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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Rue d'Issaad.
00:04Europe 1 Soir, toujours avec Vincent Roy et Gilles Boutin.
00:07Vendredi dernier, cela devait être une soirée familiale, en plein cœur de cet été caniculaire
00:12pour les habitants de Nois-Île-Sec, c'est en Seine-Saint-Denis.
00:15Comme dans de nombreuses villes en France, on y organise des projections de cinéma en plein air.
00:19Sauf que la programmation n'a pas plu à un petit groupe de personnes.
00:23Le film en question, c'est le blockbuster Barbie avec Margot Robbie.
00:26Un film féministe, décalé, qui parle de sexualité, mais aussi d'homosexualité.
00:31Quatre individus ont fait pression sur les agents de la mairie.
00:35L'édile a cédé.
00:37Avant, dans le débat, je vous propose d'écouter un conseiller municipal d'opposition à Nois-Île-Sec,
00:41Thomas Franceschini, il était sur Seine-Saint-Denis ce matin.
00:44Cédé et annuler ce film, cette projection, c'est reculer face à ces personnes qui viennent mettre des pressions sur les élus.
00:52On le voit, il y en a de plus en plus dans pas mal de villes, et ça ne concerne pas que des quartiers d'Île-de-France,
00:57ça concerne aussi la province.
00:59Il y a de plus en plus de pression sur les élus.
01:00Et pour moi, le fait de déprogrammer ce film était un renoncement et une totale erreur.
01:05Je pense qu'il aurait pu trouver une autre solution, soit déplacer le film à un autre moment,
01:10et proposer aux familles qui étaient là un film différent.
01:15Je pense que ces moments de convivialité sont très importants,
01:18et un recul et une déprogrammation de ce film pour répondre à la pression de quatre individus,
01:24à mon sens, c'est une erreur.
01:25Alors, il y a plusieurs choses à dire.
01:27On va revenir au renoncement et au précédent que cela a créé,
01:31mais déjà dans la formulation des communiqués des uns et des autres.
01:35Alors, le maire communiste de la ville, Olivier Sarabérouse,
01:39dit que ces menaces ont été motivées par des arguments fallacieux,
01:43traduisant l'obscurantisme et le fondamentalisme instrumentalisés à des fins politiques.
01:47Autre réaction, Aurélie Trouvé, elle est députée, elle est fille de Seine-Saint-Denis.
01:51Elle regrette ses menaces, elle soutient le maire,
01:53et puis elle dit, je tiens à exprimer tout mon soutien au maire,
01:55la culture doit rester un outil d'émancipation, d'unité, qu'il ne faut pas confisquer.
02:00Est-ce qu'on n'est pas là dans la périphrase ?
02:02Est-ce qu'on n'a pas oublié de dire les choses ?
02:05Non, mais d'abord, est-ce qu'on sait quelque chose,
02:09je dis ça avec beaucoup d'ironie,
02:10est-ce qu'on sait quelque chose de ces quatre individus
02:13qui se sont très fortement manifestés ?
02:16Est-ce qu'on sait d'où viennent ces gens, ce qu'ils pensent,
02:19et pourquoi ils en viennent à vouloir annuler une soirée
02:24au motif que ce film ne correspondrait pas à quoi ?
02:28A leur valeur.
02:29Ah, d'accord.
02:30Alors, est-ce que ce film contrevient par conséquent,
02:33je continue, c'est une sorte d'interrogatoire,
02:35est-ce que ce film contrevient par conséquent aux valeurs françaises ?
02:40Non.
02:40Bon, est-ce que ce film contrevient...
02:42Il y a une classification au cinéma,
02:44et il n'est pas interdit aux plus jeunes.
02:47Alors, écoutez, on a connu des communistes avec plus de courage,
02:51parfois on est étonné de ce recul.
02:54De quoi a-t-on peur ?
02:56Il y a encore une fois une peur,
02:57si on annule le film alors que quatre individus menacent,
03:01de quoi a-t-on peur ?
03:02A ton peur va-t-on se faire mener par le bout du nez ?
03:06Je voulais vous signaler quelque chose.
03:08Dans la région en Espagne, dans la région de Sadat de la semaine dernière,
03:12dans la région de Murcie, un peu plus haut que Murcie,
03:15il a été interdit à certaines communautés
03:20de louer des salles publiques dans les mairies pour leurs fêtes.
