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00:00Marseille, Marseille et ces images extrêmement choquantes, cette voiture de police qui fait un tonneau
00:06après avoir été percutée lors d'une course-poursuite dans les quartiers nord.
00:11On voit ensuite les policiers blessés après un choc inouï qui sont attaqués par une douzaine d'individus.
00:19Nous sommes en direct avec Bruno Bartocetti, secrétaire national délégué zone sud d'unité SGP Police FO.
00:26Bonjour Bruno Bartocetti.
00:27Bonjour, merci de m'avoir invité.
00:30Je vous en prie parce que ce sont des policiers du GSP Nord justement, du même syndicat que le vôtre,
00:39qui ont été victimes semble-t-il. Est-ce que vous avez déjà de leurs nouvelles tout d'abord ?
00:44Oui, merci de commencer par ceci.
00:46Fort heureusement, ils ont été blessés, on va dire légers.
00:49Bon après, il y a forcément des complications cervicales, de vertèbres ou autres, mais il n'y a pas eu de graves lésions.
00:57Donc ça, c'est très très important à relever.
01:00Je souligne également, vous imaginez, ce qu'on peut découvrir dans les réseaux sociaux avec les familles qui apprennent que le papa ou le mari est blessé en service.
01:07Et voir des images comme ça dans les réseaux sociaux, c'est aussi un choc psychologique dans l'entourage des policiers.
01:13Elles sont très choquantes, Bruno Bartocetti, ces images ?
01:17Très très choquantes.
01:19Alors, ce n'est pas tous les jours bien sûr, mais c'est lorsqu'on voit des images qu'on comprend la difficulté de notre travail.
01:24C'est vrai que les images sont choquantes.
01:26Et ce qui est très choquant également, au-delà de cet accident, c'est qu'on a spontanément, c'est même pas un guet-apin,
01:34spontanément, vous avez des individus qui s'en prennent à la police.
01:37Au lieu de venir en aide à des personnes qui sont blessées.
01:41Parce que voilà, nous sommes des hommes et des femmes qui exerçons notre métier dans des conditions difficiles.
01:46Et spontanément, vous avez des voyous qui s'en prennent à la police.
01:49C'est très très choquant.
01:51Je souligne également qu'en service, vous avez 14 000 policiers blessés par an en service sur un plan national.
01:58Il n'y a aucune profession qui peut revendiquer un tel chiffre.
02:00Nous intervenons beaucoup, vous savez, toutes les 10 secondes en France, nous intervenons.
02:04Il faut voir dans quelles difficultés nous sommes régulièrement à mener à exercer notre métier.
02:11Bruno Bartocetti, qu'on comprenne bien, parce qu'il y a eu deux temps et deux chocs.
02:16Il y a le choc, évidemment, de l'accident.
02:18On voit, c'est une intersection, les véhicules de police se faire percuter de plein fouet par une voiture blanche.
02:23Et puis, évidemment, après l'attaque, les bandes de jeunes autour de cette voiture de police.
02:32Mais alors déjà, pourquoi ce choc ? Est-ce que c'était une course-poursuite ? Dans quelles circonstances ce choc s'est-il produit ?
02:39Oui, alors ça va très très vite et là, je n'ai pas mesuré qui est un tort, qui n'est pas un tort dans le choc précis.
02:47Il faut savoir que le véhicule de police, en respectant une conduite et en respectant aussi une distance,
02:56c'est essayer de rattraper un individu monté sur un scooter s'il n'y allait voler.
03:02Donc, ils étaient dans le cadre du travail, ils n'étaient pas là pour faire une course-poursuite gratuite
03:07ou juste pour partir en intervention de manière rapide.
03:11Ils étaient en tout cas sur une filature, on va dire, ou en tout cas, ils filaient un scooter qui était signalé voler.
03:17Et il y a eu ce choc, et ensuite, les individus qui s'en sont pris aux policiers, qui ont pu se défendre.
03:25Mais vous imaginez s'ils avaient été, et bien sûr que vous l'imaginez, s'ils avaient été blessés plus sérieusement,
03:29s'ils n'avaient pas pu bouger pour se défendre, ça aurait été pire, les conséquences auraient été encore beaucoup plus lourdes.
03:36Quand on voit les images, on voit à quel point ça peut aller très très loin cette violence à l'endroit des policiers.
