Le 30 juin 2022, la promotion 5 des Entrepreneur(e)s d'intérêt général présentait son « Regard sur l’innovation publique » à l'auditorium de Ségur, en présence de Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques.
Des conversations croisées lors de tables-rondes sur les approches d’innovation et la transformation numérique dans l’administration :
• Complémentarité : Le droit comme catalyseur d’innovation numérique
• Divergences : Repousser les limites de l'innovation
• Convergences : Se dépasser pour entreprendre
• Valeurs : Pour un service public ouvert, accessible et intelligible
Des entrevues avec des spécialistes du numérique, sur la réalité de leurs métiers
Des défis racontés, en pitch et en démo, par la promotion EIG 5, au terme de 10 mois de travail.
Des conversations croisées lors de tables-rondes sur les approches d’innovation et la transformation numérique dans l’administration :
• Complémentarité : Le droit comme catalyseur d’innovation numérique
• Divergences : Repousser les limites de l'innovation
• Convergences : Se dépasser pour entreprendre
• Valeurs : Pour un service public ouvert, accessible et intelligible
Des entrevues avec des spécialistes du numérique, sur la réalité de leurs métiers
Des défis racontés, en pitch et en démo, par la promotion EIG 5, au terme de 10 mois de travail.
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00:00:00 -Bonjour, monsieur le ministre.
00:00:06 Bonjour à toutes et à tous.
00:00:09 Bonjour à nos animateurs de cette session.
00:00:14 Donc je suis Laure Lukesy, je dirige Etalab,
00:00:18 à la direction interministérielle du numérique,
00:00:20 donc au sein du ministère de la Transformation
00:00:23 et de la Fonction publique.
00:00:24 Et donc je suis ravie de vous accueillir,
00:00:27 monsieur le ministre, ainsi que toutes et tous dans la salle,
00:00:32 pour vous présenter, vous donner l'occasion de voir
00:00:35 et de vraiment rendre tangibles les résultats
00:00:39 de cette 5e promotion du programme
00:00:41 "Entrepreneurs d'intérêt général".
00:00:43 Donc votre ministère, c'est celui du service public,
00:00:47 mais vous allez découvrir aujourd'hui une quinzaine de façons,
00:00:51 de manières de faire produire, expérimenter du service public
00:00:56 de façon innovante, en faisant appel aussi au talent
00:01:00 et à la capacité et à la volonté de contribution
00:01:04 qui est à l'extérieur de l'administration,
00:01:07 donc avec tous ces profils et ces entrepreneurs et entrepreneuses
00:01:13 au bénéfice du service public.
00:01:14 Monsieur le ministre, je vous invite à monter sur scène
00:01:17 et la parole est à vous.
00:01:25 -Merci beaucoup.
00:01:27 Bonjour. Bonjour à toutes et à tous.
00:01:31 Je sors mes antisèches ici.
00:01:34 Je suis ravi de vous retrouver, madame la directrice.
00:01:36 Merci beaucoup de me donner la parole.
00:01:38 Je suis le ministre de la Transformation
00:01:40 et de la Fonction publique.
00:01:41 Je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui
00:01:45 pour célébrer et clôturer cette 5e promotion
00:01:49 des "Entrepreneurs d'intérêt général".
00:01:51 Je voudrais saluer la promotion,
00:01:54 les 38 membres de la promotion
00:01:56 qui ont travaillé sur ces 15 projets
00:01:58 au service de la fonction publique,
00:02:00 au service de l'intérêt général.
00:02:02 Moi, je crois que dans "Entrepreneurs d'intérêt général",
00:02:05 chaque mot compte.
00:02:07 Entrepreneurs d'abord, parce qu'on a besoin
00:02:10 d'ouvrir la fonction publique, on a besoin de la faire respirer,
00:02:14 on a besoin d'aller chercher ce qui marche
00:02:17 dans les entreprises, dans l'innovation qui vient du privé,
00:02:21 si on veut être capable de bouger les choses.
00:02:23 Je crois beaucoup à cette pollinisation, si je puis dire,
00:02:27 qui doit se passer et qui doit avoir beaucoup de porosité
00:02:30 entre ce qui se passe au sein de l'administration,
00:02:32 au sein de la fonction publique,
00:02:33 et ce qui se passe de meilleur dans le monde de l'entreprise,
00:02:36 dans le monde de l'innovation privée.
00:02:38 Et puis il y a intérêt général,
00:02:40 parce que quand on s'engage...
00:02:43 Vous voyez, ça aussi, c'est le meilleur du privé.
00:02:45 Ne vous inquiétez pas, il n'y a aucun problème.
00:02:49 Quand on s'engage dans la fonction publique,
00:02:52 on le fait avec une forme de supplément d'âme,
00:02:54 qui est le sens de l'intérêt général.
00:02:57 Et quand on voit les défis auxquels notre pays fait face,
00:03:02 défi de la transition numérique, parce que c'est un défi en soi,
00:03:05 la transition démographique,
00:03:07 la transition écologique, évidemment,
00:03:10 on voit qu'on a besoin d'une fonction publique forte.
00:03:13 On l'a vécu dans les crises que notre pays a traversées
00:03:16 et continue de traverser, on le voit encore aujourd'hui.
00:03:20 On a besoin de cette boussole de l'intérêt général
00:03:24 pour pouvoir avancer.
00:03:25 Et donc on a besoin que la fonction publique soit renforcée,
00:03:30 puisse se transformer,
00:03:31 parce qu'on a besoin de pouvoir porter l'intérêt général.
00:03:34 Et ce que je voulais vous dire aujourd'hui,
00:03:36 je vais pas être trop long, parce que j'ai hâte
00:03:39 de pouvoir écouter les pitchs
00:03:40 et de voir comment vous avez répondu aux défis.
00:03:43 Mais je voudrais peut-être développer quelques idées
00:03:45 pour dire en quoi la transformation numérique,
00:03:47 en quoi ce qui se passe au sein du programme
00:03:50 nourrit la feuille de route qu'au fond, moi,
00:03:52 je souhaite porter pour la fonction publique,
00:03:55 en développant quelques idées simples.
00:03:57 La première, c'est que la transformation numérique,
00:04:01 elle doit nous permettre d'abord d'aider les agents
00:04:05 de la fonction publique.
00:04:06 Moi, je suis un ultra convaincu de la symétrie des attentions.
00:04:10 C'est un terme qui parle beaucoup
00:04:13 quand on s'est engagé dans l'expérience client,
00:04:15 quand on s'engage dans l'entreprise.
00:04:18 Je suis un convaincu du "employees first, customers second",
00:04:21 comme on pourrait dire dans d'autres organisations.
00:04:23 Aidons d'abord nos agents,
00:04:26 ceux qui sont au contact des usagers.
00:04:29 Vous voyez, hier, je faisais un déplacement sur le terrain,
00:04:33 je suis allé voir des agents de guichet,
00:04:35 parce qu'au fond, ce sont bien souvent eux
00:04:37 qui portent le poids de la complexité de l'administration
00:04:41 et qui doivent la rendre, en rendre compte
00:04:43 et parfois la subir vis-à-vis des usagers.
00:04:48 Commençons par les aider et à voir comment on peut leur simplifier la vie.
00:04:51 Commençons à voir comment le numérique,
00:04:54 ça peut leur permettre de travailler sur les tâches
00:04:56 à plus forte valeur ajoutée,
00:04:58 de simplifier un certain nombre de process.
00:05:01 Au fond, de mieux faire leur propre métier.
00:05:04 Et je pense qu'il y a un besoin aussi de sens
00:05:06 qui est absolument important.
00:05:08 Et donc, ce que vous faites, c'est extrêmement important,
00:05:10 parce que je crois que vous leur permettez...
00:05:12 Je vais donner un ou deux exemples qui, moi, m'ont marqué
00:05:14 dans ce qu'on m'a montré, j'ai été époustouflé
00:05:16 par certains exemples.
00:05:18 Vous leur permettez de leur simplifier la vie.
00:05:20 Pourquoi ? Parce que les solutions, elles sont co-construites.
00:05:23 Je crois qu'il faut arrêter de penser des solutions
00:05:27 sur l'étagère, comme si elles allaient être adaptées absolument
00:05:30 et de les mettre dans les mains des agents en disant,
00:05:33 "Voilà comment il faut faire."
00:05:34 Il faut co-construire et partir des métiers.
00:05:36 Et ce que je trouve particulièrement innovant
00:05:38 dans le programme des entrepreneurs d'intérêt général,
00:05:41 c'est la capacité à travailler avec tout type de métier,
00:05:45 des inspecteurs de sûreté nucléaire,
00:05:48 des gens qui font des achats publics.
00:05:50 Ce sont des métiers d'une très grande technicité,
00:05:53 et pourtant, il y a cette capacité à se mettre à la place
00:05:57 des agents pour pouvoir co-construire des solutions
00:06:00 qui leur changent la vie in fine.
00:06:04 Je regardais Envie Norma
00:06:06 dans les exemples qu'on m'a mis sous les yeux.
00:06:08 Je trouve ça incroyable d'imaginer
00:06:11 qu'on va pouvoir avoir une solution
00:06:14 qui va permettre d'accompagner les gens
00:06:15 qui font du contrôle et de l'inspection
00:06:18 de sites industriels classés sur les normes environnementales.
00:06:22 On voit bien, on a quelques exemples,
00:06:23 y compris récents dans les dernières années,
00:06:25 des enjeux qui sont les nôtres collectifs
00:06:29 de protection de nos concitoyens,
00:06:31 de protection de l'environnement, de protection de la santé
00:06:33 sur ces sujets-là.
00:06:35 On peut imaginer le degré de technicité
00:06:37 qu'il y a dans ce type de métier et ce type d'inspection.
00:06:40 Bien, aujourd'hui, cette application-là,
00:06:44 c'est l'application qui va être utilisée par les inspecteurs
00:06:46 et qui va être totalement structurante
00:06:48 de leur métier, de leur quotidien,
00:06:50 parce que vous ou vos prédécesseurs l'ont construit.
00:06:55 On m'a montré un 2e exemple.
00:06:56 Alors ça, je trouve ça encore plus fou.
00:06:59 C'est Monitor Fish.
00:07:01 Monitor Fish est sur un autre métier très concret.
00:07:04 Ca accompagne les agents
00:07:06 du Centre national de surveillance des pêches.
00:07:08 Ils ont en responsabilité 10 millions de kilomètres carrés
00:07:13 en territoire maritime à surveiller,
00:07:16 avec des enjeux sur la data,
00:07:18 sur le partage d'informations entre les agents
00:07:20 qui sont d'une technicité rare.
00:07:23 Eh bien, aujourd'hui, cette application,
00:07:25 c'est l'application métier des agents
00:07:28 du Centre national de surveillance des pêches.
00:07:31 C'est absolument incroyable.
00:07:32 On change l'avis des agents
00:07:34 et on leur permet d'être, évidemment,
00:07:36 plus efficaces au contact des usagers.
00:07:39 La 2e idée, dans la feuille de route
00:07:41 qui est la nôtre, collectivement,
00:07:43 c'est l'accessibilité des services publics.
00:07:45 Et là, je veux dire un mot pour se dire
00:07:47 qu'il faut arrêter d'opposer, d'une certaine façon,
00:07:51 numérisation et humanisation.
00:07:53 Je crois vraiment qu'on a besoin des deux.
00:07:55 Je pense qu'on sous-estime parfois la violence perçue
00:07:58 par un certain nombre de nos concitoyens
00:07:59 de la numérisation.
00:08:01 Je dis ça de façon un peu provoque,
00:08:03 mais parce que c'est perçu comme ça
00:08:05 par beaucoup de nos concitoyens.
00:08:07 Tout ça a été documenté.
00:08:08 On sait qu'il y a 13 millions de Français
00:08:10 qui sont dans l'électronisme,
00:08:12 qui sont extrêmement détachés,
00:08:14 mais en réalité, je pense que c'est un chiffre
00:08:15 qui est largement sous-estimé
00:08:17 quand on considère le nombre de personnes
00:08:19 qui, à un moment ou à un autre, ont été en galère
00:08:20 face à une démarche administrative numérisée.
00:08:23 Un tiers des Français ont abandonné une démarche
00:08:26 en cours de route.
00:08:28 C'est la défenseur des droits qui le souligne
00:08:31 et la raison de le faire,
00:08:32 parce qu'eux, ils ne trouvaient pas, à un moment donné,
00:08:34 une voie, un visage
00:08:36 pour pouvoir les aider, les accompagner.
00:08:37 Et donc je crois que dans notre feuille de route,
00:08:39 collectivement, on a à penser et à continuer
00:08:42 le travail de modernisation et de numérisation
00:08:45 des services publics, parce que oui,
00:08:46 on a envie de pouvoir faire, évidemment,
00:08:48 sur son smartphone,
00:08:49 mais on a besoin, à un moment ou à un autre,
00:08:52 de trouver un accompagnement, un point de contact.
00:08:56 Je crois qu'on est en train d'inventer
00:08:57 des nouveaux services publics
00:08:59 et un nouveau service public d'accompagnement
00:09:01 des Français au numérique.
00:09:02 Je pense, en disant ça à nos conseillers numériques
00:09:04 France Service, qui sont sur le terrain.
00:09:06 Vous imaginez qu'il y a 4 000 personnes aujourd'hui
00:09:09 et on les a financées avec le plan de relance
00:09:11 qui accompagnent les Français et qui les forment au numérique.
00:09:15 Hier, je le disais, j'étais à la préfecture de Seine-et-Marne
00:09:19 dans un point d'accès au numérique.
00:09:21 Je voyais des agents qui faisaient des démarches
00:09:23 avec un écran partagé, c'est-à-dire qu'ils ne faisaient pas
00:09:25 à la place, mais qu'ils faisaient avec
00:09:27 et qu'ils faisaient faire aux usagers
00:09:29 et qui les formaient, se faisant au numérique.
00:09:31 Je crois que c'est exactement de cette façon-là
00:09:34 qu'on a besoin d'avancer. Donc le numérique peut nous aider
00:09:37 à rendre les services publics plus accessibles,
00:09:39 plus accessibles en matière de handicap.
00:09:41 J'insiste très fort là-dessus parce qu'on a un chemin à faire
00:09:45 et ça sera peut-être dans les défis de demain,
00:09:48 des futures promotions, de penser de l'accessibilité aussi
00:09:51 des sites aux personnes avec un handicap.
00:09:55 C'est extrêmement important.
00:09:57 On doit penser des démarches omni-canales,
00:10:01 si je puis utiliser ce mot, c'est-à-dire que le numérique
00:10:04 doit permettre la facilitation de prise de rendez-vous
00:10:08 et de transformation en physique.
00:10:10 On a de nombreux exemples là-dessus
00:10:12 et on doit utiliser ce qui a aussi marché
00:10:14 pendant la crise sanitaire pour bouger
00:10:17 plus rapidement sur ces questions-là.
00:10:19 Et donc on a besoin absolument du numérique
00:10:23 pour l'accessibilité des services publics.
00:10:27 On a besoin aussi de le développer
00:10:29 pour avoir une administration proactive.
00:10:31 Je suis sûr que vous êtes comme moi insupportés
00:10:35 à chaque fois qu'on doit redonner la même information
00:10:38 qu'on a déjà donnée 10 fois de suite
00:10:41 à 10 administrations différentes.
00:10:43 Je suis un aficionados et un ultra convaincu
00:10:46 du "dites-le-nous une fois pour toutes".
00:10:48 Donc les sujets de partage de données
00:10:51 que nous avons pour pouvoir demander une fois
00:10:55 l'information à nos usagers,
00:10:56 ce sont des grands défis évidemment qui sont devant nous.
00:11:00 Et on a besoin d'aller plus loin
00:11:01 parce qu'une administration proactive,
00:11:03 c'est demain une administration qui anticipe
00:11:05 les besoins des usagers,
00:11:08 professionnels, entreprises particulières.
00:11:10 Je crois qu'on a des beaux exemples
00:11:12 dans ce qui a été développé
00:11:13 dans le cadre des défis passés,
00:11:16 sur notamment la mission "signaux faibles".
00:11:18 Je trouve que c'est un formidable exemple de capacité
00:11:21 parce qu'on va chercher la bonne donnée au bon endroit,
00:11:24 des administrations sociales, des administrations fiscales,
00:11:26 pour aller anticiper les besoins futurs des entreprises,
00:11:29 celles qui peuvent être en difficulté.
00:11:31 Et c'est pour moi très symptomatique
00:11:33 de ce que doit être, évidemment,
00:11:35 l'administration qui utilise bien le numérique demain
00:11:38 pour pouvoir se transformer.
00:11:39 Et puis, dans notre feuille de route collective,
00:11:43 il y a la réponse aux défis
00:11:45 que représente la transition écologique.
00:11:47 On a besoin que la fonction publique
00:11:49 soit en pointe des transformations
00:11:52 sur la transition écologique.
00:11:54 Je veux juste dire un mot là-dessus,
00:11:55 en faisant que je suis évidemment très marqué et frappé,
00:11:58 et agréablement frappé par le fait que,
00:12:00 si je ne dis pas de bêtises, madame la directrice,
00:12:01 la moitié des missions concernent des sujets
00:12:05 liés à la transition écologique.
00:12:06 Et évidemment, le numérique est un outil formidable
00:12:10 pour nous aider à aller plus vite, plus fort,
00:12:12 parce que ce quinquennat doit être celui de l'accélération drastique
00:12:15 sur cette dimension de transition écologique.
00:12:18 Et puis, pour ne pas être trop long et tenir cette promesse-là,
00:12:21 au moins une qu'on peut promettre quand on fait de la politique,
00:12:25 on a un défi RH formidable,
00:12:28 qui est celui...
00:12:30 Alors, il ne faut pas laisser penser
00:12:31 que ce n'est que celui de l'administration.
00:12:33 En réalité, toutes les entreprises sont en difficulté.
00:12:36 Quand il s'agit de recruter dans les métiers du numérique,
00:12:38 le constat est connu.
00:12:39 Mais enfin, c'est particulièrement vrai
00:12:43 pour la fonction publique, et nous avons besoin
00:12:46 d'attirer et de fidéliser les talents du numérique.
00:12:51 C'est pour ça qu'on a un grand chantier devant nous,
00:12:54 qui est celui de l'attractivité de la fonction publique,
00:12:56 de la façon dont on pense les carrières,
00:12:59 dont on construit une carrière dans la fonction publique.
00:13:01 Moi, je veux qu'on puisse attirer et convaincre
00:13:05 qu'il y a des magnifiques carrières du numérique
00:13:07 à faire dans la fonction publique,
00:13:09 qu'il y ait des magnifiques carrières tout court
00:13:11 à faire dans la fonction publique,
00:13:12 parce que la crise sanitaire nous l'a encore montré,
00:13:16 il y a un besoin de sens.
00:13:17 Et quand on parle aux jeunes générations,
00:13:20 la dimension de sens dans son travail est évidemment centrale.
00:13:24 Donc on a un avantage compétitif
00:13:26 quand on est employeur de la fonction publique.
00:13:30 On a cette capacité à pouvoir attirer,
00:13:32 mais ça veut dire qu'il faut penser des carrières plus attractives.
00:13:35 Ca veut dire qu'il faut mieux valoriser
00:13:36 certaines filières professionnelles.
00:13:37 C'est ce qu'on va porter dans les prochains mois
00:13:41 dans la construction des grilles de salaires,
00:13:43 de rémunération dans la fonction publique.
00:13:45 On a besoin de mieux récompenser l'engagement.
00:13:47 On a besoin d'identifier
00:13:49 dans les 3 versants de la fonction publique
00:13:52 les enjeux d'attractivité
00:13:53 et de pouvoir différencier aussi les rémunérations
00:13:56 pour être en capacité d'attirer les meilleurs et de les conserver.
00:14:00 Et ce qui se fait ici,
00:14:03 au sein du programme des entrepreneurs d'intérêt général,
00:14:06 je crois que c'est la pointe avancée
00:14:07 de ce qu'on doit être capable de faire.
00:14:09 J'ai constaté avec beaucoup de satisfaction
00:14:12 que les promotions impliquées,
00:14:14 bien souvent, elles restent dans les administrations concernées,
00:14:18 parce que je pense que de part et d'autre,
00:14:20 on en voit les atouts partagés,
00:14:22 et ça, on doit évidemment le faire perdurer,
00:14:25 s'en inspirer et permettre le changement d'échelle
00:14:28 sur cette dimension-là.
00:14:30 Donc je veux vous dire ici que je suis très fier
00:14:33 d'ouvrir cette session
00:14:35 en tant que ministre de la Fonction publique,
00:14:37 et au nom du gouvernement,
00:14:39 vous remercier de cet engagement
00:14:42 au service de l'intérêt général
00:14:44 et au service de la transformation
00:14:46 de notre belle fonction publique.
00:14:47 Merci, et j'ai hâte maintenant de vous entendre et de vous écouter,
00:14:50 parce que je vais rester pour voir les pitches des défis
00:14:54 qui ont été réalisés ces derniers mois.
