• il y a 2 ans
Cyril Hanouna recevra au cours d’une nouvelle émission les personnalités qui font l’actualité du moment. Leur vérités, leur promesses, les questions que se posent les Français, tout sera passé au crible pour ce moment de télé qui casse déjà les codes.


Pour cette grande première, le premier invité sera Éric Zemmour, journaliste et essayiste, presque candidat à l’élection présidentielle 2022.

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Transcription
00:00 Josiane, merci d'être là.
00:02 Bonjour.
00:03 Bonjour, vous avez 73 ans.
00:04 Bon sang, madame.
00:05 1 200 euros de pension par mois.
00:07 Oui.
00:08 Deux petits enfants à charge.
00:09 Oui.
00:10 Vous êtes obligée de continuer à travailler à 73 ans.
00:11 Oui.
00:12 Vous faites quoi ?
00:13 Je distribue des prospectus pour une société que tout le monde connaît.
00:16 Et c'est un travail très difficile parce que c'est très physique.
00:19 Vous êtes à 1 200 en comptant le travail que vous faites en plus à 73 ans.
00:24 Non, 1 200 de pension.
00:25 D'accord, pension.
00:26 Et j'ai travaillé 42 ans.
00:27 Qu'est-ce que vous avez fait comme travail ?
00:29 J'étais comptable.
00:30 D'accord.
00:31 Et comme j'ai travaillé dans les banques, vous savez très bien qu'on ne compte pas
00:34 les doubles mois.
00:35 Alors, on nous prend au smig au départ, bien évidemment.
00:38 Quand on commence, on nous prend au smig, mais on nous paye sur 15 mois.
00:41 Or, quand je suis tombée à la retraite, les 25 années, bien évidemment, c'était
00:46 pour les dernières, forcément.
00:47 Et donc, à partir de ce moment-là, ça a baissé terriblement.
00:52 Or, ce qui se passe, c'est que mes 1 200 euros, monsieur, ils n'ont pas augmenté
00:57 depuis 10 ans.
00:58 Alors, moi, je me retrouve avec une retraite pareille que quelqu'un qui n'a jamais
01:02 bossé.
01:03 Parce que moi, j'ai des gens autour de moi dans mon village, ils n'ont jamais travaillé,
01:06 ils ont 900 euros par mois.
01:07 C'est ça.
01:08 Ça veut dire qu'ils sont au minimum vieillesse, à l'aspar.
01:10 C'est un métier de solidarité.
01:11 Oui, mais moi, je ne veux pas savoir.
01:12 Ça ne me concerne pas, moi.
01:13 Les gens, ils font ce qu'ils veulent, ce n'est pas mon problème.
01:15 Mais j'estime que moi, j'ai eu des enfants.
01:17 J'ai travaillé en même temps et mes enfants sont tous contribuables, je veux dire.
01:22 Alors, comment se fait-il qu'il y ait des gens qui n'ont jamais bossé, qui n'ont
01:26 pas d'enfants, qui n'en ont jamais fait pour devenir des contribuables et qui gagnent
01:30 une retraite ?
01:31 Alors, ça, il faut me poser la question.
01:32 Maintenant, il y a aussi une autre question que je vais vous poser.
01:35 Je pense que Cyril m'en donne l'autorisation.
01:38 Figurez-vous que je paie quand même les cotisations retraite, la CSG sur mon petit
01:43 boulot qui vient en complément.
01:45 Moi, j'en ai besoin pour payer les activités sportives de mes petits-enfants.
01:50 Parce que malgré le pass de 50 euros pour jouer au rugby pour un gosse, c'est 200
01:56 euros dans mon village.
01:57 J'habite un petit village profond de la France où il n'y a rien.
02:01 On est obligé de prendre la voiture pour n'importe quoi.
02:04 Donc moi, si vous voulez, c'est très dur pour nous.
02:08 Je ne peux pas acheter de poisson, je ne peux pas acheter tout le temps de la viande.
02:12 De temps en temps, j'emmène les petits au McDo, manger le Happy Meal à 4,95.
02:16 Et c'est tout la sortie.
02:18 Vous comprenez ? Et j'ai travaillé toute ma vie.
02:20 Alors moi, il y a quand même quelque chose que je vais vous poser.
02:24 Je pense que tout le monde serait d'accord, et Cyrille aussi.
02:26 Comment se fait-il que les sénateurs, les députés et tous ces gens-là, ils aient
02:30 des retraites spéciales ? Et pas nous.
02:33 Alors, plusieurs questions.
02:34 Je vous réponds.
02:35 On va peut-être commencer par le dernier point, si vous voulez.
02:45 Je vous en prie.
02:46 Alors, la retraite spéciale.
02:47 En fait, ce n'est pas une retraite spéciale des parlementaires.
02:48 C'est ce qu'on appelle un régime autonome, ce qui vous fait une belle jambe, parce que
02:50 vous allez dire, c'est pareil.
02:51 En fait, l'Assemblée nationale, les députés, à chaque fois qu'il y a une réforme des
02:55 retraites, ils se l'appliquent.
