Passer au player
Passer au contenu principal
Passer au pied de page
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Favori
Partager
Ajouter à la playlist
Signaler
Médecine - La circulation du sang
Europe 1
Suivre
01/02/2023
Philippe Charlier nous raconte la circulation du sang.
Retrouvez "Mes aïeux quelle époque !" sur : http://www.europe1.fr/emissions/mes-aieux-quelle-epoque
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Europain, historiquement vôtre, avec Stéphane Berth.
00:04
Mais aïe, quelle époque, mais aïe, quelle époque !
00:07
Oui, mais aïe, quelle époque, une époque et même plusieurs qu'on vous raconte chaque jour pendant deux heures.
00:11
Toujours avec Jean-Luc Lemoyne, David Cassel-Lopez qu'on retrouve dans un instant,
00:15
et aujourd'hui avec vous, Philippe Charlier, notre médecin légiste de l'histoire.
00:19
Alors, ça s'est passé dans le passé, on remonte au 17ème siècle,
00:23
au moment où on a découvert que le sang circulait dans nos veines.
00:28
Et oui, cher Stéphane, s'il y a bien un homme qui a changé le cours de l'histoire de la médecine,
00:32
mais aussi le cours du sang, c'est bien William Harvey, établi à Londres au 17ème siècle.
00:38
Alors, plantons un tout petit peu le tableau, c'est un fils de commerçant,
00:42
un jeune homme qui ne prend pas la trajectoire familiale,
00:44
il préfère partir pour Padoue, en Italie, suivre des cours d'anatomie,
00:48
parce que ce qui l'intéresse, c'est savoir comment on est fait à l'intérieur.
00:52
Il est formé par le célèbre professeur Acqua Pendente, le découvreur des valvules veineuses,
00:57
ces petites formations dans les veines qui évitent le reflux du sang,
01:00
et il est diplômé docteur en médecine en 1602 à l'âge de 24 ans, un âge normal pour l'époque.
01:05
De retour à Londres, il exerce au St Bartholomew's Hospital,
01:09
et il se fait élire très jeune au prestigieux Royal College of Physicians.
01:13
Il devient le médecin des rois d'Angleterre, vous auriez pu le croiser Stéphane,
01:17
à la cour de Jacques Ier, puis de Charles Ier,
01:20
et il est également le médecin personnel d'un type absolument incroyable,
01:23
un philosophe et également alchimiste Francis Bacon.
01:27
Autrement dit, il gagne très très bien sa vie,
01:30
ce qui lui permet de laisser libre cours à ses hobbies pour ses petites recherches personnelles.
01:35
Oh, c'est pas la littérature, c'est pas les albums de fleurs ou des carnets d'entomologie,
01:39
non, lui ce qui l'intéresse passionnément, c'est la circulation du sang.
01:43
- Mais on ne savait toujours pas au 17e siècle que le sang circulait dans les veines.
01:48
- Et non, on parlait à l'époque de... Vous savez, il y a des vieux termes qui restent,
01:51
trachées artères par exemple, et qui montrent bien toujours maintenant l'ambiguïté,
01:55
on ne savait pas ce qui circulait dans ses conduits,
01:57
pourquoi ? Parce qu'on autopsiait les gens morts,
01:59
et on ne faisait pas assez de vivisection,
02:02
et c'est justement une des pratiques sur lesquelles il va s'asseoir pour développer sa connaissance.
02:06
- Il s'assoit sur une vivisection ? Ça m'inquiète vos expressions.
02:11
- Bon, fermez les yeux, pensez à autre chose.
02:13
Vous allez voir que pour comprendre le fonctionnement du système vasculaire,
02:17
il va devoir pratiquer beaucoup d'autopsies.
02:19
Beaucoup d'autopsies, ce n'est pas comme maintenant une autopsie par jour,
02:22
les cadavres sont une denrée rare.
02:24
Il va autopsier 40 cadavres de condamnés à mort,
02:26
mais ce chiffre-là ne lui suffit pas.