00:14:56 Merci à vous.
00:14:57 (Applaudissements)
00:14:59 (...)
00:15:05 -Je vais aller à quelques heures.
00:15:11 -Oui, peut-être.
00:15:12 -Je vais voir.
00:15:13 -On va voir.
00:15:14 (Propos inaudibles)
00:15:15 -Alors bonjour, monsieur le ministre.
00:15:22 Vous pouvez vous installer.
00:15:24 Bonjour à toutes et à tous.
00:15:26 Alors l'ensemble de l'équipe du programme EIG
00:15:29 et également la 5e promotion,
00:15:30 donc qui se trouve dans les premiers rangs,
00:15:32 là, juste derrière vous, monsieur le ministre,
00:15:35 nous sommes très honorés de vous avoir ici
00:15:39 pour cet événement,
00:15:40 et donc on voulait vous accueillir surtout dans cet endroit,
00:15:43 et donc on est ravis que vous soyez venus jusqu'à nous.
00:15:46 Donc comme vous le savez, dans le programme EIG,
00:15:48 on aime bien les défis.
00:15:50 Donc là, on en a 15 qui ont été menés en 10 mois,
00:15:54 et donc c'est pour ça qu'on est venus ici pour cet événement.
00:15:57 Mais en fait, on voulait un défi de plus,
00:15:59 et en fait, ce défi, c'était justement de vous rassembler,
00:16:02 vous, innovateurs et innovatrices publiques,
00:16:05 dans cet endroit.
00:16:07 On voulait remplir cet endroit.
00:16:08 L'année prochaine, on le remplira encore plus.
00:16:11 Donc on vous redonne rendez-vous dans un an, déjà.
00:16:13 Mais en tout cas, on est ravis,
00:16:14 parce que c'est la 1re fois que ce type d'événement a lieu ici,
00:16:17 et pour nous, c'est une 1re, et c'est important,
00:16:20 parce qu'on voulait inviter des EIG,
00:16:22 mais aussi tous les agents publics de tous les horizons
00:16:25 qu'on a pu voir depuis le début du programme
00:16:27 et des personnes qui s'intéressent à ce qu'on fait,
00:16:30 c'est-à-dire des personnes dans les directions métiers,
00:16:33 mais aussi des DSI,
00:16:35 des personnes dans les services des achats,
00:16:37 dans les services RH, dans les services de communication,
00:16:39 parce qu'en fait, l'innovation, elle se fait avec plein de métiers,
00:16:43 et on n'arriverait pas à faire ce qu'on fait
00:16:44 sans tous ces métiers-là rassemblés derrière cette même cause.
00:16:48 Donc ça, c'est une 1re chose,
00:16:50 et donc le fait de vous avoir ici
00:16:52 dans les services de la 1re ministre,
00:16:54 c'est important pour nous.
00:16:56 Mais avant de vous laisser entendre ces pitches
00:16:59 et ces tables rondes, en fait, je voudrais d'abord faire un détour
00:17:01 par un autre lieu emblématique qui est la pyramide du Louvre.
00:17:06 Alors certains et certaines savent pourquoi,
00:17:08 et certaines sont allées sur notre site Internet
00:17:12 et ont déjà vu cette pyramide.
00:17:14 Et vous vous dites sans doute, mais pourquoi une pyramide ?
00:17:17 C'est pas logique.
00:17:19 Et pourtant, je pourrais vous dire, monsieur le ministre,
00:17:21 vous qui n'avez jamais entendu encore mon pitch,
00:17:24 le programme EIG, c'est une pyramide.
00:17:27 Et oui, rappelez-vous,
00:17:29 alors peut-être que tout le monde ne se rappellera pas d'il y a 30 ans,
00:17:32 mais il y a 30 ans, à ses débuts, la pyramide,
00:17:34 c'était pas une évidence.
00:17:35 C'était une pyramide qui perturbait, qui interpellait,
00:17:40 et qui, progressivement, s'est imposée comme une évidence.
00:17:44 Eh bien, le programme EIG, c'est un peu ça, déjà.
00:17:47 Ca fait 5 ans, 5 ans et 5 promotions,
00:17:50 qui s'imposent, finalement, au bout d'un certain temps,
00:17:53 par les personnes qui ont bâti des pyramides
00:17:56 ou qui ont simplement consolidé des pyramides.
00:17:58 On n'est pas non plus dans l'Ubris total,
00:18:01 mais en tout cas, il y a plein de choses qui se font,
00:18:03 et les EIG sont là, justement, pour contribuer,
00:18:05 et tous les agents publics, parce qu'ils font ensemble.
00:18:08 Donc ça, c'est une première chose qu'on a pu voir.
00:18:10 Et ensuite, ce qu'on est en train de voir,
00:18:12 c'est que ce bâtissage-là, en fait,
00:18:16 il s'est imposé, finalement, dans un horizon,
00:18:18 dans un paysage où ce n'était pas une évidence, au début,
00:18:20 pour les administrations que d'accueillir ça.
00:18:23 Et vous, aujourd'hui, qui êtes là, qui avez déjà participé,
00:18:26 et toutes les personnes qui n'ont pas pu nous rejoindre,
00:18:27 mais qui ont été essentielles dans ce programme,
00:18:30 justement, ce qu'on a vu,
00:18:31 c'est que parce que ce sont des directions métiers
00:18:34 et des DSI et des RH
00:18:36 et des personnes qui trouvent par tous les moyens des ETP,
00:18:39 des supports de poste, qu'on n'a pas tout le temps,
00:18:42 et enfin, on a besoin de pousser ça aussi,
00:18:45 c'est trouver les supports de poste, les budgets,
00:18:48 toutes ces personnes qui se battent au quotidien
00:18:50 pour que ça se fasse.
00:18:51 Et donc, ces personnes-là, ce sont des bâtisseurs,
00:18:54 mais aussi des continuateurs.
00:18:56 Et je pense que vous, ici,
00:18:57 je pense que ces deux mots vont sans doute vous parler,
00:18:59 parce que c'est ça, bâtisseur et continuateur.
00:19:02 Et donc, il va faire que le petit livret que vous avez entre les mains,
00:19:05 vous allez être sans doute sensibles à la citation dans la 1re page.
00:19:08 Donc, je vous laisse regarder le livret.
00:19:10 Et cette citation de Marguerite Yursenart
00:19:11 qui disait, dans les mémoires d'Adrien,
00:19:14 "Même là où j'innovais,
00:19:15 j'aimais à me sentir avant tout un continuateur."
00:19:19 Et c'est justement la continuité dans l'innovation
00:19:22 qu'on veut mettre en avant aujourd'hui.
00:19:23 Et donc, vous allez voir justement cette magnifique promotion 5
00:19:26 qui se termine dans 2 semaines,
00:19:28 qui a beaucoup à montrer, justement,
00:19:30 sur cette continuité dans l'innovation,
00:19:32 et qui va pouvoir faire des tables rondes,
00:19:35 des pitches animées par nos maîtres et maîtresses des cérémonies,
00:19:38 et qui, ensuite, à 17h, vous invitera à aller dans la salle d'à côté,
00:19:41 où on a un cocktail et des démos
00:19:43 pour que vous puissiez vraiment rentrer dans la machine
00:19:47 et de comprendre, techniquement,
00:19:48 comment ils arrivent à faire vivre cette innovation
00:19:51 dans la continuité.
00:19:52 Et par ailleurs, on vous a tous assemblés
00:19:54 pour que vous puissiez vous rencontrer.
00:19:56 C'est pour ça qu'on a appelé ça les rencontres des EIG.
00:19:59 Donc, c'est pas qu'une question de nous.
00:20:00 En fait, c'est une question de vous faire vous rencontrer vous
00:20:03 pour qu'on soit plus forts pour les prochaines années.
00:20:05 Donc, je vous passe la parole maintenant
00:20:07 pour les pitches et pour les rencontres,
00:20:09 et je vous souhaite de passer un très bon moment.
00:20:11 (Applaudissements)
00:20:13 (...)
00:20:17 -Merci.
00:20:18 Bonjour à toutes et à tous.
00:20:27 Et avant de commencer, déjà un grand merci
00:20:29 d'être venus aussi nombreux.
00:20:30 Je pense parler au nom de toute la promotion des EIG 5
00:20:34 en vous disant qu'on a hâte de vous montrer les résultats
00:20:37 de nos travaux de ces 10 derniers mois
00:20:40 et ce qu'on prévoit de faire avec Félix,
00:20:41 donc maître de cérémonie,
00:20:43 c'est de vous emmener dans une sorte de petite promenade
00:20:45 au coeur de l'innovation publique
00:20:48 à travers ces différents rencontres.
00:20:51 -Donc, avec Sabrina, notre juriste de la promotion,
00:20:53 avec parmi d'autres,
00:20:55 nous allons vous balader d'administration en administration,
00:20:57 de défi en défi,
00:20:58 pour découvrir et rencontrer les différents EIG
00:21:02 et ce qu'ils ont pu réaliser.
00:21:03 -Alors, le prochain binôme est composé d'une juriste, Elisabeth,
00:21:09 et d'un data scientist que vous connaissez déjà un petit peu,
00:21:11 puisque c'est Félix.
00:21:12 Ils viennent nous présenter leur objectif
00:21:14 de créer une donnée de référence pour le bâtiment
00:21:16 à travers le défi BAT-ID.
00:21:20 -Alors, vous connaissez sûrement déjà tous
00:21:22 le mythe de la tour de Babel,
00:21:24 mais laissez-moi vous le rappeler en quelques mots.
00:21:26 Les hommes avaient pour ambition de construire une tour
00:21:29 si haute, si grande, qu'elle toucherait le ciel.
00:21:32 Mais ce projet jugé peut-être un peu trop arrogant et ambitieux,
00:21:36 car ils furent punis, condamnés à parler 50 langues différentes.
00:21:39 C'était donc impossible pour eux de finir la construction,
00:21:43 car ils ne pouvaient plus se comprendre.
00:21:45 Eh bien, quand on est arrivé dans le projet BAT-ID en septembre,
00:21:48 on en était un peu là.
00:21:50 Une multitude d'acteurs qui travaillent sur le même sujet,
00:21:53 le bâtiment, mais chacun dans leur coin, en silo,
00:21:56 avec chacun leur propre définition de ce qu'est un bâtiment.
00:22:00 Alors, vous pourriez me demander
00:22:02 en quoi cette cacophonie est-elle un problème ?
00:22:05 Eh bien, aujourd'hui, c'est un enjeu,
00:22:06 parce que le secteur du bâtiment en France,
00:22:08 c'est près d'un quart des émissions de gaz à effet de serre.
00:22:11 Alors, on a un plan de rénovation énergétique des bâtiments,
00:22:13 qui est une des actions les plus importantes à mettre en oeuvre
00:22:16 si on veut lutter contre le changement climatique
00:22:18 et réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
00:22:21 Pour autant, pour être engageant,
00:22:23 encore faut-il qu'il soit quantifiable.
00:22:25 Et aujourd'hui, les données du bâtiment,
00:22:27 elles sont ni unifiables ni uniformisées.
00:22:30 C'est donc un vrai frein à la transition écologique.
00:22:33 Alors, heureusement, l'ADEME et le CSTB
00:22:35 ont décidé de s'associer
00:22:37 et nous ont chargé de créer
00:22:39 le référentiel national du bâtiment.
00:22:42 -Alors, la vraie question maintenant,
00:22:43 c'est comment on casse ces silos
00:22:45 et comment on fait collaborer toutes ces administrations
00:22:47 autour d'une définition commune du bâtiment ?
00:22:50 Eh bien, on a voulu prendre 4 chantiers.
00:22:51 Et le 1er chantier, monsieur le ministre,
00:22:53 vous l'avez mentionné tout à l'heure,
00:22:54 c'était d'aller voir nos utilisateurs,
00:22:56 de comprendre leurs besoins et comprendre leurs problèmes.
00:22:59 -Ensuite, associer les différents producteurs
00:23:01 de la donnée à la démarche
00:23:02 pour concevoir un référentiel à l'aide de leurs expertises.
00:23:05 -Le 3e, c'était de fédérer tous ces acteurs
00:23:08 pour créer une communauté par l'envie et pas par la contrainte.
00:23:11 Et pour cela, on s'est rassemblés
00:23:13 autour d'une institution interministérielle,
00:23:15 le CNIJ, dont je vous épargne l'acronyme,
00:23:19 pour permettre de créer cette donnée de référence.
00:23:21 -Et enfin, expérimenter sur le terrain.
00:23:24 Encore une fois, vous l'avez dit, c'est sur le terrain
00:23:26 qu'est la source de la création de la donnée.
00:23:28 Donc pour cela, on expérimente avec la métropole de Toulouse
00:23:32 pour rendre la création de ce référentiel tangible
00:23:34 et surtout au plus proche
00:23:35 des processus administratifs qui existent déjà.
00:23:38 -Alors demain, imaginez, ce référentiel existe.
00:23:41 A quoi va-t-il nous servir ?
00:23:42 Eh bien, comme en Suisse,
00:23:44 il va sûrement nous servir à avoir une bonne vision
00:23:46 de la performance énergétique du parc
00:23:48 pour permettre non seulement à l'administration centrale,
00:23:51 mais aussi à chaque commune
00:23:53 de prendre des politiques publiques adaptées en la matière.
00:23:55 -Ou comme en Angleterre, il permet aux services d'urgence
00:23:58 de connaître plus précisément leurs lieux d'intervention.
00:24:01 Donc intervenir plus rapidement, car chaque minute compte
00:24:03 lorsqu'il s'agit de sauver des vies.
00:24:06 Alors maintenant, il nous reste encore du chemin à parcourir
00:24:08 avant de tous partager la même langue,
00:24:10 et on n'a pas vraiment l'intention de construire une tour de Babel,
00:24:13 mais pourtant, on a besoin d'un soutien politique fort
00:24:16 pour accélérer ce projet.
00:24:17 On veut initier dès 2022 ce référentiel
00:24:21 qui est un service partagé entre différentes administrations
00:24:24 et qui bénéficie à tous.
00:24:26 Bref, créer le géocommun des bâtiments.
00:24:29 -Merci.
00:24:30 (Applaudissements)
00:24:33 (...)
00:24:39 Allons maintenant faire un tour du côté du ministère
00:24:41 de l'Education et de la Jeunesse
00:24:43 avec Laurine, Mathieu et Perrin
00:24:46 pour le défi Data Space for Education and Skills,
00:24:50 aussi connu sous l'acronyme DASES.
00:24:54 -C'est bon ?
00:24:55 -Oui.
00:24:56 -Attends.
00:24:57 Ca va mieux.
00:25:01 -Bonjour à tous.
00:25:04 Je m'appelle Élise, j'ai 15 ans,
00:25:07 et j'adore le sport et les mathématiques.
00:25:09 Le problème, c'est que je sais pas si plus tard,
00:25:11 j'arriverai à trouver un métier qui me permet de concilier les deux.
00:25:15 -Salut, je suis François, j'ai 54 ans,
00:25:18 j'ai été comptable pendant 16 ans,
00:25:21 et si j'avais su, je serais devenu ambulancier bien plus tôt.
00:25:24 -Bonjour, je suis Eric, je suis conseiller d'orientation,
00:25:28 et j'aimerais beaucoup plus d'informations sur Johan,
00:25:30 qui est manifestement en échec scolaire,
00:25:32 mais qui affiche une vie associative particulièrement riche.
00:25:37 -Et moi, c'est Laurine, entrepreneuse d'intérêt général
00:25:40 et aussi juriste du numérique,
00:25:42 et j'ai pas tout de suite su ce que je voulais faire dans la vie,
00:25:44 puisque avant de me reconvertir, j'étais infirmière.
00:25:47 Et là, je vois que vous vous écarquiez un peu les yeux
00:25:50 et que vous vous dites "mais pourquoi est-ce qu'il nous raconte toutes ces histoires ?"
00:25:53 En réalité, c'est pour vous dire quelque chose de très simple.
00:25:57 Ne sous-estimez pas le pouvoir de vos données personnelles,
00:26:00 parce qu'elles vous permettent d'avoir un aperçu
00:26:03 qui est à la fois sincère et objectif de ce que vous faites,
00:26:07 de ce que vous êtes, et surtout, de ce que vous aimez.
00:26:11 -Cette quête de sens, c'est un véritable sujet de société
00:26:14 qui est en train d'émerger.
00:26:15 On l'a vu avec les...
00:26:18 les rubis de diplôme aux centres d'agro-paritech,
00:26:22 de Polytechnique et de Sciences Po,
00:26:25 où les gens, justement, ont questionné ça.
00:26:27 Et on l'a vu aussi dans le sondage qu'on a réalisé,
00:26:30 auquel vous avez répondu, auquel vous pouvez toujours répondre,
00:26:32 qui est sur le 4e de couverture du livret.
00:26:36 Et donc, après tout ça, la question qui se pose, c'est...
00:26:40 Comment est-ce qu'on peut être le mieux accompagné possible
00:26:43 dans nos choix de vie ?
00:26:45 -Et tout comme ce n'est pas la destination qui compte,
00:26:48 mais bel et bien le voyage,
00:26:50 trouver sa voie ne doit pas être considéré comme une fin en soi.
00:26:54 Il s'agit alors plutôt d'aider les individus à mieux se connaître
00:26:57 afin de faire en sorte qu'ils formalisent
00:26:58 les meilleurs choix d'orientation possibles.
00:27:01 Pour faire simple, nous sommes toutes et tous,
00:27:04 et vous tous ici présents, des apprenants en puissance.
00:27:08 -Et effectivement, c'est tout l'enjeu du défi d'AZES
00:27:10 sur lequel on a travaillé pendant ces 10 mois,
00:27:13 qui consiste en la création d'un portail
00:27:15 de partage de données et de services de l'éducation,
00:27:18 de la formation tout au long de la vie et de l'orientation
00:27:21 pour permettre de mieux valoriser ces données
00:27:23 dans un cadre qui soit à la fois sécurisé et également éthique.
00:27:28 -Ce défi, c'est un travail de longue haleine.
00:27:30 Et nous, en tant qu'IG, on a joué le rôle de catalyseur
00:27:34 en collaborant avec différents acteurs européens,
00:27:37 des institutions, des start-up, des associations
00:27:40 qui oeuvrent déjà dans la concrétisation de ce projet.
00:27:43 -Alors, n'hésitez pas à venir nous voir.
00:27:45 Nous vous montrerons comment les acteurs du DAZES...
00:27:47 Non, c'est pas ce que je voulais dire.
00:27:51 Non, nous vous montrerons comment nous avons aidé
00:27:54 les acteurs du DAZES à faire rimer blockchain et compétences,
00:27:58 décentralisation et protection des données personnelles
00:28:01 afin de mieux aider François, Élise et Yohann
00:28:04 dans la réalisation de leur avenir professionnel.
00:28:07 Merci. -Merci.
00:28:08 (...)
00:28:15 -Alors maintenant, on vous propose de passer dans les coulisses
00:28:23 du ministère de l'Intérieur et de découvrir,
00:28:26 pendant un intermède vidéo,
00:28:27 le défi de Beryl et Sarah, Basegun.
00:28:30 Basegun, vous allez rapidement comprendre
00:28:32 pourquoi on vous propose un format vidéo
00:28:34 plutôt qu'une démonstration dans les locaux de la Première ministre.
00:28:38 -Avec le chargeur, tu es sûr qu'il n'y a pas de munitions,
00:28:40 parce que je vais lui dire de se viser avec l'arme,
00:28:42 et je dis après, tu regardes avec une lance, comme je vous ai montré,
00:28:45 tu tires ici en arrière, il connaît, c'est la même chose que son arme,
00:28:48 et je dis, tu regardes, est-ce qu'il y a quelque chose
00:28:49 qui empêche le passage de projectiles ?
00:28:51 Et je suis obligée de me fier à ce que lui, il me dit.
00:28:54 (musique)
00:28:57 -La problématique des parts de Basegun,
00:29:02 c'est la classification des armes à feu.
00:29:05 En France, il y a quatre classes légales pour les armes à feu
00:29:08 qui sont A, B, C, D,
00:29:10 et qui correspondent à des législations
00:29:12 et des autorisations de détention différentes.
00:29:14 Dans l'année, on estime à environ 7 000 armes à feu
00:29:16 saisies par les forces de l'ordre,
00:29:19 et dans tous ces cas, il y en a beaucoup qui sont mal identifiées,
00:29:23 parce qu'il y a besoin d'avoir beaucoup de connaissances
00:29:25 sur les armes à feu pour faire une classification
00:29:27 qui soit correcte.
00:29:28 -Tous les gendarmes, tous les policiers
00:29:30 n'ont pas une grande connaissance du domaine des armes,
00:29:32 et effectivement, parfois, ils sont un petit peu démunis
00:29:35 face à la découverte d'une arme,
00:29:36 savoir quelles procédures ça va engager derrière.
