Livreur mort après une interpellation à Paris. Une « bavure policière », dénoncent les avocats
  • il y a 4 ans
Le livreur de 42 ans, demi-frère du footballeur Marvin Martin, avait fait un malaise cardiaque après une interpellation musclée, vendredi, à proximité de la Tour Eiffel. Les avocats disposent d’images vidéo.

Cédric Chouviat, ce livreur en scooter de 42 ans avait fait un malaise cardiaque lors de cette interpellation menée vendredi peu avant 10 h aux abords de la Tour Eiffel, à Paris. Il est décédé dans la nuit de samedi à dimanche.

Les avocats de sa famille dénoncent ce mardi une bavure policière causée par des techniques d’interpellation dangereuses et disproportionnées en s’appuyant sur des vidéos et des témoignages qu’ils ont recueillis.

Selon une première vidéo diffusée mardi lors d’une conférence de presse, Cédric Chouviat apparaît casqué en train de tourner nerveusement autour des policiers en les filmant. Une autre vidéo le montre ensuite au sol à plat ventre, toujours casqué, se débattant sous le poids de trois policiers qui tentent de le maîtriser.

Privation d’oxygène
Les images ne montrent pas le moment où ils tombent au sol mais deux témoins indiquent qu’il a subi une clé d’étranglement, a déclaré Me Arié Alimi, un des avocats de la famille de ce père de cinq enfants.

Il ne s’agit pas d’un malaise cardiaque spontané mais il est lié à une hypoxie, une privation d’oxygène, a ajouté l’avocat, pointant la possible responsabilité de ce placage ventral, une technique d’interpellation régulièrement décriée.

Il n’avait strictement aucun problème cardiaque, il faisait seulement un peu d’hypertension, a précisé Me Alimi.

Il n’y a aucun doute sur le fait que les modalités d’interpellation – la clé, le placage ventral, l’étouffement – étaient inappropriées et hors de proportion, a déclaré Me William Bourdon, autre avocat de la famille.

Cette bavure policière est dramatique, un juge d’instruction indépendant doit être désigné au plus vite, a-t-il ajouté alors que l’enquête en recherche des causes de la mort, confiée à l’IGPN, est toujours menée par le parquet de Paris.
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