Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, était l'invité d'Erwan Morice dans Good Morning Business, ce mercredi 6 août. Ils sont revenus sur le succès des complexes de loisirs et le choix des Français de se tourner vers des activités plus accessibles pour l'été sur BFM Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.
00:00C'est un constat partagé par les professionnels du tourisme face à la baisse du pouvoir d'achat cet été.
00:06Les vacanciers font des choix, les français partent bien en vacances, mais pouvoir d'achat oblige, ils privilégient des activités parfois moins coûteuses et renoncent à certains plaisirs.
00:15Bonjour Nicolas Devilliers, merci d'être avec nous ce matin sur BFM Business, président du Puy-du-Fou.
00:20On va essayer de voir aussi de votre côté comment ça se passe, faire un zoom sur un parc à thèmes qui est très apprécié des français et du public.
00:31Quel premier bilan est-ce que vous dressez de votre côté à mi-parcours de l'été ?
00:37Pour l'instant le bilan est très bon et très honnêtement nous avons la chance de voir que le mois de juillet s'est très bien passé,
00:42avec pourtant juin-juillet une canicule qui a enjambé ces deux mois et ensuite quelques pluies sur la fin juillet.
00:50Mais malgré tout les français étaient là au rendez-vous, la force du Puy-du-Fou c'est que beaucoup de nos visiteurs, la grande majorité, réservent pour venir
00:57et ça leur permet d'être certains de pouvoir être bien organisés, de ne pas avoir à attendre à leur arrivée et puis surtout de réserver un hébergement.
01:05Et c'est ce qui fait que je peux vous dire aujourd'hui que même si on ne connaît pas la fin de la saison, mais qu'à mi-parcours la saison est vraiment bonne
01:13et qu'on sent que les français ont un désir aussi de rester en France.
01:16C'est ça aussi cette tendance dont le Puy-du-Fou profite comme beaucoup de sites, je crois.
01:20Alors c'est vrai que Parc à Thème vous êtes tributaire de la météo, ça fait partie des paramètres à prendre en compte.
01:26L'été dernier vous étiez aussi particulièrement concerné par les Jeux Olympiques, on avait noté une baisse globale de la fréquentation touristique
01:35dans toutes les régions de France.
01:38Ça vous avait davantage pénalisé en réalité que la question du pouvoir d'achat cette année ?
01:43Pas tellement en réalité parce que vous savez lorsque l'ensemble des parcs augmentaient de 1 ou 2%, nous nous avions fait une progression de l'ordre de 10%
01:51et donc le Puy-du-Fou peut-être s'est un peu détaché du peloton déjà depuis 2 ou 3 ans puisque nous avons déjà 2,8 millions de visiteurs chaque année
02:00et qu'il est fort probable, même s'il est encore trop tôt pour faire des annonces, que ce chiffre soit dépassé cette année.
02:06Mais en effet la tendance elle est aussi liée à ce que nous sommes un loisir familial, on peut venir avec toutes les générations
02:13au Puy-du-Fou, on peut vivre des émotions qui sont partagées par tous, sans activité segmentante, par âge ou en fonction des catégories de personnes
02:21et ça c'est une grande force. Et puis ensuite notre site il est très adapté aussi à toutes les formes de météo
02:26et là aussi c'est très important, au cœur d'une nature préservée, d'offrir cette bouffée d'oxygène aux Français qui viennent nous voir.
02:33Sur quoi Nicolas Devilliers, les visiteurs font des sacrifices ? On sait que la restauration fait partie des secteurs
02:41sur lesquels on va se priver un petit peu plus pour pouvoir se faire plaisir par ailleurs.
02:45Sur l'hôtellerie aussi, vous proposez de dormir sur place pour pouvoir rester plusieurs jours.
02:52Est-ce que sur ces activités-là, vous constatez que la croissance est moins forte, voire elle recule ?
02:59Alors sur l'hôtellerie, on ne peut pas considérer que la croissance soit moins forte
03:03parce que nous avons des hôtels qui aujourd'hui sont vraiment très demandés.
