BFMTV 1er Jour au Liban pour S. Royal

  • il y a 18 ans
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Le Jeudi 30 novembre 2006, journal de 22h00.
Reportage BFM TV sur la première journée de Ségolène Royal au Liban ce Jeudi, pour une visite de 2 jours dans ce pays.

Dans une capitale libanaise sous tension à la veille d'une grande manifestation pro-syrienne, Ségolène Royal a appelé jeudi à Beyrouth au rassemblement de tous les Libanais.

Lors de la première étape de sa tournée de cinq jours au Proche-Orient, la candidate présidentielle socialiste, dont les détracteurs dénoncent la légèreté diplomatique, a rencontré successivement les représentants des principales communautés libanaises.

Elle a apporté son soutien au Premier ministre, Fouad Siniora, sunnite anti-syrien ayant le soutien des Occidentaux, dont les partis chiites Hezbollah et Amal réclament la démission.

"Le Liban en a assez d'être un pays otage, victime des conflits des autres et qui paie depuis trente ans le prix de ses vertus, la démocratie, la modération ainsi que le pluralisme", a-t-elle déclaré à l'issue de leur rencontre au "Grand sérail", le siège du gouvernement libanais.

Elle a également jugé "indispensable" la mise en place du tribunal international pour juger les auteurs présumés de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005.

Le gouvernement de Fouad Siniora a approuvé le projet de statut de cette cour mais il doit encore être ratifié par le Parlement et le président libanais, Emile Lahoud, un allié de Damas.

A son arrivée à Beyrouth, en début d'après-midi, la présidente de Poitou-Charentes a présenté ses condoléances à la famille de Pierre Gemayel - sixième personnalité anti-syrienne assassinée en moins de deux ans.

"Le progrès du monde a besoin d'un Liban réconcilié avec lui-même", a-t-elle plaidé aux côtés d'Amine Gemayel, ancien président du Liban, chrétien maronite, et père du ministre de l'Industrie tué le 21 novembre.

Elle s'est également entretenue avec le président du Parlement, Nabih Berri, qui dirige le mouvement chiite Amal, à qui elle a dit sa "disponibilité aujourd'hui et demain" pour "renouer les fils d'une solution qui rassemble".

"J'Y SUIS, J'Y RESTE"

Première femme à avoir une vraie chance d'accéder à l'Elysée, en mai prochain, Ségolène Royal est arrivée au Liban en affichant sa volonté de "prendre connaissance directement de la réalité libanaise" et de dialoguer avec "tout le monde".

"On n'exclut personne qui peut être utile (...) Cela vaut pour toutes les composantes libanaises et pour toutes les forces et les pays de la région, y compris pour la Syrie et l'Iran", a souligné son co-directeur de campagne, Jean-Louis Bianco, pour qui la diplomatie ne doit pas être "un tribunal".

Par le biais d'une réunion de la commission des Affaires étrangères, Ségolène Royal devrait entrer en contact avec des représentants du Hezbollah.

La réunion, prévue au Parlement, dans le centre de Beyrouth qui risque d'être paralysé, a finalement été maintenue. Cela "va me permettre d'écouter tous les points de vue", s'est félicitée Ségolène Royal.

Ce premier déplacement de la candidate présidentielle depuis son investiture par le PS se déroule dans un contexte tendu alors que l'opposition a promis de mettre des milliers de manifestants dans les rues de Beyrouth vendredi.

Ségolène Royal, en tailleur gris et le visage grave, s'est déplacée jeudi dans des gros véhicules 4x4 aux vitres fumées sous la protection de nombreux gardes du corps.

Jacques Chirac avait rappelé mercredi qu'elle bénéficierait "comme tout élu de la Nation" de la protection des services diplomatiques français.

Alors que "beaucoup de gens lui ont conseillé de partir", notamment le leader druze Walid Joumblatt, qui l'avait accueillie à son arrivée à l'aéroport Rafic-Hariri, la candidate a décidé de ne rien changer à son programme.

"Je reste parce que partir malgré les difficultés serait un mauvais signe à donner, une atteinte portée à l'image du Liban. Je suis ici et j'y reste. Je vais poursuivre les contacts qui ont été prévus", a-t-elle déclaré aux journalistes.

Elle doit rencontrer vendredi des soldats français de la Finul déployés au Sud-Liban. Il s'agit pour cette fille de colonel de "leur témoigner notre soutien et notre reconnaissance".

Après le Liban, la présidente de Poitou-Charentes doit se rendre dans les territoires palestiniens puis en Israël.

Elle s'inscrit "dans la continuité" de la politique française dans la région, a assuré Jean-Louis Bianco. "Mais elle affirmera si elle est élue un style qui est différent, un style qui est le sien".

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