Détenu « oublié » depuis 40 ans, Michel Cardon obtient sa libération conditionnelle.
  • il y a 6 ans
Détenu « oublié » depuis 40 ans, Michel Cardon obtient sa libération conditionnelle.

Le tribunal d’application des peines d’Arras a décidé, ce vendredi, la libération conditionnelle, avec période probatoire, de Michel Cardon, 67 ans. L’homme est incarcéré depuis plus de quarante ans après sa condamnation à la perpétuité pour meurtre en 1977. « Cette décision est l’une de mes plus grandes émotions professionnelles », déclare son avocat Me Éric Morain.

Après 40 ans derrière les barreaux, Michel Cardon, 67 ans, a obtenu ce vendredi la libération conditionnelle, avec une période probatoire. Il serait l’un des plus anciens prisonniers de France, incarcéré depuis le 29 octobre 1977. Il est détenu au centre de détention de Bapaume (Pas-de-Calais).

« Il est admis au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 1er juin 2018, il sera en placement extérieur dans un centre d’hébergement et de réinsertion du Val-d’Oise », a indiqué Me Eric Morain, son avocat.

« Quand il me sourit, je sais qu’il est content »
« Cette décision du tribunal d’application des peines est l’une de mes plus grandes émotions professionnelles », déclare Éric Morain à Ouest-France. « C’est l’aboutissement de dix-huit mois de travail, avec l’aide d’associations et de confrères spécialistes des longues peines. Mais que d’énergie déployée ! »

Il a vu Michel Cardon jeudi. « Il était inquiet. J’ai pu lui dire que j’étais confiant. Sa sortie du centre de détention de Bapaume est maintenant actée. Il va d’abord bénéficier de permissions de sortie en avril et mai. Puis, à partir du début du mois de juin, il sera accueilli dans un centre d’hébergement et de réinsertion du Val d’Oise. Après de gros problèmes de santé, Michel Cardon est aujourd’hui dans un état physique, psychique et moral compliqué. Quand il me sourit, je sais qu’il est content. Son plus beau projet d’avenir, c’est d’abord la liberté retrouvée. »

Quasiment pas de visites pendant 40 ans
En 1977, Michel Cardon et un comparse avaient été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre d’un voisin qu’ils avaient cambriolé. La peine de mort avait été requise. Les deux hommes étaient repartis avec un butin de 200 francs et quelques objets.

Depuis, sans famille ni ami, il n’avait quasiment pas reçu de visites en prison. Son premier parloir fut la venue d’un ancien codétenu en 2016, après trente-huit ans de détention. Puis celle de l’avocat Éric Morain, qui a eu connaissance de la situation du condamné et s’est emparé de son dossier.

Le tribunal d’application des peines d’Arras a donc décidé vendredi de sa libération conditionnelle.
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