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  • 01/02/2023
Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News. Je vous ai compris.
00:00:06 Mais on ne changera rien ou presque.
00:00:08 Voilà en substance le message du gouvernement après la mobilisation imposante, il faut le dire, hier dans les rues de France.
00:00:14 Alors est-ce tenable et surtout le gouvernement manque-t-il d'empathie ?
00:00:18 D'empathie et de compréhension de la vraie vie des Français, comme on dit, c'est en tous les cas en grande partie la France périphérique qui était dans les rues hier,
00:00:27 la France des dépossédés comme l'appellent les géographes Christophe Guelui.
00:00:31 Et dans ce contexte nous parlerons des régimes spéciaux, que dis-je, très spéciaux des parlementaires, députés et sénateurs.
00:00:38 Alors on ne va pas tomber dans l'antiparlementarisme, c'est pas notre genre.
00:00:42 On va pas faire du populisme mais quand même on va s'interroger, est-ce que ce n'est pas du bon sens que tout le monde contribue s'il faut faire cette réforme.
00:00:50 Voilà pour le programme mais tout d'abord le journal. Bonjour à vous cher Mickaël.
00:00:53 Bonjour Sonia, bonjour à tous. Plusieurs fois reporté, le projet de loi immigration a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
00:01:00 Le texte propose d'allier lutte contre l'immigration illégale et régularisation par le travail mais que contient-il exactement ?
00:01:08 Eléments de réponse avec Valentine Leboeuf.
00:01:11 Mesures phares de ce projet de loi, la création d'un titre de séjour pour les travailleurs sans papier dans les métiers en tension.
00:01:19 Il sera valid un an et concernera les travailleurs en situation irrégulière déjà présents sur le territoire.
00:01:25 Objectif recruter dans les secteurs en pénurie de main d'oeuvre comme la restauration ou le bâtiment.
00:01:30 Mesures rejetées par la droite qui dénonce une régularisation massive.
00:01:34 Les républicains proposent donc l'instauration de quotas pour limiter les régularisations.
00:01:39 Une proposition étudiée par le ministre de l'Intérieur.
00:01:42 Le gouvernement souhaite également accélérer les expulsions des étrangers délinquants.
00:01:47 Gérald Darmanin a annoncé en décembre la création de 3000 places supplémentaires dans les centres de rétention administrative.
00:01:54 Autre mesure accélérer les procédures d'examen des demandes d'asile et les réduire à 6 mois contre un an en moyenne actuellement.
00:02:01 Le gouvernement souhaite également la délivrance d'une obligation de quitter le territoire français dès le rejet d'une demande d'asile.
00:02:08 Enfin une mesure voulue par le ministre du Travail, permettre aux demandeurs d'asile de travailler dès leur arrivée en France.
00:02:14 En attendant la décision de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides.
00:02:19 La réforme des retraites au lendemain de la deuxième journée de mobilisation.
00:02:26 Le bras de fer continue entre les syndicats et le gouvernement.
00:02:29 Écoutez Laurent Berger, le secrétaire général de la SFDT et le ministre du Travail Olivier Dussopt.
00:02:34 Ils étaient interrogés respectivement sur RTL et France 2.
00:02:37 Moi j'appelle le gouvernement ce matin.
00:02:40 J'appelle le gouvernement à dire arrêtez de rester droit dans vos bottes, discutons.
00:02:45 Et entendez que cette mesure d'âge elle n'est pas du tout acceptée, elle est rejetée.
00:02:51 Passiez sur les certitudes, non, parce que nous savons que cette réforme est nécessaire.
00:02:54 Elle est nécessaire parce que le système ne tient pas aujourd'hui.
00:02:57 Nous sommes le 1er février, voici ce qui change à partir d'aujourd'hui.
00:03:02 Les tarifs des péages qui augmentent de 4,75%.
00:03:06 Le taux du livret à passe à 3%.
00:03:08 L'augmentation également des tarifs de l'électricité, +15%.
00:03:12 Ou encore la durée de versement de l'allocation chômage qui diminue.
00:03:17 Dans le reste de l'actualité, la jeune Siem, 18 ans, est toujours portée disparue depuis une semaine à la Grand-Combe dans le Gard.
00:03:24 Depuis ce matin, ses proches manifestent devant le palais de justice de Nîmes.
00:03:28 Hier, un homme d'une quarantaine d'années et son ex-compagnon étaient interpellés et placés en garde à vue.
00:03:33 Au moment de sa disparition, Siem était vêtu d'un pull marron, d'un pantalon noir et de basket clair.
00:03:38 L'actualité internationale en Ukraine. La situation est très tendue pour l'armée ukrainienne à Vougledar.
00:03:45 Depuis plusieurs jours, les troupes de Moscou ont lancé leurs forces dans la conquête de cette petite ville de l'est du pays.
00:03:51 Ecoutez ces soldats ukrainiens qui, pour le moment, résistent à l'offensive russe.
00:03:55 Les Russes arrivent. Ils continuent d'arriver parce qu'ils ont des équipements,
00:04:01 ils ont des armes et ils ont plus de personnes que nous.
00:04:04 Mais comme vous pouvez le voir, nous tenons et nous ne quitterons pas cet endroit.
00:04:08 C'est très tendu et plus le temps passe, plus la situation empire.
00:04:14 Les Russes viennent, reviennent et reviennent encore.
00:04:17 Chaque jour, il y a de plus en plus de travail. Chaque jour, on tire de plus en plus.
00:04:22 Deuxième jour de la visite du pape François en Afrique.
00:04:27 Une foule immense s'est rassemblée à Kinshasa pour assister à la messe du souverain pontife.
00:04:31 Des centaines de milliers de personnes sont sur place pour cette célébration.
00:04:34 Beaucoup de fidèles sont arrivés d'hier soir.
00:04:37 Voilà, c'est la fin de ce journal. L'actualité continue dans Midi News avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:04:42 Ah mais c'est à nous ! Mais j'étais en train de lire.
00:04:46 C'est un autre pape, le pape de la gauche Olivier d'Artigolle qui signe sa première chronique dans Causeur.
00:04:52 Et oui, je suis ravi !
00:04:53 Alors, je vous lis les trois lignes qu'il présente parce qu'il faudrait un livre pour vous présenter.
00:04:58 Mais voici ce qui est écrit.
00:04:59 Habitué aux joutes médiatiques, hier comme dirigeant communiste, aujourd'hui comme chroniqueur politique,
00:05:04 Olivier a des tripes et du cœur, ça on peut en témoigner.
00:05:07 Quand il s'agit de défendre ses idées, j'aime qu'on me contredise pour être sa devise.
00:05:12 Ça tombe bien !
00:05:14 Et il va être servi.
00:05:15 On poursuit souvent nos échanges avec Elisabeth. Elle m'a dit "mais viens le dire dans Causeur".
00:05:19 Voilà, mais bravo ! Et ça s'appelle ?
00:05:21 Coup de rouge.
00:05:22 Mais c'est pas le gros rouge qui tâche, vous c'est ça élève, c'est la nuance.
00:05:26 Oui, oui, oui, je vous laisse tous les possibles.
00:05:28 Je pense qu'il n'est pas d'accord avec ma une, mais ça commence.
00:05:31 Elisabeth Lévy qui est directrice justement de la rédaction de Causeur.
00:05:35 Alors, tous retraités, mais c'est le rêve.
00:05:38 C'est le dernier rêve.
00:05:39 C'est le farniente et le droit à la paresse que défend Olivier d'Artigolle sans nuance.
00:05:43 Ah, je sais, je vous taquine.
00:05:45 C'est la gauche du travail, c'est pas la gauche des allocs.
00:05:47 Merci.
00:05:48 C'est la gauche.
00:05:49 C'est la retraite plutôt que l'arthrite.
00:05:52 En bonne santé.
00:05:53 Bien.
00:05:54 Comment c'est déjà ?
00:05:56 Et sinon vous allez travailler ensemble longtemps parce que...
00:05:58 J'ai des doutes.
00:06:01 Je salue Jérôme Jiménez qui nous accompagne.
00:06:03 Merci d'être là.
00:06:04 Porte-parole, IDF, une sapolie.
00:06:06 Ce qui était hier parmi les manifestants.
00:06:08 Beaucoup de monde.
00:06:09 Kevin Bossuet qui lui n'a pas travaillé, un professeur, c'est la grève.
00:06:13 C'est grave ?
00:06:15 Évidemment que non.
00:06:16 Ah non, mais non.
00:06:17 Non, non, là c'est pas grave.
00:06:18 Maître Pierre Gentier est présent.
00:06:20 Et Éric Doré de Matten, merci d'être là pour défendre la réforme de retraite.
00:06:25 Non.
00:06:26 Bah il faut, hein.
00:06:27 Il faut être objectif.
00:06:28 Ah bah merci.
00:06:29 On l'expose.
00:06:30 On l'explique.
00:06:31 Mais exactement, exactement.
00:06:32 Alors, qui était dans la rue hier ?
00:06:34 La France périphérique.
00:06:35 Et c'est pas qu'un concept de sociologie, la France périphérique.
00:06:39 C'est la France des dépossédés, c'est les perdants notamment de la mondialisation.
00:06:43 Je voudrais qu'on regarde ce sujet ensemble.
00:06:45 Et puis après on va en parler.
00:06:47 Il est présenté par Maéva Lamy.
00:06:50 Regardez.
00:06:51 Le point levé et en musique, ces Marseillais s'élancent contre la réforme des retraites.
00:07:00 Le principal point de crispation, le recul de l'âge de départ à la retraite à 64 ans,
00:07:09 inenvisageable pour eux.
00:07:11 Ça repousse la galère de deux ans supplémentaires.
00:07:15 Donc voilà, je suis pas d'accord.
00:07:17 64 ans ça fait quand même tard, je pense.
00:07:20 Même colère à Rennes, Saint-Nazaire,
00:07:23 ou encore à Montpellier.
00:07:27 Et merci.
00:07:28 Ici, certains participants, comme ce groupe des boueurs,
00:07:32 appellent à mieux prendre en compte la pénibilité de leur métier.
00:07:35 Arriver à 64 ans derrière un camion, avec tout ce qu'on respire,
00:07:41 c'est un travail quand même assez pénible.
00:07:43 La totalité chez nous, c'est entre 60 et 61 ans.
00:07:46 On va cotiser toute notre vie pour passer l'arme à droite, à gauche, c'est pas possible.
00:07:50 Des critiques sur le fond, mais aussi sur la forme.
00:07:53 Deux jours après les propos d'Elisabeth Borne,
00:07:56 la Première ministre a affirmé que le recul de l'âge de départ à la retraite n'était plus négociable.
00:08:01 Ils vont passer en force, et ça c'est pas la démocratie pour moi.
00:08:06 Je pense qu'il faut faire quelque chose, mais ils ont pas la bonne manière,
00:08:09 ils ont pas la bonne façon de faire.
00:08:11 Partout en France, ces manifestants promettent de rester mobilisés,
00:08:14 tant que le projet de réforme ne sera pas retiré.
00:08:17 Tout en rêve, tout en rêve !
00:08:21 C'est quoi la France périphérique, Elisabeth Lévy ?
00:08:24 C'est celle des bourgs, des petits villages, des communes,
00:08:27 c'est celle où les rideaux des commerces sont baissés,
00:08:29 où il y a une hémorragie des services publics ?
00:08:31 On la définit comme cette France qui n'est ni celle des centres-villes,
00:08:34 ni celle des banlieues, et de gens qui ont dû successivement,
00:08:37 pour des raisons d'ailleurs diverses, à la fois pour des réseaux économiques,
00:08:41 pour les centres-villes, pour échapper à l'immigration,
00:08:44 pour beaucoup, pour les autres,
00:08:46 c'est donc cette espèce d'intermonde, en fait,
00:08:51 qu'on ne sait pas très bien comment caractériser,
00:08:54 et qu'on a vu sortir au moment des Gilets jaunes.
00:08:56 Ce qui confirme d'ailleurs que la réforme des retraites,
00:09:02 c'est en quelque sorte la raison manifeste de cette révolte,
00:09:06 et que très probablement, comme on l'a beaucoup dit,
00:09:11 Fourquet l'a dit, qu'il a dit aussi,
00:09:16 qu'il y a évidemment toutes sortes d'autres raisons de cette colère,
00:09:22 qui ne sont pas la retraite,
00:09:24 qui sont aussi une espèce de révolte contre les élites.
00:09:26 – On va en parler.
00:09:28 – Et surtout, peut-être, juste dernier mot, le timing,
00:09:31 en fait, le timing, c'est vrai, je me rends compte,
00:09:33 moi je ne suis pas du tout contre cette retraite,
00:09:35 je suis désolé qu'on se mobilise pour ça.
00:09:37 – Vous êtes pas contre, heureusement.
00:09:38 – Mais le timing est quand même pas très bien.
00:09:40 – On va en parler, mais ce qui m'intéresse,
00:09:41 c'est l'indicateur de ces sous-préfectures,
00:09:43 ces communes, ces petits villages, c'est incroyable,
00:09:46 il y a véritablement, Kévin Bossuet,
00:09:48 on avait des chiffres qui étaient presque du jamais vu,
00:09:51 dans certains endroits,
00:09:52 des Français qui ne sont jamais sortis,
00:09:54 sont sortis pour la première fois.
00:09:56 – Bien sûr, moi la France périphérique, je la connais bien,
00:09:59 c'est la France d'où je viens, en fait.
00:10:01 Moi j'ai grandi, j'ai passé 18 ans dans les Ardennes,
00:10:04 j'ai grandi pendant 18 ans dans un petit village
00:10:07 de 300 à 400 habitants, et quand je vais à nouveau là-bas,
00:10:11 je me rends compte que tout a fermé,
00:10:13 il n'y a pratiquement plus de services publics,
00:10:15 que toutes les promesses qu'on avait faites à ces ouvriers,
00:10:18 on leur disait "misez sur l'école, vos enfants vont s'en sortir",
00:10:22 sauf qu'on se rend compte que ces enfants sont au chômage,
00:10:25 ce sont les victimes des délocalisations,
00:10:27 ce sont les victimes de la désindustrialisation,
00:10:29 et ils avaient surtout l'impression que déjà,
00:10:32 quand ils travaillaient, on leur enlevait leur dignité,
00:10:34 puisqu'il y avait cette incapacité finalement à finir les fins de mois,
00:10:37 et là ils ont l'impression avec cette réforme,
00:10:39 que finalement, cette dignité, on va aussi l'enlever à leur retraite,
00:10:44 parce qu'il y avait toujours cette motivation au travail,
00:10:47 certes je travaille dur, mais au moins j'aurai une retraite digne de ce nom,
00:10:51 et je pourrai me reposer, sauf qu'ils ont l'impression aujourd'hui
00:10:54 que ce n'est plus le cas, et la vérité c'est que cette réforme des retraites,
00:10:57 c'est un catalyseur.
00:10:58 – Attendez, on va en parler, je veux qu'on reste encore là-dessus,
00:11:01 parce que cette France périphérique, elle nous intéresse,
00:11:03 parce qu'attention, quand elle manifeste, je veux dire,
00:11:06 ce n'est pas rien Olivier d'Artigolles,
00:11:08 pour leur faire accepter qu'il faut travailler deux ans de plus,
00:11:11 il faut se lever de bonheur.
00:11:12 – Je crée un racinement de ce mouvement à l'échelle des sous-préfectures,
00:11:17 de ces villes qu'on connaît bien,
00:11:19 qui sont victimes des phénomènes de métropolisation régionale,
00:11:22 moi je vois sur la Grande Aquitaine,
00:11:24 combien Bordeaux et son agglomération ont pu attirer de l'activité,
00:11:28 et combien des plaines et des vallées ont été mises à mal
00:11:33 au cours des dernières années,
00:11:35 et je fais écho à ce que dit Kevin sur le sentiment de dignité,
00:11:40 pourquoi sommes-nous traités ainsi ?
00:11:42 C'est-à-dire que c'est à la fois pour leur vie au travail,
00:11:44 plus on parle de la retraite et plus on parle de la vie au travail,
00:11:47 mais aussi concernant leur territoire.
00:11:49 Donc il y a quelque chose qui se cristallise autour des 64,
00:11:53 qui dépasse très largement la question de l'âge légal de départ.
00:11:56 Exactement, Eric, quand on leur dit de travailler plus,
00:11:58 mais il faut, enfin, je veux dire, quand vous avez des rideaux,
00:12:00 des centres-villes tous baissés en partie.
