Terreur à Irpin, une banlieue de Kiev : "Les troupes russes ont délibérément tué des civils"
  • il y a 2 ans
Notre émissaire s'est rendu à Irpin, à la périphérie de la capitale ukrainienne, le vendredi 5 mars. Des habitants fuyant un bombardement meurtrier et des ravitailleurs de soldats et d'habitants encore sur place se retrouvent sur les décombres d'un pont bombardé...
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Une planche comme bouée de sauvetage. Dès le début de l'offensive russe, les forces ukrainiennes ont fait sauter le pont reliant Kiev et Irpin à 25 kilomètres au nord-ouest de la capitale. Afin de passer d'un côté à l'autre du fleuve pour rejoindre les deux villes, les habitants n'ont eu d'autre choix que de se faufiler sous le pont éventré, au milieu des tas d'asphalte et de ferraille, et de faire quelques pas sur ce pont piétonnier de fortune. . En ce vendredi matin 4 mars, un flot continu de civils a défilé dans ce fragile couloir d'évacuation, poussé par d'intenses tirs d'artillerie et sous le regard bienveillant et attentif des militaires déployés.

De nombreuses familles évacuées à pied dans cette partie de la banlieue de Kiev, sacs sur les mains et sur le dos, enfants dans les bras. "Les bombardements durent depuis une semaine. Nous espérions que ça irait mieux, mais ça ne l'est pas. C'est devenu trop dangereux pour rester", a révélé le jeune couple d'Irpin, Victoria et Alexei, qui a décidé d'abandonner leur maison, installée à Kiev avec des amis. Il y a eu de nombreux morts, notamment dans la ville voisine, Boutcha", théâtre de l'attaque manquée des forces blindées russes le dimanche 27 février.

"Il n'y a plus d'endroit sûr"

Pour Yurii, cette vague de départs est la plus importante. "C'est difficile de sortir tôt, les routes ne sont pas sûres", a déclaré le commerçant qui a mis sa femme et son fils de 4 ans en sécurité. Personne ne pensait alors que ce serait aussi long et meurtrier. En fait, l'armée russe a délibérément tué des civils. Il n'y a plus d'endroit sûr. »

A Irpin (Ukraine), des soldats ukrainiens arrivent pour aider les civils fuyant les combats du 4 mars. LP / Philippe de Poulpiquet

La zone menant à l'aérodrome de l'auberge est stratégique et les combats font rage. L'explosion sourde résonnait sans cesse. La fumée montait derrière la colline boisée. "Hé, ça vient de nous", a apaisé un Ukrainien, identifiant la source de la fusillade. Derrière lui, une petite fille a évacué les lieux sur son scooter.

Parmi les résidents qui ont fui, il y avait de nombreux couples avec de jeunes enfants. "Nous avons marché 10 kilomètres depuis Hostomel", racontent Maria et Vitali, accompagnés de leur fille Arina, 12 ans, qui n'a pas lâché sa peluche licorne. "Là, presque tout a été détruit. Les sirènes et les explosions étaient permanentes. Nous vivions dans le sous-sol de l'immeuble, mais même là, les murs tremblaient.
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