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  • il y a 3 jours
Monsieur de Fontenelle a résisté toute sa vie à la passion et aux sentiments amoureux, jusqu’au jour où il fait la rencontre d'Isabella, qui lui fait découvrir ce qu’il a toujours ignoré : l’amour.

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Genre : Nouveautés, Film Cinéma, Téléfilm, Romance, Histoire, Drame
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Transcription
00:00:00Musique
00:00:008 heures !
00:00:11Votre bouillon !
00:00:15Il faut le boire bien chaud, sinon ça ne vous fera aucun...
00:00:20aucun bien !
00:00:22Musique
00:00:24Sidon !
00:00:38Sidon ! Mathieu !
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00:04:20La mesure du bonheur qui nous a été donnée est assez petite ma chère nièce
00:06:46Portez-vous toujours aussi aimablement, cher enfant.
00:06:57Eh bien, moi, c'est monsieur que je trouve trop aimable.
00:07:01Il n'en veut à personne et se contente de tout.
00:07:05Je me demande parfois si ce sont là les manifestations d'une bonté immense
00:07:09ou de pas de bonté du tout.
00:07:11Des fois, j'ai peine à lui ôter la poussière.
00:07:21Il me fait peur.
00:07:23Je crois monsieur de Fontenelle encore plus impressionné que vous par son oncle.
00:07:27Je comprends.
00:07:28Être le neveu du grand Corneille, c'est une situation tout de même.
00:07:32Pour vous aussi, madame.
00:07:35Oh, petite nièce du neveu de Corneille, c'est une place discrète.
00:07:41Mais qu'est-ce que vous faites ?
00:08:05Monsieur en avait assez.
00:08:06Comment il en avait assez ?
00:08:08Ah oui, il ne veut plus le voir, ce coffre.
00:08:1060 ans, à ce qui paraît.
00:08:11Mais il est plein.
00:08:12Ah ben, pour sûr, madame, qu'il est plein.
00:08:15On sent bien quand on le porte.
00:08:17C'est tout ce que monsieur a point voulu lire qui est là-dedans.
00:08:19Mais qu'est-ce que tu racontes, Simon ?
00:08:20Ce sont les journaux de monsieur qui sont dans ce coffre.
00:08:23Ah ben, je dis point non.
00:08:24Je dis qu'il n'a jamais voulu les lire.
00:08:26Qui vous a raconté ces sornettes ?
00:08:29C'est...
00:08:30C'est lui.
00:08:32Qui ça, lui ?
00:08:33Monsieur de Fontenelle ?
00:08:38C'est amusant, mais cela ne tient pas debout.
00:08:40Pourquoi ne les aurait-il pas lus ?
00:08:42Monsieur n'aimerait pas qu'on répète ce qu'il nous a dit qu'à nous.
00:08:46Répète quand même, madame te le demande.
00:08:48Ben, il les a point lus parce qu'il se doutait qu'on ne disait pas du bien de lui là-dedans.
00:08:53Même qu'on l'attaquait.
00:08:54Après tout, cela est assez dans sa manière.
00:09:04Ne jamais aller au-devant de ce qui peut gâter votre humeur.
00:09:08C'est tout, lui, en effet.
00:09:10Débarras ! Allez !
00:09:12Et vous repasserez le balai.
00:09:43C'est tout, lui.
00:10:13Bravo !
00:10:22Quelle voix !
00:10:24Merci, monsieur.
00:10:25Restez, c'est pénible.
00:10:25Non, excusez-moi, je ne peux pas rester ici.
00:10:28Mais excusez.
00:10:30Vous l'avez effrayée ?
00:10:31Mais non, c'est une petite sauvage, voilà tout.
00:10:36Qui était-ce ?
00:10:37Nous vous attendions pour souper.
00:10:38Je ne dois plus souper.
00:10:40Et pourquoi donc ?
00:10:41Ça paraît que mon âge exige la tempérance.
00:10:45Très belle affaire.