00:12:02 Aujourd'hui, c'est vrai que le gouvernement actuel
00:12:05 récolte les erreurs de 20 ans passés.
00:12:08 N'oubliez pas que l'industrie française représentait 20%
00:12:12 de la richesse créée par le pays il y a encore une vingtaine d'années.
00:12:15 20% de la richesse du PIB, c'est ce que produit un pays,
00:12:18 il y en a plus que 10, voire moins, j'en suis pratiquement sûr,
00:12:20 et quand vous regardez le nombre d'entreprises
00:12:23 qui ont fermé dans les régions, les industries,
00:12:26 ça c'est vraiment un vrai déclin,
00:12:27 parce que c'est ce qui donnait du travail aux gens,
00:12:29 et les gens étaient contents, même dans des petites régions,
00:12:31 des petits villages, ils allaient faire leur boulot.
00:12:33 Aujourd'hui, qu'est-ce qui reste ?
00:12:35 Il y avait une fierté aussi, de ces productions-là,
00:12:39 il y avait une fierté de nos artisanats, de nos industries.
00:12:43 Ne repeignez pas tout en noir, la fierté elle est là,
00:12:46 mais il faut pouvoir la porter, l'incarner.
00:12:48 C'est vrai, ce n'est pas la seule sentiment.
00:12:50 - Vous avez raison sur le manque de fierté,
00:12:54 mais ce n'est pas le seul sentiment à mon avis,
00:12:56 et je pense que personne ici ne peut être porte-parole,
00:12:58 moi non plus, de cette France-là, même si j'en viens.
00:13:00 Je pense que c'est l'incompréhension aussi qui domine,
00:13:02 et je fais le lien aussi avec les Gilets jaunes,
00:13:04 c'est-à-dire la vraie question c'est, où va l'argent ?
00:13:07 Comment se fait-il qu'on a autant d'argent qui circule ?
00:13:10 Comment se fait-il qu'on donne autant d'argent ?
00:13:12 Et je veux dire, encore une fois, ce gouvernement est très mal placé,
00:13:15 très très mal placé,
00:13:16 - Justement, on va en parler.
00:13:17 - C'est très difficile quand on est Olivier Véran,
00:13:20 porte-parole du gouvernement,
00:13:22 de venir et de dire aux Français,
00:13:24 - Vous avez une fixation sur lui, moi.
00:13:26 - Oui, je le sens un peu, d'émission en émission.
00:13:29 - On va dire le gouvernement, si vous voulez.
00:13:31 C'est très difficile quand on est Olivier Véran,
00:13:33 ou tout autre ministre du gouvernement Macron,
00:13:35 de dire, il faut, pour économiser 10-12 milliards par an,
00:13:38 que vous travaillez plus quand on s'est endetté de 600 milliards
00:13:42 sous les années Covid.
00:13:44 Ça, c'est incompréhensible pour les Français.
00:13:46 - Vous avez raison.
00:13:47 Excellent papier hier dans le Figaro d'ailleurs, de François Langlais,
00:13:50 qui a écrit, c'est vrai Éric,
00:13:52 quand on est biberonné à ça, on aime le lait de ce biberon-là.
00:13:55 - C'est le milliard qui a tout cassé,
00:13:57 parce qu'aujourd'hui, c'est le chiffre de base.
00:14:00 On ne parle que de milliards,
00:14:01 et pour beaucoup de Français, ça représente quoi un milliard ?
00:14:03 - Justement, François Langlais, d'abord, rappelle un chiffre
00:14:06 qui a visiblement échappé à tout le monde,
00:14:08 parce qu'on nous explique que le système serait à l'équilibre,
00:14:11 mais François Langlais rappelle quand même qu'il n'est à l'équilibre
00:14:13 que parce que nous mettons au pot, en plus de nos cotisations,
00:14:17 donc par l'impôt, 30 milliards.
00:14:19 - On pense à ça, les exonérations.
00:14:20 - Et par ailleurs, ça témoigne aussi peut-être,
00:14:23 parce que là, il y a quelque chose, un nœud,
00:14:25 sur la compréhension de la dépense publique.
00:14:27 - Ah non, on va y revenir.
00:14:28 - Ça témoigne d'une incompréhension sur ce qu'est la retraite.
00:14:30 - Mais alors ?
00:14:31 - La retraite, ce n'est pas les impôts qui la prennent.
00:14:33 - Elisabeth, j'en viens à mon sujet, je vous ai compris.
00:14:36 Jérôme Giménez, je vous ai compris.
00:14:38 - Oh là là, ça commence mal quand on dit ça.
00:14:40 - Vous étiez dans la rue hier,
00:14:42 et le gouvernement, on va voir la réaction d'Elisabeth Borne
00:14:45 sur les réseaux sociaux.
00:14:47 Voilà ce qui a été dit par la première ministre.
00:14:50 "La réforme de la retraite suscite des interrogations et des doutes."
00:14:53 Oui, nous les entendons, bien.
00:14:55 "Le débat parlementaire s'ouvre."
00:14:57 OK.
00:14:58 "Il permettra dans la transparence d'enrichir notre projet
00:15:00 "qu'un cap assuré l'avenir de notre système par répétition."
00:15:02 Comment vous, qui étiez dans la rue...
00:15:05 - Vous lisez bien, Elisabeth.
00:15:07 - Oui, surtout le "ah là là" à la fin.
00:15:09 Comment vous réagissez ?
00:15:10 Est-ce que je vous ai compris ?
00:15:12 Circulez, c'est bon, maintenant.
00:15:14 Il faut la faire passer, cette réforme.
00:15:16 - Comme vous dites, moi, j'étais présent dans le cortège,
00:15:18 donc en tant que policier, c'était assez intéressant.
00:15:20 On a été identifiés très rapidement.
00:15:22 Et surtout, il y a un point que je voulais préciser aujourd'hui,
00:15:24 c'est que dans ce cortège,
00:15:26 on a bien senti que la majorité des Français
00:15:28 aiment et soutiennent la police.
00:15:30 On a beaucoup de personnes qui sont venues se présenter,
00:15:32 et c'est toujours intéressant.
00:15:34 - Vous vous rendez compte ?
00:15:36 - Non, mais là, c'est aussi des moments
00:15:38 où on peut tisser du lien avec la population,
00:15:40 et c'était fort intéressant.
00:15:42 Par contre, il est vrai que ces personnes
00:15:44 qui sont dans les cortèges sont déterminées.
00:15:46 Et ces réponses du gouvernement,
00:15:48 alors c'est de la politique,
00:15:50 ça ne me regarde pas,
00:15:52 mais on sent que les personnes
00:15:54 qui sont sur la voie publique aujourd'hui
00:15:56 sont déterminées et iront très loin.
00:15:58 Je ne suis pas certain que le mouvement
00:16:00 s'effrite, bien au contraire.
00:16:02 Et encore plus quand les manifestations
00:16:04 se passent globalement bien
00:16:06 au niveau de la sécurité,
00:16:08 et on y reviendra.
00:16:10 - Ecoutons Gabriel Attal hier sur TF1.
00:16:12 Moi ce qui m'intéresse, c'est les mots qui sont utilisés là.
00:16:14 Rétorer comment un gouvernement qui voit
00:16:16 une mobilisation aussi imposante
00:16:18 va pouvoir dire "on enjambe ça".
00:16:20 - Moi j'ai vu que les syndicats
00:16:22 ont appelé à des nouvelles journées
00:16:24 de mobilisation.
00:16:26 Mon message est clair aux syndicats.
00:16:28 Si vous continuez à vous mobiliser,
00:16:30 continuez à le faire en respectant
00:16:32 les Français qui travaillent,
00:16:34 à la fin quand il y a des blocages,
00:16:36 c'est toujours eux qui trinquent.
00:16:38 Les Français qui vont travailler ou qui prennent
00:16:40 un peu de vacances bien méritées.
00:16:42 C'est ça évidemment la demande.
00:16:44 - Ce qui veut donc dire que les Français
00:16:46 qui étaient dans ces cortèges sont effégnats
00:16:48 et ne sont pas ceux qui les autres jours
00:16:50 de la semaine travaillent.
00:16:52 Attention à une chose qui se passe
00:16:54 concernant l'exécutif.
00:16:56 Le projet de loi a été présenté
00:16:58 le 10 janvier de mémoire.
00:17:00 Depuis ils font un saut d'exercice
00:17:02 sur le projet.
00:17:04 Le rejet est massif.
00:17:06 Le soutien aux manifestants
00:17:08 reste très élevé.
00:17:10 Et rien dans ce que donne
00:17:12 le gouvernement,
00:17:14 lui permet de reprendre la main
00:17:16 sur quelques sujets que ce soit.
00:17:18 - Mais on est bien loin
00:17:20 de ce qu'il peut donner.
00:17:22 - Mais attendez.
00:17:24 Tout ce qu'il va donner maintenant.
00:17:26 - C'est fini.
00:17:28 C'est le retrait des mesures d'âge.
00:17:30 - Chacun va rester sur ses positions.
00:17:32 - Un autre gros problème,
00:17:34 c'est ce que dit le patronat
00:17:36 sans le dire, c'est le coût
00:17:38 de ces mesures.
00:17:40 Et même Raymond Soubille confirmait,
00:17:42 l'homme de l'ingénierie sociale
00:17:44 qui a travaillé longtemps avec Nicolas Sarpozy.
00:17:46 - Il connaît le dialogue social.
00:17:48 - Le problème, je lis la phrase,
00:17:50 le bénéfice financier sera maigre.
00:17:52 - Pourquoi on fait cette réforme ?
00:17:54 - A force de donner des mesures
00:17:56 adoucissantes, c'est-à-dire
00:17:58 que ça coûte plus cher que ce que ça va rapporter.
00:18:00 - On marche sur la tête.
00:18:02 - On ne fait pas cette réforme
00:18:04 parce que si on ne réussit pas,
00:18:06 on ne pourra pas faire la suivante.
00:18:08 - C'est quoi la suivante ?
00:18:10 - On sait très bien.
00:18:12 Je pense que les manifestants l'ont dit.
00:18:14 - C'est pas la dernière réforme ?
00:18:16 - Bien sûr qu'on dit.
00:18:18 Il y a M67 et peut-être après-demain,
00:18:20 70 ans.
00:18:22 - A pousser le bouchon quand même.
00:18:24 - Il y a des pays en Europe
00:18:26 qui partent à 60.
00:18:28 - Ce qui m'intéresse aussi,
00:18:30 c'est comment on perçoit ce gouvernement.
00:18:32 J'ai envie de comprendre.
00:18:34 Ils sont, on va reprendre l'expression
00:18:36 très juppéiste, droit dans leur botte,
00:18:38 mais quand même, il y a une manière de parler,
00:18:40 d'incarner l'empathie.
00:18:42 Écoutez, pour vous faire plaisir,
00:18:44 Olivier Véran sur C8 chez Cyril Hanouna,
00:18:46 un échange entre le porte-parole du gouvernement
00:18:48 et un restaurateur qui l'interpelle.
00:18:50 - Quand est-ce que moi, vous me remboursez
00:18:54 un PGE et des charges
00:18:56 à ne plus savoir qu'en faire ?
00:18:58 Je paye 30% de ma tière en plus depuis 2019.
00:19:00 Vous connaissez le prix du litre
00:19:02 du fioul, monsieur Véran,
00:19:04 en fioul domestique, pour se chauffer ?
00:19:06 - Vas-y.
00:19:08 - 2019, 0,64 centimes.
00:19:10 2022, 1,54 centimes.
00:19:12 Je mange 8000 balles de fioul par an.
00:19:14 Je suis au gaz, monsieur Véran.
00:19:16 Combien je paye, à votre avis ?
00:19:18 Vous avez une idée du prix du gaz ?
00:19:20 Vous avez une idée de ce qu'on paye,
00:19:22 nous, artisans ?
00:19:24 Mais putain de merde,
00:19:26 je suis en train de faire un...
00:19:28 - Vous allez réagir, mais comme on dit
00:19:30 "priorité au direct", on va écouter...
00:19:32 C'est Olivier Dussopt
00:19:34 qui va s'exprimer sur la réforme des retraites.
00:19:36 - ... à réduire les derniers chiffres
00:19:38 de création d'emplois au 3e trimestre
00:19:40 et nous attendons au 4e trimestre,
00:19:42 de diminution du nombre de demandeurs d'emploi
00:19:44 montrent qu'ils n'ont jamais été aussi près
00:19:46 du plein emploi. Mais les personnes
00:19:48 dont vous évoquez la régularisation
00:19:50 sont présentes sur le territoire depuis longtemps,
00:19:52 qui travaillent dans des secteurs
00:19:54 qui se caractérisent par des tensions de recrutement
00:19:56 et souvent des tensions extrêmement fortes.
00:19:58 Des secteurs dans lesquels les employeurs,
00:20:00 les représentants des employeurs, nous disent
00:20:02 que sans recours à une main-d'oeuvre étrangère
00:20:04 non communautaire, ces secteurs ne tourneraient pas.
00:20:06 Il y a un certain nombre de secteurs d'activité,
00:20:08 et ça renvoie à la nécessité
00:20:10 d'actualiser la liste,
00:20:12 au sein desquels la part des travailleurs
00:20:14 de nationalités étrangères non communautaires
00:20:16 peut atteindre 20 à 25 %.
00:20:18 C'est le cas par exemple
00:20:20 des commis de cuisine.
00:20:22 Et donc ces secteurs-là, ces secteurs d'activité
00:20:24 ne fonctionneraient pas sans
00:20:26 cette main-d'oeuvre, sans ces salariés.
00:20:28 Et donc nous ne sommes pas dans une logique d'appel d'air,
00:20:30 ce n'est pas la création de flux,
00:20:32 nous parlons là de personnes qui sont présentes
00:20:34 sur le territoire depuis plusieurs années,
00:20:36 qui travaillent très très souvent
00:20:38 et la plupart du temps, ça sera la condition
00:20:40 pour accéder à cette carte de séjour
00:20:42 de manière déclarée, légale,
00:20:44 mais qui ont une situation irrégulière,
00:20:46 et souvent d'ailleurs, parce que ce sont des personnes
00:20:48 qui sont entrées sur le territoire avec un titre de séjour,
00:20:50 celui-ci n'a pas été renouvelé,
00:20:52 mais qui se sont maintenues avec ce travail
00:20:54 et avec cette volonté d'intégration.
00:21:14 Le ministre Olivier Dussopt, qui s'exprime
00:21:16 à plusieurs casquettes, soit sur la réforme des retraites,
00:21:18 soit, je vais vous interroger quand même sur ce sujet
00:21:20 avant qu'on revienne aux retraites,
00:21:22 sur évidemment le projet immigration,
00:21:24 ça y est, il arrive, voilà
00:21:26 un autre sujet épineux sur la table
00:21:28 et la question de ces titres de séjour.
00:21:30 Alors pour la droite et le RN,
00:21:32 c'est l'appel d'air à plus d'immigration,
00:21:34 pour la gauche, c'est pas assez,
00:21:36 bonne chance là encore.
00:21:38 C'est ça, c'est-à-dire que le camp macroniste
00:21:40 est en train de se diviser
00:21:42 aussi bien sur la réforme des retraites
00:21:44 que sur la question du projet de loi immigration.
00:21:46 Quand vous regardez les sondages,
00:21:48 il y a 30% des électeurs de Renaissance
00:21:50 qui sont contre la réforme des retraites.
00:21:52 Quand vous écoutez les différents députés
00:21:54 autour de la question de l'immigration,
00:21:56 on voit bien qu'ils ne sont pas d'accord.
00:21:58 L'aile gauche trouve que le projet
00:22:00 de loi sur l'immigration va beaucoup trop loin,
00:22:02 l'aile droite pense que ça ne va pas assez loin,
00:22:04 l'aile gauche ne veut absolument pas
00:22:06 entendre parler de quota,
00:22:08 donc on voit là les limites du "en même temps"
00:22:10 et on voit bien que Macron
00:22:12 est en train de s'écraser
00:22:14 sous une stratégie qu'il ne tient plus.
00:22:16 Donc je trouve qu'en effet, c'est hyper compliqué
00:22:18 et surtout, moi, ce qui me marque
00:22:20 dans le macroniste, c'est qu'il essaye de muer.