02:56 Ils se l'appliquent, seulement la Constitution fait que, parce qu'il doit y avoir une autonomie
03:03 des parlementaires par rapport au gouvernement, c'est la séparation des pouvoirs.
03:06 On ne peut pas, dans un texte de loi classique comme la loi des retraites, décider pour les
03:11 députés de changer leur retraite.
03:12 Il faudrait ce qu'on appelle une loi organique, qui est une loi différente, qui est compliquée
03:14 à faire adopter.
03:15 En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que les députés ont déjà acté et décidé
03:19 qu'ils s'appliqueraient les mêmes modalités de la réforme des retraites que celles qui
03:22 vont être amenées à voter dans quelques jours.
03:24 Donc, soyez rassurés de ce point de vue-là.
03:26 Les députés ont fait le choix, et la majorité présidentielle a fait ce choix de s'appliquer
03:30 à elle-même ce qu'elle demande aux Français.
03:32 Premier point.
03:33 Les sénateurs, ça peut être différent.
03:35 Ils ne se sont pas encore prononcés.
03:36 On n'y a pas la majorité.
03:37 Je ne peux pas parler à leur place, mais je veux bien leur relayer la question, parce
03:39 que je suis assez d'accord avec vous pour dire que les parlementaires, ils doivent être
03:42 logés à la même enseigne que le reste des Français.
03:44 Et ça, c'est le premier point.
03:45 Premier point.
03:46 Exemplarité.
03:47 Ensuite, vous m'avez parlé de la retraite de ceux qui sont à 960 euros, c'est-à-dire
03:52 qui n'ont l'ASPA, le minimum vieillesse.
03:54 Oui.
03:55 Josiane, je voudrais vous parler de quelques personnes que j'ai eues à rencontrer comme
03:58 ministre des Solidarités.
03:59 Et puis, quand j'étais à Orchis, dans le Pas-de-Calais, il y a deux semaines, à la
04:03 rencontre d'une vingtaine de retraités qui ont des petites pensions, un peu comme vous.
04:07 Il y avait là-bas deux ou trois femmes, c'était des femmes, qui touchaient le minimum
04:16 de 960 euros.
04:17 Alors, il faut savoir d'abord que si elles ont du patrimoine au-dessus de 40 000 euros,
04:22 l'État récupère au moment de la succession ce qu'il a donné pour permettre à quelqu'un
04:26 de vivre à peu près au niveau du seuil de pauvreté.
04:28 Avec la réforme des retraites, on va passer cette récupération de 40 000 à 100 000
04:33 euros.
04:34 C'est-à-dire que toutes les personnes qui ont moins de 100 000 euros de patrimoine,
04:36 on va effectivement leur donner, leur compléter leur revenu jusqu'à hauteur de 960 euros
04:40 parce qu'on considère qu'une personne âgée, en dessous de 960 euros, on ne vit pas.
04:44 On ne vit pas.
04:45 Et on l'assume.
04:46 Josiane, les personnes que j'ai vues qui touchaient ces 960 euros, les trois que j'ai
04:51 vues, ça va peut-être vous parler, ça va peut-être parler aux artisans qui sont là,
04:54 aux commerçants, des conjointes collaboratrices.
04:56 Vous savez ce que c'est ?
04:57 Oui.
04:58 Oui.
04:59 C'était les secrétaires de leur mari, commerçants, médecins ou autres, et qui ont en fait bossé
05:02 toute leur vie, mais qui n'étaient pas déclarés.
05:04 Et donc, au moment de la retraite, on leur a dit « Madame, vous n'avez pas cotisé,
05:08 vous n'étiez pas déclarée, donc il n'y a pas de retraite ».
05:10 Et moi, j'en ai vu, moi, ça me fend le cœur à chaque fois.
05:12 Je vais vous dire un truc, ça me fend le cœur.
05:14 Alors on ne peut pas les retrouver, on ne peut pas faire une mesure.
05:16 Moi, j'ai été posé la question de dire « Est-ce qu'on ne peut pas les rattraper
05:17 dans la loi ? ». Mais par définition, comme elles ne se sont pas connues du fisc, on ne
05:21 peut pas démontrer que c'est bien cette situation-là.
05:23 Mais c'est pour vous donner un exemple de personne.
05:25 Ensuite, vous avez beaucoup d'agriculteurs qui touchent les minimums de vieillesse et
05:28 qui n'ont pas cotisé suffisamment, non pas en termes d'années ou de dureté du labeur,
05:33 mais parce que leur revenu était insuffisant pour leur permettre d'avoir une retraite
05:36 supérieure à 1 000 euros.
05:37 Et donc, moi, j'assume parfaitement ce mécanisme de solidarité.
05:40 Et même, on l'a passé, il était à 800 et quelques euros, on l'a passé à 900,
05:44 puis là, il est monté à 960 euros parce qu'on suit aussi l'augmentation du coût
05:48 de la vie.
05:49 Ensuite, Josiane, pour ce qui vous concerne, il y a des éléments que vous devriez regarder
05:53 de près dans la réforme des retraites parce que vous êtes en situation de cumul emploi-retraite.
