Jean-Louis Bourlanges: «En ayant du mal à faire passer des lois, nous réduirons l’inflation normative»
  • il y a 2 ans
Alors que le chef de l’Etat doit composer avec une majorité relative, les groupes d’opposition n’ont pas saisi les mains tendues par ce dernier. Le gouvernement devra-t-il donc se résoudre à aller chercher les voix susceptibles de lui manquer, texte par texte, à droite comme à gauche ? « Je crois qu’il faut bien comprendre la logique des institutions, analyse Jean-Louis Bourlanges, député MoDem des Hauts-de-Seine. Soit on est dans une logique strictement parlementaire comme en Allemagne où les groupes bâtissent un contrat de législature ou on est dans un système à la française, à savoir une monarchie républicaine telle que voulue par le général de Gaulle dans laquelle le Président est le sculpteur de la majorité parlementaire. Et ça, il ne peut le faire qu’autour de son propre projet. C’est en fonction des déclarations de la Première ministre que va désormais s’organiser les attitudes des uns ou des autres.»
Notre invité ajoute : «On aura du mal à faire passer des lois mais ce n’est pas une mauvaise chose. J’ai toujours protesté ces cinq dernières années contre l’intoxication législative. On va donc réduire l’inflation normative car, comme le dit le conseil d’Etat depuis des décennies, la loi bavarde. Nous avons moins besoin de lois que de changements réels. J’ai toujours le sentiment qu’un ministre embarrassé, quand il ne sait pas comment faire évoluer son administration, fabrique une loi. C’est souvent une stratégie d’esquive. »
Sur le plan international, on voit que l’OTAN, face à la menace russe, est en train de renaître et de se réinventer. Une analyse que partage l’élu des Hauts-de-Seine: «Il y avait une légère erreur de diagnostic de la part d’Emmanuel Macron, l’OTAN n’était pas en état de mort cérébral mais en coma profond ! On a eu un médecin diabolique qui nous a aidé à nous en sortir, Vladimir Poutine. Effectivement, à l’époque l’OTAN ne savait plus à quoi elle servait, elle ne savait plus qui était son ennemi (…) On est dans une situation tout à fait différente, l’ennemi est clairement identifié et l’OTAN attire. On a la Finlande et la Suède qui souhaitent rejoindre l’OTAN, on réarme, on s’organise, reste le problème de la Turquie, qui est compliqué. Est-ce une opposition de principe de Erdogan à l’extension de l’OTAN ou, plus vraisemblablement, un élément de chantage ? Depuis quelques années, la Turquie n’est pas un interlocuteur très clair et très fiable. »
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