- 29/01/2023
Eliot Deval revient sur l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE
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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans ce soir info week-end.
00:00:04 Bienvenue, on débat, on décrypte l'actualité.
00:00:07 Ce soir avec vous Jean-Michel Fauvergue.
00:00:09 Bonsoir.
00:00:10 Bonsoir Olivier.
00:00:11 Ancien patron du RED à vos côtés, l'agrégé de philosophie Nathan Devers.
00:00:14 Bonsoir Nathan.
00:00:15 Bonsoir Pierre Gentillet, avocat.
00:00:17 Bonsoir Julie de Vintraube, grand reporter au Figaro.
00:00:21 Dans un instant, le sommaire, mais avant, le rappel des titres avec vous Isabelle Piboulot.
00:00:25 Deuxième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites.
00:00:32 Mardi, la SNCF annonce un trafic national très fortement perturbé avec 25 à 50% des
00:00:39 TGV selon les axes, 2 TER sur 10, 2 WIGO sur 5 et presque aucun intercité.
00:00:46 A Paris, du côté de la RATP, seules les lignes 1 et 14 fonctionneront normalement.
00:00:51 La circulation des réseaux de bus et tramways sera, elle, légèrement perturbée.
00:00:56 Le trafic aérien aussi ne sera pas épargné.
00:00:59 Certains contrôleurs seront en grève mardi.
00:01:02 La Direction générale de l'aviation civile demande aux compagnies aériennes d'annuler
00:01:07 préventivement un vol sur cinq à l'aéroport d'Orly.
00:01:10 La DGAC souligne qu'en dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards
00:01:16 seront à prévoir.
00:01:17 Elle invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage.
00:01:20 Et puis un peu de légèreté à Paris.
00:01:24 Le traditionnel défilé du nouvel an chinois a fait son grand retour pour l'année du
00:01:28 Lapin.
00:01:29 Défilés, costumes colorés et chorégraphies ont pris place dans le 13e arrondissement
00:01:34 de la capitale.
00:01:35 L'événement n'avait pas eu lieu depuis trois ans en raison de la pandémie de Covid-19.
00:01:40 Merci Isabelle, on vous retrouve à 22h30, Soir Info Week-end.
00:01:46 Au sommaire ce soir, Elisabeth Borne affiche sa fermeté sur la réforme des retraites
00:01:51 à deux jours d'une nouvelle mobilisation qui s'annonce autant voire plus suivie que
00:01:55 la dernière.
00:01:56 Le gouvernement prévient, il anticipe une journée difficile voire très difficile dans
00:01:59 les transports.
00:02:00 Alors l'exécutif qui ne lâche rien, une source de motivation ou pas pour les syndicats,
00:02:06 on en parle avec nos invités dans quelques instants.
00:02:08 En Ile-de-France, si les faits d'agression ont reculé en 2021, pas le sentiment d'insécurité.
00:02:14 La Seine-et-Marne est le département où les habitants sont le plus angoissés selon
00:02:18 une récente étude.
00:02:19 Un francilier sur cinq qui souhaite que la lutte contre la délinquance soit une priorité
00:02:24 du gouvernement.
00:02:25 Et c'est cinq points de plus qu'en 2019.
00:02:27 Alors qu'est-ce que cela révèle ? On en débat autour de ce plateau.
00:02:31 Enfin, à partir de mercredi, les mesures sanitaires liées au Covid vont évoluer.
00:02:37 Fini l'isolement systématique pour les cas positifs.
00:02:40 On a également des tests obligatoires pour les cas contacts.
00:02:43 Une décision dans un contexte favorable marquée par une très faible circulation du virus.
00:02:48 Alors, arrive-t-on au terme de l'épidémie ? Quelle première leçon pouvons-nous tirer
00:02:53 l'avis de nos invités dans cette émission ?
00:02:55 Et puis, nous reviendrons sur la polémique autour du film « Vaincre ou mourir » produit
00:02:59 par Le Puits du Fou.
00:03:01 Du soft power conservateur pour certains, notamment le journal Libération.
00:03:05 Alors pourquoi cette virulence de certains médias ? Est-ce une polémique pour rien
00:03:09 ? La parole enfin de démission de nos invités.
00:03:13 Un programme riche.
00:03:15 Donc ce soir, la parole à vous dans un instant.
00:03:18 On entendra notamment Jean-Michel Fauvergue, l'ancien patron du Rennes, nous donner quelques
00:03:21 tuyaux si on se fait agresser.
00:03:23 On va voir que le sentiment d'insécurité augmente toujours.
00:03:26 Et on en parlait hors caméra.
00:03:28 Très intéressant.
00:03:29 Vous donnerez quelques tuyaux aux téléspectateurs et téléspectatrices dans un instant.
00:03:33 Restez donc avec nous.
00:03:34 On marque une très courte pause et on revient tout de suite.
00:03:37 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:03:42 Bienvenue si vous nous rejoignez.
00:03:44 Toujours avec Jean-Michel Fauvergue, Nathan Devers, Pierre Gentillet et Judith Vintrouve.
00:03:48 Un programme riche ce soir.
00:03:50 Et on va démarrer avec la réforme des retraites.
00:03:53 Alors c'est vrai que c'est toujours et encore sur le devant de l'actualité.
00:03:57 Puisque la Première ministre a affiché sa fermeté ce dimanche.
00:04:01 La question du report de l'âge de départ à la retraite ne fera plus l'objet de négociation.
00:04:06 C'est fini.
00:04:07 Alors que 68% des Français sont contre.
00:04:09 Pour le ministre chargé des Transports, alors oui c'est une réforme impopulaire.
00:04:13 Mais elle n'a jamais été cachée.
00:04:15 Et la France, elle n'a pas le choix.
00:04:17 Écoutez-le.
00:04:18 Un, on sait qu'une réforme d'effort, c'est toujours une réforme difficile.
00:04:23 Et une réforme qui peut susciter de l'impopularité.
00:04:24 Deux, je crois qu'il y a eu de la transparence.
00:04:26 Que cette réforme n'a jamais été cachée.
00:04:28 Et qu'elle a d'ailleurs évolué au fur et à mesure des concertations.
00:04:32 Et maintenant il y aura, je le redis, c'est important, un temps parlementaire.
00:04:34 Et puis oui, on doit expliquer un certain nombre de choses.
00:04:37 J'entends des gens qui disent encore aujourd'hui, à l'extrême gauche, la retraite à 60 ans.
00:04:42 Il faut dire ce que ça veut dire.
00:04:43 Il faut dire que c'est 85 milliards d'euros de dettes supplémentaires et donc du salaire
00:04:46 en moins pour les Français.
00:04:47 J'entends des gens qui nous disent on peut tout financer par de la taxation et de la
00:04:51 fiscalité.
00:04:52 Il n'y a pas de fiscalité magique.
00:04:53 Ça a toujours un impact sur l'économie, sur la création d'entreprises, sur l'emploi
00:04:56 et en général à la fin sur les plus modestes.
00:04:59 Alors après Gérald Darmanin hier, lui aussi qui a affiché sa fermeté aujourd'hui autour
00:05:04 d'Elisabeth Borne, fini donc la pédagogie, visiblement fini le dialogue.
00:05:09 C'est le seul moyen, Judith Vintraube, pour réfermer selon vous.
00:05:12 On n'a pas le choix, comme le disait Alain Stentemann-Bohne.
00:05:16 En tout cas, c'est une nécessité pour le gouvernement pour essayer de préserver son
00:05:21 accord avec les Républicains.
00:05:23 Accord, je rappelle, qui est le seul moyen pour eux d'espérer passer l'étape législative
00:05:31 purement.
00:05:32 Alors en l'état actuel des choses, ce n'est pas gagné.
00:05:35 Il y a une quinzaine de députés républicains sur 62 qui ont dit qu'ils ne voteraient pas
00:05:41 le texte.
00:05:42 Je vous parle d'un comptage à peu près à jour.
00:05:46 Je ne sais pas comment ça évaluait ces 24 dernières heures.
00:05:50 Une vingtaine d'indécis.
00:05:51 Évidemment, la mobilisation de mardi va beaucoup peser pour changer les choses.
00:05:57 Les 64 ans, c'est vraiment la base de l'accord avec LR.
00:06:00 Et par ailleurs, c'est le seul élément lisible par tout le monde de la réforme.
00:06:06 Et c'est aussi le seul sur lequel Laurent Berger ne peut pas bouger puisqu'il est mandaté
00:06:12 par un vote du congrès de la CFDT pour refuser les 64 ans.
00:06:16 Une radicalisation des deux côtés.
00:06:19 On ne bouge pas sur l'âge de 64 ans d'un côté.
00:06:21 On ne lâche rien.
00:06:22 Il perd la République.
00:06:24 Nathan Devers, radicalisation à la fois côté gouvernement et en même temps côté syndicat.
00:06:30 Non, non, radicalisation côté gouvernement.
00:06:32 Côté gouvernement, c'est-à-dire on a encore une fois un président qui a été élu, non
00:06:38 pas sur son programme, tout le monde le sait, il a été élu en opposition à Marine Le
00:06:41 Pen.
00:06:42 Il y a des gens qui ont voté pour lui dans l'entre-deux-tours et ça leur coûtait.
00:06:45 Et ils l'ont fait savoir.
00:06:47 Ils ont dit "nous ne votons pas, ce n'est pas un chèque en blanc, nous ne sommes pas
00:06:49 d'accord avec votre politique, nous ne sommes pas d'accord avec votre programme".
00:06:52 Comme traditionnellement quand un président est élu ou réélu, Emmanuel Macron a dit
00:06:56 "j'ai bien conscience que je suis le président, je vais rassembler pendant les cinq années
00:07:01 qui viennent etc."
00:07:02 Et il commence son deuxième mandat, en général le deuxième mandat en plus, c'est le mandat
00:07:06 où les présidents prennent un peu de hauteur, parce qu'ils ne sont pas dans une optique
00:07:09 purement électorale, ils n'ont plus de perspective d'échéance électorale qui
00:07:12 viennent, donc ils peuvent faire des grandes choses, des choses de bâtisseurs pour la
00:07:15 France.
00:07:16 Et là, il choisit d'adopter une mesure qui est massivement impopulaire.
00:07:20 Alors les Français ont peut-être tort d'être contre, mais ils sont contre et nous sommes
00:07:22 en démocratie.
00:07:23 Et on a vu, c'est très intéressant de reprendre ces dernières semaines, tous ces éléments
00:07:26 de langage, nous disant "mais nous sommes souples, nous sommes là pour discuter, nous
00:07:30 ne allons pas vous l'imposer violemment".
00:07:32 Et bien si, résultat, elle est imposée violemment.
00:07:34 Et avec cette accusation, cette inversion accusatoire consistant à accuser les oppositions
00:07:39 de bordéliser le pays, alors qu'eux en effet le radicalisent et ils jouent naturellement
00:07:44 avec le feu, parce que ce genre de procédés, ça laisse toujours une trace dans une démocratie
00:07:49 sociale.
00:07:50 Jean-Michel Fauve, c'est intéressant de vous écouter puisque vous avez été non seulement
00:07:53 ancien chef du RED, mais aussi un temps de votre vie, député de la Renaissance, vous
00:07:58 connaissez donc les coulisses.
00:08:00 Comment est-ce que vous observez cette fermeté affichée du gouvernement en pointant du doigt
00:08:05 les oppositions, notamment la NUPES ?
00:08:08 Ce qu'il faut dire, c'est que quand il y a une réforme et une réforme qui s'avère
00:08:14 nécessaire, compte tenu du financement de cette réforme-là, on ne peut pas accuser
00:08:20 le gouvernement qui porte une réforme de radicaliser les choses.
00:08:24 Ce n'est vraiment pas raisonnable.
00:08:26 On est sur une réforme qui a plusieurs aspects.
00:08:28 Évidemment, celui qui est le plus retenu et celui qui focalise le plus, c'est cet âge
00:08:34 de la retraite qui est reporté de 62 à 64 ans et sur lesquels, effectivement, il n'y
00:08:38 aura plus de discussion.
00:08:39 Ça a été annoncé aujourd'hui même, mais on le savait un peu quand même, pour être
00:08:43 tout à fait logique.
00:08:44 Le gouvernement, outre le fait, ce qu'a dit Judith est tout à fait exact, outre le
00:08:49 fait de tirer vers soi les députés LR et d'avoir une majorité, sinon il va falloir
00:08:54 passer avec le 49-3 et ça serait un motif de tension supplémentaire.
00:09:00 Outre ce fait-là, le gouvernement et le président de la République ne peuvent pas renoncer
00:09:06 à ça parce que s'ils renoncent en race campagne à cette mesure-là, le pays n'est
00:09:11 plus réformable pendant 4 ans minimum et ça porte préjudice sur notre état.
00:09:14 Et quand Nathan Devers dit "oui, mais ils n'ont pas été élus pour ça", certes,
00:09:17 ce n'était pas caché.
00:09:18 Non, non, non.
00:09:19 Il voulait juste l'Assemblée nationale, mais bon, c'est habituel.
00:09:21 Non, mais ça, c'est un argument qu'on entend de ci de là.
00:09:25 Il y a un programme, le président de la République a énoncé son programme.
00:09:31 Il a été élu largement.
00:09:35 Alors, effectivement, certains ont voté contre, plutôt que pour, contre la Marine
00:09:40 Le Pen, la candidate du Rassemblement national.
00:09:43 Mais il a été élu et dans son programme, il n'a jamais caché que cette réforme paramétrique,
00:09:49 il allait la faire.
00:09:50 Et donc, on en est là.
00:09:51 Ce ne sera pas avosé, il y a un vote.
00:09:52 Si ça passe, ça sera grâce à un vote.
00:09:53 Il a été élu, c'est vrai.
00:09:54 Mais n'oublions pas que là, en fait, la loi, ce n'est pas le président tout seul
00:09:59 qui va voter.
00:10:00 Le sujet, c'est le Parlement.
00:10:01 Le Parlement est le fruit d'élections législatives.
00:10:03 Justement, vous continuez votre démonstration dans un instant.
00:10:06 On va écouter Marine Le Pen puisqu'elle s'est exprimée à ce sujet-là et pour elle,
00:10:10 finalement, ce n'est pas tout à fait impossible que cette réforme des retraites ne passe
00:10:13 pas.
00:10:14 C'est ce que je voulais dire.
00:10:15 Je crois qu'elle ne devrait pas trop s'avancer parce que parti comme c'est, il n'est
00:10:20 pas du tout impossible que sa réforme de retraite ne soit pas votée.
00:10:22 En tout cas, nous, on fera tout pour qu'elle ne le soit pas.
00:10:25 Tout pour convaincre, y compris des élus qui sont d'autres groupes, de ne pas se
00:10:30 fourvoyer dans cette réforme aussi injuste, brutale et inefficace.
00:10:36 Pierre Lentillet.
00:10:38 C'est exactement ça.
00:10:40 Je le disais, le président de la République a été élu avec un programme, c'est entendu,
00:10:45 mais derrière, c'est encore ça la cinquième République, il y a aussi des élections
00:10:48 législatives.
00:10:49 Ces élections législatives ont certes donné une majorité relative au pouvoir macronien,
00:10:56 mais pour autant, il n'y a pas de majorité en face dans l'Assemblée, a priori, contre
00:11:02 la réforme des retraites.
00:11:03 Ça va être d'ailleurs tout l'enjeu.
00:11:05 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, et je pense que c'est la raison pour laquelle ça se radicalise,
00:11:10 comme vous dites, en tout cas, ça se tend, parce qu'en réalité, les positions se précisent,
00:11:13 les positions s'affinent et on voit que c'est de plus en plus serré au niveau des parlementaires,
00:11:18 s'agissant des projections de votes qui sont faites.