00:10:46Qu'est-ce que l'âge, quand la gloire le surpasse.
00:10:49Accepterez-vous néanmoins quelques fruits confits ?
00:10:51Allez par ici.
00:10:55Monsieur de Fontenelle vous a repérés comme étant les plus spirituels de l'Assemblée.
00:11:00Les plus spirituels du salon de Mme Geoffrey ?
00:11:03C'est Mme Geoffrey.
00:11:06Monsieur de Fontenelle nous surpasse tous, Vallière.
00:11:09Dites-lui plutôt quelle conversation était la vôtre pendant le souper.
00:11:12De quoi disputiez-vous ?
00:11:13Nous pensions qu'il est bien difficile pour une femme de déceler le sentiment sous une conduite galante.
00:11:21Monsieur de Vallière soutenait que c'était un nouveau procès fait à la sincérité des hommes.
00:11:25Alors, qu'en pense le siècle passé ?
00:11:27Ma foi, je...
00:11:29Je n'observe point les sentiments comme je le fais des planètes.
00:11:33Vous n'avez pas à observer ce qui vous est simplement donné de ressentir ?
00:11:37Certes, mais il est présomptueux d'avancer que j'ai déjà ressenti quoi que ce soit.
00:11:42Voilà 80 ans que j'ai relégué le sentiment dans mes poésies.
00:11:49Et vous appelez ça avoir vécu ?
00:11:52Je crois avoir été oppressé comme il convenait auprès des femmes.
00:11:55Mais l'amour...
00:11:59J'entends mal.
00:12:00Je parlais de l'amour.
00:12:03Lui et moi sommes des choses incompatibles.
00:12:06On dit pourtant que votre roman préféré n'est autre que La princesse de Clèves.
00:12:13Le style en est insurpassable.
00:12:15Il en est plus vif.
00:12:17Il n'en est pas de plus simple.
00:12:19Donc de plus grand.
00:12:21Mais La princesse, c'est une histoire d'amour.
00:12:23Qui n'a pas lieu.
00:12:25Quelle sagesse.
00:12:26Puisque vous soutenez que les sentiments vous sont étrangers, je suppose ce sont les idées qui ont vos faveurs ?
00:12:32Pas davantage.
00:12:33Défendre des théories signifie riposter, se plaindre, accuser, soupçonner.
00:12:38J'aime trop mon repos.
00:12:42Et puis, pourquoi polémiquer ?
00:12:47Tout est possible et tout le monde a raison.
00:12:50Allons, allons.
00:12:53Je sais certaines idées qui ne vous laissent pas indifférents.
00:12:56Si je vous disais que M. d'Alembert est venu nous lire hier son discours préliminaire à l'encyclopédie
00:13:01et que le chevalier de Jocourt nous a montré d'admirables planches dans les métiers...
00:13:06C'était d'un ennui mortel.
00:13:09Vous avez l'air encore bien vivant, il me semble.
00:13:12Mais enfin, que cherchez-vous avec cette encyclopédie ?
00:13:15À instruire les médiocres de choses qu'ils n'entendront point ?
00:13:19Qu'y a-t-il de plus ridicule que de parler de philosophie avec des ouvriers ?
00:13:23Le divertissement et le jeu, voilà ce que le peuple attend.
00:13:27Pareils propos vous feront attendre à la porte de l'académie, j'en réponds.
00:13:30Déjà qu'il vous faudra faire oublier vos ouvrages libertins.
00:13:35Et moi j'entends bien naître de l'académie.
00:13:37Mes ouvrages sont lestes, j'en conviens, mais les composés est d'un aussi dur labeur, croyez-moi.
00:13:43Une simple page me prend... trois ou quatre heures.
00:13:47Vous finirez bien par attraper tout ce temps perdu.
00:13:49Mais je suis plus modeste que vous ne l'imaginez, monsieur.
00:13:52Vous n'aurez pas osé vous le dire, monsieur.
00:13:56Toutes ces femmes qui se disputent le vieux Fontenelle dans l'espoir qu'il va mourir dans leur salle.