03:41On se dit, heureusement, que personne n'a été plus grièvement blessé, parce qu'en effet, le choc est assez inouï.
03:48D'ailleurs, le préfet de police a réagi en saluant le courage de ses effectifs, qui opèrent dans des conditions extrêmement difficiles.
03:55Sur X, Martine Vassa, la présidente de la métropole ex-Marseille-Provence, exprime sa vive émotion.
04:01Elle diffuse d'ailleurs ces images, que les internautes raillent en scène banale de la vie marseillaise,
04:08choquées par ces images, où des policiers, après avoir été accidentés, se retrouvent attaqués, insultés, méprisés, à défaut d'être secourus.
04:16Bruno Bartocetti, quand on voit justement ces internautes qui raillent la situation à Marseille,
04:23est-ce que ce sont des scènes qui sont banales, vous diriez ça ? Vous iriez jusque-là ?
04:28Alors, c'est très très fréquent. Alors là, l'accident par lui-même, il est assez rare, quand on voit une voiture qui se retourne.
04:35Ce qui est surtout important, c'est que mes collègues soient légèrement blessés, mais d'être pris comme ça à partie, c'est régulier.
04:43Bien sûr que ça devient banal. Alors, je ne veux pas rentrer en polémique avec Martine Vassa, mais elle dit « j'ai honte d'être marseillais ».
04:50Non, non, il faut être fier d'être marseillais, parce que la population marseillais, dans sa majorité, soutient sa police.
04:54C'est juste, malheureusement, dans des quartiers sensibles, avec des individus connus ou pas connus de la police,
05:02mais qui sont eux-mêmes dans la rue, qui n'attendent qu'une chose, c'est la confrontation avec la police,
05:06parce qu'on est considérés comme des martiens, des robots et des ennemis.
05:10Mais c'est eux qui font mal à Marseille.
05:12Et c'est eux qui font mal à la police, parce qu'ils s'en prennent aux policiers, aux marins-pompiers, à tous les services publics.
05:19Et bien sûr, nous, nous sommes les plus exposés, parce que nous sommes leurs ennemis.
05:22Et dans un arrondissement, Bruno Bartoletti, qui n'est pas spécialement envoyé, qui a voté à droite,
05:29c'est une circonscription plutôt à droite, donc ça veut dire aussi, d'une certaine manière,
05:36peut-être que les habitants ne cautionnent pas ce genre de choses,
05:41qu'ils ont peut-être envie d'un retour plutôt à une forme d'ordre, j'imagine.
05:45Voilà, cette poignée d'individus, assez nombreux pour faire du mal, il faut le souligner,
05:53pourrit la vie de ces Marseillais qui vivent, effectivement, comme vous le soulignez, dans ces quartiers.
05:57Vous savez, je dis « je », je ne vais pas parler de ma personne, mais je connais bien ces quartiers.
06:01J'y ai travaillé pendant de nombreuses années.
06:03La population, elle demande qu'une seule chose à vivre tranquillement.
06:07Ce n'est pas une bande de voyous qui sont dans les quartiers Nord,
06:11c'est 95% d'une population qui se tient bien, avec une minorité de voyous qui font mal à la société,
06:19qui font mal à Marseille, exactement.
06:21Quelles vont être les suites de cette affaire ?
06:24Il y a des dépôts de plaintes, que se passe-t-il dans ce genre de situation ?
06:29Alors, bien évidemment, la déposition de plaintes va être faite par les policiers,
06:34mais l'enquête, avant même que la déposition soit faite, elle est en cours.
06:39On va chercher à identifier, et je suis sûr que nous arriverons à identifier certains individus,
06:45mais après la réponse pénale, malheureusement, rappelez-moi dans quelques mois,
06:49vous ne le ferez pas, bien évidemment, il y aura d'autres faits de société
06:53qui seront encore bien présents à gérer,
06:56mais la réponse pénale, elle ne sera pas à la hauteur de la mise en danger de mes collègues
07:03par des individus qui auraient pu leur faire encore plus de mal s'ils n'avaient pas pu se défendre.
07:07Aujourd'hui, qu'est-ce qui risque concrètement ces individus ? Ils tombent sous quel coup ?