00:11:21 Et je pense que c'est ces précisions-là et le fait que ça se joue à peu de choses
00:11:25 qui expliquent certaines sorties médiatiques, qui expliquent ce qu'on peut bien appeler
00:11:30 une radicalité ou un discours du gouvernement un peu insupportable.
00:11:34 Je dois vous dire que quand Olivier Véran ou tout autre ministre comme Clément Beaune,
00:11:38 dont vous avez passé des extraits, nous dit qu'on n'a pas assez bien expliqué, qu'on
00:11:42 doit faire preuve de pédagogie, je reviens encore à ça, mais j'ai l'impression que
00:11:46 quand on est toujours dans le Covid, ces gens-là nous prennent pour des enfants en nous expliquant
00:11:49 comment faire.
00:11:50 Vous savez, on a le droit de vote, on a plus de 18 ans en France, c'est ce qu'il faut
00:11:54 pour voter.
00:11:55 Nous sommes majeurs, nous avons la capacité et un avis politique.
00:11:59 Ce n'est pas une histoire juste de pédagogie, de gens qui ne comprennent pas.
00:12:02 Ce discours est vraiment insupportable pour une majorité des Français.
00:12:06 Michel Fauverg, vous vouliez réagir, Nathan De Véran.
00:12:09 Oui, je voulais juste rajouter que dans l'apport de voix à LR, dans une majorité qui se ferait
00:12:16 autour des LR, il ne faut pas oublier aussi que je pense que le gouvernement va rechercher
00:12:22 une certaine cohérence.
00:12:23 Et la cohérence, c'est que quand même chaque année au Sénat, il y a un amendement dans
00:12:27 la loi sur la sécurité sociale qui demande à ce que l'âge de la retraite soit reporté
00:12:35 à 65 ans.
00:12:36 Là, on est revenu sur 64 ans.
00:12:39 Donc, il y a cette cohérence-là.
00:12:40 Il y a à la fois le Sénat et à la fois l'Assemblée nationale aussi sur laquelle il faut travailler.
00:12:44 Et puis, la majorité, même si elle est étroite, à un certain moment, il n'y aura aussi pas
00:12:54 beaucoup le choix parce que si ça doit passer par un 49-3 avec motion de censure, si la
00:13:00 motion de censure était adoptée, ce que je ne crois pas une seule seconde, il y aurait
00:13:05 une dissolution immédiate.
00:13:06 Et à ce moment-là, les LR et les socialistes ne veulent pas de cette dissolution parce
00:13:14 qu'ils ne sont pas du tout sûrs, entre autres, de retrouver leur...
00:13:17 Le gouvernement qui durcit le ton, on va voir ce que ça va donner mardi prochain.
00:13:22 Est-ce que ça va justement motiver les syndicats encore plus à descendre dans la rue ?
00:13:27 Et une partie des Français, je vous propose d'y revenir à 23h.
00:13:31 On va marquer une très courte pause.
00:13:32 Dans un instant, on va parler d'insécurité puisque si les chiffres des autorités montrent
00:13:37 une baisse des agressions, le sentiment d'insécurité, lui, il ne baisse pas.
00:13:42 On va le voir.
00:13:43 A tout de suite.
00:13:44 De retour sur le plateau de SoirInfo Week-end.
00:13:50 Bienvenue si vous nous rejoignez avec Jean-Michel Fauvert, Aguènes, Nathan Devers, Pierre
00:13:54 Gentillet, Judith Vintraube autour de ce plateau pour décrypter et pour débattre autour de
00:13:59 l'actualité.
00:14:00 On va revenir sur la réforme des retraites à 23h.
00:14:01 À quoi s'attendre mardi pour la mobilisation ?
00:14:04 Mais avant, on va parler d'insécurité puisque les chiffres des autorités montrent une baisse
00:14:09 des agressions, mais le sentiment d'insécurité, lui, ne baisse pas.
00:14:14 Il y a eu une étude récente.
00:14:16 On va le voir dans un instant.
00:14:17 Mais avant, je voudrais qu'on revienne sur cette agression, une agression qui s'est
00:14:21 passée hier soir dans le 15e arrondissement de Paris.
00:14:24 On va voir les images.
00:14:25 Alors pour ceux qui nous regardent et qui ne connaissent pas ce quartier de l'ouest
00:14:29 de la capitale, c'est un quartier réputé plutôt familial, plutôt paisible.
00:14:32 Vous allez le voir.
00:14:34 Regardez ces images.
00:14:35 Une équipe de police de la BAC a interpellé trois hommes en flagrant délit.
00:14:39 Ils étaient en train de braquer un salon de coiffure, un barbier même plus précisément.
00:14:44 Le gérant fermait alors sa boutique lorsqu'il a été attaqué.
00:14:48 La scène a été filmée par un voisin, un voisin vigilant, puisque lui-même a déjà
00:14:53 été victime d'une tentative de vol.
00:14:56 Donc vous voyez les policiers de la BAC qui attendent pour faire, Jean-Michel, un flagrant
00:15:01 délit.
00:15:02 Visiblement, on les voit rentrer.
00:15:04 Vous voyez, c'est assez impressionnant.
00:15:06 C'est bien fait.
00:15:08 On va écouter le témoignage de la victime.
00:15:12 Et puis on accueillera ensuite Julien Constant, SGP, Police Sénémarne.
00:15:16 Ils sont venus chez moi.
00:15:19 Ils m'ont posé sur un cap, parce qu'il y a la toilette dedans et tout.
00:15:23 Ils m'ont demandé directement "donnez-moi votre montre".
00:15:26 Je ne l'ai pas donné à la base.
00:15:29 Après, ils m'ont vraiment tranglé derrière.
00:15:33 Après, moi, j'ai pensé sur moi, il y a un coton, je ne sais pas quoi dedans, sur lui.
00:15:38 Après, je lui ai donné la montre.
00:15:41 Après, les flics, heureusement, ils sont rentrés.
00:15:44 D'un coup.
00:15:46 Après, franchement, c'est grâce à la police.
00:15:50 Franchement, je suis très content.
00:15:51 Heureusement que les policiers de la BAC étaient là, puisqu'on a vu la violence d'une agression
00:15:57 pour une simple montre.
00:15:59 D'ailleurs, sans valeur, on l'a appris aussi.
00:16:01 Jean-Michel Fauvergue, lorsque vous avez vu ces images, ce qui est marquant, c'est l'interpellation
00:16:08 de la BAC.
00:16:09 C'est plutôt bien fait.
00:16:12 Il y a un très grand professionnalisme.
00:16:13 Vous voyez que les gars de la BAC, les policiers de la BAC, attendent dehors.
00:16:19 Pourquoi ils attendent dehors ? Parce que s'ils pénètrent, le braqueur risque de se retourner
00:16:25 contre le commerçant et de le prendre en otage.
00:16:27 C'est ça.
00:16:28 Pourquoi ils attendent ? On peut se demander.
00:16:29 Puisque pendant ce temps-là, il est en train de se faire agresser, étrangler.
00:16:32 Oui, mais justement pour ça.
00:16:34 Parce que s'ils interviennent à l'intérieur, ils risquent de se retourner et de le maltraiter
00:16:40 encore plus.
00:16:41 Donc, ils attendent dehors pour qu'ils le lâchent et que l'interpellation se fasse
00:16:46 dehors, sans qu'il y ait de collatéral et de personnes aux alentours.
00:16:52 Et l'interpellation est propre.
00:16:54 Donc, c'est une technique d'interpellation particulièrement réussie.
00:16:58 Alors, effectivement, quand ils sont arrivés, ils étaient déjà en train de se faire agresser,
00:17:03 bien sûr.
00:17:04 Mais des fois, il faut savoir patienter.
00:17:09 C'est ce qu'on appelle un flagrant délit, ce qui permet de faire avancer l'enquête
00:17:12 plus vite.
00:17:13 Non, là, il y a le flagrant délit.
00:17:14 Il n'y a aucun problème.
00:17:15 Il faut savoir patienter pour faire en sorte qu'il y ait moins de danger pour les victimes
00:17:21 et les gens autour.
00:17:22 Alors, en tout cas, il est 20 heures.
00:17:24 On est dans le 15e arrondissement de Paris.
00:17:27 Je le rappelle pour ceux qui nous regardent, qui ne connaisseraient pas ça.
00:17:30 Un arrondissement qui est à l'ouest de la capitale, familial, réputé calme, paisible.
00:17:36 On va y revenir dans un instant pour décrypter cette agression.
00:17:41 Mais il est 22h30 et on retrouve Isabelle Piboulot qui nous attend pour le rappel des
00:17:46 titres.
00:17:47 Dans le sud de l'Ukraine, l'armée russe a bombardé Kersone toute la journée.
00:17:54 Au moins trois morts et six blessés sont à déplorer.
00:17:57 Parmi eux, deux infirmières, l'hôpital de la ville ayant été touché.
00:18:01 Côté russe, près d'une région voisine de Zaporizhia, les autorités installées
00:18:05 par Moscou indiquent que quatre personnes ont été tuées par une frappe ukrainienne
00:18:10 sur un pont de chemin de fer.
00:18:12 La Turquie pourrait approuver la candidature de la Finlande à l'OTAN.
00:18:16 C'est ce que laisse entendre Recep Tayyip Erdogan.
00:18:18 Sans faire de même pour la Suède, le pays est accusé par Ankara d'héberger des terroristes
00:18:24 kurdes.
00:18:25 L'an dernier, le président turc avait prévenu que la Suède ne pourrait plus compter sur
00:18:29 le soutien de la Turquie.
00:18:31 Un militant d'extrême droite avait brûlé un exemplaire du courant à Stockholm.
00:18:35 Et puis en France, l'exécutif fait en lutte contre le racisme, l'antisémitisme et les
00:18:40 discriminations liées aux origines.
00:18:43 Un plan pour 2023-2026 sera présenté demain, détaillé par la première ministre et la
00:18:49 ministre chargée de l'égalité des chances.
00:18:51 Sont prévues une série de mesures qui touchent différents secteurs allant de l'éducation
00:18:57 à l'emploi, en passant par la justice ou le sport.
00:19:00 Merci Isabelle, on vous retrouve à 23h pour un nouveau point sur l'actualité.
00:19:06 Dans un instant, on va accueillir Julien Constant, il est policier SGP Police Sénémarne, puisque
00:19:12 là-bas, le sentiment d'insécurité est en hausse.
00:19:15 Le sentiment d'insécurité, pas les agressions puisqu'elles sont en baisse en tout cas,
00:19:21 selon les derniers chiffres officiels.
00:19:24 On va revenir sur cette agression à Paris, qui a été filmée hier.
00:19:28 Un braquage dans un salon de coiffure, chez un barbier plus précisément, dans un arrondissement
00:19:33 Julien de Vintreau, je le disais, 15e arrondissement, calme.
00:19:35 Il est 20h, qu'est-ce que ça révèle selon vous que ces trois individus braquent ce salon
00:19:42 de coiffure, pourtant dans un quartier, je le disais, plutôt calme ?
00:19:46 Ça révèle un fait qui avait été mis à jour il y a plusieurs mois maintenant, c'est-à-dire
00:19:53 qu'il n'y a plus de quartiers calmes, il n'y a plus de villes calmes en France.
00:19:58 Nous, on avait fait au Figaro Magazine plusieurs "une" dessus.
00:20:03 La violence et l'insécurité se répandent de manière à peu près étale dans le pays.
00:20:11 Il n'y a plus les quartiers extrêmement dangereux, les villes de campagne paisibles,
00:20:20 même les villes moyennes sont touchées, puisque Nantes avait battu un record en termes de
00:20:28 hausse de la criminalité.
00:20:29 Après, il y a beaucoup d'agressions de ce type-là, qui sont liées à la situation
00:20:38 toxico et à la vente de stupes.
00:20:41 Ce qu'il faudrait savoir, et ce serait intéressant, c'est si ces braqueurs...
00:20:46 En général, ceux qui montent au braquage et qui sont toxicomanes, ils vont braquer
00:20:51 pour quatre sous, pour un fond de caisse et pour une montre.
00:20:56 Ça serait intéressant de savoir.
00:20:57 Ça fait monter le chiffre de la criminalité.
00:20:59 Pour autant, ce sont des agressions violentes.
00:21:03 Nathan, on devait reprendre autant de risques pour une montre, c'est ce que témoignait
00:21:09 la victime, avec un mode opératoire de braqueur à l'ancienne, si je puis dire.
00:21:16 On est dans un autre registre, mais la violence est la même pour celui qui l'a vie.
00:21:21 Oui, bien sûr.
00:21:22 Si ce n'était pas quelqu'un qui avait souffert, on pourrait penser à une scène de Pierre
00:21:28 Richard.
00:21:29 C'est une scène de braquage comique, mais quand c'était Pierre Richard, c'était
00:21:34 génial.
00:21:35 Je suis d'accord avec ce que vous disiez.
00:21:36 On verra les éléments, est-ce que c'est lié à la drogue.
00:21:38 Mais quand on lutte contre la délinquance, il faut faire la distinction entre une délinquance
00:21:42 individuelle, ou des individus qui commettent des délits, des agressions, etc.
00:21:46 Ce qui est très difficile à prévoir, à canaliser, à empêcher.
00:21:50 Il y a la sanction après, mais avant coup, c'est très difficile.
00:21:53 Et en revanche, la délinquance structurée.
00:21:55 Et c'est vrai que, me semble-t-il, lutter contre le trafic de drogue, lutter contre
00:22:01 la manière dont les trafics de drogue peuvent s'emparer d'un certain nombre d'individus,
00:22:06 dans un certain nombre de quartiers, de la question de l'autorité, et peuvent donc
00:22:09 générer un climat d'insécurité énorme, alors que finalement, derrière, il y a peu
00:22:14 d'individus par rapport à la nuisance qu'ils génèrent dans le quartier.
00:22:17 Ça, à mon avis, ce serait un axe sur lequel il faudrait en effet faire porter la réflexion.
00:22:20 Pierre Gentillet.
00:22:22 Écoutez, moi, je ne connais pas le sentiment d'insécurité.
00:22:24 Par contre, je pense que tous les Français, et ça a été rappelé par Judith Vintraud
00:22:28 avant, enfin, une grande partie des Français ont été confrontés à l'insécurité.
00:22:33 Ils sont confrontés aussi à ce que j'appelle l'insécurité ambiante, c'est-à-dire
00:22:37 traverser des quartiers, traverser des zones dont on sent aux attitudes, aux gestes,
00:22:43 on voit que ce ne sont pas des quartiers sûrs.
00:22:46 D'accord. Et on voit que cette insécurité, elle s'élargit progressivement et on n'a
00:22:51 pas l'impression, on n'a pas l'impression, c'est qu'il n'y a pas d'amélioration
00:22:56 significative sur l'insécurité.
00:22:58 Je me permets de rappeler que la France, c'est 120 attaques au couteau par jour, que c'est
00:23:03 le troisième pays d'Europe, en tout cas, c'était en 2017, troisième pays d'Europe
00:23:07 où il y a le plus grand nombre de vols, d'accord, ramenés par habitant.
00:23:12 Et le deuxième, le deuxième en matière de violence, d'agression.
00:23:17 Donc il serait temps à un moment, pas pour les Français, parce que les Français le
00:23:20 voient, mais pour les politiques, pour les dirigeants, d'ouvrir les yeux et de faire
00:23:25 en sorte que ce sujet soit une priorité nationale.
00:23:29 Ça suppose de donner les moyens en matière pénale et surtout en matière carcérale.
00:23:33 J'attends de voir, si on le sait, à combien d'années de prison ces gens vont être condamnés.
00:23:40 Je me rappelle que s'agissant d'un braquage, puisqu'il s'agit d'un vol en bande organisée,
00:23:44 on est sur entre 15 à 20 ans de prison.
00:23:46 J'en doute.
00:23:47 Je doute beaucoup qu'on aille à ces chiffres là.
