Face à la réforme des retraites, le RN au défi d’exister sans manifester
  • l’année dernière
C’est un impératif moral de s’opposer à cette terrible régression sociale ». À peine Élisabeth Borne avait-elle terminé son discours de présentation de la réforme des retraites, mardi 10 décembre au soir, que Marine Le Pen promettait sur Twitter de « faire barrage » au nouveau dispositif.

« Faire barrage », mais comment ? Le matin même, lors de ses vœux à la presse, le nouveau patron du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, a effectivement fait savoir que le RN comptait « prendre la tête de l’opposition à la réforme des retraites », mais tout en écartant l’hypothèse de se joindre à la contestation.

« Si vous pensez que l’on va bloquer les portes de l’Assemblée nationale ou descendre dans la rue pour nous opposer à la politique du gouvernement, ce n’est pas notre ambition », insistait-il. Ce qui tombe plutôt bien, parce que Philippe Martinez a affirmé de son côté qu’il ne voulait pas voir d’élus RN dans les cortèges.

« Je l’ai dit à plusieurs reprises, je ne suis pas le seul. Je sais que Laurent Berger est d’accord à 100 % sur cette question », a encore déclaré sur BFMTV le leader de la CGT, estimant que le monde syndical n’a « pas les mêmes valeurs » que le parti lepéniste. « Nous ne considérons pas que le problème du chômage en France, c’est les étrangers, que tous les problèmes sont liés aux étrangers », insiste le syndicaliste.

Or la ligne de Jordan Bardelle est répétée ce mercredi 11 janvier par Marine Le Pen en conférence de presse au Palais Bourbon. « Dans une démocratie, mener la bataille, c’est mener la bataille dans les assemblées dans lesquelles on a été élu », a déclaré la présidente du groupe RN à l’Assemblée, jugeant en revanche que les adhérents de son parti étaient tout à fait libres de manifester s’ils le souhaitaient.
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