05:57 C'est la deuxième question, la deuxième remarque que vous avez faite et vous avez
06:00 raison.
06:01 Vous dites « Alors que je touche ma retraite, avec ma retraite, elle ne bouge pas, j'ai
06:04 pris un boulot, mais je cotise pour la retraite sur le boulot.
06:06 » Eh bien, ça, le cumul emploi-retraite, on le facilite, on le simplifie, on le rend
06:10 plus juste avec la loi.
06:11 C'est-à-dire que les retraités qui conserveront une activité à côté, eh bien, on va simplifier
06:14 et supprimer des cotisations qui, aujourd'hui, leur diminuent le petit pécule qui se font
06:18 à côté.
06:19 Ça va dépendre du niveau de revenu.
06:21 Je ne veux pas vous dire de bêtises là-dessus parce que le texte de loi est en cours d'examen
06:24 au Parlement.
06:25 Mais grosso modo, sachez que l'état d'esprit, c'est de ne plus vous forcer à cotiser pour
06:28 un truc que vous ne toucherez pas.
06:29 Donc, vous voyez, ça va plutôt dans le bon sens.
06:31 Et un autre élément sur la réforme des retraites, parce que j'insiste et je comprends, et on
06:35 va peut-être en discuter, il y a peut-être des gens qui vont me dire qu'ils ne sont pas
06:37 du tout d'accord, etc.
06:38 Aucun problème, j'assume qu'on puisse en discuter.
06:40 Juste un point sur lequel j'insiste, c'est que pour les gens qui sont déjà retraités,
06:45 il n'y a que des gagnants avec la réforme.
06:47 Parce que moi, quand j'ai été député, et sous la gauche, et dans le mandat précédent,
06:51 on a été amené, ça vous parlera, à sous-indexer les pensions de retraite.
06:55 C'est-à-dire qu'on les augmentait moins que l'inflation, voire à geler les pensions
06:57 de retraite, pour essayer de trouver l'équilibre financier du système.
07:01 Là, comme on arrive à équilibrer le système en demandant aux gens de travailler un peu
07:04 plus longtemps, par ce mécanisme de solidarité, on sait qu'on n'aura plus besoin de geler
07:08 ou de sous-indexer les pensions.
07:09 Donc vos pensions, Josiane, elles vont augmenter.
07:11 Et après, vous avez la dernière situation, qui sont des retraités qui gagnent un peu
07:15 moins que vous, mais qui ont travaillé une carrière complète.
07:18 C'est-à-dire qu'on bossait les 40 années, et qui avaient un salaire à peu près au
07:23 niveau SMIC, et qui se retrouvent avec 1050 ou 1100 euros par mois.
07:26 Eux, on va les monter à 1200 euros par mois, c'est-à-dire qu'on va à ce qu'on appelle
07:30 la retraite minimale, avec la réforme des retraites, pour justement augmenter un peu
07:34 le niveau de vie des retraités.
07:35 Avec 1300, vous n'en sortez pas, parce que vous avez deux petits-enfants.
07:38 Mais il y a beaucoup de retraités qui, avec 1100, s'en sortent encore moins.
07:40 Donc voilà, vous êtes très courageuse d'avoir pris un job à côté.
07:43 Ça me fond un peu le cœur, parce que quand on a bossé toute sa vie, qu'on a cotisé
07:46 toute sa vie, la retraite, c'est le moment du repos, et ce repos, il est mérité.
07:49 Donc sachez que l'un des objectifs de cette réforme, au-delà du fait d'équilibrer
07:54 le financement, c'est aussi de faire en sorte que nos retraités vivent mieux dans
07:56 notre pays.
07:57 – Alors, justement, cette réforme des retraites, Olivier Véran, beaucoup de gens étaient
08:01 dans la rue encore aujourd'hui pour s'y opposer.
08:03 Ce qui vous est reproché, c'est surtout de ne pas prendre en compte la pénibilité
08:10 de certaines activités, certains travails.
08:12 Alors, aujourd'hui, est-ce qu'il est possible, parce que c'est, je vous dis peut-être
08:18 encore une bêtise, parce que c'est vrai qu'il y a des gens qui sont dans des bureaux,
08:22 qui peuvent travailler jusqu'à 60, 75, 76, même je vois des gens qui travaillent
08:28 jusqu'à 80, des chefs d'entreprise, des personnes qui ont des travaux peu pénibles,
08:33 un travail peu pénible, et par contre, d'un autre côté, on a des gens qui travaillent
08:38 dans le bâtiment, qui se sont réveillés tous les jours à 6h du matin, qui ont mangé
08:43 leur gamelle à midi pour prendre une heure de pause, et puis rentré chez eux à 5h
08:48 où ils habitent souvent loin, donc c'est 6h, 18h30 chez eux,
08:51 ils ont survécu toute leur vie, ils n'ont jamais vécu, et ces gens-là se disent
08:59 "comment moi, je vais pouvoir travailler jusqu'à 64 ans quand je suis ouvrier ?"