00:29:39 -Du coup, le but de Basegun,
00:29:41 c'était vraiment de donner un appui aux forces de l'ordre
00:29:43 et de construire une application qui leur permettrait
00:29:46 de leur donner la classification légale de l'arme.
00:29:51 -Nous sommes très régulièrement confrontés
00:29:54 par les enquêteurs et les personnes sur le terrain
00:29:56 lorsqu'ils saisissent des armes pour connaître,
00:29:58 notamment la catégorie légale des armes qui sont saisies.
00:30:01 Parfois, c'est un détail invisible
00:30:04 qui est situé à l'intérieur de l'arme
00:30:06 qui permet de faire passer d'une place légale à l'autre.
00:30:09 Donc, toutes ces problématiques font que le projet Basegun
00:30:14 était assez complexe.
00:30:15 -Au début du projet, on a mené une phase d'investigation.
00:30:19 -On a décidé de se concentrer en première étape
00:30:22 sur la distinction de 10 familles, des typologies d'armes
00:30:27 qui sont, en fait, essentielles à distinguer.
00:30:31 Pour connaître le mécanisme de fonctionnement de l'arme,
00:30:35 ce qui, ensuite, va nous permettre de mieux savoir
00:30:37 si la classe légale de l'arme est A, B, C ou D.
00:30:41 Donc, ce n'est pas encore l'étape finale,
00:30:43 mais c'est vraiment une étape nécessaire
00:30:45 pour arriver à ce résultat.
00:30:47 Donc, pour réussir à réaliser cette classification,
00:30:50 on a connecté des dizaines de milliers d'images
00:30:52 et on a entraîné un algorithme de machine learning.
00:30:56 -Pour un tiers de ces armes
00:30:58 qui ne pourra pas être classées sur photographie,
00:31:00 il faudra, dans tous les cas, faire appel
00:31:01 soit à un laboratoire de la gendarmerie
00:31:03 ou de la police scientifique,
00:31:04 soit à un expert judiciaire privé
00:31:06 qui donnera une classification exacte de l'arme qui a été saisie.
00:31:10 -Nous avons installé un site qui va nous permettre
00:31:12 de vraiment suivre en temps réel
00:31:15 l'utilisation de l'application BaseGun
00:31:17 par les forces de l'ordre.
00:31:18 -C'était une collaboration qui a été vraiment très intéressante.
00:31:21 Ca nous a permis d'allier vraiment la technique des armes
00:31:24 et la technique numérique.
00:31:26 On a dû confronter un petit peu nos connaissances, elles,
00:31:29 dans tout ce qui est développement d'applications et logiciels,
00:31:32 et moi, dans tout ce qui est utilisation pratique
00:31:34 de manipulation d'une arme et d'une munition.
00:31:56 -Se dépasser à l'échelle individuelle
00:31:59 pour mieux entreprendre en collectif,
00:32:00 je vous propose d'accueillir tout de suite Célia, Sonia, Laurent,
00:32:04 dans une table ronde animée par Perrin.
00:32:06 (Applaudissements)
00:32:09 (...)
00:32:12 (Propos inaudibles)
00:32:13 (...)
00:32:24 -Bonjour à toutes et à tous.
00:32:26 Merci de participer à cette table ronde.
00:32:27 Alors, pour introduire le sujet,
00:32:29 l'expérience EIG résumée en peu de mots,
00:32:31 c'est une arrivée en terre inconnue,
00:32:33 accompagnée de nouveaux coéquipiers et en équipe réduite.
00:32:36 Nous allons aborder toutes les conditions
00:32:37 qui permettent à l'équipe d'entreprendre
00:32:38 et de mener à bien son défi.
00:32:40 Donc, en 1er lieu, je vais faire un rapide tour de table
00:32:42 pour présenter nos intervenants EIG.
00:32:44 Il y a Laurent Barbar, qui est designer
00:32:46 au sein du défi Fabrique numérique,
00:32:47 qui permet d'améliorer le service aux usagers
00:32:49 et le travail des agents,
00:32:50 et qui est aussi intervenu au sein de la communauté de Betagouv.
00:32:54 Il va nous parler de faire équipe
00:32:55 quand on vient de cultures professionnelles éloignées.
00:32:57 Ensuite, nous avons une équipe qui a travaillé sur le défi
00:33:00 Ursa Fassure, qui permet de sécuriser
00:33:02 la relation particulier-entrepreneur.
00:33:04 D'abord, Célia, designer sur ce projet,
00:33:06 qui évoquera la dynamique de collaboration
00:33:08 au-delà des silos, hors les murs.
00:33:11 Et enfin, Sonia, développeuse sur le même défi,
00:33:13 qui abordera le dépassement de fonctions
00:33:15 et la recherche d'équilibre avec ses nouveaux rôles.
00:33:18 Alors, d'abord, Laurent, raconte-nous un peu
00:33:19 comment a démarré l'expérience EIG.
00:33:22 -Merci. Bonjour à toutes et à tous.
00:33:24 Eh bien, lorsqu'on démarre le programme,
00:33:26 on pense embarquer dans un superbe 3M,
00:33:29 et puis on arrive sur le port avec le reste de l'équipage.
00:33:32 Et puis, en fait, on se rend compte que c'est à nous
00:33:33 de créer le bateau, de le construire.
00:33:36 Ce qui m'a le plus surpris,
00:33:38 et pour autant, on était bien préparés à ça,
00:33:39 c'était, au démarrage en tout cas, les différences culturelles.
00:33:44 Dans les métiers du numérique,
00:33:45 on a l'habitude d'expérimenter, de prendre des décisions rapides.
00:33:49 C'est vraiment important de laisser les équipes
00:33:51 cette liberté d'initiative.
00:33:53 -Mais alors, comment est-ce qu'on peut créer des ponts
00:33:55 entre toutes ces cultures très différentes ?
00:33:58 -Eh bien, on s'entendait, au départ, sur des valeurs fondatrices,
00:34:02 à commencer par le respect.
00:34:03 Chacun apporte son expertise.
00:34:06 La transparence, le fait de partager tout au niveau de l'équipe,
00:34:09 qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, de non-dit.
00:34:11 Et puis, très important, la culture du feedback,
00:34:13 c'est-à-dire évoquer, partager ce qui ne va pas
00:34:17 quand ça ne va pas, le dire,
00:34:19 mais aussi, quand ça va, en parler, le célébrer.
00:34:21 Il n'y a pas de petite victoire.
00:34:23 Il faut célébrer toutes ces petites occasions.
00:34:26 Et puis, 4ement, ça pourrait être cultiver son côté pirate,
00:34:31 savoir parfois dépasser son périmètre
00:34:34 sans demander, sans faire une validation,
00:34:35 juste le faire pour faire avancer le projet.
00:34:37 -D'accord. Donc, je note respect, transparence,
00:34:40 culture du feedback, le côté pirate.
00:34:43 Et comment est-ce que ces principes se traduisent au quotidien ?
00:34:46 -Eh bien, l'objectif, ça va être de créer une culture commune.
00:34:50 Pour ça, on a commencé dès le début du projet
00:34:53 par rédiger une sorte de charte d'équipe,
00:34:56 un code de conduite pendant lequel chacun a pu partager
00:34:59 les valeurs qui l'animent,
00:35:01 mais aussi les objectifs du projet,
00:35:02 les manières de mesurer le succès,
00:35:04 son rôle et ses domaines de prédilection,
00:35:07 et puis ses façons de travailler,
00:35:08 que ce soit en présentiel ou à distance.
00:35:11 Et puis, on s'est aussi beaucoup inspiré des approches agiles.
00:35:15 Vous avez sans doute entendu parler du daily meeting,
00:35:17 un petit point quotidien en équipe en début de matinée
00:35:20 pendant 10 minutes où chacun a un tour de rôle.
00:35:22 Partage tout d'abord sa météo personnelle,
00:35:25 puisqu'il a réalisé la veille pour l'équipe
00:35:27 ce qu'il compte faire aujourd'hui,
00:35:28 et éventuellement partager des points bloquants.
00:35:30 Ce ne sont que deux exemples parmi plein d'initiatives
00:35:32 qu'on peut mettre en place.
00:35:33 -Oui, ça paraît très simple, dit comme ça.
00:35:36 -Oui, mais en fait, ça se fait pas en un claquement de doigts.
00:35:40 Forcément, ça peut prendre du temps.
00:35:41 Et puis, chaque équipe avance à son propre rythme.
00:35:43 Ce qui est important, c'est de regarder le progrès réalisé
00:35:45 au fil du temps.
00:35:48 Qu'est-ce qu'on a bien fait, celle de l'année dernière semaine ?
00:35:50 Qu'est-ce qui a bien fonctionné ?
00:35:51 Et puis, au contraire, qu'est-ce qu'on peut encore améliorer ?
00:35:54 Et puis, au bout d'un moment, on se rend compte
00:35:56 que tout l'équipage, vraiment cadence,
00:35:59 est dans la même direction.
00:36:00 Alors, ça veut pas dire qu'il n'y a pas de tempête, bien sûr,
00:36:03 mais au moins, on prend plaisir à travailler ensemble.
00:36:06 -Merci beaucoup, Laurent, de nous avoir parlé d'équipage,
00:36:08 de bateau, de pirate.
00:36:10 Si on prend cette expérience de collaboration
00:36:12 à l'échelle de l'écosystème de l'administration,
00:36:15 comment est-ce que ça se passe ?
00:36:16 Comment la collaboration, elle prend forme dans une administration ?
00:36:19 -Eh bien, du coup, quand une administration recrute des UIG,
00:36:23 c'est presque rassurant de se dire que ce binôme, ce trinôme,
00:36:26 il peut presque se suffire à lui-même pour concevoir un projet.
00:36:30 Et pour que, justement,
00:36:34 et pour que le service numérique se construise,
00:36:37 il faut que l'équipe passe par différentes phases
00:36:40 de convergence et de divergence,
00:36:42 de divergence pour explorer, découvrir,
00:36:44 confronter des points de vue,
00:36:45 et de convergence pour synthétiser, prioriser et s'aligner.
00:36:49 Et du coup, au cours de ces phases,
00:36:53 l'équipe va être en recherche perpétuelle de sens
00:36:55 et de valeur pour le projet.
00:36:57 -D'accord. Et justement, de quoi a besoin une équipe UIG
00:36:59 pour atteindre cette valeur ?
00:37:01 -Eh bien, on va avoir besoin de puiser,
00:37:02 de s'immerger dans son administration,
00:37:04 dans les problématiques de son administration
00:37:06 et des problématiques plus gobas, justement,
00:37:07 qui entourent le sujet du projet.
00:37:09 Et donc, pour ça, ça se traduit concrètement
00:37:11 par avoir le besoin d'accéder au terrain,
00:37:14 d'activer l'écosystème,
00:37:15 c'est-à-dire de pouvoir...
00:37:18 pour apprendre de l'expertise
00:37:21 des différents corps de métier,
00:37:23 aussi pour connaître et découvrir
00:37:25 quels sont les besoins des utilisateurs,
00:37:27 et aussi pour pouvoir ancrer le projet
00:37:29 dans l'écosystème,
00:37:31 enfin, dans son administration,
00:37:34 pour éviter aussi d'être hors sol.
00:37:36 -D'accord.
00:37:37 -Et c'est ce qui, justement, globalement,
00:37:39 va pouvoir générer de la valeur,
00:37:42 enrichir le projet,
00:37:44 mais aussi, du coup, générer une collaboration,
00:37:46 une dynamique de collaboration autour du projet
00:37:48 et potentiellement sa pérennisation.
00:37:50 -OK. Tu parlais de terrain, d'écosystème.
00:37:53 Qu'est-ce que tu entends par écosystème ?
00:37:54 Est-ce qu'il s'agit uniquement de son administration ?
00:37:57 -Eh bien, oui, mais pas que.
00:37:59 C'est-à-dire qu'évidemment, du coup, on a besoin
00:38:01 d'avoir accès à l'écosystème intérieur,
00:38:03 à son administration,
00:38:04 tant pouvoir solliciter des personnes de sa direction,
00:38:07 mais aussi des autres directions
00:38:09 qui composent son administration.
00:38:11 Et il se trouve que, déjà, à ce niveau-là,
00:38:12 on a des freins.
00:38:14 C'est plus difficile d'avoir une collaboration transversale
00:38:17 dans différentes directions.
00:38:20 Et aussi, du coup, outre l'écosystème intérieur,
00:38:22 c'est important de pouvoir accéder,
00:38:25 d'aller polliniser à l'extérieur de son administration
00:38:29 et, justement, d'aller solliciter des acteurs privés,
00:38:31 d'autres administrations, évidemment, les utilisateurs.
00:38:34 Et pourquoi ? Parce que ce sont des acteurs
00:38:36 qui vont challenger le projet
00:38:37 et apporter une autre vue du terrain,
00:38:38 une autre perception et d'autres besoins
00:38:40 hors des sphères administratives.
00:38:42 -Et comment, justement, est-ce qu'on facilite
00:38:44 cette dynamique de collaboration ?
00:38:46 -Eh bien, pour ça, il faut vraiment faciliter le terrain
00:38:49 pour qu'il soit propice et fertile.
00:38:51 Donc pour ça, c'est important, par exemple,
00:38:52 de désigner des "facilitateurs",
00:38:56 pour pouvoir favoriser la prise de connexion
00:38:58 dans les directions,
00:38:59 mais aussi, dès le début du projet,
00:39:02 définir, du coup, quelles seront les parties prenantes
00:39:04 et les associer au projet, déterminer leur implication.
00:39:07 Et aussi, du coup, ne pas hésiter, tout au long du projet,
00:39:10 d'aller solliciter des acteurs extérieurs,
00:39:14 parce que c'est essentiel pour le faire évoluer
00:39:17 et enrichir le projet.
00:39:19 -Merci beaucoup, Célia. Et toi, Sonia, de ton expérience,
00:39:22 qu'est-ce qui se passe quand on commence l'aventure EIG ?
00:39:25 -En fait, on remarque très vite que l'équipe,
00:39:26 elle est resserrée autour de 2, 3 membres.
00:39:28 Et en fait, il manque des compétences essentielles,
00:39:31 et notamment tout ce qui concerne la vision produit.
00:39:33 Donc on essaye de combler ces manques.
00:39:35 Nous, notre stratégie avec Célia, puisqu'on a travaillé ensemble,
00:39:37 ça a été déjà, dès le départ,
00:39:39 de définir toutes les tâches nécessaires à la réalisation
00:39:41 et aussi de trouver les niveaux de responsabilité.
00:39:44 Ensuite, on s'est réparti le travail entre nos deux,
00:39:47 et donc moi, j'ai hérité de la partie produit
00:39:49 en plus du développement web.
00:39:50 Et ça a été une expérience hyper révélatrice
00:39:52 qui m'a permis d'utiliser plein de compétences
00:39:54 peu exploitées jusque-là.
00:39:56 -Et qu'est-ce que tu as fait concrètement ?
00:39:58 -Ce que j'ai fait concrètement, c'est de la stratégie produit,
00:40:01 c'est-à-dire comment, grâce à toute la matière
00:40:03 que Célia a accumulée,
00:40:04 on arrive à trouver l'hypothèse
00:40:06 qu'on va développer en accord avec toutes les parties prenantes
00:40:09 et qui répond à toutes les questions
00:40:10 qu'on s'est posées pendant la phase de recherche.
00:40:12 Et aussi, ce que j'ai fait,
00:40:14 c'est que j'ai vraiment quitté ma posture de développeuse web
00:40:16 qui critiquait son responsable produit
00:40:18 sans mettre les mains dans le conduit.
00:40:20 Donc je me suis un peu mise en danger.
00:40:23 -Et quel problème t'as rencontré, justement, en pétant des oeufs ?
00:40:26 -Un des grands problèmes,
00:40:27 c'est que c'est quand même deux fonctions différentes,
00:40:29 le développement web et la vision produit,
00:40:32 et du coup, c'est comment trouver le juste équilibre
00:40:33 entre ces nouvelles activités et mon coeur de métier.
00:40:37 La première phase, elle était assez chronophage.
00:40:39 En fait, côté produit, on a la recherche,
00:40:41 l'élaboration des hypothèses,
00:40:42 la définition d'un périmètre d'action,
00:40:44 la construction d'une roadmap.
00:40:46 Mais une fois que tout est posé, ça a plus été un pas de danse
00:40:48 qui s'est joué entre Célia et moi
00:40:50 en fonction des différents besoins.
00:40:52 Et la 2e chose aussi, c'était aussi la montée en compétences
00:40:55 sur la partie produit
00:40:56 pour faire émerger les hypothèses et poser une vision.
00:40:58 Et c'est grâce au partage de ressources de la communauté EG,
00:41:01 donc je remercie Thomas Parizeau, coach, encore.
00:41:05 Pas mal de recherches, beaucoup de préparation
00:41:07 et une dose de créativité
00:41:09 qu'on a réussi à surmonter ce fossé de connaissances
00:41:11 et au final, on est arrivé à quelque chose de très chouette.
00:41:13 -Est-ce qu'il y a des choses que tu aurais fait autrement ?
00:41:16 -Oui, plein.
00:41:17 (Rires)
00:41:19 La 1re chose, c'est qu'on a mis beaucoup de temps
00:41:21 à trouver la bonne façon de travailler avec notre administration.
00:41:24 Et je pense que si dès le départ, j'avais été mise directement
00:41:26 dans la posture de product owner,
00:41:28 responsable produit, développeuse,
00:41:30 on aurait pu plus rapidement tester nos hypothèses et y pivoter.
00:41:34 Et puis aussi, le métier de développeur et développeuse,
00:41:36 c'est pas que développer,
00:41:38 il y a des solutions pour expérimenter,
00:41:39 tester très vite des hypothèses, du no-code, des prototypes.
00:41:42 Et dans la courte expérience EG,
00:41:44 parce que 10 mois encore, c'est très court,
00:41:46 il faut réfléchir surtout
00:41:47 à comment on arrive à vérifier rapidement les hypothèses
00:41:50 pour pas partir dans le mauvais sens.
00:41:51 Et la dernière chose,
00:41:53 c'est que les pivots, ça peut faire peur,
00:41:56 parce qu'on a l'impression que c'est du temps et l'énergie gâchés,
00:41:58 mais en fait, le temps passé sur une solution non réalisable,
00:42:02 c'est du temps gagné par la suite, en fait.
00:42:04 Et plus vite on s'en rend compte, plus vite on gagne du temps.
00:42:08 Voilà.
00:42:09 -Merci, Sonia.
00:42:10 Pour finir, est-ce que tu pourrais donner un conseil
00:42:12 aux EIG et aux administrations pour la prochaine session ?
00:42:16 -Oui.
00:42:17 Beaucoup de oui.
00:42:18 Repérez... En fait, le conseil que j'aimerais,
00:42:21 c'est de repérer très vite ce qui manque à votre équipe,
00:42:23 de répartir les tâches et surtout, surtout,
00:42:25 ne négligez pas la dimension produit d'un projet.
00:42:28 C'est une fonction essentielle trop souvent laissée de côté
00:42:30 et ça pourrait être ce qui fait la réussite de votre aventure.
00:42:34 Merci à vous trois pour cette table ronde
00:42:35 qui nous a permis d'avoir un panorama assez complet,
00:42:37 je l'espère, du projet EIG.
00:42:40 (Applaudissements)
00:42:42 (...)
00:42:49 -Pardon de vous piquer le micro une seconde,
00:42:52 mais je voulais pas partir avant d'avoir vu "Base Gun", évidemment,
00:42:55 et de constater que vous avez inventé le shazam des armes à feu.
00:42:58 Donc bravo pour ça.
00:43:00 Et vous dire que tout ce que je disais
00:43:02 en introduction de cette journée,
00:43:04 c'est-à-dire en admiration et en reconnaissance,
00:43:06 n'est que confirmé par ce que j'ai entendu et vu là.
00:43:10 Vous êtes en train de dépoter,
00:43:12 de mettre des gros coups de pieds aux fesses de l'administration.
00:43:14 Continuez à faire tout ça. C'est magnifique
00:43:16 et c'est comme ça qu'on va aller dans le sens de l'intérêt général.
00:43:18 Merci beaucoup et merci à vous.
00:43:20 Et bravo à toute la promotion et bravo au coach aussi.
00:43:22 (Applaudissements)
00:43:27 -Merci beaucoup.
00:43:31 Donc maintenant, sans plus attendre,
00:43:32 on va retrouver une équipe à 2 bouches, 4 bras et 3 jambes.
00:43:36 Ils ont été EIG... Ils sont EIG
00:43:40 au service de statistiques du ministère de la Santé.
00:43:43 À l'adresse, Maude et Gilles,
00:43:45 vous présentez leur projet Smash.
00:43:47 -Bonjour. Comme vous pouvez le deviner,
00:43:51 j'ai récemment fait un petit tour aux urgences.