00:14:00Pauvre Valière, il se croit à un esprit supérieur, mais la supériorité lui fait bien défaut.
00:14:09Et l'esprit lui manque.
00:14:12Venez, nous allons entendre la musique de près.
00:14:15Elle est bien assez insupportable de loin.
00:14:17Vous préférez la peinture ?
00:14:19Oh, la peinture, les murs sont enlédits par trop de portraits.
00:14:23La sculpture ?
00:14:25Je laisse les statues me regarder.
00:14:27Les arts vous touchent donc si peu.
00:14:32Je n'arrive pas à faire entrer tant de choses dans mon existence.
00:14:38Plus tard, peut-être.
00:14:41Votre force est de vous placer hors d'atteinte en toutes circonstances.
00:14:44Rien ne vous touche. Je vous admire.
00:14:46Bonsoir, chère Fontenelle.
00:14:50Pardon.
00:14:51Je vous souhaitais le bonsoir.
00:14:53Je vous souhaitais le bonsoir.
00:15:23Regardez, monsieur de Fontenelle.
00:15:35Il n'est pas de mots murmurés que vous ne saurez entendre.
00:15:38Avec, on l'a souvent constaté, plus de précision encore que ceux qui entendent normalement.
00:15:42Cela provient de ce que le pavillon est fort large.
00:15:46Ne l'irait-on pas comme une corne d'abondance qui, au lieu de déverser ses fruits, engrangerait les sujets et les verbes par sa vaste embouchure pour vous les faire entendre.
00:15:54Voyons, monsieur, voulez-vous ajuster le cornet à votre oreille ?
00:15:58La plus petite des extrémités s'y glisse tout naturellement.
00:16:02Allez-y.
00:16:04Ouais.
00:16:06Alors, comment m'entendez-vous, monsieur de Fontenelle ?
00:16:08Trois fois.
00:16:10Ah oui, je suis confus.
00:16:11C'est parce que je...
00:16:12C'est naturel quand on s'adresse à quelqu'un dont Louis est défaillant.
00:16:15Alors, je n'en crois pas en mes oreilles.
00:16:26Qu'est-ce que c'est que ça ?
00:16:27On nous a demandé de venir le chercher pour monsieur de Fontenelle.
00:16:30Mais qui vous a demandé ?
00:16:32Ajuster, enlever.
00:16:36Ajuster, enlever.
00:16:38Voilà, l'appareil n'est-il point trop lourd, monsieur ?
00:16:40Monsieur !
00:16:41Monsieur !
00:16:42Madame Geoffrin vous emploie...
00:16:44Madame Geoffrin vous envoie quelque chose.
00:16:56Oh.
00:16:59Je lis beaucoup mieux.
00:17:02Ce portrait de votre ami Lefraignois,
00:17:05j'ai pu l'acquérir sans trop d'embarras auprès de ce qui lui reste de famille.
00:17:08Je l'ai fait dans l'intention de vous l'offrir.
00:17:10Persuadée que le visage de celui qui fut votre plus proche
00:17:13et si, grand ami, vous rappellerez ces longs moments que vous passez ensemble à ne rien dire
00:17:18et pourtant à vous comprendre
00:17:19comme seuls savent s'entendre la discrétion et l'innocence.
00:17:24Oui.
00:17:27Alors aujourd'hui, vingt ans qu'il est mort,
00:17:29je m'en vais sur le champ remercier madame Geoffrin.
00:17:34Pourquoi ces moments que vous passiez à ne rien dire ?
00:17:38Monsieur Lefraignois, t'es si peu bavard.
00:17:40Hmm.
00:17:42Le portrait respire la ressemblance.
00:17:46Regardez,
00:17:47on dirait qu'il va se taire.
00:17:55La belle compagnie que voilà !
00:17:58Et tout ce monde pour m'accueillir ?
00:18:03Nous sommes toujours ravis de vous voir, monsieur l'abbé.
00:18:07Pas bien.
