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Les débats de l'été avec Bertrand Repolt, l'un des avocats de la famille Grataloup
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00:00Vous êtes bien sur Sud Radio, il est 10h15 et en deuxième sujet du jour avec un mot, bien sûr, qui fait beaucoup parler encore aujourd'hui, c'est le mot glyphosate.
00:07Bonjour Bertrand Ripolt.
00:09Bonjour.
00:10Vous êtes l'un des avocats de la famille Grattalou, c'est cette famille qui depuis des années, 7 ans précisément, est partie en combat contre l'entreprise Bayer Monsanto,
00:17l'entreprise qui fournissait et qui produisait ce fameux glyphosate, cet herbicide.
00:22Et hier, le tribunal de Vienne, en Isère, a rendu son jugement dans l'affaire qui oppose justement la famille au grand groupe.
00:28Et non, le glyphosate, selon la justice, n'est pas directement responsable des malformations congénitales du jeune homme de cette famille, Théo, qui est aujourd'hui âgé de 18 ans.
00:38Pour vous, qu'est-ce que ce jugement représente ? Est-ce que c'est la fin d'un combat judiciaire ou au contraire le début d'une nouvelle bataille, maître ?
00:45Alors, ce n'est pas du tout la fin du combat judiciaire. Et plus précisément, le tribunal ne s'est pas prononcé sur la dangerosité, la toxicité du glyphosate.
00:54Il n'est pas allé jusque-là dans son raisonnement. Il a d'abord reconnu que Monsanto était bien le producteur du produit incriminé.
01:00Et ensuite, il s'est posé la question de savoir si la preuve de l'utilisation du produit en 2006 était rapportée.
01:06Et c'est sur ce point que nous avons quelque part échoué à ce stade. Le tribunal a estimé que les preuves rapportées n'étaient pas suffisantes.
01:15Et d'ailleurs, c'est un élément que la famille que vous défendez, la famille Grattalou regrette, c'est qu'en réalité, selon eux, la justice aurait demandé quoi ?
01:23Des preuves qui ne seraient pas possibles d'avoir, c'est-à-dire encore la facture de ce que pouvait être l'herbicide glyphosate utilisé ?
01:31C'est ça, des photos avec le bidon de glyphosate ? Qu'est-ce qu'il manquait à la justice ?
01:35Ou aujourd'hui, encore dans le dossier que vous allez travailler dans les prochains mois, pour apporter ces preuves que la famille estime être très concrètes ?
01:43Effectivement, le tribunal nous a demandé des preuves quasiment impossibles à rapporter.
01:49Quand Sabine a épandu la mère de Théo le glyphosate en 2006, elle n'a évidemment pas gardé toutes les traces de l'utilisation du produit.
01:56Pas de facture d'achat, pas la photographie de tous les bidons.
02:00Évidemment, elle ne pensait pas engager dix ans plus tard un procès.
02:03Donc exiger d'elle aujourd'hui d'apporter toutes ces preuves, c'est quasiment impossible.
02:07Donc effectivement, on peut penser à un aménagement de la loi ou de la jurisprudence pour assouplir le régime probatoire.
02:15Ce qui irait dans le sens d'une plus grande facilité d'accès aux juges dans ces dossiers.
02:20Et dans quel état est la famille aujourd'hui ?
02:23On sait que Sabine et Thomas, les parents Grattalou et leurs fils, ont mené ce combat acharné depuis plusieurs années.
02:31Que ressent-ils ? C'est une déception ?
02:32Ils sont prêts à repartir au combat ou alors vraiment affronter des mastodontes comme l'entreprise Bayer-Monsanto
02:38est quelque chose aujourd'hui pour lequel ils n'ont plus suffisamment d'énergie ?
02:42Ils auront l'énergie pour continuer.
02:45On va décider avec la famille si elle souhaite faire appel.
02:48Moi, je pense que ce dossier mérite d'être soumis à la cour d'appel.
02:52Le tribunal n'a pas fermé la porte à une responsabilité.
02:54Moi, j'y lis plutôt une invitation à continuer, à tenter d'apporter d'autres preuves
03:00ou à sensibiliser la cour d'appel sur le régime probatoire qu'on évoquait à l'instant.
03:04Et par rapport au glyphosate même, est-ce que cette décision de justice ne vient pas sérieusement rebattre les cartes
03:10aujourd'hui dans un monde où on le voit bien, la simple réintroduction aujourd'hui d'un néonicotinoïde ?
