Reconstitution de procès : l'affaire Dominici

  • il y a 11 ans
Depuis six ans, Juristribune revisite une affaire criminelle connue. Le 1er février dernier, l’association étudiante de l’UVSQ s’est penchée sur le cas Dominici. Étudiants et professeurs de la faculté de droit et science politique avaient investi le palais de justice de Versailles pour y incarner les protagonistes du célèbre procès.

Le 5 août 1952, une famille de trois touristes anglais – les Drummond - est retrouvée assassinée à Lurs, dans les Alpes de Haute Provence. Très vite, les soupçons se portent sur la famille Dominici, riveraine des lieux du drame. Scène de crime non protégée, manque de preuves accusatoires, nombreuses contradictions, emballement médiatique… le doute plane sur cette affaire. Gaston, le patriarche des Dominici est accusé par ses fils. Il passe aux aveux, se rétracte, mais sera condamné à mort en 1954 avant de voir sa peine commuée en prison à perpétuité. Charles de Gaulle lui accordera finalement la grâce présidentielle en 1960.

« C’est la complexité de l’affaire et les zones d’ombre sur la culpabilité de Gaston Dominici qui nous ont poussé à reconstituer ce procès », précise Aurore, étudiante en L2 et organisatrice de la journée. Les membres de Juristribune n’ont cependant pas vocation à réviser le cas de Gaston Dominici. « Nous le rejouons avec les faits, les procès verbaux et les preuves que nous, étudiants, avons pu compiler sur l’affaire. À l’issue de la journée, nos jurés donneront leur verdict, le public sera également consulté. Nous pourrons voir si les mentalités ont évolué en 60 ans ».

L’exercice a surtout une portée pédagogique. « C’est un bon moyen pour les étudiants de sortir de la théorie. Ils peuvent apprécier en direct le rôle des différents acteurs d’un procès », ajoute Marie, la co-orgnisatrice. Quatre mois de préparation auront été nécessaires. « C’est le temps qu’il faut pour monter le dossier et laisser les avocats préparer leurs conclusions et leurs questions aux témoins » explique Aurore. Le temps également pour sélectionner l’équipe d’acteurs, assurer la logistique de l’événement avec le tribunal et en faire la promotion dans les médias.

Cette année encore, la salle d’audience affichait complet. Le public (pour l’essentiel des étudiants en droit) était venu en nombre et parfois de loin. Témoin du succès des reconstitutions de Juristribune, la presse est venue couvrir l’événement. Après six heures de débats, les jurés ont rendu leur verdict : Gaston Dominici est acquitté.

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