Limoges. Liquidation judiciaire du journal « L'Écho » créé il y a 76 ans
  • il y a 4 ans
Le tribunal de commerce de Limoges a prononcé ce vendredi la liquidation judiciaire du quotidien régional du centre-ouest « L'Écho », qui a cessé de paraître mercredi après 76 ans d'existence.

« C'est confirmé, le tribunal a prononcé la liquidation (...) On a tous fait nos cartons. C'était dans un coin de nos têtes mais cette fois, c'est bel et bien fini », a déclaré Jacques Grare, un des 42 employés à L'Écho à L'AFP. Ce quotidien régional de gauche, créé il y a 76 ans et dont le siège était à Limoges, paraissait dans cinq départements : Haute-Vienne, Creuse, Corrèze, Dordogne et Indre. La dernière parution a eu lieu mercredi.

« Tout s'arrête du jour au lendemain, ça fait forcément bizarre, d'autant qu'on s'est vraiment rendu compte de l'ampleur de la situation financière seulement la semaine dernière. On est dans le soutien et l'accompagnement des collègues. C'est ce qui prime pour le moment », a estimé ce journaliste qui travaillait à L'Écho depuis 20 ans.

Diffusé clandestinement pendant la guerre
Le journal a été créé en 1943 sous le nom de Valmy ! et diffusé clandestinement pendant la guerre. Il a ensuite été baptisé L'Écho du Centre, puis L'Écho, très ancré à gauche avec une ligne antilibérale et un temps, après guerre, « strict porte-parole du parti communiste », selon son histoire publiée sur son site internet.

Marcel Rigout, ancien député et ministre communiste du gouvernement de Pierre Mauroy, a été directeur du journal de 1958 à 1987.

« C'était le quotidien de la classe ouvrière. Il était très implanté, très enraciné dans les campagnes. Ce canard, c'était un patrimoine », a expliqué à l'AFP Georges Châtain, journaliste à L'Écho depuis 1970.

En 2012, le quotidien avait été placé en redressement judiciaire avec un étalonnement de la dette.Selon Frédéric Sénamaud, gérant non salarié de L'Écho, plusieurs facteurs se sont conjugués : « La baisse des annonces légales qui nous a fait perdre 800 000 euros par an, la lente érosion du lectorat, à l'image de nos confrères, et puis aussi la crise économique de 2008 où la publicité a fortement diminué ».