00:43:54 C'était pas prémédité,
00:43:55 mais ça m'a permis de me rendre compte des tensions sur le terrain
00:43:58 à l'heure où les fermetures de services font l'actualité.
00:44:01 Alors où en est-on de l'attractivité
00:44:03 des métiers de la santé à l'hôpital ?
00:44:05 Vous avez tous entendu parler du Ségur, j'imagine,
00:44:07 du Ségur de la santé,
00:44:08 qui a été voté en pleine crise Covid.
00:44:09 Son objectif, c'était de revaloriser les rémunérations
00:44:12 pour attirer ou simplement retenir
00:44:14 les personnels soignants à l'hôpital.
00:44:17 Mais combien ça va coûter, tout ça, sur 5, 10, 15 ans ?
00:44:20 Pour vous donner un ordre de grandeur,
00:44:22 le personnel représente le 1er poste de dépense
00:44:24 des établissements de santé.
00:44:26 Imaginez, c'est 50 milliards d'euros environ.
00:44:28 Et ce qu'on nous demande, finalement, c'est de chiffrer
00:44:32 ce coût-là qui est l'équivalent du PIB de la Lituanie.
00:44:35 -Donc on n'avait pas de pression déjà, dès le départ.
00:44:38 Donc si on nous a intégrés, nous, en tant qu'EIG à l'adresse,
00:44:41 c'est pour créer un outil qui va être capable de chiffrer le coût,
00:44:45 année après année, de ce type de politique publique.
00:44:48 Donc l'objectif de SMASH,
00:44:51 le simulateur de la masse salariale à l'hôpital,
00:44:54 c'est de créer deux mondes en parallèle,
00:44:56 un monde sans réforme et un monde avec réforme.
00:44:58 Alors de quoi on est parti ?
00:45:00 On est parti des données des effectifs de l'hôpital public
00:45:03 et de leurs rémunérations,
00:45:04 qui sont remontées par les établissements de santé.
00:45:06 Imaginez, on a l'historique de tout le monde
00:45:08 depuis 2015, chaînés sur 6 ans.
00:45:11 Donc ça permet de suivre la carrière d'un infirmier,
00:45:13 d'un aide-soignant, et de comprendre leur comportement
00:45:16 en fonction de leur métier, de leur sexe, de leur âge.
00:45:19 Ca permet également de faire rentrer dans notre effectif Géhane,
00:45:24 qui est jeune infirmière diplômée,
00:45:25 de décider quand est-ce qu'elle va sortir de l'effectif,
00:45:28 qu'elle décide par exemple de passer dans le libéral
00:45:30 aux alentours d'une quarantaine d'années,
00:45:32 ou de rester dans la fonction publique hospitalière
00:45:34 jusqu'à sa retraite à 58 ans, voire plus.
00:45:37 -Donc chaque personne qui sort, qui entre, qui reste,
00:45:40 reçoit un salaire qui évolue au fil de sa carrière.
00:45:43 Eh bien l'outil suit comme ça les rémunérations
00:45:46 de l'ensemble du personnel année après année.
00:45:48 Si on modifie la loi en 2027,
00:45:50 eh bien nous changeons la législation dans l'outil
00:45:53 et on refait un chiffrage.
00:45:55 Donc notre plus-value sur ce projet en tant qu'EIG,
00:45:57 ça a été d'une part d'organiser l'information légale
00:46:00 sous la forme d'une base de données synthétiques
00:46:02 qui va nous permettre de tester différents scénarios de réforme,
00:46:05 et puis aussi d'assurer la reproductibilité
00:46:07 et la transparence des chiffrages.
00:46:09 Actuellement, un chiffrage peut demander une semaine à la main,
00:46:14 et là, avec l'outil, ça va passer à une heure de simulation
00:46:17 avec une méthodologie bien documentée.
00:46:20 -L'outil a également permis de créer un cadre de travail en commun
00:46:24 bien posé entre l'adresse et les autres directions de santé
00:46:27 et un échange de savoirs sur le long terme.
00:46:29 Et puis ce qu'il a de magique, c'est qu'on peut aisément comprendre
00:46:31 qu'il peut s'adapter à d'autres administrations
00:46:34 dès lors que vous êtes intéressé par les problématiques
00:46:36 de carrière ou de rémunération.
00:46:38 Donc le code, il est open source.
00:46:40 On est disponible au cocktail et après
00:46:43 pour vous expliquer le savoir-faire
00:46:44 qu'on a développé au cours de cette année
00:46:46 et aussi savoir comment on pourrait réadapter ce code
00:46:49 à vos besoins si vous l'avez.
00:46:51 -Alors c'est pas sûr que dans 3 semaines,
00:46:53 quand je retourne aux urgences pour me faire enlever mon plat,
00:46:55 la situation soit beaucoup améliorée.
00:46:57 Mais par contre, avec ce projet, avec Maud,
00:46:59 on a l'impression d'avoir vraiment contribué
00:47:01 à l'élaboration d'une meilleure politique de santé
00:47:03 sur le long terme. Voilà. Merci.
00:47:06 (Applaudissements)
00:47:08 (...)
00:47:13 -Le métier des designers, pourtant indispensable
00:47:18 à l'innovation publique, reste encore méconnu pour la plupart.
00:47:21 Alors qui de mieux pour nous en parler que deux designers,
00:47:23 Vedran et Béatrice, respectivement,
00:47:25 pour les défis Data RH et IPSAD
00:47:28 dans une vidéo "Le métier de designer".
00:47:30 -Donc moi, je suis Béatrice, je suis designer UXUI.
00:47:43 Je suis sur le projet IPSAD.
00:47:49 -Je m'appelle Vedran, je suis designer UXUI
00:47:53 depuis plus de 10 ans,
00:47:55 et je suis sur le projet Data RH.
00:47:57 (Musique rythmée)
00:47:59 (...)
00:48:03 -En tant que designer, on est souvent confrontés à des idées reçues
00:48:06 qui sont pas forcément fausses,
00:48:07 mais qui sont pas forcément complètes.
00:48:10 Donc aujourd'hui, on va essayer de répondre un peu à ces idées reçues.
00:48:14 (Musique rythmée)
00:48:16 (...)
00:48:18 -C'est vrai que c'est cette partie esthétique,
00:48:19 parce qu'on associe souvent le design à l'objet physique réel.
00:48:23 On va penser au presse-citron de Stark.
00:48:27 -Mais c'est vrai qu'avec le numérique, le design s'est vachement développé,
00:48:30 donc il y a des nouveaux métiers qui ont émergé.
00:48:32 -Mais c'est aussi quelque chose de fonctionnel avant tout.
00:48:35 -Il y a quand même toute la même phase de recherche,
00:48:38 comprension des contraintes ou des besoins,
00:48:40 qui, en amont, fait partie de ce métier aujourd'hui.
00:48:44 -Donc les interfaces, les interactions,
00:48:46 ça va être, derrière, concevoir tout un parcours.
00:48:49 Donc ça va bien plus ou moins que juste des couleurs et des formes.
00:48:51 -Ouais. Ça veut pas dire qu'il faut faire des trucs moches, mais...
00:48:54 (Musique rythmée)
00:48:56 (...)
00:48:58 C'est vrai qu'on a souvent la perception d'un designer un peu comme une diva,
00:49:01 qui fait des choix, des choses, parce que ça lui passe par la tête
00:49:04 et qu'il a envie de mettre ce bouton-là, de cette couleur-là.
00:49:07 -L'un des gros avantages du numérique,
00:49:09 c'est de créer des équipes multidisciplinaires.
00:49:11 -Le designer fait pas des choses pour lui,
00:49:13 il fait des choses pour les personnes qui vont utiliser le service,
00:49:15 ou le produit.
00:49:16 Donc il faut aller à la rencontre des usagers.
00:49:19 -Alors, c'est vrai que le duo développeur-designer est assez important.
00:49:22 -Moi, j'ai l'impression que le designer,
00:49:23 c'est un peu un animateur de communauté, en fait.
00:49:26 -Il faut penser aussi à la faisabilité technique et le développeur,
00:49:29 et aussi partie prenante de l'expérience utilisateur.
00:49:32 Donc il a aussi son mot à dire,
00:49:33 et c'est intéressant aussi de les écouter.
00:49:35 (Musique rythmée)
00:49:37 (...)
00:49:38 -En fait, la recherche utilisateur, c'est essentiel,
00:49:41 parce que c'est là qu'on va aller rencontrer les usagers.
00:49:44 Donc on va aller recruter des personnes qu'on a identifiées comme cibles.
00:49:47 -Et c'est souvent négligé,
00:49:48 parce qu'on pense que le designer, à part que de la maquette,
00:49:50 il va trouver la solution tout de suite.
00:49:52 -Et donc toute cette recherche est hyper importante et essentielle
00:49:55 pour pouvoir, à la fin, produire des maquettes.
00:49:57 -Et les tests utilisateurs,
00:49:59 c'est vrai que ça fait partie aussi un peu de la recherche,
00:50:01 même si on le fait un peu plus tard.
00:50:03 -De se confronter aux usagers, en général,
00:50:04 ça fait soulever des nouveaux besoins,
00:50:06 ou alors peut-être qu'on n'était pas sur le bon chemin.
00:50:08 (Bruit de bruit)
00:50:10 (...)
00:50:12 -Une fois, on m'a demandé de faire des slides PowerPoint.
00:50:14 -On me dit souvent "t'es designer, donc tu sais dessiner."
00:50:16 -Les designers, leur but, c'est de colorier des écrans.
00:50:19 -Comme t'es designer, j'ai besoin d'un petit logo pour mon association.
00:50:23 -Ta maquette est moche,
00:50:25 mais en fait, c'était une maquette de passe-fidélité en vrai.
00:50:28 -Est-ce que tu peux me changer juste ça, s'il te plaît ?
00:50:30 Ça va te prendre deux minutes.
00:50:31 -J'ai besoin de faire plein d'effets wow pour montrer que c'est beau.
00:50:34 (Bruit de bruit)
00:50:35 (...)
00:50:36 (...)
00:50:38 (Applaudissements)
00:50:39 (...)
00:50:45 -Alors, on le voit tout au long de cet après-midi,
00:50:49 et on espère vous en convaincre,
00:50:50 l'innovation peut être synonyme de réussite.
00:50:53 Cependant, elle comporte aussi des limites.
00:50:55 Accueillons tout de suite Chloé, Mathieu, Philippe,
00:50:58 animés par Sonia, pour une table ronde
00:51:00 qui nous apprendra à repousser les limites de l'innovation.
00:51:03 Et on vous repit.
00:51:04 (Rires)
00:51:05 Tiens.
00:51:06 (...)
00:51:09 (...)
00:51:12 (...)
00:51:16 -Alors, je suis la seule à avoir des notes.
00:51:17 (Rires)
00:51:19 Innover, c'est d'abord déconstruire les mythes
00:51:22 qui entourent les démarches de transformation.
00:51:24 Ces mythes sont tenaces et peuvent compromettre une dynamique,
00:51:27 voire même potentiellement mener à l'échec.
00:51:29 Les connaître, les repérer, en parler,
00:51:31 c'est une première étape nécessaire
00:51:32 avant toute démarche d'innovation.
00:51:34 Avec nous, Philippe, ingénieur de la donnée
00:51:36 au ministère de la Mer.
00:51:37 Mathieu, développeur web
00:51:39 à la Direction générale des finances publiques.
00:51:40 Et Chloé, designer au ministère de la Justice,
00:51:43 vont vous partager les étonnements qu'ils ont découverts
00:51:45 au cours de l'expérience EIG.
00:51:47 Philippe, quel est le premier mythe, selon toi,
00:51:49 qui pourrait empêcher l'innovation de se produire ?
00:51:52 -Merci, Sonia.
00:51:53 Je pense que le premier mythe,
00:51:56 ça serait celui de la solution magique.
00:51:59 Souvent, dans beaucoup de sujets d'innovation,
00:52:02 on va être tenté de s'accrocher à une solution,
00:52:04 on va se dire "ça, c'est la solution, c'est la bonne solution,
00:52:07 on va y aller, on va aller dessus", et on s'y accroche.
00:52:10 Le problème avec ça, c'est que l'innovation,
00:52:12 c'est un processus qui est imprévisible par définition,
00:52:16 et il vaut mieux plutôt s'accrocher aux problèmes et au contexte.
00:52:20 Justement, par ce qui a été expliqué avant,
00:52:22 aller dans l'UX Research, l'UX Design,
00:52:25 aller questionner qui sont les utilisateurs,
00:52:29 quels sont les usages à envisager existants.
00:52:32 Donc, pour moi, le plus important,
00:52:34 vraiment, ce qu'il y a à retenir dans ce message,
00:52:36 c'est...
00:52:37 Une solution, c'est bien, ça donne un axe,
00:52:40 mais plutôt que de vous attacher à la solution,
00:52:42 attachez-vous vraiment au problème sous-jacent,
00:52:46 son contexte, qui inclut ses acteurs et ses usages.
00:52:49 -Je prends le relais.
00:52:52 Effectivement, je suis d'accord avec toi.
00:52:53 Je pense aussi que peut-être, en fait,
00:52:55 ce cadrage un peu réflexe vers la solution,
00:52:57 il est très lié au fait qu'on travaille sur de l'innovation numérique
00:53:00 et qu'il y a aussi des représentations un peu biaisées
00:53:03 de ces produits numériques,
00:53:04 qui ont une forme de fascination,
00:53:06 est-ce que ce serait pas un petit peu magique,
00:53:07 qui cachent la partie de mise en place
00:53:10 de tous les prérequis nécessaires.
00:53:11 Donc, dans les défis, ça donne un cadrage très ambitieux,
00:53:14 mais un volet un peu plus laborieux de mise en place
00:53:16 qui n'est pas forcément lisible par tous.
00:53:18 Moi, j'ai travaillé au ministère de la Justice
00:53:20 sur un projet qui s'appelle Tristan.
00:53:21 On a mis en place un outil métier pour les magistrats,
00:53:25 pour les aider à prendre connaissance des procédures pénales
00:53:27 et à mieux préparer leurs affaires.
00:53:29 Donc, en cas, dans le ministère,
00:53:30 c'est un premier cas d'usage de cette donnée pénale.
00:53:33 Et pour le faire, on n'avait pas de données.
00:53:35 Alors, j'exagère un petit peu.
00:53:37 On en avait, mais pas beaucoup,
00:53:38 ou en tout cas, pas suffisamment structurées,
00:53:40 parce que, tout simplement, on est arrivés un petit peu tôt,
00:53:43 en fait, dans le processus de déploiement.
00:53:45 En soi, c'était pas très grave,
00:53:47 parce qu'on avait la chance d'avoir un développeur,
00:53:49 une data scientist, que je regarde,
00:53:52 qui en ont profité pour, en fait,
00:53:54 avancer les réflexions sur les chantiers data,
00:53:56 mettre en place des ateliers
00:53:58 avec le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice
00:54:00 autour d'un référentiel de données communs
00:54:02 dans le cadre du programme de procédures pénales numériques.
00:54:05 C'est extrêmement dur à dire, je vous le conseille.
00:54:08 Mais donc, effectivement,
00:54:10 même s'il y a cette fascination technologique
00:54:12 et pour le numérique en général, qui comporte des risques,
00:54:15 moi, je tenais à souligner, en fait, la posture
00:54:16 qui a été celle de nos porteurs de projet,
00:54:18 qui était de dire, en fait, projeter ses futurs désirables,
00:54:21 avoir un cas d'usage prospectif,
00:54:22 comme c'était le cas avec Tristan,
00:54:24 ça permet d'embarquer les équipes,
00:54:26 ça permet de les motiver, de créer une dynamique
00:54:28 et peut-être de rendre plus concret, en fait, ces chantiers data
00:54:30 qui auraient été autrement, peut-être, un petit peu abstraits,
00:54:33 un petit peu arides.
00:54:35 Moi, je ne vous cache pas qu'en tant que designer,
00:54:36 ça m'a un peu bousculée au démarrage,
00:54:38 mais ça a aussi donné un autre sens à ce que ça veut dire
00:54:40 faire preuve de concept avec un prototype.
00:54:43 -Cette tactique de votre porteur de projet
00:54:47 est essentielle pour mobiliser les parties prenantes,
00:54:49 mais est-ce qu'elle n'amène pas non plus une certaine frustration ?
00:54:52 -Alors, un petit peu.
00:54:54 Il y a eu un petit peu de frustration.
00:54:56 Mais il y a surtout des limites, en fait,
00:54:57 parce qu'on avait, comme d'autres OIG,
00:54:59 vraiment la volonté de faire de la conception centrée utilisateur.
00:55:03 Or, faire de la conception centrée utilisateur
00:55:04 avec des magistrats en leur parlant d'un projet pour après-demain,
00:55:08 quand ils sont en train de gérer aujourd'hui des urgences métiers
00:55:11 et potentiellement la prise en main, en fait,
00:55:13 de cette nouvelle procédure pénale numérique,
00:55:15 avec parfois 4, 5 outils différents à apprendre à manipuler,
00:55:18 c'était un petit peu compliqué.
00:55:20 Donc, dans les ateliers, on nous a un petit peu défiés,
00:55:22 on nous a dit "Est-ce que vous ne voudriez pas d'abord
00:55:24 "résoudre les problèmes qu'on a aujourd'hui
00:55:25 "avec nos outils numériques ?"
00:55:27 Et donc, en tant qu'équipe, on avait un peu cette posture
00:55:29 à tenir, cette tension de dire "Non, on est là
00:55:31 "pour faire des projets pour un peu plus tard,
00:55:33 "mais aussi pour affirmer cette capacité de l'administration
00:55:35 "à faire des projets pour demain."
00:55:37 Voilà. Donc, moi, je pense que malgré ces petites difficultés,
00:55:39 le projet Tristan,
00:55:41 il a permis aussi de donner envie aux magistrats, en fait,
00:55:43 et de rendre peut-être plus concret cette transformation numérique
00:55:45 qui, aujourd'hui, est peut-être un petit peu compliquée.
00:55:48 Donc, bon, ça fait un petit contexte particulier,
00:55:50 mais il faut naviguer dans ces tensions.
00:55:52 -Pour compléter, par rapport à vos 2 interventions,
00:55:55 je dirais qu'effectivement, il y a toute une part
00:55:57 de déconstruction à mener par rapport aux attentes
00:55:59 qu'on a a priori sur le produit.
00:56:00 On arrive avec une idée très précise
00:56:02 de ce que peut être le produit,
00:56:03 mais on ne connaît pas forcément l'environnement,
00:56:04 on ne connaît pas l'ensemble des tenants et aboutissants.
00:56:07 Et ça fait partie aussi de notre intégration.
00:56:10 Donc, les premières semaines sont assez décisives
00:56:11 pour découvrir son environnement,
00:56:13 les ressources à disposition,
00:56:14 les interdits éventuels qu'on peut aussi avoir,
00:56:16 et se faire une idée plus précise
00:56:18 de ce que pourrait être le champ des possibles, en fait.
00:56:20 Parce qu'une fois de plus,
00:56:22 on n'a pas toutes les informations en arrivant.
00:56:24 Et on peut se rendre compte dans cette phase préparatoire
00:56:26 que certains éléments peuvent devenir des obstacles critiques,
00:56:29 limitatifs, bloquants.
00:56:31 Et nous, on a fait face à cette situation
00:56:32 à la fabrique numérique des finances publiques,
00:56:34 pour laquelle, après avoir recruté 2 entrepreneurs
00:56:37 qui étaient censés travailler sur des problématiques de données,
00:56:40 on s'est rendu compte que les données
00:56:41 sur lesquelles ils étaient censés travailler
00:56:43 n'étaient pas accessibles
00:56:44 avant un certain temps, en l'occurrence plusieurs mois,
00:56:47 faute d'avoir engagé, anticipé
00:56:49 une démarche administrative qui prenait du temps.
00:56:51 Donc on s'est retrouvés un petit peu dans cette situation,
00:56:54 et il a fallu composer et malgré tout se rebondir.
00:56:57 Et on a proposé donc de travailler sur des données ouvertes,
00:57:00 qui était la matière qui se prêtait tout à fait
00:57:03 à la poursuite de cet exercice.
00:57:05 Finalement, on a pu identifier,
00:57:06 en travaillant sur ces données ouvertes,
00:57:08 un chantier qui n'était pas du tout
00:57:09 celui qui était initialement prévu pour nous,
00:57:11 mais qui nous a quand même permis de travailler,
00:57:13 et qui était celui de la qualité de la donnée ouverte,
00:57:14 la qualité des données qui sont ouvertes par la DGFIP,
00:57:17 et ça nous a permis de créer les interactions
00:57:19 avec d'autres entités de Bercy,
00:57:20 notamment le Bercy Hub, le Bercy Lab,
00:57:23 d'organiser également des hackathons
00:57:24 pour promouvoir cette donnée.
