Le double drame des Soudanais de Fassouh - OLJ
  • il y a 5 ans
Ils travaillaient au Liban en quête de meilleures conditions de vie sans doute, peut-être aussi pour fuir la violence qui sévit dans leur pays, le Soudan. Ils habitaient à Fassouh, un quartier d'Achrafieh (Beyrouth), dans l'immeuble vétuste qui s'est écroulé le dimanche 15 janvier. Huit d'entre eux ont perdu la vie dans ce drame.

Al Tayyeb Daoud Ismail et Ismail Abou Bakr ont pu être sauvés, extraits vivants des amas de béton et conduits à l'hôpital.
Mais le même jour, les Forces de sécurité intérieures (FSI) les ont arrêtés pour entrée et séjour illégaux sur le territoire libanais. Transférés à la Sûreté générale, ces Soudanais ont été incarcérés dans le centre de détention près du Palais de Justice. Ce matin, vers 6h, avec un troisième ressortissant soudanais, ils devaient être expulsés vers le Soudan.
"Leur situation est illégale, la loi exige qu'on les expulse", explique le général Akiki, porte-parole de la Sûreté générale, qui confirme les arrestations. "L'ambassade du Soudan vient de nous envoyer les billets d'avion", précise-t-il.

"Un autre rescapé soudanais est toujours à l'hôpital. Nous essayons de connaître sa situation légale", rapporte, de son côté, Sarah Wansa, de l'ONG Frontiers-Ruwad qui travaille pour la protection des droits des demandeurs d'asile et des réfugiés au Liban.
Pour les Soudanais en voie d'expulsion, il est déjà trop tard. Mais Sarah Wansa veut suivre le dossier des indemnités des survivants soudanais. Le gouvernement a annoncé une compensation de 30 millions de livres libanaises aux familles des victimes et à chaque famille résidant dans l'immeuble écroulé. "Il faut voir si les victimes étrangères vont être traitées de la même manière que les Libanaises", souligne Sarah Wansa.

C'est pour ne pas que l'Etat libanais les oublie, et pour rendre un dernier hommage aux victimes anonymes, égyptiennes, philippines ou soudanaises, de l'immeuble Fassouh, que le collectif Anti Racism Movement a organisé, mercredi 25 janvier, une veillée aux chandelles devant les ruines du bâtiment effondré.
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