07:13Ils vont être défendus par des avocats qui vont faire leur boulot,
07:18mais qui vont dire, attendez, ce n'est pas 4 jets de cailloux sur une voiture de police,
07:21ils n'ont pas visé les policiers, ils ont visé la voiture de police,
07:24il n'y a pas la mise en danger, c'est juste une réaction.
07:27La voiture est retournée auprès des tonneaux.
07:30Exactement, mais c'est pour ça, ils vont avoir une ligne de défense
07:34qui sera celle qu'on découvrira, mais nous avons l'habitude,
07:39et puis je ne veux pas parler à la place d'un magistrat,
07:42mais la peine ne sera pas à la hauteur de ce que nous attendons,
07:45ce sera du sursis et si on arrive à les traduire en justice.
07:49Merci Bruno Bartocetti, secrétaire national délégué,
07:53zone sud, unité SGP, police, FO,
07:56et bon courage en tout cas aux hommes qui ont été molestés
08:00après avoir été accidentés.
08:03On va aller voir Alexis,
08:06qui se trouve justement dans le Val-de-Marne,
08:09qui est un policier, un ancien policier je crois.
08:12Bonjour Alexis.
08:13Bonjour, bonjour, non, je suis toujours policier.
08:15Ah, vous êtes toujours policier, bonjour.
08:17Oui, toujours policier, bonjour à vous.
08:19J'ai écouté le collègue, je pense qu'il a tout dit,
08:22de toute façon, que ce soit dans le Val-de-Marne, Marseille, Lyon,
08:27vous prenez, je pense qu'à peu près toutes les régions de France,
08:30tous les départements de France,
08:32on a forcément ces énergumènes qui pourrissent la vie des gens.
08:36Et c'est toujours une minorité, comme il disait, dans une cité.
08:39Il ne faut pas croire que les cités sont remplies de délinquants.
08:42C'est un petit pourcentage qui pourrit la vie au quotidien.
08:44Non, personne n'a dit ça ici.
08:45C'est pour ça qu'on met en lumière, en effet,
08:48parce qu'on imagine le calvaire que vivent les habitants de ces cités.
08:52C'est ces habitants-là qui vivent dans des cités
08:53avec une poignée de voyous qui leur pourrissent la vie.
08:56Et ces voyous-là sont toujours amenés au commissariat
08:58pour des larcins qui font que ce soit des vols,
09:00vols violents, des agressions.
09:01Ils sont toujours amenés, que ce soit
09:03quasi toutes les semaines ou tous les mois.
09:05Ils sont toujours relâchés et ils recommettent toujours les mêmes erreurs.
09:08Et en fin de compte, on se bat toujours
09:10avec la même institution.
09:12C'est la même institution, c'est la justice.
09:14C'est la justice derrière qui...
09:16Tant qu'on n'aura pas changé à ce niveau-là, ça continuera.
09:20Nous, on n'a plus de moyens d'intervenir comme avant.
09:24Ce que j'entends par là, c'est que
09:26quand un équipage de police intervient, il n'y a plus d'impact.
09:30On ne fait plus peur.
09:31Alors, je ne dis pas que la police doit faire peur.
09:33Quand vous parlez de moyens, ce sont plutôt des moyens moraux,
09:36si j'ose dire, de dissuasion.
09:38Il n'y a plus la peur du gendarme.
09:39Bien sûr, moraux, légaux.
09:42Vous allez vous faire cracher dessus ou vous faire frapper.
09:45Si vous dosez un peu trop fort,
09:48ça va être vous qui allez être mis en cause.
09:52Alexis, je vous propose de rester avec moi
09:54parce que c'est intéressant ce que vous nous dites.
09:56On marque une pause et puis vous revenez sur l'antenne d'Europe
09:59pendant quelques instants.
10:00Effectivement, Stéphanie, nous marquons
10:02une petite pause.
10:03On est ensemble jusqu'à 13h.
10:06Vous, chers auditeurs d'Europe 1,
10:07vous êtes très certainement, vous avez des réactions,
10:10vous avez des pensées vis-à-vis de ce qui s'est passé à Marseille.
10:13Une voiture de police heurtée violemment par un véhicule.
10:17Les policiers blessés sont ensuite visés par des jets de projectiles.
10:21Vous réagissez au standard d'Europe 1 au 01 80 20 39 21.
10:25Appel non surtaxé.
10:26A tout de suite sur Europe 1.
