Affaire Khashoggi. Le meurtre a été « sauvagement planifié » selon un haut responsable turc.

  • il y a 6 ans
Affaire Khashoggi. Le meurtre a été « sauvagement planifié » selon un haut responsable turc.

Le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul a été « sauvagement planifié », a affirmé lundi 22 octobre, un haut responsable turc, ajoutant que « des efforts conséquents » avaient été déployés pour le dissimuler.

L’affaire du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi continue d’alimenter les débats médiatiques en Turquie. « Nous sommes face à une situation qui a été sauvagement planifiée et des efforts conséquents ont été déployés pour dissimuler » ce meurtre, a déclaré lors d’une conférence de presse à Ankara Omer Celik, le porte-parole du parti au pouvoir en Turquie (AKP).

« C’est un crime extrêmement complexe », a ajouté le porte-parole. « J’espère que tous les éléments seront mis au jour et que les responsables seront punis, de sorte que ce genre de choses ne traversera plus jamais l’esprit de quiconque », a-t-il poursuivi.

Ces déclarations surviennent à la veille de révélations promises par le président turc Recep Tayyip Erdogan au sujet de cette affaire qui a choqué la communauté internationale et terni l’image du prince héritier du trône d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, dit « MBS ».

Khashoggi, un journaliste critique du pouvoir saoudien âgé de 60 ans, a été tué le 2 octobre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. D’après des responsables et des médias turcs, le corps du journaliste a été démembré après ce meurtre soigneusement prémédité et mis à exécution par une équipe de quinze personnes.

La presse turque soupçonne l’implication du prince héritier saoudien
Après avoir dans un premier temps affirmé que Khashoggi avait quitté le consulat vivant, Ryad a reconnu que le journaliste y avait été tué, tout en affirmant qu’il s’agissait d’une « opération non-autorisée » par le pouvoir, et dont « MBS » n’était « pas informé ».

Mais la presse turque a démonté cette ligne de défense lundi 22 octobre. Le quotidien Yeni Safak, proche du pouvoir, a affirmé qu’un membre du commando ayant tué Khashoggi avait appelé à plusieurs reprises le directeur du bureau du prince héritier, Bader Al-Asaker après le meurtre du journaliste. « Au moins l'un de ces appels a été effectué depuis le bureau du consul général », a ajouté le journal, dans un article intitulé « l'étau se resserre autour du prince héritier ».

« Une tentative de dissimulation »

La chaîne américaine CNN a pour sa part diffusé des images de vidéosurveillance montrant, selon un responsable turc, un des agents saoudiens quittant le consulat par une porte arrière portant les vêtements dont était vêtu Khashoggi à son arrivée, ainsi qu'une barbe factice.

Il s'agissait, selon le responsable turc, d'une « tentative de dissimulation » visant à faire croire que Khashoggi avait bel et bien quitté le bâtiment comme l'avait affirmé Ryad après la disparition du chroniqueur du Washington Post.

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