00:23:51 Donc il y a un problème.
00:23:52 C'est une évidence d'insécurité.
00:23:53 Il n'y a pas de sentiment d'insécurité.
00:23:55 Il y a un sujet majeur d'insécurité et nos politiques sont depuis 40, 50 ans en totale
00:24:01 incapacité à le traiter.
00:24:02 Mais on va en parler justement de ce sentiment d'insécurité, puisque dans ce contexte,
00:24:07 à la vue de braquages dans le 15e arrondissement, l'Institut Paris Région a rendu un rapport
00:24:13 sur le sentiment d'insécurité en Ile-de-France.
00:24:16 C'est désormais un francilien sur cinq qui souhaite que la lutte contre la délinquance
00:24:20 soit une priorité du gouvernement.
00:24:22 Et c'est cinq points de plus qu'en 2019.
00:24:25 C'est en Seine-et-Marne, là aussi c'est étonnant, qu'il est le plus fort ce sentiment
00:24:30 d'insécurité, devenant ainsi le département le plus anxiogène de la région.
00:24:33 Voyez ce reportage sur place avec Jeanne Cancard et Fabrice Elsner.
00:24:37 C'est un pied de biche à mon avis.
00:24:41 Il y a deux semaines, ce couple de retraités d'une petite commune de Seine-et-Marne a subi
00:24:45 une tentative de cambriolage en pleine nuit.
00:24:48 Depuis, Gilbert vit dans la crainte.
00:24:50 Dans le quartier, il n'est pas la première victime.
00:24:53 Ce n'est pas très étonnant, parce qu'il y a quand même eu pas mal de dégradations
00:24:57 sur la commune.
00:24:58 J'ai peur, parce que s'ils sont venus une fois, ils peuvent revenir deux fois.
00:25:02 Mes enfants, ils habitent à La Rochelle et tous les jours, quand ils me téléphonent,
00:25:07 ils me demandent de quitter la région parisienne pour aller habiter à La Rochelle, justement
00:25:11 parce qu'il y a pas mal d'insécurité.
00:25:13 Selon une récente étude, c'est en Seine-et-Marne que le sentiment d'insécurité le plus fort
00:25:17 sur l'ensemble de la région et de France est particulièrement chez les femmes.
00:25:21 On a peur un petit peu des gens qui peuvent roder, on ne s'habille pas forcément d'une
00:25:25 certaine manière.
00:25:26 C'est dommage, c'est dommage de devoir être rassuré, parce qu'on ne peut pas marcher
00:25:29 tout seul dans la rue.
00:25:30 Quand j'étais dans la rue, c'était en plein jour en plus, et il y a une camionnette qui
00:25:35 a commencé à me suivre, qui a fait demi-tour au point pour être du même côté que moi
00:25:40 et qui m'a dit "bah monte dans la voiture" et tout ça.
00:25:42 Et c'est à ce moment-là où j'ai dit "je suis au téléphone avec mon père" et tout ça.
00:25:46 Dans les chiffres, Paris reste le département où le nombre de victimes d'agressions ou
00:25:50 de vols est le plus important en Ile-de-France.
00:25:53 Et pour en parler, on va recevoir Julien Constant, LGP Police Seine-et-Marne.
00:25:58 Julien Constant, bonsoir, merci d'être en liaison avec nous sur CNews.
00:26:03 On voyait ce reportage à Croissy-Beaubourg, village de Seine-et-Marne, plutôt calme a
00:26:11 priori, et on entendait ce sentiment d'insécurité fort de ce monsieur.
00:26:16 Alors aujourd'hui, ce sentiment d'insécurité, il est justifié ou pas ? Est-ce qu'il y a
00:26:20 effectivement plus d'agressions, plus d'insécurité constatées par vos collègues sur le terrain ?
00:26:25 Tout d'abord, merci à vous, bonsoir.
00:26:29 Je pense qu'on a dépassé le stade du sentiment, c'est une réalité, sur le département 77.
00:26:34 Depuis septembre 2020, notre département a connu une restructuration départementale.
00:26:38 Je m'étais orienté vers monsieur Fauvergue lors de sa permanence.
00:26:42 J'ai alerté au mois de novembre les députés pour ouvrir une enquête parlementaire et
00:26:47 les sénateurs du 77.
00:26:49 Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, il y a à peu près 10% d'effectifs en moins, qui
00:26:52 correspondent à peu près à 240 policiers, gardiens de la paix et policiers adjoints,
00:26:58 manquants sur le département 77.
00:26:59 Donc je pense qu'on a dépassé le stade du sentiment et qu'il y a réellement un côté
00:27:06 très dangereux, très insécuritaire sur le côté d'Assen et Marne.
00:27:10 Et c'est lié à quoi cette délinquance ? Il y a une délinquance qui s'est déplacée,
00:27:17 une délinquance qui se généralise ?
00:27:18 Non, ça s'explique déjà par la perte de 240 policiers.
00:27:24 Parce que 240 policiers sur le grand département qui est le 77, ça fait moins de présence,
00:27:30 ça fait moins de patrouilles, ça fait moins de visibilité, ça fait moins de dissuasion.
00:27:32 Et aujourd'hui, on est confronté à travers aussi une restructuration départementale
00:27:36 qui a amené la fusion de deux commissariats.
00:27:39 On se retrouve avec moins de policiers, des services d'enquête qui sont débordés par
00:27:43 les dossiers.
00:27:44 Et malheureusement, je vous dis, l'insécurité n'est plus un sentiment.
00:27:48 On a Jean-Michel Fauverg qui est avec nous autour de ce plateau, cette région de Seine
00:27:52 et Marne.
00:27:53 C'est vrai que ça peut étonner que ce sentiment d'insécurité soit aussi fort aujourd'hui.
00:27:56 On entend Julien Constant qui nous dit, logique, il y a moins de policiers sur le terrain,
00:28:01 donc il y a plus d'insécurité.
00:28:03 Alors c'est le sentiment d'insécurité.
00:28:06 Les chiffres d'insécurité sont en train de baisser.
00:28:09 On va aller voir les chiffres de la préfet.
00:28:12 Ils restent importants, mais ils sont en train de baisser.
00:28:15 Et le sentiment d'insécurité, lui, est important.
00:28:21 Alors on les voit justement.
00:28:22 C'est la délinquance qui a baissé depuis six mois dans Paris et son agglomération.
00:28:27 Paris -5%, agglomération -2%.
00:28:29 Vols avec violence Paris -25%, agglomération -20%.
00:28:36 Julien Constant voit donc ces chiffres officiels de la préfecture de police de Paris.
00:28:41 Et pourtant, vous nous dites, non, ce n'est pas un sentiment.
00:28:43 Il y a plus d'insécurité.
00:28:45 Il va la comprendre.
00:28:47 Oui, tout à fait.
00:28:49 Moi, je comprends très bien.
00:28:50 C'est ce que je dénonce au quotidien à travers mon organisation syndicale.
00:28:53 C'est qu'aujourd'hui, il faut arrêter de traiter la police nationale comme on traite
00:28:56 une grande société comme Amazon.
00:28:58 On ne gère pas des colis.
00:28:59 Les statistiques, on en fait un peu ce qu'on en veut.
00:29:02 Les tableaux Excel, ils sont faits.
00:29:03 Vous prenez un chiffre aujourd'hui.
00:29:05 Moi, je vais vous donner un argument qui va vous donner un sentiment positif et quelqu'un
00:29:08 d'autre va le reprendre en disant que c'est très négatif.
00:29:10 Monsieur Michel Fouvert, ça veut dire que finalement, on se cache derrière des chiffres,
00:29:16 derrière des statistiques, mais la réalité est tout autre.
00:29:19 Non, c'est important d'avoir les chiffres et les chiffres sont attestés par le ministère
00:29:24 de l'Intérieur et d'une année sur l'autre, il y a des évolutions.
00:29:27 Pouvez-vous nous éclairer comment est-ce qu'ils ont récupéré ces chiffres ?
00:29:30 Ils sont récupérés par la direction centrale de la police judiciaire qui collationne tous
00:29:33 les chiffres et qui, à partir à la fois des plaintes, mais aussi à la fois des faits
00:29:39 constatés et des faits illucidés sur ces plaintes ou sur d'autres faits.
00:29:44 Alors évidemment, ces chiffres, d'une manière générale, n'arrivent pas à avoir un tas
00:29:53 de faits pour lesquels il n'y a pas de plaintes qui sont déposées, puisqu'il n'y a pas
00:29:56 de plaintes déposées, donc c'est difficile.
00:29:58 Mais à éléments constants, on voit ces évolutions-là.
00:30:03 Alors les chiffres, ça nous donne une indication.
00:30:05 Après, effectivement, on en fait ce qu'on en veut et il faut les prendre avec des pincettes
00:30:10 d'une manière générale.
00:30:11 Je vous propose…
00:30:12 Allez-y, terminez.
00:30:13 On va réécouter ces jeunes filles qu'on a entendues dans le sujet parce que ça dit
00:30:18 aussi beaucoup.
00:30:19 Terminez Jean-Michel, on les écoutera ensemble.
00:30:21 Sur le sentiment d'insécurité, en particulier en Seine-et-Marne, qui est le premier département
00:30:29 où le sentiment d'insécurité est le plus important, je suis assez surpris.
00:30:33 Mais bon, c'est comme ça.
00:30:35 La Seine-et-Marne, c'est la moitié de l'île de France.
00:30:38 59,5% des habitants qui font état d'un sentiment d'insécurité, c'est énorme,
00:30:42 à 60%.
00:30:43 La Seine-et-Marne est le département qui représente la moitié de l'île de France.
00:30:47 Et c'est surtout un département où les gens se déplacent beaucoup dans les transports
00:30:50 en commun pour aller travailler dans l'ouest parisien.
00:30:52 C'est un département où beaucoup viennent pour dormir.
00:30:56 C'est un département un peu dortoir, bien qu'il se développe aujourd'hui.
00:31:02 Et donc, on sait que dans les transports en commun, le sentiment d'insécurité est décuplé.
00:31:08 Justement, on va entendre ces jeunes filles qui ne sont pas du tout rassurées.
00:31:12 On va les réentendre, elles étaient dans le sujet.
00:31:14 Regardez.
00:31:15 C'est vrai que moi, je prends souvent le RER A et des fois, on rencontre des gens un peu
00:31:20 étranges encore il n'y a pas longtemps.
00:31:22 Je suis juste dans le RER et ce n'était même pas forcément un homme, c'était une
00:31:25 fille mais qui avait l'air assez étrange.
00:31:29 Je colle sur Paris avec des amis.
00:31:30 C'est vrai que je préfère prendre un Uber pour rentrer.
00:31:33 Je n'ai pas le choix donc oui, je le prends.
00:31:35 J'essaye de m'éloigner des gens le plus possible.
00:31:38 S'il y a des regards incestants, etc.
00:31:40 Oui, on ne se sent pas en sécurité.
00:31:41 Je ne suis pas rassurée.
00:31:43 J'ai toujours de la batterie quand je sors.
00:31:45 C'est impossible que je sorte sans batterie.
00:31:47 J'essaye au maximum de ne pas rentrer quand il fait nuit.
00:31:49 Julien Constant, avant de vous libérer, on entendait l'inquiétude de ces jeunes femmes,
00:31:55 notamment pour prendre les transports en commun.
00:31:57 Jean-Michel Fauvert nous expliquait qu'il y avait beaucoup de trafic, beaucoup de personnes
00:32:02 qui se déplaçaient dans les transports en commun.
00:32:05 La délinquance est-elle liée aussi à ces transports ?
00:32:07 Oui, elle peut être liée.
00:32:11 On sait que le département 77 a eu pendant quelques années un côté attractif sur le
00:32:15 côté immobilier et que malheureusement le département ne peut pas accueillir au niveau
00:32:19 du travail toute la population sénémarnaise.
00:32:21 Mais je voudrais revenir sur le point que M.
00:32:23 Fauvert disait.
00:32:24 Vous avez vu les statistiques de tout à l'heure de ce qu'on évoquait.
00:32:27 Aujourd'hui, par exemple, vous prenez sur Pégas, c'est le logiciel qui vous envoie
00:32:31 sur des interventions.
00:32:32 On ne considère, quand vous envoyez sur une intervention, qu'à partir du moment où la
00:32:35 station directrice peut vous envoyer dessus.
00:32:38 Donc, elle va cliquer sur un équipage engagé.
00:32:39 Et des fois, malheureusement, de nombreuses interventions soit ne sont pas réalisées,
00:32:44 soit sont réalisées dans un temps très, très, très long.
00:32:47 Et pour revenir dans ce qui est de l'insécurité des transports, oui, à partir du moment où
00:32:51 vous avez moins de policiers, ça veut dire qu'à l'époque où vous aviez le département
00:32:54 qui avait à peu près plus de 240 effectifs, c'est-à-dire que vous aviez des patrouilles
00:32:59 qui circulaient aux abords des gares.
00:33:01 Donc, juste le côté dissuasif des policiers en tenue dans la police nationale.
00:33:06 Malheureusement, on ne pourra jamais soustraire le côté effectif humain du rôle de policier.
00:33:11 Merci beaucoup, Julien Constant, d'avoir été avec nous ce soir.
00:33:16 Je le rappelle, le LGP Police Sénémarne, on le voit, on entendait ces jeunes filles,
00:33:21 on voit cette, Nathan Devers, la problématique soulignée, c'est le manque d'effectifs,
00:33:27 le manque de bleu finalement dans les rues.
00:33:31 C'est un petit peu ce qu'on peut retenir ce soir ?
00:33:33 Oui, tout à fait.
00:33:34 Moi, je n'aime pas l'expression de sentiment d'insécurité parce que, en fait, ce sentiment-là,
00:33:39 c'est une expression un peu technique, procédurale.
00:33:41 Ça désigne tout simplement la peur.
00:33:43 On devrait arrêter de dire ce mot absurde de sentiment d'insécurité.
00:33:46 Mais on l'entendait bien d'ailleurs chez ces jeunes femmes.
00:33:48 Oui, c'est juste ça.
00:33:49 Ce mot est rentré comme ça dans le débat public, notamment à la suite de la phrase
00:33:53 de Léonel Jospin.
00:33:55 Évidemment, quand on parle en sentiment d'insécurité, c'est tout de suite après
00:34:00 pour aller mesurer ça par rapport à des chiffres.
00:34:03 Sentiment versus réalité, sensation, trompe-l'œil, illusion.
00:34:06 Alors que la peur, c'est la réalité.
00:34:07 Alors que la peur, ce n'est pas des chiffres qui changent quelque chose.
00:34:09 Je donne un exemple qui n'a rien à voir, évidemment.
00:34:11 Mais quelqu'un qui a peur de l'avion, on lui dit qu'il y a une chance sur un million
00:34:13 que l'avion s'écrase, ça ne va rien changer à sa peur.
00:34:16 Là, en l'occurrence, ce n'est pas une chance sur un million.
00:34:17 C'est pour ça que je dis que l'exemple est différent.
00:34:19 Mais donc, il faut arrêter de parler en termes de chiffres et il faut parler, il faut relire
00:34:23 les paragraphes de Heidegger sur la peur, il faut parler en termes d'ambiance, d'atmosphère,
00:34:27 de climat.
00:34:28 Et c'est vrai, pour reprendre la question des transports en commun, qu'il peut y avoir
00:34:31 pas sur toutes les lignes, naturellement, mais il y a certaines lignes où ce n'est
00:34:35 pas seulement une question de probabilité de se faire agresser, etc.
00:34:38 C'est que quand on rentre dans la rame, on se dit qu'on est dans un climat où il peut
00:34:42 y avoir une agression.
00:34:43 Surtout quand on est une femme, quand on a des femmes autour de soi, des copines, des
00:34:46 filles, etc. qui prennent les transports en permanence, régulièrement, des textos,
00:34:50 on le sait tous.
