CYCLE JACK NICHOLSON
  • il y a 12 ans
Avec son charisme renversant, son éternel sourire de requin et ses inséparables lunettes noires, Jack Nicholson offre une parfaite image de star. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour que cet acteur atypique ne devienne jamais un monstre sacré d’Hollywood. Dans les années 60, il n’y a guère qu’un cinéaste comme Roger Corman, personnage tout aussi atypique, pour prendre en affection ce jeune acteur qu’on pourrait croire un brin déséquilibré et pour lequel le succès tarda tant à venir que Nicholson songera même à se reconvertir dans la réalisation.

Mais à l’image de toute l’Amérique, Hollywood est en proie à une révolution culturelle qui va faire émerger une nouvelle race de cinéastes et d’acteurs, inspirés par l’énergie du rock n’roll et la désinvolture de la Nouvelle Vague française. Film emblématique de cette mutation, Easy Rider est aussi celui qui aura permis à Jack Nicholson d’imposer à l’écran ses fameux rictus et son phrasé flegmatique. Sans compter le grain de folie qui est devenu sa marque de fabrique avec Vol au-dessus d’un nid de coucou et Shining où il flirte tant avec la démence que Bob Kane, le créateur de Batman, exigea de Tim Burton qu’il l’engage pour incarner son Joker !

Un grain de folie que l’on retrouve aussi d’une manière moins hystérique dans la brochette de personnages malsains qui ont émaillé sa carrière, comme l’officier cynique et sadique qu’il incarne dans Des hommes d’honneur. Et quand cette fêlure se mêle dans son regard d’une irrésistible séduction, il possède aussi un charme fou, voire une trouble virilité comme celle qui subjugue Jessica Lange dans Le Facteur sonne toujours deux fois. De quoi penser qu’en conquérant Hollywood à la fin des années 60, Jack Nicholson n’a pas seulement imposé une nouvelle race d’acteurs mais aussi de séducteurs.