03:15On le voit beaucoup avec la loi Duplomb, provoque beaucoup d'émons.
03:17Est-ce que cette décision ne vient pas mettre une petite pierre dans le camp des ultra-rationnels,
03:23dans le camp de la science, dans ceux qui disaient qu'en réalité, non, le glyphosate n'était pas si dangereux que ça ?
03:29Et la preuve, il a été à nouveau renouvelé pour une autorisation en 2023 au niveau européen.
03:35Est-ce que ça ne vient pas fragiliser cette pensée plus que, on va dire,
03:39cette preuve que le glyphosate aujourd'hui n'est plus cancérigène en réalité ?
03:43Alors évidemment, il aurait été bon pour la lutte contre les pesticides,
03:47qu'on ait une décision favorable hier, qui reconnaisse la faute et la responsabilité de Monsanto.
03:53Maintenant, comme je l'ai dit, le tribunal ne s'est pas prononcé sur la dangerosité du produit.
03:57Donc, n'y voyons pas ce que le tribunal n'a pas dit hier.
04:01Le combat continue.
04:02Ce sont des courses de fond, de longue haleine.
04:05Il faut poursuivre pendant des années pour, in fine, obtenir gain de cause et des décisions favorables.
04:12Pensez, par exemple, au procès du Mediator ou du Distilben.
04:15Il a fallu plusieurs dizaines d'années aux victimes pour être reconnues et indemnisées.
04:19Allons au cœur de ce dossier qui concerne quand même Théo.
04:22Cet enfant né en 2007, il naît avec des malformations du larynx, à l'osophage, des problèmes au niveau respiratoire.
04:30Qu'est-ce qu'il y a aujourd'hui, pour vous amener à ce niveau de combat-là,
04:34qu'est-ce qui vous a justement, qu'est-ce qui a encouragé la famille à être persuadée
04:38que c'était le glyphosate qui était au cœur de ces malformations et de ces problèmes de santé et d'une gravité inouïe ?
04:44Alors, la famille Grattalou est une famille tout à fait rationnelle, comme toutes.
04:49Ça ne leur est pas venu comme ça.
04:52Elles ont consulté de nombreux spécialistes, de nombreux médecins,
04:55qui leur ont indiqué que le lien de causalité entre ces malformations et l'exposition au glyphosate
05:00pendant les premiers mois de la grossesse était possible et qu'il fallait l'étudier.
05:05Donc, plusieurs médecins se sont prononcés.
05:07Et puis, je rappelle que dans ce dossier, Théo Grattalou a été indemnisé par la commission d'indemnisation
05:13des victimes des pesticides, qui a reconnu le lien comme possible.
05:18Donc, on a toute une série d'éléments qui viennent substantialiser, documenter ce lien de causalité.
05:24Le tribunal, à ce stade, ne nous a pas suivis,
05:25parce qu'on a pêché sur la démonstration de l'utilisation du produit en 2006,
05:31mais le lien, selon nous, est établi.
05:34Bien sûr. Et quelle est la vie de ce jeune homme aussi, pour qu'on comprenne
05:37et qu'on se mette dans la peau de cette famille Grattalou que vous défendez,
05:40Maître Bertrand Repolte ?
05:42C'est-à-dire, qu'est-ce qui fait, quelle est la vie de ce jeune,
05:45quelle a été la vie durant ces 18 premières années,
05:48pour qu'on comprenne aujourd'hui le combat qu'il mène contre cette entreprise
05:51et par conséquent pour lui aussi ?
05:55Alors, moi, j'ai rencontré Théo à deux multiples reprises et sa famille.
05:59Il est certain que les premières années de sa vie ont été très chaotiques.
06:04accidentés par de multiples interventions chirurgicales,
06:07de nombreux rendez-vous chez des médecins, chez des spécialistes.
06:11Donc, il a été quelque part privé de l'enfance et de l'adolescence normale
06:16qu'il aurait dû avoir.
06:17C'est aussi pour ça qu'on a engagé le procès.
06:19Maintenant, aujourd'hui, grâce à la détermination de sa famille,
06:23il a une vie quasi normale.
06:26Il a des projets professionnels.
06:27Il vient d'avoir son bague, c'est ça ?
06:30Absolument.
06:31Il a des projets professionnels qui l'enthousiasment,
06:33notamment pour devenir cuisinier et restaurateur.