00:22:22 On l'a vu sur la réforme des retraites,
00:22:24 au départ, ils ont voulu faire passer
00:22:26 cette réforme comme étant une réforme juste,
00:22:28 mais ça ne peut pas prendre.
00:22:30 Il aurait fallu faire passer cette réforme
00:22:32 comme une réforme indispensable, rigoureuse.
00:22:34 Aujourd'hui, en France, il y a 3 000 milliards
00:22:36 de dettes, ce qui équivaut environ
00:22:38 à 44 000 euros de dettes
00:22:40 par Français. Il aurait fallu dire
00:22:42 que cette réforme, elle va être
00:22:44 sans doute un petit peu injuste, elle va être douloureuse,
00:22:46 mais il faut la faire passer.
00:22:48 Et je ne comprends pas la stratégie gouvernementale
00:22:50 du débat. Mais au début, non,
00:22:52 je vous assure, c'était une réforme juste.
00:22:54 Il n'y a rien de juste là-dedans.
00:22:56 Encore un mot quand même, on va revenir à la réforme des retraites
00:22:58 sur l'immigration. C'est vrai
00:23:00 qu'il y a un tir croisé pour ce gouvernement
00:23:02 en ce moment, parce que même, on va voir
00:23:04 comment la droite va réagir.
00:23:06 - Ah oui, c'est comme l'a dit Kevin,
00:23:08 à mécontenter tout le monde. C'est-à-dire, là,
00:23:10 ils avaient l'occasion, peut-être,
00:23:12 puisqu'on me dit tout le temps qu'il faut...
00:23:14 On a eu cette discussion hier
00:23:16 pour savoir si le gouvernement devait répondre
00:23:18 à toutes les attentes, à toutes les demandes.
00:23:20 Et sur la retraite, c'est un peu compliqué.
00:23:22 Sur l'immigration, ça fait 20 ans,
00:23:24 à peu près, ou 15 ans, si vous voulez,
00:23:26 qu'il y a une majorité assez stable,
00:23:28 une grosse majorité,
00:23:30 pour dire on veut réguler l'immigration.
00:23:32 Il y a trop d'immigration, elle ne s'intègre pas,
00:23:34 elle est en train de transformer
00:23:36 le visage de notre pays.
00:23:38 Or, vous voyez bien que,
00:23:40 pour ce qui est de la régulation ou de la restriction,
00:23:42 c'est de l'ordre du veu pieux.
00:23:44 Oui, on va faire...
00:23:46 - Mais attendez, ma question, c'est pas...
00:23:48 Il y a, aujourd'hui, en France, des patrons,
00:23:50 des patrons qui vous disent "on a besoin, Eric,
00:23:52 de Ritmatin, de cette immigration-là".
00:23:54 Et vous avez, comme vous le dites très justement,
00:23:56 Elisabeth Lévy, une majorité des Français
00:23:58 qui vous disent "mais non, il faut tenir compte
00:24:00 d'un aspect, on va dire... - Culturel.
00:24:02 - Culturel, même civilisationnel, etc.
00:24:04 - C'est la question. - Oui, et puis surtout,
00:24:06 la question de la formation, ça se décrète pas
00:24:08 d'embaucher un couvreur ou un plombier,
00:24:10 ça demande des années d'études, enfin, en tout cas,
00:24:12 de formation et d'apprentissage, et là, aujourd'hui,
00:24:14 on est vraiment à sec. N'oublions pas que,
00:24:16 pour la mise en route des centrales nucléaires,
00:24:18 on a quand même dû faire apporter de la main-d'oeuvre
00:24:20 des États-Unis pour faire des soudures, certes,
00:24:22 de très haut niveau, mais pour faire des soudures
00:24:24 sur des réacteurs nucléaires. C'est comme sur les canalisations.
00:24:26 Enfin, vous voyez, où on en est en France, aujourd'hui.
00:24:28 - Oui, mais, en termes de civilisation, j'entends dire
00:24:30 beaucoup de choses. Il s'agit de salariés
00:24:32 qui sont en activité depuis 3 ans...
00:24:34 - Oui, et qui payent... - Qui ont contribué,
00:24:36 quand même, à la richesse produite dans le pays,
00:24:38 que le titre de séjour est pour une durée d'un an
00:24:40 et qui ne permet pas le remboulement familial.
00:24:42 Donc, il va pas falloir que certains
00:24:44 montrent trop dans les tours sur l'idée
00:24:46 d'une civilière... - Oui, mais, Olivier,
00:24:48 vous trouvez ça bien de récompenser les patrons qui ont...
00:24:50 - Ah, mais moi, je trouve... - Oui, attends, pardon.
00:24:52 Est-ce que tu trouves ça bien de récompenser les patrons
00:24:54 qui ont transgressé la loi en embauchant
00:24:56 des sans-papiers ? Parce que, quand même,
00:24:58 il y a dans notre pays, on nous en parle,
00:25:00 par exemple, dans les banlieues. On nous dit
00:25:02 que le taux de chômage dans nos banlieues
00:25:04 est énorme. Donc,
00:25:06 j'aimerais bien savoir
00:25:08 pourquoi on accepte que,
00:25:10 pour avoir une main d'oeuvre plus docile ou plus
00:25:12 facile à...
00:25:14 - Moins cher payé.
00:25:16 - Non, mais on accepte
00:25:18 cette espèce d'oukasse de patrons,
00:25:20 je suis désolé. - On peut faire les deux.
00:25:22 - On va faire les deux, Olivier.
00:25:24 - Mais, aujourd'hui,
00:25:26 pour des raisons de dignité d'ailleurs humaines et de reconnaissance
00:25:28 qui a été faite... - Olivier Dartigold, on va faire les deux.
00:25:30 Poursuivez le débat et marquez la pause, si vous le voulez bien.
00:25:32 - C'est un "et en même temps".
00:25:34 - Ah, oui. Attention, hein.
00:25:36 "Et en même temps", alors, justement, on va
00:25:38 en parler, parce que j'ai vu que la majorité était
00:25:40 coincée, un peu gênée aux entendus, en ce moment, sur les régimes
00:25:42 très spéciaux des parlementaires.
00:25:44 Qu'en pensez-vous ? Populisme, on peut sans en parler ?
00:25:46 Hop, après la pause, à tout de suite.
00:25:48 - Égalité, c'est pour tous.
00:25:50 - Merci d'être avec nous.
00:25:52 Poursuivez notre débat. Dans quelques instants,
00:25:54 on va s'intéresser aux régimes très, très spéciaux
00:25:56 des parlementaires.
00:25:58 Alors, s'y intéresser, est-ce que c'est
00:26:00 du populisme ou du bon sens ?
00:26:02 Vous nous direz ce que vous en pensez, mais tout d'abord,
00:26:04 les titres, Audrey Bertheau.
00:26:06 (Générique)
00:26:08 - En 2017, plus d'une tonne de cocaïne
00:26:10 avait été saisie au port du Havre.
00:26:12 Cinq ans plus tard,
00:26:14 le procès de six hommes s'ouvre.
00:26:16 Aujourd'hui, ils sont soupçonnés
00:26:18 d'être les principaux protagonistes de ce trafic.
00:26:20 Agés de 29 à 56 ans,
00:26:22 les accusés comparaîtront jusqu'au 16 février.
00:26:24 Ils risquent jusqu'à 30 ans de prison.
00:26:26 À partir d'aujourd'hui, plus besoin de s'isoler
00:26:28 lorsque vous êtes contaminé au Covid.
00:26:30 Autre changement, la fin des arrêts de travail
00:26:32 sans jour de carence.
00:26:34 En effet, il est possible d'obtenir des indemnités
00:26:36 dès le premier jour d'interruption.
00:26:38 Enfin, concernant le système SIDEP,
00:26:40 qui enregistre les résultats des tests de dépistage,
00:26:42 il sera conditionné au consentement
00:26:44 des personnes concernées.
00:26:46 Et puis, le couac acquis,
00:26:48 le contrat du Marocain au PSG
00:26:50 vient d'être rejeté par la Ligue de football professionnelle.
00:26:52 La raison, un contrat transmis par Chelsea
00:26:54 trop tardivement.
00:26:56 Akim Ziyech ne s'engagera pas avec le club
00:26:58 et il n'y aura pas de recru
00:27:00 cet hiver pour le PSG.
00:27:02 Les régimes spéciaux,
00:27:04 très très spéciaux
00:27:06 de nos chers sénateurs et députés.
00:27:08 Alors, est-ce que quand on pose la question,
00:27:10 est-ce que c'est faire de l'anti-parlementarisme ?
00:27:12 Est-ce que c'est du populisme,
00:27:14 comme je l'ai entendu,
00:27:16 ou est-ce que c'est...
00:27:18 - Un peu de démagogie disons.
00:27:20 - Moi je trouve pas.
00:27:22 Moi je trouve que c'est normal,
00:27:24 question d'exemplarité,
00:27:26 on réforme pour l'ensemble des Français,
00:27:28 on peut aussi réformer pour soi-même.
00:27:30 - C'est normal, mais il y a quand même un peu ce...
00:27:32 disons que c'est pas ça qui va changer la donne.
00:27:34 Il y a combien de sénateurs ? 300, c'est ça ?
00:27:36 - Oui, mais il paraît qu'on cherche l'argent partout.
00:27:38 - Non, d'abord on voit très bien qu'on le cherche pas partout.
00:27:40 Encore une fois,
00:27:42 la retraite c'est pas l'impôt.
00:27:44 Je ne sais pas que je comprends le sentiment des gens maintenant.
00:27:46 Moi je n'aime pas cette logique de l'envie et du ressentiment.
00:27:50 - C'est votre avis ?
00:27:52 - Les députés ont fait un mouvement pour...
00:27:54 Les sénateurs pourraient le faire aujourd'hui.
00:27:56 Parce que bien sûr,
00:27:58 quand cette information arrive,
00:28:00 elle est une bombe dans la tête des gens,
00:28:02 au nom de l'équité,
00:28:04 au nom de dire "mais comment c'est possible,
00:28:06 ce sont des sommes très importantes".
00:28:08 - C'est votre avis, Jérôme Jiménez ?
00:28:10 Il faut s'intéresser...
00:28:12 Est-ce que tout le monde doit contribuer ?
00:28:14 Et puis l'exemplarité fait que ça doit infuser...
00:28:16 - Je vous rappelle que pour les fonctionnaires en général,
00:28:18 la retraite est quand même pas très douloureuse.
00:28:20 - Je le sais.
00:28:22 - J'exagère pour rien non plus.
00:28:24 - Jérôme Jiménez ?
00:28:26 - Je pense qu'il faut être très prudent.
00:28:28 C'est bien évidemment un sujet sensible également,
00:28:30 puisqu'on est sur une période où on demande des efforts à tous.
00:28:32 Est-ce qu'en termes d'exemplarité,
00:28:34 ces sénateurs doivent également se conformer
00:28:36 un petit peu à ce qui devrait se faire ?
00:28:38 Ça ne va pas.
00:28:40 - On va continuer à en parler,
00:28:42 et on va écouter dans quelques instants.
00:28:44 Il m'intéresse beaucoup ce parlementaire,
00:28:46 parce qu'il est toujours très précis.
00:28:48 C'est Charles de Courson.
00:28:50 C'est l'air de le dire sans trop le dire,
00:28:52 mais ça fait mal.
00:28:54 - Charles Amédée de Courson.
00:28:56 - C'est de la famille de madame ?
00:28:58 - J'ai toujours trouvé le prénom Amédée.
00:29:00 - Elodie Huchard, merci d'être avec nous.
00:29:02 Elodie, notre journaliste qui est à l'Assemblée nationale.
00:29:04 On vient d'écouter...
00:29:06 J'ai suivi Olivier Véran,
00:29:08 de dire qu'il regrette que l'opposition
00:29:10 ne respecte pas le temps parlementaire.
00:29:12 Elodie, ça chauffe,
00:29:14 dans ce débat déjà en commission.
00:29:16 - Sonia, en réalité,
00:29:18 ça chauffe et surtout ça traîne.
00:29:20 C'est ça qui agace beaucoup les députés.
00:29:22 Je vous le rappelle,
00:29:24 il y avait 5 693 amendements à étudier
00:29:26 en deux jours pleins.
00:29:28 Ils en ont étudié à peine plus de 500.
00:29:30 À peine un dixième du texte.
00:29:32 Ce que ça veut dire, c'est que l'obstruction est en place.
00:29:34 6 000 amendements déposés
00:29:36 sur les 7 000 initiaux par la NUPS.
00:29:38 Et puis, surtout, la gauche avait demandé
00:29:40 un peu plus de temps de débat.
00:29:42 Ça, c'est pour la défense de la NUPS.
00:29:44 Le reste de l'opposition demande simplement
00:29:46 à l'intergroupe de retirer un certain nombre d'amendements.
00:29:48 Parce qu'on parle beaucoup d'index des seigneurs,
00:29:50 de financement du système de la retraite.
00:29:52 Mais il y a une chose dont on ne va pas parler
00:29:54 en commission des affaires sociales,
00:29:56 c'est le fameux article 7, celui qui parle justement
00:29:58 de l'âge légal de départ à la retraite.
00:30:00 Et donc, un certain nombre de députés regrettent
00:30:02 qu'on n'aille pas sur le fond,
00:30:04 véritablement, les Français.
00:30:06 Je vous le rappelle quand même, le travail en commission,
00:30:08 c'est un tour de chauve. Chacun regarde
00:30:10 comment les autres se comportent. Tout le monde campe
00:30:12 sur ses positions. La gauche ne veut pas du texte.
00:30:14 La droite espère peser et met en place
00:30:16 de plus en plus de conditions.
00:30:18 Et puis, surtout, dès que lundi prochain,
00:30:20 le texte arrivera dans l'hémicycle.
00:30:22 Les députés repartiront à zéro
00:30:24 avec de nouveau un chronomètre.
00:30:26 On est sur un texte budgétaire.
00:30:28 C'est un peu de la tambouille, de la procédure,
00:30:30 mais quand même, c'est important de le comprendre.
00:30:32 C'est un de la constitution. En tout et pour tout,
00:30:34 les députés auront 20 jours pour parler
00:30:36 de ce texte. Après, immédiatement
00:30:38 et de manière automatique, il partira au Sénat.
00:30:40 Et donc, certains députés regrettent
00:30:42 qu'il n'ait pas le temps de parler véritablement
00:30:44 du fond et la défense, évidemment,
00:30:46 de la majorité. Pour éviter
00:30:48 de dire que c'est un coup de force, ils renvoient
00:30:50 sans arrêt l'opposition à ses responsabilités
00:30:52 en leur demandant de retirer les amendements.
00:30:54 – Bien, merci beaucoup,
00:30:56 Elodie. Je reçois beaucoup de réactions.
00:30:58 On parle beaucoup des régimes spéciaux des parlementaires
00:31:00 mais jamais des journalistes.
00:31:02 – On n'a pas de régime spéciaux.
00:31:04 – Non, il n'y a pas ?
00:31:06 À ma connaissance, ou alors on ne m'a rien dit.
00:31:08 – Il y a un abattement sur le revenu fiscal.
00:31:13 – Oui, oui, oui. – Il y a un abattement.
00:31:15 – De 6 000 euros, exactement. Écoutons Charles de Courson.
00:31:18 Cette question embarrassante, beaucoup, beaucoup de réactions.
00:31:20 Vous nous direz ce qu'il en est.
00:31:22 On me dit que l'amendement serait irrecevable
00:31:25 au nom de la séparation des pouvoirs d'eau,
00:31:27 que le gouvernement ne peut pas légiférer là-dessus.
00:31:29 – Ce n'est pas de la compétence. – Ce n'est pas le gouvernement qui l'exige.
00:31:31 – Pourquoi il interpelle le gouvernement ? On l'écoute.
00:31:33 – Eh oui.
00:31:35 – Pourquoi en particulier vous mettez en extinction le régime des élus du CESE,
00:31:40 enfin des membres du CESE pour être précis,
00:31:43 mais pas celui de l'Assemblée nationale et du Sénat ?
00:31:46 On peut parfaitement légiférer là-dessus.
00:31:49 Donc pourquoi ?
00:31:50 On ne peut pas demander, mes chers collègues, des efforts aux autres
00:31:54 sans donner l'exemple soi-même.
00:31:57 – Bon, Éric de Ritmatin.
00:32:00 – C'est vrai que dès qu'on commence à ouvrir cette malle aux privilèges,
00:32:05 on se rend compte que les députés sont mieux lotis,
00:32:08 et que les sénateurs sont encore mieux lotis.