00:57:26 Et voilà, donc c'est un exemple
00:57:28 qui illustre la nécessité, à mon sens,
00:57:30 de faire preuve de beaucoup de flexibilité,
00:57:32 de se montrer assez plastique dans notre appréciation
00:57:35 de notre environnement,
00:57:36 et de savoir aussi identifier des opportunités d'être utiles.
00:57:41 -Merci à tous les trois d'avoir dévoilé quelques-uns des mythes
00:57:43 qui pourraient entraver l'innovation.
00:57:45 J'imagine que vous avez pu expérimenter
00:57:47 des postures, des solutions.
00:57:49 Philippe, qu'est-ce que vous avez pu mettre en place
00:57:51 avec ton équipe ?
00:57:52 -Avec notre équipe, justement, on a eu cette démarche
00:57:55 de repartir des problèmes.
00:57:56 On a eu des difficultés similaires, en fait,
00:57:59 sur le projet Prévaction,
00:58:00 sur le risque maritime professionnel en mer.
00:58:03 Et justement, notre démarche a été...
00:58:05 OK, on repart, quels problèmes, quel contexte ?
00:58:08 Qui sont donc les acteurs, en fait, de ce risque maritime ?
00:58:13 Quels sont les usages existants, les usages envisagés ?
00:58:16 Et à partir de là, en accord avec notre administration,
00:58:20 avec nos portes de projet et les acteurs identifiés,
00:58:22 on a donc lancé des prototypes, des prototypes jetables.
00:58:26 C'est-à-dire qu'on a testé, on a tenté des choses.
00:58:29 Et comme ça a été dit dans une interrogation un peu plus tôt,
00:58:33 eh bien, en fait, certains prototypes
00:58:35 sont révélés être pas les bons,
00:58:37 mais ils nous ont permis de faire émerger des problèmes,
00:58:39 de nouvelles problématiques, des problèmes de fond,
00:58:41 typiquement de connaissance de la donnée, par exemple.
00:58:44 Et à l'issue de ces itérations,
00:58:47 on a réalisé un ou deux produits numériques,
00:58:52 mais la partie importante n'est pas dans ces produits numériques.
00:58:55 L'innovation, en fait, elle se trouvait ailleurs.
00:58:57 Elle se trouvait dans un livrable inattendu
00:59:00 qui était une documentation,
00:59:01 une documentation collaborative et ouverte
00:59:04 sous la forme d'une cartographie de l'information,
00:59:08 un diagramme de flux,
00:59:10 pardon,
00:59:12 permettant de représenter donc d'où vient l'information,
00:59:15 quels sont les usages qui sont faits de cette information,
00:59:17 de cette donnée,
00:59:18 et quelles sont les interactions entre les acteurs.
00:59:22 Et en fait, ce livrable-là, en fait,
00:59:25 permettra dans le futur de faire de l'innovation,
00:59:27 mais cette fois-ci sur un socle commun, partagé,
00:59:30 ce qui a pu être dit justement dans les interrogations précédentes.
00:59:33 -Je pense que tu cites, c'est clairement une démarche entrepreneuriale.
00:59:36 Je pense qu'il y a quelque chose qu'il faut garder à l'esprit
00:59:37 lorsqu'on parle de notre mission,
00:59:39 c'est qu'on est recruté en tant qu'entrepreneur.
00:59:40 Et ça signifie quelque chose.
00:59:41 Ca signifie qu'on est censé avoir une certaine liberté,
00:59:44 pas totale, dans la définition de nos objectifs,
00:59:46 dans l'identification de notre environnement,
00:59:47 des problématiques auxquelles on va s'attacher.
00:59:49 Et on a pu percevoir, en tout cas, moi, j'ai pu percevoir
00:59:52 une certaine défiance vis-à-vis de tout l'état d'esprit
00:59:54 qui préside en fait à l'entreprenariat.
00:59:56 L'idée de prendre des risques, d'échouer rapidement,
00:59:58 de faire des boucles d'idéation très courtes,
00:59:59 c'est pas forcément des choses qui sont très ancrées
01:00:02 dans la culture de la fonction publique aujourd'hui.
01:00:05 Et je pense que malgré tout,
01:00:06 c'est des choses qui, dans certains contextes,
01:00:08 font leur preuve et mériteraient d'être prises en considération
01:00:10 avec un petit peu plus de justesse.
01:00:12 Et voilà, j'aimerais, je formule le souhait
01:00:15 que ces prochaines années, justement,
01:00:16 il y ait de plus en plus d'entrepreneurs
01:00:17 d'intérêt général, d'entrepreneurs également
01:00:19 dans les administrations,
01:00:20 et que cet état d'esprit de la prise de risque,
01:00:22 de la possibilité d'échouer,
01:00:24 soit bien plus admise qu'elle n'est aujourd'hui.
01:00:26 Et je pense que ça passera notamment
01:00:28 par la montée en puissance des différents incubateurs
01:00:30 du réseau bêta.
01:00:32 Et je pense que c'est tout à fait souhaitable
01:00:34 qu'on arrive à diffuser un petit peu plus
01:00:36 de culture entrepreneuriale dans la fonction publique.
01:00:39 -Merci, Mathieu.
01:00:40 Oui, en effet, c'est souhaitable.
01:00:42 Par contre, je dirais que l'organisation est ce qu'elle est.
01:00:46 Et qu'en tant qu'EIG, on est là pour une dizaine de mois
01:00:48 et dans une posture un peu particulière.
01:00:50 C'est-à-dire qu'on s'inscrit dans un écosystème,
01:00:51 on travaille avec des agents qui ont leur propre contrainte,
01:00:53 et nous, on arrive comme une équipe
01:00:55 avec beaucoup de liberté, en fait.
01:00:56 En tout cas, nous, ça a été notre cas
01:00:59 au ministère de la Justice,
01:01:00 on était une équipe intégrée de manière très autonome,
01:01:02 on avait des marges de manoeuvre
01:01:04 et aussi peut-être une culture de conception
01:01:05 qui n'était pas la même que celle des autres équipes
01:01:07 avec lesquelles on travaillait,
01:01:09 qui pourtant avaient avec notre projet
01:01:10 des adhérences très fortes, et ça, c'était quelque chose
01:01:12 avec lequel il fallait un peu composer au quotidien.
01:01:15 Pour autant, on a pu avoir des méthodes très expérimentales,
01:01:19 on a pu mobiliser le design peut-être plus en amont
01:01:22 dans le cadrage que ce qui est fait habituellement.
01:01:24 J'ai pu emmener mon développeur ici présent dans un tribunal
01:01:27 et faire des enquêtes,
01:01:29 ce qui n'était pas aussi gagné tout de suite.
01:01:31 Mais tout ça, ça a été rendu possible,
01:01:33 parce qu'en fait, l'équipe qui nous accueillait en interne
01:01:35 au ministère était réceptive à ça.
01:01:37 Et demain, quand ils vont poursuivre le projet,
01:01:39 ils ont été un peu obligés de mettre en place des passerelles
01:01:41 avec les services du numérique qui étaient un peu inattendus,
01:01:43 et on a tous très envie de savoir comment ça va se poursuivre.
01:01:47 Mais du coup, le message que j'aimerais faire passer,
01:01:48 c'est qu'en tant qu'EIG, et peut-être aussi aux futurs EIG,
01:01:52 c'est important d'anticiper fortement
01:01:54 comment on poursuit ces expérimentations.
01:01:56 Et quand je dis ça, c'est pas seulement
01:01:57 comment on pérennise le produit numérique,
01:01:58 qui était un peu le prétexte à notre venue,
01:02:00 mais aussi comment on internalise ces compétences numériques,
01:02:03 comment on laisse ce champ des possibles que permet EIG,
01:02:08 on lui permet de continuer à vivre dans l'administration
01:02:10 et dans le temps long de l'administration.
01:02:12 Et je mets des grosses guillemets,
01:02:13 parce qu'on sait tous à quoi ressemble un processus
01:02:14 de recrutement ou de financement de projet dans le public.
01:02:18 Donc voilà. Je vais pas lancer de débat,
01:02:20 mais par contre, j'en profite pour faire passer un petit message,
01:02:22 c'est qu'il y a mes super deux porteurs de projets là-bas
01:02:24 et qu'il y a vraiment un recrutement important en design
01:02:26 et en UX au ministère de la Justice,
01:02:28 donc n'hésitez pas à nous rejoindre. Voilà.
01:02:31 (Applaudissements)
01:02:33 -Attendez, attendez, attendez.
01:02:35 J'avais un petit mot de conclusion.
01:02:38 Merci pour ces pistes très riches.
01:02:39 Il y aurait encore tellement de choses à dire,
01:02:41 et ce que je vous propose, c'est de poursuivre ces discussions
01:02:43 et ces débats au moment du cocktail,
01:02:45 et pour aider les futurs porteurs de projets et futurs EIG
01:02:48 qui sont parmi nous, quelques pistes à retenir,
01:02:50 se préparer à accueillir des méthodes
01:02:52 des cultures de travail différentes,
01:02:54 rester flexibles et surtout anticiper.
01:02:57 Merci à toutes et tous. Et maintenant, vous pouvez applaudir.
01:02:59 -Merci.
01:03:01 -Merci.
01:03:02 (Applaudissements)
01:03:04 -Donc maintenant, on vous propose un petit tour à l'ANSM.
01:03:13 Vous allez vite découvrir ce que veut dire cet acronyme
01:03:16 pour le défi GDR santé porté par Thaïs, Jordane et Arnaud.
01:03:21 À vous.
01:03:22 -Quand j'étais petite, je me suis faite piquer par une guêpe.
01:03:31 Depuis, j'ai peur de tous les insectes.
01:03:34 Pourtant, ils ne sont pas tous dangereux.
01:03:35 La plupart sont bénéfiques pour l'écosystème.
01:03:39 Pour les médicaments, c'est pareil,
01:03:40 sauf que pour décider du risque à en consommer,
01:03:43 il faut une stratégie.
01:03:44 -En France, il s'écoule généralement en 10 ans
01:03:49 entre le début de la recherche sur un médicament
01:03:51 et sa commercialisation.
01:03:54 C'est un processus long, complexe, avec une étape clé,
01:03:57 l'autorisation de commercialisation.
01:04:00 Cette décision, c'est la responsabilité de l'ANSM,
01:04:05 ou Agence nationale de sécurité du médicament.
01:04:09 Cette décision, elle est critique. Pourquoi ?
01:04:12 Parce que c'est une décision qui peut être attaquée en justice,
01:04:18 elle met en jeu la crédibilité de l'administration,
01:04:22 et enfin, elle a un impact direct en termes de santé publique.
01:04:28 Autorisez un médicament à tort, et vous créez une crise sanitaire.
01:04:33 Refusez un médicament à tort, et vous priverez les Français
01:04:36 de l'accès à des traitements innovants.
01:04:39 Or, l'Agence doit travailler et a flux tendu.
01:04:45 Une demande d'autorisation,
01:04:48 c'est l'équivalent d'un semi-remarque de papier,
01:04:51 envoyée du laboratoire à l'Agence,
01:04:54 et il y en a 700 à traiter chaque année.
01:04:58 Il y a donc un double enjeu, apparemment paradoxal à résoudre,
01:05:04 décider vite et décider bien.
01:05:07 -Nous avons donc travaillé sur l'analyse de risque
01:05:10 réalisée à l'arrivée de chaque dossier,
01:05:12 qui permet de déterminer les ressources que l'Agence va déployer.
01:05:16 Un dossier jugé simple sera vite expédié,
01:05:18 et un dossier jugé sensible sera systématiquement transmis
01:05:22 aux plus experts.
01:05:23 Une erreur de jugement à cette étape ferait enrayer la machine.
01:05:28 Nous avons donc construit un outil numérique
01:05:30 à destination des agents qui a deux objectifs.
01:05:33 Tout d'abord, faciliter l'accès à un maximum de données pertinentes,
01:05:37 et puis analyser automatiquement ces données
01:05:39 pour aider les agents à prendre des décisions plus rapidement.
01:05:44 Lorsque mon semi-remarque arrive à l'Agence,
01:05:46 un robot lit immédiatement le dossier
01:05:49 et en extrait les informations clés.
01:05:51 Il va ensuite les analyser
01:05:53 selon des critères de risque automatiques et évolutifs.
01:05:57 Les critères peuvent être programmés en quelques clics facilement
01:06:00 dans l'outil par les experts habilités.
01:06:04 Cela permet à l'agent d'avoir les indicateurs de risque nécessaires
01:06:08 pour évaluer le médicament vite et bien.
01:06:12 Évaluer le risque grâce à des données disponibles,
01:06:15 c'est tout d'abord un gain de temps pour les agents,
01:06:18 mais aussi et surtout un gain de sécurité
01:06:20 pour tous les citoyens et citoyennes.
01:06:22 Si vous aussi, vous voulez utiliser vos données
01:06:25 pour aider à la décision dans vos administrations,
01:06:28 venez nous voir et nous vous ferons une démonstration.
01:06:30 Merci.
01:06:32 Que se cache-t-il derrière le masque du geek ?
01:06:41 Regardons tout de suite une présentation vidéo
01:06:43 du métier de développeur
01:06:45 par Anne-Lise de Défi Prévaction et Raphaëlle du Défi Ipsat.
01:06:50 Bonjour, je m'appelle Javier et je suis développeur dans le Défi Ipsat.
01:07:05 Salut, moi c'est Anne-Lise, je suis développeuse sur le projet Prévaction.
01:07:09 Et d'ailleurs, est-ce que vous savez ce que c'est un développeur ou une développeuse ?
01:07:17 Le développeur ou la développeuse est un technicien
01:07:20 en charge de la réalisation d'un système ou d'une application,
01:07:23 site web, application module, logiciel embarqué et bien d'autres choses.
01:07:27 Mais il n'y a pas qu'un seul profil de développeur.
01:07:30 On a par exemple le développeur de logiciel,
01:07:32 le développeur web ou encore le DevOps.
01:07:36 Les deux profils les plus courants dans le développement web
01:07:38 sont le développeur front-end qui programme la partie visible,
01:07:42 l'interface d'utilisateur d'une application ou d'un site web.
01:07:45 Et le développeur back-end qui s'occupe du côté technique et fonctionnel d'un site web.
01:07:49 Cela correspond aux éléments indispensables pour le fonctionnement du site,
01:07:53 mais qui sont invisibles des utilisateurs.
01:07:55 Mais quelles sont nos tâches au juste ?
01:07:58 Au quotidien, nous avons plusieurs missions comme par exemple,
01:08:02 identifier et bien comprendre le besoin et la demande du client.
01:08:05 Réfléchir à la traduction de CBCOA en terme de développement
01:08:08 et concevoir un produit ou un service.
01:08:10 Et surtout, développer, élaborer les tests de vérification
01:08:14 et corriger les bugs.
01:08:16 Mais à quoi ça sert un développeur ou une développeuse ?
01:08:19 Pour nous, le développeur sert à donner vie à des idées ou des concepts,
01:08:23 simplifier aussi certaines actions, par exemple,
01:08:26 en automatisant pour faire gagner du temps
01:08:28 et se concentrer sur les tâches essentielles.
01:08:30 Et surtout, accompagner l'évolution technologique de la société
01:08:33 et finalement rendre le monde un peu meilleur.
01:08:37 Ces tâches, en tant que développeurs et développeuses,
01:08:39 on ne les accomplit pas tout seul.
01:08:40 Mais en collaboration avec d'autres développeurs,
01:08:43 des designers, des data scientists, des chefs de projet.
01:08:46 Et n'oublions pas un lien, comme on le notait sur Internet,
01:08:50 avec lequel on partage des connaissances et des espérances.
01:08:53 Et oui, nous sommes loin des clichés du développeur,
01:08:55 cet animal nocturne qui travaille seul la nuit.
01:08:58 Ce qu'on aime dans notre métier, c'est ce côté puzzle à résoudre,
01:09:03 la résolution des problèmes.
01:09:05 L'autonomie qu'on peut avoir dans nos projets,
01:09:07 la diversité qu'on rencontre de profils, de parcours,
01:09:11 de personnes et de projets.
01:09:13 L'existence d'une très forte communauté sur laquelle on peut s'appuyer.
01:09:17 Dans ce métier, on peut dire qu'on apprend tous les jours.
01:09:20 Ce qui est essentiel pour nous,
01:09:23 être capable de partir derrière et d'arriver à développer
01:09:26 quelque chose d'innovant, d'utile, d'ergonomique,
01:09:29 et qui marche, bien sûr.
01:09:30 Et puis surtout, être à l'écoute de l'équipe projet,
01:09:33 des utilisateurs et des autres métiers.
01:09:35 Il n'y a pas qu'une bonne façon de faire.
01:09:37 On s'enrichit toujours à échanger nos idées.
01:09:39 Être développeuse ou développeur au sein d'un projet UG,
01:09:42 c'est aller au-delà de son métier,
01:09:43 au sein d'un projet UG avec d'autres parties prenantes.
01:09:46 C'est aussi être polyvalente
01:09:48 et savoir s'adapter à un environnement technique et culturel assez différent.
01:09:52 Mais aussi être EIJ,
01:09:55 c'est être partie d'un commun hôtel
01:09:58 avec d'autres métiers qui sont des projets...
01:10:03 qui sont partie de projets très divers et très variés
01:10:07 sur lesquels on s'appuie et on s'inspire.
01:10:09 -Et maintenant, nous vous proposons de retourner
01:10:25 dans les coulisses du ministère de l'Intérieur,
01:10:27 et cette fois-ci, au cabinet du secrétaire général.
01:10:30 Emilie va nous présenter les travaux de son équipe
01:10:32 pour le projet DECO.
01:10:35 -Bonjour.
01:10:36 Aujourd'hui, je vais vous parler de la Légion d'honneur.
01:10:41 On la connaît tous.
01:10:43 On pense peut-être au président de la République,
01:10:46 on pense même peut-être à une célébrité
01:10:49 lors de cette cérémonie de remise.
01:10:51 En revanche, je pense que vous n'êtes pas nombreux
01:10:54 à avoir déjà réfléchi à ce qu'il y a derrière,
01:10:57 comment cela est mis en place.
01:10:59 Eh bien, quand je suis arrivée au cabinet du secrétaire général,
01:11:02 j'ai appris qu'en France et en Outre-mer,
01:11:05 on a plus de 500 gestionnaires
01:11:07 qui s'occupent des décorations en préfecture.
01:11:10 Je vous propose qu'on se met un instant à leur place.
01:11:14 Eleonore est gestionnaire en préfecture
01:11:17 et elle doit se préparer pour la Légion d'honneur du 14 juillet
01:11:21 pour cette promotion.
01:11:23 Comment est-ce qu'elle va faire ?
01:11:25 Je vais essayer de simplifier, mais déjà,
01:11:27 il faut que vous compreniez ce que je veux dire.
01:11:30 Je vais essayer de simplifier, mais déjà,
01:11:32 elle doit s'y prendre 6 mois à l'avance.
01:11:34 Elle doit rédiger un mémoire de proposition,
01:11:37 un exposé des motifs, demander un acte de naissance,
01:11:41 demander un bulletin d'extrait de cagé judiciaire.
01:11:44 Elle doit aussi demander l'avis de son préfet et sa signature.
01:11:49 Je commence peut-être à vous perdre déjà, là.
01:11:51 Et de toute façon, j'ai plus de doigts.
01:11:53 Donc c'est normal, si je vous perds,
01:11:56 cette procédure, elle est compliquée,
01:11:58 elle est longue et elle est chronophage.
01:12:00 Et là, je vous parlais que de la Légion d'honneur,
01:12:02 mais il existe beaucoup plus de médailles en France.
01:12:05 Par exemple, au ministère de l'Intérieur, au cabinet,
01:12:08 du secrétaire général,
01:12:10 tous les ans, pour 3 catégories de médailles,
01:12:13 on reçoit plus de 18 000 mails tous les ans
01:12:17 et on crée plus de 50 tableaux Excel.
01:12:20 Et donc, ce qu'on a voulu faire, c'est de simplifier.
01:12:24 Comment est-ce qu'on a fait ?
01:12:26 Eh bien, on a voulu tout centraliser au sein d'un même outil.
01:12:31 Un outil où on pourra échanger
01:12:33 entre les préfectures et les administrations centrales,
01:12:39 où on peut, par exemple, faire des signatures électroniques,
01:12:43 où on peut faire des demandes de génération...
01:12:47 Pardon, des demandes de pièces justificatives, pardon,
01:12:53 et des générations de mémoire automatisées.
01:12:57 Tout cela pour faire gagner énormément de temps
01:13:00 à l'agent en préfecture et en administration centrale.
01:13:05 On est passé de quelque chose qui ressemblait à ça, à gauche,
01:13:10 à quelque chose comme ça,
01:13:12 où l'agent a moins besoin de se disperser
01:13:15 à travers de multiples outils.
01:13:18 Donc, j'imagine que parmi les agents publics dans la salle,
01:13:21 je vous ai fait rêver avec notre outil.
01:13:24 Je vous propose de venir voir une démo de l'outil
01:13:26 lors du cocktail après.
