« J’ai eu le temps de voir ma mère mourir ». La colère de la fille d’une victime de féminicide
  • il y a 4 ans
Sylvia, 40 ans, a été tuée par son mari, ce lundi 11 novembre, alors qu’elle avait porté plainte pour violences domestiques. Sa fille reproche aux gendarmes d’avoir pris trop de temps pour intervenir, mais au système judiciaire de laisser les femmes battues en danger.

Cela faisait près de quatre ans que sa mère fréquentait le compagnon qui l’a tuée ce lundi 11 novembre. Quatre ans que Sylvia, 40 ans, subissait les coups de son mari.

C’est sa fille, Stella, qui a contacté la gendarmerie après l’appel à l’aide de sa mère. « J’ai mis trois minutes de Bischwiller à [chez ma mère] alors que la gendarmerie se trouve également à Bischwiller. On les a appelés avant que je parte de chez moi, raconte-t-elle, au micro de France bleu Alsace. Ils ont mis une demi-heure à venir. »

Elle reproche aux gendarmes de ne pas être intervenus assez rapidement. « J’ai eu le temps d’escalader le portail, fracturer la porte, voir ma mère se prendre le dernier coup de couteau dans la carotide. […] J’ai vu des gyrophares c’était les pompiers qui n’osaient pas s’interposer puisqu’il était armé. La gendarmerie n’était toujours pas là. »

« Personne n'a voulu nous aider »
Stella dénonce aussi l’abandon des femmes battues. « Personne n’a voulu nous écouter, personne n’a voulu nous aider. À part des "portez plainte, Madame". C’est bien beau de porter plainte, mais ça n’aide pas », constate-t-elle, amère.

« On la raccompagne sur le canapé, et : "bonne nuit, Madame", ironise la jeune femme. Le lendemain on n’est même pas sûrs qu’elle se réveille. C’est ce qui est arrivé cette nuit. »
En 2018, 121 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon ou ex-compagnon.
Recommandée