09:04 On a un grutier, je crois, dans le public, il va nous en parler,
09:08 "est-ce qu'il n'y a pas moyen de prendre en compte la pénibilité du travail ?"
09:11 Parce que je suis sûr qu'il y a plein de gens aussi qui travaillent,
09:14 qui sont chefs d'entreprise, je vous dis, qui travaillent dans des bureaux,
09:16 et qui se disent "moi j'ai envie de continuer jusqu'à 73, 74, 75 ans."
09:20 C'est impossible, c'est trop compliqué, ce serait trop...
09:23 Non seulement ce n'est pas impossible, mais en fait on va enfin le faire vraiment.
09:27 Là vous allez prendre en compte ça ?
09:29 Alors, qu'est-ce qu'on va faire ? Plusieurs points.
09:32 En fait jusqu'ici, il y avait ce qu'on appelait des critères de pénibilité,
09:34 honnêtement si on avait compris comment ça marchait, c'est qu'on nous l'avait mal expliqué.
09:38 Ce truc était absolument invraisemblable, il fallait compter le nombre d'heures
09:41 où on exposait à telle vibration, etc.
09:44 Personne ne rentrait vraiment dans les cases, on l'avait supprimé,
09:46 parce que ça ne marchait pas, et là finalement, maintenant on va reconnaître
09:49 des métiers comme des métiers à risque de pénibilité.
09:52 Et toutes les personnes qui sont dans ces métiers,
09:54 on sera capable de les considérer comme ayant eu un métier pénible,
09:57 plutôt jusqu'à preuve du contraire.
09:58 C'est-à-dire qu'on simplifie, on va massifier la reconnaissance des critères de pénibilité.
10:03 On va y ajouter des critères, donc les vibrations, le port de charge de l'eau lourde,
10:06 l'exposition à des températures extrêmes, le travail de nuit, etc.
10:10 On simplifie ces critères de manière à ce que les gens rentrent plus facilement
10:13 dans la catégorie métier pénible.
10:14 Ils pourront partir deux ans à l'avance.
10:16 On ne va pas faire que ça.
10:17 – C'est-à-dire qu'un ouvrier qui a travaillé…
10:19 – C'est-à-dire qu'un ouvrier dans le BTP par exemple, un maçon, un carleur,
10:23 une aide-soignante vont pouvoir continuer de partir plus tôt.
10:26 Et donc on simplifie au contraire ça.
10:28 Ce qui va d'ailleurs nous coûter de l'argent dans la réforme,
10:30 mais on l'assume justement.
10:31 Ensuite on dit, et ça moi j'aime bien cette logique,
10:34 plutôt que de voir quelqu'un à 60 ans, calairin, hors d'usage,
10:38 les genoux avec des prothèses, etc.
10:40 plutôt que de lui dire "ah bah allez, il ne faut pas refaire la retraite
10:42 parce que là ça ne peut plus durer", on va faire davantage de prévention.
10:45 Et donc on va mettre une consultation médicale à 45 ans,
10:48 et si besoin, une autre consultation, si la personne continuait à bosser à 61 ans,
10:53 pour pouvoir faire justement un premier bilan de santé et se dire
10:55 "là, vous ne pouvez pas continuer".
10:58 L'autre chose qui est hyper importante dans la réforme,
11:00 et personne n'en parle, alors pour moi c'est vraiment un truc majeur,
11:03 c'est qu'on va faire un congé de reconversion professionnelle.
11:06 Imaginez Cyril, vous travaillez, on verra le nombre d'années,
11:08 mais imaginons 10 ou 12, je ne sais pas combien d'années encore,
11:11 dans un métier pénible, d'accord ?
11:14 - Là ce soir ce n'est pas pénible.
11:15 - Encore plus pénible que Fassababa pour vous.
11:17 Imaginez que vous fassiez ce métier, et vous dites "moi j'en ai marre,
11:21 vous êtes sympas, terminé".
11:24 Vous allez garder votre salaire pendant un an, alors que vous ne travaillez plus.
11:29 Vous allez partir vers une formation, vous allez choisir
11:32 pour avoir une reconversion professionnelle vers un métier non pénible.
11:35 Et on va vous payer cette formation.
11:37 Donc un an de salaire conservé et une formation payée pour changer de branche.
11:40 - Vous savez, je pense que la plupart des personnes qui sont là ce soir
11:44 ne le savent pas.
11:45 - Oui, mais c'est pour ça que je vous dis, il faut bien retenir un truc.
11:47 En gros la réforme, elle nous permet d'avoir 18 milliards de plus par an
11:50 pour financer les retraites, et sur ces 18 milliards,
11:52 il y en a 6 qu'on va engager en dépenses nouvelles.
11:55 Et notamment pour les gens qui sont en invalidité,
11:57 en situation de handicap, avec de la pénibilité,
11:59 les reconversions professionnelles.
12:00 Et il faut aussi comprendre un truc, moi je l'ai compris,
12:02 et là je veux dire, je veux bien prendre le…
12:04 je veux bien reconnaître quelque chose.
12:07 Et notamment, je ne sais pas s'il y a des jeunes qui m'interpelleront sur la réforme.
