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Punchline - L'étudiante gazaouie a quitté le territoire français : comment éviter des cas similaires ?
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00:00
Et comme je vous le disais à un instant, effectivement, on va revenir sur le cas de cette étudiante Gazaoui
00:03
qui a donc quitté la France pour rejoindre le Qatar.
00:07
Elle avait tenu des propos très graves sur les réseaux sociaux,
00:11
où elle appelait à tuer des Juifs, glorifier Hitler et le Hamas,
00:15
parmi tout ce qu'elle a pu dire sur les réseaux sociaux.
00:19
Une négociation s'est faite entre l'État français et le Qatar, bien sûr,
00:22
pour que cette ex-étudiante de Sciences Poli rejoigne le Qatar.
00:26
On va faire le point avec Hélène Charpy et puis on en reparle juste après avec nos invités.
00:32
Jean-Noël Barrault l'a annoncé ce dimanche soir.
00:35
Nour Atahala a quitté la France pour poursuivre ses études au Qatar.
00:40
Elle n'y avait pas sa place, je l'avais dit, nous l'avons fait.
00:43
Ce départ n'aurait pas été possible sans la mobilisation décisive des agents du quai d'Orsay
00:48
et de ceux qui les ont appuyés. Je les en remercie.
00:51
Cette annonce intervient après une vive polémique concernant la jeune femme.
00:55
Elle était arrivée en France il y a quelques semaines pour intégrer Sciences Poli à la rentrée.
01:00
Bénéficiaire d'une bourse du gouvernement dans le cadre du programme destiné aux étudiants Gazaouis,
01:06
elle avait rapidement été visée par une enquête pour apologie du terrorisme.
01:10
En cause d'anciens messages antisémites sur ses réseaux sociaux, supprimés depuis.
01:15
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau avait alors ordonné la fermeture de son compte X.
01:20
L'étudiante avait été désinscrite de Sciences Po et après de vives réactions de la classe politique,
01:26
Jean-Noël Barraud a annoncé le gel de toutes les opérations d'accueil de Gazaouis,
01:30
ainsi que la vérification de tous les profils accueillis jusqu'ici.
01:34
J'aimerais qu'on revienne sur la réaction de Jean-Noël Barraud, le ministre des Affaires étrangères.
01:43
On va lire bien sûr cette réaction.
01:46
Nour Atala a quitté le territoire national, elle n'y avait pas sa place, je l'avais dit, nous l'avons fait.
01:53
Sauf qu'on a posé tout à l'heure la question à Claude Moniquet, notre spécialiste terroriste,
01:58
mais écoutez ce que dit Claude Moniquet.
01:59
Pour lui, bien sûr, ce n'est pas une expulsion, c'est bien un départ volontaire.
02:04
Ce n'est pas une expulsion, c'est un départ volontaire.
02:07
Ce qui s'est passé d'ailleurs, le ministre Barraud le reconnaît dans une de ses déclarations,
02:13
en remerciant fortement le Qatar pour le rôle important qu'il a joué.
02:18
C'est une négociation qui s'est faite à Troyes, entre Paris, le Qatar, Doha,
02:23
et sans doute Nour Atala ou ses avocats.
02:25
Il n'y a pas eu d'expulsion, il y a eu un départ volontaire.
02:29
Une expulsion au sens légal du terme, ça aurait certainement été beaucoup plus difficile.
02:34
Alors, est-ce qu'il a raison de se féliciter de ce départ, Jean-Noël Barraud, Félioch ?
02:38
Non, mais je crois que votre spécialiste l'a tout dit.
02:41
En effet, elle n'a pas été expulsée, puisque de toute façon, comme elle était apatrite,
02:44
c'était très compliqué légalement de trouver un pays.
02:48
Elle a négocié, elle a négocié son départ.
02:50
C'est-à-dire que certes, elle ne sera pas à la rentrée à Sciences Polies.
02:53
Bon, elle a peut-être perdu un logement, soit dit en passant.
02:55
Pour compléter votre propos, on peut même découvrir, si vous le voulez,
02:58
la réaction de l'avocate de cette étudiante qui est presque,
03:03
alors vous allez me dire ce que vous en pensez,
03:04
mais presque un pied de nez en direction de l'État français,
03:07
puisque l'avocate, cette jeune femme, Maître Osama Adaman,
03:10
confirme donc effectivement qu'elle a bel et bien fait le choix,
03:13
en concertation avec le ministre de l'Europe et les Affaires étrangères,
03:16
de poursuivre ses études dans un autre pays, dans un esprit d'apaisement
03:20
et pour préserver sa sécurité, même si elle conteste fermement
03:23
l'ensemble des accusations dont elle fait l'objet.
