Gilets jaunes. Louis Boyard, figure du mouvement lycéen, a déposé plainte contre la police

  • il y a 5 ans
Âgé de 18 ans, le président du syndicat lycéen UNL a été blessé le 2 février, à Paris, lors d'une manifestation contre les violences policières.

Le président du syndicat lycéen UNL, Louis Boyard, blessé au pied lors du 12e samedi de mobilisation des Gilets jaunes, à Paris, a porté plainte ce mercredi, s'estimant victime de violences volontaires avec arme par les forces de l'ordre, a-t-on appris auprès de son avocate.

Le jeune homme âgé de 18 ans affirme avoir été blessé par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) alors qu'il défilait pacifiquement dans la capitale, le 2 février, avec des Gilets jaunes qui s'étaient rassemblés ce jour-là pour une « grande marche des blessés » afin de dénoncer les violences policières.

Dix jours d'ITT
Le plaignant dit s'être tenu à l'écart des manifestants lorsque des heurts ont commencé à éclater en fin d'après-midi avec les forces de l'ordre, mais avoir ressenti soudainement « un puissant choc sur le dessus de son pied gauche ».

Le service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine, où Louis Boyard a été examiné dans la soirée, a diagnostiqué un « trauma de l'avant-pied gauche sans fracture ni luxation évidente à la radio ». Son médecin traitant lui a ensuite prescrit 10 jours d'interruption totale de travail (ITT).

« La circonstance selon laquelle les lanceurs de balles de défense sont autorisés dans le cadre d'une opération de maintien de l'ordre ne doit pas empêcher la justice d'enquêter afin de savoir si une utilisation adéquate de ces armes a été faite », a déclaré Jade Dousselin, conseil du lycéen.

Le Défenseur des droits saisi
L'avocate a par ailleurs indiqué vouloir saisir le Défenseur des droits, autorité indépendante notamment chargée de veiller au respect de la déontologie des forces de sécurité, sur l'utilisation des LBD.

Le recours à cette arme, qui a fait de nombreux blessés, s'est intensifié avec le mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement ayant dénombré fin janvier plus de 9 000 tirs de LBD.

Près de 60 000 personnes avaient défilé le 2 février à travers la France pour dénoncer les violences policières, au lendemain d'une décision du Conseil d'Etat de maintenir l'usage des LBD dans les manifestations.

Quelques jours plus tard, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) avait à nouveau saisi le Conseil d'Etat de recours contre les LBD.

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