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  • 03/02/2023

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Transcription
00:00 - Pour recontextualiser un petit peu ce qui s'est passé avec le Centre communal d'action sociale de Lisieux,
00:04 qui est en charge principalement de réaliser l'action sociale dans la plupart des communes,
00:08 ce qui s'est passé tout simplement c'est qu'à Lisieux, ils ont un service de livraison de plateau-repas
00:13 auprès de personnes âgées, entre 65 et 80 en l'occurrence,
00:16 et depuis le mois de décembre, le conseil d'administration du CCRS a décidé de supprimer le plan.
00:22 - Parce que ça coûtait trop cher.
00:23 - Parce que ça coûtait trop cher, exactement, auprès des personnes âgées.
00:26 Sans concertation préalable, et c'est ce qui nous, en tant qu'association de consommateurs,
00:30 nous a un petit peu choqué quand on a appris ça, il n'y a eu aucune concertation,
00:33 c'est-à-dire que les retraités du jour au lendemain se sont retrouvés avec toujours leur plateau-repas,
00:38 mais amputés du pain, et c'est ce qui est assez problématique à deux raisons.
00:41 La première, c'est que très clairement, le pain c'est une symbolique en France.
00:45 Ça fait des années, alors on l'a suivi pour certains c'est le béret,
00:47 la baguette c'est quand même aussi un symbole dans notre pays.
00:49 Et le deuxième, c'est que quand vous avez 80, 90 ans,
00:53 finalement l'un des derniers plaisirs de la vie c'est parfois de manger,
00:55 et donc le fait d'avoir tout simplement un bout de pain,
00:57 ce qui n'est pas grand-chose, c'est quand même vachement important.
00:59 – Vous vous rendez compte ? Et puis moi je pense aussi aux personnes qui fournissaient aussi le pain,
01:03 ça veut dire qu'elles aussi lui ont enlevé le truc, ça veut dire que derrière,
01:05 je vous dis, c'est un truc de fou.
01:07 Je vous dis, pour l'alimentation, pour l'alimentaire,
01:09 sachez que l'inflation sur un an, la hausse est de 12%, 12%, c'est énorme.
01:14 – C'est énorme, colossal.
01:15 Et voilà, très clairement, on a une situation,
01:18 enfin moi j'ai écouté l'interview du directeur du CCAS qui nous dit,
01:22 oui mais de toute manière, les retraités n'étaient pas dérangés,
01:25 ça concerne qu'une infime minorité qui n'ont pas été spécialement choqués
01:29 par le fait qu'on leur enlève le pain.
01:30 Si c'était finalement une infime minorité de retraités,
01:32 pourquoi est-ce qu'on n'a pas fait du cas par cas ?
01:34 Pourquoi est-ce qu'à la base, on n'a pas lancé un questionnaire en disant tout simplement,
01:38 qui souhaite garder le pain, qui souhaite ne pas le garder ?
01:40 Et l'impact aurait été au final minime.
01:42 – Non mais en fait ce qui se passe, c'est qu'on voit une succession de petites choses là,
01:45 qui font, on se dit, c'est ce qui va se passer là,
01:48 parce qu'on voit de plus en plus de choses incroyables.
01:52 Gilles ?
01:53 – La décision elle est scandaleuse Cyril, c'est fou parce que,
01:56 en plus pour les personnes très âgées,
01:58 au moment de la seconde guerre mondiale, ils étaient très jeunes
02:00 et quand ils n'avaient pas de pain, c'était le symbole d'on ne peut plus manger.
02:03 Donc là pour eux c'est terrible, quand ils peuvent s'exprimer, c'est terrible.
02:06 Tout ça pour économiser dans un établissement public,
02:09 12 000 euros c'est public, c'est une honte Cyril.
02:11 Le pain, vous le disiez, c'est symbolique,
02:13 retirez le pain de la bouche, les révoltes du pain en France.
02:15 Mais ces personnes âgées, on leur enlève même leur dignité en leur enlevant le pain.
02:19 Je trouve ça abominable, franchement.
02:21 – Non mais c'est incroyable ce qui se passe,
02:23 manger du pain maintenant ça va devenir un signe extérieur de richesse.
02:25 C'est un signe extérieur de richesse de manger du pain.
02:27 Et je trouve que l'inflation elle a bon dos.