03:26Je parle de l'Aïd, d'un certain nombre de fêtes.
03:29Et le communiqué est très clair, dans un certain nombre de communes,
03:32ces salles ne peuvent être louées que pour des fêtes
03:36correspondant aux valeurs espagnoles.
03:39C'est très différent de chez nous, non ?
03:41J'ai le boutin.
03:42Je noterais que...
03:44Ça, c'est un débat, la libre disposition des salles
03:48en fonction des événements.
03:50C'est en effet un débat.
03:51Oui, j'ai été frappé par l'absence du terme islam
03:55et également dans la réaction de la ministre.
03:58La ministre, au revoir, est dans son rôle.
04:00Elle intervient, elle soutient.
04:02Elle dit qu'il ne faut jamais céder aux tentatives d'entrisme.
04:05Il y a l'entrisme, l'entrisme.
04:06Mais il y a une réticence à aller jusqu'au bout, à dire le mot.
04:10C'est un peu plus clair quand même.
04:11C'est plus clair, mais on constate quand même
04:13que ce qui est très simple à faire,
04:15qui est de nommer ce dont on parle, n'est pas fait.
04:17On tourne autour de la question,
04:21même si on a très bien compris qui elle voulait désigner.
04:24Et vous avez raison, c'est encore plus clair chez ce maire
04:27qui, je pense, a eu des difficultés à gérer cette situation.
04:32Il a fait comme il pouvait.
04:34Et là-dessus, j'espère simplement que ça sera reporté
04:35et qu'il y aura une présence policière
04:37et qu'on pourra organiser cette projection
04:39au nom tout simplement du respect de la liberté
04:40qui prévaut en France.
04:45Et effectivement, la coupe est pleine
04:47avec la députée LFI Aurélie Trouvé
04:50qui trouve que c'est vraiment dommage
04:51qu'un moment convivial comme ça ait été empêché.
04:54Je crois qu'elle parle juste d'émancipation.
04:56C'est peut-être le terme le plus profond
04:58qu'elle utilise via la culture.
05:01Pour autant, parler d'émancipation
05:03avec ce film Barbie,
05:04je ne sais pas si on peut aller jusque-là
05:06dans les concepts,
05:07mais simplement le respect de la liberté fondamentale
05:09qui est de projeter un film
05:10qui a été choisi par les habitants,
05:12c'est quand même la chose la plus élémentaire.
05:13Il y a eu un vote pour choisir les films.
05:15Oui, ça n'a pas été imposé.
05:16C'est vraiment le choix des habitants.
05:17Ce n'était pas une lubie,
05:18une petite élite culturelle
05:19qui aurait violenté les sensibilités locales.
05:22C'est la population qui avait envie de regarder cela.
05:26Et donc, le fait qu'il y ait cette réticence
05:28à nommer le réel,
05:31on y est habitué, déjà,
05:33mais c'est quand même un rappel.
05:34Et elle, elle est très embêtée,
05:36cette députée LFI,
05:37puisque rappelons qu'elle appartient
05:39à un mouvement politique
05:40qui cherche, qui avait demandé d'ailleurs
05:41à créer une commission d'enquête
05:43sur l'islamophobie
05:44et qui cherche en permanence
05:47à mettre en évidence, selon elle,
05:51que s'exerce en permanence
05:53une violence contre les personnes musulmanes.
05:57Donc, sa clientèle est fortement endommagée
05:59et elle est très embêtée.
06:00La question qui se pose maintenant,
06:01c'est celle du précédent
06:02que cela peut créer.
06:04À partir du moment où on peut...
06:06que quatre personnes
06:07peuvent faire annuler un film,
06:10eh bien, il y aura une jurisprudence
06:12qui risque encore plus
06:13d'abîmer notre société.
06:14Non, mais qui dirige à Noisy-le-Sec ?
06:18Est-ce le maire ?
06:20Les habitants ?
06:21Ou ces quatre individus ?
06:22Ça pose un vrai, vrai problème, tout de même.
06:24Ça pose un vrai problème.
06:25C'est aussi ça, la question.
06:27Bien sûr qu'ils ne sont pas que quatre.
06:28Ça nous rappelle que des zones entières
06:30sont sous une influence
06:31plus ou moins explicite et diffuse
06:34de cet entrisme.
06:36Non, ils sont quatre portes-flammes.
