Intervention de Corinne Lepage en commission ENVI sur la crise alimentaire et la fraude dans le secteur alimentaire

  • il y a 11 ans
En prélude, je souhaite remercier les services vétérinaires qui font tous les jours un travail difficile avec de moins en moins de moyens et qui ont permis de mettre à jour cette fraude. Il faut clairement se rendre compte que dans l'affaire de la viande de cheval il y a une erreur collective.

J'entends ceux qui disent que nous avons la meilleure législation du monde. Mais cette législation ne reste que virtuelle par l'absence de contrôle et par la multiplication de mécanismes permettant de contourner les systèmes de contrôle.

Cette législation est virtuelle et dans les fautes collectives nous avons une part de responsabilités quand nous nous opposons à l'étiquetage alimentaire dans le cadre de la directive sur l'information des consommateurs. C'est aussi la notre quand nous refusons un encadrement strict des organismes de contrôle ou de ceux autorisent les produits qui vont se retrouver dans notre assiette. Les conflits d'intérêt qui gangrènent les institutions en charge de l'alimentation au niveau communautaire ne devraient pas continuer ainsi. L'entrisme de l'ILSI sur l'EFSA, c'est aussi notre faute collective.
Cette législation est virtuelle car les services vétérinaires ont failli à analyser les données d'abatage de chevaux au niveau communautaire. Cette faillite c'est celle plus généralement de l'EFSA, qui ne prend que rarement en compte les signaux précoces et dont les réponses ne sont que trop tardives.
Cette faillite c'est celle d'un système économique qui permet à des traders de percevoir des marges purement financiaro-spéculatives et qui encourage à intégrer la moins disance dans la chaîne alimentaire.

Les crises et les fraudes alimentaires ne se situent pas uniquement pour la viande de cheval, elles se situent aussi dans la découverte de blé OGM dans l'Oregon, interdit à la vente. J'ai de temps en temps l'impression de revivre mon expérience au ministère de l'environnement et le chantage au soja OGM.

Ce rapport d'initiative devrait contenir une demande de réouverture de la directive 178/2002 pour intégrer la société civile dans la gouvernance de cette agence communautaire.
Il devrait aussi demander une interdiction du courtage pour toutes les matières premières alimentaires, l'interdiction du trading et des enchères inversées.

Afin de prévenir une prochaine crise dont on ne connait les dangers et les impacts sur la santé et l'environnement d’une part et, d’autre part sur la confiance des consommateurs en jetant l'opprobre sur l'agriculture et sur toute la filière, la Commission européenne devrait proposer la systématisation des tests ADN mais aussi la recherche des qualités des protéines rentrant dans la chaîne alimentaire.

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