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00:00Europe 1, Stéphanie Demuru et vous.
00:05De retour, toujours d'ailleurs en studio, en direct sur Europe 1 jusqu'à 13h.
00:11Je me permets de vous rappeler, auditeurs d'Europe 1, le numéro de téléphone du standard
00:15pour réagir à n'importe quel moment.
00:18Vous le savez, cette émission, c'est la vôtre.
00:2001 80 20 39 21.
00:22Appel non surtaxé, Stéphanie.
00:24On est ensemble jusqu'à 13h.
00:25On balaye l'actualité, réunion à Bercy à 14h sur le fameux accord droit de douane
00:31et l'inquiétude qui est toujours à son comble.
00:35Le ministre de l'économie, Éric Lombard, et celui des affaires étrangères
00:38réuniront donc les filières économiques pour évoquer les conséquences
00:42de l'accord intervenu dimanche entre l'Union européenne et les Etats-Unis
00:46sur ses droits de douane.
00:47Je vous propose tout d'abord d'écouter Éric Lombard.
00:50Il était chez nos confrères d'RTL ce matin.
00:52Pour lui, c'était le meilleur accord possible.
00:54On a dû passer un compromis.
00:57C'est un compromis, encore une fois, qui fait suite à une agression
01:00parce que ces décisions américaines, elles sont contraires à toutes les règles internationales.
01:05J'ai eu l'occasion de dire qu'on est dans un monde de prédateurs.
01:07On est dans une difficulté avec les Etats-Unis.
01:09On est dans une difficulté plus grande encore avec la Chine.
01:12Raison pour laquelle l'Europe doit être unie.
01:15Et elle a été dans cette affaire-là.
01:16C'est-à-dire que la décision qui a été prise dimanche par Ursula von der Leyen
01:20avec Donald Trump correspondait au mandat qui lui a été donné.
01:23Et encore une fois, on a trouvé le meilleur compromis possible pour notre économie.
01:28Voilà, Éric Lombard qui se réjouit du meilleur compromis possible.
01:33Enfin, on sent clairement une forme d'impuissance.
01:36Nous sommes avec Jules Brochard, chercheur et consultant au cabinet de Conseil Square Management.
01:40Bonjour Jules Brochard.
01:42Bonjour Stéphanie, merci de m'en recevoir.
01:44On entend donc ce ministre de l'économie qui en substance nous dit
01:48bon, ça aurait pu être pire.
01:50Finalement, Ursula von der Leyen, elle avait un mandat et puis on ne pouvait pas faire mieux
01:54puisqu'on a quand même subi l'agression d'un Donald Trump qui en gros est un prédateur
01:59si on résume le propos d'Éric Lombard qui est hors des règles du commerce international.
02:05Et on a fait comme on a pu, mais bon, c'est un clair aveu d'impuissance, Jules Brochard.
02:11Sur le domaine de l'IA, pas tant que ça en fait.
02:15Le marché de l'IA, c'est en partie bien sûr un marché d'infrastructure,
02:20mais c'est avant tout un marché de service et notamment de service de confiance
02:25pour les entreprises ou pour les particuliers.
02:27Sur cet aspect-là, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment un coût gagnant de la part des États-Unis.
02:32Alors vous, vous êtes effectivement spécialisé dans l'IA, mais enfin sur, comme je disais hier,
02:38la big picture, le plan global, c'est vrai que c'est un accord qui peut s'avérer extrêmement compliqué
02:44pour l'ensemble des Français.
02:46On l'a vu avec nos auditeurs, les petites et moyennes entreprises.
02:51C'est vrai que ça va être un coût dur.
02:55Mécaniquement, oui, ça va se traduire par quelques augmentations de coûts.
03:00En revanche, ce n'est pas ce dans quoi s'engage de toute manière l'Europe
03:05et ce dans quoi le marché de l'IA dans l'Europe est cadré.
03:09On a le RGPD, on a l'IA Acte.
03:12Bien entendu, des taxes de douane vont mettre un frein sur l'infrastructure
03:17et ne vont pas aider à développer nos propres data centers,
03:20mais vont nous donner une très bonne raison de le faire.