06:37Mais derrière, il y a évidemment...
06:40Et encore une fois,
06:42encore une fois,
06:42le fait que le mot islam
06:45ne soit pas employé
06:47en dit long.
06:48Ça veut dire qu'on ne veut pas
06:49enflammer un certain nombre de quartiers
06:52et que par conséquent,
06:53par conséquent,
06:54on a peur.
06:56On a peur.
06:57Et on s'aide.
06:58Et par conséquent, on s'aide.
07:00Donc, c'est cousu de fil blanc,
07:03cette histoire.
07:03On a peur parce qu'on a conscience
07:04qu'il y a cette territorialisation,
07:06qu'il y a cet ancrage
07:07d'une population minoritaire
07:09mais agissante
07:09qui exerce une pression,
07:12une menace latente
07:14sur les populations.
07:15Et tout cela est finalement
07:16très cohérent
07:16puisque dans la mesure
07:18où ce film a été interdit
07:19dans des pays
07:21à majorité musulmane
07:23du type Liban
07:24ou Koweït
07:26également
07:27ou dans d'autres pays,
07:30qu'y a-t-il de surprenant
07:31à ce que dans une zone
07:32certes restreinte
07:33mais un territoire en France
07:35qui est disputé,
07:37dont en tout cas
07:37la gouvernance au quotidien
07:40est disputée
07:40par un groupe islamiste,
07:43eh bien,
07:44tout cela est très cohérent
07:45et c'est un rappel
07:47de ce qui existe déjà,
07:48de ce qu'on constate déjà
07:49avec des zones,
07:50avec le voile
07:51qui est omniprésent,
07:52un rappel permanent
07:53via l'habillement
07:54entre autres
07:54et c'est un avant-goût
07:56de ce à quoi
07:59le pays sera confronté
08:00si rien n'est fait
08:01pour bloquer
08:02ces vélétés de contrôle.
08:04Le film est interdit,
08:08enfin, le film
08:08n'est pas diffusé
08:10pour des raisons religieuses,
08:12or,
08:13nous sommes,
08:14ça ne vous aura pas échappé,
08:16nous sommes le pays
08:17de la laïcité,
08:18d'ailleurs nous sommes le seul
08:19en Europe
08:20à porter cette valeur
08:21de la laïcité.
08:22Moi, je pose là maintenant
08:24la question,
08:25en 2025,
08:26de quoi nous protège
08:28la laïcité ?
08:28Parce qu'on est tous,
08:29j'entends des discours
08:30où on se drape
08:31en France
08:32dans la laïcité.
08:35Laïcité d'un côté,
08:36la France,
08:37multiculturalisme
08:38de l'autre
08:39au Royaume-Uni,
08:41par exemple,
08:42est-ce que nous sommes
08:43deux cas
08:43extrêmement différents ?
08:44Je vois ce qui se passe
08:45parfois au Royaume-Uni,
08:46je vois ce qui se passe
08:47en France,
08:48de quoi nous protège
08:49la laïcité aujourd'hui ?
08:51Est-elle encore
08:52efficiente ?
08:54Nous sommes
08:55avec,
08:56drapés dans notre laïcité,
08:57le seul pays
08:58où des professeurs
08:59sont égorgés ?
09:01Est-ce que la laïcité
09:02est acceptée par tous
09:03en France aujourd'hui ?
09:04Non mais attendez,
09:05de toute façon,
09:06le contrat social,
09:07il faut arrêter
09:07avec cette idée,
09:08vous savez que le contrat
09:08ne vaut que par la volonté
09:10des partis.
09:11Quiconque ne voudra pas
09:12le signer
09:12ne le signe pas.
09:13Donc le contrat social,
09:15c'est une idée
09:16dont aujourd'hui,
09:17on voit bien
09:18qu'elle a fait non-feu.
09:19Non,
09:19la question est
09:21est-ce que la laïcité
09:23est encore efficiente ?
09:24De quoi nous protège-t-elle ?
09:25Je vous le réponds
09:25tout de go,
09:26on ne voit bien
09:27de plus rien.
09:28Et qui est
09:29le patron
09:31à Noisy-Ile-Seq ?
09:32Est-ce que c'est le maire
09:33qui dirige cette ville
09:35ou est-ce que ce sont
09:35quatre individus
09:37au nom
09:37d'un islam
09:39délinquant ?
