Les libraires de la Fnac Saint-Lazare déterminés à améliorer leurs conditions de travail
  • il y a 2 ans
Des libraires de la Fnac Saint-Lazare à Paris, en grève perlée depuis le 8 décembre, se sont rassemblés vendredi 14 janvier devant leur lieu de travail. Ils exigent de meilleures conditions de travail, plus de reconnaissance, et des embauches.

Depuis plus d’un mois, des libraires de la Fnac Saint-Lazare se réunissent à Paris pour alerter la direction sur leur mal-être au travail. « Notre quotidien, c’est le rangement et le renseignement avec la clientèle. Mais, depuis quelques années, des tâches se sont rajoutées sans contreparties financières », explique Nicolas Terrenoire, libraire depuis 20 ans à la Fnac Saint-Lazare. Parmi ses tâches, on retrouve par exemple le retour des colis, mais surtout le click & collect, un service en ligne en pleine explosion, et qui induit plus de manutention pour les salariés.

Cette manutention pèse sur le quotidien des libraires. Marlène Papi, employée depuis 21 ans à la Fnac ressent un métier « beaucoup plus physique » que par le passé. Certains employés souffrent au niveau du dos, « cassés » à force de soulever des bacs trop lourds, ou bien des mains diminuées par des tendinites apparues après trop de mouvements répétitifs. « Le click & collect, ça nous a vraiment mis mis dedans » regrette Marlène, qui avoue avoir également du mal à « être partout », alors que le personnel manque, et que les rayons voient défiler des intérimaires de passage qu’il faut former, avant qu’ils ne finissent par disparaître.

Avec le service de click & collect, les libraires doivent honorer les commandes de retrait en une heure top-chrono, commandes qui viennent s'additionner à leurs tâches traditionnelles quotidiennes. « Ça apporte une dose de stress, parce qu'il y a un truc qui vous fait bip, bip, bip, bip, bip en permanence, pour vous rappeler qu’il faut le traiter de suite, alors que l'on est en train de parler avec un client... C'est compliqué », détaille Glareh Khabje-Meuri, représentante du personnel CGT.

« À force de ne pas avoir de reconnaissance et d'avoir une charge de travail supplémentaire au quotidien, les gens se sentent écrasés » témoigne l’élue CGT, pour l’ensemble des personnels de la Fnac. « On a des collègues qui sont en burn out. On a récemment un collègue qui est parti en démission, et ce n’est pas normal de souffrir au travail ».

Une partie des souffrances des employés émanent d’un fonctionnement à effectifs réduits, assure Glareh Khabje-Meuri, qui affirme avoir vu le personnel se réduire sous ses yeux, sur une dizaine d’années de présence au sein de l'entreprise: « On était plus de 500 sur l’ensemble des personnels du magasin, et maintenant on est un peu plus de 200». Au niveau des libraires, les grévistes demandent la création de 5 postes à temps complet, et le remplacement des absents longue durée par des embauches en CDD, et non par des intérimaires.

Pour faire face, les libraires comptent se serrer les coudes et faire durer le mouvement, « unis dans la même galère ».
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