Le secrétaire national du syndicat de police «Unité», Jean-Christophe Couvy, a souligné l’importance de l’investissement de l’État dans une hausse des effectifs des forces de l’ordre pour lutter contre le narcotrafic, dont le chiffre d’affaires est en hausse vertigineuse en France ces dernières décennies.
00:00Aujourd'hui, effectivement, il y a une voyoucratie qui s'est formée, je suis désolé de le dire, mais c'est comme ça, qui est organisée.
00:06Pourquoi ? Parce qu'on les a laissés s'organiser, on les a laissés être ensemble, et surtout, c'est qu'on n'a jamais voulu mettre le nez dedans dans ces affaires-là.
00:12Sauf qu'aujourd'hui, ça nous pète à la figure. Et donc forcément, ils ont pris beaucoup de confiance en eux.
00:18Ils ont des moyens, parce que le narcotrafic amène de l'argent. Je vous signale la note de l'OFAS, ils parlaient de 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
00:25Le budget police national, c'est 11 milliards d'euros. Vous voyez, on n'est pas très loin. Ils ont deux tiers de notre budget, donc ils ont des moyens illimités.
00:35Ça fait 200 000 personnes, c'est la première entreprise française. Donc une fois qu'on a mis ça sur le papier, effectivement, il y a une organisation.
00:41Dans les quartiers, on a ce qu'on appelle des gérants. C'est comme des maires. Ils s'autoproclament gérants, parce que c'est les plus costauds, les plus forts, et ils font peur.
00:49Et donc du coup, c'est eux qui ont, entre guillemets, la puissance de vie ou de mort sur les habitants.
00:54Donc en fait, encore une fois, on a laissé, depuis 20 à 30 ans, on a laissé péricliter cette situation petit à petit en disant
01:02« ça touche certains quartiers, tant que ça ne va pas dans les centres-villes, les bourgeois peuvent dormir, tout va bien ».
01:06Sauf qu'aujourd'hui, les bourgeois se font rançonner. Et donc forcément, on se réveille avec la gueule de bois, et on se dit « qu'est-ce qu'on doit faire maintenant ? »
01:12Il faut reprendre, j'allais dire, comme au rugby, c'est les fondamentaux.
01:17Donc les fondamentaux, c'est quoi ? C'est la discipline. Cette jeunesse, aujourd'hui, elle est déstructurée.
01:22Elle n'a pas, j'allais dire, aucune ambition dans certains quartiers, si ce n'est ressembler aux dealers et aux chefs de clan.
01:30Donc à mon avis, il va falloir reprendre cette discipline, effectivement reprendre la main dans ces quartiers.
01:35Mais ça, ça demande aussi des effectifs. Quand le maire de Limoges demande 50 policiers,
01:39c'est multiplié par toutes les villes qui sont en souffrance, qui demandent aussi des policiers.
01:42Donc multipliez ces villes par le nombre de policiers qu'il vous faut et vous aurez la note.