00:32:11 – Mieux lotis.
00:32:12 – D'ailleurs parce que quand vous regardez la retraite pour un sénateur
00:32:15 qui a travaillé 6 ans seulement, 6 ans, et on rappelle qu'il y a 348 sénateurs,
00:32:19 il aura 2 190 euros de retraite.
00:32:21 – Le direct, pardonnez-moi, Olivier Véran sur les retraites.
00:32:24 – On a fait comme ça comme vous,
00:32:31 qui a un peu plus de manifestants hier que lors de la précédente manifestation.
00:32:36 Il y a un peu moins de grévistes hier que lors de la précédente journée de mobilisation.
00:32:40 On regarde cela avec humilité, concentration, avec notre cap qui est, je le rappelle,
00:32:45 de préserver la souveraineté de notre pays, et donc la souveraineté de notre modèle social,
00:32:50 et donc d'être capable d'équilibrer le financement
00:32:52 sans augmenter les impôts ni la dette, sans baisser les salaires
00:32:55 et sans baisser les pensions des retraités,
00:32:57 c'est-à-dire dans le cadre d'une augmentation progressive de la durée de travail.
00:33:01 – Bonjour, Maxence Lambrecq, France Inter.
00:33:09 Il est question de la durée de cotisation des négociations avec LR.
00:33:13 Pour ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans,
00:33:16 revenir sur 43 années de cotisation et non 44.
00:33:20 On en est où ? Ce pourrait être une annonce de la Première ministre demain soir sur France 2 ?
00:33:25 – D'abord, vous me permettez de souligner que je ne ciblais pas les LR tout à l'heure
00:33:28 lorsque j'ai parlé d'obstruction, parce qu'il y a parfois quelques raccourcis
00:33:31 qui peuvent être opérés, et je tiens à dire que les LR ne font pas d'obstruction,
00:33:34 je vais le dire deux fois.
00:33:36 Vous dire ensuite que le projet d'équilibre du financement des retraites,
00:33:39 il repose sur cette capacité des uns et des autres
00:33:42 à travailler progressivement un peu plus longtemps.
00:33:45 Pour refaire le point, en 2003, jusqu'en 2003,
00:33:48 il y avait un écart potentiel en fonction de l'âge auquel vous commenciez à travailler
00:33:52 qui pouvait atteindre 6 voire plus ans entre ceux qui avaient commencé tôt et ceux qui avaient commencé tard.
00:33:58 Cet écart a été un peu réduit par les réformes successives,
00:34:01 mais actuellement à l'heure à laquelle je vous parle,
00:34:03 certains cotisent 43 ans et d'autres cotisent 45 voire 46 ans.
00:34:07 Notre réforme a plutôt pour objectif, pas pour objectif, mais pour corollaire,
00:34:11 en reculant l'âge de départ, de réduire l'écart entre les durées de cotisation
00:34:15 qui s'imposent aux uns et aux autres.
00:34:17 Donc l'égalité de durée de cotisation ne s'entend pas dans un système de financement des retraites
00:34:22 qui repose à la fois sur un nombre d'années cotisées et un âge de départ à la retraite.
00:34:27 Je rappelle aussi pour mémoire que l'âge en pratique de départ à la retraite dans notre pays,
00:34:31 il n'est pas de 62 ans aujourd'hui, il est de 63,3 ans,
00:34:33 parce qu'un grand nombre de Français cotisent davantage pour avoir un meilleur niveau de pension de retraite.
00:34:38 Donc je ne suis pas sûr que ça change grand-chose, si vous voulez, de ce point de vue-là.
00:34:42 Par contre, ça peut avoir un coût.
00:34:44 Je vous le dis, dans le cadre du respect de l'équilibre et des grands principes,
00:34:48 nous sommes ouverts à tous les enrichissements.
00:34:50 Donc il y a un temps parlementaire.
00:34:52 Si cette question fait débat au Parlement, nous verrons.
00:34:54 Mais ce n'est pas dans notre objectif que de renoncer à cet équilibre trouvé,
00:34:59 y compris celui qui fait que ceux qui ont commencé à 20 ans partent à la retraite à 64 ans.
00:35:04 Monsieur le ministre, vous avez été confronté hier au Réel, lors d'une émission.
00:35:11 Vous avez pu échanger avec des Français, bien évidemment,
00:35:15 mais qui vous ont exprimé leur désarroi, leur colère, parfois leurs inquiétudes.
00:35:22 Est-ce que vous les entendez ? Est-ce que vous estimez, justement ?
00:35:25 Vous avez fait référence à la mobilisation dans la rue.
00:35:28 Il y a de nouvelles journées de mobilisation qui sont prévues.
00:35:31 Vous pouvez rester inflexible sur cet âge pivot, sur la volonté du gouvernement
00:35:37 de reculer l'âge légal de départ à la retraite, compte tenu de la situation globalement dans le pays
00:35:41 et de ces Français que vous avez rencontrés.
00:35:43 D'ailleurs, si vous avez été attentif hier lors de l'émission,
00:35:46 il y a eu un certain nombre de malentendus aussi, d'incompréhensions qui ont pu être relevées.
00:35:50 Je pense à ce jeune grutier qui s'inquiétait de devoir travailler jusqu'à 64 ans.
00:35:54 Or, il a commencé à travailler à 18 ans.
00:35:56 Donc, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain, il ne sera obligé de partir à 64 ans.
00:36:00 C'est 62 ans.
00:36:02 Et d'ailleurs, comme il y a des critères de pénibilité, ce sera même très probablement plus tôt.
00:36:06 Ce n'était pas inintéressant.
00:36:08 Ou cette retraitée qui est en cumul emploi-retraite, parce qu'elle a des petits-enfants à charge.
00:36:13 Josiane, elle s'appelle. 73 ans.
00:36:15 Et qui dit, je cotise, sur mon petit boulot, je cotise pour ma pension de retraite,
00:36:19 alors même que je ne bénéficie pas d'une hausse de la pension de retraite.
00:36:21 Dans notre projet de loi, on simplifie tout ça et on le rend plus juste.
00:36:24 Vous voyez, de l'échange avec les Français permet aussi, parfois, ce que je disais en préambule,
00:36:28 de permettre de faire naître des vérités qui sont celles qui sont contenues dans ce projet de loi.
00:36:33 Et que tout un chacun n'a évidemment pas pu lire, parce qu'un texte de loi est aride.
00:36:37 Et un texte sur les retraites est hyper aride.
00:36:39 Je le concède bien volontiers.
00:36:41 Donc on continue de travailler aussi d'expliquer.
00:36:43 C'est ce que je disais aussi la semaine dernière.
00:36:45 Il faut qu'on puisse continuer d'échanger, de dialoguer.
00:36:47 C'est fondamental.
00:36:48 Ensuite, je l'ai dit aussi, parmi les manifestants hier,
00:36:50 il y avait des gens qui manifestaient contre la réforme des retraites.
00:36:52 Il y en a d'autres qui manifestent parce que c'est compliqué pour eux.
00:36:55 Parce qu'ils renoncent à des loisirs. 8 Français sur 10.
00:36:57 Parce qu'ils ont changé leurs habitudes d'achat, y compris d'achat alimentaire.
00:37:01 Et qui s'inquiètent face à la montée des prix.
00:37:03 Beaucoup ont conscience que l'inflation est plus basse en France que partout ailleurs en Europe.
00:37:07 Et si vous me parlez de notre inflexibilité ou de notre détermination,
00:37:10 je dirais qu'elle est totalement concentrée et mobilisée pour accompagner ces Français
00:37:15 dans les difficultés qu'ils rencontrent au quotidien.
00:37:17 C'est aussi pour ça que je me suis permis de faire la promotion à nouveau
00:37:20 de ce dispositif qui permet à 11 millions de Français de toucher 100 euros de la part du gouvernement
00:37:24 sans contrepartie, de façon très simple, en quelques jours.
00:37:27 Parce qu'on fait le constat que la majeure partie d'entre eux,
00:37:30 alors que ça fait plusieurs semaines qu'ils peuvent le demander de façon très simple en quelques clics,
00:37:33 ne l'ont pas fait.
00:37:34 Je pourrais vous parler aussi de l'indemnité dans le chèque énergie qu'on a mis en place,
00:37:38 par exemple sur le fioul.
00:37:40 Souvenez-vous des questions que vous m'avez posées sur le fioul.
00:37:42 C'est une très petite minorité de Français qui peuvent bénéficier de ce chèque
00:37:46 pour les aider dans leur achat de fioul cet hiver, qui en ont fait la demande.
00:37:49 Donc ça veut dire aussi, on le prend pour nous, comme étant une nécessité
00:37:53 d'aller davantage communiquer, diffuser l'information sur ce qui est accessible
00:37:57 pour aider les Français face à l'inflation dans la lutte pour le pouvoir d'achat.
00:38:02 Bonjour, Jean-Baptiste Aoulaz pour Libération.
00:38:05 Depuis quelques jours, dans les interventions...
00:38:07 Alors, c'est très intéressant d'écouter les arguments qui sont présentés
00:38:11 parce qu'ils rentrent dans les détails.
00:38:12 Mais chacun, chacun d'entre nous, tous les Français ont fait leur calcul, Olivier Dardigolle.
00:38:17 Est-ce qu'il va prendre des cas particuliers ?
00:38:19 Il y a du bon sens, les gens s'informent, ils lisent, ils regardent.
00:38:21 Quand, par exemple, le ministre dit "Vous ne partirez pas à 64, mais à 62,
00:38:25 ce sont des compensations de la mise en œuvre de la réforme qu'il propose,
00:38:29 car aujourd'hui, vous ne partirez pas à 62, mais à 60."
00:38:32 Quand on dit, par exemple, pour cette personne née avant 20 ans,
00:38:36 "Oui, mais au final, ça va le faire."
00:38:39 Non, il faudra 44 années.
00:38:42 Et donc, les personnes voient bien, et elles arrivent à, j'ai envie de dire,
00:38:46 à voir l'exercice de communication...
00:38:49 Donc, attendez, elle est indéfendable, cette réforme ?
00:38:52 Eric de Ritmatel, est-ce qu'il y a un argument ?
00:38:55 Dites-moi, si il y a un argument qui est infus, qui peut être entendu.
00:38:58 Il y a des cas tellement particuliers, que plus personne ne s'y retrouve.
00:39:02 Mais oui, mais est-ce que vous avez un organisme capable de vous dire
00:39:05 "Je peux vous dire, avec cette réforme, vous partirez à telle heure, tel jour,
00:39:08 avec tel montant." Malheureusement, non.
00:39:10 Entre les carrières longues, les femmes qui ont arrêté de travailler
00:39:13 à un moment pour un congé maternité, les gouttiers qui ont travaillé
00:39:16 tant d'heures dans la nuit, dans le soir...
00:39:19 Il y a des cas, vous ne pouvez pas vous imaginer.
00:39:22 Même souvent, on est en train de leur dire...
00:39:25 Mais pardon, pardon, quand on dit des malentendus, moi je veux bien,
00:39:28 mais qui le premier sur les femmes à lever le lièvre ?
00:39:31 Qui ? C'est le gouvernement ?
00:39:34 Et après, Elisabeth Borne est venue le contredire.
00:39:37 Non, mais parce que Mme Borne va vous dire que grâce à cette réforme,
00:39:40 on va réduire l'écart. Il y a plus d'efforts encore aujourd'hui.
00:39:43 On ne peut pas être pompier, pyromane.
00:39:46 Est-ce que quand le porte-parole du gouvernement parle ainsi,
00:39:49 est-ce qu'il y a un argument qui pourrait vous convaincre ?
00:39:52 Écoutez, non. Nous, surtout, si on est dans la rue,
00:39:55 c'est qu'on veut aussi défendre notre régime qui est spécial.
00:39:58 On appartient encore aux superactifs.
00:40:01 Et si on est dans la rue, deux ans de plus, quand on a un métier exposé,
00:40:04 dangereux, périlleux, de plus en plus compliqué.
00:40:07 Je vous rappelle que les policiers ont des cycles horaires
00:40:10 parfois horribles, 12 à 14 heures,
00:40:13 passer sur la voie publique, des rappels à outrance.
00:40:16 On ne peut pas accepter, nous, policiers, ou cautionner,
00:40:19 éventuellement, de faire deux années de plus.
00:40:22 Et là, on est dans la pénibilité.
00:40:25 Alors après, oui, c'est du cas par cas, je l'entends,
00:40:28 mais ça doit s'entendre. Et c'est pour ça qu'on est dans la rue.
00:40:31 Le malentendu, c'est que tout le monde croit qu'on partira 64.
00:40:34 C'est pas vrai. Maintenant, pour vous, c'est vrai qu'il y aura deux ans de plus
00:40:37 et ça rejoint ce que dit, je crois, Ile-des-Alpes-Noirs.
00:40:40 – Mais attendez, je veux écouter l'argument parce qu'il est dans la rue.
00:40:43 – J'ai bien compris, Mme Borne a dit que tout le monde devra faire un effort.
00:40:46 Et bien, ce sont ces fameuses deux années de plus pour tous, en fait.
00:40:49 Et ça ne veut pas dire que tout le monde partira 64.
00:40:51 – Mais vous avez même interrogé sur la question du rapport au travail.
00:40:55 Parce que, je vous rappelle, non mais quand même,
00:40:58 hier, dans l'entretien de François Longlet, il disait
00:41:01 qu'on avait quand même un gros problème de productivité en France.
00:41:04 Si vous voulez, effectivement, on produit moins de richesses, tout simplement.
00:41:07 Donc après, si vous voulez, on est quand même un peu drogués à la dépense publique.
00:41:11 Par ailleurs, est-ce qu'on peut quand même se poser la question
00:41:14 de savoir pourquoi il y a si peu ? Parce que, excusez-moi, je suis navrée…
00:41:17 – Ça fait 30 ans que vous posez cette question.
00:41:19 – Nonobstant les cas particuliers, si vous voulez, je suis navrée pour plein de gens.
00:41:23 Je ne vois pas, c'est quand même pas terminal.
00:41:25 – Mais vous, c'est bête, c'est pas une question.
00:41:27 – Les gens, mais oui, mais pardon, les Français, ils font leur calcul.
00:41:30 Ils sont en train de voir et là, ils se disent, moi, je suis perdant là,
00:41:32 je suis perdant, pourquoi je ferais un effort ?
00:41:34 Moi, j'aimerais bien voir ces gens dans la rue pour les gamines.
00:41:36 – Il y a un sondage qui est ravageur pour le gouvernement,
00:41:39 c'est que 8 Français sur 10 sont pour une réforme des retraites, mais pas celle-là.
00:41:43 Donc ils ont compris, évidemment, l'enjeu financier.
00:41:46 Après, le problème de cette réforme de retraite,
00:41:48 c'est qu'on n'a pas touché à l'organisation du travail et aux conditions de travail.
00:41:52 Comment voulez-vous dire à un enseignant qui est, par exemple, en Seine-Saint-Denis
00:41:56 ou dans un quartier difficile, il va falloir tenir votre classe jusqu'à 64 ans.
00:42:00 C'est quelque chose qui n'est pas entendable.
00:42:02 En plus, on a vu des inégalités apparaître.
00:42:06 Enfin, sur la question hommes-femmes, c'est le cœur du macronisme.
00:42:08 Donc c'est pour ça aussi qu'il y a beaucoup de macronistes qui sont en train de décrocher.
00:42:12 – Justement, ça c'est un sujet essentiel.
00:42:14 Et hier, il y avait beaucoup de femmes dans les cortèges
00:42:16 et ce qui nous intéresse toujours, c'est les arguments qu'elles mettent en avant.
00:42:19 Écoutons-les, écoutez-les et vous me direz,
00:42:21 que peut dire le gouvernement face à ça ?
00:42:23 Regardez.
00:42:25 – Dans le cortège marseillais, de nombreuses femmes ont défilé.
00:42:30 Et pour beaucoup d'entre elles, c'était la toute première fois.
00:42:34 Marie a été licenciée l'an dernier.
00:42:36 Aujourd'hui, à 59 ans, elle n'a toujours pas retrouvé un emploi.
00:42:40 – J'ai travaillé toute ma vie à partir de 20 ans jusqu'à 58 ans.
00:42:44 Moi, je suis obligée de rétrograder mon CV pour pouvoir le retrouver.