12:09 - Il y a un grutier Yafad qui est là, je crois.
12:11 Je ne sais pas s'il est jeune en particulier ou non, mais aujourd'hui…
12:14 - Il est là, Yafad.
12:15 - Il est où ? Je vais peut-être vous laisser passer la parole
12:17 et puis je reprends après, si vous êtes d'accord.
12:18 - Oui, vous pouvez passer.
12:19 - Non mais ça m'évite de faire des tunnels et voilà,
12:20 ce sera plus interactif.
12:21 - Des ronds, des bâtiments.
12:22 - Alors Yafad, vous…
12:23 - Bonsoir M. Léran, bonsoir M. Baba.
12:26 - Baba.
12:27 - Avant de commencer, si possible, j'aimerais rendre hommage
12:30 à toutes les personnes qui ont manifesté aujourd'hui,
12:33 toutes les travailleuses, tous les travailleurs,
12:36 en chantant la marseillaise, si c'est possible.
12:38 - Bravo.
12:39 - Je peux ?
12:40 - Oui.
12:41 - Vous voulez la chanter avec Stone ?
12:42 Parce qu'il est romain et chanteuse.
12:43 - Pourquoi pas, avec plaisir.
12:44 - Autant faire d'une pierre deux coups.
12:45 Je vais vous laisser un micro.
12:46 Allez-y, chantez-le devant le grand parole de gouvernement.
12:48 - Avec des micros.
12:49 Ou alors on passe direct à la…
12:50 - Allez-y, allez-y.
12:51 - Après tout de suite, on fait des questions ensemble.
12:52 - Allez-y, Yafad.
12:53 C'est plus Stone et Charmin, c'est Stone et Yafad.
12:54 Voilà, donc…
12:55 Allez-y, allez-y.
12:56 - 3, 2, 1.
12:57 Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé.
12:58 Contre nous de la guerre, nous sommes les guerriers.
12:59 Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé.
13:21 Entendez-vous dans les campagnes mugir ces féroces soldats ?
13:29 Ils viennent jusque dans nos bras, égorger vos fils et vos compagnes.
13:40 Aux armes citoyens, formez vos bataillons.
13:51 Marchons, marchons, quinze ans impurs, après le Sion.
14:03 - Alors, c'est quoi ton nom ?
14:07 - Fouad.
14:08 - C'est Fouad, c'est ça ?
14:09 - Oui.
14:10 - C'est Fouad.
14:11 - C'est Fouad.
14:12 - Alors, déjà, je préfère largement la marseillaise à l'international, donc merci
14:14 pour ça.
14:15 - Merci.
14:16 - Et ensuite, ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est une vraie manifestation avec beaucoup
14:19 de gens, je respecte, il y avait beaucoup de gens dans les rues de France.
14:21 Ce n'était pas un esprit révolutionnaire qui régnait, c'était un esprit de contestation.
14:24 Je fais la différence entre les deux et après, j'ai un profond respect pour la marseillaise.
14:27 Vous l'avez très bien chantée.
14:28 - Merci beaucoup.
14:29 - Excusez-moi, ce n'est pas The Voice, même si vous êtes sur un côté de la rue.
14:30 - Je suis sûr de…
14:31 - Bon alors, racontez-moi.
14:38 - Moi, ça fait 15 ans que je suis grutier, donc j'ai 34 ans.
14:42 - Grutier.
14:43 - Grutier.
14:44 - Vous vous montez à 70 mètres.
14:45 - C'est ça.
14:46 Donc moi, la question que je me pose, comme tous mes confrères grutiers qui nous regardent
14:49 peut-être ce soir, que je salue, comment est-ce que je vais faire à 64 ans, M.
14:54 Véran, pour grimper des échelles à 30 mètres ? Parce qu'à partir de 30 mètres, ce qu'il
14:59 faut savoir, c'est que la société est obligée d'installer un ascenseur, ce qui n'est
15:04 pas toujours le cas.
15:05 Donc à partir de 30 mètres, à 64 ans, comment je vais faire pour arriver dans ma cabine
15:11 et travailler avec rigueur, avec soin, sans trembler, avec une vue peut-être qui va diminuer,
15:20 comment je vais être aussi efficace et comment est-ce que je vais faire pour être aussi
15:23 productif, travailler avec de la sécurité à 64 ans ?
15:29 - Alors Fad, vous avez commencé à quel âge ?
15:32 - 18 ans.
15:33 - 18 ans ?
15:34 - 18 ans, c'est bon alors.
15:35 - Et donc pourquoi vous parlez de 64 ans ?
15:36 - Bah oui.
15:37 - Je m'inquiète !
15:38 - Pourquoi vous parlez de 64 ans ?
15:39 - Non mais t'auras pas à faire.
15:40 - La réforme, c'est 64 ans.
15:41 - Mais non, pas pour vous.
15:42 - Bah pourquoi ?
15:43 - Parce que vous êtes en carrière longue.
15:44 Je vous explique.
15:45 Carrière longue, ça veut dire que quand on a commencé plus tôt, on part plus tôt.