00:34:51 Je suis en train de me faire suivre, je suis en train de me faire agresser, insulter, etc.
00:34:54 Et c'est vrai qu'à la RATP, il y a énormément de contrôleurs.
00:34:57 Alors ça, les effectifs sont là.
00:34:58 C'est pour mettre des amendes délirantes à des gens qui n'ont pas payé leur ticket,
00:35:01 etc.
00:35:02 Ça, il y a du monde.
00:35:03 Et pour les problèmes d'insécurité, d'agression, d'insultes, là, il y a naturellement moins
00:35:07 de monde.
00:35:08 Jean-Michel Fauvergue, on va entendre Pierre Gentillet et Judith Vintrovant, mais je vais
00:35:11 vous poser la question, qu'est-ce qu'on fait quand on est une jeune femme, une jeune femme
00:35:14 qui peut peut-être nous regarder ce soir, qui se fait agresser dans un transport en
00:35:16 commun, qui a peur ? Comment on réagit quand on a peur, quand il y a des situations délicates
00:35:21 autour de nous, des gens qui semblent louches, qui ne vont pas forcément agresser ou qui
00:35:25 nous agressent ? Vous nous dites ça dans un instant, mais vous vouliez, Pierre et Judith,
00:35:28 réagir à ce qu'on vient d'entendre ?
00:35:29 Oui, c'est-à-dire que la question de savoir, c'est est-ce que la délinquance est liée
00:35:34 au transport ? Je pense que c'est une question biaisée.
00:35:37 C'est-à-dire qu'on a l'impression que c'est les transports en eux-mêmes qui génèrent
00:35:40 l'insécurité. Vous savez, il y a un moment où je peux aussi regarder d'autres chiffres.
00:35:43 Je sais que vous ne le faites pas exprès, mais parfois la façon dont on pose les questions...
00:35:47 Je l'ai mal formulé, je le reconnais.
00:35:49 Il faut regarder d'autres causes. Certains vont dire qu'on est monothématique, mais
00:35:54 quand il y a certains sujets qui sont aussi importants que l'immigration, il faut en parler.
00:35:58 Par exemple, si on regarde les chiffres du ministère de l'Intérieur sur les agressions
00:36:03 sexuelles commises dans les transports en commun, on monte à 63% qui sont commises
00:36:09 par des personnes de nationalité étrangère, 35% des vols avec violence, 93% des vols
00:36:17 sans violence et 34% des coups et blessures.
00:36:19 Donc moi, je ne pense pas que ce soit les transports en eux-mêmes qui génèrent l'insécurité.
00:36:24 Il y a d'autres causes. Parmi ces causes, il y en a une qui est majeure.
00:36:27 C'est la question de l'immigration et le lien entre insécurité et immigration qu'une
00:36:31 partie de la classe politique ne veut pas faire.
00:36:33 Nous savons tout de même qu'il y a une légère évolution.
00:36:37 Gérald Darmanin, jour sur deux, est LR aujourd'hui.
00:36:41 Mais il faut parler de ces sujets-là parce que sinon, on va tourner en rond encore pendant
00:36:45 des années et des années et on ne va jamais résoudre le problème.
00:36:48 Alors pourquoi, je vous le retrouve, on a plus peur dans les transports en commun aujourd'hui ?
00:36:52 Pour les prendre quotidiennement, il me semble qu'il y a une augmentation d'une population
00:36:59 de SDF qui n'est pas forcément dangereuse, mais qui crée un sentiment de peur par des
00:37:05 comportements agressifs, des gens souvent alcoolisés, parfois avec des chiens, parfois
00:37:16 drogués, en tout cas visiblement pas dans un état normal, en groupe de plus en plus
00:37:23 nombreux.
00:37:24 Il y a quand même un phénomène de clochardisation, je trouve, dans les transports en commun.
00:37:28 En plus, il fait froid, donc évidemment, les gens s'y réfugient plus volontiers que
00:37:34 dans la rue, ce qui est très net.
00:37:36 Et je vous avoue que je n'accuse absolument pas tous les SDF d'être des agresseurs, mais
00:37:45 ça crée un climat extrêmement désagréable.
00:37:49 Alors pour clore ce dossier et parler du projet de loi immigration dans un instant, peut-être
00:37:54 les conseils de Jean-Michel Fouvergue.
00:37:56 Je suis dans une rame de métro, dans le bus, dans le tramway.
00:38:01 Je suis une jeune femme qui a peur qu'on entendait.
00:38:04 Je me fais agresser, comment je réagis et comment on réagit autour ? Parce que c'est
00:38:08 vrai qu'on a peur là aussi, on ne sait pas comment faire.
00:38:11 Alors on s'adresse à une personne qui n'a pas les moyens physiques de se défendre,
00:38:20 qui n'a pas appris à se défendre, etc.
00:38:21 Il y a quand même quelques conseils qui sont importants.
00:38:24 Un des problèmes problématiques des agressions, et en particulier des femmes, pas forcément
00:38:30 des jeunes filles, mais des femmes, de toutes les femmes, c'est qu'à un certain moment,
00:38:35 il n'y a pas de prise de conscience de la part des autres passagers qu'il y a une agression
00:38:39 réelle.
00:38:40 Ils voient qu'il y a une situation de gêne, etc.
00:38:45 Et donc il faut signifier cette agression réelle.
00:38:48 Il faut la signifier en criant, en hurlant, en accusant la personne qui vous agresse et
00:38:55 en lui disant "il est en train de me faire ci, il est en train de faire ça, il m'agresse",
00:38:59 etc.
00:39:00 Et ensuite, il faut prendre la partie des gens qui sont autour de vous et qui n'ont
00:39:02 pas envie au départ de bouger, mais il faut arriver à les motiver dans ce sens-là.
00:39:07 Donc dépasser sa peur et crier.
00:39:08 Voilà, crier, désigner et demander aux gens "faites quelque chose, vous ne faites rien,
00:39:13 bougez-vous", etc. et essayer d'éviter le contact.
00:39:19 Si on a la possibilité de fuir, et ce n'est pas toujours le cas dans les transports en
00:39:23 commun, puisque en général, c'est des gros tubes et on ne va pas fuir très loin,
00:39:27 mais si on a la possibilité de fuir sur un quai de gare, il ne faut pas hésiter à fuir,
00:39:32 il ne faut pas chercher la confrontation, il faut éviter à fuir.
00:39:35 Voilà quelques conseils, mais il y en a beaucoup.
00:39:38 Il y a la peur aussi que personne ne réagisse autour.
00:39:42 C'est pour ça qu'on est dans une société où on se regarde de plus en plus, on se
00:39:45 calcule de moins en moins.
00:39:46 Il ne faut quand même pas accabler les gens qui ne réagissent pas.
00:39:49 Non, je serai le premier peut-être à être dans cette situation.
00:39:53 Quand vous êtes face à quelqu'un d'extrêmement agressif, éventuellement armé.
00:39:57 Tout le monde a peur, bien sûr.
00:39:58 La réaction intelligente, ce n'est pas forcément d'intervenir.
00:40:01 Ça peut être aussi d'alerter.
00:40:03 La réaction intelligente, c'est de faire bloc face à une agression.
00:40:08 Pour faire bloc, il faut réveiller les gens autour de vous, il faut les faire bouger.
00:40:14 C'est la première chose à essayer.
00:40:17 C'est pas facile.
00:40:18 Nous parlons hier d'Israël.
00:40:19 Il y a une différence élémentaire entre une société comme Israël et une société
00:40:24 comme la France.
00:40:25 C'est qu'en Israël, quand il se passe, même pas un attentat, mais même une agression
00:40:28 violente ou quelqu'un qui essaye de poignarder quelqu'un d'autre, vous observez un mouvement
00:40:32 de foule où tout le monde se rapproche de l'agression.
00:40:34 Tout le monde a fait le service militaire, beaucoup de gens sont armés.
00:40:37 Donc, ils courent pour essayer d'intervenir.
00:40:39 C'est un peu les fins avec.
00:40:40 Évidemment.
00:40:41 Et je ne dis pas ça du tout pour critiquer les Français, parce que je m'inclus dedans.
00:40:43 Nous, on n'a pas été formés, on n'a pas eu de service militaire, on n'a pas été
00:40:46 formés au sport de combat, sauf si on l'a fait personnellement.
00:40:48 On n'est pas armés dans la rue.
00:40:50 Donc, naturellement, quand il y a quelque chose, il y a un mouvement de foule et centrifuges,
00:40:54 et pas centripètes.
00:40:55 Et donc, c'est la différence.
00:40:56 Et c'est le cas de toutes les sociétés comme la nôtre, qui sont des sociétés non-violentes,
00:40:59 disons.
00:41:00 Je vous propose d'écouter Pierre Gentillet pour conclure.
00:41:03 Je voudrais faire un mot, c'est de dire qu'aujourd'hui, et j'avais vu ça dans un reportage il y a
00:41:07 quelques années, les femmes en particulier qui sont très exposées à ce type de violence,
00:41:11 et évidemment, malheureusement, les violences sexuelles, ont mis en place des stratégies
00:41:14 d'évitement.
00:41:15 J'avais vu un reportage très intéressant qui suivait une femme, justement, et elle
00:41:20 nous expliquait tous les stratagèmes jusqu'au moment où elle arrive chez elle.
00:41:25 C'est-à-dire, elle se balade avec ses clés en permanence.
00:41:27 Au cas où il y a un agresseur qui arrive, comme ça, il se dit "ah ben non, elle n'habite
00:41:31 pas très loin", alors qu'en réalité, pendant 15 minutes, elle marche avec ses clés apparentes.
00:41:34 Ou alors, quand elle est dans une rame, c'est quelque chose que je raconte, mais je pense
00:41:37 que les femmes qui nous regardent et qui prennent les transports connaissent.
00:41:39 Quand vous êtes dans une rame et que vous prenez le métro, le RER, après 23 heures,
00:41:44 vous essayez systématiquement de vous mettre avec une autre personne, et si possible, bien
00:41:48 évidemment, une femme, pour éviter de rester isolée.
00:41:50 Ou, j'en saurais une dernière, pardon, mais moi, ça m'a frappé, de faire attention
00:41:56 à sortir au dernier moment de la rame pour ne pas être suivie.
00:42:00 Vous vous rendez compte dans quel monde on vit ? Vous vous rendez compte, les stratégies
00:42:02 de vitement, que ces femmes sont obligées de mettre en place ?
00:42:04 Vous voyez, donc tout à l'heure, moi, je parlais des causes de cette insécurité.
00:42:07 Je ne pense pas que ce soit les transports, je le redis, il y a d'autres causes très
00:42:10 importantes, mais on en est arrivé à un état dramatique où on est en train de s'habituer
00:42:13 à ça.
00:42:14 C'est scandaleux, c'est vraiment scandaleux.
00:42:15 On ne le vivait pas, il y a 40-50 ans, quelque chose a changé.
00:42:18 On a un gros défaut aussi, et ça, c'est notre société moderne, c'est que les trois
00:42:24 quarts du temps, on est là-dessus, et donc on ne regarde pas autour de soi et on ne voit
00:42:27 pas le danger arrivé, sauf quand il est sur nous.
00:42:29 Et donc, il faut, quand vous êtes dans les transports en commun, éviter d'être là-dessus
00:42:34 trop longtemps et d'être en temps.
00:42:35 Plus les écouteurs.
00:42:36 Plus les écouteurs.
00:42:37 On s'isole complètement du monde, y compris dans les accidents de la route.
00:42:41 Il y a beaucoup de gens qui se font renverser.
00:42:43 Et puis, dernière chose, quand vous êtes au volant de votre véhicule, ne serrez pas
00:42:48 le véhicule d'avant, que vous puissiez avoir un dégagement pour s'y mettre à
00:42:53 l'avance.
00:42:54 En tout cas, c'est toujours précieux d'avoir l'ancien patron du RAID autour d'un plateau,
00:42:58 parce que merci pour vos conseils sur ces sujets.
00:43:01 Les conseils de Jean étaient très bons aussi, c'est une observation.
00:43:04 Allez, en pleine mobilisation autour de la réforme des retraites, on va y revenir d'ailleurs
00:43:08 dans un instant.
00:43:09 Le gouvernement veut mettre au menu du Conseil des ministres, mercredi prochain, le sujet
00:43:13 symbolique mais aussi sujet inflammable qu'est celui du projet de loi immigration.
00:43:17 Le principal axe affiché du gouvernement visera à accélérer les expulsions d'étrangers
00:43:23 et délinquants, un thème cher au Rassemblement national, mais qui l'assure, ne votera pas
00:43:28 le texte.
00:43:29 On écoute Julien Oudoul.
00:43:30 Nous ne la voterons pas, puisque aujourd'hui, le gouvernement fait encore une fois de la
00:43:38 communication un écran de fumée en faisant semblant de s'attaquer aux problèmes majeurs
00:43:43 qu'est l'immigration.
00:43:44 On a vu les demandes d'asile exploser dans notre pays.
00:43:47 Nous avons accueilli en 2022 l'équivalent de la ville de Nantes sur notre territoire.
00:43:52 Un étranger de plus toutes les deux minutes qui arrivent en France.
00:43:55 Stop, les Français n'en peuvent plus, nos consociaux n'en peuvent plus.
00:43:58 Effectivement, des chiffres en hausse, on en a parlé beaucoup cette semaine, notamment
00:44:02 154 597 demandeurs d'asile en plus.
00:44:06 Gérald Darmanin l'assure dans le Parisien.
00:44:11 Principal axe affiché, accélérer les expulsions d'étrangers et délinquants.
00:44:15 Ce projet de loi immigration, est-ce qu'au fond, il y en a eu beaucoup, beaucoup avant,
00:44:19 mais ce n'est pas le premier.
00:44:20 Est-ce que 30, c'est ça ?
00:44:22 Oui, est-ce que c'est finalement un coup de com ?
00:44:26 Est-ce qu'il va servir réellement à quelque chose ?
00:44:29 Quel est votre sentiment ?
00:44:31 Il est inflammable, on le disait, je lui dis de 20 robes.
00:44:34 Coup de com ou pas ?
00:44:35 Non seulement c'est un coup de com, mais c'est un coup de com dû en même temps.
00:44:41 Ce qui est encore pire, est-ce qu'il y a une garantie d'échec ?
00:44:45 Est-ce qu'en même temps qu'il prétend durcir l'immigration,
00:44:52 pourrir la vie, pour reprendre l'expression qu'avait utilisée Gérald Darmanin
00:44:57 aux étrangers délinquants, je crois qu'il parlait des étrangers délinquants,
00:45:03 et pas simplement des gens en situation irrégulière.
00:45:06 On promet aussi de régulariser dans les métiers en tension.
00:45:11 Déjà ça rend le discours totalement inaudible.
00:45:16 On vous dira que c'est la lutte contre l'immigration illégale.
00:45:19 Oui, mais quand on regarde de près, on s'aperçoit que certes,
00:45:25 on baisse le nombre de critères qui ouvrent droit à un recours,
00:45:31 mais les critères essentiels demeurent.
00:45:34 Par exemple, le droit à une vie familiale normale,
00:45:37 et pour cause, puisqu'on est toujours adhérent,
00:45:42 la France adhère toujours à la charte européenne des droits de l'homme
00:45:47 qui spécifie qu'on a droit à une vie familiale normale.
00:45:51 Donc ça veut dire, et on le voit autour de nous,
00:45:54 que si on ne s'attaque pas vraiment aux problèmes,
00:45:58 en externalisant les demandes d'asile, on ne s'en sortira pas.
00:46:04 Or il n'en est pas question.
00:46:05 Jean-Michel Faure, c'est vrai qu'il y a un paradoxe
00:46:08 pour beaucoup de Français qui nous regardent.
