Rencontre avec Buata Malela : Césaire, le fil et la trame

  • il y a 14 ans
Depuis quelques mois, l’on s’essaie à débattre de l’identité dite nationale. Est-ce en réaction épidermique à l’immigration et aux populations anciennement colonisées qu’un certain communautarisme des « élites politiques et intellectuelles » peine à associer au peuple de France ? Si le prétendu débat masque mal une malveillance politicienne qui encourage l’expression vulgaire de « ce que tout le monde pense tout bas, mais que personne n’ose dire tout haut », cependant il donne l’occasion de revenir par exemple sur les rapports de ces mêmes « élites » aux Afro-descendants et inversement.

Pour ce faire, Aimé Césaire constitue le point de référence positive car sa démarche intellectuelle et politique construit des instruments d’auto-défense intellectuelle ; et cela, grâce à la réflexion exigeante qu’il a menée à propos de la colonialité du pouvoir, c’est-à-dire l’internalisation de la domination par les subalternes. De là, l'on peut se demander encore si, chez Césaire, les rapports de proximité avec soi-même et l'altérité passent par une déconstruction de l'épistémologie héritée de l'aliénation incorporée, du fait que l’auteur du Cahier d’un retour au pays natal propose une modalité d'approche différente de l'identité et de l'altérité par le truchement de l’usage de figures de proximité. Quel est le statut de ces figures dans sa production intellectuelle et leur lien avec la colonialité du pouvoir ? Et plus généralement, quel est l’intérêt pour nous de repenser la démarche intellectuelle d’Aimé Césaire à l’aune des problèmes d’aujourd’hui ?

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