00:22 9 actifs sur 10 sont contre,

00:24 8 Français sur 10 sont contre,

00:26 l'ensemble des syndicats sont contre,

00:28 et le gouvernement,

00:30 il reste absolument sourd à tout ce qui se passe.

00:32 Radicalité, blocage, coup de force ?

00:34 Vous savez, c'est même Laurent Berger,

00:36 de la CFDT,

00:38 alors c'est pas le plus radical des syndicalistes,

00:40 vous me l'incarderez,

00:42 qui avait dit,

00:44 et je m'en souviens,

00:46 ce n'est pas une menace, c'est un avertissement collectif,

00:48 et il met en garde qu'il peut y avoir un risque que ça dégénère.

00:50 Et pourquoi Laurent Berger,

00:52 qui est plutôt connu comme étant quelqu'un

00:54 tout à fait pas radical,

00:56 pourquoi il lance l'avertissement ?

00:58 - C'est le gouvernement qui pousse à la radicalité.

01:00 - Bien sûr, je vais même plus loin.

01:02 Le gouvernement fait de la provocation.

01:04 - Mais vous, vous n'en faites jamais.

01:06 - Non !

01:08 - Est-ce que vous trouvez que j'ai fait de la provocation aujourd'hui ?

01:10 - On va venir au Parlement.

01:12 - Non, non, non, nous on est là pour s'opposer,

01:14 et quand eux, ils veulent

01:16 voler les demi-heures

01:18 années de la retraite,

01:20 pour les transformer en deux pires

01:22 années de la vie, et bien c'est eux qui font de la provocation.

01:24 - Mais là pourquoi ?

01:26 - Pourquoi vous ne voulez pas de ce débat à l'Assemblée nationale ?

01:28 - Mais on le veut !

01:30 - 3 000 amendements, 13 000, des virgules !

01:32 - Non, c'est pas vrai !

01:34 - Sonia Mabrouk, je vous mets au défi

01:36 de me trouver un amendement sur la virgule.

01:38 - Je les ai lus hier.

01:40 - Je vais vous dire, déjà,

01:42 première chose,

01:44 ce n'est pas le texte qui a eu le plus d'amendements

01:46 dans l'histoire du Parlement. Il y en a eu un où il y a eu

01:48 140 000 dans les années 2000 sur un texte énergétique.

01:50 - Donc vous trouvez que c'est un argument ?

01:52 - Non, non, non. Première chose. Deuxième chose.

01:54 Aujourd'hui, qui est-ce qui contraint

01:56 le débat ? C'est le gouvernement.

01:58 Utilisez l'article 47.1.

02:00 C'est un dévoiement de la Constitution.

02:02 Il faut que les gens le sachent qui nous écoutent.

02:04 - Mais à cause de vos amendements, maintenant on brille, l'article 7 qui repousse

02:06 l'âge de départ pourrait ne pas être étudié.

02:08 - Qu'est-ce que vous en savez ? - Non. - Vous assumez ce choix ?

02:10 - Qu'est-ce que vous en savez ? On n'y est pas encore.

02:12 Vous savez pourquoi autant d'amendements ont été déposés ?

02:14 C'est pour être maître du temps. - Non, vous êtes maître du cours

02:16 des récrés, comme ça. - Non, c'est pour être maître du temps.

02:18 Vous savez ce qui se passe ? C'est que

02:20 à l'Assemblée Nationale, en général,

02:22 comme la majorité

02:24 est que très relative et plutôt

02:26 une minorité, ils passent leur temps à compter

02:28 les députés dans l'Assemblée.

02:30 Et dès qu'ils ont une majorité, ce qui n'est pas toujours le cas,

02:32 ils essaient de faire adopter

02:34 et dès qu'ils sont en minorité, ils font durer

02:36 les débats. Eh bien, c'est aujourd'hui

02:38 le jeu que fait le gouvernement. Nous, notre rôle,

02:40 c'est de nous opposer à cette réforme des retraites.

02:42 Et je vous le dis, oui, on fera

02:44 tout ce qu'on peut à l'Assemblée Nationale, mais comment

02:46 on peut imaginer qu'un texte aussi important

02:48 que celui-là, qui engage

02:50 notre avenir pour des décennies,

02:52 il puisse être décidé sans vote ?

02:54 Et je le dis, Sonia Mabrouk,

02:56 l'article 47.1, qui est un dévoiement de la Constitution,

02:58 par ailleurs, c'est 50 jours

03:00 minimum. Mais ça peut être plus.

03:02 Rien n'empêche au gouvernement

03:04 d'avoir le temps de prendre

03:06 pour le débat. Et par exemple, ce week-end,

03:08 ils ont refusé d'ouvrir les débats, alors que

03:10 ça aurait pu se poursuivre.

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