00:46:11 C'est-à-dire que d'un côté, on entend le discours "stop à l'immigration",
00:46:15 de l'autre, on entend Marlène Schiappa hier qui naturalise,
00:46:18 et certainement à juste titre, 25 000 travailleurs,
00:46:21 les premiers de cordée qui ont travaillé pendant le Covid.
00:46:24 On entend ce type de séjour de métier en tension.
00:46:28 Donc on a du mal peut-être, ou certains Français ont du mal
00:46:32 à comprendre le cap du gouvernement.
00:46:35 Moi je suis d'accord avec vous, le discours est mal ficelé et troublé.
00:46:43 Il faut être clair avec l'immigration.
00:46:46 Moi je pense qu'il y a trois types d'immigration.
00:46:48 L'immigration agressive, on en a parlé,
00:46:50 ceux qui nous font la délinquance, etc.
00:46:51 L'immigration submersive, on a vu une augmentation en Europe
00:46:57 de 64% des migrants clandestins qui viennent en Europe.
00:47:02 Et là, M. Odule ne parlait pas des migrants clandestins,
00:47:07 il parlait des visas qui sont accordés,
00:47:10 ou des personnes qui ont un titre de séjour.
00:47:14 Et là, les personnes qui ont un titre de séjour,
00:47:16 et les personnes qui ont un titre de séjour,
00:47:17 et qui ont le droit d'être sur le territoire national,
00:47:19 parce qu'ils y travaillent, parce qu'ils payent aussi
00:47:22 l'ensemble de leur taxe sur le territoire national.
00:47:25 Donc il ne faut pas tout confondre dans ce domaine-là.
00:47:27 Et vous avez une immigration qui est légale,
00:47:33 et qui sert le pays de diverses manières,
00:47:36 que ce soit au niveau de la main-d'œuvre,
00:47:38 ou ce soit aussi au niveau des talents.
00:47:40 Et ça, c'est quelque chose d'important.
00:47:43 – Je vous pose la question dans un instant.
00:47:45 Est-ce que ce projet de loi qui prévoit un titre de séjour
00:47:49 mettait en tension ?
00:47:51 Est-ce que ça conduirait à une régularisation massive ?
00:47:54 Et donc, un appel derrière.
00:47:56 C'est ce que disent les LR, notamment Bruno Retailleau.
00:47:59 Je vous pose la question dans un instant,
00:48:01 mais il est 23h et Isabelle Piboulot nous attend
00:48:04 pour le rappel des titres. Isabelle.
00:48:06 [Générique]
00:48:09 – Elisabeth Borne reste ferme sur les retraites.
00:48:12 Le départ à 64 ans n'est plus négociable.
00:48:15 La Première ministre l'a affirmé sur France Info ce matin,
00:48:18 alors que le projet sera examiné demain en commission à l'Assemblée.
00:48:22 Un projet toujours contesté par une majorité de Français.
00:48:25 Une nouvelle journée de manifestation est prévue ce mardi.
00:48:29 La reconduction de Fabien Roussel à la tête du Parti communiste
00:48:33 est en bonne voie après une large victoire dans un vote interne.
00:48:37 Il concernait un texte d'orientation pro-Roussel
00:48:40 qui formera la base du prochain congrès du parti en avril.
00:48:44 Le texte de ses partisans a obtenu près de 82% des suffrages.
00:48:49 Déception pour l'équipe de France de handball à Stockholm.
00:48:53 Le Danemark a remporté les championnats du monde pour la troisième fois consécutive.
00:48:57 Les Danois se sont imposés 34 à 29.
00:49:00 Ils sont les premiers dans l'histoire à enchaîner et trois Sacre-Mondiaux d'affilée.
00:49:05 Les Bleus voient donc le rêve d'un septième titre planétaire s'envoler.
00:49:10 En huit finales mondiales, ils n'avaient perdu que celle de 1993.
00:49:16 Merci Isabelle. On vous retrouve à 23h30.
00:49:19 Mauvaise nouvelle pour l'équipe de France de handball.
00:49:21 Donc une défaite. On est un peu déçus ce soir tout de même Jean-Michel.
00:49:24 Oui.
00:49:25 On va en finir sur l'immigration quand même ?
00:49:27 Je vous ai coupé la parole tout à l'heure.
00:49:29 Effectivement, si vous nous rejoignez, on est en train de parler du projet de loi immigration
00:49:33 qui sera sur la table à compter de mercredi prochain.
00:49:36 C'est un sujet inflammable.
00:49:38 On se posait la question. Est-ce que finalement ce projet de loi immigration,
00:49:41 c'est simplement un coup de com' ?
00:49:43 Judith, vous nous rappeliez qu'il y en avait 30.
00:49:45 Jean-Michel, je vous pose la question tout de suite, mais vous vouliez finir.
00:49:48 Oui, je veux terminer parce qu'on parle beaucoup de ceux qui sont régularisés
00:49:53 et qui étaient déjà sur notre territoire et qui travaillaient sur notre territoire
00:49:57 et dont la régularisation a été demandée par les patrons, par les cafetiers, par les hôteliers, etc.
00:50:05 Mais ce que disait Judith, et elle a raison,
00:50:08 le flot le plus important d'immigration qui va rester sur le territoire,
00:50:13 c'est les demandeurs d'asile, 150 000 demandeurs d'asile.
00:50:16 C'est le réseau le plus important d'immigration irrégulière
00:50:21 parce qu'ils restent tous sur le territoire.
00:50:24 Dans le projet gouvernemental, il y a des choses qui sont proposées là-dessus.
00:50:29 C'est étonnant que le RN, en ce qui le concerne, les LR, ne voient pas ça.
00:50:37 Il y a des choses importantes, c'est-à-dire la baisse du nombre de recours.
00:50:40 Il y a 14 recours différents.
00:50:44 Il passera à 4.
00:50:45 Voilà, la baisse du nombre de recours qui permet d'aller plus vite.
00:50:47 Mais si on a toujours le droit à une vie familiale normale, par exemple, ça ne changera rien.
00:50:52 C'est pour ça que je parlais d'externaliser, c'est-à-dire que la France fasse traiter à l'extérieur.
00:50:58 Mais Judith, je suis d'autant plus d'accord avec ça que je vous rappelle
00:51:02 que le président de la République lui-même, en 2017, en juillet 2017,
00:51:07 avait dit que nous créerions des hotspots à l'extérieur de notre territoire national
00:51:13 pour justement travailler là-dessus.
00:51:15 Et peut-être qu'il va y avoir une évolution dans ce sens-là.
00:51:18 Mais si vous ne votez pas le texte, peut-être qu'il y a des amendements qui vont...
00:51:21 On n'attend pas le 31e projet sur l'immigration ?
00:51:25 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:51:27 C'est vrai, c'est le sujet.
00:51:28 C'est-à-dire que pour ces demandeurs d'asile, on en parle depuis des années et des années.
00:51:31 Le simple fait que ces demandes d'asile doivent s'effectuer dans un pays extérieur,
00:51:36 enfin, hors de la France.
00:51:37 Alors évidemment, pas le pays de la demande d'asile, mais un pays voisin.
00:51:41 Vous voyez, je ne parle pas des demandes d'asile qui se font en Afghanistan.
00:51:43 Le temps d'arriver en Afghanistan, il y a peut-être d'autres pays
00:51:45 dans lesquels attendre de faire la demande d'asile et pas entrer en force et rester.
00:51:49 Parce que je le rappelle, tous les 150 000 demandes d'asile, 137...
00:51:53 137 046 demandes d'asile en 2022.
00:51:56 D'accord.
00:51:57 Vous en avez une extrême majorité qui vont rester malgré leur déboutement.
00:52:02 Donc, il faut rajouter aussi à ces chiffres, les chiffres d'entrées légales par an
00:52:08 qui ont explosé cette année.
00:52:10 Nous avons 300 000, 320 000, je crois, entrées légales par an,
00:52:14 320 000 titres de séjour.
00:52:15 Et là, permettez-moi de souligner le deux poids deux mesures du discours,
00:52:19 enfin le double discours de Gérald Darmanin qui montre les muscles,
00:52:23 en particulier cet été sur l'immigration, en disant on va être sévère,
00:52:26 on va faire ce qu'il faut, etc.
00:52:28 La réalité, c'est que l'immigration continue à augmenter.
00:52:32 La réalité, c'est que nous avons chaque année, ça a été rappelé avant par Julien Audoul,
00:52:36 l'équivalent de la ville de Nantes qui entre en France
00:52:40 et les Français ne sont pas consultés là-dessus.
00:52:42 Donc, il va falloir à un moment qu'on arrive à avancer sur ces sujets
00:52:45 et qu'on écoute les Français qui sont majoritairement opposés à ça.
00:52:47 Et pour terminer, vous parliez des métiers en tension
00:52:49 et je voulais absolument venir là-dessus.
00:52:50 Est-ce que ça fera un appel d'air, c'est ce que dit Donald O'Taylor ?
00:52:53 Je pense qu'on raisonne à l'envers sur ce sujet et je voudrais vous expliquer pourquoi.
00:52:56 Déjà, qu'est-ce que c'est un métier en tension ?
00:52:58 Un métier en tension, on comprend, c'est un métier dans lequel,
00:53:00 par exemple, les restaurateurs, vous voyez, recrutent des cuisiniers,
00:53:03 il y a des serveurs, etc.
00:53:05 Mais la question doit être traitée, d'après moi, à l'endroit.
00:53:09 Pourquoi ne recrute-t-il pas ?
00:53:11 Parce que, essentiellement, les charges patronales et les charges sociales
00:53:16 empêchent ce type de recrutement.
00:53:18 Nous avons des possibilités de recruter,
00:53:21 si vous voulez, quelqu'un qui vient pour être payé,
00:53:24 surtout à Paris, parce que Paris, ce n'est pas le plus facile,
00:53:27 entre 1400 et 1800 euros,
00:53:29 qui doit faire une heure, une heure et quart de trajet,
00:53:32 aller, une heure, une heure et quart de trajet, retour,
00:53:34 et qui, en plus, je vous dis, ne vient pas payer.
00:53:36 Évidemment, à faire venir une main d'œuvre immigrée
00:53:38 qui, elle, est prête, peut-être, à travailler dans de moins bonnes conditions,
00:53:42 moi, ce n'est pas le genre de société dans laquelle je veux.
00:53:45 Il faut d'abord commencer par baisser les charges,
00:53:47 il faut d'abord baisser les impôts,
00:53:49 pour que ces gens puissent embaucher, et surtout être embauchés à des salaires dignes.
00:53:52 - Ça, c'est les salaires qui rendent les métiers attractifs ?
00:53:54 - Non, non, non, c'est faux.
00:53:56 - Dans les métiers en tension, quand on avait fait notre dossier au FIGMA
00:53:59 sur l'immigration, on avait regardé, par exemple, sur les restaurateurs.
00:54:03 On a tous vu qui travaillaient dans les cuisines des restaurants parisiens, notamment.
00:54:09 Vous savez combien il y a de chefs, de serveurs,
00:54:13 de gens qui travaillent dans le métier de la restauration,
00:54:15 qui sont inscrits à Pôle emploi ? Plus de 100 000.
00:54:19 - Oui, donc il faudrait...
00:54:21 - Donc le problème, c'est non seulement...
00:54:24 Je suis d'accord, les charges sont toujours un problème,
00:54:27 et le coût du travail est toujours un problème en France.
00:54:29 - Nathan Devers.
00:54:30 - Le problème aussi, c'est ces gens qui font un choix rationnel,
00:54:33 en restant au chômage, plutôt que d'être mal payés.
00:54:37 - Nathan Devers, la conclusion sur ce sujet.
00:54:40 - Je pense qu'avec le projet de loi Immigration,
00:54:42 nous entrons dans ce que je pourrais appeler la deuxième phase structurelle du macronisme.
00:54:45 Le macronisme, c'était le "et" en même temps,
00:54:47 c'était l'idée de dépasser les antagonismes politiques
00:54:51 en trouvant un dénominateur commun entre eux.
00:54:53 C'est-à-dire qu'en 2017, ce n'était pas très compliqué
00:54:55 de voir qu'entre une grande partie de l'UMP et une grande partie du PS,
00:55:00 il n'y avait pas de différence, et qu'ils pouvaient s'entendre sur tout.
00:55:04 La réforme des retraites, aujourd'hui, est un signe de ce "et" en même temps,
00:55:07 ce que j'appellerais première manière.
00:55:09 C'est-à-dire, en gros, vous avez M. Dussopt, des gens de LR,
00:55:12 ou qui étaient anciennement LR, et qui sont tous globalement d'accord
00:55:15 pour dire qu'il faut faire ça.
00:55:17 Et là, à mon avis, nous rentrons dans le "et" en même temps,
00:55:19 deuxième manière, où le grand antagonisme politique
00:55:22 qui va définir la France de demain, ce n'est plus tellement PS-UMP,
00:55:25 tout ça c'est assez ringard, c'est notamment sur l'immigration,
00:55:28 c'est, disons, progressiste-nationaliste.
00:55:31 Et donc des gens qui sont viscéralement hostiles à l'immigration,
00:55:34 et d'autres qui sont immigrationnistes.
00:55:36 Ce qui est très intéressant, c'est de voir que le macronisme
00:55:38 n'existe que comme ça, en diluant les antagonismes,
00:55:41 et en essayant de trouver, par des petites négociations,
00:55:43 des réductions des conflits, pour faire en sorte que les gens soient d'accord.
00:55:46 Et donc là, ils essayent, sur cette loi de l'immigration,
00:55:48 de réconcilier tout le monde.
00:55:50 C'est très significatif de voir que M. Odule,
00:55:52 quand il dit qu'il n'aime pas cette loi, il dit que c'est une loi de communication.
00:55:55 Le Rassemblement National, normalement, on pourrait s'attendre
00:55:57 à ce qu'ils disent de la part d'un gouvernement progressiste,
00:55:59 ils disent "on n'aime pas cette loi parce que c'est une vilaine loi
00:56:01 immigrationniste qui est pour l'immigration",
00:56:03 ils disent "non, non, c'est juste de la com".
00:56:05 Le principe nous va plutôt pas mal, ils ont identifié qu'il y avait un problème,
00:56:08 voilà, depuis le Rassemblement National,
00:56:10 que le Rassemblement National dise ça d'une loi dite progressiste,
00:56:14 c'est très significatif.
00:56:15 Alors en l'occurrence, quel est le dénominateur commun
00:56:18 entre ces deux pôles prétendument antagonistes ?
00:56:21 C'est que d'une part, ce projet de loi nous dit
00:56:23 "on fait venir des métiers en tension", c'est-à-dire on veut une immigration,
00:56:25 si c'est une immigration, je suis désolé de le dire,
00:56:27 mais de néo-esclave, de néo-prolétaire,
00:56:29 on prend tous les métiers que les Français ne veulent plus faire,
00:56:32 et on fait venir des immigrés, mais à condition
00:56:34 qu'ils n'aient aucune perspective en France,
00:56:36 pas de perspective socio-professionnelle,
00:56:38 on va juste leur demander d'être livreur Uber,
00:56:40 enfin voilà, livrer des hamburgers aux gens,
00:56:42 de faire les métiers que les gens n'aiment pas,
00:56:44 et on vous traite comme un sous-prolétariat,
00:56:46 ce qui empêche aux immigrés de s'intégrer,
00:56:48 ce qui empêche donc aux immigrés de vivre
00:56:50 comme des citoyens à part entière demain,
00:56:53 et deuxièmement, sur les droits humains,
00:56:55 sur les droits sociaux, eh bien on coupe tout,
00:56:57 on enlève des recours pour les OQTF, etc.
00:56:59 À cette logique-là, moi je poserais une chose,
00:57:01 je ne veux pas être trop long, parce qu'on pourrait me dire
00:57:03 "mais qu'est-ce que vous proposez ?"