10:28Europe 1, Stéphanie de Muru et vous.
10:30Et vous, parce que, chers auditeurs d'Europe 1,
10:33c'est aussi votre émission jusqu'à 13h,
10:36le premier débat de cette fin de matinée.
10:39Stéphanie, on invite nos auditeurs à nous appeler au standard d'Europe 1.
10:43Comment réagissez-vous ?
10:45Quelle est votre pensée vis-à-vis de ce qui s'est déroulé à Marseille ?
10:48Une voiture de police a été heurtée violemment par un véhicule.
10:51Les policiers blessés ont ensuite été visés par des jets de projectiles.
10:55Ça vous fait sans doute réagir chez vous.
10:57Appelez-nous au standard d'Europe 1 01 80 20 39 21.
11:01Appel non surtaxé.
11:02Plusieurs auditeurs essayent de nous joindre sur Europe 1.
11:05On était il y a quelques instants avec Alexis,
11:07policier dans le Val-de-Marne,
11:09qui est toujours avec nous.
11:10Alexis, vous nous disiez,
11:12vous nous regrettez les moyens que vous avez,
11:16que vous n'avez pas plus tôt.
11:18Et vous craignez que finalement,
11:20à chaque fois que vous intervenez,
11:22les choses finalement vous retombent dessus d'une certaine manière.
11:26Ah ben, quasi à chaque fois, oui.
11:28Il y a un paix de travers entre guillemets.
11:32Forcément, ça va nous retomber dessus.
11:36On a un uniforme, on représente une institution.
11:39Il faut intervenir dans des règles, ça c'est normal.
11:41Mais si vous voulez,
11:42quand on a affaire face à des individus qui sont dangereux
11:45et qui font tout pour s'extraire à l'interpellation,
11:48ils ne vont pas hésiter à vous frapper,
11:49ils ne vont pas hésiter à vous mettre des coups de couteau
11:51ou quoi que ce soit.
11:52Il faut toujours que ce soit proportionné.
11:54La justice, ça veut bien ce mot, proportionné.
11:57Ça veut dire que vous vous auto-censurez, Alexis ?
12:00En gros, quasi, ouais.
12:02En fait, si vous lancez un caillou,
12:04vous devez lancer limite un caillou, quoi.
12:06Mais aller prendre un pavé en pleine tête,
12:09c'est pour tuer.
12:12Les jeunes qui envoient des cocktails Molotov
12:14sur les collègues,
12:15les cocktails Molotov, c'est une arme de guerre.
12:17C'est considéré comme une arme de guerre.
12:21Les collègues, maintenant, ils ont peur de sortir leur arme.
12:24Alors la sortir, ce n'est pas dérangeant.
12:25L'utiliser, ce n'est plus dérangeant.
12:27Si vous l'utilisez, vous allez directement en garde à vue.
12:30Malgré que vous fassiez votre travail.
12:32Il y a eu un avant et un après, pardonnez-moi, Alexis,
12:35il y a eu un avant et un après l'affaire Naël ?
12:38Chez vous ?
12:39Non.
12:40Non, non.
12:42Alors l'affaire Naël, ça a fait un grand bruit.
12:45D'ailleurs, on a vu un collègue qui fait son travail,
12:48qui va directement en prison, en détention provisoire.
12:51C'est pour ça que je vous pose la question.
12:52Alors que, le problème, c'est que ça a bien changé, bien avant déjà.
12:57Bien avant où les collègues ont peur de sortir leur arme et de l'utiliser.
13:02Le problème, c'est quand on utilise notre arme, nous, c'est sur une traction de seconde.
13:07On doit prendre l'information, l'envoyer au cerveau et réagir dans la foulée.
13:11Et ça, c'est compliqué, sachant que vous avez des badauds à l'extérieur,
13:17il y a les voitures, il y a tout un environnement à gérer.
13:20Oui, oui, et puis on n'a pas toujours le recul.
13:22Bien sûr, et le magistrat, quand il va gérer son affaire,
13:24il va lire ça, tranquillement sur son siège,
13:27et lui, il va vous expliquer comment vous auriez dû faire.
13:31Moi, j'invite énormément de magistrats de France à venir,
13:34et ne serait-ce qu'à mettre l'uniforme.
13:36Et vous allez voir qu'en sortant dans la rue,
13:37le regard de la population ne sera pas du tout le même.