02:28
Il va même jusqu'à disséquer les corps de son père, de sa sœur, et même de ses amis.
02:34
Ce qu'il préfère lui, c'est les morts en bonne santé,
02:37
comme les pendus par exemple, ou les autres condamnés à mort.
02:39
Mais il aime particulièrement ce qu'il appelle les morts de maladie,
02:43
parce que ça, ça lui permet de voir les altérations pathologiques.
02:46
Quelqu'un qui avait une tuberculose, quelqu'un qui avait un cancer ou un infarctus,
02:49
là, il y a des organes qui ne sont pas normaux, mais qui sont pathologiques,
02:52
ça lui permet de voir comment la maladie touche l'organisme.
02:55
Et c'est ainsi qu'il écrit à son collègue français, Jean Rioland, je cite,
02:59
"L'observation du cadavre d'un seul homme mort de maladie chronique
03:03
est plus utile à la médecine que la dissection de dix pendus."
03:06
On devrait mettre ça quelque part dans ce studio.
03:09
Et donc, le grand oeuvre de William Harvey est publié en 1628,
03:13
attention, je vous fais réviser votre latin,
03:14
il porte le nom de "Exercitació anatomica de motus cordis et sanguinis in animalibus".
03:20
- Euh... - Traduction ?
03:22
- Bah, je sais pas, "exercice anatomique"... - Du mouvement du sang, ou ?
03:26
- "Motus cordis", le mouvement du cœur. - Mais vous êtes bon, bravo !
03:30
- Et "sanguinis", c'est le sang, "in animalibus", des animaux.
03:35
- C'est parfait, je vous mets 20/20 à cette version, bravo.
03:38
Eh bien, c'est en ayant pratiqué des vivisections chez les animaux
03:41
qu'il met en évidence certaines particularités de la physiologie.
03:44
Juste petit rappel, la vivisection, c'est quand on ouvre des corps,
03:47
mais qui sont toujours vivants.
03:49
Alors, ils vont pas rester vivants très très longtemps,
03:51
faut être plutôt bon sur le geste technique.
03:53
C'est quelque chose qui est pratiqué depuis l'Antiquité grecque à Alexandrie,
03:56
et on dit même que Cléopâtre a pu utiliser la vivisection
03:59
pour juger de l'efficacité des poisons
04:01
quand elle cherchait le meilleur moyen de se suicider.
04:03
Je vous rappelle qu'elle a choisi l'aspic,
04:05
qui est un poison extrêmement efficace.
04:07
On est dans une période où on manque vraiment de cadavres,
04:09
on va même jusqu'à en voler dans les cimetières,
04:11
c'est ce qu'on appelle les résurrectionnistes,
04:13
et ça prendra beaucoup plus d'importance encore au 18e, 19e siècle.
04:16
- Mais c'est dégueulasse pour les animaux, quoi !
04:19
- Ah bah ils sentent tout,
04:21
oui c'est quelque chose d'absolument brutal et d'absolument dramatique pour eux.
04:24
Mais on fait ça également chez les humains,
04:26
à Alexandrie c'était sur les humains.
04:28
- Ah oui, on faisait de la vivisection humaine.
04:30
- Eh oui, mais c'est comme ça que s'est assise,
04:32
et pardon, que s'est développée, je veux pas utiliser le mot "assis" qui vous...
04:35
- Non, ça me gêne pas !
04:36
- Que s'est développée les connaissances anatomiques, et surtout physiologiques.
04:39
Parce que sinon, comment voir, comment un cœur bat,
04:42
comment sont les oreillettes, puis les ventricules,
04:44
et justement, c'est ainsi,
04:46
parce qu'il a pratiqué les vivisections chez les animaux,
04:48
qu'il a mis en évidence une contraction du cœur
04:50
qui débute au niveau des oreillettes
04:52
et qui se poursuit ensuite au ventricule.
04:54
Et il a montré également que cette contraction était décalée
04:57
et non-simultanée au niveau des deux ventricules.
