2009 Dédé Fortin Les Colocs Paysage Beaudelaire

  • il y a 15 ans
Je veux, pour composer chastement mes églogues,
Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,
En dessous des clochers, écouter en rêvant
Leurs hymnes solennels emportés par le vent.
Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,
Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde;
Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,
Et les grands ciels qui font rêver.

Comme il est doux, à travers les brumes,
de voir naître l'étoile

Les fleuves de charbon monter au firmament
Et la lune verser son pâle enchantement.
Je verrai les printemps, les étés, les automnes;
Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d'eau pleurant

Comme il est doux, à travers les brumes,
de voir naître l'étoile

De voir naître l'étoile, comme il est doux