13:39Alexi, vous disiez, moi, mon problème aujourd'hui,
13:45notre problème, nous, policiers, c'est le ministère de la Justice,
13:48qu'on comprenne bien.
13:50Est-ce que ce sont les lois, pour vous,
13:53qui doivent être durcies,
13:55ou est-ce que vous en avez à l'appréciation du magistrat ?
13:58Les lois sont dures de base.
14:02Un vol simple, c'est trois ans de prison.
14:04C'est trois ans de prison, un vol simple, sur le code pénal.
14:07D'accord ?
14:07Je n'ai jamais vu personne prendre trois ans de prison sur un vol simple.
14:10Donc, c'est un rappel à la loi.
14:11C'est l'application ?
14:13Mais bien sûr.
14:14Le nombre de collègues qui seront agressés,
14:16des violences sur personnes dépositaires,
14:18c'est entre cinq et dix ans de prison.
14:22Généralement, nous, c'est des rappels à la loi.
14:23Oui, donc quand vous entendez ces sempiternels débats sur
14:26il faut du refaire la loi,
14:28c'est pas ça le problème ?
14:29C'est même pas refaire la loi, c'est l'appliquer correctement.
14:33C'est l'appliquer correctement.
14:34Sauf que les mineurs sont intouchables en France.
14:37Oui.
14:38La loi des mineurs, elle date de 1945.
14:40Je pense que les mineurs qui sont en France
14:42ne sont pas les mêmes que ceux qu'on avait en 1945.
14:44Oui, mais vous avez vu Gabriel Attal a essayé de s'y coller.
14:47Il y a eu quand même le Conseil constitutionnel qui est passé par là.
14:50Alors là, Gérald Darmanin a des ambitions pour la rentrée, manifestement.
14:54On en revient toujours aux mêmes, c'est toujours les mêmes qui se plaignent.
14:58Et c'est à cause d'eux, en fait, que la France devient ce qu'elle est.
15:02C'est bien ça le problème.
15:04C'est que vous allez partout à l'étranger,
15:06ça se passe pas comme ça.
15:10La police est respectée.
15:11En France, on s'en fout de la police.
15:13Vous parlez avec vos collègues parfois à l'étranger, ça vous arrive ?
15:16Non.
15:17Non.
15:17Alors, je suis pas bilingue, je suis pas...
15:20Non, mais on ne sait jamais peut-être que...
15:21Non, non, mais après en regardant
15:23certaines chaînes d'info...
15:25Alors, pas forcément des chaînes d'info,
15:26mais des médias indépendants
15:28ou des fois sur les réseaux.
15:30On trouve pas mal de choses.
15:32Et on le voit, de toute façon, on le voit systématiquement.
15:35Ça se passe pas du tout de la même manière.
15:37Vous dites des médias indépendants ?
15:39Après, c'est sur des pages que je vais trouver sur Instagram
15:42ou même si c'est des collègues eux-mêmes
15:44qui mettent des trucs ou tout ce genre de vidéos
15:47ou ce genre de reportages.
15:48Mais on le voit, en fait.
15:49On le voit et c'est pas d'aujourd'hui.
15:51Mon père était rentré dans la police en 80.
15:54C'est plus du tout la même police.
15:56C'est plus du tout la même police.
15:57Et même avant, dans les années 80,
16:00il y avait un respect entre les délinquants et la police.
16:03Maintenant, les délinquants, ils respectent personne.
16:05Bien sûr.
16:06Maintenant, ils respectent personne, les délinquants.
16:08C'est ça le problème.
16:09C'est qu'on n'a aucun moyen de...
16:11On a de pression sur eux.
16:14Aucun moyen de pression.
16:16Oui, mais vous n'avez pas de marge de manœuvre, quoi.
16:18Non, aucune, aucune.
16:19Et ça, vous en parlez, justement, c'est intéressant,
16:21avec votre papa qui était policier.
16:23Donc, c'est pas de la même génération.
16:25Mon papa est décédé depuis une dizaine d'années.
16:28Lui a tout fait pour pas que je rentre dans la police.
16:29Parce qu'il a vu le déclin.
16:31Il a vu le changement ?
16:32Bien sûr qu'il a vu le changement.
16:34À partir des années 2000, ça a été...
16:36À partir de 2010, à partir de 2010, ça a été une catastrophe.