01:13:28 Je serai ravie de vous montrer comment on a fait pour simplifier.
01:13:31 Merci beaucoup.
01:13:32 (Applaudissements)
01:13:35 (...)
01:13:39 -Merci, Emilie.
01:13:40 Cette année, c'était la 1re année
01:13:44 où il y a des juristes qui ont intégré la promotion.
01:13:47 Personnellement, c'était aussi le domaine
01:13:49 que je connaissais le moins en arrivant.
01:13:51 Et encore maintenant,
01:13:52 je ne me lasse pas de son potentiel de transformation.
01:13:55 Donc on vous propose une table ronde animée par Hugo,
01:13:59 qui va faire découvrir le métier de juriste dans l'administration
01:14:02 avec nos 3 juristes et designers.
01:14:05 -Merci, Félix.
01:14:06 Bonjour à tous. Je m'appelle Hugo Stéphan.
01:14:08 Je suis designer pour le projet Réfugiés.info,
01:14:10 qui est issu de la 3e promotion
01:14:12 des entrepreneurs d'intérêt général.
01:14:15 Dans le secteur public,
01:14:17 et même encore plus que dans le secteur privé,
01:14:19 le droit et les contraintes légales
01:14:21 sont souvent perçus comme un frein à l'innovation
01:14:24 ou comme une contrainte supplémentaire
01:14:26 pour les projets numériques, notamment.
01:14:29 On va essayer de déconstruire cette idée
01:14:31 avec cette table ronde.
01:14:32 On a donc 3 juristes et un designer.
01:14:35 Je vais commencer par m'adresser à Élisabeth,
01:14:39 qui a déjà pu s'exprimer pour le défi #BatID.
01:14:43 Élisabeth, comment ça s'est passé dans ton défi ?
01:14:46 Comment as-tu pu t'intégrer en tant que juriste
01:14:48 dans ton équipe et dans ton administration ?
01:14:50 Et quelles sont les compétences, postures ou méthodes
01:14:53 que tu as pu mettre en œuvre ?
01:14:55 -Merci, Hugo.
01:14:56 Déjà, je me demande combien de personnes dans cette salle,
01:14:58 au moment où ils ont vu qu'il y avait une table ronde
01:15:00 sur les juristes, ont pris leur portable en se disant
01:15:01 "Oh là là, non."
01:15:04 Donc ça, c'est un peu la vision des juristes
01:15:06 que nous, on souhaiterait déconstruire.
01:15:08 C'est sûr que si on perçoit le juriste
01:15:10 comme la personne au fond du couloir
01:15:12 sous une pile de code poussiéreuse
01:15:14 qui intervient que quand il y a une urgence ou un problème,
01:15:16 on va se dire "OK, j'ai le choix entre plusieurs profils
01:15:19 et je vais peut-être pas mettre un ETP dédié à cette personne
01:15:22 qui n'interviendra que ponctuellement pendant les 10 mois."
01:15:25 Et du coup, je pense qu'avec Laurine et Sabrina,
01:15:27 on a vraiment eu à coeur de vous parler de ça aujourd'hui,
01:15:30 de vous montrer qu'en fait, dans nos projets,
01:15:32 on a eu plein d'autres rôles,
01:15:33 comme tous les autres entrepreneurs, d'ailleurs.
01:15:35 Je pense que c'est vraiment la particularité de notre mission.
01:15:38 Donc déjà, je pense qu'on a un vrai rôle de médiateur
01:15:41 en tant que juriste.
01:15:43 On nous oppose beaucoup de limites sous couvert du droit.
01:15:46 On nous dit "Attention, on ne peut pas partager telles données,
01:15:49 attention, il y a un secret à respecter,
01:15:51 attention, le RGPD, attention, attention, attention."
01:15:54 Et quand on n'a pas de juriste dans l'équipe,
01:15:56 eh bien souvent, on s'en arrête là.
01:15:58 On se dit "Bon, très bien, on m'a dit,
01:15:59 quelqu'un a l'air de connaître le droit,
01:16:01 il m'a dit que je n'avais pas le droit de le faire,
01:16:03 donc je ne le fais pas."
01:16:04 Et quand on a un juriste dans l'équipe,
01:16:05 en réalité, nous, on sait que le cadre de la loi Le Maire,
01:16:08 eh bien, il est très favorable
01:16:10 au partage de données entre administrations
01:16:12 et qu'en réalité, il nous encourage à faire plus.
01:16:14 Donc ça, c'est important.
01:16:16 Le deuxième point,
01:16:17 je pense qu'on avait vraiment envie de souligner,
01:16:19 mais c'est vrai aussi pour les autres professions,
01:16:20 mais c'est vrai pour les juristes,
01:16:22 c'est qu'on est des bons chefs de projet.
01:16:24 On a fait des études
01:16:26 qui nous demandent d'être très rigoureux, très organisés,
01:16:30 et donc, on peut avoir une petite manie
01:16:32 de faire avancer les choses d'une certaine manière
01:16:35 et de faire avancer l'équipe avec beaucoup de soin,
01:16:39 notamment le fait de rédiger des contenus rapidement, de qualité,
01:16:44 le fait de suivre des calendriers assez tight,
01:16:48 et on n'a que 10 mois pour innover,
01:16:50 donc le calendrier, il est important.
01:16:52 Et je pense, Hugo, qu'on avait envie de prendre cet exemple
01:16:54 pour Réfugiés.info, où avec Laurine,
01:16:56 on a rédigé les conditions générales d'utilisation du site
01:17:00 et la politique de données personnelles
01:17:02 en moins de 3 semaines avec les designers de Réfugiés.info,
01:17:06 parce qu'en fait, oui, on sait collaborer avec d'autres professions
01:17:10 et on n'est pas dans un coin.
01:17:12 Donc, intégrer des juristes au sein de vos projets,
01:17:14 c'est aussi ça, la valeur ajoutée,
01:17:15 c'est de faire en sorte que le droit soit là dès le début.
01:17:19 Et enfin, je pense que c'est vraiment important de le souligner,
01:17:22 mais les juristes, ils se forment à plein de nouvelles compétences,
01:17:26 notamment à la méthodologie du design, ça s'appelle le legal design.
01:17:31 Je vous encourage à aller voir ce que c'est si vous ne connaissez pas.
01:17:34 Et donc, le legal design, ça nous permet vraiment...
01:17:36 Typiquement, dans le projet de Bataillie avec Félix,
01:17:38 on n'avait pas de designer.
01:17:39 Donc, ça nous a permis, en fait, de connaître la méthodologie
01:17:42 de la recherche utilisateur,
01:17:43 évidemment d'aller voir les designers de la promo en leur disant
01:17:45 "Est-ce que vous êtes sûrs qu'on ne fait pas fausse route ?"
01:17:47 Mais quand même, d'avoir quelqu'un qui est capable
01:17:49 de mener une recherche utilisateur,
01:17:51 qui sait aller voir les besoins des utilisateurs,
01:17:53 reproblématiser aussi les questions qu'on nous a posées au début du défi.
01:17:58 Donc, voilà, je ne vais pas m'étendre plus longtemps,
01:18:00 je pense que je pourrais continuer,
01:18:01 mais l'idée, c'était vraiment de vous dire
01:18:03 "Oui, oui, on est des juristes,
01:18:04 mais en fait, on n'est pas que des juristes." Voilà.
01:18:07 -Merci, Élisabeth.
01:18:09 Je me tourne donc vers Laurine Bois,
01:18:11 qui est aussi juriste pour le défi d'AZES
01:18:13 porté par le ministère de l'Éducation nationale
01:18:15 de la Jeunesse et des Sports.
01:18:16 Laurine, comment concrètement tu as impliqué
01:18:21 ou inclus le droit dans ton défi
01:18:23 et comment il s'applique dans ton défi pour le faire avancer ?
01:18:27 -Le micro, merci pour la question.
01:18:31 Alors, si je devais résumer,
01:18:33 je vais essayer d'être un peu synthétique quand même,
01:18:36 comment est-ce que le droit s'est appliqué à la fois dans mon défi
01:18:39 et même de manière générale dans nos défis respectifs
01:18:41 et ceux qu'on a pu accompagner pendant cette aventure ?
01:18:45 Je dirais que ça s'est fait en deux temps.
01:18:47 D'abord, plutôt, le droit a pu servir en début de projet,
01:18:51 parce que moi, je vois ça un petit peu comme une sorte de boussole
01:18:54 qui peut permettre d'orienter les choix techniques.
01:18:57 Donc, comme tu l'as dit très justement, Hugo,
01:18:59 j'ai travaillé sur le défi d'AZES
01:19:01 qu'on vous a présenté tout à l'heure.
01:19:03 Et donc, c'est un projet qui consiste en la création
01:19:06 d'un portail de partage de données et de services.
01:19:09 Donc, sans surprise, il y a un gros sujet
01:19:11 sur les problématiques juridiques liées au partage
01:19:15 et à l'utilisation des données, et notamment des données personnelles.
01:19:19 Et donc, ce qu'on a pu mettre en place
01:19:20 pour minimiser au maximum le risque
01:19:22 ou en tout cas pour le prendre en compte
01:19:24 dans la réalisation du projet,
01:19:26 c'est, par exemple, intégrer dans la plateforme
01:19:28 des services de contractualisation automatisés
01:19:31 pour pouvoir encadrer ces échanges de données multiples,
01:19:35 et aussi, on a pu choisir
01:19:38 d'intégrer une identification décentralisée
01:19:41 des personnes qui se rendent sur la plateforme,
01:19:44 des futurs utilisateurs de la plateforme,
01:19:47 pour permettre tout simplement qu'ils puissent s'authentifier
01:19:50 sans pour autant qu'on ait un système de stockage des données.
01:19:55 Donc, ça, c'est généralement...
01:19:57 Le début du droit, c'est vraiment cette projection
01:20:01 ou en tout cas cette petite boussole.
01:20:03 Et le second temps, c'est plutôt...
01:20:05 Alors, moi, je vois un peu le droit comme un compagnon de voyage,
01:20:08 c'est-à-dire que, finalement, on est aussi là en support.
01:20:12 Donc, parfois, il y a certains défis
01:20:14 qui ont pu rencontrer une problématique
01:20:16 ou en tout cas un blocage à un moment donné,
01:20:18 et le droit a pu permettre de dépasser un petit peu ce blocage.
01:20:22 Donc là, je pense notamment au projet BaseGone,
01:20:25 qui a été présenté tout à l'heure aussi,
01:20:28 et pour lequel il y a beaucoup de données
01:20:30 qui, potentiellement, n'auraient pas été utilisées
01:20:33 par peur du risque.
01:20:34 Et en en discutant entre nous et en faisant certaines analyses,
01:20:38 on s'est rendu compte que, finalement,
01:20:39 il n'y avait pas de cadre juridique
01:20:41 qui empêchait leur utilisation.
01:20:43 Et donc, voilà, ça permet aussi de repousser certaines limites.
01:20:48 Et donc, pour conclure, je dirais que l'accompagnement juridique
01:20:52 et surtout l'acculturation au droit,
01:20:54 parce que c'est assez important, justement,
01:20:56 que chacun puisse s'emparer de cette matière
01:20:58 et pas seulement les juristes,
01:21:00 ça permet de pouvoir inscrire toutes les parties
01:21:03 dans un cadre qui soit plus sécurisant
01:21:05 et surtout de repousser les limites qui sont parfois autolimitantes.
01:21:09 -Merci beaucoup, Laurine.
01:21:13 Donc, Élisabeth et Laurine ont précisé très brièvement
01:21:17 les postures et le rôle des juristes
01:21:19 dans des projets d'innovation.
01:21:20 Donc, on a à la fois des médiateurs, des négociateurs,
01:21:23 des chefs de projet ou même, du coup, des designers,
01:21:27 ce qui me fait très plaisir.
01:21:30 Sabrina Hammoudi et Charlie Dautin
01:21:33 ont tous les deux travaillé sur le défi Green Data for Health,
01:21:37 porté par le Commissariat général au développement durable.
01:21:40 Je les laisse témoigner sur leur expérience
01:21:43 et leur collaboration entre juristes et designers.
01:21:45 -Merci beaucoup.
01:21:46 Alors, le Green Data for Health, GD4H pour les intimes,
01:21:49 est un projet qui représente assez bien
01:21:51 les questions de la place du juriste
01:21:53 dans un domaine de l'innovation publique.
01:21:55 Avant de vous en dire plus,
01:21:58 je précise juste qu'il y a un QR code et un lien
01:21:59 par lequel vous pouvez nous contacter
01:22:01 si ce petit topo vous intéresse.
01:22:02 Si vous avez quelque information
01:22:04 pour nous faire remonter des questions, n'hésitez surtout pas.
01:22:06 L'équipe du GD4H sera ravie de répondre à vos questions
01:22:08 et de prendre contact.
01:22:10 Le GD4H, qu'est-ce que c'est ?
01:22:11 Le but de ce défi, c'était, en fait,
01:22:14 de permettre aux chercheurs en santé et environnement
01:22:16 un meilleur accès aux données environnementales
01:22:19 et, in fine, de permettre une meilleure production
01:22:21 de connaissances dans ce domaine.
01:22:23 Alors, évidemment, comment on a fait ?
01:22:26 On a fait la 1re question qui est apparue, celle de la repérabilité.
01:22:28 1er objectif, faciliter la repérabilité.
01:22:31 On a donc créé un catalogue avec les différentes bases de données
01:22:34 pour les trouver simplement.
01:22:35 Mais repérer, c'est pas assez.
01:22:38 Une fois qu'on a repéré, qu'est-ce qu'on fait ?
01:22:40 Qu'est-ce qu'on va faire de ces données-là
01:22:41 une fois qu'on a pu savoir qu'on veut y avoir accès ?
01:22:43 Évidemment, il se pose des questions techniques
01:22:45 sur l'interopérabilité, sur la manière de nommer les données, etc.
01:22:50 Mais il se pose, j'y viens, ça se sent,
01:22:52 des questions juridiques.
01:22:54 Quand on a les données, est-ce qu'on a le droit de les utiliser ?
01:22:55 Comment ? Est-ce que je peux me faire payer pour mes données ?
01:22:57 Est-ce que je suis obligée de les publier ?
01:22:59 Ou est-ce que je peux simplement les publier ?
01:23:01 Quand on a fait les entretiens utilisateurs,
01:23:03 on a remarqué que le droit était perçu comme un irritant,
01:23:06 mais que c'était également ce qu'on a essayé de montrer
01:23:08 et ce qui a été parfaitement intégré, je pense, par nos utilisateurs,
01:23:10 c'est que le droit, ça pouvait être aussi, en fait,
01:23:12 une sorte de catalyseur pour l'ouverture.
01:23:15 Et le fait de bien comprendre le droit aidait forcément nos utilisateurs.
01:23:19 On a donc créé le droit un peu comme un service.
01:23:21 Et je laisse Charlie, l'un des designers de l'équipe,
01:23:23 vous en dire plus.
01:23:25 -Je viens un peu ici comme un témoin,
01:23:27 puisqu'il y a trois juristes qui viennent témoigner du fait
01:23:29 que le juridique, c'est très important.
01:23:31 Mais en tant que designer, je peux vous dire que c'est le cas.
01:23:34 À toutes les trois, elles ont plutôt bien balayé
01:23:36 le potentiel de valeur ajoutée
01:23:38 que peuvent avoir les juristes dans un projet.
01:23:40 Et très concrètement, sur le projet du Gain Data for Health,
01:23:42 la valeur ajoutée, elle a été présente de bout en bout,
01:23:45 dans le sens où beaucoup de designers
01:23:47 ont parlé d'enquête de terrain, de user research.
01:23:50 Le fait d'avoir un juriste à mes côtés
01:23:53 pendant cette phase-là,
01:23:55 et en outillant Sabrina, qui était avec moi,
01:23:58 sur les méthodologies de recherche utilisateur,
01:24:00 ça a tout simplement permis une meilleure émergence,
01:24:04 une compréhension des problèmes de nos utilisateurs,
01:24:07 dans le sens où si j'avais été tout seul en tant que designer,
01:24:10 je n'aurais pas su comprendre quels étaient les réels enjeux juridiques,
01:24:13 parce que je n'étais pas en position de bien comprendre
01:24:16 la matière un petit peu rude que peut-être le droit.
01:24:19 Et ce qui a été intéressant, c'est que cette collaboration-là
01:24:22 a permis rapidement de faire émerger des zones d'exploration,
01:24:25 des zones d'innovation, et c'est ce qu'on a réussi à faire,
01:24:27 passer la phase d'enquête de terrain,
01:24:29 avec la phase de conception, de conceptualisation
01:24:32 de l'offre juridique du Gain Data for Health.
01:24:34 Et cette phase-là, elle a pu se faire main dans la main,
01:24:37 dans le sens où Sabrina était en capacité de me dire
01:24:40 si je faisais des propositions qui étaient logiques
01:24:44 et qui correspondaient réellement aux besoins de nos utilisateurs.
01:24:48 Et aujourd'hui, quand on montre notre solution et notre prototype,
01:24:53 les avis sont relativement unanimes,
01:24:56 tout le monde souhaite pouvoir l'utiliser.
01:24:58 Et ce qui est intéressant de constater,
01:25:01 c'est que notre solution est sur le périmètre
01:25:03 du droit à des données environnementales,
01:25:06 mais il y a plein de personnes qui sont intéressées
01:25:09 pour que cet outil-là puisse aller sur un périmètre
01:25:12 un petit peu plus large que celui des droits
01:25:14 à des données environnementales,
01:25:15 dans le sens où c'est un enjeu pour énormément de métiers
01:25:19 et énormément de services
01:25:20 de mieux comprendre leurs droits et leurs devoirs.
01:25:23 Parce que jusqu'à présent, dans nos utilisateurs,
01:25:25 on se rendait compte que c'était complètement flou pour eux.
01:25:27 Il y avait un manque parfois de maîtrise des fondamentaux du droit
01:25:30 et un manque de connaissance de leurs propres devoirs.
01:25:32 Et donc, ça peut être une vraie valeur ajoutée.
01:25:35 Et sans la collaboration de bout en bout
01:25:37 du designer et du juriste, c'est relativement impossible.
01:25:41 Et si j'avais un petit message à faire passer,
01:25:44 c'est embaucher des juristes
01:25:46 et ne les envisagez pas juste comme des personnes
01:25:48 à mettre dans un coin qui viennent en policier ou en pompier,
01:25:51 selon les situations.
01:25:52 L'important, c'est de les avoir vraiment du début jusqu'à la fin.
01:25:55 Et n'hésitez pas, si vous avez des questions
01:25:57 sur la façon dont on intègre un juriste ou une juriste
01:26:01 dans un projet,
01:26:02 dans la salle, ici présente, il y a Marie Ramondaret,
01:26:04 la chef de projet du Green Data for Health.
01:26:06 Et je pense qu'on pourra vous en dire plus
01:26:08 sur la manière dont on les intègre au mieux.
01:26:13 Je crois que tout a été dit.
01:26:15 Le juriste et le designer font très bon ménage.
01:26:19 Donc, il ne faut pas du tout ignorer
01:26:21 ce bouquet de compétences et ce combo.
01:26:24 Nous, ça nous a permis, chez Refugee.info,
01:26:27 de proposer des mentions légales,
01:26:30 des politiques de confidentialité
01:26:32 qui soient accessibles à un public allophone,
01:26:34 à un public étranger,
01:26:35 en faisant de la vulgarisation de textes et de syntaxes.
01:26:40 Donc, merci encore à Laurine et Élisabeth
01:26:43 pour leur intervention.
01:26:45 Et voilà, donc, embaucher des juristes.
01:26:47 Merci à tous.
01:26:48 (Applaudissements)
01:26:51 (...)
01:26:59 -Waouh ! Elle était pas mal, cette table ronde.
01:27:01 Moi, je suis convaincue.
01:27:02 Embaucher des juristes, pouf !
01:27:04 Je suis assez bluffée, même. Vive les juristes !
01:27:07 -Très, très riche, comme échange. Merci, Sylvie.
01:27:09 -Merci.
01:27:10 -Alors, tout de suite, Coralie représente son équipe,
01:27:14 composée également d'Alexis et de Charlotte,
01:27:16 pour le défi...
01:27:17 -Mes services, Green Tech.
01:27:21 -Porté par l'Ecolab,
01:27:22 au Commissariat général du développement durable.
01:27:25 (Applaudissements)
01:27:30 -Alors, je pense qu'ici, personne n'en doute,
01:27:33 les politiques publiques ont un rôle énorme à jouer,
01:27:36 et en particulier en matière de transition écologique.
01:27:40 Au sein de Green Tech Innovation,
01:27:42 ce dont on est sûr,
01:27:44 c'est que ça va en partie passer par l'innovation,
01:27:46 et donc par des entreprises qui portent des projets éco-innovants.
01:27:50 Ces entreprises, on doit les aider.
01:27:53 Pourquoi ?
01:27:54 Pourquoi doit-on les aider, ces entreprises ?
