Louis-Paul Aujoulat à l'ONU - 13 décembre 1946

  • il y a 13 ans
« Pendant près de trente ans, la France a exercé sans heurts, sur le Togo et le Cameroun, le mandat qu’elle avait reçu de la Société des nations . » Cette affirmation, est très éloignée de la réalité. Mais en ce 13 décembre 1946, au cours de la première session de l’Assemblée générale des Nations unies, le docteur Louis-Paul Aujoulat a besoin d’embellir le bilan du « mandat » que la SDN a confié à la France sur le Cameroun, afin de le prolonger sous forme de « tutelle », conformément au terme en vigueur depuis la création de la nouvelle Organisation des Nations unies (ONU). Face au nouveau député (français) du Cameroun, apparenté au Mouvement républicain populaire (MRP), qui revendique que la France puisse administrer le Cameroun oriental comme « partie intégrante » de son propre territoire, le délégué soviétique proteste : il n’entend pas avaliser ce qu’il appelle une « annexion voilée ». Aujoulat détaille donc, pour convaincre les délégués représentés à New York, les promesses issues de la conférence de Brazzaville : libéralisation du régime colonial, représentation politique des autochtones et développement économique et social du Territoire.
La délégation française obtient finalement gain de cause : la France pourra administrer le Cameroun « comme une partie intégrante du territoire français » (article 4 des accords de tutelle). Le 13 décembre 1946, l’Assemblée générale de l’ONU approuve la tutelle de la France sur le Cameroun et le Togo, par quarante-six voix pour, six contre et cinq abstentions.

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