00:57:05 Je pense que l'immigration est un phénomène international,
00:57:07 ce n'est pas une question de politique intérieure,
00:57:09 c'est une question internationale.
00:57:11 Pourquoi des gens fuient-ils un certain nombre de pays ?
00:57:13 Pourquoi par exemple, si on parle de l'immigration algérienne,
00:57:15 pourquoi il y a des gens qui en Algérie,
00:57:17 la jeunesse algérienne, n'a pas de perspective
00:57:19 socio-économique sur son territoire ?
00:57:21 Parce qu'ils sont… Eh bien je pense que les solutions
00:57:23 sont à long terme, sont essentiellement internationales,
00:57:26 réfléchissons aux collusions qui existent
00:57:28 entre le gouvernement Macron…
00:57:30 – C'est pour ça qu'il faudrait penser à l'État mondial,
00:57:32 il n'y a pas d'instance de régulation internationale.
00:57:34 – Non, c'est de la diplomatie, cher Pierre.
00:57:36 Par exemple, quand on voit comment la Macronie s'est construite
00:57:40 avec certains liens avec le pouvoir algérien,
00:57:42 ce qui fait que si vous voulez, là, vous avez par exemple
00:57:44 un échange sur cette question diplomatique,
00:57:46 où les Algériens, vous savez, ils demandent,
00:57:48 ils l'ont dit pendant le Hirak, ils demandent à être heureux
00:57:50 dans leur pays, c'est ce qu'ils ont demandé pendant le Hirak,
00:57:52 ils demandent à avoir des libertés, des perspectives
00:57:54 socio-économiques chez eux. La France soutient le pouvoir
00:57:56 algérien et elle a soutenu contre le Hirak.
00:57:58 – Mais s'il s'agit de faire des actions diplomatiques,
00:58:00 c'est pas pour l'Algérie par exemple, tout à fait,
00:58:02 mais pour ça, il fallait… pourquoi est-ce qu'on a perdu
00:58:04 une partie du bras de fer vis-à-vis de l'Algérie ?
00:58:06 C'est parce qu'on a besoin de l'Algérie pour son gaz.
00:58:08 C'est ça le sujet. Donc si on veut engager
00:58:10 le rapport de force, il faut le faire franchement.
00:58:12 Aujourd'hui, ce n'est pas vraiment à l'ordre du jour.
00:58:14 Il y a eu, semble-t-il, pendant 6 mois, 1 an, un peu un bras de fer,
00:58:18 mais Gérald Darmanin l'a finalement bien enterré.
00:58:20 Si vous voulez nous dire que le sujet est diplomatique,
00:58:22 écoutez, je pense qu'on sera d'accord avec vous.
00:58:24 – Et moi, face à cela, juste ce que j'oppose,
00:58:26 c'est quand même une vision où on fait venir des immigrés
00:58:28 pour leur proposer la même perspective socio-économique qu'au français.
00:58:31 – Donc vous soulignez le volet diplomatique nécessaire,
00:58:34 comme disait Pierre Gentillet aussi dans cette problématique.
00:58:37 – Et le volet diplomatique est majeur, évidemment.
00:58:39 – Je vous propose d'avancer.
00:58:41 On va revenir sur la réforme des retraites.
00:58:44 On va en parler, mais cette fois de la mobilisation
00:58:47 qui est attendue mardi prochain.
00:58:50 Donc en tout cas, la journée, elle risque d'être très compliquée.
00:58:53 C'est ce que nous dit le gouvernement.
00:58:55 Alors à quoi s'attendent les précisions de Mathieu Devez ?
00:58:58 Une nouvelle mobilisation d'ampleur attendue ce mardi.
00:59:03 Selon nos informations, à l'instar du 19 janvier,
00:59:06 plus d'un million de manifestants vont battre le pavé à travers toute la France.
00:59:10 Il pourrait être 100 000 dans le cortège parisien.
00:59:12 Plus de 250 actions sont déclarées sur l'ensemble du territoire.
00:59:17 Hormis Paris, les rassemblements s'annoncent massifs
00:59:19 à Toulouse, Marseille, Lyon et Montpellier.
00:59:23 Pas moins de 30 000 personnes devraient rejoindre les cortèges.
00:59:26 Selon une source proche du dossier,
00:59:28 le mouvement de contestation s'étend au-delà des grandes villes.
00:59:31 Il englobe bien sûr la réforme des retraites,
00:59:33 mais aussi un sentiment de déclassement
00:59:36 et un ras-le-bol général contre la flambée des prix des produits alimentaires
00:59:40 et du carburant.
00:59:42 Contrairement au 19 janvier, les lycéens devraient être nombreux dans les rues.
00:59:45 Enfin, l'ultra-gauche sera à nouveau présente mardi.
00:59:49 Toujours selon une source proche du dossier,
00:59:51 les manifestations devraient se dérouler dans le calme,
00:59:53 grâce notamment aux dispositifs de sécurité des syndicats
00:59:56 et au dialogue avec les préfectures.
00:59:59 - Vous voulez de l'atmosphère du contexte de ces dernières heures,
01:00:03 de ces derniers jours, des dernières déclarations ?
01:00:05 Vous vous attendez à une mobilisation plus forte que la dernière ?
01:00:10 - Oui, je le crains, c'est toujours très difficile.
01:00:13 - C'est difficile, effectivement, on n'a pas de boule de cristal.
01:00:15 - C'est vraiment un art compliqué.
01:00:18 La prudence devrait m'entraîner à refuser de vous répondre.
01:00:21 - On parle de 1 à 1,2 million de manifestants,
01:00:23 donc 80 à 100 000 à Paris.
01:00:26 - Je vois en tout cas que le front syndical ne s'est pas fissuré,
01:00:31 malgré certaines divergences sur la méthode qu'on a vu poindre
01:00:35 entre Laurent Bergis qui se refuse à des blocages
01:00:39 et à bloquer la France,
01:00:41 et la CGT qui dit que c'est son rêve le plus cher.
01:00:44 - Et des opérations Robin Desbois qu'on a vues d'ailleurs cette semaine,
01:00:47 des opérations illégales.
01:00:49 - Je ne parlais que de la partie légale des choses.
01:00:51 Je ne parlais même pas de la partie illégale,
01:00:53 parce que c'est évident que la CFDT ne valide pas
01:00:56 le recours à ces moyens illégaux.
01:00:58 Le front syndical est uni.
01:01:01 Je rappelais tout à l'heure que Laurent Bergis de la CFDT
01:01:04 est tenu par un vote de son congrès
01:01:08 contre le report de l'âge de la retraite à 64 ans.
01:01:12 Il n'a aucune marge de manœuvre.
01:01:15 Quand on regarde l'historique des réformes qui ont été conduites
01:01:19 depuis 1993 dans ce pays,
01:01:22 on se rend compte qu'en fait le soutien à la CFDT
01:01:25 ou en tout cas sa non-opposition
01:01:27 est une condition nécessaire, pas suffisante, mais nécessaire.
01:01:31 - En tout cas ça va être télétravail pour beaucoup de Français.
01:01:34 Donc mardi prochain Jean-Michel ?
01:01:36 - Le chiffre annoncé par l'ERT à un certain moment
01:01:43 est un peu supérieur à celui de la dernière grève qui a eu lieu.
01:01:49 On pourrait éventuellement s'attendre à une mobilisation
01:01:54 un peu plus importante que la dernière fois.
01:01:57 Ce qui est frappant, c'est que les lycéens
01:02:01 maintenant viennent dans la manifestation.
01:02:04 C'est toujours une problématique qu'on ne maîtrise pas.
01:02:09 On sait quand est-ce qu'ils viennent,
01:02:13 mais on ne sait pas quand est-ce qu'ils repartiront.
01:02:16 Et on ne sait pas ce qui va se passer.
01:02:20 Donc on verra réellement s'il y a un afflux massif
01:02:24 en particulier de ces jeunes gens, ça sera quelque chose de nouveau.
01:02:28 - Pierre Gentillet ?
01:02:29 - Oui, je rejoins ce qui a été dit là.
01:02:31 Je ne me livrerai pas d'exercices de prédiction.
01:02:34 Je pense que ces exercices de prédiction,
01:02:36 malheureusement, ça porte pas chance quand on les fait.
01:02:38 Je vais éviter d'en faire.
01:02:40 Par contre, ce que je peux vous dire à peu près avec certitude,
01:02:44 c'est que le gouvernement ne bougera pas sur les 64 ans.
01:02:47 Il faut bien comprendre aussi qu'Emmanuel Macron,
01:02:50 alors évidemment, il a fait cette promesse,
01:02:52 vous savez ce qu'on en fait des promesses parfois en campagne,
01:02:54 mais celle-ci est importante. Pourquoi ?
01:02:56 Parce qu'elle touche le cœur de cible de son électorat,
01:02:58 que sont les retraités.
01:03:00 Les retraités les plus de 65 ans ont voté,
01:03:02 à peu près plus des deux tiers, ont voté pour Emmanuel Macron
01:03:05 au second tour de l'élection présidentielle.
01:03:07 C'est aujourd'hui le gras de son électorat, si j'ose dire.
01:03:10 Donc, il y a une majorité en plus aujourd'hui de retraités
01:03:14 qui soutient cette réforme. D'ailleurs, c'est la seule.
01:03:16 Non, ça s'est inversé.
01:03:17 Ah, alors dans ce cas, je n'ai pas les derniers chiffres.
01:03:20 Tout à l'heure précisément, il n'y a plus de majorité.
01:03:22 Attendez, la majorité de retraités n'est plus pour ?
01:03:24 Non.
01:03:25 Bon, à mon avis, je me risquerais toujours à dire...
01:03:27 C'est ce qui est un très mauvais signe.
01:03:28 Alors, dans ce cas, ce que vous me dites est surprenant,
01:03:30 et j'en tiens compte pour mon diagnostic,
01:03:32 mais il me semble tout de même que ça restera la catégorie
01:03:35 la plus favorable aux retraites.
01:03:37 Mais il est vrai que si ça venait à évoluer
01:03:39 dans l'électorat d'Emmanuel Macron, pourquoi pas ?
01:03:41 Moi, je pense, en l'état, que l'électorat d'Emmanuel Macron
01:03:44 est plutôt favorable, enfin, il reste, alors là,
01:03:47 pour le coup, plutôt favorable à cette réforme.
01:03:49 Donc, si Emmanuel Macron recule sur cette réforme,
01:03:51 la suite de son cacana va quand même être très compliquée.
01:03:55 Et peut-être un dernier mot, Nathan Devers,
01:03:57 je ne sais pas si ça a été le cas pour vous,
01:03:58 mais moi, il m'est arrivé de croiser pas mal de gens,
01:04:00 finalement, je ne dirais pas qui s'en fichent,
01:04:03 mais qu'ils ne sont pas plus intéressés que ça par le sujet.
01:04:06 Si on leur demande, ils diront plutôt naturellement
01:04:09 "non, je suis contre", mais au fond,
01:04:11 on sent qu'il y a d'autres priorités aussi,
01:04:13 aujourd'hui, pour les Français.
01:04:14 Est-ce qu'il y a aussi, elle est là, cette France,
01:04:16 pour qui cette réforme des retraites est là,
01:04:19 mais n'a pas plus d'importance que ça aujourd'hui,
01:04:21 parce qu'il y a d'autres choses plus urgentes à gérer ?
01:04:24 C'est vrai, c'est intéressant, parce que, en général,
01:04:26 les gens qui ne sont pas intéressés par une question politique,
01:04:28 c'est parce qu'ils estiment que ce n'est pas une question importante
01:04:31 ou qu'ils n'ont pas d'avis, ou qu'ils pourraient dire
01:04:34 qu'ils sont pour ou qu'ils sont contre,
01:04:36 ce n'est pas leur sujet.
01:04:37 Il me semble que là, en effet, et je suis assez d'accord
01:04:39 avec la manière dont vous présentez les choses,
01:04:41 ce n'est pas ce qui se joue.
01:04:42 Pour les indifférents, ce n'est pas qu'ils sont indifférents,
01:04:45 c'est qu'ils estiment que le contexte politique,
01:04:47 en dehors de cette réforme, était déjà un calendrier
01:04:49 suffisamment complexe, entre la guerre en Ukraine,
01:04:52 entre l'inflation, entre les sujets énergétiques,
01:04:55 et qu'on n'avait pas besoin de venir rajouter cette guerre,
01:04:58 cette guerre des retraites, j'ai failli dire,
01:05:00 cette réforme des retraites, parce qu'on avait déjà
01:05:03 suffisamment de sujets sur la table.
01:05:04 Et là, en effet, c'est intéressant.
01:05:06 Le rapport du Conseil d'orientation des retraites
01:05:09 nous parle d'un risque de déficit à horizon quand même lointain.
01:05:12 Donc on avait peut-être le temps de faire les choses après.
01:05:15 Alors je sais que dans le calendrier politicien,
01:05:17 il fallait le faire maintenant, parce que c'est là qu'il y a
01:05:18 le plus de chances que ça passe, mais on aurait pu le faire après,
01:05:20 on aurait pu le faire plus sereinement.
01:05:22 Et évidemment qu'à mon avis, les indifférents,
01:05:24 ce n'est pas vraiment de l'indifférence.
01:05:25 C'est une indifférence qui est déjà contre la réforme,
01:05:27 puisqu'ils estiment que ce n'est pas la priorité.
01:05:29 Julie de Vintraube et Jean-Michel voulaient réagir.
01:05:32 On va avancer un peu, parce qu'on va dire un mot sur le Covid.
01:05:34 Il y a une page qui se tourne quand même, c'est une bonne nouvelle.
01:05:36 Le risque de déficit n'est pas si lointain que ça.
01:05:40 C'est 2030.
01:05:41 Et par ailleurs, dans le même rapport,
01:05:44 vous avez aussi la quasi-certitude que si rien n'est fait,
01:05:48 le taux de remplacement, c'est-à-dire ce qu'on va toucher
01:05:51 par rapport à son salaire, va tomber à à peine 34-40 %.
01:05:57 C'est la fourchette que donne le corps.
01:06:01 Ce qui veut dire que ça va faire des retraites misérables.
01:06:05 Je sais bien qu'aujourd'hui, le niveau de vie des retraités
01:06:08 est plutôt meilleur que celui des autres catégories.
01:06:11 Je vous rassure, ça ne va pas durer.
01:06:13 Allez, juste un dernier mot, Jean-Michel Voulet.
01:06:16 Le fait de dire que, alors ce n'est pas juste Nathan qui le dit,
01:06:19 mais on l'entend dans la rue, etc.
01:06:20 que ce n'était pas le moment de faire cette réforme, etc.
01:06:23 Et de l'autre côté, le fait de dire sur la réforme sur l'immigration
01:06:26 que c'est une com et qu'il n'y a rien dedans.
01:06:29 À un certain moment, on rejette un peu, les uns après les autres,
01:06:32 toutes les réformes qu'on est en train de faire pour les mettre en main.
01:06:35 Et ce n'est pas le rôle d'un gouvernement ou d'un président de la République,
01:06:38 le rôle d'un politique, c'est de se projeter, de projeter le pays
01:06:42 et de faire en sorte que le pays, dans son avenir,
01:06:46 il a un véritable destin et qu'en particulier,
01:06:49 ses comptes soient établis pour qu'il puisse encore payer la retraite
01:06:53 dans quelques temps.
01:06:54 Ça, c'est vrai, je retire mon argument.
01:06:56 Il y a une page qui se tourne, en tout cas,
01:06:59 une page qui va se tourner dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19.
01:07:02 Je vous propose d'en dire un mot.
01:07:04 La situation sanitaire s'améliore et les mesures aussi.
01:07:08 Terminer l'isolement obligatoire pour les personnes testées positives,
01:07:11 terminer le test pour les personnes cas contact.