03:24On va, je vous propose d'écouter Franck Schwann,
03:26vice-président en charge de la Commission internationale de la CPME.
03:30Il appelle, lui, à construire une Europe souveraine et à se réinventer.
03:34Et il était l'invité d'Europe 1 ce matin, l'invité de Thomas Schneider.
03:38Écoutez.
03:39Il va falloir se mobiliser au niveau de l'Union Européenne
03:42pour trouver des stratégies afin de se réindustrialiser
03:46et conquérir des nouveaux marchés.
03:49Il ne faut plus se focaliser sur le marché américain
03:53qui est le plus gros marché actuellement.
03:55Il va falloir se réinventer et pouvoir tout simplement
03:59trouver des moyens d'augmenter notre marché local, national et européen.
04:06Mais dans l'immédiat, les petites et moyennes entreprises
04:09ont-elles la capacité de se passer du marché américain ?
04:12Elles vont souffrir.
04:13Nous allons souffrir pendant des années.
04:16Trouver des nouveaux marchés à l'export, ça prend 2, 3, 4, 5 ans.
04:20Il faut trouver les marchés, il faut trouver les importateurs, les distributeurs.
04:23Il faut être présent sur le marché, ça prend énormément de temps, d'investissement
04:28et on ne peut pas comme ça switcher d'un marché comme le marché américain
04:31en un an, en quelques mois.
04:33Ça prend des années.
04:34Il va falloir un soutien européen et national
04:36pour se réindustrialiser et se refocaliser sur des nouveaux marchés.
04:42Et voilà donc pour Franck Chouane, vice-président en charge
04:46de la Commission internationale des CPME,
04:48qui appelle clairement, même si ça demande un effort
04:53et que ça risque d'être compliqué,
04:55qui appelle à construire une Europe souveraine et à se réinventer.
04:58Les auditeurs nous appellent au standard.
05:00Nous sommes avec Didier qui nous appelle des Vosges.
05:03Bonjour Didier.
05:05Bonjour Stéphanie et merci pour la qualité de vos émissions.
05:09Merci.
05:09Et la liberté d'expression.
05:12Vous êtes le bienvenu sur Europe 1.
05:14Qui règne.
05:15Je vous remercie.
05:15Donc je voulais intervenir effectivement sur l'instauration
05:17des droits de douane par Donald Trump
05:22suite au compromis qui a été conclu avec Mme Ursula von der Leyen.
05:26Donc je voudrais dénoncer la faiblesse de l'Union européenne
05:30lors de la conclusion de cet accord.
05:34D'une part, parce que l'Europe va pâtir de la signature de ce compromis.
05:40D'une part, et puis d'autre part, je voudrais également dénoncer
05:44le comportement, enfin les actions de M. Victor Orban,
05:48Premier ministre de Hongrie,
05:49et à invectiver et insulter Mme von der Leyen,
05:55sachant que M. Orban est un cheval de troie de Vladimir Poutine,
06:01Xi Jinping, Xi Jinping, Kim Jong-un et Ali Ramenei.
06:07Il faut souligner, parce que personne n'en parle,
06:09il y a un silence absolu sur l'accord que le gouvernement de M. Orban
06:14a signé à Téhéran le 22 février 2024
06:18avec la République islamiste d'Iran.
06:20Donc personne n'en parle.
06:23Sachant que je suis très sensible, par ailleurs,
06:26à la cause du peuple iranien.
06:27Et je tiens à remercier CNews, qui a invité hier matin,
06:31lors de son émission L'Hour des Pros,
06:33Sarah Zafari, pour le mouvement.
06:36En tout cas, on aura compris, Didier,
06:39que vous ne vous sentez pas représentée par Ursula von der Leyen.
06:43Mais alors, vous avez entendu, parce qu'Éric Lombard,
06:45finalement, vient un petit peu à sa défense, ce matin,
06:48puisqu'il dit, mais bon, elle n'aurait pas pu faire mieux.
06:50Elle avait un mandat, défendre certains secteurs,
06:54défendre les normes.
06:55Alors ça, c'est sûr qu'elle est très forte pour défendre
06:57la réglementation européenne, qui est foisonnante.
