Manifestations en Chine : notre journaliste a répondu aux questions de nos lecteurs
  • l’année dernière
On n’avait plus vu ça depuis les grandes manifestations en Chine du printemps 1989, réprimées dans le sang place Tiananmen. Pour la première fois depuis trente-trois ans, une nouvelle vague de colère secoue le pays, inquiétant au plus au point le pouvoir. Depuis plusieurs semaines, les protestations se multipliaient contre les abus de la politique «Zéro Covid», imposée par le président Xi Jinping depuis près de trois ans. La mort d’au moins 10 personnes dans un incendie parce que leur immeuble était confiné et les portes bloquées par du fil de fer, le 24 novembre, à Urumqi, la capitale de la région ouïghoure du Xinjiang, a déclenché un immense mouvement de ras-le-bol contre les restrictions draconiennes imposées à la société chinoise. Dans les manifestations qui ont éclaté un peu partout dans le pays, les revendications sont parfois devenues politiques, avec des slogans inimaginables quelques jours plus tôt, comme «Xi Jinping, démission», et des feuilles blanches brandies par des citoyens, symbole de l’impossibilité d’exprimer sa frustration et son opposition aux mesures imposées par le gouvernement.
Dans cette rediffusion du direct Instagram de Libération, notre journaliste au service Planète Laurence Defranoux répond aux questions de nos lecteurs, et décrypte l’immense dilemme devant lequel se trouve le pouvoir chinois : alléger à grande échelle la politique «Zéro Covid», au risque de déclencher une épidémie majeure, notamment chez les personnes âgées très peu vaccinées, ou maintenir la pression sur la population, au risque de nourrir la colère et de déstabiliser le pays.