00:18:08Pas bien.
00:18:10Pas bien.
00:18:15Je parle de cette lettre marquée de Lafarque que le petit réservoir vient de publier.
00:18:19Eh bien !
00:18:20Comment ça, eh bien ?
00:18:21Que dit-elle, cette lettre ?
00:18:23Ah, vous vous moquez, on soutient partout qu'elle est de vous.
00:18:26M'a-t-on vu l'écrire ?
00:18:27Je le sens bien, moi, qu'elle est de votre plume.
00:18:30Parler avec une telle insolence n'appartient qu'à vous ou à Voltaire.
00:18:33Une lettre qui décrit l'embarras du Seigneur au moment de la résurrection
00:18:36désigne son auteur.
00:18:38M'en direz-vous le nom, à la fin ?
00:18:40Raillez, raillez, raillez.
00:18:41Je vois que, sous couvert de montrer les choses de la science
00:18:43auxquelles les cœurs saints n'entendent rien,
00:18:45il est bien lisé d'y jeter le table.
00:18:47Qu'est-il besoin d'expliquer ce qui doit rester inexplicable ?
00:18:51Vous faites parfois songez à quelques navigateurs
00:18:54dont les cas laisseraient passer l'eau,
00:18:56mais qui interdiraient qu'on écope.
00:19:02Non, pas d'égard.
00:19:03On dit que ce sont vos ouvrages
00:19:05qu'ont enfanté Voltaire.
00:19:07Laissez dire.
00:19:09Là, vous ne pouvez accepter que votre œuvre
00:19:10apporte caution à cet empire.
00:19:12Que me reprochez-vous ?
00:19:13N'est-ce pas feu, mais pas ?
00:19:15Si fait, mais vous ne pouvez ignorer que Voltaire parle de Dieu
00:19:17comme s'il n'existait pas.
00:19:20Comme quoi ?
00:19:20Quelle malice que vous doivez me faire répéter ces choses
00:19:23comme s'il n'existait pas.
00:19:28Voltaire ne nie pas.
00:19:30Il s'interroge.
00:19:32C'est votre histoire des oracles qui a fait le mal.
00:19:35Ne me rejette pas dans mes oracles
00:19:36le spectacle de l'ignorance et de la sottise
00:19:39exploité par la mauvaise foi.
00:19:42Certes, mais...
00:19:43Mais ce spectacle me semble promis
00:19:45a un grand avenir.
00:19:47Ben justement, des esprits faibles et impurs
00:19:49ont pu en déduire que Dieu n'existait
00:19:50que parce que nous voulions y croire !
00:19:52Mon ami,
00:19:56l'ignorance se démontre moins par les choses qui sont
00:20:00et dont la raison nous est inconnue
00:20:03que par celles qui ne sont point.
00:20:05Et dont nous trouvons la raison.
00:20:08Car non seulement
00:20:08nous ne possédons pas les principes
00:20:11qui mènent au vrai,
00:20:13mais nous en avons d'autres
00:20:14qui s'accommodent très bien
00:20:15avec le faux.
00:20:22Monsieur l'abbé, restera-t-il à dîner ?
00:20:23Fait-il ?
00:20:24Dans votre servante.
00:20:26Ben, qui y a-t-il ?
00:20:27Le dîner !
00:20:28Eh bien !
00:20:29Désirez-vous des asperges ?
00:20:30Oh, j'en raffole !
00:20:32J'en raffole !
00:20:34Moi aussi !
00:20:35Ça au beurre, qu'elle dit !
00:20:37Mais je préfère à l'huile.
00:20:39Au beurre, elle garde de leur fermeté.
00:20:41Et à l'huile, le goût en sort davantage.
00:20:43Mais elle se digère tout aussi bien au beurre.
00:20:46Ma nièce ne les apprécie qu'à l'huile.
00:20:48Bon, que dois-je faire ?
00:20:50Une moitié à l'huile, une moitié au beurre !
00:20:53Je connais bien votre manière, savez-vous ?