15:50 Et en l'occurrence, vous avez commencé à 18 ans, 18 ans pile poil ou un petit peu avant.
15:55 - 18 ans pile poil.
15:56 J'ai pas assez mon casset, ça.
15:57 - Et en l'occurrence, vous avez commencé à 18 ans pile poil, ça veut dire que vous
15:58 allez partir à la retraite en fait à 62 ans.
16:00 Alors qu'aujourd'hui, vous devriez partir à la retraite à…
16:02 - 62 ans.
16:03 - Ouais, voilà.
16:04 Donc pour vous, ça ne change rien.
16:05 - En 2050.
16:06 - Non mais donc Fad, pour vous, la réforme…
16:07 - Ça ne change rien.
16:08 - 62 ans !
16:09 - Excusez-moi.
16:10 - Non mais Fad, attendez, attendez.
16:11 - 62 ans, 62 ans grutiers ?
16:13 - Excusez-moi.
16:14 - Même à 62 ans ?
16:15 - Vous auriez pu partir à 61 ou 62 ans en fonction de… d'abord, c'est pas 64 ans.
16:20 Donc ça, je veux vous dire que la réforme qu'on est en train d'adopter, elle ne change
16:24 pas fondamentalement les choses pour vous puisque normalement, ce sera quasiment kiff-kiff
16:28 par rapport à ce que vous auriez.
16:29 C'est ce qu'on appelle les carrières longues, d'accord ?
16:31 - D'accord.
16:32 - Et donc j'insiste là-dessus, tout le monde ne part pas à 64 ans.
16:34 En réalité, il y a près d'un Français sur deux qui partira avant 64 ans.
16:38 Ceux qui ont commencé tôt, ceux qui ont des invalidités, ceux qui ont de la pénibilité,
16:41 etc.
16:42 Après, je ne connais pas le métier de grutier et je dois vous dire que j'ai un vertige
16:44 au-dessus d'un tabouret, donc je ne monterai jamais dans vos yeux.
16:47 - Si vous êtes volontaire, je vous invite à monter avec moi.
16:50 - J'ai fait beaucoup de trucs comme député ou comme ministre parce que j'aime bien vivre
16:54 ce que vivent les gens au quotidien.
16:55 Mais alors la grue, il faudra vraiment me faire boire beaucoup avant que je monte et
16:58 du coup, ce ne sera pas sécurisé pour moi.
17:00 J'ai un trop gros vertige.
17:01 Donc je respecte infiniment ce que vous faites.
17:03 J'imagine que dans une grue, ça vibre pas mal et que vous êtes exposé à des températures
17:08 qui peuvent être assez extrêmes.
17:10 - C'est ça.
17:11 - Je ne serai pas complètement étonné, si vous voulez, que dans les accords de branches
17:14 professionnelles, on reconnaisse aussi des critères de pénibilité.
17:17 Donc tout ça fait qu'à mon avis, vous allez partir même plutôt avant ce que vous imaginez
17:20 encore à la retraite.
17:21 Ensuite, Fad, vous êtes énergique.
17:25 Je devine un profil plutôt porté sur la solidarité et vous êtes peut-être même
17:31 quelqu'un d'assez curieux.
17:32 - Aussi.
17:33 - Je me trompe peut-être.
17:34 Je ne suis pas le nouveau mentaliste, mais je vois en discutant avec Fad.
17:40 Du coup, est-ce que vous, vous envisagez, ça peut être votre choix, mais est-ce que
17:43 vous envisagez de faire le même métier tout au long de votre vie ou pas ?
17:45 - Non, non, non.
17:46 - Ah, je n'ai pas complètement tort dans ce que vous avez dit.
17:48 - Non.
17:49 - Vous voyez, on repart vraiment dans l'ambition.
17:50 - En fait, en voyant des collègues assez âgés travailler dans la grue, pas forcément
17:53 dans la grue, je parle aussi des coffreurs, des maçons, des écrits.
17:56 - Qu'est-ce que vous voudriez faire ?
17:57 - Je ne sais pas.
17:58 J'aimerais bien dans le cinéma.
17:59 - Des trucs complètement différents ? Dans le cinéma ?
18:00 - Dans le cinéma, oui.
18:01 - Ou dans la chanson, manifestement.
18:02 - Oui, dans la chanson, pourquoi pas.
18:03 - Stone a l'air full charme.
18:04 - Je peux y aller.
18:05 - Je peux y aller, on verra, tu viendras me voir.
18:06 - J'espère.
18:07 - Bon, donc ça veut dire que vous êtes comme beaucoup de gens.
18:11 On est de la même génération, vous êtes né à peu près ?
18:13 - Je suis en 88.
18:14 - Vous êtes né en 88, on est de la même génération.
18:16 - 34 ans.
18:17 - Moi aussi, je suis né en 88, presque.
18:19 On fait partie d'une génération en fait qui…
18:22 - Je pourrais être porte-parole du porte-parole.
18:24 - Pourquoi pas ? Ou voir porte-voix, parce que vous chantez bien.
18:26 - Voilà.