00:42:48 C'est-à-dire que j'étais directrice d'un service
00:42:51 et aujourd'hui, je suis obligée de dire que j'étais juste responsable du service.
00:42:55 Sinon, il n'y a rien pour moi.
00:42:56 Mais pour l'instant, ça ne marche pas vraiment
00:42:58 parce que 59 ans, il n'y a pas beaucoup de monde qui vous embauche.
00:43:03 – Marie n'est pas concernée par la réforme des retraites,
00:43:06 mais elle lutte pour tous les seniors.
00:43:08 Amanda, âgée de 30 ans, manifeste également pour la première fois.
00:43:13 Employée de banque, elle travaille dans les bureaux
00:43:16 et n'imagine pas la retraite au-delà de 60 ans.
00:43:19 – Ce qui est dur, c'est la pression commerciale.
00:43:21 De toute façon, on nous demande d'en faire toujours plus.
00:43:23 Puis on nous demande aussi de changer régulièrement d'agence,
00:43:25 donc pas souvent près de notre domicile.
00:43:28 Et ce n'est pas quelque chose que je vois, on va dire, pendant encore 35 ans, non.
00:43:32 – Comme beaucoup d'autres, ces deux femmes se disent prêtes
00:43:35 à retourner dans la rue si le gouvernement maintient sa réforme.
00:43:39 – 4 ans…
00:43:41 – Et ça, Anna, mais Elisabeth, vous voyez certaines choses,
00:43:44 mais je vous assure, vous faites les calculs, vous, pour votre retraite ?
00:43:46 – Non.
00:43:47 – Bon ben, quand on les fait, pardon, quand on voit que vous êtes perdant,
00:43:50 moi je veux bien qu'on fasse un effort collectif, mais à un moment…
00:43:53 – Est-ce que je peux répondre sur un point ? – Bien sûr.
00:43:55 – On mélange deux choses, la question des montants de la retraite,
00:43:57 c'est-à-dire, je l'ai redit, je pense que le gros problème de notre pays,
00:44:01 ce sont les salaires, c'est-à-dire que si vous travaillez
00:44:05 et que vous n'avez pas une rétribution qui vous permet de vivre normalement,
00:44:09 enfin de vivre bien, c'est-à-dire d'aller au-delà de la survie, ça, ça ne va pas.
00:44:12 Évidemment, le montant des salaires affecte le montant de la retraite.
00:44:15 Donc il y a d'une question le montant, de l'autre côté, la durée.
00:44:19 – Excusez-moi, Amanda, qui manifeste à 30 ans et qui travaille dans un bureau,
00:44:23 on ne peut pas me dire, la moitié du temps dans tous les magazines,
00:44:26 qu'à 60 ans, c'est le plus bel âge de la vie, qu'on est en pleine forme.
00:44:30 Ce qui est vrai pour une partie des gens, excusez-moi,
00:44:32 c'est quand même, on n'est pas en 1960, l'expérience de vie a augmenté,
00:44:36 la médecine a fait des progrès, donc pour une partie des gens,
00:44:39 on va vivre plus longtemps en bonne santé.
00:44:41 – 83 ans pour les femmes, oui, mais 92 après la période.
00:44:43 – Attends, pardon, Kévin, j'ai du mal à entendre, je finis juste.
00:44:47 – J'ai du mal à entendre, Amanda à 30 ans,
00:44:50 dit qu'elle n'envisage pas d'aller plus loin dans le temps.
00:44:52 – Vous avez du mal, mais elle le dit, elle a le droit quand même.
00:44:54 – Mais vous me demandez un avis, je donne un avis, j'ai l'air vraie.
00:44:58 – Je vous t'excuse.
00:44:59 – Il faudrait trouver tout ce qu'on entend maintenant.
00:45:01 – Mais Elisabeth, l'opposition contre la réforme des retraites
00:45:04 n'est pas qu'une opposition idéologique,
00:45:06 il y a sans doute les professionnels du syndicalisme qui sont évidemment de sortie,
00:45:10 mais vous avez plein de gens qui détestent les syndicats,
00:45:14 mais qui sont allés manifester parce qu'ils sont inquiets,
00:45:17 parce qu'ils ressentent une injustice,
00:45:18 parce que travailler aujourd'hui dans certains secteurs, c'est assez compliqué.
00:45:22 Ils ont l'impression de beaucoup donner,
00:45:23 d'avoir des salaires qui ne sont pas à la hauteur de leurs investissements,
00:45:26 ils ont l'impression qu'ils auront une retraite de misère.
00:45:28 – C'est vrai, ils l'auront.
00:45:29 – C'est l'inquiétude qui est omniprésente.
00:45:30 – Non, non, je vais rebondir, on en a parlé tout à l'heure avec Kévin,
00:45:33 et je crois que c'est aussi très important, bien évidemment, dans ce cortège,
00:45:35 la physionomie du cortège, c'est bien évidemment les organisations syndicales,
00:45:39 mais moi ce qui m'a surpris hier, c'est le nombre de personnes
00:45:42 "sans étiquette syndicale" qui étaient présentes dans la rue,
00:45:46 et ça c'est aussi important.
00:45:48 Et après moi je voulais aussi juste rapporter un élément qui a du sens,
00:45:52 c'est que quand vous allez toucher votre retraite,
00:45:54 vous allez avoir un statut avec un indice qui est figé à vita aeternam,
00:45:58 c'est ça aussi qui inquiète.
00:45:59 – Évidemment, on va continuer à parler, c'est important.
00:46:01 – Avec l'augmentation des prix et autres,
00:46:03 si vous touchez un salaire à telle date, à l'âge de votre départ,
00:46:07 on va marquer la pause par, pardonnez-moi Jérôme,
00:46:10 pour ou contre un référendum sur les retraites ?
00:46:12 – Pour.
00:46:13 – Pour, évidemment.
00:46:14 – Oui, moi je suis pour le référendum, je trouve que c'est le gouvernement l'opère.
00:46:17 – Eh bien on a fait un sondage, parce qu'on a élargi,
00:46:19 vous n'êtes pas représentatif de tous les Français,
00:46:21 "Sondage C-News", à suivre, vous dites à combien ?
00:46:25 – 70.
00:46:26 – 80%.
00:46:27 – Vous avez fait le sondage, c'est vous l'Institut ?
00:46:29 Tout de suite, on se retrouve.
00:46:31 Au ressenti.
00:46:32 Merci d'être avec nous, dans quelques instants,
00:46:36 on va découvrir en exclusivité notre sondage,
00:46:38 C-News, êtes-vous pour ou contre un référendum sur la réforme des retraites ?
00:46:42 – 70.
00:46:44 – Bravo, bravo, vous avez lu dans la main de quelqu'un ?
00:46:47 – Non mais ça ne peut pas faire ça.
00:46:48 – Mais d'abord, on ne va pas lire dans ses pensées, il présente le journal.
00:46:52 Bonjour, bonjour cher Mickaël.
00:46:54 – Rebonjour Sonia, bonjour à tous.
00:46:56 Plusieurs fois reporté, le projet de loi immigration
00:46:59 a été présenté ce matin en Conseil des ministres.
00:47:01 Le texte propose notamment d'allier "lutte contre l'immigration illégale
00:47:05 et la régularisation par le travail".
00:47:06 Écoutez le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:47:09 – Nous connaissons évidemment une situation migratoire européenne
00:47:14 qui peut apparaître préoccupante.
00:47:16 Plus de 60% de demandes d'asile en 2022 pour l'ensemble de l'Union européenne.
00:47:20 Et même si la France est moins attractive que d'autres pays européens,
00:47:24 puisque l'augmentation n'est que de 30% par exemple de demandes d'asile,
00:47:27 évidemment elle est importante.
00:47:29 Cette immigration ne s'arrêtera pas et quelles que soient les options
00:47:32 des gouvernements, continuera dans les années qui viennent.
00:47:34 Il ne s'agit pas d'être contre l'immigration ou pour l'immigration,
00:47:37 mais de pouvoir contrôler l'immigration et pour un pays souverain
00:47:41 comme le nôtre, de définir ce que nous souhaitons.
00:47:43 – La réforme des retraites à présent au lendemain
00:47:47 de la deuxième journée de mobilisation nationale.
00:47:50 L'opposition ne lâche rien mais de son côté,
00:47:52 le gouvernement reste droit dans ses bottes.
00:47:54 Écoutez le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.
00:47:57 – On a fait le constat comme vous qu'il y a un peu plus de manifestants hier
00:48:01 que lors de la précédente manifestation.
00:48:03 On a eu moins de grévistes hier que lors de la précédente journée de mobilisation.
00:48:07 On regarde cela avec humilité, concentration, avec notre cap qui est,
00:48:11 je le rappelle, de préserver la souveraineté de notre pays
00:48:14 et donc la souveraineté de notre modèle social
00:48:17 et donc d'être capable d'équilibrer le financement
00:48:19 sans augmenter les impôts ni la dette, sans baisser les salaires
00:48:22 et sans baisser les pensions des retraités,
00:48:24 c'est-à-dire dans le cadre d'une augmentation progressive
00:48:26 de la durée de travail.
00:48:28 – En 10 ans, le nombre de sans-abri en France a plus que doublé
00:48:32 selon la Fondation Abbé Pierre, 330 000 personnes sont SDF dans notre pays,
00:48:36 soit 30 000 de plus que l'année précédente
00:48:38 et une augmentation d'environ 130 % par rapport à 2012.
00:48:42 La Fondation tacle le gouvernement et l'insuffisance de ses efforts
00:48:45 pour y remédier.
00:48:47 Dans l'actualité également, le procès d'un trafic international de cocaïne
00:48:50 s'ouvre aujourd'hui aux assises de Douai.
00:48:52 Six hommes sont accusés d'avoir permis le déchargement de la drogue
00:48:55 dans le port du Havre.
00:48:57 Sandra Buisson, vous suivez ce procès pour ces news,
00:48:59 pouvez-vous nous parler précisément des accusés ?
00:49:02 – Oui, ce ne sont pas ceux qui tiennent le réseau,
00:49:07 affirme une avocate de la Défense,
00:49:09 mais des courroies de transmission.
00:49:11 Ces six accusés, dont un est en fuite, sont soupçonnés
00:49:13 d'avoir travaillé à faire sortir du port du Havre
00:49:16 une tonne 3 de cocaïne et à envoyer aux Antilles
00:49:19 près d'une demi-tonne de cannabis.
00:49:21 100, 200, 400 kilos, la drogue était cachée dans des sacs de sport,
00:49:25 cachée dans des containers de cargaison légale,
00:49:28 chargées de cacao, protéines animales ou matériel agricole.
00:49:31 Pour l'accusation, ce sont eux qui devaient faire sortir
00:49:34 cette cocaïne du port, notamment en trouvant des complices
00:49:37 parmi les dockers.
00:49:38 Dans le box, il y a par exemple Mohamed M, 31 ans,
00:49:41 dit "crayon", le gestionnaire des sorties de stupéfiants,
00:49:44 selon l'accusation, avec deux de ses co-accusés.
00:49:47 Lui reconnaît certains faits, comme d'avoir touché 100 000 euros
00:49:51 pour trouver un chauffeur de grue pour bouger un des containers.
00:49:54 Comparé à son libre, lui, Louis B, répond selon l'accusation
00:49:57 au surnom de "Doudou", intermédiaire incontournable
00:50:00 pour recruter les équipes sortant la drogue.
00:50:02 Lui nie toute implication dans les faits et devra expliquer
00:50:05 notamment son train de vie démesuré, 1 million d'euros de patrimoine
00:50:08 alors qu'il vit avec une pension d'invalidité.
00:50:11 Signe d'épression et de l'omerta qui risque de toucher ce procès,
00:50:15 cet homme a été enlevé et aspergé d'essence en 2017
00:50:19 pour une dette de 600 000 euros.
00:50:21 Il n'a depuis jamais déposé plainte.
00:50:24 - Merci beaucoup Sandra Buisson, en direct des Assis 2.
00:50:27 Dans un instant, la suite des débats de Midi News
00:50:29 avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:50:31 Mais d'abord, un mot de sport et du foot.
00:50:33 Quel avenir pour Alexis Sanchez à l'OM ?
00:50:35 On voit ça avec Maxime Gapayard.
00:50:37 - Votre programme avec les déménageurs bretons.
00:50:40 Des déménagements d'exception, on dit.
00:50:42 Chapeau les bretons.
00:50:43 Information sur deménageurs-breton.fr
00:50:46 - Cette saison, Alexis Sanchez est indispensable à Marseille.
00:50:49 Il l'a encore prouvé samedi dernier face à Monaco
00:50:52 en marquant son 7e but en Ligue 1.
00:50:54 Homme de base de Tudor, le Chilien n'a manqué que 3 matchs
00:50:57 depuis son arrivée dans la cité phocéenne en août dernier.
00:51:00 A 34 ans, Alexis Sanchez impressionne.
00:51:03 Face à Nantes, ce soir, Alexis Sanchez sera une fois encore
00:51:06 l'atout numéro 1 du secteur offensif marseillais.
00:51:09 Un rôle qu'il devra ensuite partager avec Vitinha,
00:51:12 fraîchement débarqué à l'OM.
00:51:15 - C'était votre programme avec les déménageurs bretons.
00:51:18 Des déménagements d'exception, on dit.
00:51:20 Chapeau les bretons.
00:51:22 Information sur deménageurs-breton.fr
00:51:24 - La suite de Midi News.
00:51:26 Merci de nous accompagner avec Elisabeth Lévy,
00:51:29 avec Kevin Bossuet, Jérôme Jimenez, Eric de Ritmaten,
00:51:32 Maître Pierre Gentillet et le nouveau chroniqueur dans Causeur.
00:51:35 Je vais vous faire des problèmes.
00:51:38 Coup de rouge.
00:51:41 C'est une excellente idée.
00:51:44 - Ils aiment le pluralisme.
00:51:47 - Le poids à la grattée du gouvernement.
00:51:50 C'est l'opposition qui demande.
00:51:53 C'est à la fois la gauche et le RN.
00:51:56 Un référendum sur la réforme des retraites.
00:51:59 On a posé la question aux Français.
00:52:02 Regardez.
00:52:05 La réponse est de bon sens.
00:52:08 70 % de ceux qui sont interviewés
00:52:11 estiment qu'il faut un référendum sur les retraites.
00:52:14 - Il faut les grands sujets dans notre société.
00:52:17 - C'est compliqué.
00:52:20 Aucune mesure impopulaire ne peut passer.
00:52:23 Je ne dis pas qu'il ne le faut pas.
00:52:26 Ça témoigne aussi d'une sorte de panne
00:52:29 et de problèmes de notre démocratie représentative.
00:52:32 Il y a des tas de gens qui ne vont pas voter.
00:52:35 Vous n'allez pas voter.
00:52:38 Ce qui ne vous donne pas le droit de râler derrière.
00:52:41 - Je suis d'accord avec vous.
00:52:44 Mais on est dans une situation exceptionnelle.
00:52:47 Il n'y a pas eu de vrai débat au cours de l'élection présidentielle.
00:52:50 La majorité n'a de cesse de nous dire
00:52:53 qu'Emmanuel Macron a présenté cette réforme.
00:52:56 Mais elle n'a pas été débattue.
00:52:59 M. Macron n'a pas voulu débattre avec M. Mélenchon.
00:53:02 Il n'a pas voulu débattre au premier tour avec Marine Le Pen.
00:53:05 Il a été obligé de le faire au second tour.
00:53:08 Il y a d'autres alternatives que la réforme.
00:53:11 - On va faire un grand débat permanent ?
00:53:14 - C'est la démocratie.
00:53:17 - Vous n'avez pas tort.
00:53:20 - La démocratie, ce n'est pas seulement les élections.
00:53:23 Le propre d'un référendum, c'est un sujet.
00:53:26 A l'élection présidentielle, la majorité des gens
00:53:29 qui ont voté pour Macron au second tour
00:53:32 n'ont pas voté pour le projet de retraite tel qu'il est présenté.
00:53:35 On ne peut pas s'entendre voter pour un homme
00:53:38 et voter pour un projet même si on savait quel était son projet.
00:53:41 Quand on voit qu'il y a une telle distorsion entre les sondages
00:53:44 qui montrent une hostilité à cette réforme
00:53:47 et le pouvoir tel qu'il est, la clé de l'équation
00:53:50 me semble être le référendum.
00:53:53 Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui,
00:53:56 le peuple n'a pas les outils pour déclencher ce référendum.