00:20:58Jamais rien de véhément.
00:21:00Votre impertinence est des plus doux,
00:21:02à peine visibles.
00:21:03Point d'éclat, point de taca.
00:21:05Ainsi, ce ne sera pas pas les idées
00:21:06les plus terribles, les plus terribles !
00:21:09Je ne professe point d'idées.
00:21:11Je constate et je souris.
00:21:14C'est bien suffisant.
00:21:16Vous vous mêlez tout sans en avoir l'air.
00:21:18Voilà la vérité.
00:21:19Raisonnement, raisonnement,
00:21:20c'est votre unique défense.
00:21:21Moi, je maintiens qu'il est mauvais
00:21:22de raisonner sans cesse
00:21:24que c'est le moyen le plus insidieux
00:21:25de s'écarter peu à peu
00:21:26du chemin qui nous a été tassé.
00:21:29Par qui ?
00:21:30Vous voyez, vous raisonnez encore.
00:21:35Ça, je me demande si toutes mes parrières
00:21:36ne seront jamais suffisantes
00:21:37pour votre salut.
00:21:40Et si ?
00:21:41les asperges, toutes à l'huile.
00:22:00Non, non, dites-moi à l'entrée du jardin.
00:22:13Enfin, vous voilà !
00:22:31Nous n'attendions que vous pour souper.
00:22:36Attendez, nouvelle de ce bon abbé Chalon ?
00:22:38Il est à nouveau sur pied,
00:22:41si l'on peut ainsi dire,
00:22:42de quelque chose de rond.
00:22:44Vous ne cessez de le rudoyer.
00:22:46Je me demande ce qu'il vous a fait.
00:22:47Il me fait peur !
00:22:49Le voilà !
00:22:53Chère Fontenelle,
00:23:00je ne crois pas vous avoir présenté Isabelle.
00:23:03La fille de ma soeur du comte Della Torre
00:23:05est arrivée de Florence la semaine passée.
00:23:10Ah !
00:23:11Tes asperges !
00:23:12On dit, monsieur,
00:23:19que vous n'avez pu résister à un mot cruel
00:23:21dont l'abbé Chalon fut l'innocente victime.
00:23:24La cruauté n'est pas ma façon, monsieur.
00:23:26Mais si cela est vrai,
00:23:27ce que j'ai dit semble avoir remis
00:23:28les asperges à la mode.
00:23:33Monsieur le philosophe,
00:23:35il paraît que vous refusez
00:23:36de croire à l'amour.
00:23:38Plaît-il.
00:23:39N'est-il point vrai que l'amour existe ?
00:23:42J'avoue qu'à sept minutes,
00:23:46je ne doute plus.
00:23:47On m'a dit une charmante désenterie
00:23:52qui vous concerne,
00:23:53Chère Fontenelle.
00:23:55À quelqu'un qui souhaitait
00:23:56faire un placement d'argent,
00:23:57il a été déconseillé
00:23:58de le faire sur votre tête,
00:23:59sauf à fond perdu,
00:24:00car vous rajeunissez en vieillissant.
00:24:03L'autre jour,
00:24:04j'ai voulu faire déplacer
00:24:05un meuble de famille,
00:24:05un vieux secrétaire
00:24:06qui avait toutes les apparences du neuf.
00:24:09Eh bien, à peine l'a-t-on touché
00:24:10qu'il s'est effondré.
00:24:11Il était vermoulu.
00:24:12Vieillir me fait peur.
00:24:17Pour les femmes,
00:24:18la disgrâce des sens,
00:24:19c'est une horrible chose.
00:24:23Une sottise.
00:24:24Pour éviter à nos sens de vieillir,
00:24:27il faut veiller à leur fonctionnement régulier,
00:24:29les entretenir en quelque sorte.
00:24:31À suivre vos conseils,
00:24:33on tomberait vite dans l'excès,
00:24:34il me semble.
00:24:35L'homme de qualité
00:24:36sait tempérer ses audaces.