01:07:14 Les détails avec Alexis Vallée.
01:07:16 C'est la fin de deux mesures phares dans la lutte anti-Covid.
01:07:20 A partir du 1er février, les personnes testées positives
01:07:24 ne seront plus tenues de s'isoler,
01:07:26 tout comme les tests de dépistage pour les cas contact.
01:07:29 Décision prise suite aux recommandations du Haut Conseil de la Santé publique
01:07:33 et à la baisse du nombre de contaminations en un mois,
01:07:36 passant de 20 000 à moins de 5 000 par jour en moyenne.
01:07:40 Dès lundi, le téléservice "Contact Covid" de l'assurance maladie
01:07:44 prendra également fin.
01:07:46 Il permettait l'identification et la prise en charge des personnes malades
01:07:50 et des cas contact Covid.
01:07:52 Un arrêt définitif loin d'être surprenant.
01:07:55 Ses effectifs avaient déjà été fortement réduits,
01:07:58 de 6 500 équivalents temps plein en 2021 à 350 en septembre.
01:08:04 Certaines mesures restent encore d'actualité,
01:08:06 comme les contrôles imposés en France aux voyageurs provenant de Chine,
01:08:10 prolongés jusqu'au 15 février au vu de l'évolution sanitaire.
01:08:15 Les gestes barrières, eux, restent fortement recommandés.
01:08:19 - Alors une bonne nouvelle, ça fait quand même du bien de voir que l'épidémie s'éloigne.
01:08:23 On n'est pas épidémiologistes et spécialistes autour de ce plateau,
01:08:26 mais en tout cas, c'est vrai Pierre Gentilhet, ça fait du bien.
01:08:29 - Ça fait un bout de temps, si vous voulez, qu'elle est loin,
01:08:31 en tout cas qu'on sait la gérer.
01:08:33 - Mais on a un peu plus de recul justement, et c'est ça qui est intéressant,
01:08:35 c'est peut-être le temps de faire un premier bilan.
01:08:37 - On a du recul, mais manifestement, il y a certains blocages mentaux et politiques qui demeurent.
01:08:42 On évoquait hier la question des soignants non vaccinés,
01:08:45 ça fait 501 jours que les soignants non vaccinés sont toujours suspendus.
01:08:48 Là, j'aimerais plutôt qu'il y ait ce genre de bonnes nouvelles,
01:08:50 parce que là, en l'occurrence, ce que vous nous annoncez,
01:08:52 c'est des gentils, très gentils mesurettes.
01:08:55 - C'est des mesurettes, mais en tout cas, est-ce que finalement, au premier bilan...
01:08:59 - C'est un bon signe, c'est comme ça qu'on peut l'interpréter.
01:09:03 Mais pour moi, le dur du dur, c'est deux choses.
01:09:06 C'est quand, un, les soignants non vaccinés seront réintégrés,
01:09:10 et deuxièmement, lorsque l'on arrêtera avec ces...
01:09:14 Pardonnez-moi, je trouve ça un peu anxiogène,
01:09:16 mais ces gens qui sont encore avec des masques partout,
01:09:19 alors même qu'il n'y a pas d'épidémie.
01:09:21 Je trouve ça un peu délirant.
01:09:22 Je n'aime pas vivre dans un pays où il y a des gens masqués.
01:09:24 Je sais, chacun son droit,
01:09:26 mais moi, dans une société, voir des gens masqués en permanence,
01:09:30 ça ne me parle pas.
01:09:31 Peut-être qu'ils aiment, à ce moment-là, il faut partir en Chine, je ne sais pas.
01:09:34 Mais vous voyez, quand on sera sorti de ça,
01:09:37 je pense que vraiment, on sera sorti de l'épidémie.
01:09:39 C'est la fin du testé, isolé, tracé.
01:09:43 Vous vous souvenez, on était dans cette période un peu tous paniqués,
01:09:46 on avait ces mots qui nous étaient donnés pour vivre cette épidémie.
01:09:50 Aujourd'hui, comment est-ce que vous regardez
01:09:53 tous ces derniers mois assez anxiogènes pour tous les Français ?
01:09:58 D'autant plus anxiogènes que quand on regarde,
01:10:02 quand on rapporte le caractère contraignant
01:10:06 des mesures prises par les pays.
01:10:09 Je mets à part les pays zéro Covid qui ont verrouillé leur population
01:10:14 avec les désastres qu'on a vus, notamment en Chine.
01:10:19 On s'aperçoit que le rapport entre la sévérité des mesures
01:10:24 et le nombre de morts est loin d'être convaincant.
01:10:30 La France se distingue par des mesures plutôt très contraignantes
01:10:36 par rapport à son groupe de pays.
01:10:38 Un domaine près, une exception près, c'est les écoles.
01:10:41 On a vraiment fait des efforts par rapport à l'Allemagne, par exemple,
01:10:44 pour garder les écoles ouvertes beaucoup plus.
01:10:47 Mais rapporté au nombre de morts,
01:10:50 on ne peut pas dire que la contrainte est particulièrement payée en France.
01:10:54 Et je ne parle même pas de la Suède,
01:10:56 où les contraintes étaient beaucoup plus légères
01:10:59 et où le nombre d'essais proportionnellement à sa population
01:11:03 était sensiblement équivalent au nôtre.
01:11:05 - Nathan Devers, qu'est-ce qu'on a perdu avec ce Covid ?
01:11:08 Je me faisais la réflexion ce matin, je ne fais plus la bise.
01:11:11 Quand je l'arrive au travail ou quand je rencontre des gens
01:11:14 que je connais un peu moins, avant le Covid, vous vous souvenez ?
01:11:17 - Vous leur serrez la main ? - On se faisait la bise.
01:11:20 Je serre la main.
01:11:22 Mais il y aura eu un impact sur nos sociétés.
01:11:25 - Quand Albert Camus a écrit "La peste" et "Ionesco, rhinocéros",
01:11:29 beaucoup de gens, notamment les sartriens,
01:11:31 ont estimé que ces livres étaient incorrects
01:11:33 parce qu'on ne pouvait pas faire une comparaison
01:11:35 entre une maladie qui se répandait
01:11:38 et une maladie politique comme le totalitarisme.
01:11:40 Ça ne se répandait pas de la même manière,
01:11:42 le biologique et le politique, dans une société.
01:11:44 Il me semble que les historiens, quand ils raconteront toute cette affaire,
01:11:47 ils diront qu'il y a eu deux épidémies de coronavirus.
01:11:50 Il y a eu l'épidémie dont tout le monde a parlé en permanence,
01:11:53 la maladie qui se répande à elle et qu'à contact, les virus, etc.
01:11:56 Et parallèlement, en même temps qu'on se contaminait ce Covid,
01:11:59 on se contaminait aussi la maladie politique qu'elle est de père,
01:12:02 c'est-à-dire, ce que vous indiquez, une maladie complètement liberticide,
01:12:05 d'un monde surveillé, tracé, confiné, bloqué, etc.
01:12:09 La maladie de la délation qu'on a vu se répandre
01:12:11 dès le début du premier confinement,
01:12:14 la maladie de la bonne conscience bourgeoise
01:12:16 qui était persuadée qu'en ayant une vision complètement égoïste
01:12:21 de la santé, qu'on œuvrait pour le bien commun, ce qui était le contraire,
01:12:24 et puis en effet, la maladie du refus de l'altérité,
01:12:28 c'est-à-dire d'abord le refus physique de l'altérité,
01:12:31 et ça évidemment, se serrer la main, se faire la bise,
01:12:34 s'embrasser, se faire des accolades, ce sont des actes citoyens
01:12:37 qui ont été même pensés pendant la Révolution,
01:12:39 qui se sont répandus pendant la Révolution française.
01:12:41 C'est le "je te serre la main, citoyen", "je te tutoie, je te serre la main",
01:12:44 "nous sommes, tu es autre, mais je vais vers toi".
01:12:46 Et évidemment, à partir du moment où on estime que ces actes sont dangereux,
01:12:49 ça va de pair avec le fait aussi de ne pas vouloir écouter autrui,
01:12:52 d'estimer qu'autrui peut me contaminer par ses idées.
01:12:54 Donc ces deux épidémies se sont entrelacées en hélice,
01:12:59 comme dans une hélice d'ADN, et on racontera ça, mon ami.
01:13:02 Alors, il y a eu un autre impact de cette épidémie,
01:13:04 c'est qu'il y a des familles qui ont quitté la capitale Paris
01:13:07 pour aller à la campagne ou en bord de mer.
01:13:11 Alors c'est un mouvement qui n'est pas certes massif,
01:13:14 il réjouit en tout cas les maires des stations Bel-Néher,
01:13:16 accueillant de comment en Vendée voyait ce reportage.
01:13:19 Michael Chailloux.
01:13:21 - Sortie d'école, direction la plage.
01:13:24 Petit plaisir simple dont ne se privent pas les blondelles.
01:13:28 Débarquer en Vendée avec deux enfants en 2021,
01:13:32 après 20 années passées en région parisienne.
01:13:35 - Pouvoir évoluer dans un paysage comme celui-là,
01:13:38 venir voir les vagues tous les jours,
01:13:40 c'est quand même quelque chose d'exceptionnel.
01:13:43 On voulait le faire pendant qu'ils étaient encore suffisamment petits.
01:13:47 Quelques kilomètres plus au nord, Saint-Gilles-Croix-de-Vie,
01:13:49 joli petit port de pêche avec école du primaire au lycée.
01:13:53 Entre 150 et 200 nouvelles familles avec enfants
01:13:56 arrivent chaque année depuis trois ans.
01:13:58 Un plus dans une ville où la moitié des maisons
01:14:01 sont des résidences secondaires.
01:14:03 - On a plutôt tendance sur la côte à fermer des classes qu'à en ouvrir.
01:14:06 Et donc là, effectivement, c'est des gens qui sont arrivés,
01:14:08 qui nous ont apporté un dynamisme dans nos écoles,
01:14:11 pour les enfants, mais les parents ont intégré souvent des associations.
01:14:15 Voilà, ils s'intègrent dans la vie locale
01:14:18 et c'est des gens qui restent ici.
01:14:19 - Audrey a fui la région parisienne l'été dernier
01:14:22 pour faire profiter ses deux enfants de l'air marin de Saint-Gilles.
01:14:25 Le couple a conservé son job parisien à quasi 100% en télétravail.
01:14:30 - Ça a été le critère primordial,
01:14:32 c'est-à-dire qu'il fallait qu'on puisse télétravailler,
01:14:34 donc sans la fibre, ce n'était pas possible.
01:14:35 Saint-Gilles nous a permis de trouver un logement fibré.
01:14:38 Derrière le grand air et les embruns, tout n'est pas rose.
01:14:41 Il y a un gros point noir, le logement, pas assez de maisons et souvent très cher.
01:14:46 La communauté de communes de Saint-Gilles a investi 7 millions d'euros jusqu'en 2024
01:14:51 pour aider les familles qui vivent à l'année à se loger.
01:14:55 - Et là encore, Jean-Michel Fauvergue,
01:14:58 une conséquence de cette période de crise sanitaire,
01:15:01 le télétravail qui s'est développé, ça a complètement chamboulé la vie au travail.
01:15:06 On le voit, des familles qui se sont dit
01:15:08 "Maintenant je vais partir à la campagne plutôt que de rester à Paris".
01:15:10 Conséquence des écoles qui ouvrent dans des communes où il n'y avait presque personne
01:15:15 et puis Paris, des écoles qui se vident et qui ferment.
01:15:17 - Tout à fait.
01:15:19 J'ai écouté Nathan avec ravissement et intérêt.
01:15:23 Je pense que surtout, ce que nous a apporté le Covid,
01:15:27 et l'évolution que nous a apporté le Covid, c'est ça.
01:15:29 C'est essentiellement ça.
01:15:30 C'est-à-dire qu'on a vu des mouvements migratoires,
01:15:35 des mouvements à l'intérieur de notre pays,
01:15:38 de déplacement de personnes qui ont pris une conscience
01:15:43 de ce qu'ils étaient en train de faire
01:15:45 et qui sont allés rechercher une qualité de vie ailleurs, à l'extérieur,
01:15:48 parce qu'à un certain moment, ils ont été confinés dans 20 mètres carrés,
01:15:51 tous ensemble.
01:15:52 Il y a certains qui sont allés faire des fromages en lardèche,
01:15:55 d'autres qui sont allés en bord de plage.
01:15:59 Effectivement, le télétravail a aidé,
01:16:02 mais il y a surtout une autre conscience.
01:16:04 Et puis, il y a peut-être aussi quelque chose d'important
01:16:07 qui s'est passé aussi et qui, en ce moment, rebondit sur l'actualité,
01:16:12 en particulier la réforme des retraites,
01:16:15 c'est que le travail est perçu différemment.
01:16:17 La notion de travail, la valeur travail,
01:16:19 est sans doute perçue différemment.
01:16:21 Et ça, ça joue beaucoup dans toutes les manifestations actuelles.
01:16:26 Conséquence de cette crise sanitaire aussi, justement,
01:16:28 la perception du travail qui a évolué.
01:16:31 Oui, alors moi, je trouve que pour le coup,
01:16:34 il y a peut-être un aspect positif que je retiens à cette crise,
01:16:38 c'est effectivement le télétravail.
01:16:41 Il y a des limites au télétravail,
01:16:42 il ne faut pas que tout prenne place sous la forme de télétravail.
01:16:45 Déjà, un, rappelons que tout le monde ne peut pas être en télétravail.
01:16:48 Mais pour les gens qui travaillaient essentiellement dans les villes,
01:16:51 dans les grandes villes, c'est vrai que la découverte du télétravail
01:16:54 et cet exercice forcé pour toutes les entreprises de se mettre en télétravail,
01:16:58 peut-être, je le dis, a peut-être été une bonne chose,
01:17:01 une bonne chose pour les entreprises,
01:17:03 parce que du coup, il y a peut-être moins de locaux aussi à payer,
01:17:06 puis à Paris, ça coûte cher.
01:17:07 Bon, voilà, c'est une chose.
01:17:08 Mais surtout, je pense avant tout aux gens.
01:17:10 C'est-à-dire qu'il y a des gens qui ont changé.
01:17:12 Oui, mais est-ce que c'est vraiment une bonne chose de rester chez soi et travailler ?
01:17:15 Je donne vraiment un exemple, et je le fais vite.
01:17:18 Il y a des gens, par exemple, que je connais,
01:17:20 qui maintenant, parce qu'ils se sont arrangés avec leur entreprise,
01:17:23 alors là, je parle d'entreprise, je ne parle pas des professions libérales,
01:17:25 eh bien, c'est deux jours en télétravail et trois jours en présentiel.
01:17:30 Les deux jours en télétravail, jeudi, vendredi,
01:17:32 et ils vont dans une petite maison charmante en province.
01:17:36 Et la qualité de vie est tout autre.
01:17:39 Ça, c'est un des aspects peut-être bénéfiques.
01:17:41 23h30, on va retrouver Isabelle Piboulot tout de suite pour le rappel des titres.
01:17:51 Emmanuel Macron exhorte Israéliens et Palestiniens à ne pas alimenter
01:17:55 l'engrenage de la violence après les attentats perpétrés à Jérusalem-Est
01:17:59 et la mort d'un Palestinien tué par des gardes israéliens.
01:18:02 Le président français s'est entretenu par téléphone avec Benyamin Netanyahou.
01:18:07 Hier, le Premier ministre israélien avait promis une réponse forte aux précédentes attaques.
01:18:12 En Tunisie, l'opposition appelle à former un front uni, politique et syndical
01:18:17 pour faire partir le président Kaïs Saïed.
01:18:20 Le second tour des législatives a obtenu un taux d'abstention record.
01:18:24 Seulement 11,3% de participation pour élire le nouveau Parlement.
