Respighi : La poule, d'après Rameau, extrait des "Oiseaux"

  • il y a 2 ans
Barbara Hannigan dirige l'Orchestre philharmonique de Radio France dans la 3e suite "La poule" des Oiseaux d'Ottorino Respighi.


« La Poule » d’après Rameau, mais aussi un « Prélude » d’après Bernardo Pasquini, « La Colombe » d’après Jacques Gallot, « Le Rossignol » d’après une pièce anonyme du XVIIe siècle, et « Le Coucou » d’après le même Pasquini : le travail entrepris par Respighi, instrumentation plutôt que recomposition de pièces des XVIIe et XVIIIe siècles, n’a nullement trahi les partitions originales. Datée, sa démarche n’a pas pris une ride. Ses apports à Monteverdi, bien que fantaisistes et sujets aux polémiques, ont participé à la redécouverte de l’Orfeo et du Lamento d’Ariane. Et Locatelli, Tartini et Veracini, parmi bien d’autres, sont passés entre ces mains qui aspiraient moins à une authenticité musicologique qu’à redonner à ce vaste pan de l’Histoire la place qu’il mérite.
Dans Les Oiseaux, Respighi est parvenu à donner à l’ensemble une véritable cohérence, construction d’un tout à partir de choses auparavant indépendantes, par le retour d’une même tonalité dans les première, troisième et cinquième parties, et grâce à une citation de l’Allegro initial à la fin de la dernière. Et si les œuvres reposant sur de telles transcriptions sont nombreuses dans son catalogue, la présente suite d’orchestre s’inscrit résolument dans son époque, faisant appel à un effectif plus important (avec célesta et harpe), se dotant de petites touches personnelles, et n’hésitant à glisser quelques clins d’œil avec une parodie inattendue de la forêt wagnérienne.
Qu’importe alors si certaines œuvres y ont perdu le mordant que leur conférait leur formation première ; les images y sont toujours présentes – le « cocodè » de la poule selon le procédé de l’onomatopée – et ont pris ces teintes des vieilles photographies, certes moins subtiles, mais dont le charme légèrement suranné demeure aujourd’hui encore irrésistible.

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