06:59Mais enfin, c'est vrai qu'en gros,
07:02on est agressé par l'ogre américain
07:05qui ne respecte pas les règles de l'OMC.
07:07C'est en substance ce que dit Éric Lombard.
07:09Et que, dans le fond, ils n'auraient pas pu faire mieux.
07:12C'est un sacré aveu d'impuissance, quand on l'écoute.
07:15Sachant que M. Éric Lombard devrait peut-être accorder ses violons
07:18avec le Premier ministre François Béon,
07:21qui a dit le contraire il y a deux jours.
07:22Donc, il faudrait qu'il y ait un petit peu plus de cohérence
07:25C'est vrai, vous avez raison de le souligner.
07:26au sein du gouvernement français.
07:29Et puis, je voudrais également dénoncer
07:31le silence du président de la République.
07:34Écoutez, pour l'instant, aucun son n'est sorti
07:37de la bouche d'Emmanuel Macron sur les droits de douane.
07:39Alors, on attend la sortie du Conseil des ministres ce matin.
07:42Peut-être qu'il n'aura pas le choix, quand même.
07:43Emmanuel Macron, il va devoir s'exprimer
07:46sur ce point extrêmement important pour la France.
07:50Vous, vous faites quoi dans la vie, Didier ?
07:53Je suis en pré-retraite.
07:54J'étais fonctionnaire territorial.
07:57Donc, j'ai travaillé avec des élus pendant près de 40 ans.
08:01Quand vous entendez Franck Chouane,
08:03qui représente, lui, les petites entreprises,
08:06on sait qu'elles sont à peu près 1500
08:07à être concernées par cet accord,
08:11qui dit, ça va être dur, on va souffrir,
08:13mais il faut vraiment songer à réindustrialiser l'Europe,
08:17réindustrialiser la France et se construire une souveraineté
08:22qu'on n'a pas aujourd'hui.
08:24Qu'est-ce que ça vous évoque ?
08:26Écoutez, la réindustrialisation de la France,
08:29c'est degré zéro.
08:30On assiste à une désindustrialisation de la France
08:34depuis nombreuses années.
08:36Depuis 2017, M. Macron nous promet
08:38une réindustrialisation de la France.
08:41Dans les faits, rien du tout.
08:43Et ce n'est pas en investissant 600 milliards d'euros
08:46de dollars aux États-Unis
08:49et quid des investissements dans l'Union européenne.
08:54Je suis très, très sceptique.
08:56Moi, je pense beaucoup à nos agriculteurs,
08:59nos viticulteurs, nos industriels
09:01dans des secteurs de pointe
09:04qui vont souffrir de la signature de cet accord.
09:06Moi, je ne suis pas très optimiste.
09:12C'est sûr qu'il faut aller de l'avant,
09:13il faut réindustrialiser,
09:14mais il faut qu'il y ait une volonté politique
09:16aussi au plus haut niveau.
09:18Oui, vous êtes d'ailleurs, Didier,
09:20dans les Vosges.
09:21Il y a eu énormément d'usines
09:24qui ont fermé dans ce coin, n'est-ce pas ?
09:26Vous pouvez nous en parler un petit peu.
09:27Justement, c'est une région
09:28qui avait des industries il y a quelques années.
09:32On les voit d'ailleurs quand on passe dans les Vosges.
09:34Il y a des bâtiments qui sont quasiment désinfectés.
09:37Tout à fait.
09:38Vous avez dans de nombreuses communes beaugiennes,
09:41notamment dans les arrondissements d'Épinal
09:43et de Saint-Dié-des-Vosges,
09:45dans des communes,
09:46vous avez des usines désinfectées
09:48avec des grandes cheminées.
09:50Et certaines ont été reconverties
09:53parce qu'il y a quand même une forte mobilisation des élus
09:56pour attirer de nouvelles industries,
09:58notamment dans le secteur de Saint-Dié-des-Vosges.
10:00Et c'est vrai que le déclin de l'industrie textile des hausses
10:05date malheureusement de l'après-guerre.
10:09Sachant que vous avez quand même
10:11une volonté de relancer l'industrie textile de qualité
10:15avec du tissage en marbre, etc.
10:18de grande qualité.
10:21Donc, le déclin.