16:40Il y a eu un déclin énorme.
16:41Et comment il l'expliquait, lui ?
16:44Au niveau de la justice, au niveau des moyens légaux,
16:49au niveau des moyens moraux, tout ça, quoi.
16:53Maintenant, si vous voulez, vous allez voir une intervention de police,
16:57vous allez voir un collègue mettre des coups à un jeune.
17:01Vous aimez utiliser le mot jeune.
17:02On voit toujours qu'une seule partie de la vidéo.
17:07Jamais l'avant.
17:09Merci, en tout cas.
17:09Généralement, si un collègue...
17:11Si on met des coups à quelqu'un,
17:13c'est pas pour le plaisir.
17:14Il n'y a aucun collègue qui se lève le matin en se disant
17:17« Tiens, qui je vais tuer ? Qui je vais frapper ? »
17:20Le collègue Florian, là, qui a eu sur la fermelle,
17:23on a quand même un parquet de nanterre
17:24qui demande une mise en examen pour meurtre.
17:28Meurtre, c'est l'envie de donner la mort à quelqu'un.
17:30Et ouais, mais ça, c'est scandaleux.
17:33Et là, voilà où on en est avec la justice.
17:35Merci, Alexis, en tout cas.
17:37On préfère incarcérer des citoyens honnêtes
17:40qui font leur boulot plutôt que les vrais délinquants
17:42qui, eux, méritent d'aller en prison.
17:44Et qui protègent, on l'espère, des citoyens honnêtes.
17:46En tout cas, j'espère que les collègues qui ont été percutés
17:48vont bien.
17:50Apparemment, ils vont bien, d'après Bruno Bartoschetti.
17:52Et puis, vous voyez, les images pour une personne lambda
17:54sont choquantes.
17:56Moi, personnellement, ça ne me choque plus.
17:57Et c'est ça qui est malheureux, en fait.
17:58Merci, Alexis.
18:01Merci à vous, surtout.
18:03Bon courage.
18:05On va aller retrouver Nicolas, qui nous appelle de Lyon.
18:08Il y a beaucoup de policiers, évidemment, qui réagissent.
18:11On imagine l'émotion
18:12dans les rangs de la police aujourd'hui.
18:14Parce que c'est vrai qu'on fait de la radio.
18:17Alors, chers auditeurs, on ne peut pas
18:18vous montrer, évidemment, par définition,
18:20les images. Mais c'est vrai qu'elles sont extrêmement
18:22choquantes. Vous les verrez certainement
18:23à la télévision ou sur les réseaux sociaux.
18:26On voit ces deux voitures se percuter.
18:29La voiture de police, qui pourtant est un SUV
18:31qui fait un tonneau.
18:32Les policiers qui en sortent, qui se font un petit peu
18:34molester par des bandes de voyous
18:37qui s'approchent de la voiture.
18:39C'est vrai que c'est très choquant.
18:41Nicolas, bonjour.
18:42Bonjour.
18:43Vous nous appelez Lyon, c'est ça ?
18:45Tout à fait.
18:46Vous avez entendu la colère de votre collègue
18:50du Val-de-Marne, Alexis ?
18:52Je ne travaille plus dans la police.
18:54Je travaille dans la sécurité privée,
18:56la sécurité mobile.
18:58Mais je reste, quoi qu'il en soit,
19:02solidaire avec eux.
19:04Parce que, comme les autres l'ont dit avant,
19:07et je pense qu'ils ont déjà tout dit,
19:09c'est un déclin depuis des années, des années.
19:13Vous, Nicolas, vous avez décidé
19:15de quitter la police ?
19:16Ah oui, mon père était policier.
19:18Il est rentré à ma naissance en 81.
19:21Il est rentré à la police.
19:23Quelques années après,
19:24il est devenu motard de la police.
19:27Lui, forcément, sur la route,
19:29tout ce qui est délit routier,
19:31consommation de stupes,
19:33transport d'armes,
19:34et j'en passe, c'est des meilleurs.
19:36Ça a été exponentiel.
19:39Et c'est comme mes ex-collègues
19:41l'ont dit aujourd'hui,
19:43il y a ce qu'on appelle
19:44le continuum de sécurité.
