Ce que la Chine peut nous apprendre de nous-mêmes
  • il y a 2 ans
Alors qu’a lieu la cérémonie d’ouverture des 24ème Jeux Olympiques d’Hiver qui se déroulent à Pékin jusqu’au 20 février prochain, retour sur son pays hôte, la Chine, qui à bien des égards constitue encore une énigme pour l’Occident et l’Europe.

Le dernier livre de François Jullien, "Moïse ou la Chine", vient clôturer un cycle triangulaire constitué de "Si parler va sans dire" et de "L’Invention de l’idéal et le destin de l’Europe". L’ensemble revient sur les principaux termes de la philosophie européenne que l'auteur a étudiés à travers la pensée chinoise. Ces trois ouvrages symbolisent sa démarche tournée vers la mise en dialogue de deux traditions philosophiques et culturelles, celle chinoise et celle européenne.

Le pouvoir chinois est un pouvoir d”’intégration", qui refuse la dissidence et la “fêlure” comme nous le précise l'auteur. C’est dans cette idée que se poursuit l’entreprise de sinisation, “ancienne en Chine”, des autres religions. Pour exemple, le film "Fight Club" de David Fincher, sorti récemment en Chine et dont la fin a été purement et simplement réécrite.

De son côté, le rédacteur en chef du "1 hebdo", Julien Bisson, à l'occasion de la parution du numéro "Chine, l'envers du décor", dresse le constat d’une fracture générationnelle qui prend notamment la forme d'“un repli individualiste à double tranchant pour le pouvoir”. Ce repli permet d'un côté que la jeunesse ne se révolte pas contre les restrictions de liberté. Néanmoins, il représente aussi un risque pour la cohésion nationale. Les autorités essayent en outre de rebâtir celle-ci en excitant le nationalisme chez la jeunesse.

Olivia Gesbert invite à sa table François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue, et Julien Bisson, rédacteur en chef du "1 hebdo".
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