00:53:59 - C'est le président de la République.
00:54:02 - Il a accepté.
00:54:05 - Dans ce cas précis, oui.
00:54:08 Mais il existe d'autres outils qui sont dans les mains du Parlement.
00:54:11 - Je vais poser la question.
00:54:14 Je l'en remercie d'être avec nous en direct.
00:54:17 Directrice du pôle Société au CSA, Julie Gayot.
00:54:20 Quand on pose cette question aux Français,
00:54:23 quand on leur demande s'ils veulent qu'on tienne compte de leur avis,
00:54:26 ça paraît évident qu'il y ait cette majorité.
00:54:29 - Bonjour Sonia, bonjour à toutes et à tous.
00:54:32 Effectivement, c'est assez tautologique.
00:54:35 Quand on vous demande si vous avez oublié
00:54:38 que l'on vous demande votre opinion,
00:54:41 les Français répondent oui.
00:54:44 Mais là, le chiffre est particulièrement élevé,
00:54:47 comme vous l'avez souligné vous-même.
00:54:50 69 % des Français réclament la tenue de ce référendum.
00:54:53 À titre de comparaison, quand on leur pose la question
00:54:56 de ce référendum sur l'immigration,
00:54:59 ils ne sont plus que 62 % à réclamer un référendum sur l'immigration.
00:55:02 C'est beaucoup et vous voyez que c'est nettement élevé
00:55:05 quand il s'agit de la réforme sur les retraites.
00:55:08 On voit bien qu'ils ont très honte sur le sujet.
00:55:11 En témoignent par ailleurs la forte mobilisation d'hier.
00:55:14 - Oui, allez-y, je vous en prie, on vous écoute Julie.
00:55:17 - Ce qu'on voit également, c'est qu'il y a de vraies différences
00:55:20 dans les sous-catégories de population.
00:55:23 Plus on est jeune, plus on va avoir envie de s'exprimer.
00:55:26 85 % des 18-24 ans réclament la tenue de ce référendum.
00:55:29 Alors que, vous l'avez dit vous-même,
00:55:32 ce ne sont pas ceux qui sont le plus promptes
00:55:35 à se rendre aux urnes lors des grandes échéances électorales.
00:55:38 - Ça c'est intéressant.
00:55:41 - A contrario, 54 % des 65 ans et plus réclament ce référendum.
00:55:44 Peut-être qu'on imagine qu'ils sont un petit peu moins concernés.
00:55:47 - C'est intéressant.
00:55:50 - Rester avec nous, ça m'intéresse beaucoup.
00:55:53 - C'est très intéressant.
00:55:56 Ça va à rebours d'une idée
00:55:59 qui est qu'aujourd'hui les jeunes ne s'intéressent plus à la politique.
00:56:02 Je pense qu'il y a une distinction à faire
00:56:05 entre le système tel qu'il est aujourd'hui et la politique.
00:56:08 Je ne suis pas le porte-parole,
00:56:11 mais les jeunes n'ont pas confiance dans le système électoral aujourd'hui
00:56:14 parce qu'il n'est pas efficace en tant que système.
00:56:17 Ils s'intéressent à la politique.
00:56:20 On le voit dans ce que vous dites, madame.
00:56:23 Il y a une majorité de jeunes qui sont pour ce référendum.
00:56:26 Il faut bien comprendre une chose.
00:56:29 Comme on n'a pas donné la parole aux Français de manière générale
00:56:32 depuis 2005, date du dernier référendum,
00:56:35 je pense que maintenant, peu importe le sujet,
00:56:38 vous aurez toujours une majorité de Français.
00:56:41 - Vous êtes pour la dissolution ?
00:56:44 - Je pense qu'au fond du fond,
00:56:47 c'est l'idée de redonner la parole.
00:56:50 - Je ne sais pas qu'on n'a pas donné la parole aux Français.
00:56:53 Il y a eu combien d'élections depuis 2005 ?
00:56:56 - Il y a quand même un référendum qui est un sujet précis.
00:56:59 - Le problème sur lequel on devrait s'inquiéter et s'interroger,
00:57:02 parce qu'on ne peut pas, même si on fait un référendum là-dessus,
00:57:05 on ne va pas faire des référendums tous les jours sur tous les sujets.
00:57:08 - Je ne suis pas encore à Elisabeth.
00:57:11 - Laissez-moi vous poser ma question.
00:57:14 Le problème, c'est comment faire en sorte que notre système politique
00:57:17 refabrique de la légitimité.
00:57:20 Parce qu'en fait, la crise politique dans laquelle nous sommes depuis...
00:57:23 je ne saurais même pas dire depuis combien de temps, longtemps.
00:57:26 C'est que notre système politique,
00:57:29 malgré tout nous allons voter, nous pouvons voter,
00:57:32 ne fabrique plus de légitimité.
00:57:35 Aujourd'hui, on est dans cette situation où les gens ont élu Emmanuel Macron,
00:57:38 et on a eu des élections, on a eu des élections,
00:57:41 on a eu des élections, on a eu des élections,
00:57:44 on a eu des élections, on a eu des élections,
00:57:47 et on a eu des élections.
00:57:50 - On va laisser tous nos amis parler autour de la table.
00:57:53 - Julie Gayot, je vous laisse terminer sur votre analyse.
00:57:56 - Pour continuer sur les différentes zones de clivage
00:57:59 dans les sous-catégories de population,
00:58:02 vous observez aussi un clivage social.
00:58:05 Les gens qui n'ont pas les premiers à se rendre aux urnes
00:58:08 réclament ce référendum.
00:58:11 Ce sont eux qui ont potentiellement eu les carrières les plus pénibles
00:58:14 et qui ont envie de s'exprimer.
00:58:17 Dernière ligne de clivage, et elle est très forte celle-ci,
00:58:20 elle est politique.
00:58:23 C'est-à-dire qu'il n'y a que deux catégories de population
00:58:26 qui sont opposées à ce référendum.
00:58:29 Ce sont les sympathisants LR et les sympathisants Renaissance,
00:58:32 qui sont 77 % à réclamer la tenue de ce référendum,
00:58:35 et même 87 % à la France Insoumise.
00:58:38 Et puis également, de l'autre côté du spectre politique,
00:58:41 les sympathisants Rassemblement National,
00:58:44 76 % à vouloir ce référendum.
00:58:47 Bref, vous l'aurez compris,
00:58:50 plus on est opposé à cette réforme,
00:58:53 plus on réclame ce référendum.
00:58:56 Ce qui n'est pas forcément un très bon présage pour le gouvernement
00:58:59 si jamais un tel référendum devait se tenir.
00:59:02 Rappelons que 70 % des Français sont aujourd'hui opposés
00:59:05 à la réforme des retraites,
00:59:08 ce qui rejoint peu ou prou le chiffre de ceux qui veulent un référendum.
00:59:11 Julie, merci beaucoup. On vous a écouté vraiment religieusement.
00:59:14 Très intéressant l'analyse. Je vous remercie, Julie Gayet,
00:59:17 directrice du Pôle Omicre Society, sur ma fiche.
00:59:20 Je vous dis société, non ?
00:59:23 Je vous dis parfait, Sonia.
00:59:26 Merci. Vous êtes parfait aussi, Olivier.
00:59:29 C'est un décryptage passionnant,
00:59:32 notamment sur la question qui nous t'arrode tous,
00:59:35 qu'elle va être l'issue politique à tout ça.
00:59:38 Comment les choses vont évoluer.
00:59:41 Quand vous avez 85 % des 18-25 ans,
00:59:44 quand vous avez les classes populaires
00:59:47 qui sont aussi fortement acquises à l'idée du référendum,
00:59:50 qui sont par ailleurs des classes très impactées par l'abstention,
00:59:53 on voit bien ce que serait le ressentiment créé chez ces catégories-là
01:00:00 si le gouvernement passe en force.
01:00:03 Il ne peut pas y avoir une vie démocratique apaisée
01:00:07 si cette réforme va en force.
01:00:12 Mais vous savez, ça serait même une solution pour lui, pour Emmanuel Macron,
01:00:16 si véritablement ça continue comme ça à monter en puissance dans la rue,
01:00:19 ça peut être une porte de sortie aussi.
01:00:22 Si l'Assemblée nationale refuse ou si l'Assemblée nationale rejette le texte.
01:00:25 Il n'y a pas de texte à ce moment-là au référendum.
01:00:28 Ils n'auront pas de majorité avant le clin de choc.
01:00:31 Je voudrais parler de ce qui s'est passé hier, c'est important.
01:00:34 Il y a eu de très fortes mobilisations en France qui se sont globalement bien passées.
01:00:37 C'est bien, c'est important.
01:00:40 Il y a eu quelques tensions, parce qu'il faut bien voir ce qui s'est passé avec le drapeau français.
01:00:43 On en est à se féliciter.
01:00:46 Il faut le dire aussi.
01:00:49 Vous ne pouvez pas manifester tranquillement.
01:00:52 Je peux terminer une phrase avec vous ?
01:00:55 Le drapeau français européen, vous l'avez vu déchiré.
01:00:58 Ce qui m'a intéressée, je posais la question ce matin à Sandrine Rousseau.
01:01:01 Je lui ai dit "Mais alors bravo aussi peut-être au ministre de l'Intérieur
01:01:06 et au préfet de police de Paris, Laurent Nunes.
01:01:09 Et évidemment, merci aux forces de l'ordre".
01:01:12 Et écoutez ce qu'elle a dit.
01:01:15 "La doctrine du maintien de l'ordre du préfet Nunes est très différente de celle du préfet Lallemand.
01:01:21 Et on voit que ça se passe mieux.
01:01:24 Et c'est ce que nous appelions de nos voeux d'ailleurs au moment des manifestations des Gilets jaunes.
01:01:27 Je rappelle quand même qu'il est incroyable, indécent et honteux
01:01:32 que la France ait eu autant de blessures lors de ces manifestations.
01:01:36 Alors qu'on le voit une autre manière de tenir la sécurité dans une manifestation.
01:01:42 Et je voulais vous saluer ce matin. Oui, oui, je la salue.
01:01:45 C'est quand même, maintenant de la gauche, de la gauche, c'est bien.
01:01:49 Oui, mais en fait, je trouve que c'est un peu facile de faire le procès éventuellement du préfet Lallemand.
01:01:55 La doctrine du maintien de l'ordre de l'ordre de l'ordre du préfet Nunes a évolué en 2018.
01:01:58 Il n'y a pas eu de changements radicaux.
01:02:00 Par contre, c'est ce que je vous avais précisé et dès lundi,
01:02:02 c'est vrai qu'on utilise peut-être les forces à un dispositif qui aujourd'hui est différent.
01:02:07 Hier, c'était 42 unités de forces mobiles implantées sur Paris.
01:02:11 Je veux parler uniquement de Paris et pas forcément de la province.
01:02:14 Donc, ça représente un peu plus de 3000 CRS et gendarmes mobiles qu'on utilisait, certes, un peu moins.
01:02:19 Mais tout ce que nous, ce que l'on voit aujourd'hui, c'est que c'est la complémentarité des services de police.
01:02:25 Les CIS, les BAC, les gendarmes mobiles, les CRS, tout ça fait que ça se passe mieux.
01:02:32 Je vous avais dit aussi lundi et ça a du sens.
01:02:34 Regardez hier, la préfecture de police a communiqué les contrôles préventifs
01:02:38 qui sont faits aux abords de la manifestation.
01:02:41 Et c'est efficace, 7000 contrôles qui ont été réalisés.
01:02:44 Ça a du sens aussi pour que ça se passe bien.
01:02:46 Pourquoi on ne les a pas faits les autres fois alors ?
01:02:48 Je ne sais pas, mais en tout cas, je ne dis pas qu'on ne les faisait pas.
01:02:52 Mais aujourd'hui, on a accentué un petit peu ce dispositif et cette stratégie pour les manifestations.
01:02:58 Donc, tout ça, aujourd'hui, fait que ça se passe mieux.
01:03:00 On a quand même eu trois épisodes, et là, je rejoins Pierre.
01:03:03 On a quand même eu trois épisodes difficiles qui ont été gérés très rapidement.
01:03:07 Peut-être que les ordres étaient aussi différents.
01:03:10 C'est important. Peut-être qu'aujourd'hui, on ne laisse plus faire.
01:03:13 C'est-à-dire que systématiquement, quand on identifie une dizaine de perturbateurs...
01:03:17 C'est important ce que vous dites.
01:03:19 Donc, il y a des ordres, ils sont précis.
01:03:21 Je ne veux pas charger un préfet petit-clown, mais...
01:03:24 Mais bien évidemment, là, aujourd'hui, on est dans la réaction et on éteint très vite le feu.
01:03:28 Il y a eu trois épisodes difficiles hier sur Paris.
01:03:31 Gobelin, Montparnasse et à la place Vauban, ça a été très vite réglé.
01:03:35 30 interpellations, et tout s'est plutôt globalement bien passé.
01:03:39 Mais c'est bien que ça se passe comme ça, parce que les familles peuvent descendre.
01:03:41 C'est quand même l'expression démocratique.
01:03:42 C'est bien pour notre pays qu'on voit des cortèges, avec parfois même beaucoup d'ambiance.
01:03:46 Il y a aussi une dernière chose que je voulais préciser, Sonia.
01:03:49 Je trouve remarquable, on n'en parle pas assez, la note des renseignements.
01:03:54 Elle avait quantifié...
01:03:56 Alors après, les chiffres...
01:03:58 Elle avait quantifié, je trouve qu'on est dans une précision importante.
01:04:01 Je suis toujours surpris et agréablement surpris de voir la précision,
01:04:06 de pouvoir quantifier des manifestants sur la voie publique.
01:04:10 Ils avaient estimé entre 80 000 et 100 000 personnes.
01:04:13 On y était.
01:04:14 On a des renseignements qui sont vraiment performants.
01:04:17 Des forces de l'ordre très bons.
01:04:19 Et quand il y a les ordres, ça marche.
01:04:21 Pardon, mais ça fait combien de manifs où on voit un bazar pas possible ?
01:04:24 Donc là, on a quand même envie de se dire...
01:04:26 Là, visiblement, il y avait des bons ordres.
01:04:29 Donc on a tiré les leçons.
01:04:31 Quand on veut, on peut. Je suis désolé.
01:04:34 On peut voir l'image du drapeau déchiré, parce que ça, ça fait mal au cœur.
01:04:37 C'était à Lyon, drapeau français et drapeau européen.
01:04:41 Et évidemment, des images comme ça, ça, c'est véritablement ce qui a plu.
01:04:46 C'est surtout le drapeau français qui m'a fait mal au cœur.
01:04:48 Ah...
01:04:49 - Européen aussi. - Surtout !
01:04:51 - J'ai dit surtout ! - On ne brûle pas d'un coup.
01:04:54 Non, on ne brûle pas les drapeaux. D'abord, ne brûlons pas de drapeaux.
01:04:57 Le Havre, le premier port français de fret,
01:05:01 mais aussi un port sous très forte pression.
01:05:03 C'est la première porte d'entrée de la cocaïne en France.
01:05:06 La première porte d'entrée, je ne le sais pas.
01:05:08 Première porte.
01:05:09 Et les trafiquants s'assurent souvent de la complicité de ceux qui y travaillent.
01:05:12 Vous allez voir les sommes.
01:05:14 Quand on demande un docker ou quelque chose,
01:05:17 vous allez voir les sommes qui sont proposées. C'est de la folie.
01:05:19 Mais c'est pour servir que la France ou pour servir tout le continent ?
01:05:22 - Alors... - C'est l'une des parts.
01:05:24 Quand vous me posez cette question, vous supposez que je sais ce qui se passe ?
01:05:27 - Je suppose que vous avez peut-être préparé et que donc... - Mais bien sûr !
01:05:31 - Vous le savez ! - Bien sûr.
01:05:33 Sandra Visson le sait mieux que moi. Elle a résumé le sujet et répond à votre question.
01:05:37 En provenance des ports de Colombie, d'Équateur, du Brésil,
01:05:42 parfois en faisant étape dans les Antilles françaises,
01:05:45 c'est par mer qu'arrive 84% de la cocaïne qui entre dans l'Hexagone.
01:05:49 Le plus souvent, elle est cachée dans des containers au milieu de la marchandise légale,
01:05:53 café, fruits, sucre par exemple.
01:05:56 Le Havre est le premier point de déchargement en France.