18:27 - On fait partie d'une génération en fait qui a envie de bouger, on a des fourmis dans
18:30 les pattes.
18:31 C'est-à-dire que quand on s'engage dans un métier, on ne s'engage pas aujourd'hui
18:33 pour 40 ans.
18:34 - Est-ce que moi, je peux proposer quelque chose ?
18:35 - Je peux vous proposer quelque chose, si je peux me permettre.
18:37 - Est-ce que vous me laissez juste terminer mon truc ?
18:39 - Je vous…
18:40 - Ça veut dire qu'aujourd'hui, on envisage plutôt une carrière professionnelle comme
18:42 des successions de carrières, avec des métiers qui peuvent être très, très différents.
18:45 Et il y a cette envie de bouger, cette envie de se dire qu'on ne va pas rester toute notre
18:48 vie figée dans la même entreprise.
18:49 Donc ça aussi, on a des trucs, vous regarderez dans la réforme, qui sont faits pour vous,
18:52 pour vous accompagner.
18:53 - Ce que j'aimerais vous proposer, vous et à l'ensemble du gouvernement, c'est
18:57 d'intégrer une entreprise, un métier dit pénible, une fois dans le mois, un jour
19:04 ou une semaine, je ne sais pas.
19:05 - Et faire un porte-parole incognito.
19:06 - Non, non, non, pas ça.
19:07 Mais pour qu'ils se rendent compte en fait de la pénibilité de chacun des métiers
19:11 et qu'ils votent des lois en fonction de cette pénibilité.
19:13 - Mais justement, vous regardez, regardez le texte.
19:16 - Emploi du temps chargé.
19:17 - Non, mais vous avez le droit, vous avez le droit, regardez, regardez le texte.
19:19 Je vous donne juste un exemple.
19:20 Aujourd'hui, pour avoir une reconnaissance de pénibilité quand on fait des nuits,
19:24 c'est 120 nuits par an.
19:25 Là, on le passe à 100 nuits.
19:26 Pareil, on réduit le nombre de 3 à 8, de rotation en 3 à 8 qu'il faut faire.
19:29 Donc, on va plutôt vers le mieux.
19:31 Je ne dis pas que c'est top, je ne dis pas que c'est top.
19:33 Et moi, je préférais que les gens ne fassent pas un métier pénible pendant des années.
19:35 Si vous me challengez sur la pénibilité des boulots, j'en ai exercé un.
19:38 Après, je me fais râler parce que quand on est ministre, on n'a pas le droit d'en
19:41 avoir un peu bavé quand on était plus jeune.
19:43 Mais je ne dis pas ça pour m'en plaindre, je dis ça parce que j'en ai eu une fierté.
19:46 Mais parce qu'il se trouve que j'étais aide-soignante en EHPAD, deux nuits.
19:49 Et donc, j'ai touché du doigt ce que c'est qu'un métier compliqué, très mal payé,
19:52 pas reconnu socialement.
19:53 Et vous faites la nuit, vous vous dormez un peu sur le parking avant d'aller rentrer
19:56 chez vous parce que sinon, vous avez peur d'avoir un accident.
19:59 Donc, on peut en discuter.
20:00 Ce que je veux vous dire, c'est que ce texte-là, il n'est pas en train d'agréver
20:03 votre situation, il est plutôt en train de l'améliorer.
20:05 Regardez-le si vous voulez.
20:06 Ma situation personnelle ?
20:07 Votre situation personnelle.
20:08 Mais la mienne seulement.
20:09 Non, regardez, on a vu Josiane tout à l'heure, on regarde la vôtre.
20:12 En fait, vous savez, l'esprit ouvert, c'est être capable.
20:15 Moi, je comprends que quelqu'un me dise, moi, le concept de travailler plus longtemps,
20:18 je n'en veux pas.
20:19 Pas de problème.
20:20 On n'est pas d'accord.
20:21 On explique pourquoi on fait ce choix, on l'assume nous.
20:23 Et ensuite, on le porte au Parlement qui est libre de voter ou non le texte, etc.
20:27 C'est comme ça, chaque réforme des retraites.
20:29 Par contre, je vous dis juste, regardez par ailleurs ce qu'on fait pour les personnes
20:34 dans votre situation ou dans celle de Josiane pour essayer d'améliorer le quotidien
20:37 et la vie professionnelle des gens.
20:39 Et vous verrez, si vous regardez avec l'esprit un peu plus ouvert que ce qu'on dit
20:42 parfois de cette réforme, qu'on veut aussi de temps en temps ostraciser
20:45 avec des exagérations, vous serez peut-être surpris.
20:47 – Merci Fad, merci.
20:48 – Merci à vous.
20:49 – Merci mon frère.
20:50 – Merci d'avoir donné la parole.
20:51 – Juste un petit mot, Monsieur le ministre.
20:54 Dans ce que vous m'avez dit depuis le début sur cette réforme des retraites,
20:57 j'ai l'impression que pas mal de personnes ici, comme moi et d'autres personnes,
21:03 ne connaissent pas bien le projet de loi.
