Le coffre d’or dit « d’Anne d’Autriche », de la légende à l’Histoire

  • il y a 7 ans
par Michèle Bimbenet-Privat, département des Objets d’art et Emmanuel Plé, C2RMF
En lien avec l'ouverture des nouvelles salles du département des Objets d'art. De Louis XIV à Louis XVI

Le coffre d’or jusqu’ici associé au nom d’Anne d’Autriche, reine puis régente de France (1601-1666), est depuis longtemps considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la collection du département des Objets d’art, célébré depuis le XIXe siècle comme le « coffret à bijoux de la reine Anne d’Autriche ». Cette hypothèse de provenance reste invérifiée, tandis que le style du décor d’or ajouré dont le coffre est revêtu évoque plutôt une datation sensiblement postérieure. Une récente découverte d’archives inédites établit en effet que le coffre fut livré à Louis XIV au printemps 1676 « pour enfermer toutes les parures », c’est-à-dire les pierreries dont les costumes de cour du roi étaient constellés. Payé au grand marchand orfèvre Jean Pittan, le coffre avait été confectionné par un obscur compagnon protestant spécialisé dans le travail de l’or, du nom de Jacob Blanck. Ces données ont été complétées et précisées par l’étude technique et scientifique du coffre réalisée au printemps 2013 au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France.

Archiviste paléographe, Michèle Bimbenet-Privat a été successivement conservateur en chef aux Archives nationales puis au musée national de la Renaissance (2006), avant d’intégrer le département des Objets d’art du musée du Louvre (2011). Spécialiste de l’orfèvrerie parisienne de la période moderne, elle y est en charge des collections d’argenterie, tabatières, faïences et porcelaines des XVIIe et XVIIIe siècles. Elle a notamment été responsable du chantier des nouvelles salles du département des Objets d’art pour ces collections.

Emmanuel Plé, formé à l'école Boulle, a intégré le Service de Restauration des Objets d'Art (SROA) en 1991 en tant que restaurateur spécialiste métal, puis le Service de Restauration des Musées de France (SRMF) en 1995. Depuis 1999, il exerce au sein du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), où il est responsable de l'atelier de restauration « Métaux modernes » depuis 2002.