01:27:57 Eh bien, je pense que vous connaissez tous l'expression
01:28:01 "chercher une aiguille dans une botte de foin".
01:28:05 Quand on a initié le projet, on a rencontré les utilisateurs,
01:28:09 et ces personnes-là,
01:28:10 les personnes qui portent des projets éco-innovants,
01:28:12 elles cherchent environ 1 000 aiguilles
01:28:15 dans 1 000 bottes de foin chaque jour.
01:28:17 Et la phrase qu'elles nous ont le plus dit,
01:28:22 celle qu'on a le plus entendue, c'est "je n'ai pas le temps".
01:28:24 "Je n'ai pas le temps de chercher ces informations."
01:28:27 Alors c'est très dommage, puisque beaucoup d'administrations,
01:28:30 beaucoup de services publics
01:28:33 travaillent pour donner aux entreprises des solutions
01:28:36 pour les aider, mais parfois, ces solutions sont un peu perdues
01:28:39 et parpillées dans les arcanes de l'administration.
01:28:42 Donc si je résume, d'un côté, on a des start-up,
01:28:44 des entreprises éco-innovantes qui ne savent pas
01:28:46 ou qui ne peuvent pas savoir ou chercher,
01:28:49 et de l'autre, des administrations qui créent des services
01:28:51 utiles et performants,
01:28:53 mais qui ne rencontrent pas toujours leurs utilisateurs.
01:28:56 Avec notre solution, les services Green Tech,
01:28:59 on a créé une sorte d'aimant à opportunité.
01:29:03 On va chercher les aiguilles au coeur de la botte.
01:29:06 Concrètement, on a travaillé avec plein d'administrations
01:29:08 qui nous ont offert, prêté, donné leurs données,
01:29:12 qui nous ont permis de faire en sorte
01:29:13 qu'une entreprise puisse, en décrivant rapidement
01:29:16 son activité, sa solution, son projet,
01:29:18 obtenir des résultats pertinents
01:29:21 dans les domaines des projets d'achat public,
01:29:24 des aides financières, des investisseurs,
01:29:27 et même obtenir des listes d'acteurs publics
01:29:30 ouverts à l'innovation.
01:29:32 Le petit plus de la solution "Mes services Green Tech",
01:29:35 c'est que ce n'est pas uniquement basé
01:29:37 sur un système de mots-clés,
01:29:38 mais c'est aussi un moteur de traitement du langage naturel,
01:29:41 c'est-à-dire qu'il va analyser tout le champ sémantique
01:29:45 de la phrase saisie par l'utilisateur.
01:29:47 Et comme vous pouvez le constater ici,
01:29:49 si je tape une phrase qui contient les mots "panneau solaire",
01:29:52 je vais également avoir des réponses
01:29:54 qui concernent le photovoltaïque.
01:29:56 C'est la magie du NLP.
01:29:58 Alors, bien sûr, on n'a pas oublié non plus l'écosystème.
01:30:03 Peut-être qu'il y a des personnes liées aux achats publics
01:30:06 dans la salle.
01:30:07 On sait que d'ores et déjà,
01:30:10 vous avez des gros enjeux de sourcing d'entreprises
01:30:13 éco-innovantes.
01:30:14 Donc "Mes services Green Tech" pourra aussi permettre
01:30:16 de sourcer des entreprises.
01:30:18 Et il reste évidemment plein de choses à faire dans ce domaine.
01:30:22 Donc si vous êtes une administration,
01:30:24 que vous pensez avoir des données utiles
01:30:26 à l'amélioration de notre outil,
01:30:28 que vous êtes une personne curieuse
01:30:31 qui souhaitait avoir un balayage de nos fonctionnalités
01:30:34 ou des personnes qui nous ont aidées à construire ce projet,
01:30:37 ou si vous avez un projet éco-innovant dans le tiroir,
01:30:40 n'hésitez pas à venir nous voir,
01:30:42 car "Mes services Green Tech" a transformé
01:30:44 la boîte de foin en trésor,
01:30:45 et on sera à plaisir de vous en donner la carte.
01:30:48 (Applaudissements)
01:30:50 (...)
01:30:57 -C'est le QR code qu'on laisse quelques instants.
01:31:00 Et ce qu'on vous propose, c'est de terminer ce tour de table
01:31:02 avec une dernière table ronde sur le thème des valeurs
01:31:06 pour un service public ouvert.
01:31:07 Et c'est Mathieu, que vous avez déjà vu,
01:31:09 qui va se charger de l'animation.
01:31:14 (Applaudissements)
01:31:19 -Re-bonjour.
01:31:25 Être EIG, ce n'est pas que, pas seulement,
01:31:28 concevoir des produits et des solutions numériques
01:31:30 innovés au service du service public.
01:31:32 C'est aussi adhérer à un certain nombre de valeurs
01:31:34 qu'on va tenter de vous exposer aujourd'hui.
01:31:37 Accessibilité, intelligibilité et ouverture.
01:31:40 Elles ont déjà été évoquées à plusieurs reprises
01:31:42 depuis le début de nos échanges,
01:31:44 mais on prend que rarement le temps de les définir
01:31:46 et de les contextualiser.
01:31:47 C'est l'une des choses qu'on va tenter de faire ensemble
01:31:48 aujourd'hui avec cette table ronde,
01:31:50 avec nos invités, qui ont accepté de nous donner
01:31:52 plus d'éléments là-dessus,
01:31:53 à commencer par Consence de Quatrebarbes,
01:31:56 ingénieuse de la donnée, si je te reprends,
01:31:59 ingénieur de la donnée et pas de data engineer,
01:32:01 donc au ministère de la Transition écologique et solidaire,
01:32:05 si je ne dis pas de bêtises,
01:32:06 Simon Denier, qui est également développeur
01:32:09 au ministère des Solidarités et de la Santé,
01:32:12 ainsi que Ryan Laffa, qui a également été développeur
01:32:14 sur le projet Tristan au ministère de la Justice.
01:32:18 La première des questions que j'aimerais vous poser,
01:32:21 c'est donc de définir ces différents termes.
01:32:23 Accessibilité, intelligibilité, ouverture,
01:32:25 qu'est-ce que ça signifie pour vous ?
01:32:27 On va commencer du coup avec toi, Simon, si tu veux bien.
01:32:30 Qu'est-ce que l'accessibilité signifie pour toi
01:32:33 d'un point de vue de l'usager ?
01:32:34 Merci Mathieu.
01:32:37 Alors pour bien commencer,
01:32:38 je vais faire un petit retour en arrière.
01:32:40 Donc 1975, c'est le vote de la loi d'orientation
01:32:44 en faveur des personnes handicapées.
01:32:47 Avec cette loi, on est passé d'une logique d'assistance
01:32:50 des personnes handicapées dans des institutions qui sont closes
01:32:53 à une logique d'intégration dans la société
01:32:55 de ces personnes handicapées.
01:32:57 D'accord ?
01:32:59 Ça veut dire, ça, qu'on va intégrer tous les publics.
01:33:02 Et quand je parle de tous les publics,
01:33:04 je parle en particulier de 5 millions de personnes
01:33:07 qui, au quotidien, sont fortement handicapées.
01:33:10 Alors quels sont les moyens que l'administration
01:33:12 peut se donner pour aider ces gens-là ?
01:33:14 Parmi ces moyens, il y a l'accessibilité.
01:33:17 Et aujourd'hui, donc, dans le cadre du numérique,
01:33:20 je vais surtout parler de l'accessibilité du web.
01:33:23 Donc l'accessibilité du web,
01:33:25 c'est déjà donner l'information à tout le monde,
01:33:29 que tout le monde ait accès à la même information sur le web,
01:33:32 que tout le monde puisse faire ses démarches en ligne.
01:33:34 D'accord ?
01:33:35 Mais du point de vue de l'usager, l'accessibilité sur le web,
01:33:39 ce qui est important, c'est que, pour elle, c'est très important,
01:33:42 parce que ça lui permet d'être autonome, d'être indépendante.
01:33:45 Et pour ces personnes-là, c'est quelque chose de très fort.
01:33:47 C'est un sentiment, une valeur qui est très forte.
01:33:50 Et donc, je voudrais finir simplement là-dessus,
01:33:51 pour cette introduction.
01:33:53 C'est que l'accessibilité, entre autres,
01:33:55 par exemple, pour les personnes aveugles,
01:33:57 c'est quelque chose qui a révolutionné leur vie
01:33:59 dans la façon de pouvoir accéder à l'information.
01:34:02 -De la même manière, ouvrir les données à chacun et à chacune
01:34:09 a considérablement changé la vie de milliers d'usagers,
01:34:13 en rendant intelligible l'activité du service public.
01:34:16 Quels sont les services qu'ils nous rendent au quotidien ?
01:34:20 Ouvrir les données...
01:34:21 Pourquoi est-ce qu'on nous bassine toujours
01:34:23 avec l'open data par défaut ?
01:34:26 J'entends souvent dire "c'est long, c'est pénible, c'est coûteux",
01:34:30 et en plus, les gens ne comprennent rien,
01:34:31 il faut être expert pour comprendre un petit peu de quoi il leur tourne.
01:34:36 Ca dénote quand même une aspiration profonde
01:34:41 de la société civile, des consommateurs, des entreprises,
01:34:44 mais aussi des agents publics,
01:34:46 de comprendre comment fonctionne l'action publique,
01:34:50 quels sont les services qui sont rendus au quotidien,
01:34:52 en leur donnant les ingrédients, la liste de course
01:34:56 pour le service aux usagers au quotidien.
01:35:00 C'est l'aspiration à laquelle a voulu répondre la loi Le Maire,
01:35:06 en ouvrant les données publiques, en les rendant accessibles à tous,
01:35:11 ça permet de rendre intelligible, compréhensible et lisible
01:35:16 l'action publique, en permettant de l'améliorer,
01:35:18 et parfois aussi en permettant de proposer de nouvelles recettes
01:35:23 à partir de ces ingrédients.
01:35:27 - Ryan, un petit mot sur l'open source ?
01:35:30 - Tu m'as doublé, mais ouvert, accessible, intelligible,
01:35:33 je suis développeur, donc je vais vous parler d'open source,
01:35:36 mais je lui préfère le terme plus précis de logiciel libre.
01:35:40 Avant, petit rappel sur ce que c'est le logiciel,
01:35:42 un assemblage de recettes de cuisine, on a parlé des ingrédients,
01:35:44 maintenant on va parler des recettes,
01:35:46 et cet assemblage produit des résultats, il produit des traitements,
01:35:49 que ce soit combien d'impôts vous allez payer cette année,
01:35:52 que ce soit la prise de rendez-vous que vous avez sur des applications
01:35:54 comme Doctolib, tout ça en fait, ça constitue,
01:35:57 ça participe d'un résultat.
01:35:59 Ce qui est intéressant, c'est que j'ai dit livre,
01:36:01 livre, c'est des oblitéraires, les oblitéraires sont protégés,
01:36:05 protégés par des droits d'auteur,
01:36:07 le code source, c'est-à-dire le livre de recettes d'un logiciel,
01:36:11 c'est pareil, il est aussi protégé, souvent par le copyright, on dit,
01:36:14 on empêche de le voler, c'est le trésor de pas mal d'entreprises,
01:36:18 et moi, ce qui m'intéresse, c'est les logiciels libres,
01:36:20 c'est exactement les logiciels dont le code source
01:36:23 peut être copié librement, sans contrepartie, modifié,
01:36:26 adapté, et même commercialisé,
01:36:29 sans jamais avoir à repayer l'auteur, par exemple.
01:36:32 Aujourd'hui, l'enjeu majeur pour moi de l'Europe,
01:36:36 c'est pas de faire le prochain Facebook ou le prochain Google,
01:36:39 c'est de faire plein de ces petits logiciels libres
01:36:42 qui, en fait, participent à l'émancipation de tous nos concitoyens.
01:36:46 -T'as bien fait de préciser libre,
01:36:47 et je ferai mienne aussi cette expression à l'avenir.
01:36:50 Merci pour ces premières définitions.
01:36:52 Donc si on recontextualise, on peut dire que l'accessibilité
01:36:54 vise à faire en sorte qu'aucun citoyen
01:36:56 ne soit jamais laissé sur la touche,
01:36:58 qu'il soit capable d'être autonome vis-à-vis de l'outil.
01:37:01 Si on parle d'intelligibilité et d'ouverture,
01:37:02 là-derrière, on identifie plus un enjeu de transparence démocratique
01:37:05 et de redevabilité de l'action publique.
01:37:06 Donc voilà des grandes lignes qui ont été tracées.
01:37:10 Est-ce que vous pourriez nous donner plus de détails,
01:37:12 successivement, à nouveau, sur concrètement
01:37:14 comment vous avez mis en oeuvre ces valeurs-là
01:37:16 et comment vous faites vivre l'accessibilité,
01:37:18 l'ouverture et l'intelligibilité ?
01:37:20 Simon, si tu veux bien, je commence.
01:37:25 -Donc dans les administrations,
01:37:27 pour mesurer l'accessibilité,
01:37:29 on va utiliser ce qu'on appelle le taux de conformité au RGAA,
01:37:33 donc un acronyme,
01:37:34 Référentiel Général d'Amélioration de l'Accessibilité.
01:37:37 Ce qu'on observe, par contre,
01:37:38 c'est que dans certaines administrations,
01:37:40 ce taux de conformité est souvent traité comme un score, un seuil,
01:37:44 un niveau minimal à atteindre,
01:37:46 et une fois qu'on en a atteint, c'est bon, on a fait le boulot.
01:37:48 Alors malheureusement, ça ne marche pas comme ça.
01:37:50 Vous pouvez avoir un très bon taux de conformité
01:37:52 et avoir une démarche qui est parfaitement inaccessible
01:37:54 pour certaines catégories d'usagers.
01:37:57 Il suffit simplement d'une case à cocher, par exemple,
01:37:59 qui est mal étiquetée dans un formulaire,
01:38:01 et des personnes aveugles vont arriver dessus,
01:38:03 vont pas savoir ce que dit cette case,
01:38:05 ils vont pas savoir si il faut la cliquer ou pas la cliquer.
01:38:07 Ils vont être bloqués.
01:38:09 Et il y a plein d'exemples comme ça dans plein de formulaires.
01:38:11 Vous pourrez demander à l'équipe Design Group,
01:38:13 qui se trouve ici à Ségur, ils en ont plein.
01:38:16 Donc, voilà.
01:38:18 Là, le taux de conformité, à quoi il sert, en fait ?
01:38:21 Il sert surtout à mesurer votre maturité, votre progression,
01:38:26 par rapport à un objectif de mise en conformité.
01:38:29 Pourquoi, en fait, on observe ce décalage
01:38:31 entre ce qu'on vise et ce qu'on observe dans les administrations ?
01:38:34 C'est parce que, souvent, dans les administrations,
01:38:36 on a ce point de vue purement administratif,
01:38:38 c'est-à-dire on remplit les critères.
01:38:40 Alors que, ce que je disais au début,
01:38:42 il faut aussi avoir le point de vue de l'usager,
01:38:44 et le point de vue de l'usager, à l'occurrence,
01:38:46 ce qu'il cherche dans une démarche numérique, surtout,
01:38:48 c'est d'être autonome.
01:38:50 Donc, il suffit d'y aider jusqu'au bout de sa démarche.
01:38:53 Donc, j'ai en fini là-dessus un petit peu,
01:38:55 mais pour rappeler,
01:38:56 quand vous mettez de l'accessibilité dans vos démarches,
01:38:59 et là, pour vous dire, c'est pas que l'accessibilité du web,
01:39:02 c'est aussi de l'accessibilité physique, PMR et tout ça,
01:39:05 en fait, vous remettez aussi l'usager au centre de vos démarches
01:39:08 dans votre conception des services publics,
01:39:11 que ce soit des services publics numériques
01:39:13 ou des services publics sur le territoire.
01:39:15 Eh bien, l'ouverture des données publiques,
01:39:21 ça remet aussi l'usager des services publics au centre,
01:39:25 ça rééquilibre le rapport
01:39:27 entre gouverné et gouvernant,
01:39:29 administré et administrant.
01:39:31 L'ouverture des données,
01:39:37 c'est pas seulement, en fait,
01:39:40 ouvrir et mettre sur DataGouv
01:39:42 un jeu de données en Excel
01:39:45 et le rendre disponible et publiable.
01:39:47 C'est pas seulement l'accessibilité,
01:39:49 c'est aussi la lisibilité et l'intelligibilité.
01:39:51 Il faut leur donner la grille de lecture.
01:39:53 C'est ce qui garantit le fait qu'on comprend bien à quoi il sert,
01:39:58 on peut potentiellement le réutiliser.
01:40:01 C'est à la fois pour l'usager,
01:40:02 mais aussi pour les services publics,
01:40:04 les autres administrations,
01:40:06 de pouvoir utiliser ces informations.
01:40:08 C'est le principe aussi de le collecter qu'une seule fois,
01:40:10 le demander qu'une seule fois.
01:40:12 On peut imaginer avec ça pas mal d'usages.
01:40:17 Mais pour ça, il faut une grille de lecture intelligible,
01:40:21 il faut se mettre à la place de l'usager
01:40:23 et lui décrire correctement quel est le contexte de production,
01:40:27 quels sont les objectifs de cette collecte,
01:40:32 à quoi on s'en sert,
01:40:33 pour pouvoir préfigurer les usages.
01:40:35 Il faut s'accorder sur un socle et un langage commun.
01:40:38 C'est l'objectif des standards et des normes d'interopérabilité.
01:40:43 C'est des gros mots pour dire,
01:40:45 et on peut s'arranger pour avoir le même langage,
01:40:48 éviter les tours de Babel,
01:40:50 pour pouvoir permettre aux administrations
01:40:53 de collaborer efficacement
01:40:54 et donc d'améliorer encore le service public,
01:40:58 tout en rendant intelligible l'action publique.
01:41:04 Par exemple, publier les lignes budgétaires
01:41:07 de dépenses de l'Etat,
01:41:09 ça permet concrètement de comprendre,
01:41:12 aux citoyens de comprendre pourquoi ils payent ces impôts
01:41:15 et dans quoi son argent va.
01:41:18 Donc c'est une démarche de médiation
01:41:22 entre les usagers et le service public.
01:41:26 -Tout à l'heure, je disais,
01:41:30 il ne s'agit pas de faire le prochain Facebook ou Google,
01:41:33 mais ce n'est pas totalement vrai.
01:41:37 En pratique, on est en droit de demander
01:41:39 d'avoir un peu d'ambition quand on a ces logiciels libres.
01:41:41 On a des réussites françaises, France Connect, pour en citer un.
01:41:45 On est l'un des premiers pays à avoir open-sourcé
01:41:48 leur calculatrice des impôts.
01:41:49 On parlait tout à l'heure des lignes budgétaires, OpenFisca.
01:41:52 On a pas mal de réussites
01:41:53 et on peut peut-être se poser la question
01:41:55 est-ce qu'on peut faire la compétition avec les GAFAM, par exemple ?
01:42:00 Est-ce qu'on peut en faire de ces logiciels libres
01:42:01 des objets excellents ?
01:42:02 Et malheureusement, il y a un petit problème.
01:42:05 Pour faire la compétition et les utiliser,
01:42:07 il faut les connaître, il faut s'en saisir,
01:42:09 il faut s'en emparer.
01:42:10 Et donc on retourne dans cette question d'intelligibilité.
01:42:11 Il faut attirer l'usager, l'utilisateur,
01:42:13 que ce soit une administration ou une entreprise,
01:42:15 à prendre cet outil, en faire quelque chose et l'utiliser.
01:42:18 Un des gros problèmes souvent, quand on vient me voir,
01:42:21 on me dit "Ryan, j'aimerais faire un nouveau projet informatique,
01:42:23 j'ai un problème à résoudre,
01:42:24 j'ai besoin d'un système d'information, etc."
01:42:26 OK, on va faire un logiciel sur mesure.
01:42:29 Pourquoi ?
01:42:30 Il existe des tas de logiciels libres formidables.
01:42:33 Vous avez des cloud comme Nextcloud.
01:42:35 Certains d'entre vous utilisent déjà du logiciel libre
01:42:38 sans s'en rendre compte.
01:42:39 La suite Framasoft ou des téléphones Android, typiquement.
01:42:42 Et en fait, on bénéficie de cette puissance,
01:42:45 cette force de travail derrière, en fait,
01:42:48 qui, comme le disait M. le ministre plus tôt,
01:42:52 sont des logiciels co-construits.
01:42:54 C'est pas juste des logiciels sur étagère, dans des silos.
01:42:56 On les co-construit ensemble, on les maintient ensemble,
01:42:58 on les adapte à des utilités, à des communautés,
01:43:01 et ça en fait des communs du numérique.
01:43:03 Donc moi, en fait, j'ai l'impression que le petit problème,
01:43:06 c'est de vraiment pouvoir casser ce problème de réinventer la roue.
