J'ai perdu mes cheveux quand j'ai eu un Cancer

  • il y a 5 ans
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Voici Karen, et elle veut te parler d’un des épisodes les plus tristes de sa vie. Karen a 15 ans, et il y a quelques temps, elle était sur le point de perdre ses cheveux, qu’elle avait fait pousser toute sa vie. Voici ce qui s’est passé.

Elle était née avec de beaux cheveux noirs, ce qui est apparemment rare chez les nouveau-nés. En grandissant, ils sont devenus encore plus noirs et encore plus beaux. Karen ressortait sur toutes les photos depuis qu’elle était petite, notamment car sa mère aimait lui faire des coiffures différentes tous les jours. En vérité, Karen n’était pas particulièrement belle mais ses cheveux étaient ce qui faisait son charme et lui donnaient confiance en elle. Dès que quelqu’un la voyait pour la première fois, sa première réaction était : « Quels beaux cheveux ! Je peux les toucher ? » Certaines personnes avec quelque chose d’inhabituel dans leur apparence sont énervées par cette envie constante de les toucher, mais Karen aimait vraiment ça.

En vieillissant, Karen commença à attirer l’attention de beaucoup de garçons. Elle préférait se dire que c’était lié à sa personnalité géniale, mais elle savait qu’ils la trouvaient attirante grâce à ses cheveux. En fait, elle ne les avait jamais vraiment coupés et ils étaient très, très longs. C’est pour cela qu’elle en avait toujours pris soin et qu’au bout d’un moment, elle commença à être super prudente envers leur santé. Chaque cheveu perdu la faisait paniquer, même si elle savait qu’elle exagérait un peu. Elle était si paranoïaque qu’elle commença à faire des cauchemars dans lesquels elle perdait ses cheveux mèche par mèche. Elle se réveillait toute transpirante et effrayée.

Mais ne t’imagine pas que Karen ne faisait attention qu’à ses cheveux. Personne ne la trouvait superficielle – elle était studieuse et avait beaucoup de passions, notamment le sport. Et c’est à cause du sport qu’elle commença à réaliser que quelque chose n’allait pas. Elle fatiguait très vite ; elle commença à perdre beaucoup de poids alors qu’elle mangeait bien. Pire, elle avait des bosses dans le cou qui firent peur à sa mère, au point qu’elle l’emmena immédiatement aux urgences. Après plusieurs tests, parfois très douloureux, elle fut admise à l’hôpital avec un diagnostic horrible.

Karen avait une leucémie aigüe. Tu sais, ce genre de diagnostic qui te fait te demander combien de temps tu as encore à vivre. Elle était en état de choc et ne savait même pas ce qu’elle devait ressentir. La chose drôle, s’il y avait quelque chose de drôle dans la situation, c’est l’idée qu’elle allait perdre ses cheveux parfaits qui la rendait triste. Elle voyait les crânes chauves des autres enfants du département et pleurait toutes les larmes de son corps. C’est bête, bien sûr, mais c’était une sorte de protection envers le stress qu’elle ressentait. Et pour Karen, ses cheveux étaient un symbole de sa vie joyeuse et en bonne santé qu’elle venait de perdre.

Alors qu’elle se préparait pour la chimiothérapie, elle ne pensait même pas au processus ou aux résultats ; elle ne pouvait que réfléchir aux manières grâce auxquelles elle pourrait sauver ses cheveux. Elle savait que c’était idiot, qu’elle aurait dû se concentrer pour garder le moral et combattre la maladie, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Et d’un coup, de l’aide arriva alors qu’elle s’y attendait le moins. Son médecin lui proposa d’essayer une nouvelle thérapie pour prévenir la chute de cheveux, qui gelait le cuir chevelu pendant la chimio. C’était encore en période d’essai, mais les médecins voulaient voir comment ses cheveux inordinaires réagiraient. Ils dirent que c’était son seul espoir de les sauver, ou du moins la majeure partie. Bien sûr, Karen accepta!

Karen commença sa chimio plus concentrée et plus optimiste – si tu peux être optimiste dans une telle situation. Encore plus important, elle avait de l’espoir. L’espoir de sauver ses cheveux était pour elle intimement relié à l’espoir de guérir, ce qui est crucial avec la leucémie. Elle s’était assise avec ce drôle de chapeau froid en lien avec la thérapie et priait pour que tout se passe bien. Et ses prières furent entendues. Du temps passa, et elle est maintenant en rémission, reprenant petit à petit sa vie normale. Et pour ses cheveux ? Eh bien, elle en perdit quelques-uns mais ils sont toujours beaux grâce au traitement. En plus, maintenant qu’elle est un peu plus vieille, Karen a développé une attitude plus calme envers ses cheveux, et elle n’est plus aussi effrayée de les perdre car elle sait désormais que ce n’est pas une chose si horrible. Mais elle est convaincue que se concentrer sur ses cheveux en les voyant comme un symbole de sa vie en bonne santé l’a aidée à combattre la maladie. Elle est heureuse de pouvoir te raconter son histoire, et remercie ses cheveux pour ça.

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