Poème de mon arrière grand mère Ida. Ecrit en 1962 à l'âge de 70 ans à Tonneins. Extrait de son recueil de poèmes dédicacés à son fils Marius. ******************************************* Lorsque la paix du soir redescend sur la Terre, Que le soleil a fui et que la nuit revient, On soupire tout bas, est-ce là la dernière ? Combien en reste-t-il ? Est-ce bientôt la fin ? On a le coeur étreint par une morne angoisse A voir s'enfuir les jours sans plaisir et sans joie. A quoi bon les regrets puisque la vie nous lasse ? Ils sont loin les enfants, et jamais on les voit. Ils ont fait leur vie, ils ont leurs soucis, il y a la famille, la femme, les enfants. Et les peines sont lourdes pour celui qui nourrit et qui a charge d'âmes jusqu'à ce qu'ils soient grands. Aussi, les vieux restent-ils dans les limbes, les limbes de l'oubli et l'on n'y pense plus. S'ils ont de quoi vivre, ils ne sont pas à plaindre, Mais le coeur agonise et le calice est bu. Oh ! Vous les jeunes, quand sur votre chemin, Vous rencontrez un Vieux tenant un chien en laisse, Surtout ne riez pas et songez que ce chien Lui prodigue à lui seul toute la tendresse Que souvent lui refuse la horde des humains !