06:37Donc, aujourd'hui, les choses se passent bien,
06:41mais grâce au combat et à la détermination de sa famille.
06:44Maître Bertrand Repol, vous vous occupez de cette famille
06:46qui a décidé de lutter contre le géant Bayard Monsanto.
06:49Vous avez été à l'origine.
06:50Vous avez énormément inspiré le monde, on va dire,
06:52de la littérature, du cinéma, des séries.
06:54On se souvient du film notamment Goliath avec Pierre Ninet
06:56qui raconte, en somme, le combat d'une famille
06:59contre un géant comme ça.
07:00Est-ce que vous avez subi, durant ces sept dernières années,
07:04des pressions, des attaques ad nominem,
07:07peut-être une véritable volonté de ne pas aller au bout de ce combat ?
07:11On peut le lire comme ça.
07:13Ce n'est pas mon impression, ce n'est pas mon ressenti.
07:16Le combat que le cabinet mène pour la famille Grattalou
07:19est un combat judiciaire, un combat de droit.
07:22Nous sommes avec les mêmes armes que celles que Monsanto utilise.
07:28Nous nous battons sur le terrain du droit.
07:30Est-ce que vous avez vraiment les mêmes armes, maître ?
07:32On pourrait se dire, d'un point de vue comme ça,
07:34deux entreprises aussi colossales,
07:36avec des moyens financiers hors normes,
07:39des réseaux internationaux.
07:41Il y aurait moyen d'avoir des pressions,
07:43des moyens que vous n'avez pas peut-être,
07:45sans vous faire injure, bien sûr,
07:46mettre à votre disposition dans ce dossier.
07:48Encore une fois, je pense qu'on a su mobiliser
07:53tous les moyens nécessaires pour ce dossier.
07:55Si on n'est pas parvenu à convaincre le tribunal aujourd'hui,
07:58ce n'est pas par manque de moyens,
08:01mais plus, encore une fois,
08:03en lien avec l'ancienneté des faits
08:05et cette difficulté probatoire.
08:07Mais ce n'est pas véritablement David contre Goliath,
08:09c'est une bataille sur le terrain du droit.
08:11Et une dernière question,
08:12quelle est pour vous, désormais,
08:14l'échéance des premières semaines,
08:16les batailles à livrer avant le combat de l'appel,
08:18pour vous, dans les prochaines semaines ?
08:20Les prochaines semaines,
08:21ça va être une discussion avec la famille
08:24pour voir si elle a,
08:26il faut l'énergie et la mobilisation,
08:28mais je pense qu'elle l'a,
08:30pour aller en appel
08:32et voir comment est-ce qu'on pourrait convaincre
08:34la Cour d'appel,
08:36là où on n'a pas convaincu le tribunal.
08:38Bien sûr.
08:39Merci beaucoup Bertrand Répolt,
08:40avocat de la famille Grattaloup,
08:42dans cette bataille judiciaire
08:43qui oppose donc cette famille
08:45face au géant Bayer-Monsanto.
08:47Et la décision d'hier
08:49vient forcément peser certainement
08:50une pierre dans ce combat-là,
08:52puisque le tribunal de Vienne en Isère
08:54a rendu son jugement pour dire
08:55que le glyphosate n'était pas directement
08:58responsable des malformations congénitales
09:01de ce jeune homme de 18 ans
09:02qui était le fils de cette famille
09:04qui a estimé que le glyphosate...
09:05Merci beaucoup Maître d'avoir été notre invité
09:07dans un instant vos grands débats de l'été,
09:0910h30, 13h.
09:10Un numéro, vous le savez,
09:120826 300 300,
09:14et une tablée de mousquetaires
09:15prête à ferrailler autour de l'actualité du jour.
09:17Arnaud Stéphan,
09:18Jean-Philippe Dugoin-Clément,
09:19William T,
09:20Laurent Saillet,
09:21et une fois plus,
09:220826 300 300,
09:24avec déjà les questions,
09:26les sujets du jour
09:27qui vous attendent sur l'application,
09:29sur les réseaux sociaux.
09:30On attend vos commentaires,
09:31vos réactions,
09:32et puis vraiment,
09:32vous venez dans le studio
09:33via le standard,
09:34ou via les réseaux sociaux,
09:35absolument quand vous voulez,
09:37vous le savez,
09:38Sud est votre radio,
09:39et vous parlez vrai.
09:40A tout de suite sur Sud Radio.
09:41Sous-titrage Société Radio-Canada