01:43:10 De dire, au lieu de commencer d'avoir le réflexe
01:43:12 "je crée un nouveau logiciel", de demander "qu'est-ce qu'il y a ?".
01:43:14 Comment je peux adapter ce qui existe déjà
01:43:16 pour que ça serve mieux mes usages ?
01:43:18 Et je pense qu'on peut terminer sur ça,
01:43:22 c'est que cette fabrique des communs,
01:43:24 en fait, elle sert tous les concitoyens,
01:43:26 indirectement, pas forcément les experts,
01:43:28 puisque les non-experts en bénéficient,
01:43:30 mais aussi les experts, puisqu'ils partent pas de rien,
01:43:33 ils partent d'un existant.
01:43:34 Et partir d'un existant, ça change la donne.
01:43:37 Merci à tous les trois de nous avoir éclairés sur ces notions.
01:43:40 On espère qu'elles sont désormais un petit peu moins obscures pour vous.
01:43:43 En conclusion, on rappellera à nos futurs collègues EIG
01:43:47 et porteurs de projets de vraiment s'approprier ces valeurs
01:43:50 le plus tôt possible, parce qu'elles sont absolument essentielles
01:43:53 à un service public moderne.
01:43:54 Et pour ce qui est d'avoir plus de ressources ou d'informations
01:43:57 sur ces différentes notions, on vous invite à aller voir
01:44:00 data.gouv.fr pour ce qui est des jeux de données
01:44:02 que vous connaissez probablement déjà,
01:44:04 design.gouv.fr également, ainsi que pour tout ce qui est
01:44:06 du logiciel libre, le socle interministériel du logiciel libre
01:44:09 qui est géré par Etalab et qui recense un certain nombre,
01:44:13 un grand nombre de solutions logicielles qui sont déjà libres,
01:44:16 que vous pouvez utiliser sans avoir à refaire la roue,
01:44:18 comme le disait Ryan.
01:44:19 Merci à toutes et à tous.
01:44:20 (Applaudissements)
01:44:24 (...)
01:44:27 -On a vu tout au long de l'après-midi ce qu'on peut faire en 10 mois.
01:44:31 Alors que peut-on faire en 48 heures ?
01:44:34 Un défi hors les murs, le temps d'un hackathon,
01:44:37 des compétences de différentes administrations
01:44:39 qui se rassemblent.
01:44:40 Voyons ce que ça donne avec Félix, Laurine,
01:44:42 Alexandre, Elisabeth et Alexis.
01:44:46 (Applaudissements)
01:44:49 (...)
01:44:55 -Alors, je sais pas si vous saviez, mais chacun d'entre vous,
01:44:58 chaque jour, est exposé à plus de 3 000 publicités.
01:45:02 On est abreuvé de contenu sur lequel on n'a pas forcément
01:45:04 d'emprise ni moyen de vérification.
01:45:07 Et plus particulièrement, ces dernières années,
01:45:10 une grande partie des entreprises
01:45:12 semblent tout à coup être devenues vertes,
01:45:15 éco-responsables, neutres en carbone,
01:45:18 comme si la transition écologique avait pu être traitée
01:45:21 en 3 coups de crayon.
01:45:23 Alors on s'est demandé comment on pouvait faire pour agir,
01:45:25 comment identifier ces pratiques, comment les dénoncer
01:45:28 et comment peut-être, à terme, responsabiliser
01:45:32 ces entreprises qui, consciemment ou non, font du greenwashing.
01:45:35 -Et c'est vrai, Félix, on s'est posé beaucoup de questions,
01:45:38 mais pour y apporter une réponse concrète,
01:45:39 on a créé l'application Green Alert,
01:45:42 qui est la première application citoyenne
01:45:44 qui permet très rapidement de pouvoir signaler une publicité
01:45:47 pour greenwashing, ou en français, éco-blanchiment.
01:45:50 Et comment est-ce que fonctionne Green Alert ?
01:45:52 Eh bien, c'est très simple.
01:45:53 Il vous suffit de prendre en photo une publicité
01:45:56 que vous croisez et qui vous pose problème,
01:45:58 et ensuite, l'application vous accompagne
01:46:01 pour expliquer et qualifier en quoi la publicité est problématique,
01:46:05 et ensuite, pouvoir générer une plainte
01:46:07 qui est automatiquement envoyée au jury de déontologie
01:46:11 de l'autorité de la publicité, ou ARPP.
01:46:14 Et comment est-ce qu'on a amorcé un tel projet, Alexis ?
01:46:17 -Eh bien, Laurine, il fallait chercher
01:46:19 parmi les gens les plus motivés et les plus sensibles
01:46:22 au sujet de l'environnement de votre promo EIG.
01:46:25 Deux juristes experts en legal design,
01:46:27 trois développeurs et/ou data scientists
01:46:30 experts en reconnaissance d'images.
01:46:33 Vous mettez ces gens-là et leurs idées
01:46:35 à mariner le temps d'un week-end au Global Legal Akatron
01:46:38 avec une pincée de caféine, et voilà, vous avez Green Alert.
01:46:43 -Alors, c'est un projet hors les murs,
01:46:45 mais on retrouve vraiment au coeur de ce projet
01:46:47 les valeurs du programme,
01:46:49 déjà parce qu'on est tous issus du programme,
01:46:51 mais parce qu'on a vraiment eu à coeur
01:46:53 de montrer qu'on était capables de se rassembler
01:46:56 avec des compétences complémentaires,
01:46:58 de dépasser le cadre qui nous était initialement proposé
01:47:01 par nos administrations et nos projets individuels
01:47:03 pour se rassembler et créer un service numérique
01:47:07 d'intérêt général dans un domaine
01:47:09 qui nous tenait particulièrement à coeur.
01:47:12 -On avait 3 minutes pour vous convaincre.
01:47:14 Alors, bien sûr, on espère que vous serez les premiers utilisateurs
01:47:17 quand l'application sortira.
01:47:18 Mais vous pouvez, dès aujourd'hui, en scannant le QR code,
01:47:21 tester notre maquette
01:47:22 et nous suivre sur LinkedIn pour la suite de l'aventure.
01:47:25 C'est la fin de la promo 5, peut-être,
01:47:27 mais ce n'est que le début pour Green Alert.
01:47:29 (Applaudissements)
01:47:31 (...)
01:47:40 -Et maintenant, pour clôturer cette cérémonie,
01:47:42 avant de retourner au cocktail,
01:47:43 j'invite Laure Le Quaisy, directrice d'EtaLab,
01:47:46 à venir nous apporter quelques mots.
01:47:50 (...)
01:47:57 -Merci beaucoup.
01:47:58 Alors, d'abord, évidemment, un immense bravo à vous toutes et tous
01:48:04 qui avez travaillé d'arrache-pied pendant cette année,
01:48:09 enfin ces 10 mois,
01:48:10 mais qui avait aussi, justement,
01:48:13 ça vient très justement d'être dit,
01:48:15 pris des risques, innovés, qui a été sorti du cadre,
01:48:19 qui avait pris des initiatives
01:48:20 et qui avait su aussi casser les silos
01:48:23 et vous auto-organiser aussi dans un certain nombre de cas.
01:48:27 Donc ça, c'est vraiment au coeur de l'esprit du programme
01:48:29 et on voit bien que ça se retrouve,
01:48:32 voilà, dans tout ce que vous avez fait cette année.
01:48:35 Je voulais juste, s'il y en a peut-être quelques minutes, quand même,
01:48:38 passer la parole dans le public à des mentors,
01:48:42 des porteurs de projets,
01:48:43 des personnes qui, dans les administrations,
01:48:45 ont aussi joué le jeu d'accueillir des défis,
01:48:48 si certaines, certains ont envie de dire quelques mots,
01:48:51 parce qu'on a choisi de beaucoup mettre en valeur
01:48:56 les OIG, les individus, les projets,
01:48:58 mais en fait, tout le travail aussi d'intégration
01:49:02 et de créer de l'espace
01:49:03 pour que ces équipes puissent se développer
01:49:05 est vraiment important.
01:49:07 Donc je sais qu'il y en a quelques-uns
01:49:09 s'il y a des envies de témoigner,
01:49:11 sinon, voilà, c'est pas une obligation.
01:49:14 Ah, alors oui, on va avoir un petit sujet de micro.
01:49:18 -Ah, super, bravo.
01:49:19 Quel esprit d'initiative.
01:49:21 -Bonjour à toutes et à tous.
01:49:24 Donc je suis Marielle Crisman,
01:49:26 je travaille au sein de la Gendarmerie nationale,
01:49:28 et je voulais juste passer un message très simple et très clair,
01:49:31 c'est oser, oser déposer un dossier,
01:49:34 puisque ça fait la 4e année
01:49:35 que la gendarmerie participe à ce programme extraordinaire,
01:49:39 avec à chaque fois des résultats
01:49:42 qui impactent le quotidien de nos 130 000 gendarmes,
01:49:45 mais également de toute la population française
01:49:48 qui est concernée par les services de sécurité qu'on leur offre.
01:49:52 Donc voilà, je voulais vous faire passer le message.
01:49:55 Si vous hésitez, allez-y et lancez-vous
01:49:59 pour déposer un dossier.
01:50:00 (Applaudissements)
01:50:04 -Merci beaucoup.
01:50:06 Est-ce qu'il y a d'autres témoignages ?
01:50:08 Ah, tout là-bas. Voilà.
01:50:11 (Propos inaudibles)
01:50:13 -Bonjour, Hugo Martin, sur Tristan, au ministère de la Justice.
01:50:20 Donc moi, je vais me faire arracher les yeux si je n'interviens pas.
01:50:23 Et en plus, c'est de bonne grâce
01:50:26 pour remercier l'équipe réellement exceptionnelle.
01:50:28 Et donc ça rejoint tout ce qu'on a dit.
01:50:29 Je pense qu'on n'avait pas ce type de profil.
01:50:33 Il fait du bien, ils ont été hyper intégrés en plus au programme.
01:50:36 On a la particularité que ce soit un projet un peu satellite
01:50:42 et exceptionnel, comme une étoile dans le ciel
01:50:43 dans un gros programme.
01:50:45 Et voilà, ça, ça a très, très bien marché.
01:50:47 Et du coup, tout ce qui pouvait être inquiétude ou déception
01:50:50 sur le fait qu'on n'ait pas encore un produit fini,
01:50:54 moi, je le vois pas du tout comme une déception.
01:50:55 Ça a été dit.
01:50:56 On a fait une présentation à l'Ecole nationale de la magistrature,
01:50:59 à François Molin, sa desponsor,
01:51:00 et objectivement, on n'aurait jamais, jamais, jamais pu faire ça
01:51:04 et présenter tous les enjeux de la procédure pénale numérique
01:51:06 sans ce dispositif.
01:51:08 Donc merci aussi à toute l'équipe d'Inum et Talab
01:51:12 d'avoir permis ça.
01:51:14 (Applaudissements)
01:51:20 -Super. Est-ce qu'il y en a d'autres ?
01:51:23 Mais voilà, effectivement, je pense que ça dit bien
01:51:26 à travers vos deux témoignages
01:51:28 ce qui se passe pendant ce temps,
01:51:32 avant même le défi, pendant le défi, après le défi,
01:51:35 dans les administrations.
01:51:36 Il faut aussi oser, il faut aussi prendre des risques,
01:51:39 dégager du temps, de la disponibilité aussi pour avancer
01:51:43 et puis réfléchir, effectivement, à la pérennisation des projets.
01:51:47 Mais voilà, c'est... Ah, encore un dernier témoignage.
01:51:49 -Je profite d'avoir le micro
01:51:50 pour remercier très chaleureusement l'équipe
01:51:53 Projet Mets Services Green Tech,
01:51:55 avec qui j'ai eu la chance de collaborer pendant 10 mois.
01:51:58 Je suis un petit peu ému parce qu'en fait, on est deux à partir,
01:52:01 deux qui vont continuer le projet eux seuls.
01:52:03 Et voilà, j'ai totale confiance en eux.
01:52:05 Vraiment, je crois que vous allez porter ce projet-là très loin.
01:52:08 Et vraiment, je tenais à vous remercier
01:52:10 pour le travail fourni, la complémentarité des profils.
01:52:13 Et je pense que ça, c'est un... Comment dire ?
01:52:15 Un cadeau assez rare qu'on peut recevoir dans une administration,
01:52:17 d'avoir des personnes qui viennent de l'extérieur
01:52:19 apporter autant, en aussi peu de temps.
01:52:21 Donc merci à eux.
01:52:22 (Applaudissements)
01:52:24 -Super. Merci.
01:52:27 Et c'est vrai que, voilà,
01:52:29 "venu de l'extérieur" vous a apporté beaucoup,
01:52:31 mais je crois que ça va vraiment dans les deux sens.
01:52:34 Et d'ailleurs, on le sent non seulement dans l'émotion, là,
01:52:38 à la fin de cette étape du programme,
01:52:41 mais aussi dans la volonté de poursuivre
01:52:43 d'un certain nombre d'entre vous au sein de l'administration.
01:52:46 Donc bravo à toute la promo 5.
01:52:49 C'était encore une année un peu particulière,
01:52:53 d'un point de vue notamment sanitaire.
01:52:54 Donc bravo aussi pour avoir tenu dans ces conditions-là
01:52:59 et d'avoir réussi justement à collaborer
01:53:01 et à vous rencontrer dans ces conditions.
01:53:04 Je voulais aussi en profiter pour accueillir
01:53:07 ou presque la future promotion 6,
01:53:11 qui compte de nouveau une quinzaine de défis.
01:53:15 Je crois qu'il y a 38 EIG qui ont été d'ores et déjà sélectionnés
01:53:20 et je crois qu'ils sont en cours de sélection.
01:53:23 Voilà, il y a encore quelques candidatures
01:53:25 qui sont en cours d'examen.
01:53:28 Mais certaines sont déjà dans la salle, je crois, aussi.
01:53:31 Donc voilà, une nouvelle aventure qui s'ouvre,
01:53:35 avec bien sûr des passerelles entre les promotions.
01:53:39 Donc ça, c'est très prometteur.
01:53:41 Et moi, c'est vraiment un programme qui me tient beaucoup à cœur
01:53:46 parce qu'il est, on l'a dit, entrepreneurial.
01:53:50 Dans la genèse du projet,
01:53:52 pour nous-mêmes qui avons initié ce projet,
01:53:56 il a fallu justement proposer une toute première fois
01:53:59 un dispositif, dégager, justement, prendre un peu de risques,
01:54:04 faire de l'ingénierie, de programmes,
01:54:06 en assemblant des conditions juridiques,
01:54:08 effectivement, un cadre en termes de ressources humaines,
01:54:12 inventer des nouveaux formats,
01:54:15 aller chercher des financements et élever des fonds,
01:54:17 puisqu'on n'était pas financés
01:54:18 pour créer ce programme initialement.
01:54:22 C'est aussi un programme,
01:54:23 on parlait de collaboration et de partage,
01:54:25 mais qui, vous le savez, je crois,
01:54:27 est inspiré aussi d'initiatives
01:54:29 plus ou moins similaires à l'international.
01:54:31 Et ça, c'est parce qu'EtaLab était en contact
01:54:33 avec un réseau de pairs qu'on a adapté ce programme,
01:54:38 mais aussi partagé nos expériences,
01:54:40 notamment avec l'équipe de Presidential Innovation Fellows
01:54:44 de Barack Obama à l'époque.
01:54:46 Donc, voilà, c'est aussi dans l'ADN d'EtaLab.
01:54:50 Et je crois que dans tout ce que vous avez présenté aujourd'hui,
01:54:54 on retrouve vraiment ces valeurs cardinales du programme.
01:54:56 Et moi, je vois vraiment EIG comme une sorte de fabrique
01:55:00 de l'action publique telle qu'on voudrait vraiment
01:55:04 qu'elle soit à la cible,
01:55:05 donc ouverte au sens à la fois transparente, redevable,
01:55:10 co-construite aussi avec ses parties prenantes,
01:55:15 plateforme au sens où elle repartage ce qu'elle produit,
01:55:19 les données, les API, les codes sources des logiciels.
01:55:21 Donc ça, c'est cette dimension vraiment d'ouverture,
01:55:24 au-delà, bien sûr, de la capacité à aller chercher
01:55:26 des compétences et des envies de contribuer
01:55:28 à l'extérieur de l'administration.
01:55:31 Ce service public, il est aussi, bien sûr,
01:55:34 fondé sur la donnée, data-driven,
01:55:35 c'est-à-dire il fait le meilleur usage possible des données
01:55:39 en faisant en sorte que tout ce qui peut être ouvert et repartagé
01:55:42 soit remis à disposition,
01:55:44 que les données entre acteurs
01:55:46 habilités à en connaître soient partagées,
01:55:49 qu'on exploite les données
01:55:50 avec des traitements du machine learning aussi.
01:55:53 Donc ce côté service public
01:55:55 qui tire tout le potentiel des données,
01:55:57 c'est une autre valeur importante
01:55:58 et ça fait bien le lien avec l'activité d'EtaLab.
01:56:02 Mais c'est aussi une action publique et un service public,
01:56:05 vous l'avez dit, qui est inclusif,
01:56:08 qui prend en compte justement la diversité,
01:56:11 se met des enjeux d'accessibilité,
01:56:13 c'est vraiment très important.
01:56:15 Souverain aussi, parce qu'on a la maîtrise, justement,
01:56:18 des outils, des solutions qu'on développe, de la technologie.
01:56:21 On produit de nouveau du code source ouvert,
01:56:25 c'est très important,
01:56:26 et bien sûr, avec cette notion aussi d'éco-responsabilité.
01:56:29 Donc je trouve que ces ingrédients-là,
01:56:31 ça dit quelque chose vraiment de ce vers quoi
01:56:34 on voudrait que tous les services publics convergent.
01:56:37 Donc quand on les bâtit de zéro,
01:56:39 c'est pas toujours simple
01:56:41 d'injecter tous ces ingrédients dès le début,
01:56:43 mais en tout cas, on se donne une trajectoire pour y aller.
01:56:46 Quand on adapte ou qu'on s'intègre dans des projets existants,
01:56:49 c'est parfois encore plus difficile,
01:56:51 mais je trouve qu'on sent vraiment que ces valeurs-là
01:56:53 sont portées très fort dans ce que vous produisez.
01:56:56 Et voilà, c'est vraiment très chouette.
01:56:58 Et pour finir, je voulais bien sûr remercier
01:57:01 toute l'équipe du programme.
01:57:03 Vous l'avez déjà fait, mais donc Corine, Thomas, Fred...
01:57:09 Pardon, je ne vous vois plus, Elisabeth, voilà.
01:57:12 Inès, Coraline,
01:57:14 et les autres équipes aussi de l'Adinium
01:57:17 qui contribuent aussi à faire fonctionner ce programme-là
01:57:22 et notamment Etalab, mais pas que.
01:57:25 Et puis de nouveau, bravo encore à toute la promotion.
01:57:27 Donc je vais passer la parole à Corine juste après,
01:57:31 mais je vous propose aussi de faire une photo de promo
01:57:34 avec l'équipe du programme.
01:57:35 Donc je ne sais pas si tu dis un petit mot avant
01:57:37 ou si on vient tous.
01:57:38 Oui, voilà. Venez, toutes et tous, on va faire la petite photo.
01:57:43 -Et pendant qu'on s'installe pour la photo,
01:57:45 je voulais juste vous dire que l'événement n'est pas fini,
01:57:47 parce qu'on vous invite à un cocktail dans la salle à côté.
01:57:51 Donc quand vous sortez de l'auditorium,
01:57:52 il faudra juste tourner à gauche, aller tout droit.
01:57:54 Et donc il y aura des petites choses à manger
01:57:57 et surtout des stands de démo
01:57:58 pour que vous puissiez échanger directement avec les OIG.
01:58:01 Voilà, donc laissez-nous juste le temps de la photo
01:58:03 parce qu'ils ne sont pas encore au stand.
01:58:06 Ne laissez pas... Vous pouvez rester sur scène.
01:58:09 En haut. Bon, on monte tous alors.
01:58:12 Et surtout, ne laissez pas vos affaires dans l'auditorium, s'il vous plaît,
01:58:15 parce que vous risquez de ne pas pouvoir y accéder.
01:58:18 Voilà, merci.
01:58:20 (...)
01:58:23 (Applaudissements)
01:58:26 (...)
01:58:29 (...)
01:58:33 (Propos inaudibles)
01:58:36 (...)
01:58:39 (...)
01:58:42 (Propos inaudibles)
01:58:46 (...)
01:58:49 (...)
01:58:52 (Propos inaudibles)
01:58:55 (...)
01:58:58 (...)
01:59:01 (...)
01:59:05 (Propos inaudibles)
01:59:08 (...)
01:59:11 (...)
01:59:14 (...)
01:59:17 (...)
01:59:21 (...)
01:59:24 (...)
01:59:27 (...)
01:59:30 (...)
01:59:33 (...)
01:59:37 [SILENCE]