Étape 57 : San Vicente De La Barquera – Buelna / Camino Del Norte – Saint-Jacques-de-Compostelle – 10 octobre 2017.
  • il y a 6 ans
Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle par la voie de Tours et le Camino Del Norte depuis Paris, Tour Saint-Jacques.
57ème étape de San Vicente De La Barquera à Buelna le 10 octobre 2017 départ à 09h30 arrivée à 17h30 – 27 Km, 8h00 de marche pause comprise.
Los Corales de Buelna est une commune dans la province de Cantabrie, dans la communauté autonome de la Cantabrie, Espagne.

J’ai beaucoup de chance en ce moment. Depuis que j’ai quitté Portugalete, tout va pour le mieux, le soleil est au rendez-vous et le ciel est radieux. Il ne m’en fallait pas plus pour me ressourcer au cœur même du Camino Del Norte, dominé par ces montagnes recouvertes d’un tapis vert longeant le littoral nord atlantique. C’est avec aisance que j’avale tous ces kilomètres, me rapprochant toujours un peu plus de Santiago de Compostela. Je ne compte même plus les kilomètres restants, ni le nombre d’étapes encore à faire. Je me contente tout simplement de marcher et de contempler tout ce qui m’entoure, prenant acte de toute cette beauté naturelle et éternelle. Entre une montée ou une descente, peu m’importe maintenant, tout est question de perspective. D’une vue plongeante ou en contre plongée, vous restez abasourdi par ce spectacle subliminal, avec l’harmonie pour rôle principal. Du chant des oiseaux vous procurant de la joie, au souffle du vent juxtaposé au silence, admirez cette végétation, ces fleurs par milliers apparaissant posées en figures libres...

Depuis deux jours, je marche avec Marco, un jeune allemand rencontré il y’a une semaine à Güemes. Il est tatoueur de profession et travaille à son compte en Allemagne. Agé de vingt-six ans, il n’a pas trop envie de perdre du temps et a bien pensé son train train quotidien, entre quelques prestations et ses voyages. Du temps il en a, il est l’avenir incarné. À son âge, je pensais déjà comme lui, j’étais comme lui, tel que je le suis encore aujourd’hui. Marco et moi, c’est du simple au double. Entre ses vingt-six et mes cinquante-deux ans, nous nous retrouvions sur le même chemin, en quête d’aventures et de bonnes sensations. Le seul avantage que j’ai vis-à-vis de Marco est, les vingt-six ans d’avance que j’ai sur lui. Mais je n’ai plus de temps à perdre, il était sans doute là pour me le rappeler.

Voir Marco se soigner les pieds me ramène à mes premiers jours, du temps où ces nombreuses ampoules ont bien failli avoir raison de moi. Marco était à quinze jours de marche et ne faisait que la partie espagnole, alors que moi parti de Paris, je n’arrive plus à compter les jours. Peut-être que je ne veux plus les compter, après trois mois passés à sillonner les routes. L’heure des comptes n’a pas encore sonné tant il me reste à faire sur ce chemin empreint de vérité, qu’une vie entière ne suffira pas pour en percer les secrets…

Ultreïa.

Toutes les images, vidéos et montages ont été effectués à partir d’un Iphone 6S+ IMovie pendant le Camino, entre août, septembre, octobre 2017 et publié sur https://m.facebook.com/nawac7alil
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