19:46C'est-à-dire que tous les acteurs
19:47de la sécurité ont un rôle à jouer,
19:49un rôle défini,
19:50qui doit s'intégrer à la suite,
19:54les uns à la suite des autres.
19:57Quand on arrive à la justice,
20:00qui devrait être rendue,
20:02qui devrait justement isoler
20:03ces personnes pendant un temps donné,
20:05en fonction de ce qu'ils ont commis,
20:07il n'y a pas de suivi.
20:09Il n'y a pas de suivi.
20:09En fait, n'importe qui maintenant
20:11qui va se faire arrêter
20:12pour du stupes,
20:14pour violences,
20:16quelle que soit la violence,
20:17même sur personnes dépositives
20:18de l'autorité publique,
20:21elle sait pertinemment bien
20:22qu'elle ne sait tellement vrai
20:25que ça en est installé
20:26comme, je vais dire,
20:28une phrase rituelle.
20:30Oui, c'est non-dit,
20:31c'est assis,
20:31on sait que...
20:32Donc c'est vrai que ce que vous nous dites,
20:34évidemment,
20:35et vous n'êtes pas le seul,
20:36Alexis nous l'expliquait
20:37il y a quelques instants,
20:38il y a énormément de frustration
20:39de la part de la police,
20:40nécessairement,
20:41puisque si vous arrêtez un délinquant
20:44et que vous le retrouvez libre
20:45deux semaines après,
20:46c'est sûr que ça n'encourage pas
20:48à l'autorité.
20:50Ce qu'il faut savoir,
20:51c'est qu'il y a aussi un problème
20:52de voix entendue.
20:54C'est-à-dire que là,
20:55les magistrats,
20:56il y a peu de temps,
20:58ont fait...
21:00ont pris parti,
21:02je vais dire,
21:04comme pour ne pas que le RN passe
21:06ou autre,
21:07en faisant, je crois,
21:08une note de service
21:09ou quelque chose
21:09dans ce bout-là
21:10pour inciter...
21:12C'était le syndicat
21:12de la magistrature
21:13qui avait fait...
21:14Voilà.
21:14Ça a été...
21:15On en a beaucoup parlé,
21:17mais on n'écoute pas
21:19plus que ça
21:20les représentants
21:22des forces de l'ordre.
21:23On n'écoute pas plus que ça.
21:24Je veux dire,
21:24à part sur Europe 1,
21:25on ne les entend pas des masses.
21:27Et quand bien même
21:27leur voix est entendue,
21:30elle n'est pas portée.
21:31Alors que le syndicat
21:32de la magistrature,
21:33il a fait un foin
21:34pendant un bon moment.
21:35Et à chaque fois
21:36qu'ils ont quelque chose,
21:37on l'entend,
21:37on le sait,
21:38on entend parler d'eux.
21:42Mais on n'entend jamais parler
21:43justement des policiers,
21:45des forces de l'ordre,
21:46des gendarmes,
21:47même dans la sécurité privée.
21:49Il faut savoir que moi,
21:49mon travail consiste
21:51à aller sur certains sites
21:52sans armes
21:54et à devoir faire
21:55des levées de doute.
21:56Et parfois,
21:56vous vous retrouvez face
21:57à des individus
21:58qui sont bien déterminés.
21:58Et la sécurité privée
21:59qui est de plus en plus
21:59de solidité.
22:00En tout cas, merci Nicolas.
22:02On essaie de donner la parole.
22:03Alors parfois,
22:04c'est vrai que ça engendre
22:05quelques critiques,
22:06mais voilà,
22:06on assume ce parti pris
22:08de donner aussi
22:08la parole aux policiers.
22:11Merci d'avoir été avec nous
22:13sur Europe 1, Nicolas.
22:14Merci à vous.
22:15Un nouveau débat proposé
22:17par Stéphanie Demuru
22:18dans quelques minutes.
22:21On est ensemble,
22:21Stéphanie Demuru et vous,
22:23jusqu'à 13h.
22:24Dans un instant,
22:25le journal permanent.
22:27Avant cela,
22:28je vous rappelle
22:28le numéro du standard
22:29si vous voulez réagir
22:30au prochain débat.
22:3101 80 20 39 21.
22:34Appel non surtaxé.
22:35A tout de suite sur Europe 1.
22:36Sous-titrage Société Radio-Canada
22:37Sous-titrage Société Radio-Canada

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