Mise en image lartisanale d'un petit poème que j'ai écrit, inspiré par l'histoire tragique de Donald Crowhurst. 100% powerpoint !
1er juillet. Quelque part entre Ste-Hélène et les Malouines. Beau temps. Brise très légère.
Depuis ma bannette, reclus, j’écoute Les petits coups martelés sur la coque Par le clapot saccadé, les écoutes Qui bavardent, les claquements du foc.
Le temps prend ses aises, je fais de même. J’ai la peau comme ridée, racornie, Un cuir usé, incrusté de sel gemme. Je m’y sens relégué, comme banni.
Mes derniers compagnons sont ces poissons Volants que je retrouve, desséchés, Aux plis de la grand-voile, à la façon D’un Neptune me jetant ses déchets … Parfois je sors un moment sur le pont ; Il est là, il me parle dans sa barbe Et puis me menace de son harpon, Promet de balancer mon corps aux crabes…
Il semble bien que je sois étranger A ce monde, sur cette mer gluante, Etranger sur l’océan, étranger Aussi sur terre, à la foule effrayante. Je crois qu’il est temps de tirer un trait, Mais je sais que je ne rentrerai pas…
Je suis perdu. Que faire… il me faudrait Fusiller le soleil. Je ne veux pas.