Lille. Un homme de 88 ans opéré du cœur sous hypnose, sans anesthésie.

  • il y a 6 ans
Lille. Un homme de 88 ans opéré du cœur sous hypnose, sans anesthésie.

Un octogénaire a subi la semaine dernière au CHU de Lille (Nord) une intervention chirurgicale cardiaque pratiquée sous hypnose. Pendant l’opération, le patient a parlé et s’est même endormi. Il s’agit d’une première dans la région. L’hôpital va désormais former son personnel à cette méthode, qui limite les effets secondaires et la convalescence.

Un homme de 88 ans a été opéré du cœur sous hypnose mi-septembre au CHU de Lille (Nord). Le remplacement de sa valve aortique nécessitait une incision dans les artères fémorales et l’introduction de fils pour relier le cœur à d’autres organes. Une opération lourde, qui se pratique habituellement sous anesthésie générale ou très lourde anesthésie locale, explique France Bleu Nord.

Le patient étant âgé, l’hypnose a été préférée aux produits anesthésiants. Au départ, l’octogénaire n’était pas enthousiaste. Mais après une discussion avec Hélène Sergent, l’infirmière formée à l’hypnose, ce dernier a finalement accepté. Grâce à leur conversation et aux sujets abordés, la soignante a pu « l’amener dans un monde qu’il aimait » pendant l’intervention, relate-t-elle.

« On a un vrai bénéfice »
C’est une première dans la région. 80 % des patients seraient réceptifs à l’hypnose, qui limite les risques et accélère le rétablissement. « Quelquefois, ces patients sont plus sensibles aux effets secondaires des médicaments […], ces produits peuvent entraîner une confusion neurologique, explique Arnaud Sudre, chef du service chirurgie à l’hôpital lillois. Avec l’hypnose, le patient récupère immédiatement. On a un vrai bénéfice. »

En pleine chirurgie, le patient a ainsi parlé de ses passions et de ses voyages. Il s’est même endormi de lui-même. « On oublie totalement ce qu’il se passe, on est transféré ailleurs », a-t-il témoigné. Deux jours après l’opération, il allait très bien. Le CHU de Lille a déjà planifié une autre intervention sous hypnose en octobre. L’hôpital entend former quatre autres infirmières à cette méthode afin de la démocratiser.

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