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Regardez RTL Événement du 30 juillet 2025.

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Transcription
00:00Et un témoignage exceptionnel et rare ce matin, celui d'un ancien prisonnier de guerre ukrainien.
00:07Il est resté plus de deux ans dans les geôles russes, dans la région annexée de Donetsk.
00:12Il a été libéré le 13 septembre 2024.
00:15Bonjour Sophie Jousselin.
00:16Bonjour, bonjour à tous.
00:17C'est vous qui avez interviewé Valéry Orychny.
00:20Il vous a raconté ses 28 mois de captivité quand il a été fait prisonnier.
00:24Il se battait à Mariupol.
00:25Oui, et souvenez-vous, le 16 mai 2022, Volodymyr Zelensky appelle les soldats qui se battent à Mariupol à se rendre.
00:35Je tiens à insister là-dessus. L'Ukraine a besoin de héros vivants.
00:40Valéry Orychny était un des défenseurs de la Syrie Azovstal.
00:43Il était sergent-chef de la 12e brigade des forces spéciales d'Azov.
00:48Il se souvient de ce jour.
00:50Ça a été violent. On ne voulait pas être emprisonné parce qu'on savait ce qui nous attendait.
00:54La torture, les coups, etc.
00:57En plus de deux ans, Valéry a changé cinq fois de prison, toujours dans la région annexée de Donetsk.
01:03Les conditions de vie étaient toujours épouvantables.
01:07C'était un véritable enfer.
01:08On s'entassait à 300 dans des baraquements prévus pour 100.
01:11Pendant deux ans, on a vécu en sous-sol sans voir le soleil ni le ciel.
01:16On avait trois à quatre cuillères de porridge immondes à manger le matin avec une tranche de pain.
01:21Même chose le midi et le soir.
01:22Les cellules étaient infestées de punaises de lit, de rats, de souris qui nous grimpaient dessus quand on dormait.
01:29À cela, il faut ajouter les insultes, la violence, les coups et les séances de torture quotidiennes.
01:34Ils ont utilisé un taser sur mes parties génitales.
01:38J'ai reçu aussi des coups de pied dans les côtes, dans le foie.
01:41Un jour, ils m'ont frappé au visage et j'ai eu un oeil au beurre noir.
01:43Ils étaient terrifiés parce qu'ils savaient que s'il y avait tout d'un coup un échange de prisonniers de guerre,
01:50tout le monde verrait comment ils nous traitaient.
01:53C'est pourquoi ils essayaient de nous torturer sans laisser de traces,
01:56notamment sur nos tatouages, car on ne voyait pas les traces de brûlure.
02:00Quand il a été fait prisonnier, Valéry Orichny pesait 75 kilos.
02:04Il n'en faisait plus que 50 quand il est sorti.
02:07Sophie, on vient d'entendre les conditions de vie effroyables de ces prisonniers.
02:09Et comment Valéry Orichny a fait pour tenir aussi longtemps ?
02:12C'est grâce à son mental.
02:14Le combattant ukrainien a toujours cru en sa bonne étoile.
02:17C'est l'amour des siens, de son pays et la foi qui lui ont permis de tenir.
02:23Je ne sais pas pourquoi, mais dès le début, j'ai su que ça irait,
02:25qu'il fallait que je m'accroche et qu'un jour, je m'en sortirais.
02:29L'amour pour ma famille, mes proches, mes amis, mes camarades, mon unité, mon pays, ma terre,
02:34c'est ce qui m'a donné la force de supporter ces terribles conditions.
02:38La foi aussi. Je priais chaque jour. Je savais que Dieu était de mon côté.
02:44Et dans certaines prisons, où il a été enfermé, Valéry a eu accès à des livres.
02:48Il s'est alors réfugié dans les grands classiques de la littérature.
02:52Jack London, Victor Gugot, Honoré de Balza, Alexandre Dumas.
02:56C'était la seule chance de s'évader de cette horrible réalité
03:00en se plongeant dans les aventures de certains héros.
03:03Le soldat ukrainien reconnaît avoir rencontré de très rares fois des gardiens compatissants
03:10qui ne battaient pas les prisonniers, leur refraie bonbons et cigarettes.
03:14Et puis est arrivé enfin, le 13 septembre 2024, le jour de sa libération.
03:19Oui, et une semaine plus tôt, il avait été convoqué par la direction de la prison.
03:23On lui avait alors posé cette question.
03:27Ils m'ont demandé si je voulais rentrer chez moi ou non.
03:30J'ai répondu, bien sûr que je veux rentrer chez moi.
03:33Les jours qui ont suivi, c'était super dur de rester serein.
03:39Et le sixième jour, je me suis dit, oublie, il n'y aura pas d'échange.
03:43Et puis le vendredi 13 septembre, le gardien m'a donné un uniforme militaire ukrainien.
03:47Et là, j'ai compris que je partais.
03:51À ce moment-là, un chat noir est entré dans notre cellule et on était un vendredi 13.
03:56En général, ce n'est pas bon signe.
03:57Mais pour moi, ça s'est avéré être une très bonne nouvelle.
03:59On estime que près de 5 000 prisonniers de guerre ukrainiens ont été libérés depuis le début du conflit.
04:07Ils sont encore 8 000 dans les prisons russes.
04:09RTL événement est témoigné.

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