10:22Merci Didier, en tout cas,
10:23de nous avoir apporté votre témoignage en direct sur Europe 1.
10:28Et vous, vous êtes avec nous,
10:30nous sommes ensemble, Stéphanie Demuru.
10:31Et vous, jusqu'à 13h,
10:33des débats qui se suivent
10:36et des débats auxquels vous êtes invités vivement
10:38à participer en faisant le 01-81-39-21.
10:43Appel non surtaxé.
10:45A tout de suite sur Europe 1.
10:46Stéphanie Demuru et vous.
10:49Et jusqu'à 13h,
10:51la possibilité pour vous,
10:52auditeurs d'Europe 1,
10:53de vous exprimer en direct à l'antenne.
10:56Vous faites le 01-80-20-39-21.
10:59Appel non surtaxé.
11:01Pour être avec nous en direct.
11:03Oui, dans quelques minutes,
11:04on reviendra sur cette pression
11:05qui s'accentue sur Israël
11:07après Emmanuel Macron, jeudi dernier.
11:09C'est le Royaume-Uni
11:10qui annonce son intention
11:11de reconnaître la Palestine.
11:13On en parlera notamment
11:14avec Michel Fayat,
11:16l'expert en géopolitique.
11:18Et on verra une nouvelle fois,
11:19malheureusement,
11:20les répercussions sur les Français
11:22de confession juive en France
11:25qui font face à une véritable explosion
11:27de l'antisémitisme.
11:29Mais on continue nos discussions
11:30sur cette réunion à Bercy,
11:32à 14h,
11:32sur les accords du droit de douane.
11:34L'inquiétude demeure,
11:35notamment des chefs d'entreprise
11:37qui vont être reçus.
11:381500, notamment,
11:39petites et moyennes entreprises françaises
11:42qui risquent fort de pâtir
11:43de cet accord.
11:44Un accord déséquilibré
11:46aux yeux de beaucoup d'observateurs.
11:49Nous sommes en direct
11:49avec un entrepreneur français
11:51qui travaille également beaucoup
11:52aux Etats-Unis,
11:53Denis Jacquet.
11:54Bonjour Denis Jacquet.
11:56Bonjour.
11:57Bonjour Stéphane.
11:58Nous sommes en direct
11:59avec vous de New York,
12:00me semble-t-il.
12:01Donc, il y a un petit décalage horaire.
12:04Il est tôt pour vous.
12:06Vous, vous travaillez,
12:07Denis Jacquet,
12:08entre la France et les Etats-Unis.
12:10Alors, on imagine
12:11qu'une partie de vous se réjouit
12:13et une autre beaucoup moins.
12:17Écoutez,
12:17c'est quand même difficile
12:18quand on est originaire de France,
12:22de pouvoir se réjouir
12:23d'un accord aussi mal négocié,
12:26d'avoir quasiment un agenouillement
12:29aussi total
12:30et une absence de négociation.
12:32Enfin, je veux dire,
12:33quand vous êtes pratiquement
12:35la plus grande économie du monde,
12:36ce qui est le cas de l'Europe,
12:38que vous avez manifestement
12:40beaucoup à négocier
12:41et que vous ne négociez
12:42même pas d'un centimètre,
12:44on se demande véritablement
12:45si on peut encore appeler ça
12:46une négociation.
12:47C'est simplement un renoncement.
12:50C'est...
12:51On est entre...
12:52Je veux dire,
12:53on est à la frontière
12:54entre le renoncement
12:55et le sadomasochisme.
12:56Oui, mais vous avez entendu,
12:56Éric Lombard n'a pas fait semblant.
12:59Il dit en gros
13:00que c'était un compromis
13:02pour éviter pire,
13:03mais enfin,
13:03il n'a même pas fait semblant
13:04de dire que l'Europe
13:07avait négocié.
13:08Ursula von der Leyen
13:09avait clairement un mandat
13:10pour éviter de casser trop de paumes.
13:14Enfin, finalement,
13:15il n'y avait pas une marge
13:17de manœuvre si grande.
13:19Je crois qu'il y a quand même...
13:21Bon, Trump a besoin de deux choses.
13:24Un, une victoire médiatique
13:26parce que c'est ce qu'il recherche aussi.