03:25
Voilà ce que dit l'avocate de cette étudiante.
03:28
On a la sensation, en fait, que d'un côté, Jean-Noël Barraud
03:30
qui se félicite de ce départ, presque comme si c'était grâce à lui,
03:34
et de l'autre côté, on nous dit clairement que c'est cette étudiante
03:36
qui a choisi de quitter la France.
03:39
Merci, en effet, au Quai d'Orsay de l'avoir fait venir et de l'avoir fait repartir.
03:41
C'est ridicule comme message. Le message est ridicule.
03:44
Puis on voit bien que, dans le tweet, en tout cas, que fait Nour en réponse,
03:49
mais c'est un tweet qui, enfin voilà, elle ne regrette rien.
03:51
Je pense même qu'elle ira au Qatar, elle aura trouvé sans doute,
03:54
peut-être là-bas, elle trouvera des études qui lui correspondent,
03:57
j'en sais rien, mais c'est d'une tristesse rare, en fait,
04:00
de voir que la France se fait, même par une adolescente,
04:03
parce qu'elle n'est pas bien vieille, cette jeune femme,
04:06
même par une adolescente, la France n'arrive même pas à tenir
04:09
une posture qui soit droite.
04:10
C'est-à-dire que tout est...
04:12
On a l'impression qu'on se fait piétiner de partout
04:14
et que personne ne respecte plus rien, en fait.
04:17
Donc non, écoutez, s'il se félicite le ministre, tant mieux pour lui,
04:21
mais s'il se félicite un petit peu tout seul, quand même.
04:23
Effectivement, on rappelle quand même qu'il y avait eu un trou dans la raquette,
04:26
puisque le profil de cette étudiante était passé inaperçu,
04:29
et ce n'est peut-être pas le seul profil, d'ailleurs.
04:31
Et accessoirement...
04:33
Muriel Ouaknin-Malki.
04:34
Accessoirement, ce n'est pas lui qui a révélé la situation.
04:36
Oui, ce sont les internautes.
04:37
Ce sont les internautes, donc je trouve que se féliciter,
04:41
s'autoféliciter, ça va un peu vite et un peu rapidement.
04:45
Mais au-delà de ça, moi, j'aimerais comprendre.
04:48
Moi, en tant que citoyenne française, j'ai envie de savoir,
04:50
un, comment est-ce qu'effectivement vous dites
04:52
qu'elle est passée entre les mailles du filet ou dans toute la raquette ?
04:56
Je veux savoir comment est-ce qu'elle est arrivée sur notre sol,
04:58
comment est-ce qu'elle a pu passer tous les entretiens
05:01
qu'on passe en principe pour Sciences Po ?
05:04
Obtenir potentiellement une bourse.
05:05
Obtenir une bourse, c'est le parcours du combattant
05:08
pour rentrer dans cette école, on le sait.
05:10
On le sait, on voit les difficultés qu'on peut avoir
05:12
sur Parcoursup pour nos enfants.
05:13
Je crois qu'elle a eu un parcours d'aide accélérée, justement,
05:16
pour être sûre d'y aller directement.
05:18
Elle n'est pas passée par le cursus normal.
05:19
Moi, ce que je sais, c'est que quand on veut intégrer Sciences Po,
05:21
ce n'est pas simple.
05:22
On passe, il y a quantité de choses à montrer,
05:24
il y a quantité de documents à fournir,
05:26
il y a des écrits à fournir,
05:27
ça ne se fait pas comme ça.
05:29
On ne rentre pas à Sciences Po de cette manière.
05:31
Donc, ça demande véritablement une enquête
05:33
et puis, j'ai envie de connaître les résultats de cette enquête.
05:36
Je veux savoir comment est-ce qu'elle est arrivée là,
05:37
par quelle faille et qui a validé son profil.
05:41
Puisque des centaines de gaz à eau, on l'a apporté.
05:42
Ça m'importe parce qu'avec ce profil-là, tout de même,
05:45
on a mis en péril l'ensemble de la communauté nationale
05:48
et je le dis encore une fois, pas uniquement la communauté juive.
05:50
Quelqu'un qui a des propos aussi radicaux,
05:53
c'est quelqu'un qui peut générer des passages à l'acte,
05:56
soit elle-même directement, soit inciter d'autres personnes à le faire.
