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Les Championnats du monde de natation en grand bassin se déroulent à Singapour du 27 juillet au 3 août. Lors de cette édition, Léon Marchand, le quadruple champion olympique, remet en jeu ses titres obtenus en 2022 et 2023 sur le 200 m 4 nages et le 400 m 4 nages. Alors comment le champion olympique se prépare-t-il ? Léon Marchand a décidé de faire une croix sur les 200 m brasse et 200 m papillon afin de se concentrer sur le 400 m 4 nages et le 200 m 4 nages
Regardez L'invité de RTL Matin avec Vincent Derosier du 30 juillet 2025.

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Transcription
00:006h, 9h, RTL Matin, avec Vincent Derosier.
00:06Et quoi de mieux qu'un ancien champion olympique pour parler d'un autre champion olympique.
00:10Alain Bernard, double champion olympique de natation en 2008, et notre invité, bonjour.
00:15Oui, bonjour, bonjour à tous, bonjour Vincent.
00:17Alors déjà deux médailles pour la France, et ce matin Isabelle nous le disait,
00:20Léon Marchand a signé le meilleur chrono des séries du 200 mètres 4 nages.
00:24Il était même en avance sur le record du monde sur le premier 100 mètres, après il a relâché.
00:27Alors, d'abord cette question simple, est-ce que vous le voyez battre le record du monde en demi-finale ?
00:35Je pense qu'il a affiché clairement ses ambitions, donc moi j'ai envie de dire oui,
00:39parce qu'il n'en est vraiment pas loin du tout.
00:41Et puis il a montré qu'il avait cette totale décontraction en fin de course,
00:46et ça c'est vraiment quelque chose qui est bon signe pour les nageuses et les nageurs,
00:49qui cherchent beaucoup de repères pendant les séries.
00:52Je pense qu'ils ont forcément envie d'accélérer en demi-finale,
00:55et puis voilà, il a allégé son programme,
00:57ce n'est pas forcément pour terminer deuxième ou s'éloigner de ses chronos, Léon.
01:03Alors, vous en parlez, programme allégé,
01:05il vient, Léon Marchand, en accord avec son entraîneur,
01:07de s'offrir une année allégée post-olympique.
01:10Est-ce que c'était la clé pour retrouver l'envie, l'envie de s'entraîner, de se battre ?
01:15En tout cas, c'est primordial pour durer.
01:17C'est assez clair qu'une préparation olympique, c'est une préparation de chaque instant.
01:21C'est qu'on est sportif de haut niveau du 1er janvier au 31 décembre,
01:27qui précède les Jeux, et donc on est forcément un peu sous tension.
01:33Pardon, je ne sais pas si vous m'entendez bien.
01:34On vous entend parfaitement, il y a une micro-coupure, allez-y.
01:38Oui, on est vraiment sous tension.
01:40Donc je pense que l'effet après-GO, c'est hyper important de savoir se ménager
01:44si on veut durer dans le temps.
01:45Il y a deux cas de figure, on l'a vu à l'image de Maxime Grousset ou de Léon Marchand,
01:50qui n'ont pas eu la même gestion de l'après-Paris 2024 et l'après-GO.
01:54Souvent, ce que l'on remarque, c'est que les athlètes qui restent un petit peu sur leur fin
01:58sur des Jeux olympiques, redoublent d'efforts l'année post-GO
02:01pour arriver en forme au championnat du monde.
02:05Et là, typiquement, on a deux cas, comme Maxime Grousset ou Léon Marchand,
02:08qui ont eu une gestion post-GO complètement différente.
02:12Mais oui, je pense que c'est important.
02:13Et s'il a fait, il fallait forcément qu'il fasse cette année et pas dans un an ou deux.
02:17Alors, c'est un fort caractère quand même, Léon Marchand,
02:20parce qu'il a fait une croix pour les championnats du monde
02:23sur les 200 mètres brasses et 200 mètres papillons.
02:26Son entraîneur Bob Bowman disait qu'il fallait les faire.
02:28Lui, il a dit non, non, je ne vais pas les faire du tout.
02:30C'est bien d'imposer ça, même à son entraîneur ?
02:34Je ne sais pas s'il s'est forcément imposé,
02:37mais c'est vrai que dans une discussion, c'est comme dans toute discussion,
02:40c'est aussi de la négociation.
02:42C'est tomber d'accord sur finalement une ligne de conduite à avoir
02:45et pour avancer en toute sérénité, s'il avait dit oui à son entraîneur
02:48pour lui faire plaisir,
02:52il se rendait compte qu'il n'était pas forcément extrêmement bien préparé.
02:55Ça aurait peut-être semé le doute.
02:58Donc, oui, ce qui est important,
03:00ce qu'il faut retenir de cette discussion entre eux,
03:02c'est qu'ils se disent les choses.
03:04Et pour ça, je sais que la fédération a joué un rôle très, très important
03:07dans cette écoute et dans la personne de Denis Hougain,
03:12qui est aujourd'hui DTN.
03:14La liaison est un petit peu compliquée,
03:15mais on vous entend bien, Alain Bernard ?
03:17Aucun champion olympique, Alain Bernard ?
03:19Excusez-moi, je disais vraiment que la fédération
03:20est pour beaucoup aussi dans cette discussion entre eux.
03:24Aucun champion olympique n'a réussi à l'être deux fois de suite,
03:27ni vous, ni Laure Manodou,
03:29Florent Manodou, ni Yannick Agniel.
03:30C'est la clé aussi pour durer ce qu'il fait, l'aller en marchant ?
