Cette année, on a aperçu que la route des vacances était moins chère avec des prix à la pompe au plus bas. On n'a pas connu cela depuis 2021, c'est inattendu. Francis Pousse, président des stations-services et énergies nouvelles chez Mobiliance, nous donne quelques explications pour mettre en lumière le sujet. - Tous les matins à 6h40, l'actualité du point de vue des auditeurs de RMC. Chaque jour, trois questions autour d'un sujet d'actualité. Témoignages, réactions et débats : RMC est LA radio de l'interactivité.
00:00Vous nous écoutez sans doute nombreux sur la route ce matin, la route des vacances qui coûte moins cher cette année avec des prix à la pompe au plus bas.
00:08Bonjour Francis Pousse.
00:09Bonjour.
00:10Vous êtes le président des stations services et énergie nouvelle chez Mobilian, ce qui représente les professionnels et les pompistes.
00:17Alors si on regarde les prix, les moyennes sur le mois de juillet, le gazole 1,62€, le sans-plomb 95, 1,66€, on n'a pas connu ça depuis 2021, c'est assez inattendu ?
00:28Effectivement, mais c'est finalement simple à comprendre puisque c'est la conjoncture de deux faits qui nous sont favorables, à savoir un baril qui est relativement bas, il navigue aux alentours de 68, 72$, et puis de l'autre côté, un euro qui est fort.
00:42Or, comme on achète le baril en dollars, plus l'euro est fort, moins ça nous coûte cher à la pompe et c'est tant mieux.
00:49Pourtant, il y avait beaucoup d'inquiétudes il y a encore quelques semaines sur les conflits au Proche-Orient, notamment les tensions avec l'Iran.
00:57Finalement, ça n'a eu aucun effet sur les prix de l'essence.
01:00Alors contrairement effectivement à ce qui se passait il y a plusieurs années, quand on avait un événement majeur de ce type, on avait une majoration du prix du baril, mais d'une manière durable.
01:10Or là, depuis l'Ukraine en fait, enfin l'Ukraine ça a duré un peu plus longtemps, mais depuis Israël-Palestine, depuis Israël-Iran,
01:18on s'aperçoit qu'il y a une poussée de fièvre le lendemain, le surlendemain, et que le baril redescend à ces niveaux de 70-75$.
01:27C'est dû essentiellement au fait qu'on a du pétrole sur le marché.
01:31L'OPEP en a d'ailleurs ramené plus que prévu.
01:34D'abord, une première phase au mois de mai à 140 000 barils jour et 400 000 barils jour en juillet.
01:41Donc plus il y a d'offres, alors que la demande mondiale est quand même relativement à tonne due à l'économie,
01:47et bien plus il y a d'offres, plus ça fait baisser les prix.
01:50Et alors ça donne quoi sur un plein ? On économise plusieurs euros là cet été ?
01:55Alors quand vous avez ne serait-ce que 10 centimes d'écart sur un réservoir de 50 litres, le calcul est vite fait, c'est quand même 5 euros d'économiser.
02:04Il y a une forte concurrence aussi l'été entre les stations, est-ce que ça tire aussi les prix vers le bas ?
02:11Alors j'en profiterai pour noter parce qu'on nous dit souvent en été le carburant augmente parce que les gens bougent.
02:16Vous voyez que c'est démenti cette année parce que toujours notre étalon c'est le prix du baril et derrière le prix du produit fini.
02:26La concurrence elle en a toute l'année puisque en France, le pays européen le plus concerné par la prégnance des grandes surfaces,
02:33les volumes sont de 63% pour les grandes surfaces et 37% pour nos réseaux.
02:38Donc la concurrence elle joue à plein temps mais toute l'année.
02:41Alors ça c'était les prix pour le mois de juillet, est-ce que ça va continuer ?
02:45Si je pars en août et que je prends la route, est-ce que je peux me dire que je vais pouvoir profiter des mêmes prix ?
02:51Si je reprends l'exemple dont je viens de vous parler, de ces histoires d'escalade dues à des événements géopolitiques,
02:57on ne peut jamais prévoir durablement.
02:59Néanmoins les fondamentaux dont on vient de parler nous prouvent qu'il y a peu de chances qu'on ait des évolutions majeures du prix du baril pour le mois d'août.
03:07Le contexte international, les guerres commerciales de Donald Trump, tout ça n'a pas d'effet ?
03:13Non parce que sur le pétrole, on en exporte à peu près 20% de pétrole raffiné, d'essence en particulier ou de diesel.
03:24Donc il n'est pas à ce stade prévu de taxes douanières dans ce sens-là.
03:29Et quant à l'export que l'on pourrait faire nous vers les Etats-Unis, ça ne concerne pas le marché français,
03:34donc ça n'a pas d'influence sur le prix du...
03:36Donc pour l'instant, pas de signal négatif et on pourrait encore continuer à profiter de ces prix.
03:44Merci pour ces explications, Francis Pouce, président des stations-services chez Mobilians,