01:05:59 En 2021, 10 tonnes y ont été saisies.
01:06:02 Mais une fois la drogue au port, les trafiquants doivent trouver un moyen de la faire sortir.
01:06:07 Ça peut être une corruption d'agent public, une corruption d'agent privé.
01:06:10 On parle souvent des dockers qui sont des...
01:06:13 Je dirais une profession particulièrement exposée sur les ports.
01:06:17 50 000 euros parfois pour déplacer un container où est cachée la drogue
01:06:21 ou 75 000 euros pour signer une autorisation de sortie.
01:06:25 Un trafic qui amène avec lui son lot de violences,
01:06:28 d'enlèvement, de séquestration, de règlement de compte.
01:06:31 Si les attaques à l'arme lourde comme à Anvers ne sont pas encore d'actualité,
01:06:35 le danger guette, selon le procureur du Havre.
01:06:38 L'autre voie d'entrée de la cocaïne en France,
01:06:41 ce sont les vols au départ de Guyane essentiellement,
01:06:44 en direction des aéroports parisiens.
01:06:46 C'est la cocaïne.
01:06:48 Il est 9h45, vous êtes placé en retenue douanière, monsieur.
01:06:52 Des passagers sont payés pour passer les stupéfiants en les cachant sur eux
01:06:56 ou en avalant les capsules de cocaïne.
01:06:59 Ici, on les voit beaucoup mieux, ovalaires, 3-4 cm de long.
01:07:04 En 2021, près de 2 tonnes de cocaïne ont été saisies dans les aéroports parisiens.
01:07:09 Mais c'est incroyable la radio sur toutes les capsules.
01:07:13 Ça se confond avec les eaux, on a l'impression que c'est des eaux.
01:07:15 C'est terrible.
01:07:16 Jérôme, là, il y a ce procès, la cour d'assises de Douai.
01:07:21 C'est 6 hommes accusés d'avoir organisé un trafic.
01:07:24 Mais quelle ampleur !
01:07:26 Là, on est sur des assises d'une cour d'assises spéciale.
01:07:29 Importation et trafic de produits stupéfiants en bande angoirnisée.
01:07:33 Une des plus grosses saisies historiques.
01:07:36 Une tonne 3 de cocaïne, ça représente énormément de marchandises
01:07:41 et bien évidemment du financier derrière qui est impressionnant.
01:07:45 Derrière ça, elle a précisé, vous avez vu les mules,
01:07:49 c'est surtout la technique du rip-off qui a été utilisée sur le port du Havre.
01:07:52 C'est-à-dire qu'on va camoufler de la marchandise stupéfiante
01:07:55 dans des conteneurs de marchandises légales.
01:07:58 Et bien évidemment, se pose la question de Docker qui aurait été corrompu.
01:08:03 Il y a deux ans, il a été retrouvé mort sur...
01:08:07 C'est des mafias.
01:08:09 Certains sont...
01:08:11 C'est un travail d'investigation certainement qui a été long.
01:08:14 Et on peut se féliciter d'une telle prise.
01:08:17 Vous avez une question sur les conteneurs ?
01:08:19 Oui, juste après la pause. La question d'Elisabeth Lévy.
01:08:22 Je garde la bouche couverte.
01:08:24 A tout de suite.
01:08:26 On poursuit nos débats.
01:08:31 Midi-news, mais tout d'abord les titres.
01:08:33 C'est News Info de Réberthaud.
01:08:35 De nombreux changements à partir du 1er février.
01:08:41 Aujourd'hui, le taux du livret A sera porté de 2 à 3% en raison de l'inflation.
01:08:47 Les tarifs des péages des autoroutes vont augmenter de presque 5% en raison de l'inflation.
01:08:52 Les conditions pour échanger et rembourser son billet de train de la SNCF vont être durcies.
01:08:57 Il faudra le faire au plus tard, 6 jours avant le voyage.
01:09:00 Les frais passeront de 15 à 19 euros.
01:09:03 3 260 morts sur les routes en 2022.
01:09:06 Ce sont les chiffres de la sécurité routière.
01:09:09 Un bilan à un niveau stable par rapport à 2019, dernière année de référence avant la pandémie.
01:09:15 L'année 2022 a surtout été marquée par une hausse préoccupante de la mortalité des cyclistes,
01:09:20 avec 244 tués, soit une hausse de 30% en deux ans.
01:09:24 Enfin, le Royaume-Uni connaît sa plus importante journée de grève depuis 10 ans.
01:09:29 Écoles fermées, trains à l'arrêt guichés, baissés dans certaines administrations.
01:09:33 Face à une inflation massive, le pays est en grève.
01:09:36 500 000 Britanniques sont appelés à descendre dans les rues.
01:09:39 Direction Le Havre, premier port français de fret et première porte d'entrée de la cocaïne en France.
01:09:46 On a vu ce reportage assez édifiant.
01:09:50 Jérôme Jiménez, ce qui nous a intéressés aussi, c'est combien pour un tel coup de filet ?
01:09:54 C'est phénoménal. C'est une tonne, je crois.
01:09:58 Une tonne 3.
01:09:59 Oui, une tonne 3, c'est important.
01:10:01 Mais le travail d'enquête en amont, ça doit être des mois et des mois.
01:10:05 C'est ce que je disais tout à l'heure, du coup, on a rebondi un petit peu.
01:10:08 Non, mais il faut être très clair. Je ne suis pas un spécialiste du port du Havre.
01:10:12 Mais si vous n'êtes pas renseigné sur les flux, les mouvements et notamment ces conteneurs,
01:10:19 vous ne pouvez pas aller à la veuglette pour aller perquisitionner.
01:10:23 Déjà, perquisitionner et vérifier un conteneur, ça va être un travail incommensurable.
01:10:28 Donc, si on n'a pas du renseignement, si on n'investit pas en amont,
01:10:32 si on n'obtient pas des éléments qui vont être déterminants, on ne peut pas faire cette saisie.
01:10:38 Donc, bien évidemment, c'est un travail remarquable qui a certainement été fait en amont,
01:10:42 qui a permis cette prise qui restera historique.
01:10:46 Non, mais juste, il y a aussi, parce qu'il me semble que la France devient un très grand pays consommateur
01:10:52 et qu'il y avait eu un livre là-dessus qui était tout à fait terrifiant.
01:10:57 Je crois que c'était Blanche le nom, et qui montrait que c'était absolument massif dans tous les milieux,
01:11:03 toutes les tranches d'âge, c'est vraiment incroyable.
01:11:07 La consommation, vous avez raison.
01:11:09 C'est ça.
01:11:10 Mais moi, vous avez raison, c'est-à-dire que l'Europe devient,
01:11:13 est-ce qu'on peut comparer avec les États-Unis, là, vraiment, c'est des plaques tournantes,
01:11:17 c'est un marché qui devient conséquent, ça se passe chez nous, en Europe.
01:11:22 Bah oui, ça se passe chez nous, et puis je pense que même, Kévin,
01:11:24 après, il faut avoir l'honnêteté de le dire, mais oui, on peut se poser la question,
01:11:28 oui, les drogues dures tournent et sont aujourd'hui présentes un petit peu partout,
01:11:33 je pense que Kévin pourrait également dire que dans ses établissements scolaires,
01:11:36 aujourd'hui, il n'est pas rab.
01:11:37 La cocaïne, n'exagérons pas, mais le cannabis, oui.
01:11:40 Pourquoi est-ce qu'elle arrive en Europe ? Parce que la cocaïne, c'est plutôt,
01:11:43 par rapport à d'autres, vous voyez, on parlait du crack, je me souviens,
01:11:45 le crack, pardon, c'est clairement une drogue du pauvre.
01:11:48 La cocaïne, pour le coup, ça arrive en Europe, parce qu'il faut les moyens de la payer.
01:11:51 C'est ça.
01:11:52 Le crack, c'est un peu différent et ça, c'est toujours ce qui m'avait été rapporté,
01:11:57 c'est que le crack, il n'y a pas de réseau, c'est une drogue qui est fabriquée en France.
01:12:02 C'est-à-dire que c'est un produit dérivé de la cocaïne avec de l'ammoniaque et autres,
01:12:06 et on la cuisine.
01:12:07 Elle est fabriquée à partir de la cocaïne.
01:12:08 Elle est fabriquée à partir de la cocaïne.
01:12:09 Je vous dis, pourquoi est-ce que ce réseau, justement, il va jusqu'en Europe
01:12:11 et ça se déverse essentiellement en Europe ? Parce que c'est une des drogues qui est
01:12:14 clairement une des drogues les plus chères.
01:12:15 Ensuite, on se voit sans doute la couper, etc.
01:12:17 Et c'est une drogue qui rapporte, c'est un trafic qui rapporte énormément.
01:12:20 Juste un mot, les agents portuaires, vous avez des...
01:12:24 Certains, pas tous, bien sûr, peuvent être corrompus par ces réseaux,
01:12:28 mais rendez-vous compte.
01:12:29 Par la peur aussi.
01:12:30 Ça peut aller jusqu'à 100 000 euros.
01:12:31 C'est ça.
01:12:32 100 000 euros.
01:12:33 Non mais, c'est ça.
01:12:34 Je m'attendais à un bulli-sum qui transmet.
01:12:36 Ce qui me choque quand même, c'est la pression mise sur la tête de ces dockers,
01:12:41 parce qu'on parle des dockers corrompus, etc.
01:12:43 Quand vous avez des trafiquants de drogue qui viennent vous voir en vous disant
01:12:46 "Vous allez nous aider, sinon ça va mal se passer pour vous",
01:12:49 qui sortent la photographie de votre enfant, avec tous les règlements de comptes qu'il y a autour,
01:12:55 c'est horrible.
01:12:56 Aux Pays-Bas ou en Belgique, il y a même une princesse mise sous protection
01:12:59 à cause de ces trafiquants de drogue.
01:13:01 On a même retrouvé un conteneur transformé en salle de torture,
01:13:05 avec le fauteuil du dentiste, avec des sécateurs, etc.
01:13:09 Ce qui était utilisé notamment dans le cadre des règlements de comptes.
01:13:12 Donc ça va quand même très loin, c'est une véritable terreur.
01:13:15 Vous avez employé le mot, mais c'est vrai que c'est impressionnant,
01:13:18 à la fois les quantités qui passent, les sommes qui sont proposées.
01:13:22 Alors il y a un autre sujet, et là, je ne vais pas dire que rien ne change,
01:13:26 mais c'est vrai que les chiffres, c'est impressionnant, la hausse sur la délinquance,
01:13:30 mais tous les cambriolages, les violences intrafamiliales,
01:13:33 on va les regarder ensemble, on va les détailler,
01:13:37 c'est vraiment quasiment, vous me direz si c'est bien ça, Jérôme Jiménez,
01:13:41 dans tous les domaines.
01:13:43 Alors il y a eu la période, la parenthèse Covid, et après 17% violences intrafamiliales,
01:13:49 15% coups et blessures volontaires, 11% violences sexuelles, mais quel bilan ?
01:13:56 Je ne vais pas me proclamer analyste de ces chiffres.
01:14:02 Par contre, il y a des éléments qui peuvent s'expliquer, à mon sens,
01:14:05 et vous l'avez bien précisé.
01:14:07 La Covid, on dit toujours à la bando, mais la Covid,
01:14:09 vous savez bien que ce n'était pas non plus le même fonctionnement.
01:14:12 Je crois qu'il faudrait peut-être aussi recomparer peut-être à 2018-2019,
01:14:15 et je crois qu'on est un petit peu similaire, 2020-2021,
01:14:18 je pense qu'il ne faut vraiment pas confondre.
01:14:21 Ensuite, les violences intrafamiliales, ça peut aussi s'expliquer.
01:14:25 Libération de la parole, ça a du sens.
01:14:27 Les policiers mieux formés, des accompagnements, des associations qui sont présentes,
01:14:31 en nombre, enfin je veux dire, il y a des explications.
01:14:34 Le stupéfiants ont aussi augmenté.
01:14:36 L'attention, l'usage, le transport, aujourd'hui on y est.
01:14:39 Trafic de drogue, c'est important.
01:14:41 Par contre, moi, ce n'était pas ça qui m'a le plus inquiété,
01:14:45 c'est l'augmentation des homicides.
01:14:47 Alors que les 10 ou 20 dernières années, c'était en baisse.
01:14:51 Et là, je trouve que c'est...
01:14:53 - On n'a pas les tentatives d'homicide, elles ne sont pas comptabilisées.
01:14:56 - Pardon, mais ça dit quand même quelque chose.
01:14:59 Alors c'est vrai qu'il y a probablement une part qui est liée au fait qu'on signale plus,
01:15:03 qu'il y a plus de plaintes, ça traduit toujours aussi un phénomène révélateur.
01:15:07 Mais j'entendais Alain Bauer ce matin sur Sud Radio,
01:15:10 qui disait, sans savoir qu'il employait un mot de Renaud Camus,
01:15:14 qu'il voyait là un processus de décivilisation plutôt que d'ensauvagement,
01:15:20 c'est-à-dire une société où la violence, pour un certain nombre de gens,
01:15:24 évidemment pas pour tout le monde, devient un mode de résolution pratiquement normale des conflits.
01:15:30 Pourquoi ? Parce que la résolution institutionnelle,
01:15:34 qui est normalement dans une société civilisée, effectivement,
01:15:38 on a des institutions pour résoudre les conflits.
01:15:40 - Et ça, ce n'est pas la faillite des forces de l'ordre ?
01:15:42 - Ah, je ne parle pas du tout de la faillite des forces de l'ordre.
01:15:46 Je ne crois pas du tout, ce n'est pas ça du tout que je veux dire.
01:15:50 - Non, non, c'est le politique dans le sens du régalien.
01:15:52 - Alors il y a le politique, le régalien, il y a le fait des relations interpersonnelles.
01:15:56 Tout simplement, il y a des gens qui montent au rideau.
01:16:02 On sait très bien tous que ça peut arriver, un homicide pour un regard de travers,
01:16:06 une cigarette refusée, une histoire d'accident de la route ou de frottement de conducteur.
01:16:13 Donc pour des choses, ça nous paraît totalement insensé.
01:16:16 - Ça devient un règlement, c'est-à-dire un règlement même.
01:16:19 - Voilà, un mode de solution des conflits.
01:16:21 - Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous dites.
01:16:23 En fait, c'est un facteur aggravant et je pense à cette affaire, soudez-vous,
01:16:26 de ce père qui s'était fait justice lui-même justement pour ce migrant
01:16:29 qui avait attaqué, qui avait agressé sexuellement.
01:16:32 - On ne sait pas si c'était le bon.
01:16:34 - Non mais ça traduit quelque chose dans notre société,
01:16:36 c'est-à-dire qu'il n'y a plus de consentement ou plus de confiance
01:16:41 dans la résolution des conflits par la justice institutionnelle.
01:16:44 Et c'est ce qui fait qu'on a de plus en plus de règlements privés.
01:16:46 C'est une, peut-être une des raisons qui expliquent ces chiffres.
01:16:49 Mais ensuite, attendez, ne nous voilons pas la face.
01:16:51 - C'est un vrai sujet que vous mettez du doigt.
01:16:54 - C'est un vrai sujet, mais c'est une des causes.
01:16:56 Mais il y a aussi de manière générale une montée de l'insécurité
01:16:59 qui s'explique par une faiblesse au niveau de l'application des peines,
01:17:02 qui s'explique aussi par une faiblesse en matière carcérale.
01:17:04 Je rappelle qu'on a encore une trop forte surpopulation carcérale.
01:17:08 115 % de taux d'occupation dans les prisons, ce n'est pas acceptable.
01:17:11 Et enfin, permettez-moi de vous le dire, ça tranche beaucoup ces chiffres
01:17:15 avec les coups de menton du ministre Darmanin depuis un an,
01:17:19 en particulier cet été, vous allez voir ce que vous allez voir.
01:17:21 Eh bien, on voit. Merci.
01:17:23 - Ah oui, c'est...
01:17:24 - Non, mais voilà, c'est...
01:17:25 - Non, mais à moi, il faut quand même placer aussi...
01:17:26 - Pas tout est dit, hein. On va passer à un autre sujet.
01:17:28 - Il faut placer aussi la responsabilité des politiques et des discours.
01:17:30 Je veux dire, en 2021, il a été sur le front,
01:17:33 moi, je me souviens, pas que l'été, mais tout le temps,
01:17:35 en disant, vous allez voir, vous allez voir, regardez ces chiffres.