02:28 Et ma question c'est, est-ce que dans tous les "mayons",
02:31 les acteurs de la chaîne, il n'y a pas des gens qui peuvent faire des concessions
02:33 pour que ce ne soit pas les plus démunis qui trinquent à chaque fois ?
02:35 On dit l'inflation, l'inflation, mais c'est les mêmes qui trinquent.
02:38 – C'est très compliqué, après moi je n'ai pas accès
02:41 aux services qui fournissent le pain au CCS en l'occurrence.
02:43 Mais vous avez reçu, Cyril, très récemment beaucoup de boulangers.
02:46 On parle souvent du circuit court.
02:48 Moi j'ai envie de dire, est-ce qu'au niveau du CCS,
02:50 il n'y a pas d'autres options de passer peut-être par une autre centrale
02:53 qui gère l'approvisionnement au pain ?
02:55 Parce que voilà, on a beaucoup de boulangers qui ne demandent qu'à travailler.
02:57 Nous, en tant qu'association de consommateurs, on s'en réjouit.
03:00 Mais là, on sent bien véritablement qu'on a une décision
03:03 qui impacte le plus grand nombre, alors qu'il y a d'autres solutions
03:05 de notre point de vue qui sont envisageables.
03:08 Lucas, tu voulais poser une question ?
03:09 Non, j'allais dire pareil. Ça reflète qu'il y a encore des inégalités
03:13 entre les plus riches et les plus pauvres.
03:14 Ceux qui sont à l'autre, ils n'auront plus de problème.
03:17 Non mais tu te rends compte que là, on retire le pain ?
03:20 Ah oui, littéralement.
03:21 Pour moi, symboliquement, c'est horrible.
03:23 Quels sont les...
03:24 C'est pas acceptable.
03:25 Non mais c'est... Oui, Sophie.
03:26 Non mais a priori, ils ont justifié en fait cette décision
03:29 en disant que personne ne mangeait.
03:30 Enfin, ça vient de vous justement.
03:32 Non mais c'est ce qu'ils disent.
03:33 Moi j'y suis.
03:34 Non mais c'est ce qu'ils disent.
03:35 Ça ne tire pas la route, parce que par ailleurs,
03:37 ils disent qu'ils ne mangent pas.
03:39 Ça veut dire qu'un simple petit coup de fil aux familles
03:42 pour dire est-ce que ça le prive ou est-ce que ça ne le prive pas.
03:45 Et puis sur les X personnes, tu fais une règle de trois
03:49 et tu dis bah voilà, du coup, comme monsieur en prendra
03:51 et madame n'en prendra pas, je vais réussir à baisser les coûts.
03:54 C'est aussi simple que ça.
03:55 On n'a pas attendu véritablement, je pense, l'inflation
03:58 pour qu'on s'aperçoive que tout d'un coup, les retraités
04:00 ne mangent pas.
04:00 Mais c'est comme les cantines scolaires.
04:02 C'est pareil, on leur enlève des trucs au fur et à mesure.
04:04 C'est aberrant.
04:04 Antoine, donc c'est vrai que c'est un truc de fou.
04:07 Est-ce qu'il va y avoir d'autres choses comme ça qui vont se passer,
04:08 tu penses ou pas ?
04:10 Quand on regarde cette actualité, oui, on peut craindre très clairement
04:13 qu'il y ait des mesures de ce type qui se reproduisent.
04:16 Après, moi voilà, encore une fois, je travaille pour une association
04:19 de consommateurs.
04:19 On n'est pas les pouvoirs publics, on n'est pas le CCS.
04:22 Mais oui, très clairement, avec l'inflation dans le domaine alimentaire,
04:25 on l'a rappelé la semaine dernière, on a une inflation à 12%.
04:27 On a tous les produits...
04:28 Ça va encore monter ce qu'on a dit en mars, jusqu'en mars.
04:30 Ça, ça va en mars, ça va être le climax.
04:32 Exactement, ça va être...
04:33 D'après les analystes, à partir du mois de mars,
04:34 on risque de nouveau d'avoir une explosion de l'inflation
04:37 dans le domaine alimentaire.
04:38 Donc oui, ce type, malheureusement, d'initiative malheureuse,
04:41 est à craindre.
04:41 [Musique]

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