05:00
Quelque chose qu'on peut voir maintenant quand on va chez son cardiologue,
05:02
avec l'échographie, c'est forcément beaucoup plus simple.
05:05
Ensuite, il a attribué le poux artériel,
05:07
qu'on connaît tous depuis longtemps, y compris en Chine ou en Inde,
05:10
à la systole ventriculaire, c'est-à-dire la contraction du ventricule.
05:13
Et puis, c'est là où il est vraiment hyper intelligent,
05:16
sur un animal vivant, mais dont il ne fait pas la vivisection,
05:20
il va faire des usages de garrot ou de point de compression sur le réseau vasculaire,
05:25
et c'est là où il va voir le sens de circulation du sang
05:28
d'un point à un autre de l'organisme,
05:30
et c'est comme ça qu'il va montrer que le sang fait plusieurs fois par minute
05:33
le tour de l'organisme.
05:35
Autrement dit, ce type est vraiment un génie,
05:37
il utilise les moyens de l'époque, certes des moyens un peu brutaux,
05:40
mais surtout il fonde ses démonstrations sur l'expérimentation,
05:44
et pas sur la simple répétition des dogmes de ses prédécesseurs,
05:47
Galien, Hippocrate et les autres.
05:49
Autrement dit, ce médecin anglais a vraiment changé la face du monde.
05:53
- Mes aïeux qu'à l'époque, merci beaucoup Philippe !
Recommandations
7:18
|
À suivre
Médecine - Des momies mises à nu
Europe 1
27/10/2022
5:59
Médecine - Le supplice du Pal
Europe 1
06/12/2022
8:06
Médecine - Traiter un homme avec le corps d'un autre
Europe 1
16/11/2022
7:23
"L'héroïne au verre de sang"
Europe 1
30/11/2020
3:08
VIDÉO - Ayo interprète sa chanson "Rest assured", en live sur Europe 1
Europe 1
07/02/2020
3:25
Angèle interprète "La Thune" en live sur Europe 1
Europe 1
17/10/2018
3:51
Le phylloxéra tueur de vigne
Europe 1
31/08/2022
3:47
VIDÉO - Mauvais Œil interprète "Eve lève-toi" en live sur Europe 1
Europe 1
23/11/2019
4:53
Gastronomie : la naissance des arts de la table à la Renaissance
Europe 1
07/09/2022
1:23:22
Charles by Aznavour, découvrez ce tout-sonore inédit
Europe 1
01/10/2018
5:32
La tarte au maroille
Europe 1
26/06/2021
1:45
Journée mondiale du donneur de sang : les hôpitaux face à la pénurie
Europe 1
14/06/2022
1:14
VIDÉO - Quand Garou chante les audiences d'Europe 1
Europe 1
22/11/2019
1:43
Les Franciliens champions de France des incivilités au volant
Europe 1
24/05/2022
1:15
François Baroin : "Je n'ai pas que la politique dans le sang"
Europe 1
06/11/2019
5:00
Gastronomie - La première toque en cuisine
Europe 1
22/06/2023
3:21
Skunk Anansie chante "Hedonism" en live sur Europe 1
Europe 1
01/02/2019
1:13
Moselle : le cancer du sein d'une infirmière reconnu maladie professionnelle, une première en France
Europe 1
27/03/2023
1:20
Cinq cents choristes amateurs chantent Queen partout en France
Europe 1
06/03/2024
6:39
Charles de Gaulle, "bête de scène" et animal médiatique
Europe 1
09/11/2020
1:26
Infections nosocomiales : un rebond en France, avec un effet Covid
Europe 1
26/05/2023
1:37
L'ancien international français Just Fontaine est mort à l'âge de 89 ans
Europe 1
01/03/2023
2:14
Robert Marchand, doyen des cyclistes, est mort à 109 ans
Europe 1
22/05/2021
5:24
Indochine chante en live "Song for a Dream" sur Europe 1
Europe 1
12/10/2018
4:54
Les Innocents interprètent "L'autre Finistère" en live sur Europe 1
Europe 1
14/03/2019