05:58
Donc, il y avait véritablement une dangerosité
06:00
à la maintenir sur le sol national.
06:02
Bon, elle est partie par la voie de la négociation.
06:04
Ça a été rapide.
06:05
Tant mieux, on ne s'est pas enlisé dans des procédures
06:07
qui n'auraient peut-être pas abouti, finalement.
06:09
Donc, peut-être que la négociation était la meilleure voie.
06:11
Mais je vous rejoins.
06:13
Je suis un peu dubitative sur la manière
06:17
dont se congratule notre ministre des Affaires étrangères.
06:20
Peut-être qu'il devra publier d'autres postes X.
06:23
On ne le souhaite pas, bien évidemment.
06:24
Mais Guillaume, on n'est pas à l'abri.
06:26
Il y a d'autres cas parmi ces Gazaouis accueillis en France
06:30
qui tiendraient des propos anti-sémites.
06:33
Alors, si vous voulez, il y a plusieurs questions.
06:34
D'abord, il me semble que c'est le consulat général de France
06:37
à Jérusalem qui a instruit la demande d'asile.
06:41
Or, de longue date, il est connu,
06:43
des gens qui s'intéressent à cette région,
06:45
que le consulat général de France est en grande empathie
06:48
avec la partie arabe au conflit israélo-palestinien.
06:52
C'est compréhensible puisqu'ils sont leurs interlocuteurs.
06:56
Mais peut-il, probablement, ont-ils manqué de recul ?
06:59
Ils ont fini par devenir les avocats des gens qu'ils avaient en face d'eux
07:02
plutôt que, je suppose que c'est ça qui s'est passé
07:05
parce que j'y suis allé, je les ai vus il y a une dizaine d'années,
07:07
donc ce ne sont plus les mêmes diplomates, ça change.
07:09
Mais j'ai compris l'ambiance dans laquelle étaient ces gens-là.
07:12
Donc ça, c'est un élément.
07:14
Les diplomates risquent toujours de finir par être les avocats
07:17
des gens qui sont du pays dans lequel ils se trouvent,
07:19
auprès de la France et non pas les défenseurs des intérêts de la France
07:22
auprès des pays où ils se trouvent.
07:23
Ça, c'est un premier élément de réponse.
07:26
Deuxième élément, c'est est-ce que des jeunes gens
07:28
peuvent aujourd'hui venir de Gaza en France ou ailleurs
07:32
sans avoir une espèce d'imprimateur du Hamas ?
07:37
C'est ça aussi une question qu'on est en droit de poser.
07:39
Je ne sais pas la réponse, mais vu le degré d'encadrement
07:43
de mainmise du Hamas sur l'ensemble de la population...
07:45
C'est la part de gens biberonnés au Hamas, aux idées du Hamas.
07:48
Ou en tout cas, qui ont le feu vert, une espèce de nid l'obstade
07:51
pour partir à l'étranger, ce qui implique de ne pas être stif,
07:54
d'avoir, pas forcément encarté, pas forcément membre,
07:57
mais sympathisant actif.
07:59
Troisième question, je constate que le Qatar n'est pas gêné
08:04
par les idées que professe cette jeune femme,
08:07
puisqu'il l'accueille et qu'elle va faire ses études là-bas.
08:09
Or, nous avons, nous aussi, des liens avec le Qatar,
08:11
ce qui pose de nouveau la question de la situation équivoque
08:16
de ce grand ou de ce pays.
08:17
Ça peut me permettre, généralement, quand on accueille quelqu'un chez soi
08:19
et qu'on accepte de l'accueillir,
08:21
généralement, c'est qu'on s'entend plutôt bien.
08:23
Vous voulez dire ?
08:24
Quand le Qatar accueille cet étudiant de Gaza, oui...
08:27
Précisément, quand on connaît le soft power du Qatar
08:31
en Europe aujourd'hui et en France notamment,
08:34
c'est quelque chose qui mérite aussi d'être souligné.
08:37
Mais pour rester sur des questions plus franco-françaises,
08:41
il y a la question du fonctionnement de la diplomatie française.
08:46
Si vous voulez, les autorités israéliennes sont très hostiles
08:51
au consulat général de France à Jérusalem.
08:53
Ils les critiquent tout le temps.
08:55
En pensant qu'ils sont trop en empathie avec leurs interlocuteurs palestiniens.