13:28Il a promis un certain nombre de choses.
13:30Il ne faut pas oublier
13:30qu'en fait,
13:31Trump déroule un programme
13:32pour lequel il a été élu.
13:33Donc, c'est parfois surprenant
13:35pour beaucoup de gens
13:36qui ont oublié,
13:37notamment en France,
13:38qu'un président puisse exécuter
13:40les promesses
13:41qu'il a faites
13:41pendant la campagne.
13:42Donc là,
13:43il donne le programme.
13:44Donc, il dit à ses électeurs,
13:45écoutez,
13:46vous m'avez élu
13:46pour America first,
13:48c'est les États-Unis en premier,
13:50on va faire l'America great again.
13:51Vous connaissez tous le slogan
13:53et finalement,
13:54il est en train de leur donner
13:55ce qu'il leur a promis.
13:56Donc, il a besoin
13:57d'une victoire médiatique
13:58et puis ensuite,
13:59économiquement,
14:00il avait besoin
14:01de faire plier
14:02au profit des États-Unis.
14:03Donc, à partir du moment
14:05où on a une victoire médiatique
14:07et 50% de l'attente
14:09de quelqu'un
14:09et de Donald Trump,
14:11on avait les moyens
14:12de le faire plier,
14:13notamment sur le numérique
14:14qui était quand même
14:14sa grande crainte
14:15en disant,
14:16écoutez les gars,
14:17Google,
14:18Facebook,
14:18enfin tous les grands outils
14:20qu'on connaît,
14:21Microsoft, etc.,
14:22domine le monde
14:23et l'Europe en particulier.
14:25Si on commence effectivement
14:26à taxer,
14:28nous aussi,
14:28ces gérants du numérique,
14:30médiatiquement,
14:31je ne pourrais pas revenir
14:31à la maison
14:32en disant que j'ai gagné
14:33et on n'a même pas tenté
14:34une moindre passage.
14:37Ce débat,
14:38on l'a depuis des années
14:38et ça n'arrive pas.
14:40Donc, il y a comme
14:40une faiblesse,
14:42une forme de peur
14:43de l'Europe.
14:45C'est l'image
14:46que vous avez aussi
14:47depuis les États-Unis ?
14:48Vous savez,
14:50en fait,
14:51on peut dire
14:52qu'en gros,
14:53tout le monde
14:54devient décliniste
14:55et que tout ne va pas
14:56si mal en Europe
14:57et qu'on est juste
14:59en train de se plaindre
15:00d'un bijou
15:01qu'on a toujours
15:01entre les mains.
15:02Mais en réalité,
15:03quand on regarde
15:03tous les facteurs
15:04qui font le succès
15:05d'un pays
15:06ou d'un continent,
15:07l'Europe décline
15:08déjà depuis
15:09plus d'une quinzaine
15:10d'années
15:10sur pratiquement
15:11tous les facteurs,
15:12une dizaine de facteurs
15:13qu'on analyse en permanence.
15:14Et donc, du coup,
15:15c'est le reflet
15:16d'une Europe
15:17qui ne croit plus
15:18en elle-même
15:18parce qu'elle reste
15:20le premier marché du monde
15:21et elle n'est pas capable
15:22de négocier
15:23avec les États-Unis.
15:24Il y a quand même
15:24un tout petit problème.
15:25Comment s'est accueilli
15:26d'ailleurs
15:27ces accords,
15:29si on peut dire ainsi,
15:30de droits de douane
15:31aux États-Unis
15:31où vous vous trouvez
15:32actuellement ?
15:34En fait,
15:35il y a deux choses.
15:36La première,
15:36c'est que tout le monde
15:37a envie que ça se passe vite
15:39parce qu'en réalité,
15:40je pense que tout le monde
15:41le dit sur tous les plateaux,
15:42tous les trucs,
15:43tout ce que détestent
15:43les économies
15:44et les entreprises
15:45de façon générale,
15:46c'est l'incertitude.
15:47Donc, j'allais dire,
15:48presque quel que soit
15:49l'accord du moment
15:50qu'il est pris,
15:51c'est déjà une grande satisfaction
15:52parce qu'on peut passer
15:53à autre chose.