00:24:38Je crains, mademoiselle,
00:24:39que nos discours vous ennuient.
00:24:42Les vôtres, vous voulez dire.
00:24:46Quand la beauté et la jeunesse
00:24:47s'accordent si magnifiquement,
00:24:50a-t-on envie d'entendre
00:24:51des propos desséchés ?
00:24:53A-t-on d'ailleurs envie
00:24:54d'entendre quoi que ce soit ?
00:24:56Les paroles retardent toujours les actes.
00:24:58Desséchés ?
00:24:59Oh non, ce n'est pas possible.
00:25:01Grand-pense, votre nièce ?
00:25:03Elle va vous le dire elle-même,
00:25:04baron Grimm.
00:25:05Je ne suis pas encore
00:25:07à me laisser des conseils
00:25:08que l'homme me donne.
00:25:09Ce qui n'empêche pas
00:25:10d'en faire le tri,
00:25:10de reconnaître la vérité
00:25:12dans ce qui est généreux,
00:25:14sensible, dévoué,
00:25:16en un mot,
00:25:17dans ce qui vient du cœur.
00:25:19Tous les êtres possèdent
00:25:20un cœur, me direz-vous.
00:25:22Eh bien non.
00:25:24La science nous le cache encore,
00:25:25mais certains en sont
00:25:27réellement dépourvus.
00:25:28Vraiment ?
00:25:29J'en connais personnellement.
00:25:30Dans quelques contrées lointaines,
00:25:32je pense.
00:25:32Point du tout, ici même.
00:25:34Nous direz-vous.
00:25:35À quoi bon ?
00:25:36Il s'est déjà reconnu.
00:25:43Je suis résolu à faire
00:25:45à l'académie
00:25:46une communication
00:25:48sur l'intelligence
00:25:50de l'asperge.
00:25:53C'est un légume
00:25:54particulièrement savoureux,
00:25:57mais aussi
00:25:57commande à manger.
00:26:00En somme,
00:26:00fait pour nous plaire,
00:26:03mais avec une discrétion
00:26:04qui enchante.
00:26:06Il suffit d'ailleurs
00:26:07de savoir comment
00:26:08poussent les asperges.
00:26:10Elles passent
00:26:10la tête
00:26:12pour d'abord
00:26:14voir si elles ne dérangent pas
00:26:17et puis alors,
00:26:21se sachant attendues,
00:26:23elles viennent
00:26:24tout entières.
00:26:29Aucun autre légume
00:26:30ne possède cette élégance.
00:26:35À vrai dire, monsieur,
00:26:36ce n'est pas précisément
00:26:37sur l'académie
00:26:38et les asperges
00:26:39qu'on vous attendait.
00:26:40Sur quoi d'autre ?
00:26:41Eh bien,
00:26:41sur ce qu'affirme
00:26:42monsieur de Vallière,
00:26:43l'absence de cœur.
00:26:45Vous avez du mal entendre.
00:26:47Comment cela ?
00:26:48Monsieur de Vallière
00:26:49pense que
00:26:50cela n'existe pas
00:26:51parce que le cœur
00:26:52comme le cerveau
00:26:52sont des organes
00:26:53qui lui sont encore étrangers.
00:26:57J'ai cru comprendre
00:26:57que pour l'instant,
00:26:59il ne s'intéressait
00:26:59qu'à la partie comprise
00:27:00entre la hanche
00:27:01et le genou.
00:27:08Bénissons l'esprit, monsieur.
00:27:10C'est lui qui vous tuera.
00:27:11Alors ne songez plus
00:27:13à l'académie,
00:27:15vous voilà déjà immortel.
00:27:16de la vie.
00:27:17C'est lui qui vous plaît.
00:27:18C'est lui qui vous plaît.
00:27:18Il ne s'intéressait pas
00:27:19d'un autre
00:27:19à l'autre.
00:27:20C'est lui qui vous plaît.
00:27:21Musique
00:27:51Musique
00:27:53Musique
00:27:55Musique
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