09:40Parce qu'il s'agit de ça.
09:41Je suis d'accord,
09:42je pense que
09:42la culture laïque française
09:44a eu un effet
09:45retardateur.
09:46et elle a empêché
09:49un phénomène
09:50que l'on observe
09:51par exemple au Royaume-Uni
09:52comme vous dites
09:52où des quartiers entiers
09:54sont à la main
09:55des communautés
09:57qui ne sont pas
09:57les plus rassiantes.
09:58Mais c'est en ce sens
09:59que je veux dire
09:59la laïcité a fonctionné
10:00et ce que j'appellerais
10:01cette culture laïque
10:02plus globalement
10:03a fonctionné.
10:04Mais je suis d'accord,
10:05on en voit vraiment
10:06son affaiblissement.
10:07Est-ce qu'il y a un événement ?
10:10Non mais je ne dis pas
10:11que...
10:11Mais effectivement,
10:12là maintenant,
10:13on a encore,
10:14disons pour être optimiste,
10:15la chance de voir
10:16ce qui pourrait se passer,
10:18ce qui se passe ailleurs.
10:19Donc il faut agir
10:20et c'est vrai,
10:21la laïcité est souvent
10:22utilisée comme
10:23le cache-sexe
10:24de notre incapacité
10:26à nommer les choses.
10:27Est-ce qu'il y a une date
10:28ou est-ce qu'il y a un événement
10:29qui a fait céder
10:30cette digue
10:30de la laïcité en France ?
10:32On parle toujours
10:33de l'affaire Duval
10:34à Creil
10:34qui a ébranlé
10:36nos habitudes,
10:37nos certitudes.
10:38C'était la première fois
10:38qu'on était confrontés à ça.
10:40C'est toujours pas réglé
10:41cette histoire de voile.
10:42C'est toujours pas réglé.
10:44Ça a débuté à Creil,
10:45vous avez maintenant
10:46toutes les interprétations possibles.
10:47Voile dans le sport,
10:48pas dans le sport,
10:49uniquement à l'entraînement,
10:50pas sur le terrain.
10:52Voile à l'université
10:53ou pas,
10:53Bardella dit non,
10:55voile dans la rue
10:55ou pas,
10:56Bardella dit une chose,
10:57le Rassemblement National
10:58dit une chose,
10:59les autres disent autre chose.
11:01Rien n'est réglé
11:02depuis Creil.
11:03Il faut quand même savoir
11:04que cette histoire de voile,
11:06ça n'est pas réglé,
11:08qu'on n'allait pas dire aux gens
11:09si c'est réglé.
11:10Ça n'est pas réglé.
11:11Depuis Creil,
11:12rien d'efficiant,
11:14encore une fois,
11:15ne s'est passé.
11:16Et Gilles a raison
11:17de rappeler
11:17que c'est le premier accroc
11:19dans la tunique laïque.
11:21C'est le premier.
11:22Et ensuite,
11:23je pense qu'il y a eu
11:24une alcalmie
11:25et ensuite,
11:26cette tension
11:27s'est déclinée
11:28dans d'autres aspects,
11:29plus de l'ordre
11:30de l'analyse,
11:31entre guillemets,
11:31géopolitique,
11:32sur les forces
11:34dans le monde
11:35qui s'opposent.
11:35Et donc,
11:36le 11 septembre,
11:36par exemple,
11:37a été un catalyseur
11:38de cette haine
11:40intercivilisationnelle.
11:42Et on a bien vu
11:43que ça a ébranlé
11:43notre cohésion
11:45avec des discours
11:46qui étaient complaisants.
11:48Et le maire de Noisilsec
11:53doit reconnaître
11:54sa ville
11:54comme étant
11:55particulièrement
11:56Houelle-Béquienne.
11:57Voilà un homme soumis.
11:59Eh bien,
11:59ce sera le mot de la fin.
12:00Dans un instant,
12:01on va parler
12:02des fêtes de l'ascension.
12:03Ce sera vendredi.
12:05Les chrétiens de France
12:05célébreront cette fête.
12:07Et encore une fois,
12:08sous haute sécurité,
12:09Bruno Rotaillot
12:10appelle les préfets
12:10à la vigilance
12:11dans un télégramme.
12:12On en parle
12:12dans un instant
12:13après le journal permanent.
12:14C'est le mot de la fin.

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