03:35Oui, je pense que c'est l'une des clés.
03:39Florent Manodou a fait aussi la même chose.
03:42Il a pu avoir une carrière extrêmement longue.
03:44Il s'est beaucoup ménagé dans les saisons post-JO.
03:47Donc, oui, on espère que ce soit ça, la clé,
03:50parce qu'on apprend aussi de nos erreurs, de nos anciens,
03:53pour éviter que ça se reproduise.
03:55Vous l'avez connu aussi, cette notoriété post-JO.
03:59c'est peut-être encore plus fort aujourd'hui pour Léon Marchand,
04:02parce qu'il y a les réseaux sociaux,
04:05les sollicitations permanentes.
04:07Comment on fait le vide ?
04:10Ce n'est pas évident, en toute proportion gardée.
04:12Je ne me permettrais pas de comparer le niveau de notoriété
04:15que j'ai eu il y a combien ?
04:1717 ans maintenant.
04:18Waouh, ça rejeunit pas.
04:1917 ans est-ce qu'il y a eu Léon ?
04:21Parce qu'en effet, il y a ces réseaux sociaux,
04:23et puis l'ampleur de ces résultats est incommensurable aussi.
04:27Mais c'est vrai qu'on se sent forcément dans notre vie de tous les jours
04:31un petit peu à la fois épiés, mais à la fois soutenus.
04:35C'est assez paradoxal, parce que tous les gens qu'on va croiser dans la rue,
04:37dans n'importe quel contexte,
04:39nous rappellent qu'on a quelque chose à faire dans 4 ans,
04:41alors qu'on sort d'un truc il n'y a qu'un jour.
04:44Donc, ce n'est pas évident.
04:45Et je pense que son côté un petit peu exil en Australie et aux Etats-Unis
04:49l'aide à vivre un petit peu normalement,
04:51comme il l'a vécu finalement dans sa préparation
04:55avant les JO de Paris.
04:58Alors, Léon Marchand, il a un peu répondu ce matin avec ses séries,
05:01mais il n'y a pas un risque de se dire
05:03j'ai vécu les JO, j'ai cartonné,
05:05il n'y aura rien de plus beau,
05:07et des championnats du monde certainement pas ?
05:08Non, il n'y a que lui qui peut répondre à cette question aussi,
05:13et je pense qu'il y a beaucoup de banques qui coulent autour de Léon Marchand,
05:17même sur le fait qu'il n'était pas au championnat de France,
05:20mais c'est un particulier,
05:22je pense qu'il faut qu'on soit mettant attention sur d'autres athlètes,
05:26et puis je suis extrêmement fier de voir Maxime aussi,
05:28et Johan, qui reviennent avec un beau titre pour un,
05:31une médaille de bronze,
05:32donc ça ne peut pas paraître fade,
05:35mais il faut gérer justement cette émotion,
05:37cet engagement, cette intensité pour durer pendant 4 ans,
05:40et puis il nous a fait égoïstement,
05:43on a envie qu'il le fasse,
05:44mais avant tout c'est lui qui est acteur de sa carrière.
05:48Oui, vous parliez de cette belle médaille,
05:50première médaille pour Johan Endoy-Brouard,
05:52le bronze alors qu'il avait échoué aux derniers mondiaux
05:54et aux Jeux olympiques.
05:56Une question pour monsieur, madame, tout le monde,
05:59les enfants également,
06:00vous êtes très engagés sur ces sujets,
06:02il y a des chiffres assez alarmants,
06:03des noyades en France,
06:05depuis début juin, plus de 400 noyades,
06:07qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui pour éviter ça ?
06:09Je ne sais pas si on fait suffisamment de choses,
06:13parce que moi c'est vraiment mon...
06:15Comment dire ?
06:17Le sujet de ma reconversion,
06:19c'est de lutter contre le raid,
06:20et de trouver des moyens,
06:21notamment dans les infrastructures,
06:22on fait des choses,
06:24on fait des actions,
06:25il y a des actions,
06:26des plans qui sont menés,
06:27comme le plan d'essence aquatique par exemple,
06:28qui vise aux enfants de 4 à 6 ans
06:30de se sortir d'une situation dangereuse.
06:33Au niveau des infrastructures,
06:34on a un gros sujet là-dessus,
06:36parce que c'est vraiment le seul sport
06:37qui est obligatoire par l'éducation nationale,
06:39c'est la natation.
06:41Et puis, pour s'appuyer sur cette...
06:43Les collectivités ne permettent pas finalement
06:47d'offrir des équipements suffisamment adaptés
06:49ou suffisamment nombreux
06:50sur l'ensemble du territoire.
06:52Et c'est pour ça que l'on a constaté
06:54une certaine recrudescence des noyades.
06:56Donc il y a un vrai sujet sur les infrastructures,
06:58la fédération est très très impliquée là-dedans aussi,
07:02parce qu'il y a eu un effet aussi de licence
07:04qui n'a pas eu forcément un effet des léons marchands,
07:07parce que les piscines sont déjà saturées.
07:08Elles sont saturées de beaucoup de monde,
07:10d'écoles, de loisirs, de parents,
07:12de clubs de natation
07:13qui ne permettent pas d'accueillir un monde infini.
07:17Mais voilà, il y a un vrai sujet,
07:18et puis on espère que ces championnats du monde
07:19et cette visibilité vont aider les pouvoirs publics
07:22à prendre les devants face à ces infrastructures.
07:25Merci beaucoup.

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