01:18:30 Et puis en football, la 20e journée de Ligue 1 s'achève avec au score un partout pour le PSG et Reims.
01:18:36 Neymar ouvre le score, mais les Parisiens retombent dans leur travers
01:18:40 avec l'expulsion de Marco Verratti.
01:18:42 En fin de rencontre, Folarin Balogoun permet à son équipe d'arracher le point du match nul.
01:18:49 – Merci beaucoup Isabelle, Isabelle Piboulon.
01:18:53 On vous souhaite une très bonne soirée.
01:18:55 On retrouvera à minuit Miquel Lorient pour le rappel des titres.
01:18:58 On va parler cinéma dans un instant avec le film « Vaincre ou mourir » qui suscite la polémique.
01:19:03 Alors est-ce que c'est une polémique pour rien ?
01:19:05 Vous me direz ce que vous en pensez.
01:19:07 Mais peut-être un dernier mot intéressant, cette discussion sur les conséquences de la crise Covid
01:19:11 et notamment ces mutations au travail, ces mutations de famille qui quittent Paris
01:19:17 pour aller à la campagne, on parlait du télétravail.
01:19:20 Un bienfait pour Judith Vintroub pour Pierre Gentillet.
01:19:23 Nathan Devers, il y a quand même ce coup…
01:19:25 – Oui, je ne lui ai pas dit pourquoi.
01:19:27 – Vous l'avez dit pendant la pause.
01:19:29 Alors dites-le pour les téléspectateurs.
01:19:31 – Parce que je trouve que ça a permis d'autonomiser, de responsabiliser davantage les gens,
01:19:39 qu'ils soient en télétravail ou qu'ils soient au travail, en présentiel d'ailleurs.
01:19:45 On a compris que ce qui comptait c'était le travail fourni et pas les horaires fournis.
01:19:50 Et je trouve ça parfait.
01:19:52 Tout ce qui va dans le sens de l'assouplissement et de la reconquête de son temps
01:19:59 et de l'organisation de son temps est très bénéfique dans un pays qui se singularise
01:20:05 par son attachement aux vieilles formes de travail avec horaires encadrés.
01:20:09 – Et un attachement aussi à la machine à café tout de même Nathan Devers.
01:20:13 – Oui, même quand on est sur place maintenant,
01:20:15 le fait que les structures dirigeantes ont pour la plupart intégré,
01:20:21 que Pala ne voulait pas dire, en train de blander, ça change les rapports
01:20:25 et on est plus libre, y compris quand on se rend à son bureau.
01:20:29 – Nathan Devers pour conclure.
01:20:31 – Je pense que la question du télétravail, elle pourrait se formuler autrement.
01:20:34 Est-ce que vous arrivez à travailler en pyjama ou en chemise de nuit ?
01:20:38 – Mais moi je ne peux pas, c'est pour ça que j'ai du mal avec le télétravail.
01:20:41 – Moi c'est pareil.
01:20:43 Et d'ailleurs c'est intéressant de voir cette question du point de vue des patrons.
01:20:47 Les patrons qui ont pu s'exprimer sur le travail,
01:20:51 et puis qu'on peut connaître à droite à gauche, avec qui on peut discuter.
01:20:54 C'est vrai qu'au début ils étaient très très dubitatifs,
01:20:56 parce qu'ils se disaient en fait ça va être le canapé, ça va être la série à côté,
01:21:00 des pop-corns et puis les gens ne vont pas travailler, ça va être la paresse.
01:21:04 Et c'est vrai que le temps passant, on a vu quand même le discours du patronat,
01:21:07 je suis un peu caricatural en disant cela,
01:21:09 mais on a vu quand même dans beaucoup d'entreprises,
01:21:11 le discours des patrons, changer de nature, valoriser le télétravail.
01:21:14 Et parce qu'évidemment, ça a eu comme conséquence inverse,
01:21:17 ce n'est pas le pyjama qui a contaminé le bureau,
01:21:19 c'est le bureau qui est rentré dans l'espace du pyjama,
01:21:21 et c'est-à-dire qu'à partir du moment où vous ne faites plus la distinction
01:21:24 entre l'endroit où vous travaillez et l'endroit où vous faites n'importe quoi
01:21:27 et où vous vous reposez, vous travaillez tout le temps, vous avez un stress de travail.
01:21:31 – C'est pour ça que je disais, c'est bien le télétravail,
01:21:33 avec limite, parce que je pense que le tout télétravail,
01:21:36 tout est une histoire de proportion.
01:21:38 Je pense qu'effectivement, le fait de mettre un ou deux jours de télétravail
01:21:40 pour les métiers où c'est possible, c'est une bonne chose.
01:21:42 Par contre, le tout télétravail, je suis d'accord avec vous,
01:21:44 je pense que ça ne peut pas fonctionner, parce qu'effectivement,
01:21:47 il y a un double problème, déjà un problème de sociabilité,
01:21:49 je pense, dont on a besoin, et puis un deuxième problème, effectivement,
01:21:52 c'est qu'à un moment, et c'est une critique marxiste qu'on entend
01:21:56 et que je fais volontiers bien pour le coup,
01:21:58 c'est que l'entreprise va entrer véritablement dans votre lieu, dans votre espace.
01:22:05 Alors, il y en a qui arrivent à se mettre une pièce dédiée véritablement au travail,
01:22:11 mais quand vous êtes à Paris ou dans des grandes villes,
01:22:14 c'est un peu plus compliqué que quand vous êtes en province.
01:22:16 Donc oui, c'est une bonne chose, le télétravail, je le pense,
01:22:19 mais sous les réserves que vous avez mentionnées.
01:22:21 Et en tout cas, le pyjama n'est pas arrivé autour de ce plateau,
01:22:23 parce que vous êtes tous les gars très élégants ce soir.
01:22:26 Bientôt, bientôt, bientôt.
01:22:27 Écoutez, ce serait peut-être irrespectueux pour nos chers téléspectateurs.
01:22:31 Allez, on va parler de cinéma à présent, avec le film "Vaincre ou mourir".
01:22:36 C'est la toute première production du "Puits du fou".
01:22:39 Il est sorti mercredi dernier en salles.
01:22:41 Alors, ce premier film se penche sur une figure majeure des guerres de Vendée,
01:22:44 c'est François-Athanase Charrette de la Contrie, dit Charrette.
01:22:48 Alors, un projet présenté comme un documentaire d'inspiration historique,
01:22:52 mais qui n'a pas du tout plu à une certaine presse de gauche,
01:22:55 notamment l'Ibé, l'Ibé qui en a fait sa une, on va le voir à l'antenne,
01:22:59 le "Puits du fourbe", alors l'Ibé qui dénonce du soft power réactionnaire.
01:23:05 Alors, Nicolas Devilliers, à la tête du projet de ce film,
01:23:08 est revenu sur cette critique sur le plateau de Pascal Praud, écoutez-le.
01:23:11 Vous savez, c'est un journal qui a quelques milliers d'abonnés.
01:23:15 Donc, c'est normal de s'accrocher à un succès, une bonne stratégie,
01:23:18 qui est le succès du "Puits du fou", pour essayer de vendre du papier.
01:23:21 D'ailleurs, je sais qu'ils ont beaucoup bien vendu hier.
01:23:23 Donc, c'est une excellente stratégie de l'Ibé.
01:23:25 Les gens qui écrivent ces articles, mais c'est un groupuscule journalistique,
01:23:27 ils sont très peu nombreux, c'est des gens pour qui la révolution ne semble pas terminée.
01:23:30 Mais c'était il y a 230 ans, il faut qu'on fasse la paix avec notre histoire.
01:23:33 On raconte une épopée française et quand Besson fait un film sur Jeanne d'Arc,
01:23:38 personne lui dit "Ah, vous êtes un réaliste, parce que Jeanne d'Arc a remis le roi sur le trône".
01:23:41 C'est ridicule.
01:23:42 Mais vous vous appelez Devilliers.
01:23:43 Je m'appelle Devilliers.
01:23:44 Vous vous appelez Devilliers.
01:23:45 Moi, je chante la Marseillaise, j'embrasse le drapeau tricolore.
01:23:48 Et c'est ça la France, on peut aimer Charrette et aimer Clémenceau.
01:23:50 Alors, moi, je vais vous dire, les producteurs, les distributeurs,
01:23:52 tous les gens que j'ai rencontrés dans le cinéma français,
01:23:54 nous ont accueillis de façon très bienveillante, il ne faut pas dire ça.
01:23:57 Et de même les exploitants de ça, les directeurs de cinéma.
01:24:00 Je suis sûr que le public va vous suivre.
01:24:02 On est très bien accueillis.
01:24:04 C'est juste que là, c'est un peu spectaculaire de voir la une de Libé.
01:24:08 Alors, on se dit qu'il y a des gens qui critiquent le film.
01:24:10 Mais en fait, moi, je trouve ça formidable que le film suscite au moins un intérêt
01:24:15 de la part de gens qui pensent qu'on est encore il y a 230 ans.
01:24:19 Pourquoi, selon vous, ce film dérange autant une certaine presse ?
01:24:24 C'est quoi ? C'est parce que c'est une sorte d'ovni qui arrive dans un univers,
01:24:28 un peu un entre-soi et qui n'a pas l'habitude de ses productions, de ses thèmes ?
01:24:32 Parce que cette gauche-là a déjà perdu le peuple.
01:24:35 Elle ne peut pas perdre son monopole culturel.
01:24:38 Or, elle continue d'en jouir, notamment dans le service public de l'audiovisuel,
01:24:45 dans le cinéma subventionné.
01:24:48 Je vous invite à lire les pages que Roselyne Bachelot consacre dans son livre
01:24:53 à cette exception française qui fait qu'on finance un cinéma d'entre-soi
01:24:59 qui méprise les goûts du public et qui permet à des acteurs d'en vivre plus grassement
01:25:06 que ceux des acteurs du cinéma indépendant américain.
01:25:11 On est vraiment là, au cœur du petit système auquel il ne reste plus que ça.
01:25:17 D'où les pages agressives et haineuses que Libé a eu la bonne idée, je trouve,
01:25:24 la bonne idée de consacrer à ce film pourvu que ça lui fasse de la pub.
01:25:27 20 000 entrées hier, d'ailleurs, seulement pour le film Pierre Jantier.
01:25:30 Je ne sais pas si vous avez lu l'article de Libé ou si vous avez lu le film,
01:25:34 même votre sentiment par rapport à ces critiques.
01:25:37 Par principe, à une exception près, je ne lis pas Libération.
01:25:41 Parce qu'aujourd'hui, c'était bien résumé par Monsieur De Villiers.
01:25:45 C'est vraiment propre à un petit groupuscule d'extrême-gauche.
01:25:49 Maintenant, je pense qu'effectivement, la surréaction à la fois d'une certaine presse,
01:25:53 mais pas seulement la presse, aussi les politiques.
01:25:55 Vous avez des députés de la NUPES qui se sont jetés véritablement sur ce film
01:25:59 sans l'avoir vu et en le critiquant.
01:26:01 Parce qu'en fait, le fond du sujet, c'est quoi ?
01:26:03 On parle d'un mouvement contre-révolutionnaire.
01:26:05 On parle d'une insurrection vendéenne qui a eu lieu directement
01:26:08 au moment de la Révolution française avec un chef royaliste.
01:26:11 C'est la raison pour laquelle ça leur déclenche des poussées d'hystérie.
01:26:15 Mais ça fait partie de l'histoire, ça fait partie du patrimoine français.
01:26:18 Qu'on le veuille ou non, mais si vous voulez,
01:26:20 effectivement, je suis d'accord avec ce que disait Judith Antrobus.
01:26:22 Ils ont tellement perdu que la seule chose qui leur reste,
01:26:25 vraiment c'est vrai, c'est le milieu culturel,
01:26:27 qui est un milieu d'entre-soi, de conformité de logique totale
01:26:30 et accessoirement, en matière de propagande historique
01:26:34 ou même de propagande pour aujourd'hui,
01:26:36 pour nous faire accepter par exemple l'immigration massive,
01:26:38 ça a des films, mais on en a, mais on en a, mais jusqu'à ras-bord.
01:26:42 Et je suis assez heureux malgré tout, même si j'espère que ce sera temporaire,
01:26:47 que vous avez peut-être remarqué, mais le cinéma français
01:26:49 ne se porte pas très bien en ce moment.
01:26:51 Il y a peut-être des raisons idéologiques aussi à ça,
01:26:53 peut-être un désamour du public.
01:26:55 Malheureusement, c'est subventionné en partie par l'État.
01:26:59 J'espère qu'il y aura un tournant, j'espère qu'il y aura un changement
01:27:02 et j'espère que ce film sera un succès.
01:27:04 Jean-Michel Fauvergne, une polémique inutile ou pas,
01:27:07 selon vous ?
01:27:09 Il fallait s'y attendre, cette polémique-là,
01:27:12 avec tous les arguments qui ont été déployés là,
01:27:15 je ne vais pas revenir dessus, mais d'une manière générale,
01:27:17 il faut toujours...
01:27:19 Moi, je vais vous faire simple, moi j'adore le cinéma
01:27:22 et il faut toujours saluer quand il y a des films de ce type-là
01:27:26 et d'autres types d'ailleurs, qui viennent sur le grand écran,
01:27:30 moi j'irai le voir.
01:27:32 J'aime beaucoup le titre d'ailleurs, ça me parle, le titre.
01:27:34 Et puis, il faut aussi avoir le courage, à un certain moment,
01:27:43 de balayer tout ce qui s'est passé dans notre histoire,
01:27:46 y compris dans cette période révolutionnaire.
01:27:48 La révolution, au départ, effectivement, s'est appuyée sur la terreur
01:27:53 et c'est un des objectifs de ce film que de le montrer.
01:27:58 Après, que le film prenne des libertés avec l'histoire, peut-être,
01:28:01 pourquoi pas, mais ceux qui le critiquent prennent aussi
01:28:04 beaucoup, beaucoup, beaucoup de libertés avec ça.
01:28:06 – Allez, il nous reste 40 secondes, Nathan Devers,
01:28:08 on ne vous a pas entendu sur ce film, ce film qui dérange la gauche,
01:28:11 pourquoi selon vous ?
01:28:13 – Écoutez, je n'ai pas vu le film et je m'interdis absolument toujours
01:28:16 de parler d'un film que je n'ai pas vu.
01:28:18 Mais il me semble que sur la... je tâcherai de le voir,
01:28:21 mais que sur la Révolution française et particulièrement
01:28:23 sur cette période de la Révolution, ce qu'il faut faire,
01:28:26 c'est vraiment ce que faisait Victor Hugo dans 93,
01:28:28 c'est d'essayer d'avoir tous les points de vue,
01:28:30 de faire une œuvre polyphonique, chorale, qui montre à la fois
01:28:33 ce qui se passe dans la tête du contre-révolutionnaire,
01:28:35 pourquoi il a peur de la Révolution, pourquoi il voit la Révolution
01:28:38 comme un moment de nuit, et évidemment, ce qui se passe
01:28:40 dans la tête des révolutionnaires.
01:28:42 Alors, est-ce que ce film le fait ou pas ?
01:28:44 Je le verrai, mais je le verrai en ayant en tête ce critère-là.
01:28:46 – Et on en reparlera peut-être à cette occasion, en tout cas,
01:28:48 un grand merci à tous les quatre. – Merci à vous.
01:28:50 – Merci Jean-Michel Fauverg, merci Nathan Devers,
01:28:52 merci Pierre-Jean Therret, Julie de Vintraud, merci beaucoup.
01:28:54 L'actualité continue sur CNews, c'est l'édition de la nuit.
01:28:57 À minuit, ce sera avec Mickael Dorian.
01:29:00 Vous pouvez revoir cette émission sur notre site www.cnews.fr.
01:29:04 Excellente soirée sur notre antenne, à très vite.
01:29:07 ...
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