01:17:38 - Il y a quand même un manque de volonté de la part d'un ministre
01:17:40 qui veut incarner l'autorité et qui pense à 2027.
01:17:43 - Manque de lucidité, il doit fonctionner avec la justice et le milieu carcéral.
01:17:47 - Je pense que c'est pas pour cautionner ce qui est fait,
01:17:49 mais je vous rappelle qu'en 2019, il y a eu le grenelle des violences conjugales
01:17:53 qui a été fait. Donc, derrière nous, il y a eu des répercussions.
01:17:56 Il y a eu quelques effectifs en plus, plus de formation,
01:17:58 libération de la parole, comme je vous disais.
01:18:00 Donc, il y a aussi des choses qui sont faites.
01:18:02 Mais en revanche, il y a un élément, en fait, qui est clé
01:18:04 et qu'on ne pourra pas, du jour au lendemain, changer.
01:18:07 C'est la carence d'effectifs dans les services de police.
01:18:10 Tant qu'on n'aura pas... Par rapport au travail que ça représente,
01:18:13 tout est prioritaire dans la police.
01:18:15 - Le stupéfiant, les violences intrafamiliales, la voie publique, le judiciaire.
01:18:20 Mais c'est difficile, derrière, d'être partout, en fait.
01:18:23 - Moi, je me tourne vers Kévin pour lui poser une question
01:18:25 parce qu'on a quand même le sentiment qu'il y a aussi,
01:18:28 dans les jeunes générations, quelque chose qui est plus fréquent qu'avant.
01:18:32 Je suis présente, je ne sais pas à quelle heure d'autre,
01:18:34 qui est l'absence de surmoi.
01:18:36 C'est-à-dire l'absence de résistance à la frustration.
01:18:41 Donc, je ne sais pas si tu le constates.
01:18:43 - On le constate tous les jours.
01:18:45 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on ne peut plus dire non à un adolescent
01:18:49 sans qu'il se mette dans une position particulièrement "dangereuse"
01:18:54 pour l'enseignant qui est en face.
01:18:56 C'est-à-dire que parfois, j'ai déjà confisqué un téléphone portable.
01:18:59 J'ai dit que je vais te rendre le téléphone portable à la fin de l'heure.
01:19:02 Mais le gosse a pété un plomb.
01:19:04 C'est quelque chose qui n'est pas possible.
01:19:05 Non, vous n'avez pas le droit de faire ça.
01:19:07 Non, vous sortez de votre rôle.
01:19:08 - Qu'est-ce que vous faites dans ce cas-là ?
01:19:09 - Dans ce cas-là, je résiste.
01:19:10 Je lui dis "écoute, je t'exclus de cours.
01:19:12 Si tu n'acceptes pas les règles, je vais appeler tes parents
01:19:15 et je vais leur en toucher deux mots".
01:19:17 Généralement, il s'apaise.
01:19:19 Et après, je dois faire tout un travail pédagogique derrière
01:19:22 pour lui expliquer pourquoi je lui ai dit non
01:19:25 et pourquoi je lui ai confisqué ce portable.
01:19:27 C'est juste incroyable.
01:19:28 C'est-à-dire que les adolescents n'ont plus de frontières entre le bien et le mal
01:19:32 et n'acceptent plus l'autorité parce que les parents,
01:19:35 généralement, ne leur disent plus non.
01:19:36 C'est devenu le règle de l'enfant.
01:19:38 - Mais depuis 68, on ne dit plus non.
01:19:40 - Non, il est interdit d'interdire.
01:19:42 - Ah, mais oui, il faudrait que je place quand même quelque chose.
01:19:44 - Malheureusement, sur ce plateau, vous savez faire régner l'ordre.
01:19:47 - Mais oui, mais ça nous a tués.
01:19:50 Monsieur, vous êtes responsable.
01:19:52 - Oui, l'enfant roi, on n'interdit rien.
01:19:55 - Le problème, c'est qu'on n'interdit pas aux enfants,
01:19:59 on interdit aux adultes, maintenant.
01:20:01 - C'est pas seulement une histoire, pardon.
01:20:02 Ça, c'est aussi une histoire de, je pense,
01:20:04 la disparition des notions du bien et du mal.
01:20:06 C'est aussi ce qui peut expliquer la fin du surmoi.
01:20:08 C'est-à-dire que dans une société qui, progressivement,
01:20:11 se déspiritualise de plus en plus,
01:20:13 le côté positif de la société d'avant,
01:20:16 que beaucoup considèrent comme...
01:20:18 - Mais il n'y a plus d'interdit.
01:20:19 - Vraiment une société affreuse.
01:20:20 - Mais attendez.
01:20:21 - Mais il n'y a pas d'interdit.
01:20:22 - Vous trouvez qu'il n'y a plus d'interdit ?
01:20:24 - À part les politiques qui veulent vous dire comment vivre.
01:20:27 - Oui, à part ça.
01:20:28 - Ce qui fondait les interdits, c'était,
01:20:31 alors ce n'était pas uniquement le curé du village,
01:20:33 c'était aussi une certaine morale, une certaine morale convenue
01:20:36 et surtout la présence du bien et du mal...
01:20:38 - Vous rajoutez les structures de l'homme.
01:20:39 - La présence du bien et du mal dans notre société.
01:20:41 Le bien et le mal a complètement disparu.
01:20:43 - Et j'aimerais ajouter un point, c'est la virtualité,
01:20:46 la montée de la virtualité des jeux vidéo, etc.
01:20:49 Ce qui fait que les adolescents n'ont plus d'empathie.
01:20:52 Ils ont l'impression que ce qu'il se passe dans la vraie vie,
01:20:55 c'est aussi ce qui se passe dans les jeux vidéo
01:20:57 et ça les déconnecte vraiment.
01:20:59 Parfois, quand vous reprenez des adolescents en train de se battre,
01:21:02 ils disent "mais nous sommes en train de jouer".
01:21:04 Comme ils sont en train de jouer avec leur console.
01:21:06 - Si je pense que c'est un accélérateur,
01:21:08 j'entends ce que vous dites sur les jeux vidéo,
01:21:09 mais je pense qu'en réalité, ce n'est pas par les jeux vidéo
01:21:11 que les gens sont devenus conscients de leur mission.
01:21:13 - Non mais ça accélère le processus.
01:21:14 - Un accélérateur.
01:21:15 - C'est comme quand on est dans les réseaux sociaux.
01:21:17 - Pierre, l'absence de réseau,
01:21:18 Pierre, entre le réel et le virtuel, joue quand même.
01:21:20 - Oui, ça joue beaucoup.
01:21:21 - Ce n'est pas uniquement les jeux vidéo qui rendent les gens comme ça.
01:21:23 - Parce que plus vous donnez du virtuel,
01:21:25 moins il y a de quoi se raccrocher,
01:21:27 d'enracinement, etc.
01:21:29 Et vous avez l'impression devant votre ordinateur
01:21:31 ou vos réseaux sociaux,
01:21:33 que vous êtes un petit dieu créateur.
01:21:35 Les gens ont l'impression que ça a commencé avec leur année de naissance.
01:21:39 L'année zéro, c'est leur année de naissance.
01:21:41 - Les enfants ont beaucoup de mal à concevoir un monde qui a existé avant eux.
01:21:47 Pour un enfant, c'est juste impossible.
01:21:49 - Ils sont pas nés avec un ordinateur sur les genoux.
01:21:52 - Je vous disais tout à l'heure,
01:21:54 on n'interdit rien aux enfants.
01:21:55 En réalité, les interdits se portent aujourd'hui sur les adultes,
01:21:58 sur les activités d'adultes,
01:22:00 où on nous enquiquine toute la journée
01:22:03 avec une espèce de puritanisme vraiment déplorable.
01:22:08 Je vois ce qui vient de se passer à Angoulême
01:22:11 avec la censure de Bastien Vivès pour des dessins.
01:22:14 Pour des dessins, je ne lui reproche aucun acte.
01:22:16 Et en revanche, on va enquiquiner des adultes en leur disant
01:22:19 "Vous n'avez pas le droit de voir ci ou de voir ça".
01:22:21 Mais effectivement, il y a la génération...
01:22:23 - Là, vous nous emmenez sur un débat philosophique.
01:22:25 Vous savez, Peter Sloterdijk,
01:22:28 - Peter.
01:22:29 - Peter. Le rhizome, c'est quoi le rhizome ?
01:22:32 C'est l'homme nu, il n'y a rien.
01:22:33 Il croit qu'il est arrivé là, qu'il n'y a que le monde virtuel.
01:22:36 - Nietzsche l'avait déjà inventé, c'est ce qu'on appelle le dernier homme.
01:22:38 Nietzsche l'avait déjà évoqué, c'est ce qu'on appelle le dernier homme.
01:22:40 - Exactement.
01:22:41 - Et il y a par ailleurs beaucoup de potentialité,
01:22:45 de richesse dans notre société,
01:22:47 pour répondre à l'ensemble des...
01:22:50 - Heureusement qu'il est là.
01:22:51 - Il faut de la couleur dans ce tableau.
01:22:53 - Sinon, c'est foutu.
01:22:55 - C'est ce qu'on appelle l'espérance laïque.
01:22:57 - Il y a un potentiel dans notre société
01:23:01 permettant de solutionner beaucoup de choses que vous avez énoncées.
01:23:06 - Si tu nous le dis.
01:23:08 - Olivier, il y a aussi un laxisme qui est déconcertant.
01:23:12 Par exemple, au sein de l'école publique,
01:23:15 parfois quand une personne est harcelée,
01:23:17 on déplace la personne harcelée
01:23:19 et on laisse "tranquille" ceux qui ont harcelé.
01:23:22 Il y a bien un problème là-dedans.
01:23:24 - Il y a aussi des établissements qui, dès le premier signeau faible,
01:23:27 interviennent et les adultes se méprisent.
01:23:30 - Une majorité d'établissements qui viennent...
01:23:33 - Je pense que la question de la responsabilité des adultes à tous les niveaux
01:23:36 doit être réunitionnée.
01:23:38 - Olivier, vous citez quand ça se passe bien,
01:23:40 mais quand vous arrivez sur un quai de gare,
01:23:42 vous vous étonnez que le train arrive à l'heure ?
01:23:44 Remarquez, c'est un mauvais exemple.
01:23:46 - D'ailleurs, vous savez que les contrôleurs le disent, Sonia ?
01:23:51 Vous n'avez jamais entendu un contrôleur dire
01:23:53 "Nous arrivons à Paris-Gare de Lyon parfaitement à l'heure"
01:23:56 et là tout le monde applaudit.
01:23:58 - Dans votre rapport à l'actualité, nous sommes tous un peu accro à l'actu
01:24:01 de vous dire "Ah ben tiens, là, c'est intéressant, ça réussit, il faut en parler".
01:24:06 - Mais heureusement !
01:24:08 - On se le dit tous les jours.
01:24:10 - Jérôme Jimenez, lui, il voit dans son travail ce qu'il ne va pas.
01:24:13 - Ce qu'il dit sur la lutte contre les violences inter-familiales,
01:24:16 sur le premier accueil en commissariat aux gendarmeries,
01:24:19 il y a des choses, moi j'ai des retours là-dessus qui se sentent beaucoup améliorés.
01:24:22 - Tant mieux, tant mieux, ça c'est une bonne chose.
01:24:24 Après, sur la responsabilité des adultes, des parents,
01:24:27 et notamment le virage du respect des lois, des règles et des règlements,
01:24:31 moi il y a 20 ans, j'étais dans un commissariat,
01:24:33 quand on plaçait un adolescent en garde à vue,
01:24:35 c'était exceptionnel d'avoir des parents qui viennent se plaindre
01:24:38 ou crier "Oh, scandale !" du placement en garde à vue.
01:24:41 Aujourd'hui, c'est systématique.
01:24:43 - C'est vrai ?
01:24:44 - Bah oui.
01:24:45 - Et pourquoi ? Parce que les parents, on les a laissés entrer partout ?
01:24:48 - Ça c'est factuel en fait.
01:24:49 - Et ces problèmes-là, Kevin, il a les mêmes.
01:24:51 - Quand vous donnez une punition ou une heure d'école,
01:24:53 il y a des parents qui vous contactent pour vous expliquer
01:24:55 que vous avez eu tort de donner cette punition,
01:24:57 que leur petit enfant chéri, c'est quelque chose, il n'est pas responsable,
01:25:01 parce qu'il ne peut pas être responsable.
01:25:03 C'est là où ça devient un petit peu compliqué.
01:25:05 Et parfois, ça se règle dans le bureau du chef d'établissement,
01:25:08 parce que le prof ne peut pas faire face à ça.
01:25:10 - Mais il y a un rejet de l'autorité, parce qu'aujourd'hui,
01:25:12 il faut comprendre une chose, c'est que le roi est nu.
01:25:14 L'autorité s'est dépouillée.
01:25:15 Je parlais tout à l'heure de cet exemple de ce monsieur
01:25:17 qui s'est fait justice lui-même pour sa fille agressée,
01:25:19 parce qu'aujourd'hui, on a un État qui n'est pas efficace pour l'éducation nationale.
01:25:25 Vous le voyez mieux que moi, c'est votre travail.
01:25:27 Mais vous avez plein de gamins qui sont dans vos classes ou ailleurs
01:25:32 et qui jouent les caïds et qui tournent de collège en collège,
01:25:34 n'ont jamais une mesure sévère d'expulsion, parce qu'en fait, il n'y a plus...
01:25:37 - Mais c'est quoi une mesure sévère ?
01:25:39 - Vous l'expulsez.
01:25:40 - Je l'expulsez définitivement.
01:25:42 - Mais il y a un droit à l'éducation qui est important aussi.
01:25:44 - C'est une idéologie qui domine aujourd'hui.
01:25:47 - C'est une vraie question.
01:25:48 Vous sortez complètement des systèmes scolaires, vous pensez ?
01:25:50 - Pourquoi nous, on avait peur ?
01:25:52 - Parce que vous considérez que...
01:25:53 - Pourquoi nous, on avait peur quand même ?
01:25:55 - Si ça ne sert à rien pour vous.
01:25:57 - Vous faites la différence entre...
01:25:58 - Non, mais il y avait de véritables...
01:26:00 Tout simplement parce qu'on se faisait engueuler chez nous.
01:26:02 Si tu as une heure de colle, tu vas en prendre en plus à la maison,
01:26:05 tu vas te faire engueuler et tu vas être privé de sortie ou je ne sais trop quoi.
01:26:08 Alors qu'effectivement aujourd'hui...
01:26:10 - Juste une dernière chose, rapidement.
01:26:12 - Attention, vous allez être punie.
01:26:13 - Très rapidement, je pense que le droit à l'éducation,
01:26:15 c'est quelque chose de fondamental.
01:26:17 On ne peut pas priver un adolescent d'éducation.
01:26:20 Par contre, on peut créer des structures spécifiques
01:26:23 qui permettent aux adolescents difficiles de sortir de cette spirale.
01:26:27 - Je suis d'accord.
01:26:28 Je pense justement que c'est ce qui nous mine.
01:26:30 Dire que tous les individus ont droit à...
01:26:32 - Je pense que c'est ce qui mine notre société aujourd'hui.
01:26:34 - Oui, mais c'est ce qui fait aussi la beauté de notre pays
01:26:36 et la beauté de notre civilisation.
01:26:38 - Si on a plus de 2 établissements, la société n'aura pas de...
01:26:43 - C'est pas moi qui ai fait ton nom.
01:26:45 - C'est la fin de l'éducation.
01:26:47 - Non, c'est trop facile.
01:26:48 Si vous dites "ils sortent de l'éducation", vous en faites quoi ?
01:26:50 - Ils sont à la charge des papiers.
01:26:52 - Sonia, vous leur collez des heures de colle.
01:26:54 - C'est la fin du cours. Vous entendez ?
01:26:56 - La cloche.
01:26:57 - C'est le retour.
01:26:59 - C'est la récré.
01:27:01 - Merci, c'était un plaisir de vous avoir tous.
01:27:03 - Un plaisir partagé.
01:27:04 - La classe du mercredi.
01:27:05 - On est là quand même demain, tous les jours.
01:27:07 A demain.
01:27:08 Bon après-midi sur CNews.
01:27:10 - Merci.
01:27:11 - Merci, Sonia.
01:27:12 Merci Sonia.
01:27:13 ♪ ♪ ♪

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