03:07Sur la restauration, là où vous avez raison, c'est que beaucoup de Français privilégient par exemple
03:11le premier jour de leur visite, le pique-nique.
03:13Ils vont ensuite aller dans les restaurants pour le deuxième ou troisième jour de visite au Puy-du-Fou.
03:17Mais le pique-nique, nous l'autorisons partout dans le parc
03:20parce que nous savons que beaucoup de Français trouvent dans cette façon d'amener leur propre repas
03:24une manière de faire une petite économie et qui n'est pas négligeable.
03:27Donc en effet, nous sentons que les Français font attention
03:31et qu'en général dans leurs réservations, plusieurs semaines, plusieurs mois à l'avance,
03:35ils sont très attentifs naturellement à la question du budget.
03:38Notre objectif, nous au Puy-du-Fou, c'est justement de rester extrêmement accessible,
03:42d'avoir des tarifs qui sont très maîtrisés.
03:44Nous ne nourrissons pas des actionnaires, nous n'avons pas d'actionnaires extérieurs
03:48qu'il faudrait être engraissés de façon capitaliste, si je puis dire.
03:52Eh bien, cette liberté-là, cette indépendance, puisque le Puy-du-Fou appartient à des associations,
03:57permet de garder des tarifs très bas et très accessibles aux familles.
04:00Quel est votre rapport à la clientèle étrangère ?
04:02On sait que ceux qui, aujourd'hui, ont plus de pouvoir d'achat,
04:05ça va être davantage les Allemands, les Anglais, les Américains.
04:08Est-ce que c'est un public que vous ciblez ?
04:12Oui, en effet, de plus en plus, nous accueillons des Anglais, des Belges, des Espagnols aussi,
04:16parce qu'avec notre développement en Espagne, vous savez, nous avons un parc,
04:19Puy-du-Fou espagnard, qui est lui aussi un grand succès.
04:22Eh bien, les Espagnols viennent de plus en plus nombreux nous voir ici au Puy-du-Fou de France.
04:27Et nous avons aussi, effectivement, une recrudescence d'Américains.
04:31Et puis, les Chinois viennent encore aussi, de manière générale, en France.
04:35Donc, nous voyons toutes ces nationalités qui viennent de plus en plus nombreuses.
04:38Mais ce qui est vrai, c'est que, pour parler du Puy-du-Fou, c'est vraiment les Anglais,
04:41les Belges, les Espagnols, qui sont nos premières clientèles étrangères.
04:44N'oublie pas les Néerlandais aussi, et puis les Allemands qui commencent à arriver.
04:48Un mot sur les recrutements, Nicolas Devilliers.
04:50Est-ce que vous arrivez à répondre aux besoins du parc ?
04:53On sait que c'est aussi difficile pour la haute saison de trouver le personnel.
04:57Encore une fois, essentiellement dans l'hôtellerie-restauration.
05:00Qu'en est-il pour votre activité ?
05:02Alors, nous avons en effet connu ces difficultés il y a quelques années en arrière.
05:06Mais aujourd'hui, nous sommes capables de former des jeunes gens
05:09qui n'ont pas forcément de diplôme, qui n'ont pas de qualification professionnelle
05:13ou d'expérience.
05:14Et très jeunes, ce sont des gens qui vont rejoindre le Puy-du-Fou
05:17et à qui on va véritablement apprendre un métier.
05:20Et cette force-là nous permet de faire face à la difficulté de recrutement
05:24qu'on a pu connaître il y a quelques années.
05:26Mais maintenant, le Puy-du-Fou est un vrai centre de formation
05:28avec son école, ses académies.
05:30Et de cette façon-là, dans 230 métiers différents,
05:33nous trouvons les forces vives
05:36qui vont justement commencer leur trajectoire professionnelle au Puy-du-Fou.
05:39Et ça, c'est une vraie joie que de voir tous ces jeunes gens s'épanouir
05:43à travers tous nos métiers.