15:54Et puis la deuxième chose,
15:56j'avais un dîner
15:56avec des entrepreneurs hier
15:58dont certains avaient
15:59plutôt l'habitude
16:00de voter démocrate
16:01et qui disent
16:01mais en réalité,
16:03quand on regarde
16:03ce qui se passe
16:04depuis six mois,
16:05Trump est en train
16:06de faire gagner
16:07les États-Unis.
16:08Donc, le sentiment,
16:09c'est qu'aujourd'hui,
16:11on a quelqu'un
16:11que tout le monde
16:12a moqué
16:12un peu partout dans le monde
16:14et mais particulièrement
16:15en France,
16:16on se pense toujours
16:16beaucoup plus intelligent
16:17que les autres
16:18et donc, du coup,
16:20on s'aperçoit
16:20que ce type,
16:21soi-disant,
16:22vulgaire,
16:22erratique,
16:24sans culture,
16:25etc.
16:25Déjà,
16:26il est réélu
16:27une deuxième fois
16:28après avoir été battu,
16:29c'est juste un record historique
16:30et puis la deuxième chose,
16:31il est en train
16:32de donner à son pays
16:32ce qu'il attend,
16:33c'est-à-dire d'être
16:34pour les 20 prochaines années
16:36la première puissance mondiale
16:37avec la Chine.
16:38Et pour finir sur ce sujet,
16:40c'est vrai qu'il y a aussi
16:40ce qui attire l'attention,
16:42c'est 750 milliards
16:43de gaz,
16:44d'énergie,
16:46d'engagement
16:48de l'Europe
16:49envers les États-Unis
16:51alors qu'on apprend
16:51dans le même temps
16:52que chez nous,
16:53on aura une augmentation
16:54des taxes
16:55sur les abonnements
16:56de l'énergie
16:56dès le 1er août
16:57parce que,
16:58à cause de l'Europe justement,
16:59une affaire un petit peu technique
17:01mais enfin,
17:03l'Europe ne différencie pas
17:04les prix fixes
17:05et l'abonnement
17:05et du coup,
17:06on s'est plié à l'Europe
17:08donc ça,
17:08c'est vrai que ça peut
17:09entraîner beaucoup de colère.
17:10Oui,
17:12mais je pense qu'aujourd'hui,
17:13il y a deux choses.
17:14Déjà,
17:14on continue à avoir des tarifs
17:16sur l'énergie qui augmentent
17:17alors qu'en fait,
17:18on a des surcapacités
17:19de production
17:19donc à nouveau,
17:20on adore s'autoflageller
17:22donc on devrait avoir
17:23des prix super compétitifs
17:25parce qu'on est capable,
17:26grâce au nucléaire,
17:28de la produire
17:28dans des proportions
17:29qui sont énormes
17:30et puis,
17:31on est toujours
17:32dans une Europe
17:33qui aujourd'hui
17:35continue à,
17:37je ne sais pas,
17:38à handicaper
17:39ces acteurs économiques
17:40alors que c'est les seuls
17:41sur lesquels on peut compter
17:42pour avoir un avenir.
17:44Enfin,
17:44je pense que
17:45le problème,
17:46vous savez,
17:46c'est qu'en fait,
17:47aux Etats-Unis,
17:48on est quand même
17:48en large partie
17:49gouvernés par le marché,
17:52par les entreprises
17:53donc du coup,
17:54c'est réaliste.
17:54En Chine,
17:55on est gouvernés
17:55par des ingénieurs
17:56donc qui comprennent
17:57tout à la technologie
17:58et en Europe,
17:59on est gouvernés
18:00par des technocrates
18:01qui ne connaissent rien
18:01à la vie
18:02donc du coup,
18:03au bout d'un moment,
18:04on voit la différence.
18:05Merci beaucoup,
18:06Denis Jacquet.
18:06Je rappelle,
18:07vous êtes d'affaires
18:08entre les Etats-Unis
18:09et la France
18:10donc c'était assez intéressant
18:11d'avoir votre point de vue.
18:12Merci à vous.
18:13Merci.
18:14Il est 11h53
18:15sur Europe 1,
18:16on va passer
18:16à cet autre sujet
18:18d'actualité.
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