09:00
Les diplomates français qui sont en poste à Jérusalem
09:03
voient des drames humains, réels.
09:07
réels. Ils sont émus par ces drames humains.
09:10
Et ils se trouvent face à des situations individuelles
09:13
qui sont juridiquement inextricables, souvent.
09:17
Je pense que ça a dû beaucoup jouer.
09:18
Enfin, on parle, pardonnez-moi, je précise.
09:20
Peut-être que c'est même probable
09:22
que ça leur a fait perdre toute vigilance
09:27
vis-à-vis des dossiers qui leur ont été soumis.
09:29
Je précise juste que cette étudiante était la nièce,
09:31
si je ne veux pas de bêtises,
09:33
d'un des cadres du Hamas ou d'un des fondateurs du Hamas.
09:35
A priori, on peut quand même se renseigner
09:37
un tant soit peu avant d'accueillir...
09:39
Sans compter qu'elle soit si bien accueillie au Qatar.
09:46
Pardon, allez-y, Muriel, et puis après, Ophélie.
09:48
Oui, d'où le fait qu'elle soit si bien accueillie au Qatar.
09:50
Ça fait sens.
09:53
Maintenant, moi, je me posais une question.
09:55
Je me disais, donc, imaginons que, effectivement,
09:58
la France aille au bout de son processus
09:59
et qu'il reconnaisse un État palestinien.
10:03
L'ambassade de France-Palestine,
10:07
elle se situera où ?
10:08
À Gaza, à Gaza même.
10:09
Quels sont les diplomates qui accepteront
10:11
d'aller se positionner dans cette ambassade ?
10:14
Alors, je le dis avec une petite pointe d'ironie,
10:16
parce que, je suis d'accord avec ce que vous disiez tout à l'heure,
10:20
il y a une forme d'empathie
10:22
et je comprends qu'on puisse avoir de l'empathie
10:24
face à des drames humains.
10:26
C'est quelque chose aussi que je connais
10:29
par ma profession et par mon caractère aussi.
10:31
Mais jusqu'où va cette empathie-là ?
10:34
Et jusqu'où va la lucidité de nos diplomates
10:37
sur la possibilité de tenir une ambassade française
10:41
en plein cœur de Gaza ?
10:43
C'est une vraie question.
10:44
Je me demande simplement si notre président,
10:46
il y a un peu réfléchi,
10:47
ou peut-être, M. Barrault, quelques idées.
10:50
On va écouter une dernière réaction, effectivement,
10:51
concernant le cas de cette étudiante Gazaoui.
10:55
C'est celle d'Adrien Clouet,
10:56
député de la France insoumise de Haute-Garonne,
10:59
qui a réagi, effectivement, au départ,
11:02
donc vers le Qatar, de cette étudiante.
11:04
Écoutez.
11:05
Sur la réaction du cas d'Orsay,
11:06
elle n'a aucune espèce de mesure ou de proportion
11:08
par rapport au fait.
11:10
Cette étudiante a fait des publications antisémites,
11:12
donc elle n'a pas sa place à l'université française,
11:13
même si, personnellement,
11:14
je reste tout de même partisan
11:16
à chaque fois qu'on condamne les gens en France
11:17
et qu'on leur impose les stages de citoyenneté en France,
11:19
parce que je ne suis pas sûr que l'expulsion au Qatar
11:20
favorise le fait de lui faire prendre conscience
11:23
et de lui infliger une peine
11:25
qui permet d'avoir la rééducation sur ces questions-là.
11:27
Il aurait fallu la condamner et ne pas l'envoyer au Qatar.
11:30
C'est ce que dit ce député de la France insoumise.
11:34
Oui.
11:34
Alors, écoutez,
11:35
il faudrait commenter les propos de ce monsieur.
11:38
Je ne suis pas convaincue.
11:39
Je reste stupéfaite
11:42
quand j'entends des personnes
11:44
qui sont élues de la nation
11:45
tenir ce type de propos.
11:47
C'est surprenant comme réaction.
11:51
C'est surprenant.
11:52
Ça vous laisse presque sans voix, d'ailleurs.
11:53
Ça me laisse sans voix
11:54
parce que je trouve que c'est creux.
11:56
C'est tellement creux.
11:56
C'est tellement être à côté de la réalité.
11:59
Et il a l'air convaincu, en plus.
12:00
C'est ça, le pire.
12:01
C'est qu'il semble vraiment convaincu de son propos.
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