21:06 Est-ce que vous n'allez pas l'envoyer à tous les Français
21:08 pour qu'ils puissent lire vraiment le projet,
21:11 pour voir vraiment comment on peut faire pour le trouver vraiment
21:13 et pour se dire quel est le projet de loi.
21:15 Il y a plein de choses dont vous avez parlé,
21:17 je suis sûr que 90% des Français n'étaient pas au courant.
21:20 – Alors le projet de loi, Cyril, il est disponible sur Internet aujourd'hui.
21:23 Ensuite, il va être amendé, travaillé, enrichi par les parlementaires.
21:27 Donc il sera un peu transformé, sans doute amélioré après la lecture au Parlement.
21:31 Et ensuite, si les Français s'interrogent sur leur propre situation,
21:34 il y a un simulateur en ligne.
21:35 – Ah c'est ça.
21:36 – Il y a un simulateur en ligne, il existe depuis deux semaines maintenant.
21:38 Vous rentrez ce que vous avez fait, quand vous l'avez fait et vous regardez.
21:41 Après, on assume complètement le fait de demander aux Français
21:43 de travailler un peu plus longtemps.
21:44 On ne le fait pas par plaisir, on le fait par nécessité.
21:46 – Est-ce que ça aurait changé quelque chose ?
21:47 – Pour équilibrer le système.
21:48 Mais on fait plein d'aménagements.
21:49 – 63 ans, est-ce que ça aurait changé quelque chose ?
21:51 Parce que j'ai discuté avec un ancien membre du gouvernement
21:56 qui m'a dit que s'ils avaient fait 63 ans, ça aurait été pareil.
21:59 – 63 ans, en fait, on n'équilibre pas le système.
22:02 63 ans, on y revient dans 5 ans.
22:04 Moi je veux bien qu'on fasse ça tous les 5 ans, d'autres l'ont fait avant nous.
22:07 Mais on n'équilibrait pas le système.
22:09 Et après, il faut savoir que l'âge moyen de départ à la retraite,
22:12 ça veut dire combien il est aujourd'hui pour les Français ?
22:14 À quel âge ils partent ?
22:15 – 68, non ?
22:16 – Non, l'âge moyen.
22:17 En réalité, à quel âge les Français partent à la retraite ?
22:20 63,3 ans.
22:21 – Ah oui, voilà.
22:22 – Donc on est déjà au-dessus de 63.
22:23 Donc 64 ans, en fait…
22:24 – Non, mais je crois que c'était 68,
22:25 parce que je sais qu'il y en a qui travaillent plus qu'à…
22:27 – Alors ça, c'est ce qu'on appelle, il y a 67 ans,
22:28 c'est ce qu'on appelle l'âge d'annulation de la décote.
22:31 Vous n'êtes pas jamais obligé d'aller au-dessus de 67 ans,
22:33 vous ne perdez jamais la retraite.
22:34 Mais 63,3 ans, c'est l'âge moyen de départ.
22:36 Parce qu'il y a beaucoup de gens, en fait,
22:37 qui vont travailler après l'âge légal,
22:39 parce qu'ils veulent améliorer leur retraite.
22:40 Si vous travaillez un peu plus longtemps,
22:42 que le nombre d'années de cotisation nécessaire,
22:44 vous améliorez votre pension.
22:45 Et donc pour eux, ça ne va pas changer grand-chose.
22:47 – Le problème, c'est que c'est vraiment au cas par cas.
22:49 C'est-à-dire qu'il faudrait créer limite, comme vous avez dit,
22:51 des catégories, avec les différents métiers, pour voir…
22:54 – La semaine dernière, je suis allé voir à l'école Ferrandi,
22:58 qui est une école de cuisine à Paris.
23:00 J'ai vu une trentaine de jeunes, ils ont tous démarré, ils sont apprentis.
23:03 Ils ont tous démarré à 15 ans, 9 mois, ou 15 ans, 8 mois,
23:07 donc avant 16 ans.
23:08 Et j'en ai posé la question.
23:09 Alors, ils n'en avaient honnêtement rien à faire de l'âge de départ à la retraite.
23:12 D'ailleurs, quand vous posez la question à des jeunes,
23:13 le plus souvent, ils vous disent "moi, j'en aurai pas,
23:15 ce truc-là sera tombé".
23:16 Et justement, on se bat pour que les petits-enfants de Josiane,
23:19 demain, qui cotiseront bientôt par leur travail,
23:22 pour la retraite de ceux qui sont retraités comme Josiane,
23:24 puissent avoir le même système solidaire que celui dont elles disposent aujourd'hui.
23:28 Et quand j'en pose la question, "à quel âge vous partez ?"
23:30 Ils m'ont dit "65 ans".
23:31 Alors, j'ai dit "non, ça veut dire déjà, le fait que c'est plus 65 que 64,
23:33 c'est pas passé complet".
23:35 Et puis surtout, j'aurai dit "vous avez démarré en fait avant 16 ans,
23:37 donc vous, vous allez partir à 58 ans".
23:39 – Ah, c'est ça.
23:40 – 58 ans, donc plus tôt qu'avant la réforme.
23:41 [Musique]

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