05:45À moins de deux heures de chez vous, il y a le Futuroscope.
05:47Nous avons reçu le patron du parc il y a quelques jours
05:49qui nous disait que pour rester dans la course aujourd'hui,
05:52clairement, il n'y a plus le choix, il faut investir.
05:55Et on parle d'investissement en dizaines de millions d'euros de votre côté.
05:59Vous avez beaucoup investi ces derniers temps.
06:00Est-ce que vous allez continuer à le faire cette année et les années à venir ?
06:05Plus que jamais.
06:06Notre force, là encore, c'est que nous n'avons pas besoin
06:08de distribuer de dividendes.
06:10Et donc, nous sommes effectivement très indépendants
06:12dans notre logique d'investissement et très audacieux.
06:15Donc oui, nous investissons beaucoup.
06:17En effet, plusieurs dizaines de millions d'euros chaque année,
06:20tant en France qu'en Espagne ou dans nos autres projets.
06:23Et nous croyons que cette logique d'investissement,
06:26c'est la logique de celui qui croit en l'avenir.
06:29Et je crois que l'avenir appartient à celui qui croit en lui.
06:31Donc, il faut absolument investir, proposer des nouveautés.
06:34Vous savez, le spectacle, c'est l'art de la surprise.
06:36Et pour surprendre, il ne faut pas hésiter à créer et donc à investir.
06:41Et quels seront les prochains gros investissements ?
06:44Ça, évidemment, je les garde pour moi.
06:46Là, vous me demandez de vous livrer un scoop dès le matin.
06:49Mais dans quelques semaines, dans quelques mois,
06:51nous révélerons bien sûr les grandes nouveautés qui viendront
06:54dans les semaines et les mois qui viennent.
06:56Donc, il y aura de la nouveauté à la rentrée, si j'ai bien compris.
06:58Il y aura beaucoup de nouveautés.
07:00Comment se portent, pour terminer, Nicolas Devilliers,
07:03vos activités à l'étranger ?
07:04Vous le disiez, vous êtes présent en Espagne, en Chine aussi.
07:08L'objectif étant, avec le parc que vous avez ouvert au cœur de Shanghai,
07:13d'ouvrir quelque chose de plus grand et plus ambitieux encore prochainement,
07:18un peu sur le modèle de ce que vous faites en France, en Vendée et en Espagne.
07:23Où est-ce que vous en êtes de tout ça, de vos développements ?
07:25Et quels sont les projets à venir ?
07:26Alors, écoutez, aujourd'hui, l'Espagne est vraiment notre premier fer de lance
07:33à l'international parce que c'est un parc qui accueille 1,5 million de visiteurs
07:37et qui va probablement en accueillir beaucoup plus encore en 2025
07:40parce que la saison est aussi très bonne.
07:42Et puis, nous avons un spectacle aux Pays-Bas également
07:45qui fonctionne très, très bien et depuis des années.
07:48Nous regardons attentivement pour l'avenir d'autres pays européens
07:51dans lesquels nous sommes en train de prospecter de manière très active
07:55pour installer un autre Puy du Fou, un nouveau parc, un troisième finalement
07:59après la France et l'Espagne.
08:00Et puis, en effet, en Chine, nous avons ouvert une expérience assez intéressante
08:04et innovante au cœur de Shanghai.
08:05Nous regardons aussi pour ouvrir un autre spectacle
08:08un peu en périphérie de Shanghai avec des oiseaux notamment.
08:13Donc, vous voyez, c'est des expériences nouvelles
08:16que nous développons sur le territoire asiatique
08:18et qui nous permettent de faire progresser le Puy du Fou dans son ensemble.
08:21Nul ne sait où tout ça va nous mener
08:23mais en tout cas, nous sommes très actifs à l'international
08:26parce que nous pensons que le Puy du Fou a une marque
08:28et surtout un modèle artistique qui est universel
08:30et qui peut parler toutes les langues.
08:32Merci Nicolas Devilliers d'avoir répondu à l'appel de BFM Business